Pourquoi la France, malgré la dégradation de sa note par les agences financières, reste emprunteuse « sans risque » pour les régulateurs ?

Source: The Conversation – in French – By Rémy Estran, CEO – Scientific Climate Ratings, EDHEC Business School

Si la France est notée par trois agences (Standard & Poor’s, Moody’s, et Fitch), les notations la plus élevée et la plus basse sont écartées ; c’est celle du milieu qui est retenue. WilliamBarton/Shutterstock

Malgré la dégradation de la note de la France de AA- à A+ en septembre 2025 par l’agence Fitch, puis en octobre 2025 par Standard & Poor’s, l’Hexagone est toujours considéré comme un emprunteur « sans risque » dans les bilans des banques et des assureurs. Pourquoi ce décalage ?


Vendredi 12 septembre 2025, Fitch a dégradé la note de la France de AA- à A+, après la clôture des marchés. Symboliquement, c’est un coup dur. Pour la première fois depuis plus de dix ans, la France a perdu son badge « double A ». Et pourtant, le lundi suivant, rien n’avait changé : le CAC 40 était en hausse et les spreads de crédit de la France étaient stables.

Rebelote un mois plus tard : le 18 octobre, Standard & Poor’s (S&P) abaisse à son tour la note de la France à A+. Là encore, aucune réaction notable des marchés – ni sur les spreads obligataires ni sur l’indice CAC 40. Le 24 octobre, Moody’s a pour sa part placé la note AA- de la France sous perspective négative.

L’explication courante ? Les marchés avaient déjà anticipé ces décisions. Mais est-ce vraiment toute l’histoire ?

Dans cet article, nous expliquons pourquoi, tant dans le cadre de la réglementation bancaire (Capital Requirements Regulation, CRR) relative aux exigences de fonds propres, que de la réglementation des assurances (Solvency II), la France est toujours considérée comme un emprunteur entrant dans la définition d’un pays « sans risque ».

Cela peut aider à comprendre l’impact limité jusqu’à présent des dégradations successives de Fitch et de Standard & Poor’s, tout en soulignant que les mécanismes bancaires et assurantiels à l’œuvre peuvent soudainement se transformer en couperet.

Notations vs échelons

Dans le cadre des approches standardisées, les réglementations prudentielles européennes (2024/1820 et 2024/1872 essentiellement) ne fonctionnent pas directement avec des notations alphabétiques, mais s’appuient sur des credit quality step (CQS), soit des échelons de qualité de crédit. Ces échelons sont des catégories générales qui regroupent plusieurs notations :

– CQS 0 : AAA (Solvency II uniquement ; le CRR ne comporte pas de niveau 0), comme l’Allemagne, la Suisse, le Danemark, les Pays-Bas ou la Suède.

– CQS 1 : AAA à AA- (CRR)/CQS 1 et AA+ à AA- (Solvency II), comme l’Autriche, la Finlande, l’Estonie, la Belgique ou la République tchèque.

– CQS 2 : A+ à A-, comme la Slovénie, la Slovaquie, la Pologne, la Lituanie ou la Lettonie.

– CQS 3 : BBB+ à BBB-, comme l’Italie, la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie, ou la Hongrie.

– CQS 4-6 : notations spéculatives (BB+ et inférieures), comme la Serbie, le Monténégro, la Macédoine du Nord ou le Kosovo.

Techniquement, selon les réglementations bancaires et assurantielles, la dégradation de la note de la France par Fitch en septembre 2025 aurait pu la faire passer de CQS 1 à CQS 2. Mais ce n’est pas le cas.

Jusqu’en octobre 2025, date de la dégradation de la note française par Standard & Poor’s, ces deux cadres réglementaires continuaient de traiter la France comme un émetteur de très haute qualité, c’est-à-dire « AA » et non « A ». Cela tient à la manière dont les réglementations traitent les notes multiples : ni les banques ni les assureurs ne retiennent mécaniquement la note la plus basse.

Règle de la deuxième meilleure notation

En vertu de la réglementation bancaire et assurantielle européenne, la règle de la deuxième meilleure notation s’applique.

Par exemple, si un débiteur est noté par trois agences (S&P, Moody’s, Fitch), les notations la plus élevée et la plus basse sont écartées, et celle du milieu est retenue. Tant que deux des trois agences maintenaient la France dans la catégorie AA, la notation de référence aux fins du capital réglementaire restait CQS 1.




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En d’autres termes, même après la dégradation par Fitch à A+, les régulateurs continuaient de classer la France comme « AA ». Ce n’est qu’après la dégradation par S&P, le 17 octobre 2025, que la France est effectivement passée en CQS 2. Moody’s, de son côté, a maintenu sa note AA-, mais l’a placée sous perspective négative le 24 octobre – un signal d’alerte, certes, mais sans conséquence réglementaire à ce stade.

Toutes les dégradations ne se valent pas. Certaines modifient immédiatement la manière dont les institutions financières européennes doivent traiter le risque. D’autres, en revanche, restent sans effet opérationnel. Et pourtant, aucune n’a véritablement fait réagir les marchés.

Illusion réglementaire de la sécurité

Pour la plupart des débiteurs, tels que les entreprises ou les institutions financières, le passage d’un échelon de qualité de crédit, ou credit quality step (CQS), à un autre a une incidence directe sur les exigences de fonds propres. Dans le cas particulier des États souverains européens, même un passage officiel au CQS 2 n’a guère d’importance.

En vertu des règles actuelles, les obligations souveraines de l’Union européenne libellées dans leur propre devise ont en effet une pondération de risque de 0 %. Pourquoi ?

Dans la pratique, les banques ne sont pas tenues de mettre de côté des fonds propres pour couvrir le risque de défaut des emprunts de la France libellés en euros, et ce, quelle que soit la note attribuée à cette dette par les agences de notation.

De même, les assureurs qui détiennent des obligations émises par les États de l’Union européenne (libellées dans leur propre monnaie) ne sont soumis à aucune exigence de capital pour se prémunir contre un éventuel défaut de paiement sur ces titres.

Les seules exigences de fonds propres pour ces obligations proviennent des risques dits « de marché » : le risque de taux d’intérêt, c’est-à-dire la perte potentielle liée à une hausse des taux, et le risque de change, en cas de variation défavorable des devises étrangères. Aucun capital n’est exigé au titre du spread de crédit, c’est-à-dire du risque que le marché exige une prime plus élevée pour prêter à l’État.

Les prêts à la France – ou à tout autre État souverain européen dans sa monnaie nationale – sont considérés comme sans risque de crédit. Ce cadre a été conçu pour éviter la fragmentation et traiter la dette publique de tout État membre européen comme la base du système financier, quelle que soit la situation individuelle de chaque pays.

Paradoxe systémique

Les marchés font bien sûr déjà la distinction entre les États souverains. Les écarts se creusent, les prix des credit defaut swaps (CDS) – qui permettent aux investisseurs de s’assurer contre le défaut d’un émetteur de dette – augmentent et les investisseurs exigent une prime pour les crédits les plus faibles, bien avant que la dégradation ne soit officielle.

Du point de vue des fonds propres réglementaires, le cadre existant ne laisse aucune place à une distinction progressive au sein de l’Union européenne. La conséquence est claire : les États souverains européens sont considérés comme « sûrs » par définition, jusqu’à ce qu’ils ne le soient plus…

Cela crée une sorte d’« effet de falaise » organique. Tant que la confiance institutionnelle reste suffisante, la réglementation atténue partiellement la reconnaissance du risque. Dès qu’un seuil est franchi – souvent un seuil de confiance, plutôt que purement comptable –, la correction devient brutale. Ce qui devrait être une réévaluation progressive se transforme en rupture systémique.

Il y a quinze ans, la crise de la dette publique en Grèce avait suffi à déclencher une crise à l’échelle européenne. Aujourd’hui, la France nous rappelle que l’architecture même de la réglementation européenne rend sa stabilité financière moins graduelle que binaire. Tant que les marchés y croient, tout tient. Mais si la confiance venait à se dérober, ce n’est pas seulement la France qui vacillerait – ce serait toute l’Europe.

