Souffrez-vous de cécité botanique ?

Source: The Conversation – France (in French) – By Bastien Castagneyrol, Chercheur en écologie, Inrae

_Biches et cerf au repos_ (1867), de Rosa Bonheur/_Le Déjeuner sur l’herbe_ (1863), d’Édouard Manet/_Un cerf_ (1893), de Rosa Bonheur/_Le Rêve_ (1910), d’Henri Rousseau. Detroit Institute of Arts, Musée d’Orsay, National Gallery of Ireland, MOMA, CC BY

Chaque été, les canicules nous rappellent l’importance des plantes pour rafraîchir l’air ambiant. Mais pourquoi faut-il en arriver à souffrir physiquement pour enfin s’intéresser à ces êtres vivants ?


Le Douanier Rousseau a peint Le Rêve en 1910. Que voyez-vous sur cette toile ?

Le Rêve. 1910. Huile sur toile, 204,5 x 298,5 cm
Le Rêve. 1910. Huile sur toile, 204,5 x 298,5 cm.
Museum of Modern Art, CC BY

La majorité des lecteurs auront certainement vu une femme nue allongée sur une banquette de velours, ainsi que deux félins aux grands yeux étonnés. Les plus attentifs auront noté la présence d’un singe jouant de la flûte, d’un éléphant, et de deux oiseaux. Mais combien ont prêté attention aux plantes ? Elles sont pourtant bien là, et il a fallu que l’œil soulève les feuilles et les pétales pour voir les animaux cachés.

Si vous n’avez pas pensé aux plantes, c’est peut-être que vous souffrez de cécité botanique. Ce concept a été forgé à la fin des années 1990 par James Wandersee et Elisabeth Schussler, deux botanistes américains inquiets de l’érosion de l’enseignement de leur discipline dans les écoles américaines.

Ils définissent la cécité botanique comme « l’incapacité à voir ou à remarquer les plantes dans son propre environnement ». Parler de cécité est peut-être trop radical. L’œil voit la plante. C’est le cerveau qui filtre et classe cette information comme étant moins pertinente a priori que les autres. Certains auteurs préfèrent d’ailleurs évoquer une disparité dans la connaissance des plantes (plant awareness disparity), ou un « zoochauvinisme » qui nous ferait porter un intérêt bien plus grand aux animaux dont on peut se sentir plus proches. Quel que soit le terme choisi, le problème reste entier : on fait peu de cas des plantes.

Comment savoir si je suis atteint de cécité botanique ?

Les symptômes de la cécité botanique sont les suivants : une incapacité à nommer les plantes les plus communes autour de soi, un manque d’intérêt pour elles, une incapacité à reconnaître les fonctions qu’elles remplissent dans les écosystèmes (autres que celle de remplir notre assiette), et une attraction plus spontanée envers les animaux.

Peut-être doutez-vous que cela vous concerne. Pourtant, combien d’espèces d’arbres pouvez nommer spontanément, et combien savez-vous en reconnaître parmi celles qui poussent autour de chez vous ? Ce simple test proposé par l’INRAE vous en donnera un aperçu.

Bien sûr, une expérience personnelle ne vaut pas une démonstration. Des chercheurs suédois ont ainsi voulu apporter des éléments de preuve plus convaincants. Ils se sont interrogés sur ce que « voyaient » des élèves et leurs enseignants lorsqu’ils visitaient une serre tropicale où coexistent des plantes et des animaux (oiseaux, amphibiens, primates), mais également lorsqu’ils visitaient la serre d’un jardin botanique, où les seuls animaux étaient des poissons dans un bassin à l’entrée, mais où les plantes étaient nommées.

Les résultats étaient sans appel : une large majorité des enfants et enseignants (89 %) ont rapporté avoir vu des animaux lorsqu’ils ont visité la serre tropicale. Ils n’étaient que 30 % à avoir dit avoir vu des plantes. Au contraire, 70 % des visiteurs ont rapporté avoir vu des plantes en visitant le jardin botanique. Dans ce cas, les plantes étaient « vues », parce qu’elles étaient clairement identifiées et que l’attention des visiteurs était dirigée dessus. Nous voyons les plantes, mais nous n’y prêtons pas spontanément attention.

Est-ce que c’est grave ?

Mais alors est-ce grave ? Oui et non. L’ours brun est certes plus dangereux que le lierre terrestre, de même que la morsure de la vipère est autrement plus dangereuse que la démangeaison de la grande ortie. Mais la datura, la digitale, le laurier rose, et l’if sont des plantes toxiques qu’il est bon de connaître pour préserver sa santé et celle de son entourage.

Les plantes sont également le support de nombreux services écosystémiques essentiels à notre bien-être. Il y a bien sûr celles qui nous nourrissent directement ou qui fournissent la nourriture aux animaux que l’on mange, celles qui nous habillent, celles avec lesquelles nous construisons nos bâtiments ou façonnons nos meubles ou nos ustensiles de cuisine. Au-delà de ces services d’approvisionnement, les plantes régulent la composition de l’atmosphère, elles contribuent à la filtration et à l’épuration de l’eau et protègent les sols de l’érosion. L’oyat, par exemple, n’est guère plus qu’une herbe qui passe inaperçue sur le chemin du parking à la plage. Pourtant, elle joue un rôle essentiel dans la stabilisation des dunes.

La cécité botanique va de pair avec ce que l’on appelle l’extinction de l’expérience de nature. Nos modes de vie de plus en plus urbains nous éloignent des plantes et du vivant non-humain en général. On voit de moins en moins les plantes, alors on ne s’y intéresse pas. On ne s’y intéresse pas, alors on ne se préoccupe pas de leur éviction de notre environnement. Elles sont de ce fait encore moins présentes, alors on les voit encore moins… C’est un cercle vicieux qui peut même aboutir à une érosion de l’expertise scientifique.

Inné ou à qui la faute ?

Le caractère universel de la cécité botanique fait cependant débat, de même que ses causes. On retiendra toutefois la possibilité d’une composante biologique et d’une composante culturelle, auxquelles on peut ajouter une cause structurelle

Les plantes sont vertes, et elles sont immobiles. Elles forment un fond vert homogène que l’œil balaie par des mouvements saccadés sans fixer son attention. La survie des humains a longtemps – et c’est parfois encore le cas – dépendu de leur capacité à échapper aux prédateurs d’une part et à chasser des proies mobiles d’autre part. Cela pourrait expliquer une plus grande capacité de notre cerveau à repérer les animaux dans notre environnement. Les plantes, fond homogène vert et immobile à la vie animale pourraient être perçues par notre cerveau comme une information non-pertinente. Cette hypothèse est séduisante, mais difficile à tester.

Comme pour les peurs que nous inspirent certains animaux, il est plus vraisemblable que la cécité botanique ait une composante largement culturelle. C’est ce que propose une étude récente dans laquelle les chercheurs ont réalisé une synthèse de 326 articles scientifiques issus de différentes disciplines. Il en ressort que la cécité botanique concerne majoritairement les populations urbaines et relève surtout d’un manque d’exposition indirecte aux plantes. Il n’y a qu’à piocher au hasard dans une bibliothèque d’enfant pour s’en convaincre : les livres mettant en scène des animaux dominent. On retrouve cette réalité dans les dessins animés et les films de Disney. Entre Blanche Neige (1937) et la Reine des Neiges (2013), le temps d’écran occupé par les plantes a très largement décru. Nous sommes ainsi de moins en moins exposés aux plantes, que cela soit dans les œuvres culturelles ou dans notre vie quotidienne.

Dans les livres jeunesse, les animaux sont largement mis en avant. Les plantes, beaucoup moins
Dans les livres jeunesse, les animaux sont largement mis en avant. Les plantes, beaucoup moins.
Fourni par l’auteur

À cette raréfaction de notre exposition aux plantes s’ajoute une raréfaction de notre exposition directe, largement due à nos modes de vie maintenant majoritairement urbains et à la difficulté pour certaines personnes d’accéder physiquement à des espaces de nature ou bien d’y laisser les enfants jouer. L’éloignement constitutif des personnes (notamment des enfants) aux espaces de nature peut renforcer le désintérêt pour les plantes, à plus forte raison dans un espace urbain ou la survie des individus impose de porter plus d’attention au trafic (automobiles, vélos, trottinettes) qu’aux plantes.

Est-ce que ça se soigne ?

Si l’on accepte l’idée que les causes sont essentiellement culturelles, alors l’éducation peut y remédier. Des anecdotes rapportées par des scientifiques sur Twitter montrent que l’expérience et l’éducation jouent un rôle clé pour contrevenir à la cécité botanique. Les scientifiques ont témoigné de l’importance de leurs enseignants mais aussi de diverses expériences quotidiennes avec les plantes dans leur connaissance actuelle du monde végétal.