The Conversation

Rémy Estran est président de l’EACRA (European Association of Credit Rating Agencies).

ref. Pourquoi la France, malgré la dégradation de sa note par les agences financières, reste emprunteuse « sans risque » pour les régulateurs ? – https://theconversation.com/pourquoi-la-france-malgre-la-degradation-de-sa-note-par-les-agences-financieres-reste-emprunteuse-sans-risque-pour-les-regulateurs-266691

Les liaisons aériennes en Afrique manquent de fluidité : le G20 peut-il changer la donne ?

Source: The Conversation – in French – By Kaitano Dube, Faculty of Human Sciences Acting Research Professor, Vaal University of Technology

En Afrique, moins d’une ligne aérienne sur cinq est un vol direct. Les liaisons aériennes sont déterminées par des facteurs tels que le niveau des échanges commerciaux, les relations diplomatiques et l’existence d’une demande suffisante pour rendre une ligne rentable financièrement. À cause du manque de vols directs, les voyageurs qui souhaitent se rendre d’un pays africain à un autre sont souvent obligés de passer par l’Europe ou le Moyen-Orient. Cette situation renchérit le coût des déplacements et freine à la fois le tourisme et les investissements sur le continent.

En 2025, l’Afrique du Sud assure la présidence du G20, le groupe des grandes puissances économiques. Parmi ses quatre priorités dans le domaine du tourisme, figure la modernisation des accords aériens pour faciliter les vols directs ou les voyages sans rupture entre pays.

L’une de ses priorités est de promouvoir des accords de services aériens modernisés qui permettent des vols directs, ou des voyages sans interruption, entre les pays. Kaitano Dube, géographe spécialisé dans le tourisme, nous explique les enjeux.

Pourquoi la connectivité aérienne est-elle importante pour les pays africains ?

La connectivité aérienne mesure la facilité avec laquelle les personnes et les marchandises peuvent circuler par avion entre deux lieux. Elle est basée sur le nombre de destinations desservies et la fréquence des vols entre celles-ci.
Depuis longtemps, pouvoir voyager facilement à l’intérieur de l’Afrique est un rêve pour les entreprises touristiques et les touristes. Il a été perturbé par la pandémie de COVID-19, mais la reprise post-COVID-19 de l’industrie touristique a révélé que l’envie de voyager reste toujours forte.

Le tourisme est l’un des secteurs économiques les plus résilients au monde. Dans de nombreuses économies du G20, le tourisme contribue à plus de 10 % du produit intérieur brut. Mais les retombées sont très inégales : elles profitent surtout aux pays qui disposent d’un bon réseau aérien.
L’Afrique possède pourtant un riche patrimoine naturel et culturel, reconnu à l’échelle mondiale, avec de nombreux sites classés au patrimoine mondial. Mais de nombreux sites clés, tels que le parc national des montagnes du Simien en Éthiopie, les plateaux de grès du massif de l’Ennedi au Tchad ou le parc national du Banc d’Arguin en Mauritanie, sont parmi les moins accessibles.

La mauvaise connectivité aérienne freine la croissance économique, limite les investissements et maintient des millions de personnes en marge de la chaîne de valeur mondiale du tourisme. De nombreux voyageurs potentiels qui souhaiteraient voyager en Afrique aujourd’hui sont freinés par les coûts et la complexité des trajets.

Que fait la présidence sud-africaine du G20 en matière de connectivité aérienne ?

Le G20 a noté qu’une action coordonnée au niveau mondial pour améliorer la connectivité, en particulier pour les destinations émergentes, permettrait d’attirer davantage de visiteurs vers les régions encore peu fréquentées. Cela permettrait de répartir plus équitablement les bénéfices du tourisme sur l’ensemble du continent.

C’est pourquoi la présidence sud-africaine a choisi de faire de la connectivité sans rupture l’une de ses quatre priorités principales pour dynamiser le tourisme.

Le groupe de travail sur le tourisme du G20 a réfléchi à des moyens de promouvoir cette initiative et publiera un rapport sur le tourisme.

Les ministres du Tourisme du G20 ont également publié une déclaration encourageant les membres du G20 à créer les conditions nécessaires à des voyages aériens sans encombre.

Qu’est-ce qui faciliterait les vols en Afrique ?

Le G20 peut prendre six mesures clés :

Libéraliser le ciel : cela signifie simplement que les États membres du G20 devraient ouvrir des accords de services aériens (les accords officiels entre pays qui permettent aux compagnies aériennes de voler entre eux). Cela implique de réduire les restrictions sur les itinéraires ou la fréquence des vols et de permettre aux compagnies aériennes d’opérer plus librement. Il serait ainsi plus facile pour les compagnies aériennes de créer de nouvelles liaisons, de fixer des prix équitables et de se faire concurrence. Les voyageurs auraient ainsi plus de choix.

Relier les régions isolées : les destinations mal desservies par les compagnies aériennes, telles que celles situées en Afrique, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, devraient être reliées. Cela pourrait stimuler le tourisme et le commerce sur les liaisons mal desservies et créer des emplois et des opportunités économiques dans ces régions.




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Promouvoir les carburants aériens verts et les technologies à faibles émissions : cela fait partie de la modernisation des compagnies aériennes afin qu’elles atteignent d’ici 2050 l’objectif Net Zero de réduction à zéro des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.

Intégrer les politiques du tourisme et des transports : le G20 devrait encourager l’intégration des politiques du tourisme et des transports dans tous les États membres ou au sein des pays. Cela permettra de réduire le temps nécessaire aux compagnies aériennes pour obtenir des autorisations de vol et de diminuer les coûts d’exploitation et d’octroi de licences.




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Réduire les obstacles liés aux visas et à la fiscalité : les États membres du G20 doivent réduire les redevances d’atterrissage, les taxes aéroportuaires et autres redevances aéronautiques afin de permettre à davantage de personnes de voyager. Les systèmes de visa doivent également être simplifiés afin de faciliter les voyages.

Création d’un indice de connectivité aérienne du G20 pour suivre les progrès : un portail mondial en ligne mesurant l’augmentation de la connectivité aérienne doit être mis en place par les États membres du G20. Il pourrait mesurer l’expansion des liaisons aériennes, les coûts des vols, les émissions de gaz à effet de serre des compagnies aériennes et la fréquence des vols intérieurs en Afrique.

Comment l’Afrique du Sud peut-elle mettre à profit sa présidence du G20 pour y parvenir ?

L’Afrique du Sud joue un rôle de passerelle pour le marché unique africain du transport aérien de l’Union africaine. Celui-ci fournit un cadre pour la libéralisation du ciel intra-africain grâce à la création d’un marché aérien unique et unifié.

Ce marché n’est pas encore pleinement mis en place, à cause du manque de volonté politique de plusieurs États africains membres de l’Union africaine. Il existe également des déficits en matière d’infrastructures : certains pays ont du mal à développer des aéroports et des systèmes de navigation aérienne adéquats. Le maintien de compagnies aériennes nationales économiquement viables a également été un combat pour les pays africains.

L’Afrique du Sud pourrait utiliser sa position au G20 pour mobiliser les pays riches et obtenir leur appui technique, leurs investissements et leur confiance afin de faire aboutir ce marché unique. Les effets seraient considérables : ouverture de nouvelles routes, baisse des tarifs, hausse du nombre de touristes et coopération accrue entre les régions africaines autour de projets communs de tourisme et de commerce.

Des recherches ont montré que le marché unique africain du transport aérien pourrait générer 1,3 milliard de dollars américains de produit intérieur brut supplémentaire et créer plus de 150 000 emplois par an. En d’autres termes, un marché aérien unique pourrait entraîner une augmentation du tourisme et créer de la richesse à travers le continent grâce aux voyages, au tourisme et à l’hôtellerie.

The Conversation

Kaitano Dube does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Les liaisons aériennes en Afrique manquent de fluidité : le G20 peut-il changer la donne ? – https://theconversation.com/les-liaisons-aeriennes-en-afrique-manquent-de-fluidite-le-g20-peut-il-changer-la-donne-268454

Syrian forced migrants in Turkey have built businesses despite challenges. Here’s what has helped them succeed

Source: The Conversation – France (in French) – By Eren Akkan, Associate Professor, Kedge Business School; European Academy of Management (EURAM)

By the end of 2024, the number of people worldwide who had been “forcibly displaced as a result of persecution, conflict, violence, human rights violations or events seriously disturbing public order” and had fled their countries stood at approximately 42.7 million, according to the UN Refugee Agency. Whether they are asylum seekers requesting temporary sanctuary or refugees who are unwilling to return to their countries of origin, forced migrants are people who haphazardly migrate to and strive to find safety in a new country.

While much attention focuses on their immediate needs, such as shelter, food, and security, many forced migrants are doing something remarkable: they’re starting businesses. For example, in Turkey, over 14,000 formal businesses owned or co-owned by Syrian forced migrants have been registered since the war in Syria began in 2011. By opening small restaurants, grocery stores and service providers, these entrepreneurs are working to rebuild their lives and contribute to their host communities.

However, building a business is often an uphill battle. Many forced migrant entrepreneurs face language barriers, discrimination and legal uncertainty. Yet, some manage to succeed. What makes the difference? Our recent research on Syrian forced migrant entrepreneurs in Turkey offers new insights. We point to the key factors that shape whether forced migrant businesses thrived or struggled. Understanding how these factors interact may reveal not only how to most effectively support forced migrant entrepreneurship but also how to ensure more inclusive societies.

The role of a host country identity

Forced migrants often turn to entrepreneurship out of necessity. Barred from regular employment or struggling to find work due to unrecognised credentials or to prejudice, many start small businesses to survive. The key question here is what transforms that act of survival into a story of success in a host country? Our study of 170 Syrian forced migrant entrepreneurs showed that their business performance didn’t just depend on acumen or capital but was also tied to how they saw themselves with respect to the host society.

Those who had a host country identity, that is, who reported having a strong sense of belonging and an emotional and mental connection to the people and institutions in Turkey, were more likely to adapt their businesses to local customers, seek opportunities, and build lasting relationships. A host country identity was a predictor of both financial performance (ie whether the business was more profitable and had higher returns relative to its main competitors) and customer performance (ie whether the business attained superior outcomes in managing its customer base compared to its main competitors).

A host country identity doesn’t form in a vacuum. Local language proficiency plays a powerful role. In our study, forced migrants who felt confident speaking the host country’s language were more likely to feel connected to local contexts, including markets and customers. In contrast, perceived discrimination had the opposite effect. We found that when entrepreneurs reported being treated unfairly by customers, landlords, or officials, it chipped away at their sense of belonging. In fact, social exclusion can be subtle, with customers avoiding shops, commercial landlords denying lease agreements, or government officials delaying permits. We found that these experiences hindered the success of forced migrants’ businesses by curbing their sense of connectedness to the host country.

The role of legal protection – and its timing

Legal status plays a critical but often overlooked role in this story. In Turkey, Syrian forced migrants are granted “temporary protection” status, which affects their ability to access capital and open formal businesses. But not everyone receives this protection at the same time. We found that promptly granted formal protection was crucial. Forced migrants who received legal temporary protection shortly after arrival were affected by discriminatory attitudes to a lesser extent, hence feeling more secure and included in the host country. By contrast, those who waited longer for protection tended to be more adversely affected by discriminatory attitudes, which weakened their feeling of connection toward the host country. Even when they eventually got legal status, the damage to their sense of belonging had often already been done. We believe that this delay creates a kind of invisible disadvantage, one that policies aimed at helping forced migrants rarely address.

A social justice issue

This isn’t only about forced migrant business owners, but all of us. When forced migrant entrepreneurs succeed, they don’t just lift themselves out of poverty or precarity. They create jobs, pay taxes, serve customers, and bring new ideas into local economies. They become part of the social and economic fabric of their communities. In contrast, when they’re held back due to language barriers, discrimination or slow-moving legal systems, everyone loses out on their potential.

This is also a social justice issue. Forced migrants didn’t choose to leave their homes. Many lost everything. And yet, instead of giving up, they’re trying to contribute and belong. The least we can do is remove the barriers that make their integration harder than it already is.

Our research suggests a few actions that policymakers and civil society can take. First, ensure timely legal protection for forced migrants. Fast-tracking legal status can give them the foundation they need to start planning their lives and their businesses with confidence. Second, invest in language programmes. Forced migrants with strong language skills are better positioned to engage economically and socially. Third, combat discrimination through public education. Negative stereotypes about forced migrants don’t just hurt feelings, they hurt economies. Promoting positive narratives and intergroup contact can reduce prejudice and build more inclusive communities.

The Fast Track initiative in Sweden, which partially reflected these recommendations by focusing on language learning, credential recognition, and “workplace integration”, illustrated how targeted support can accelerate inclusion. According to a report prepared for the Nordic Council of Ministers, a Fast Track effort that focused on newly arrived entrepreneurs “led to… increased motivation and inspiration” and “83 new businesses [being] initiated by participants”. These findings underscore the potential effects of coordinated, early interventions.

Forced migration is one of the defining issues of our time. As wars, climate change, and instability continue to uproot people, countries around the world will need to do more than offer short-term aid. They’ll need to offer pathways to belonging, and that starts with recognising that forced migrant entrepreneurs aren’t a problem to be solved. They’re part of how countries can integrate newcomers while boosting economic growth and community development.


A weekly e-mail in English featuring expertise from scholars and researchers. It provides an introduction to the diversity of research coming out of the continent and considers some of the key issues facing European countries. Get the newsletter!


The European Academy of Management (EURAM) is a learned society founded in 2001. With over 2,000 members from 60 countries in Europe and beyond, EURAM aims at advancing the academic discipline of management in Europe.

The Conversation

This work was supported by the Department of Research and Universities of the Generalitat de Catalunya and the Ramon Llull University (2023-URLProj-079).

Burcin Hatipoglu et Eren Akkan ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.

ref. Syrian forced migrants in Turkey have built businesses despite challenges. Here’s what has helped them succeed – https://theconversation.com/syrian-forced-migrants-in-turkey-have-built-businesses-despite-challenges-heres-what-has-helped-them-succeed-267901

Pantalla en modo claro o modo oscuro: ¿una cuestión estética o algo más profundo?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Ainhoa Apraiz Iriarte, Docente e investigadora en Innovación en Diseño Industrial, con especialización en Diseño de Interacción y Aceptación Tecnológica en Robótica., Mondragon Unibertsitatea, Mondragon Unibertsitatea

La interfaz de Spotify tiene el modo oscuro por defecto, lo que hace destacar los iconos y las carátulas. Kharis Ardi/Shutterstock

Instagram, WhatsApp, Gmail… todas las aplicaciones nos ofrecen la elección entre el modo claro o el modo oscuro. Puede parecer una simple cuestión de estética, incluso una moda pasajera, pero en realidad hay ciencia –y psicología– detrás de esta elección. ¿Qué nos lleva a preferir uno sobre otro? ¿Qué dice esta decisión sobre cómo percibimos la información?

En un mundo hiperconectado donde pasamos varias horas delante de las pantallas, la forma en la que vemos e interpretamos una interfaz es más importante de lo que parece. Y no solo por cuestiones de legibilidad, sino también por el impacto emocional, el esfuerzo visual y el contexto y el momento en el que interactuamos con cada dispositivo. Por eso, desde Mondragon Unibertsitatea decidimos investigar de forma experimental cómo reaccionan las personas ante estas dos opciones.

¿En qué consistió nuestro estudio?

Participaron 141 personas (77 mujeres, 62 hombres, una persona no binaria y una persona que prefirió no contestar), con edades comprendidas entre 18 y 61 años. A todas ellas se les mostraron imágenes reales de interfaces de uso diario (como Google, Word, Instagram, YouTube, etc.) en sus versiones en modo claro y modo oscuro.