L’école a de fait un rôle à jouer. Les enseignants – y compris à l’université – peuvent choisir d’illustrer des notions fondamentales en biologie à partir d’exemples végétaux ou bien installer tout simplement des plantes dans la classe, en donnant aux élèves la responsabilité d’en prendre soin. C’est ce que démontre le projet « plante de compagnie » (plant pet project). En semant des graines de basilic, coriandre, concombres ou autres courgettes et en réalisant, à la demande des enseignants, des mesures régulières sur les plants en pots jusqu’à la production de nouvelles graines, un groupe de 200 étudiants américains a significativement augmenté son attention aux plantes.

On peut aussi lutter contre la cécité botanique une fois passé l’âge de l’école. Le programme de science participative Sauvage de ma rue invite les personnes à noter la présence des plantes dans l’espace urbain. L’application Pl@ntnet facilite leur reconnaissance, et le Floriscope peut aider à choisir lesquelles installer dans son jardin.

Les pouvoirs publics ont aussi la capacité de changer nos rapports au plantes : en rapprochant les personnes des plantes, physiquement, en développant des espaces verts en ville accessibles partout et pour tous, en re-végétalisant les cours d’écoles, en promouvant les actions d’éducation formelle et informelle dehors et en facilitant l’accès aux programmes de sciences participatives.

Il ne s’agit pas simplement de rassurer quelques botanistes nostalgiques et à juste titre inquiets de voir s’étioler l’enseignement de leur discipline. Lutter contre la cécité botanique, à l’école autant que dans la rue permet de développer des capacités d’observation et d’attention. C’est un enjeu de santé physique et psychique, autant qu’un acte citoyen permettant un pas en avant vers la durabilité de nos modes d’existence. Qu’attendons-nous ?

The Conversation

Bastien Castagneyrol a reçu des financements de l’Agence Nationale pour la Recherche pour le projet OSCAR visant à développer un observatoire participatif de la santé des arbres en ville (https://anr.fr/Projet-ANR-23-SARP-0016 ) et de l’Université de Bordeaux pour le projet Passeurs d’arbres en partenariat avec Bordeaux Métropole (https://www.bordeaux-metropole.fr/actualites/si-vous-deveniez-passeur-darbre-territoire).

ref. Souffrez-vous de cécité botanique ? – https://theconversation.com/souffrez-vous-de-cecite-botanique-264806

Le bonheur des Français dépend-il de la situation politique ?

Source: The Conversation – France in French (3) – By Mickaël Mangot, Docteur en économie, enseignant, spécialiste d’économie comportementale et d’économie du bonheur, ESSEC

Avec déjà cinq gouvernements depuis le début du second mandat d’Emmanuel Macron, la France est rattrapée par l’instabilité politique. Est-ce de nature à rendre les Français malheureux ? ou le bonheur est-il seulement une affaire privée, imperméable aux évolutions du monde en général, et aux tribulations de la vie démocratique en particulier ?


Si les sciences du bonheur s’intéressent avant tout aux ressorts individuels du bonheur – comme la santé, les revenus, les relations sociales ou les croyances religieuses –, elles regardent également, et de plus en plus, si l’environnement commun joue un rôle significatif. La situation politique et les institutions sont particulièrement scrutées. Et les résultats très instructifs.

Sensibilité à la politique

Premier enseignement : les citoyens ne sont pas insensibles à l’actualité politique.

Son exposition par les médias est documentée comme ayant, en général, un effet négatif sur la balance émotionnelle, en augmentant la proportion d’émotions négatives ressenties durant une journée. Le « spectacle démocratique » n’est apparemment pas le meilleur des divertissements.

Le seul fait de penser à la vie politique dégrade l’évaluation que l’on fait de sa propre vie. L’institut de sondage Gallup a remarqué que lorsqu’il posait des questions sur la satisfaction de la vie politique, juste avant de poser la question sur la satisfaction de la vie (de l’individu), les sondés se disaient beaucoup moins satisfaits de leurs vies. L’effet est ressenti massivement : -0,67 sur une échelle de 0 à 10, soit l’équivalent de l’effet du chômage…

Au bruit de fond négatif s’ajoute l’effet des élections sur le moral des électeurs. Le verdict des urnes contribue positivement au bonheur des électeurs – précisément le bien-être émotionnel et la satisfaction de la vie – du camp vainqueur et inversement pour le camp défait. Cet effet est très similaire à ce qui est observé lors des compétitions sportives. Même les élections étrangères peuvent influencer le bonheur. L’élection de Donald Trump en novembre 2024 a entraîné une baisse significative du bonheur à travers l’Europe, selon une étude de la Stockholm School of Economics.

Implication politique

Deuxième enseignement : être impliqué politiquement n’est pas la voie royale vers le bonheur.

À la différence du bénévolat dans les associations (apolitiques), le militantisme politique n’augmente pas systématiquement le bonheur. Les études n’aboutissent pas à un effet consensuel : le militantisme peut aider au bonheur individuel, comme y nuire.

Les effets positifs apparaissent surtout quand l’action politique est porteuse de sens et permet d’affirmer l’identité de la personne. Les effets négatifs prédominent quand l’action est conflictuelle ou conduit à un isolement social.

Qualité des décisions publiques

Troisième enseignement : la qualité de la gouvernance politique est cruciale pour le bonheur individuel.

Les indices composites de qualité de la gouvernance qui agrègent les six dimensions répertoriées par la Banque mondiale – voix et responsabilité, stabilité politique et absence de violence/terrorisme, efficacité du gouvernement, qualité de la réglementation, État de droit et contrôle de la corruption – sont positivement corrélés aux niveaux de bonheur au plan national.

La qualité des décisions publiques semble l’emporter sur la qualité du processus démocratique. Précisément, c’est lorsque les décisions publiques ont atteint une qualité suffisante que le processus démocratique apporte un plus en permettant aux individus de s’exprimer et de ressentir une sensation de contrôle (collectif) sur les événements. Le bonus démocratique est plus significatif dans les pays riches que dans les pays en développement, en miroir d’aspirations à l’expression individuelle supérieures dans ces pays.

Bonus démocratique

Quatrième enseignement : les régimes autoritaires affichent en général un niveau de bonheur inférieur à celui des démocraties, mais l’effet dépend de la confiance dans le gouvernement. Quand la confiance – laquelle est liée, entre autres, à la qualité des politiques mises en place – est très élevée (ou très faible), on n’observe pas de différence notable entre les différents types de régimes. Le bonheur est alors élevé (ou faible), quel que soit le régime.

C’est seulement lorsque la confiance est intermédiaire que le bonus démocratique se fait sentir.

De même, le bonus démocratique disparaît lorsque les sentiments antidémocratiques ou illibéraux augmentent.

Ce qui est le cas actuellement en France. Le baromètre de la confiance politique du Cevipof a mis en évidence une montée de l’attrait pour un pouvoir plus autoritaire :

  • 48 % des Français estiment que « rien n’avance en démocratie, il faudrait moins de démocratie et plus d’efficacité » ;

  • 41 % approuvent l’idée d’un « homme fort qui n’a pas besoin des élections ou du Parlement », un score au plus haut depuis 2017 ;

  • 73 % souhaitent « un vrai chef en France pour remettre de l’ordre », contre 60 % en Allemagne et en Italie.




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Bonheur des contre-pouvoirs

Rien n’indique que l’efficacité politique soit la norme parmi les régimes autoritaires. Si l’on prend l’exemple de la croissance économique, les travaux des Prix Nobel d’économie 2024 Daron Acemoglu, Simon Johnson et James Robinson montrent au contraire un avantage de croissance pour les démocraties. Au-delà d’une croissance moyenne supérieure, la variabilité de la croissance est également réduite chez les démocraties grâce à de meilleures institutions et à des contre-pouvoirs qui encadrent les décisions politiques.

Tous ces résultats montrent qu’il est difficile de s’affranchir du climat politique, aussi anxiogène et décevant soit-il. Ce que rappelait déjà le comte de Montalembert dans la seconde moitié du XIXe siècle :

« Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même. »

The Conversation

Mickaël Mangot ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Le bonheur des Français dépend-il de la situation politique ? – https://theconversation.com/le-bonheur-des-francais-depend-il-de-la-situation-politique-261329

Voces ucranianas (III): imaginando el fin de la guerra

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Léna Georgeault, Directora del Grado en Relaciones Internacionales, Universidad Villanueva

Manifestación contra la guerra en Cracovia (Polonia) el 24 de febrero de 2024. Rudenko Alla/Shutterstock

“La libertad no es gratis”, recita Theodor*. Probablemente ha repetido ese eslogan mil veces, pero en la voz de este joven no suena gastado. Los ucranianos saben que su soberanía se paga en sangre, ciudades arrasadas y niños deportados a la fuerza.