Para analizar las preferencias, se utilizó el Test de Asociación Implícita (IAT), una herramienta de psicología social que permite detectar la fuerza de la asociación automática y no consciente de una persona, es decir, la opción que preferimos sin pensarlo demasiado.

¿Qué revelaron los datos?

Los resultados del experimento mostraron un pequeño efecto a favor del modo claro: las personas tendían a asociarlo más rápidamente con conceptos positivos como “profesional”, “ordenado” o “seguro”. Este patrón fue ligeramente más pronunciado en mujeres, aunque no se encontraron diferencias significativas entre géneros.

Sin embargo, cuando se preguntó de forma directa, la cosa cambió. En las respuestas conscientes, los hombres mostraron una mayor afinidad por el modo oscuro, mientras que las mujeres mantuvieron su preferencia por el claro. Las razones también fueron distintas. Quienes elegían la interfaz clara lo hacían, sobre todo, por motivos objetivos como la facilidad de lectura o la mejor visualización. En cambio, quienes elegían la oscura solían argumentar razones más subjetivas, como la estética, el estilo o una sensación más profesional.

En la respuesta directa, el 48,2 % prefirió el modo oscuro y el 43,3 %, el claro; por género, las mujeres mostraron mayor preferencia por este último (53,2 % frente a 41,6 %), mientras que los hombres se decantaron mayoritariamente por el oscuro (54,8 % frente a 32,3 %).

Estos resultados subrayan la importancia de diseñar opciones personalizables, es decir, probar temas en distintos contextos lumínicos, incluir ajustes rápidos (brillo, contraste) y parametrizaciones por usuario. Además, se recomienda analizar segmentos demográficos para evitar sesgos y favorecer la accesibilidad y el confort visual de toda la población usuaria.

¿Una moda pasajera o una preferencia real?

El auge del modo oscuro responde en parte a decisiones de diseño y contexto (contenido visual, baja iluminación), pero los datos indican que la preferencia no es homogénea: parte es tendencia y parte funcionalidad.

Cada vez más aplicaciones incluyen el modo oscuro por defecto, especialmente aquellas orientadas al ocio o al contenido visual. No es casualidad: apps como Spotify o Netflix apuestan por él porque mejora el contraste y hace que, por ejemplo, las carátulas o los vídeos destaquen más. Asimismo, al reducir el brillo, resulta más agradable en entornos con poca luz y contribuye a crear una atmósfera más inmersiva.

Algunos estudios también apuntan a que el modo oscuro podría alargar la batería en pantallas OLED y disminuir la fatiga ocular en condiciones de baja iluminación. Sin embargo, no siempre es la opción favorita de los usuarios. De hecho, muchas personas siguen utilizando el modo claro simplemente porque es el que viene activado por defecto.

Entonces, ¿cuál es mejor?

No existe un formato ideal para todas las personas ni para todas las aplicaciones. Y eso está bien. Depende del contexto de uso, del tipo de contenido y de lo que queremos que la interfaz transmita. Por ejemplo, en entornos profesionales como la banca, la salud o la educación, las interfaces claras siguen siendo mayoría: un fondo luminoso con texto oscuro evoca claridad, transparencia y familiaridad.

En cambio, en aplicaciones creativas, nocturnas o de consumo audiovisual, el modo oscuro ofrece una experiencia más envolvente y emocional. También puede tener un componente identitario: para algunas personas, significa estar “al día” o sentirse más cercanas a herramientas sofisticadas. Aquí, el diseño no solo informa: también comunica y expresa.

Por eso, más allá de las modas o de las preferencias individuales, lo importante es que el diseño se adapte a lo que realmente necesitamos. Y si la aplicación nos da la opción de elegir, mucho mejor.

Hoy en día, la mayoría de plataformas permiten cambiar fácilmente según la preferencia de la persona usuaria. Incluso, muchas detectan la configuración del sistema operativo para aplicar el tema de forma automática (por ejemplo, activando el modo oscuro al anochecer). Esta flexibilidad reconoce que no existe un “modo único” válido para todos los casos. La clave es que la app brinde una experiencia cómoda y consistente, ya sea “pasándose al lado oscuro” o permaneciendo en la interfaz clara tradicional, según lo que cada persona necesite.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Pantalla en modo claro o modo oscuro: ¿una cuestión estética o algo más profundo? – https://theconversation.com/pantalla-en-modo-claro-o-modo-oscuro-una-cuestion-estetica-o-algo-mas-profundo-264304

Dilemas del fútbol: los éxitos de los clubes frente a las Sociedades Anónimas Deportivas en la liga española

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Jose Torres-Pruñonosa, Profesor Titular de Universidad, UNIR – Universidad Internacional de La Rioja

Afición del Osasuna, uno de los cuatro equipos españoles de fútbol que siguen manteniendo el estatus de club. Marta Fernandez Jimenez/Shutterstock

La industria deportiva en España no es solo pasión, estadios llenos y retransmisiones millonarias, también representa un 3,3 % del PIB nacional. Sin embargo, este sector vive atrapado en un dilema permanente: ¿priorizar la rentabilidad económica o los éxitos deportivos? La cuestión no es nueva. En 1990, la Ley 10/1990 del Deporte obligó a la mayoría de clubes a transformarse en sociedades anónimas deportivas (SAD) para combatir la elevada deuda que ponía en jaque la viabilidad de las competiciones. Solo cuatro instituciones –F.C. Barcelona, Real Madrid, Athletic Club y Osasuna–, y gracias a tener entonces sus cuentas saneadas, lograron mantener su modelo asociativo de club.




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La intención de la ley era clara: imponer disciplina financiera y asegurar la sostenibilidad de un sector con deudas crecientes. La transformación en SAD pretendía conseguir un modelo de gestión donde la responsabilidad económica estuviera en primer plano.

¿Qué dicen los datos?

Hemos analizado el caso español para poner a prueba si el modelo de club es realmente menos eficiente que el de las SAD. Para ello, examinamos todos los equipos de LaLiga a lo largo de 11 temporadas, midiendo tres dimensiones:

  1. Eficiencia deportiva, relativa al rendimiento conseguido en el campo en relación con los recursos invertidos.

  2. Eficiencia económica, vinculada a la capacidad de generar ingresos y controlar gastos.

  3. Eficiencia social, que recoge el valor creado para diferentes grupos de interés (entre otros, sociedad, trabajadores o aficionados).

Los resultados del análisis muestran que, en el plano económico, no hay diferencias significativas entre clubes y SAD. Dicho de otra manera: convertirse en sociedad anónima deportiva no garantiza una mayor eficiencia financiera.

Esta conclusión resulta especialmente relevante porque uno de los objetivos centrales de la ley de 1990 era, precisamente, corregir la fragilidad económica de las entidades. Sin embargo, décadas después, las deudas han seguido acumulándose y el modelo SAD no ha logrado resolver los problemas estructurales que aquejan al fútbol profesional español.




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Dimensión deportiva y social

En cambio, al mirar más allá de lo puramente económico, las diferencias son claras. Los clubes resultan significativamente más eficientes en lo deportivo. Es decir, logran un mayor rendimiento en el campo con los recursos de los que disponen y, además, tienen niveles superiores de eficiencia social: crean más puestos de trabajo, aportan más recursos financieros a la sociedad en forma de impuestos, de entre otros factores.

En otras palabras, los clubes no sólo compiten con éxito en lo deportivo, sino que también demuestran que es posible mantener un modelo sostenible, competitivo y profundamente arraigado en su base social.

La nueva Ley 39/2022 del Deporte ha dado algunos pasos en esa dirección. Por un lado, ha reabierto la posibilidad de que más clubes puedan competir en el ámbito profesional sin estar obligados a ser SAD. Esto significa que podrán crearse nuevos clubes deportivos que, manteniendo la forma asociativa, puedan llegar a participar en las máximas divisiones. Por otro lado, la ley introduce tímidos mecanismos para incrementar la participación de los aficionados en los órganos de gobierno de las SAD. Estas medidas son más simbólicas que reales y resultan claramente insuficientes.

El futuro de la gobernanza deportiva

El futuro sólo puede entenderse avanzando hacia modelos híbridos de gobernanza, capaces de combinar eficiencia económica, logros deportivos y compromiso social. En ellos, los distintos grupos de interés –pero muy especialmente los aficionados– deberán tener un papel real y no meramente testimonial. Sólo así será posible afrontar los desafíos que marcan la agenda de la industria deportiva actual: la entrada de fondos de inversión y la multipropiedad, el riesgo de pérdida de identidad de los clubes históricos y las crecientes exigencias de sostenibilidad financiera que limitan la competitividad deportiva a nivel internacional.




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Los clubes pueden ser igual o más eficientes que las SAD no sólo en lo deportivo sino también en su dimensión social. Lo importante no es la etiqueta jurídica, sino la capacidad de construir estructuras de gobernanza que integren sostenibilidad financiera, éxitos deportivos, legitimidad y compromiso comunitario. Ese es el gran reto: mantener viva la esencia social de los clubes, al tiempo que se asegure su competitividad en un mercado global cada vez más exigente.

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Jose Torres-Pruñonosa es socio del Futbol Club Barcelona.

Socio abonado del Club Atlético de Madrid

Leire San-Jose no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Dilemas del fútbol: los éxitos de los clubes frente a las Sociedades Anónimas Deportivas en la liga española – https://theconversation.com/dilemas-del-futbol-los-exitos-de-los-clubes-frente-a-las-sociedades-anonimas-deportivas-en-la-liga-espanola-265903

La captura ilegal de loros en Costa Rica nos enseña que crear áreas protegidas no basta para preservar la fauna silvestre

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Pedro Romero Vidal, Investigador Biología de la Conservación, Estación Biológica de Doñana (EBD-CSIC)

Loro capturado en Costa Rica. Pedro Romero Vidal, CC BY-SA

A estas alturas, pocos dudan del profundo impacto que el ser humano está teniendo sobre el planeta. Basta con mirar a nuestro alrededor: encontrar un rincón no alterado por la acción humana resulta prácticamente imposible. Se estima que alrededor del 75 % de la superficie terrestre ha sido transformada por nuestras actividades, y no parece que nuestra especie esté pensando en bajar el ritmo.

Se habla con frecuencia del cambio climático, la pérdida de hábitats o la contaminación por plásticos, pero estos fenómenos son solo una parte de un problema mucho más amplio. Los impactos de las actividades humanas sobre los ecosistemas alcanzan hoy una magnitud comparable a las grandes crisis de biodiversidad que ha sufrido la Tierra a lo largo de su historia.

Comercio de fauna silvestre

El comercio de fauna silvestre representa una de las formas más perversas de sobreexplotación de la biodiversidad. Ya sea legal o ilegal, esta práctica tiene el potencial de provocar descensos drásticos en las poblaciones de numerosas especies. Y, a menudo, la frontera entre ambos tipos es difusa.

En lonjas de Cataluña, por ejemplo, se han detectado al menos cuatro especies de raya protegidas vendidas como si fueran legales, y la anguila europea –catalogada como en peligro crítico– continúa comercializándose con normalidad al amparo de la ley. En el caso del comercio ilegal, el reto es aún mayor: como cualquier otra actividad ilícita, es más difícil de controlar y extremadamente rentable.




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Al hablar de comercio ilegal de fauna, solemos pensar en elefantes abatidos por su marfil o en rinocerontes cazados por sus cuernos. Sin embargo, si atendemos al número de individuos traficados anualmente, cualquier mamífero se queda corto frente a los loros.

Captura y venta ilegal de loros

Loro de color verde con la frente roja sobre un alambre
Ejemplar de amazona frentirroja (Amazona autumnalis) en una casa.
Pedro Romero Vidal, CC BY-SA

Antes de la entrada en vigor de la Convención sobre el Comercio Internacional de Especies Amenazadas de Fauna y Flora Silvestres (CITES), que regula el comercio global de especies amenazadas, se exportaron legalmente millones de loros, muchos de los cuales están hoy al borde de la extinción.

Aunque actualmente la captura y comercio de loros de origen salvaje está prohibida en casi todo el mundo, cada año se siguen extrayendo ilegalmente millones de ejemplares para abastecer la demanda internacional o local de mascotas.

Solo en Bolivia, se estima que podrían capturarse entre 300 000 y 500 000 ejemplares anualmente. Si hablamos de América Latina, esta práctica tiene raíces profundas, anteriores a la llegada de los europeos, y sigue muy arraigada en la cultura local.




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Costa Rica: un ejemplo de conservación

Cuando se habla de países exitosos en la protección de la biodiversidad, Costa Rica suele aparecer en lo alto de la tabla. Este pequeño país centroamericano se considera un modelo a escala mundial: más del 26 % de su territorio está bajo alguna figura de protección.

Gracias a políticas pioneras de pago por servicios ambientales, a la creación de un amplio sistema nacional de áreas protegidas y a una firme apuesta por el ecoturismo, el país logró algo poco común en el trópico: detener la deforestación y, con el tiempo, invertir la tendencia. Hoy, los bosques cubren de nuevo una parte sustancial del territorio, convirtiendo a Costa Rica en un referente internacional en materia de gestión ambiental.

Aunque solemos pensar que basta con declarar un área protegida para garantizar la conservación de la biodiversidad que alberga, la realidad es muy distinta. Estos espacios, por más extensos que sean, no están aislados de lo que ocurre en su alrededor: la caza furtiva, la tala y el comercio ilegal siguen penetrando en ellos. Y en este aspecto, lamentablemente, Costa Rica no es una excepción.

Proteger los hábitats es necesario, pero insuficiente

En un estudio reciente realizado en Costa Rica, un equipo de investigadores de distintos centros y universidades españolas hemos analizado el estado de las poblaciones de loros nativos. Los resultados muestran que, pese a las políticas de conservación y la extensa red de áreas protegidas, el comercio ilegal de loros sigue muy presente.

Dos loros verdes en una jaula
Una catita churica (Brotogeris jugularis) y un perico frente naranja
(Eupsittula canicularis) capturados en una jaula.

Pedro Romero Vidal, CC BY-SA

A lo largo de casi 2 000 kilómetros de recorridos de censo, detectamos loros nativos mantenidos como mascotas en cerca del 90 % de las localidades visitadas. Y no se trata de casos aislados: en el 80 % de las viviendas encuestadas se habían tenido –o aún se tenían– ejemplares capturados ilegalmente. Muchos pertenecían a especies amenazadas, como guacamayos y amazonas, extraídos de la naturaleza muy por encima de su disponibilidad en el medio silvestre. Este patrón podría empujar a sus poblaciones hacia un punto de no retorno, como ya ocurrió con el guacamayo de Spix –la especie que inspiró la película Río–, desaparecido en estado salvaje en parte por la captura ilegal.

La conservación de la fauna silvestre no puede reducirse a trazar líneas en un mapa y declarar áreas protegidas. Proteger los hábitats es necesario, pero insuficiente si no se afrontan también las actividades humanas responsables de la pérdida de especies, como la captura y el comercio ilegal de fauna.

De hecho, muchas de las localidades donde se registraron mascotas ilegales se encontraban junto a áreas protegidas. En ellas, los vecinos se mostraban orgullosos de las políticas ambientales del país, incluso mientras mantenían en sus hogares ejemplares de especies nativas capturadas ilegalmente, a veces a escasos metros de carteles que advertían sobre este delito. Un recordatorio claro de que conservar la naturaleza no depende solo de leyes y reservas, sino también de educación ambiental y, en el caso de América Latina, de ofrecer alternativas a una costumbre tan profundamente arraigada como tener perros y gatos en Europa.

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Pedro Romero Vidal no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. La captura ilegal de loros en Costa Rica nos enseña que crear áreas protegidas no basta para preservar la fauna silvestre – https://theconversation.com/la-captura-ilegal-de-loros-en-costa-rica-nos-ensena-que-crear-areas-protegidas-no-basta-para-preservar-la-fauna-silvestre-266689

La vida universitaria provoca menos ansiedad si tenemos autoestima y sentido de la coherencia

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Pedro Ángel Palomino Moral, Chair professor, Universidad de Jaén

Drazen Zigic/Shutterstock

En la etapa universitaria adquirimos nuevos conocimientos, forjamos amistades profundas, nos asomamos a las posibilidades profesionales… Pero también podemos ver tambalearse nuestra salud mental.