Pese a los horrores de la guerra, el espíritu de resistencia permanece obstinadamente vivo entre los refugiados en Breslavia (Polonia). Esa determinación encuentra su eco en la certeza, ampliamente compartida, de que la negociación no ofrece una salida real. “Ni la palabra ni la firma de Rusia tienen valor alguno”, zanja Oksana*, refugiada con su marido y su hija en Polonia desde hace unos meses. “Rusia sólo entiende la fuerza”, coincide Natalia*, estudiante en Breslavia.

Ese escepticismo hacia una vía negociada contrasta con el desgaste perceptible dentro de Ucrania, donde el cansancio de guerra ha ganado terreno. Según un sondeo de Gallup, la proporción de ucranianos dispuestos a combatir “hasta la victoria” ha caído del 73 % en 2022 al 24 % en 2025.

En el supuesto de que se alcanzara un acuerdo, el desenlace dependería de la relación de fuerzas entre Kiev y Moscú. De ahí que el apoyo de Washington y, en menor medida, de las capitales europeas, se perciba como decisivo.

Al respecto, los más jóvenes, como Theodor y Natalia, son los que más frustración expresan: lamentan una ayuda insuficiente, aplastada por trámites que la retrasan como si se viviera en dos temporalidades inconciliables. “En el frente, cada segundo importa”, insiste Natalia, mientras que, en el resto del mundo, las decisiones se calibran según encuestas y presupuestos, con la vista puesta en las reacciones del Kremlin.

Theodor admite que se ha vuelto más exigente y más impaciente: “En las películas, Estados Unidos siempre salva al mundo. Ahora parece que juegan una partida premeditada. Tardan demasiado y lo que envían es escaso en comparación con sus capacidades”.

No hay lugar para la tibieza

La exigencia de contundencia resume bien el sentimiento común: frente a un adversario que tantea los límites sin cesar, la tibieza equivale a ceder terreno. Artem*, presidente de la Fundación Ucrania, recuerda varios episodios en los que Moscú avanzó sin encontrar resistencia. Cita Chechenia, donde el Kremlin impuso a sangre y fuego el régimen de los Kadyrov sin apenas coste internacional; Georgia, donde en 2008 se quedó con Osetia del Sur y Abjasia ante una reacción tímida; y, sobre todo, Crimea, cuya anexión en 2014 no fue revertida pese a las sanciones.

Para él, cada concesión de Occidente fue una invitación a dar un paso más. Oksana apunta en la misma dirección: Rusia debe quedar lo bastante debilitada como para renunciar a nuevas aventuras exteriores y volverse hacia sus propios problemas internos, con una población empobrecida que necesita atención. Un mensaje concebido para terminar calando también dentro de la sociedad rusa y erosionar el apoyo a la política de Putin.

A la presión exterior de Rusia se suma un reto interno que marcará el futuro: la unidad nacional. La guerra ha intensificado las sospechas hacia los rusoparlantes. Para algunos, demostrar patriotismo significa dejar de hablar ruso y adoptar el ucraniano en la vida cotidiana.

Theodor lo ilustra con un titubeo: “Hablo ruso… bueno, puedo hablar ruso”, se corrige. Marta, joven ucraniana del oeste de paso por Breslavia, es aún más tajante: “Quizás sea duro, pero los llamo rusos”, dice sobre quienes siguen usando esa lengua, incluso después de haber visto sus casas derribadas o a sus familiares asesinados. “No sé qué tiene que pasar para que lo entiendan”, añade con una mezcla de incredulidad y amargura.

Kinga, de la asociación Nomada, recuerda en cambio a una refugiada que le insistía en que el ruso forma parte de la historia del país y que se puede ser patriota y rusoparlante a la vez. El propio Theodor observa: “Ahora mismo, en el frente, hay ucranianos rusoparlantes matando a rusos”.

No es la única fractura que atraviesa el país: también está la que separa a quienes huyeron de la guerra y a quienes la sufren cada día en Ucrania. Natalia cuenta la historia de una conocida que emigró al Reino Unido y comparte vídeos sobre su nueva vida. Bajo ellos, se acumulan mensajes de odio que le reprochan haberse marchado y llevar ahora una existencia cómoda mientras otros siguen bajo las bombas.

La negociación, vista desde dos perspectivas

Esas experiencias tan distintas de la guerra probablemente expliquen que la mayor inclinación a negociar que se note en Ucrania no se observe con la misma claridad en la comunidad de refugiados de Breslavia.

A pesar de esas grietas, también emerge la convicción de que el país puede salir reforzado de la guerra. “Ahora nos hemos dado cuenta de que Ucrania es un gran país y de que tiene mucho que ofrecer”, afirma Artem, convencido de que la experiencia acumulada en estos años de resistencia encierra lecciones valiosas para Europa.

Theodor lo formula desde otro ángulo: “Nuestro trabajo como ucranianos es dar a conocer nuestra cultura y hacerla exportable”, sostiene, convencido de que Ucrania no sólo sobrevivirá, sino que contribuirá a enriquecer a la Unión Europea, a la que aspira a integrarse.

Theodor es muy consciente de que no todo el mundo en Europa ve con buenos ojos el lugar que Ucrania reclama, algo que el joven achaca a la vulnerabilidad occidental ante la propaganda rusa. “Nosotros compartimos durante mucho tiempo el mismo espacio informacional con Rusia, los conocemos muy bien”, dice, reivindicando la capacidad ucraniana para detectar las manipulaciones de Moscú.

Lamenta, en cambio, que en Occidente “Rusia consiga seducir a todo el espectro político”, desde los nostálgicos del comunismo hasta quienes la ven como último baluarte del conservadurismo. Entiende que en la indiferencia hacia Ucrania pesa también el temor a provocar al Kremlin. Y formula un deseo personal: “Que los españoles nunca conozcan la guerra, ni ellos, ni sus hijos, ni sus nietos”.

“Pero la libertad no es gratis”, repite una vez más.


Los nombres marcados con asterisco han sido modificados para proteger la identidad de las personas entrevistadas.


The Conversation

Léna Georgeault no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Voces ucranianas (III): imaginando el fin de la guerra – https://theconversation.com/voces-ucranianas-iii-imaginando-el-fin-de-la-guerra-259346

Cuando los músculos se rebelan: la distonía, un trastorno del movimiento infradiagnosticado

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Natalia Brandín de la Cruz, Personal Docente e Investigador Grado de Fisioterapia, Universidad San Jorge

Halk-44/Shutterstock

Si pensamos en un trastorno del movimiento, seguramente nos vendrá a la cabeza el temblor de la enfermedad de Parkinson. Pero existe otro grupo de condiciones, igual de debilitantes y mucho menos conocidas, que afectan profundamente la calidad de vida de quienes las padecen.

Una de ellas es la distonía, trastorno del sistema nervioso central que puede aparecer a cualquier edad y afecta nada menos que al 1 % de la población mundial. Se caracteriza por contracciones musculares involuntarias, sostenidas o intermitentes, que pueden causar movimientos y posturas anormales de torsión, en muchos casos acompañadas de dolor y deformidad articular. Además, los movimientos distónicos también pueden asociarse al temblor.

La distonía suele empeorar con el cansancio, el estrés y los estados emocionales negativos, pero mejora durante el sueño y con la relajación. También puede reducirse su intensidad mediante trucos sensitivos, que son gestos voluntarios como tocar la barbilla o las cejas, ponerse un palillo en la boca o un pañuelo en el cuello.

En lo que se refiere a las causas, hay un amplio abanico de posibles desencadenantes. Puede ser hereditaria, como consecuencia de ciertas mutaciones genéticas que afectan a la transmisión de la dopamina o a circuitos de los núcleos basales del cerebro. Además, tenemos las llamadas distonías secundarias o adquiridas, que se derivan de lesiones estructurales del sistema nervioso central (como traumatismos, accidentes cerebrovasculares, encefalitis o tumores), exposición a fármacos y enfermedades metabólicas o degenerativas. Y por último las distonías idiopáticas, de origen desconocido, que son las más frecuentes.

Un amplio catálogo de manifestaciones

La forma más común del trastorno en adultos es la distonía focal, que afecta a una región específica del cuerpo. Dentro de esta categoría, la más conocida y frecuente es la distonía cervical (tortícolis espasmódica), que implica a los músculos del cuello y, a veces, también al hombro. Se manifiesta con movimientos de la cabeza de derecha-izquierda (como diciendo “no-no”), o arriba-abajo (“sí-sí”).