Diferentes investigaciones indican que entre el 30 y el 60 % de los estudiantes universitarios sufre ansiedad. Tiene sentido si consideramos que la vida universitaria representa un reto de adaptación y equilibrio, en la que se manifiestan diversos estresores que requieren atención y esfuerzo mantenido: clases, horarios, contenidos diversos según asignaturas, relaciones con compañeros y profesorado, retos económicos, nuevas responsabilidades… Además, la gestión adecuada y equilibrada del tiempo de estudio, ocio y descanso no suele ser sencilla, lo que puede afectar al bienestar y calidad de vida del estudiantado.

En un estudio que hemos desarrollado sobre una muestra representativa de 530 estudiantes andaluces –el 56,6 % mujeres, con una edad media de 20,11 años–, más del 60 % presentó niveles de ansiedad clínicamente relevantes, con puntuaciones más altas en las chicas. Los datos reflejaron que la ansiedad aumentaba cuando los estudiantes presentaban escasa autoestima y falta de sentido de la coherencia (SOC), definido como la capacidad que tienen las personas para percibir la vida como comprensible, manejable y significativa.

Cuando el estrés deja de ser adaptativo

Desde la perspectiva de los psicólogos Richard Lazarus y Susan Folkman, la ansiedad se entiende como una respuesta emocional derivada de la valoración cognitiva que la persona hace de su situación personal. Así, la vida universitaria puede ser estimulante, atractiva y desafiante para unos, o amenazante y excesiva para otros. Dicho de otro modo, no pesan tanto las demandas externas sino cómo la persona las interpreta, las evalúa y construye sus respuestas.

Si el estudiante considera que una demanda académica, social o personal supera sus capacidades, aparece la ansiedad como señal de desajuste. En este sentido, la ansiedad puede entenderse como un indicador de desequilibrio entre las exigencias del entorno y los recursos de afrontamiento disponibles, lo que hace necesario reforzar recursos protectores como el apoyo social, el sentido de coherencia, el afrontamiento funcional (basado en la solución de problemas, la aceptación y la reinterpretación positiva) o la autoestima.

El sentido de coherencia y la autoestima funcionan como escudos psicológicos

Analizando las trayectorias de los estudiantes que participaron en nuestro estudio, identificamos que hay dos elementos que nos protegen frente a la ansiedad: el SOC y la autoestima. En cualquier contexto, estos dos rasgos actúan como mecanismos psicológicos de integración, que nos protegen emocionalmente, amortiguan el impacto de los estresores y permiten una interpretación más comprensible, manejable y significativa de las exigencias y demandas externas.

Otra conclusión interesante es que tanto el SOC como la autoestima están más presentes cuanto mayor es el apoyo social y más positiva es la dinámica familiar positiva de los estudiantes.

Preparados para resistir a la sobrecarga académica y la presión social

La sobrecarga académica, la inadecuada planificación del proceso de estudio y aprendizaje, la presión social o las dificultades económicas pueden hacer a los estudiantes caer en la ansiedad si no están emocionalmente preparados.

Tradicionalmente, los enfoques de intervención sobre la ansiedad se han centrado en identificar el problema (una vez aparece) y los síntomas. Sin embargo, el llamado modelo salutogénico de Aaron Antonovsky ofrece una perspectiva alternativa: identificar los recursos que promueven la salud, el desarrollo humano, la capacidad de respuesta o la adaptación. Es decir, prevenir (dotando de herramientas psicológicas) mejor que curar, haciendo al estudiantado más resistente a las situaciones estresantes gracias al apoyo social, un funcionamiento familiar sano y buenas dosis de autoestima.

La autoeficacia y el optimismo también nos protegen

En la jerga se habla de Recursos Generalizados de Resistencia (GRR) para referirse a aquellos recursos internos y externos que permiten a los estudiantes comprender, manejar y dar sentido a las tensiones de la vida universitaria. Dos de los recursos internos más poderosos son el SOC y la autoestima, pero también se incluyen en la lista la autoeficacia (creencia en las propias capacidades), el optimismo, la resiliencia o las habilidades de afrontamiento activo del estrés y manejo de problemas.

En cuanto a los recursos externos, se refieren a aquellos relacionados con la red y el entorno del estudiante: el apoyo social, la red de ayuda de proximidad a partir de amigos y compañeros, las relaciones familiares funcionales, la pertenencia a grupos, las asociaciones, etc. Al aportar ayuda incondicional al estudiante, refuerzan su capacidad de manejar las demandas.

También las relaciones positivas con docentes y la mentoría pueden contribuir a evitar que la ansiedad aparezca. La propia institución universitaria puede contribuir a crear contextos académicos saludables, significativos y accesibles mediante los programas de tutorización, apoyo psicológico, orientación académica y mentoría.

Así se crea un ecosistema facilitador del bienestar emocional en el marco de una cultura participativa, orientada al desarrollo humano, que debe estar cimentada en valores compartidos de respecto, esfuerzo, equidad, solidaridad e inclusión donde la salud también es un valor conectado con la sostenibilidad y el desarrollo humano.

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Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. La vida universitaria provoca menos ansiedad si tenemos autoestima y sentido de la coherencia – https://theconversation.com/la-vida-universitaria-provoca-menos-ansiedad-si-tenemos-autoestima-y-sentido-de-la-coherencia-266694

Impulsando el Día Mundial ‘One Health’: nos va la vida en ello

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Jesús Pérez Gil, Catedrático de Universidad, Dpto. Bioquímica y Biología Molecular, Facultad de Ciencias Biológicas, Universidad Complutense de Madrid

Este 3 de noviembre se celebra el Día Mundial One Health o, en español, “Una Sola Salud”. Es una oportunidad para hacer a todos conscientes de que la salud global requiere un cuidado a múltiples niveles, muchos de ellos preventivos, y en todos los casos multidisciplinares.

Uno de los mayores impactos son los efectos del cambio climático en nuestra salud. Los daños que causan las altas temperaturas en la salud de las personas más vulnerables es lo más visible del “iceberg”, pero hay mucho más.

Una sola salud

El enfoque One Health o “Una Sola Salud” advierte que hay que abordar la salud de un modo integral. Los humanos no somos piezas aisladas en el entorno que habitamos. No somos burbujas, ni iglús, todo nos afecta.

Muchos de los problemas y desafíos más severos tienen que ver con cuestiones que se inician o extienden desde o hacia la salud animal. Las especies que nos sirven para producir alimentos, nuestras mascotas, y las especies silvestres integradas en todos los ecosistemas interaccionan de múltiples modos con los seres humanos, y esa interacción se proyecta de forma global sobre el medio ambiente y el planeta en su conjunto. No somos islas.

La conexión animal-humano

La epidemia de covid-19 que todos tenemos presente fue un claro ejemplo de esta interacción. Se trata de una zoonosis, es decir, una enfermedad transmitida por un patógeno que salta entre diferentes especies animales y el hombre.

En el caso de la covid-19, aun se está debatiendo cuál fue la especie animal original. Pero es solo un ejemplo de múltiples enfermedades zoonóticas que han afectado a la salud humana a lo largo de la historia, incluyendo las recientes encefalopatía bovina espongiforme (el mal de las “vacas locas”), el síndrome respiratorio agudo severo (SARS-Cov-1), el ébola, la gripe aviar, el síndrome respiratorio del oriente medio (MERS) y otras.

Lejos de culpabilizar a los animales silvestres, se sabe que cuando un virus puede infectar a múltiples especies, su efecto es menos devastador que cuando sólo hay una especie huésped. Por desgracia, la reducción de hábitats, la agricultura, la ganadería y el cambio climático están produciendo la extinción de muchas especies, generando una pérdida de diversidad.

Los diferentes ecosistemas empobrecidos son mucho menos adaptables a condiciones cambiantes, y menos capaces de absorber y amortiguar el impacto de factores diversos. El hacinamiento humano y de los animales estabulados, el aumento significativo de animales de compañía y la alta movilidad global de las personas, animales y mercancías acaban configurando un cóctel perfecto para futuras pandemias.

Cambio climático

Pero la visión One Health abarca mucho más.

Las evidencias científicas son incontestables: llevamos años, décadas, registrando de forma progresiva un incremento sostenido de la temperatura media del planeta. Cada año registramos récords de temperaturas en múltiples localidades, en invierno y en verano, en el hemisferio norte y el sur.

La temperatura media de los océanos es más alta que nunca, lo cual parece estar alterando la dinámica de sus corrientes y flujos de materia y vida. El hielo de los casquetes polares, y también el de los glaciares de nuestras montañas, no deja de retroceder, o incluso de desaparecer.

Hay un amplio acuerdo en que la salud del planeta está comprometida, y que la actividad humana durante el último siglo, incluyendo el gasto masivo de combustibles fósiles y la liberación de CO₂ a la atmósfera, tiene mucho que ver en ello. La alteración dramática del equilibrio de energía, agua y recursos está ya suponiendo un impacto muy importante sobre la sostenibilidad de los ecosistemas que compromete el futuro cercano de muchas especies, y también de la sociedad humana tal y como la conocemos.

Impacto del cambio climático en salud

Uno de los mayores impactos que quizá de forma imperceptible para todos estamos empezando a sentir tiene que ver con los efectos del cambio climático en nuestra salud. En 2024, casi 63 000 personas de 32 países europeos murieron a causa del exceso de calor.

Estas muertes de las personas más vulnerables es solo la punta del iceberg, pues el efecto del cambio climático es mucho mayor para la salud de las personas, de los animales y del medio ambiente.

Este cambio climático promueve que patógenos y vectores de patógenos extiendan su distribución hacia latitudes más altas y que sus ciclos de vida se aceleren, con lo cual se extienden muchas enfermedades hasta alcanzar regiones donde antes no existían. Por ejemplo, acaba de notificarse la detección por primera vez de mosquitos en Islandia, un lugar donde hasta ahora eran desconocidos, asociada a récords de temperaturas.

También provoca cambios en el ciclo del agua, aumentando la temperatura, aumentando el nivel del mar y cambiando regímenes hídricos que causan grandes lluvias torrenciales con mayor intensidad y frecuencia, como las que tristemente acontecieron hace aproximadamente un año en el levante español, con sus tristes consecuencias. Más de 230 muertos en un sólo episodio. Un año después, volvemos a recibir noticias de danas en el litoral levantino casi cada día.

El cambio climático también causa el desplazamiento de poblaciones a consecuencia de la desertificación, la falta de agua o la pérdida de recursos, lo que conlleva un empeoramiento de las condiciones higiénicas y socioeconómicas de los pueblos, redundando de forma inmediata en su salud. Peor alimentación, peor entorno, menores oportunidades de desarrollo, generan sin duda peor salud y tensionan los sistemas sociosanitarios.

Impulsemos One Health

Necesitamos que las estructuras que gestionan las condiciones de salud de nuestra sociedad incorporen esta visión, que debe ser también altamente cooperativa.

El enfoque One Health se centra sobre todo en mantener un equilibrio entre la salud de las personas, de los animales y del medioambiente, basado intrínsecamente en la prevención. Organismos como el Banco Mundial ya ponen de relieve datos económicos enfatizando que los gastos en prevención son sólo del 10 % respecto a los beneficios económicos que conllevan. La mitad del PIB mundial depende de la naturaleza, y los ecosistemas sanos sustentan alrededor del 40 % de los empleos a escala mundial. Es decir, que el enfoque One Health, además de mejorar nuestra salud, también garantiza el mantenimiento de nuestros sistemas económicos.

Médicos, farmacéuticos, veterinarios, biólogos, enfermeros, psicólogos, sociólogos, deben trabajar juntos para adelantarse y prevenir el impacto de tantos factores sobre la salud.

Las normas, las leyes, las políticas, deben incorporar este abordaje para garantizar mejor calidad del agua, del aire, ciudades mejores, más amigables y más sostenibles, o un seguimiento más eficiente de las condiciones ambientales que producen mayor impacto en nuestra salud.


Además de los firmantes, han participado en este artículo Rita de la Plaza (Tesorera del Consejo General de Colegios Farmacéuticos) y Miquel Molins (Secretario del Consejo General de Colegios Oficiales de Veterinarios). Ambos son miembros, como los firmantes, de la Directiva de la Plataforma One Health de España.


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Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Impulsando el Día Mundial ‘One Health’: nos va la vida en ello – https://theconversation.com/impulsando-el-dia-mundial-one-health-nos-va-la-vida-en-ello-267026

Entre la sobreinformación y la precariedad profesional: las raíces del deterioro periodístico en España

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Francisco J. Pérez Latre, Profesor. Director Académico de Posgrados de la Facultad de Comunicación, Universidad de Navarra

Krysja/Shutterstock

El paso del tiempo invita a la reflexión. Hace tres años, el libro Crisis de confianza: el descrédito de los medios (2007-2022) “”) alertaba sobre un deterioro de los medios de comunicación que, lejos de revertirse, parece haberse consolidado.

Los datos más recientes del Digital News Report del Instituo Reuters confirman esta tendencia a la baja en la confianza ciudadana en las noticias. En 2017, la cifra en España se situaba en un 51 %; hoy se ha desplomado hasta el 31 %,, marcando el nivel más bajo de la última década.

Este dato no es solo un número, sino el reflejo de un clima de incertidumbre y escepticismo que afecta al sector mediático y, por extensión, a su rol fundamental en una sociedad democrática.

El informe también señala que solo un 10 % de los españoles paga por noticias en línea, lo que evidencia la dificultad de sostener un modelo de negocio basado en la calidad en un entorno de acceso mayoritariamente gratuito.

Además, el Digital News Report 2024 ya apuntaba un aumento de la “evasión de noticias”, con un porcentaje significativo de la población que se siente “abrumado” por la cantidad de información.

El impacto del nuevo escenario digital

La transformación digital es un factor estructural clave para comprender este fenómeno. Hemos transitado de un ecosistema informativo de relativa “escasez mediática” a uno caracterizado por una sobreabundancia de contenidos. El consumo actual de noticias es multipantalla, descentralizado y, a menudo, fragmentado, lo que contribuye a diluir el papel tradicional del periodista como principal mediador de la información.

En este contexto, los periodistas compiten como intermediarios con múltiples fuentes y plataformas, desde los algoritmos de las redes sociales hasta los influencers. Esta dinámica tiene consecuencias significativas.

Los algoritmos, diseñados para maximizar la interacción, pueden crear “burbujas de filtro” que refuerzan los sesgos existentes y contribuyen a la polarización social. La inmediatez y la búsqueda del “clic” a menudo priman sobre el rigor y la verificación, facilitando la propagación de desinformación.

Como resultado, las audiencias migran hacia espacios donde la fiabilidad informativa no siempre está garantizada, erosionando la base de un debate público informado.

La dimensión interna: el bienestar profesional como factor de calidad

Más allá de los factores externos, es pertinente dirigir la mirada hacia las condiciones internas de la profesión periodística. La crisis económica que ha afectado al sector durante años ha influido en una precarización de las condiciones laborales que se ha vuelto crónica.

Según el Informe Anual de la Profesión Periodística 2024 de la Asociación de la Prensa de Madrid (APM), la precariedad y los bajos salarios son los principales problemas que aquejan a los periodistas en España. La salud mental de los profesionales de la comunicación y los medios se ha convertido ya en objeto de estudio y preocupa seriamente en el sector.

Cuestiones como la sobrecarga de trabajo, unos salarios poco competitivos y la presión constante por la inmediatez están impactando directamente en la calidad del producto informativo. Este contexto ayuda a explicar la fuga de talento experimentado hacia otros sectores y las dificultades para atraer y retener a las nuevas generaciones.