Otras modalidades de la distonía focal son las siguientes:

  • El blefaroespasmo, que produce movimientos involuntarios de los músculos de los párpados, causando parpadeos excesivos o el cierre involuntario de los ojos.

  • La distonía del escritor, que afecta a la mano y el brazo durante actividades específicas, como la escritura.

  • La distonía oromandibular, o sea, la contracción de los músculos de la parte inferior de la cara y los músculos superficiales del cuello (que a veces incluye distonía de la lengua).

  • La distonía laríngea o disfonía espasmódica, que es la contracción anómala de los músculos que regulan el cierre y apertura de las cuerdas vocales y produce dificultades en el habla.

Y por si fuera poco, además de las citadas distonías focales, existen otras variedades: la segmentaria, que involucra dos o más partes adyacentes del cuerpo (como el síndrome de Meige, que afecta los músculos de la cara, la mandíbula y la lengua); la generalizada, que implica a la mayor parte del cuerpo, incluyendo tronco y extremidades; la hemidistonía, que afecta un lado entero del cuerpo; y la multifocal, que involucra a dos o más partes del cuerpo no contiguas.

Cómo puede tratarse

Aunque la distonía no tiene cura, existen tratamientos que pueden mejorar significativamente la calidad de vida del paciente. Es importante contar con un equipo interdisciplinar de profesionales que incluya neurólogos, fisioterapeutas, terapeutas ocupacionales, logopedas y psicólogos especializados en trastornos del movimiento. Un abordaje integral que combine cuidados médicos, apoyo emocional y acompañamiento humano puede marcar la diferencia y ayudar a estos pacientes a recuperar la confianza.

Dentro de estos equipos, la fisioterapia juega un papel primordial. Se centra en aumentar la movilidad, reducir el dolor y ayudar a los pacientes a manejar los movimientos involuntarios favoreciendo la funcionalidad y promoviendo una mayor autonomía en su vida diaria.

Actualmente, algunas áreas de interés en la investigación de la distonía incluyen el desarrollo de estudios genéticos, nuevas terapias farmacológicas e intervenciones de estimulación cerebral.

Una enfermedad muy incapacitante

Según datos de la Sociedad Española de Neurología (SEN), existen más de 20 000 personas afectadas por algún tipo de distonía en España, pero podrían ser muchas más porque nos hallamos ante uno de los trastornos del movimiento más infradiagnosticados. Muchas veces se confunde con temblor parkinsoniano, temblor esencial, tics, mioclonías (otro tipo de movimientos rápidos e involuntarios), trastorno de movimiento psicógeno o incluso escoliosis.

Se trata de una enfermedad muy incapacitante. Su impacto en la calidad de vida no solo se traduce en las dificultades físicas. El estrés, la ansiedad y la depresión son comunes en los pacientes, debido a la naturaleza crónica de la enfermedad.

Para hacernos una idea, la mayoría de los socios de la Asociación Distonía España (ALDE) tienen reconocido un porcentaje medio de discapacidad de entre el 33 % y el 65 %, y en muchos casos, superior.

Las personas con esta dolencia no son propensas a contar lo que les pasa ni a mostrarse en sociedad, lo que invisibiliza aún más la enfermedad. A menudo viven recluidas a causa del dolor continuo, los trastornos emocionales y el estigma social.

Recursos y apoyo

Para aquellos afectados por la distonía y sus familias, varias organizaciones ofrecen apoyo, información y recursos:

En definitiva, la distonía sigue siendo una gran desconocida. La falta de conocimiento y el estigma asociado a los trastornos neurológicos poco comunes dificultan el diagnóstico temprano y el acceso a tratamientos adecuados. Aumentar la conciencia pública, capacitar a profesionales de la salud y fomentar la investigación básica y clínica son pasos esenciales para mejorar el pronóstico de quienes viven con este trastorno.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Cuando los músculos se rebelan: la distonía, un trastorno del movimiento infradiagnosticado – https://theconversation.com/cuando-los-musculos-se-rebelan-la-distonia-un-trastorno-del-movimiento-infradiagnosticado-264390

Las manos, prodigio evolutivo y desesperación de artistas

Source: The Conversation – (in Spanish) – By A. Victoria de Andrés Fernández, Profesora Titular en el Departamento de Biología Animal, Universidad de Málaga

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Los artistas les temen a las manos humanas más que a ningún otro motivo figurativo.

Cuando se trata de un escultor, la explicación es bastante intuitiva. Los dedos son estructuras largas y delgadas, esto es, mucha superficie a esculpir para muy poco volumen sustentante. En otras palabras, las probabilidades de que se parta uno y se vaya al traste todo el trabajo son elevadísimas. Y es que los errores, en escultura, no tienen vuelta atrás: un dedo roto significa volver a empezar de cero.

Por el contrario, en pintura, sí que es posible corregir los errores. Las técnicas de rayos X han puesto de manifiesto cómo nuestras pinacotecas están llenas de pentimentos o arrepentimientos de los artistas. Es más, algunos son hasta detectables a simple vista, como las famosas patas traseras del caballo de Felipe IV (el gran Velázquez odiaba con toda su alma pintar equinos).

Entonces, ¿por qué siempre se han quejado los pintores, a lo largo de los siglos, de tener que representar manos? ¿No es más difícil conseguir que una cara se parezca al modelo? ¿No requiere más maestría técnica plasmar con exactitud un rostro que una mano?

Pues no. Y la explicación, como en tantas otras cosas, la encontramos en la biología evolutiva.

Qué supuso el modo “manos libres”

Nuestras manos lo manipulan todo, lo transforman todo y lo crean todo. Constituyen una de las herramientas más poderosas que existen en la naturaleza. De hecho, aunque existen grupos animales que tienen un cerebro mayor que el nuestro (y, posiblemente, podrían sobrepasarnos en generar pensamientos complejos), no llegarán nunca a emular lo que hacemos nosotros.

Ni cetáceos ni proboscídeos pueden transformar los pensamientos en hechos y estructuras materiales. No hay manos que manipulen la materia ni dedos para crear objetos en la realidad de un delfín, de una ballena o de un elefante.

La verdad es que la naturaleza del planeta vivió un hecho singular cuando una subtribu de homínidos del este del continente africano, los homininos, adoptamos la postura erguida (hace unos 7 millones de años). De repente, pudimos hacer infinidad de cosas que antes estaban vetadas en el mundo animal. De repente, con dos manos dotadas de dedos flexibles y articulados, más el lujazo de un pulgar oponible, pudimos pinzar, manipular de forma precisa y delicada, modelar utensilios, transportar enseres, coger en brazos a las crías, recolectar, fabricar armas… Desde aquí, fue un sencillo paso la generalización del uso del fuego en el Pleistoceno medio, con todo lo que ello supuso: calor, luz, protección ante depredadores y una cocina que aumentó la variedad de nutrientes a la vez que redujo la transmisión oral de enfermedades bacterianas y endopararasitarias.

Pero las manos nos reservaban un regalo aún mejor. Me refiero a la espectacular revolución que supuso el poder establecer una comunicación a lo largo del tiempo. Las palabras ya no se las llevaba el viento. Los mensajes se podían conservar. Porque eso fue la escritura, algo que ocurrió hace poco más de cinco milenios pero que ha hecho de nosotros una especie sin parangón cultural.

Somos lo que somos no sólo por lo que pensamos, sino porque podemos ejecutar nuestros pensamientos, transformarlos en acciones y reflejarlos en escritos que trasciendan el espacio y el tiempo.

Y todo, gracias a las manos…

La otra comunicación

Los humanos actuales nos comunicamos, básicamente, a través del lenguaje oral y del lenguaje escrito. Pero también nuestros antecesores se comunicaban mucho antes de la existencia de la palabra. Lo hacían mediante el lenguaje corporal. La inmensa mayoría de los animales tienen códigos externos de coloración y posturas que sirven como advertencias, reclamos, atractivos sexuales o intimidaciones de muy diverso tipo. Los que, además, disponemos de una musculatura facial compleja, podemos generar gestos y muecas que comunican con extraordinaria precisión nuestra reacción ante diferentes estímulos externos.

La amplia gesticulación y los ademanes diversos posibilitaron la comunicación de nuestros ancestros mucho antes de que apareciese el lenguaje hablado y, por supuesto, el escrito.

Sin embargo, la liberación de las extremidades anteriores nos amplió, de una manera sorprendente, esta facultad. Las manos se convirtieron en un recurso expresivo espectacular.

La razón es puramente matemática. Pensemos en por qué el rostro de todos los primates es tan extraordinariamente plástico. Está claro que son muchos los músculos implicados en la mímica facial, y las posibilidades de combinarlos contraídos o relajados en un determinado gesto son enormes. Tan valioso es este recurso que, a pesar de que algunos dominen providencialmente la retórica, no renuncian a acompañar las palabras con significativos movimientos de cejas, interesantes fruncidos de frente o encantadoras sonrisas para añadir precisión, resolución, delicadeza, seducción o fuerza a su mensaje oral.

Pues bien, las manos, como terminales de los brazos, constituyen otra herramienta con la que sumar infinitos matices a nuestros argumentos orales. Y ello es posible gracias a las enormes posibilidades combinatorias de los movimientos relativos entre los 27 huesos de una mano. Los ocho carpianos, los cinco metacarpianos y las catorce falanges se combinan en trillones de posibilidades diferentes.

La desesperación de los artistas

Pero volvamos a los pintores y a sus reticencias a pintar manos. ¿Por qué? Las caras expresan multitud de gestos diferentes y los pintores no se quejan tanto.

Mi propuesta es que la explicación estriba en que la cara es una estructura prácticamente plana (de hecho, el elemento que aporta mayor tridimensionalidad, que es la nariz, apenas si tiene movimiento propio). El artista debe ser hábil para representar una buena gesticulación, de acuerdo; pero no pasa por el espantoso trance de torturarse con el escorzo.

Esta compleja técnica de deformación bidimensional para conseguir efectos tridimensionales se le complica extraordinariamente cuando pinta manos. Representar manos gesticulantes implica multitud de escorzos simultáneos y con diferentes orientaciones espaciales, pues cada uno de ellos corresponde a la particular posición espacial que adopta, para cada expresión, todos y cada uno de los elementos articulables de la mano.

No es de extrañar, pues, que en las obras que los comitentes encargaban a los artistas, las manos tuviesen tarifa propia. No sólo acrecentaba el importe del cuadro su tamaño, el número de elementos representados o la tipología del color a utilizar (los azules, por ejemplo, eran considerablemente caros). Si había manos, y si tenían un protagonismo iconográfico especial, la cosa subía de nivel.

Virgen de las Rocas, de Leonardo da Vinci.
Louvre/Wikimedia Commons, CC BY

Esta es la razón por la que los artistas de dibujos animados, cucos ellos, minimizaron el problema reduciendo el número de dedos o camuflándolos en guantes gruesos y poco articulados como los de Mickey Mouse.

Pero también es la razón por la que lloramos ante ciertos prodigios de la historia del arte. Pocas manos han conseguido proteger a un niño con tanta delicadeza como la Virgen de las Rocas, de Leonardo da Vinci, o han sabido insuflar la vida con un dedo milagroso como el de la Capilla Sixtina.

Y desde luego, muy pocas manos han derrochado el perdón de un padre como ésas con las que Rembrandt nos abraza a todos los que sentimos la reconciliación en El regreso del hijo pródigo.

The Conversation

A. Victoria de Andrés Fernández no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Las manos, prodigio evolutivo y desesperación de artistas – https://theconversation.com/las-manos-prodigio-evolutivo-y-desesperacion-de-artistas-265024

Así impacta en nuestro cerebro tener un gato como mascota

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Laura Elin Pigott, Senior Lecturer in Neurosciences and Neurorehabilitation, Course Leader in the College of Health and Life Sciences, London South Bank University

¿Está aumentando el nivel de oxitocina en sus cerebros? Zhenny-zhenny/Shutterstock

Los gatos pueden tener fama de independientes, pero las últimas investigaciones sugieren que compartimos una conexión única con ellos, impulsada por la química cerebral.

La principal sustancia implicada es la oxitocina, apodada como la “hormona del amor”. Es el mismo compuesto neuroquímico que se libera cuando una madre acuna a su bebé o cuando los amigos se abrazan, fomentando la confianza y el afecto. Y ahora los estudios demuestran que este neurotransmisor también es importante para el vínculo entre gatos y humanos.

La oxitocina fomenta la confianza y la calma

La oxitocina desempeña un papel fundamental en los vínculos sociales, la confianza y la regulación del estrés en muchos animales, incluidos los seres humanos. Un experimento de 2005 demostró que hacía que los voluntarios humanos estuvieran mucho más dispuestos a confiar en los demás cuando practicaban juegos financieros.

También tiene efectos calmantes en humanos y animales, ya que suprime la hormona del estrés cortisol y activa el sistema nervioso parasimpático (el sistema de descanso y digestión) para ayudar al cuerpo a relajarse.

Los científicos saben desde hace tiempo que las interacciones amistosas desencadenan la liberación de oxitocina tanto en los perros como en sus dueños, creando un círculo vicioso de vinculación. Sin embargo, hasta hace poco no se sabía mucho sobre su efecto en los gatos.

## Los efectos de acariciar un gato que ronronea

Los gatos son más sutiles a la hora de mostrar afecto. Sin embargo, sus dueños suelen referir los mismos sentimientos cálidos de compañía y alivio del estrés que los dueños de perros, y los estudios respaldan cada vez más estos testimonios. Investigadores de Japón, por ejemplo, informaron en 2021 que las breves sesiones de caricias con sus gatos aumentaban los niveles de oxitocina en muchos propietarios.

En ese estudio, las mujeres interactuaron con sus mascotas durante unos minutos mientras los científicos medían los niveles hormonales de los propietarios. Los resultados sugirieron que el contacto amistoso (acariciar al gato, hablarle en un tono suave) estaba relacionado con un aumento de la oxitocina en la saliva de los humanos, en comparación con un período de descanso tranquilo sin su gato.

Muchas personas encuentran relajante acariciar a un minino que ronronea, y las investigaciones indican que no es solo por su suave pelaje. El acto de acariciar e incluso el sonido del ronroneo pueden desencadenar la liberación de oxitocina en nuestro cerebro. Un estudio de 2002 descubrió que esta descarga provocada por el contacto suave con un gato ayuda a reducir el cortisol (nuestra hormona del estrés), lo que a su vez puede reducir la presión arterial e incluso el dolor.

Hombre con un gato gris en el regazo.
Acurrucarse con un gato puede ayudar a suprimir la hormona del estrés, el cortisol.
Vershinin89/Shutterstock

¿Cuándo se libera la oxitocina entre gatos y humanos?

Las investigaciones están identificando momentos específicos que provocan la liberación de esta hormona en nuestra amistad entre especies. El contacto físico suave parece ser un desencadenante principal para los gatos.

Un estudio de febrero de 2025 descubrió que cuando los dueños acariciaban, abrazaban o mecían a sus gatos de forma relajada, la oxitocina de los dueños tendía a aumentar, al igual que la de los gatos, siempre que la interacción no fuera forzada para el animal.

Los investigadores monitorizaron los niveles de la hormona en los gatos durante 15 minutos de juego y mimos en casa con su dueño. Los felinos con un vínculo seguro que iniciaban el contacto, por ejemplo, sentándose en el regazo o empujando con el hocico, mostraban un aumento de oxitocina. Cuanto más tiempo pasaban cerca de sus humanos, mayor era el aumento.

¿Qué ocurre con los felinos menos cariñosos? El mismo estudio observó patrones diferentes en gatos con estilos de apego más ansiosos o distantes. Los ejemplares evasivos (los que mantenían la distancia) no mostraron cambios significativos en la oxitocina, mientras que los ansiosos (que buscaban constantemente a su dueño, pero se sentían fácilmente abrumados al ser manipulados) tenían niveles altos de oxitocina desde el principio.

Se descubrió que la oxitocina de los gatos evasivos y ansiosos descendía tras un abrazo forzado. Cuando las interacciones respetan la comodidad del animal, la hormona del vínculo fluye, pero cuando un gato se siente acorralado, es esquiva.

Quizás los humanos podrían aprender algo de sus amigos felinos sobre cómo gestionar los estilos de apego. La clave para crear un vínculo con un gato es comprender cómo se comunican.

A diferencia de los perros, los gatos no dependen del contacto visual prolongado para crear vínculos. En su lugar, utilizan señales más sutiles. La más conocida es el parpadeo lento, una sonrisa felina que transmite seguridad y confianza.

El ronroneo también desempeña un papel importante en la creación de conexiones con las personas. El ronroneo grave no solo se ha relacionado con la curación de los propios gatos, sino también con efectos calmantes en los seres humanos. Escuchar ese peculiar sonido puede reducir la frecuencia cardíaca y la presión arterial, y la oxitocina media estos beneficios.

La compañía de un gato, reforzada por todos esos pequeños aumentos de oxitocina de las interacciones diarias, puede servir como amortiguador contra la ansiedad y la depresión, en algunos casos proporcionando un consuelo equiparable al apoyo social humano.

¿Son los gatos menos cariñosos que los perros?