Es razonable pensar que no se puede generar un periodismo de alta calidad de forma sostenida si el bienestar de los profesionales no se considera un activo estratégico. La calidad informativa está intrínsecamente ligada a la capacidad de los periodistas para investigar, contrastar y analizar la información sin presiones indebidas.

Hacia un modelo de confianza interconectado

Una forma útil de abordar este complejo problema es concebir la confianza como un ecosistema. Su solidez no depende de un único elemento, sino del equilibrio entre varios factores interconectados entre los que destacan:

  • La calidad de los contenidos que se ofrecen.

  • Unas condiciones laborales dignas para los periodistas.

  • El buen gobierno corporativo de las empresas de comunicación.

  • La capacidad de establecer una conexión significativa y transparente con las audiencias.

Desde esta perspectiva, la debilidad en uno de los pilares, como podría ser actualmente el bienestar de los profesionales, afecta a la estabilidad de todo el sistema.

Un periodista precarizado tendrá más dificultades para producir información de calidad, lo que a su vez mermará la confianza de la audiencia y la sostenibilidad del medio.

Una responsabilidad compartida para la reconstrucción

Si aceptamos este enfoque sistémico, la reconstrucción de la confianza se presenta como una tarea compartida. Los medios de comunicación tienen la oportunidad de liderar el cambio, invirtiendo en la calidad del periodismo y en el desarrollo de su capital humano.

Esto implica no solo apostar por la innovación y los nuevos formatos, sino también por unas condiciones laborales que permitan ejercer la profesión con rigor y ética.

Las universidades, por su parte, pueden contribuir formando a profesionales con una visión integral, dotados de herramientas técnicas, una sólida base ética y capacidad de adaptación a un entorno en constante evolución.

Finalmente, las audiencias también desempeñan un papel activo. Su exigencia crítica, su disposición a valorar y apoyar el periodismo de calidad –incluso económicamente– y su alfabetización mediática para discernir entre fuentes fiables y desinformación son fundamentales para la salud del ecosistema informativo.

Restablecer el equilibrio de este ecosistema es un reto complejo, pero indispensable para el futuro del periodismo y, en última instancia, de nuestra sociedad.

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Francisco J. Pérez Latre no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Entre la sobreinformación y la precariedad profesional: las raíces del deterioro periodístico en España – https://theconversation.com/entre-la-sobreinformacion-y-la-precariedad-profesional-las-raices-del-deterioro-periodistico-en-espana-267082

¿Seguimos emigrando? Una fotografía del reciente éxodo español a Europa

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Iria Vázquez Silva, Profesora Ayudante doctora de Sociología, especialista en Estudios de Género, Universidade de Vigo

oatawa/Shutterstock

Han pasado 17 años desde el estallido de la gran crisis de 2008 que provocó, junto a una precariedad laboral galopante, la reciente ola de emigración de jóvenes (y no tan jóvenes) españoles hacia destinos europeos como Francia, Reino Unido o Alemania. Este éxodo difícil de cuantificar quedó retratado en el documental En tierra extraña (2014), de Icíar Bollaín, en el que una generación de españoles puede verse retratada.

Casi dos décadas después nos preguntamos: ¿seguimos emigrando?, ¿adónde?, ¿cuáles son los principales motivos de esta emigración?

Efectivamente, sabemos que la reanudación de la emigración desde España se produce de mano de la más reciente crisis económica entre 2008 y 2014, pero no se extingue en los años de bonanza. Así, tras la interrupción de la movilidad forzada por la pandemia, las salidas migratorias desde España se retoman con fuerza: más de medio millón de personas abandonan España en el año 2022 y unas 600 000 lo hacen en 2023.

Reemigrar para probar suerte

Muchas de estas personas emigrantes son, así mismo, inmigrantes que residían anteriormente en España, personas que reemigran y prueban suerte en un nuevo país europeo (una realidad menos conocida, pero muy relevante). Sin embargo, también hay muchas personas autóctonas españolas que emigran. Estas representan aproximadamente un 20 % del total de las salidas.

¿Y dónde van? Los destinos europeos son los preferidos. Y, dentro de estos, Francia, Reino Unido y Alemania despuntan, colocándose en las primeras posiciones, y representando un tercio de los movimientos.

En cuanto a la composición por sexo, los datos oficiales nos indican que emigran un poco más los hombres que las mujeres, pero no son diferencias de gran magnitud. Su edad media se sitúa en los 36 años, por lo que quizás no son tan jóvenes como se presume: las edades que predominan son las de personas adultas.

Pero ¿cuáles son sus planes? Nuestro trabajo Investigación y retorno de la “nueva emigración española” nos permite profundizar en los proyectos migratorios de la reciente emigración española postpandemia. En este sentido, se pueden detallar dos grupos claramente diferenciados: una parte de esta emigración ha retornado a España, aunque no necesariamente a sus localidades de origen, mientras que otra gran parte continúa anclada en Europa.

Qué ancla a los españoles en otros países

Y de ahí nuestras preguntas: ¿qué países aglutinan hoy esa emigración?, ¿qué explica que la nueva ola migratoria permanezca en Europa?, ¿qué variables de arraigo son fundamentales para comprender la permanencia en los países de destino?

Los motivos de ese anclaje en Europa pueden resumirse en tres tipos:

  • La consolidación de la carrera laboral y económica.

  • Las cuestiones vinculadas al ciclo de vida familiar (por ejemplo, tener pareja e hijos/as en destino).

  • Los motivos que, de un modo más bien involuntario, hacen imposible el regreso a España.

Así, algunas autoras como la socióloga Aleksandra Grzymala-Kazlowska han usado el concepto de “anclaje social” para referirse a cómo las personas emigrantes encuentran puntos de apoyo con el fin de restaurar su estabilidad socio-psicológica en los países de destino.

Su trabajo cuestiona ese perfil individualizado de adultos jóvenes “móviles” en Europa, señalando que esta reciente emigración busca experiencias vitales ancladas, ligadas a las condiciones materiales que moldean las vidas de los migrantes, preocupados principalmente por encontrar un buen empleo a largo plazo, seguridad financiera y estabilidad emocional.

Simplificando, podemos distinguir dos perfiles, aquellos que tienen motivos sólidos para permanecer en destino y los que más bien, a pesar de no tener anclaje en Europa, no encuentran motivos para retornar a España.

Es decir, por una parte encontramos aquellos emigrantes españoles satisfechos con su vida en Europa –a nivel laboral y personal– que han ido estableciéndose de modo permanente en Francia, Reino Unido y Alemania. Y, por otra, los que, aunque desearían regresar a España y no se sienten tan vinculados al país de destino europeo, no pueden materializar el retorno por diferentes razones.

Estas causas pueden ser pérdidas económicas o en derechos sociales, motivos familiares (descendencia y/o parejas mixtas), situaciones económicas vulnerables (por ejemplo, la necesidad de enviar remesas a España) o, por último, la certeza de una difícil integración laboral en España.

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Antía Pérez-Caramés ha recibido fondos del Ministerio de Ciencia, Innovación y Universidades para la realización dos proyectos de I+D+I de cuyos resultados se inspira este artículo: “La nueva emigración desde España: perfiles, estrategias de movilidad y activismo político transnacional” (CSO2016-80158-R) y “Crisis, dinámicas migratorias y condiciones de vida de la población migrante en España. Análisis comparado de los efectos de la Gran Recesión y la Gran Pandemia” (PID2020-118716RB-I00).

Belén Fernández-Suárez recibe fondos para el proyecto “Digitalización del trabajo y movilidades en Europa: Migraciones de retorno y nomadismo digital (REMOTEWORK, PID2023-148842NB-I00) del Ministerio de Ciencia, Innovación y Universidades.

Alberto Capote Lama y Iria Vázquez Silva no reciben salarios, ni ejercen labores de consultoría, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del puesto académico citado.

ref. ¿Seguimos emigrando? Una fotografía del reciente éxodo español a Europa – https://theconversation.com/seguimos-emigrando-una-fotografia-del-reciente-exodo-espanol-a-europa-264651