Es cierto que los estudios suelen encontrar respuestas más fuertes de oxitocina en las interacciones entre perros y humanos. En un experimento muy comentado de 2016, los científicos midieron la oxitocina en mascotas y propietarios antes y después de diez minutos de juego. Los perros mostraron un aumento medio del 57 % en los niveles de oxitocina después del juego, mientras que los gatos mostraron un aumento de alrededor del 12 %.

En los seres humanos, los niveles de oxitocina aumentan durante las interacciones sociales significativas. Los estudios demuestran que el contacto con un ser querido produce respuestas de oxitocina más fuertes que el contacto con extraños. Por lo tanto, el saludo alegre de un perro es similar a la emoción que se siente al ver a un hijo o a la pareja.

Los perros, al ser animales de manada domesticados para la compañía constante de los humanos, están casi programados para buscar el contacto visual, las caricias y la aprobación de las personas, un comportamiento que estimula la liberación de oxitocina en ambas partes. Los gatos, sin embargo, evolucionaron a partir de cazadores solitarios que no necesitaban gestos sociales evidentes para sobrevivir. Por lo tanto, es posible que no muestren un comportamiento impulsado por la oxitocina con tanta facilidad o consistencia. En cambio, los gatos pueden reservar su comportamiento de liberación de esa hormona para cuando se sienten realmente seguros.

La confianza de un gato no es automática, hay que ganársela. Pero una vez concedida, se refuerza con la misma sustancia química que une a los padres, parejas y amigos humanos.

Así que, la próxima vez que su gato le mire lentamente desde el otro lado del sofá o se suba a su regazo para acurrucarse y ronronear, tenga en cuenta que también está ocurriendo algo invisible: la oxitocina está aumentando en ambos cerebros, profundizando la confianza y aliviando el estrés de la vida cotidiana. Los gatos, a su manera, han aprovechado la antigua biología del amor.

The Conversation

Laura Elin Pigott no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Así impacta en nuestro cerebro tener un gato como mascota – https://theconversation.com/asi-impacta-en-nuestro-cerebro-tener-un-gato-como-mascota-265508

El largo y difícil camino hacia un mundo sin petróleo

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Carme Frau, Profesora Ayudante Doctora (UIB, Facultad de Economía y Empresa, Área de Finanzas), Universitat de les Illes Balears

Refinería de petróleo en el estado de Washington (Estados Unidos). Walter Siegmund/Wikimedia Commons, CC BY

Este verano un diario balear tituló uno de sus textos con la frase: “La independencia total del petróleo no la veremos, es una utopía”. Dicha afirmación es mía y nace de mis investigaciones sobre economía de la energía. Con ella no busco desanimar, sino invitar a un debate realista sobre la transición energética.

En un mundo que aspira a la sostenibilidad, ¿es posible dejar atrás el petróleo? Desde una perspectiva económica, la respuesta es compleja, pero encontrarla es necesario.

La persistente relevancia del petróleo

En 2024, el petróleo representó el 31,3 % del consumo energético mundial. En el corto plazo, sectores como el transporte terrestre, la industria química y la aviación dependen de él de manera casi insustituible. Aunque las energías renovables crecen rápidamente (en 2024, el 29,7 % de la electricidad mundial fue de ese origen), su escalabilidad está limitada por costes, infraestructura y almacenamiento.

Porcentaje de participación de las distintas fuentes de energía (renovables y no renovables) en el consumo total y en la generación eléctrica.
Fuente: elaboración propia

Aunque, por ejemplo, la producción de baterías para vehículos eléctricos requiere minerales cuya extracción y procesamiento aún dependen de combustibles fósiles, esto no significa que debamos rendirnos ante el petróleo. Todo lo contrario: la economía nos enseña que los incentivos y las políticas públicas pueden acelerar la transición. Pero ignorar la realidad de nuestra dependencia actual es tan utópico como imaginar un mundo sin petróleo de la noche a la mañana.




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Los límites de la transición energética

La transición hacia fuentes renovables es imparable, pero no está exenta de desafíos. Por ejemplo, en España, el Plan Nacional Integrado de Energía y Clima aspira a que, en 2030, el 81 % de la electricidad sea de origen renovable. Sin embargo, el uso del petróleo seguirá siendo crucial para sectores no electrificados como el transporte marítimo o la producción de cemento y plásticos.




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Además, los costes de esa transición son significativos: según la Agencia Internacional de la Energía, para alcanzar la neutralidad climática para el 2050 se requerirían inversiones globales de 5 billones de dólares anuales. ¿Y quién pagará esta factura? Los gobiernos, las empresas y, en última instancia, los consumidores.

Otro obstáculo es la desigualdad a nivel global. Mientras que Europa avanza en la descarbonización, países como Nigeria, que ocupa el décimo lugar a nivel mundial en reservas probadas de petróleo, dependen de él para crecer económicamente. Forzar una transición homogénea, sin considerar estas realidades, podría agravar las desigualdades.

Hacia una transición realista

Entonces, ¿cuál es el camino? Desde la economía, propongo tres pilares, los tres del lado de la oferta:

  1. Incentivos económicos: subsidios a las energías renovables, impuestos al carbono y mercados de emisiones bien diseñados pueden acelerar el cambio sin demonizar al petróleo.

  2. Innovación tecnológica: invertir en tecnologías como la captura de carbono y el hidrógeno verde y el diseño de baterías más eficientes es esencial para reducir la dependencia del petróleo en sectores críticos (transporte, generación eléctrica, etc.).

  3. Cooperación global: la transición debe ser inclusiva, apoyando a los países en desarrollo para que adopten energías limpias sin comprometer su crecimiento.




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Futuro energético

Hoy por hoy, la independencia total del petróleo es una utopía. Para avanzar no necesitamos utopías sino políticas basadas en datos, innovación y pragmatismo. El futuro energético no se construye con promesas sino con pasos firmes que nos lleven hacia una economía más sostenible y libre de gases contaminantes. El petróleo seguirá con nosotros, pero su protagonismo puede y debe disminuir: depende de nosotros decidir cómo.

The Conversation

Carme Frau no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. El largo y difícil camino hacia un mundo sin petróleo – https://theconversation.com/el-largo-y-dificil-camino-hacia-un-mundo-sin-petroleo-264836

¿Por qué nos parece que los veranos no duran tanto como antes?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Fernando Díez Ruiz, Professor, Faculty of Education and Sport, Universidad de Deusto

Casi todos asociamos las vacaciones asociamos con la playa y el descanso. En la imagen, Palma de Mallorca. Andrés Nieto Porras. , CC BY-SA

¿Recuerda aquellos veranos de la infancia que parecían eternos? Días interminables jugando en la calle, disfrutando con los amigos, noches que se alargaban entre juegos y risas. Sin embargo, al crecer y hacernos más mayores, los periodos de vacaciones parece que no duran nada.

Como escribió Marcel Proust, “el tiempo, que cambia a las personas, no altera la imagen que de ellas guardamos”. Quizá lo mismo ocurre con los veranos: no es que hayan cambiado, sino que somos nosotros quienes los percibimos de otra manera.

Percepción subjetiva del tiempo

El tiempo es objetivo, marcado por el reloj y por el calendario. Pero su vivencia es profundamente subjetiva.

En Antes del amanecer (Linklater, 1995), una sola noche en Viena parece expandirse hasta convertirse en un universo completo de recuerdos. La película ilustra cómo la intensidad emocional y la novedad transforman unas horas en una experiencia vital extensa.

Imagen de la película Antes del amanecer, una metáfora de lo mucho que puede estirarse el tiempo.
Columbia Pictures.

Nuestro cerebro no percibe el paso de las horas de forma lineal, sino en función de la novedad, la atención y la memoria. Cuantas más experiencias nuevas vivimos, más información almacenamos y, en consecuencia, el tiempo se percibe como más largo.

Durante la infancia todo es descubrimiento: los amigos, los juegos, los lugares. Cada verano está repleto de “primeras veces”. El cerebro infantil está en un estado a aprendizaje continuo, saturado de estímulos que se procesan y registran. Esa abundancia de experiencias genera la impresión de que los días son extensos y variados.

Con los años, el cerebro se va habituando y tiene que atender a múltiples preocupaciones y decisiones. Ya no registra tanto detalle porque reconoce patrones conocidos. Al haber menos novedades, los recuerdos son más escasos, y lo que queda en la memoria es un resumen simplificado de semanas enteras. Así, al mirar atrás, sentimos que “el verano voló”.

Atención vs estrés

El modo en que gestionamos la atención también influye. Los adultos suelen vivir los veranos con prisas: planificar viajes, trabajar antes y después de las vacaciones para cubrir tareas, atender a la familia. Este fraccionamiento mental reduce la capacidad de disfrutar del presente. Cuando la atención se dispersa, el cerebro procesa menos detalles y los días se sienten más cortos. Es normal que un adulto, cuando comienza el verano, tarde entre 2 y 3 días antes de sentirse plenamente en modo descanso.

En cambio, los niños tienen la capacidad de sumergirse plenamente en una actividad. Una tarde en la piscina o un partido improvisado de fútbol en la plaza les absorbe de tal forma que cada momento queda grabado. La intensidad de esa vivencia amplia la sensación temporal.

Vacaciones con ojos de niño

La psicología cognitiva lleva décadas investigando este fenómeno. William James, considerado padre de la psicología moderna, ya señalaba en 1890 que la novedad es clave en la percepción del tiempo. Estudios recientes en neurociencia confirman que la dopamina (neurotransmisor asociado al aprendizaje y la recompensa) se libera más intensamente cuando enfrentamos experiencias nuevas. Esa descarga favorece la codificación de recuerdos y alarga la sensación temporal.

Un experimento interesante mostró que, cuando se pide a adultos y a niños estimar la duración de una misma actividad divertida, los pequeños tienden a decir que duró más. Esto sugiere que no solo la memoria posterior, sino también la vivencia inmediata, se percibe de manera distinta con la edad.

Los estudios evidencian que las vacaciones son necesarias tanto para los más pequeños como para los mayores. Esto se debe a que, cuando interrumpimos nuestras rutinas, abrimos espacios para nutrirnos de nuevos lugares, perspectivas, y damos pie a la creatividad. Así, el descanso y la desconexión contribuyen a mejorar el rendimiento cognitivo.

Cabe destacar que los descansos cortos lejos del hogar y el trabajo pueden ser más restauradores que unas vacaciones más largas.. Además, el contacto con la naturaleza, la realización de actividades locales o diferentes prácticas culturales ayudan a reforzar los vínculos familiares y sociales. De esta manera, cuando volvemos de vacaciones, solemos experimentar una sensación de bienestar que nos permite retomar el curso o el trabajo con más ganas.

Cómo vivir un eterno verano

Si los días de vacaciones se nos escapan de las manos, quizás podamos aprender de la infancia y buscar estrategias para “estirarlos”. O incluso, hacerlos “presentes” en los días laborables. No se trata de añadir más días al calendario, sino de enriquecerlos con ideas como:

  • Romper la rutina: probar actividades nuevas, visitar lugares desconocidos, aprender algo distinto. La novedad genera recuerdos y amplia la sensación de tiempo.

  • Vivir el presente: practicar la atención plena (mindfulness) ayuda a ralentizar la percepción del paso del día.

  • Reducir las prisas: organizar los días de descanso evitando agendas sobrecargadas. A veces, menos planes significa más disfrute.

  • Registrar experiencias agradables: escribir un diario o tomar fotografías cuando estamos de vacaciones –siempre y cuando no nos metamos en la rutina estresante de subirlas a las redes sociales– contribuye a reforzar la memoria, y al mirar atrás sentimos que el tiempo fue más largo.

Una mirada final

Los veranos no han cambiado de duración. Somos nosotros quienes los percibimos de forma distinta. La niñez los convierte en un mundo de descubrimientos, mientras que la mirada de adulto los reduce a un paréntesis breve en la rutina anual.

Quizás la clave esté en recuperar esa mirada infantil: abrirnos a lo inesperado, vivir con intensidad y permitir que cada día deje huella. Al fin y al cabo, lo que da longitud al tiempo no son los relojes, sino la riqueza de lo vivido.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. ¿Por qué nos parece que los veranos no duran tanto como antes? – https://theconversation.com/por-que-nos-parece-que-los-veranos-no-duran-tanto-como-antes-265106

Cómo desarrollar una mirada crítica hacia la tecnología desde las aulas

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Victoria Marín Juarros, Profesora Titular de Universidad en Ciencias de la Educación, Tecnología Educativa, Universitat de Lleida

M.Somchai/Shutterstock

La transformación digital en todos los ámbitos de la vida nos plantea múltiples preguntas sobre las relaciones entre tecnología y sociedad. En el ámbito de la educación, en concreto, nos vemos en la necesidad de preparar al alumnado para una ciudadanía digital activa. Queremos educar ciudadanos y ciudadanas capaces de usar la tecnología de una manera competente, adecuada y responsable en su vida diaria.

A este objetivo se le llama “competencia digital”, y se ha introducido en instituciones y centros educativos a través de las leyes educativas y los currículos. Por ejemplo, en el contexto de la educación obligatoria en España, la competencia digital es parte del actual currículo LOMLOE.

En el contexto universitario, la competencia digital es parte de algunos programas de estudios. Destaca especialmente en la formación de maestros como la competencia digital docente. Sin embargo, y a pesar de las definiciones manejadas del término, a menudo se enseña desde una visión instrumental y neutral de las tecnologías digitales. Es decir: enseñamos simplemente a usarlas.

Más allá de usarlas

Pero también es necesario el cómo, por qué y para qué se utilizan. Es decir, aprender a hacerlo de una manera ética y crítica, lo que implica además ciertos conocimientos y actitudes y no solo destrezas técnicas. Pasar de ser usuarios pasivos de estas tecnologías, y receptores de la información que nos llega a través de ellas, a seleccionar qué usamos, entender por qué y para qué, y desarrollar un sentido de la responsabilidad digital.




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Estos son algunos de los objetivos que tenemos en cuenta en una investigación en curso en la que proponemos estrategias concretas para preparar a los futuros profesionales a desarrollar esa mirada ética y crítica hacia la tecnología en la sociedad actual.

¿Cómo funcionan las tecnologías digitales e internet?

Entender la faceta material de la infraestructura que hay detrás del uso de las tecnologías digitales e internet sería uno de los pilares básicos para construir una competencia digital crítica.

Por ejemplo, dedicar tiempo de clase a entender qué son y cómo funcionan los cables submarinos de telecomunicaciones o el consumo energético y de agua que implica la inteligencia artificial generativa aporta una dimensión práctica imprescindible para entender todo lo que implica tener acceso a internet y herramientas digitales en la palma de la mano. Ser conscientes de este entramado ayuda a chicos y chicas a poner unas bases de un uso responsable y sostenible de las tecnologías digitales.

Prestar atención a las infraestructuras

Este nivel se podría trabajar a partir de la observación y registro de las infraestructuras tecnológicas (cables, centros de procesamiento de datos). Podemos pedir al alumnado que fotografíe elementos que forman parte de esta infraestructura, como torres de telefonía o antenas, en su entorno cotidiano.




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En una experiencia previa en el contexto norteamericano, tras leer y debatir sobre la infraestructura que necesitan nuestras tecnologías digitales, un grupo de estudiantes universitarios recorrieron durante 15 minutos su campus examinando las infraestructuras digitales que encontraban (cables de fibra óptica enterrados, servidores, cámaras de vigilancia) y tomando fotos de ellas con sus cámaras o móviles. Todas las fotos se revisaron en grupo y se discutió sobre ellas.

Las metáforas que rodean a las tecnologías

Otra manera de trabajar una comprensión más profunda y crítica de las tecnologías que usan en su día a día puede ser a través de la deconstrucción de metáforas, como la nube o los datos (digitales y personales) como el nuevo petróleo. En el aula se podría plantear la exploración del origen de estas metáforas o la creación artística de su interpretación personal por parte del alumnado.

El uso de metáforas suaviza y reduce la complejidad de las infraestructuras digitales, por lo que esta deconstrucción implica una investigación más profunda para sacar a la luz muchos detalles (quién hay detrás, cómo se mantiene) que a menudo quedan en segundo plano.

¿Qué tecnología uso y por qué?

En su papel de consumidor, los estudiantes deben entender que existen diferentes alternativas en el mercado tecnológico, y cómo con sus decisiones y compras privilegian unos servicios, programas y aplicaciones. A menudo priorizamos las herramientas más conocidas (Microsoft, Google…), aparentemente gratuitas (a cambio de datos personales) o semigratuitas y accesibles en línea.

En este sentido, otro aspecto que puede ayudar a trabajar la competencia digital crítica es la identificación de alternativas no comerciales, abiertas y libres como LibreOffice en vez de Microsoft Office, o GIMP en vez de Adobe Photoshop.

En clase se pueden realizar auditorías tecnoéticas de las herramientas según tipologías, que ayuden a contemplar aspectos de ética social, comercial, pedagógica y ambiental. Por ejemplo, el grado de accesibilidad e inclusividad de la herramienta (ética social) o la posibilidad de poder utilizarla sin conexión a internet (ética ambiental) son aspectos que pueden influir en las decisiones.

Explorar la faceta creativa

Jóvenes y adolescentes a menudo adoptan un papel pasivo ante las tecnologías, y es precisamente entender las posibilidades de participación y creación que ofrecen lo que les permite dar el salto a un uso más crítico.

Esta faceta se puede explorar con actividades como la edición y traducción de artículos a través de Wikipedia como plataforma colaborativa abierta y libre, la creación de nuevos contenidos (como páginas web) que puedan utilizar otras personas y el uso de licencias abiertas Creative Commons en esos contenidos para la promoción del conocimiento en abierto, compartido y reutilizable.




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En todos estos casos, estamos haciendo un uso deliberado y significativo, cuyo resultado va más allá de la actividad en cuestión, pues puede servir a alumnado futuro u otras personas externas a la clase.

Desarrollando la alfabetización crítica en todas las etapas

Además de estos cuatro aspectos, nuestra colección de prácticas educativas desarrolla muchas otras propuestas: trabajar la alfabetización en datos vinculada a los sesgos de la inteligencia artificial; el fomento de la ciudadanía y responsabilidad digitales mediante la construcción de una huella digital ética; la evaluación crítica de contenido, o la producción mediática crítica a través de cartografías digitales para narrar cuentos, entre otras.

Si bien el proyecto se centra en educación superior, y en especial en la formación inicial de docentes de colegios e institutos, las propuestas se podrían adaptar a otros niveles educativos.

The Conversation

Esta publicación es parte del proyecto de I+D+i PID2022-136291OA-I00, financiado por MCIN/ AEI/10.13039/501100011033/ y “FEDER Una manera de hacer Europa”.
Victoria I. Marín reconoce el apoyo de la Ayuda RYC2019-028398-I financiada por MCIN/AEI/ 10.13039/501100011033 y FSE “El FSE invierte en tu futuro”.

ref. Cómo desarrollar una mirada crítica hacia la tecnología desde las aulas – https://theconversation.com/como-desarrollar-una-mirada-critica-hacia-la-tecnologia-desde-las-aulas-258941

Fed rate cut is attempt to prevent recession without sending prices soaring

Source: The Conversation – USA (2) – By Ryan Herzog, Associate Professor of Economics, Gonzaga University

The Fed’s job can seem like a balancing act. Dimitri Otis/DigitalVision via Getty Images

The Federal Reserve on Sept. 17, 2025, cut its target interest rate as it shifts focus from fighting inflation to supporting the choppy labor market.

As financial markets expected, the Fed lowered rates a quarter point to a range of 4% to 4.25%, its first cut since December 2024.

The Fed’s decision to begin cutting rates comes as evidence mounts that the U.S. labor market is losing momentum. The headline unemployment rate has stayed steady at near record lows, but the underlying trends are more concerning.

At the same time, the fight against inflation is not over yet. While a cooling jobs market could lead to a recession, cutting rates too much could drive inflation higher.

So if you’re the Fed, what do you do?

I’m an economist who tracks labor market data and monetary policy, examining how changes in hiring, wages and unemployment influence the Federal Reserve’s efforts to steer the economy. There’s an incredibly large amount of data the Fed, investors, economists like me and many others use to understand the state of the economy – and much of it often tells conflicting stories.

Here are some the data points I’ve been following most closely to better understand where the U.S. economy might go from here – and the tough choices the Fed has to make.

a bespectacled white man in a suit stands before a podium with a micrphone
Fed Chairman Jerome Powell speaks during a news conference after the rate-cut decision.
AP Photo/Jacquelyn Martin

Underlying trouble in the labor market

The labor market looks stable on the surface, but more granular data tells a different story.

The unemployment rate has remained close to historic lows at 4.3% as of August 2025, according to the U.S. Bureau of Labor Statistics.

But the number of long-term unemployed – people out of work for 27 weeks or longer – rose to 1.9 million in August, up 385,000 from a year earlier. These workers now make up 25.7% of all unemployed people, the highest share since February 2022. Persistent long-term joblessness often signals deeper cracks forming in the labor market.

At the same time, new claims for unemployment benefits are spiking. Initial claims for unemployment insurance – a leading indicator of labor market stress – jumped by 27,000 to 263,000 for the week ending Sept. 6, according to the U.S. Department of Labor. That’s the sharpest increase in months and well above economists’ forecasts. It suggests layoffs are becoming more common.

We also got news that past payroll growth was overstated. In a process the Bureau of Labor Statistics undertakes annually to double-check its data, the bureau recently revised its jobs data downward from April 2024 through March 2025 by 911,000. In other words, the economy created roughly 75,000 fewer jobs per month than previously reported. This implies the labor market was weaker than it appeared all along.

Finally, workers are losing confidence. The Federal Reserve Bank of New York reported in August that confidence in finding a job fell to its lowest level – 44.9% – since it started surveying consumers in June 2013. That’s another sign workers are feeling less secure about their prospects.

Taken together, these data points paint a clear picture: The labor market is not collapsing, but it is softening. That helps explain why the Fed is beginning to cut rates now – hoping to stimulate spending – before the job market breaks more sharply.

packages of bacon and other meat are on display in a grocery store
Prices of meat and other groceries have been on the rise recently.
Scott Olson/Getty Images

Tariffs are complicating the inflation data

Even as the labor market softens, tariffs are pushing certain prices higher than they otherwise would be, complicating the Federal Reserve’s effort to bring inflation down.

Government data shows that businesses have begun passing the costs of President Donald Trump’s new import tariffs to consumers. In August, clothing prices rose 0.5% and grocery prices rose 0.6%, with especially strong gains for tariff-sensitive items such as coffee.

Lower-income households are getting hit hardest because they spend more of their budget on imported goods, which tend to be the lower-cost items most affected by tariffs. A report from the Yale Budget Lab found that core goods prices are about 1.9% above pre-2025 trends as tariffs raise costs for basic items such as appliances and electronics.

Phillip Swagel, director of the Congressional Budget Office, said recently that Trump’s tariffs have pushed inflation higher than CBO analysts had expected, even as overall economic activity has weakened since January.

Typically, a slowdown in the labor market is met with slower inflation. But while the CBO now projects that the tariffs will reduce the federal budget deficit by about US$4 trillion over the next decade – roughly $3.3 trillion in new revenue and $700 billion in lower debt service costs – but it will come at the cost of near-term upward pressure on prices.

This creates a difficult balancing act for the Fed: Cut rates too quickly, and tariff-driven price pressures could reignite inflation; move too slowly, and the softening labor market could tip into recession.

a bespectacled white man in a vest look on as a tv screen shows news of fed rate cut behind him
Traders react to the Fed news.
AP Photo/Richard Drew

A narrow path to a soft landing

As it resumes cutting rates, the Federal Reserve is trying to thread a narrow needle – easing policy enough to keep the labor market from cracking while not reigniting inflation, which is proving stickier in part because of tariffs.

Markets are betting the Fed will keep cutting. The futures market is betting the Fed will cut rates by another half point by the end of the year. And the one-year Treasury yield has dropped about 150 basis points (1.5%) since June, signaling that investors expect a series of rate cuts through 2025 and into 2026.

At its latest meeting, the Fed signaled two more rate cuts in 2025 and at least one rate cut in 2026.

Such cuts would ultimately bring the federal funds rate closer to 3% and hopefully reduce 30-year mortgage rates to around 5% – from an average of 6.35% as of Sept. 11. If the labor market continues to weaken – with jobless claims climbing, payrolls revised down and more workers stuck in long-term unemployment – that expectation will likely harden into consensus.

But the path is far from certain. Cutting rates too quickly could cause inflation to spike, while going too slow could lead to further deterioration in the labor market. Either outcome would jeopardize the Fed’s credibility – whether by appearing unable to control prices or by allowing unemployment to rise unnecessarily. That would undermine its ability to influence markets and enforce its dual mandate of maximum employment and stable prices.

Another tricky issue is Trump’s public campaign to push the Fed to cut rates – appearing to do his bidding could also undercut Fed credibility. For what it’s worth, the Sept. 17 rate cut appears driven less by politics than by economic data. The Fed itself was projecting a year ago that rates would be much lower today than they actually are, suggesting it’s been following the data.

The economy appears to be slowing but remains resilient, which is why the Fed is likely to move gradually. The risk is that the window for a soft landing is closing. The coming months will determine whether the Fed can ease early enough to avoid recession, or whether it has already waited too long.

The Conversation

Ryan Herzog does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Fed rate cut is attempt to prevent recession without sending prices soaring – https://theconversation.com/fed-rate-cut-is-attempt-to-prevent-recession-without-sending-prices-soaring-265370