Affaire Epstein et MAGA : comprendre le calcul politique derrière le revirement de Trump

Source: The Conversation – France in French (3) – By Alex Hinton, Distinguished Professor of Anthropology; Director, Center for the Study of Genocide and Human Rights, Rutgers University – Newark

Avec le dernier revirement du président Donald Trump concernant la divulgation des éléments d’enquête de l’affaire Jeffrey Epstein détenus par le ministère américain de la justice – revirement, puisqu’après s’y être opposé, l’hôte de la Maison Blanche s’y déclare aujourd’hui favorable –, les partisans de MAGA pourraient enfin avoir accès aux documents qu’ils attendent depuis longtemps. Dans l’après-midi du 18 novembre 2025, la Chambre a voté à une écrasante majorité en faveur de leur divulgation, un seul républicain ayant voté contre la mesure. Plus tard dans la journée, le Sénat a approuvé à l’unanimité l’adoption de la mesure, ensuite transmise au président pour signature.

Naomi Schalit, notre collègue du service politique de « The Conversation » aux États-Unis, s’est entretenue avec Alex Hinton, qui étudie le mouvement MAGA depuis des années, au sujet de l’intérêt soutenu des républicains du mouvement Make America Great Again pour l’affaire Jeffrey Epstein, accusé de trafic sexuel d’enfants. Hinton explique comment cet intérêt s’accorde avec ce qu’il connaît du noyau dur des partisans de Trump.


The Conversation : Vous êtes un expert du mouvement MAGA. Comment avez-vous constitué vos connaissances en la matière ?

Alex Hinton : Je suis anthropologue culturel, et notre travail consiste à mener des recherches sur le terrain. Nous allons là où les personnes que nous étudions vivent, agissent et parlent. Nous observons, nous passons du temps avec elles et nous voyons ce qui se passe. Nous écoutons, puis nous analysons ce que nous entendons. Nous essayons de comprendre les systèmes de signification qui structurent le groupe que nous étudions. Et puis, bien sûr, il y a les entretiens.

Un homme en costume, entouré d’une foule, se tient devant un pupitre recouvert de microphones sur lequel est inscrit « EPSTEIN FILES TRANSPARENCY ACT » (loi sur la transparence des dossiers Epstein)
Le représentant états-unien Thomas Massie, républicain du Texas, s’exprime lors d’une conférence de presse aux côtés de victimes présumées de Jeffrey Epstein, au Capitole américain, le 3 septembre 2025.
Bryan Dozier/Middle East Images/AFP/Getty Images

Il semble que les partisans inconditionnels de Trump, les MAGA, soient très préoccupés par divers aspects de l’affaire Epstein, notamment la divulgation de documents détenus par le gouvernement des États-Unis. Sont-ils réellement préoccupés par cette affaire ?

A. H. : La réponse est oui, mais elle comporte aussi une sorte de « non » implicite. Il faut commencer par se demander ce qu’est le mouvement MAGA.

Je le perçois comme ce que l’on appelle en anthropologie un « mouvement nativiste », centré sur les « habitants du pays ». C’est là que prend racine le discours « America First ».

C’est aussi un mouvement xénophobe, marqué par la peur des étrangers, des envahisseurs. C’est un mouvement populiste, c’est-à-dire tourné vers « le peuple ».

Tucker Carlson a interviewé Marjorie Taylor Greene, et il a déclaré : « « Je vais passer en revue les cinq piliers du MAGA. » Il s’agissait de l’Amérique d’abord, pilier absolument central ; des frontières – qu’il faut sécuriser ; du rejet du mondialisme, ou du constat de l’échec de la mondialisation ; de la liberté d’expression ; et de la fin des guerres à l’étranger. J’ajouterais l’insistance sur « Nous, le peuple », opposé aux élites.

Chacun de ces piliers est étroitement lié à une dynamique clé du mouvement MAGA, à savoir la théorie du complot. Et ces théories du complot sont en général anti-élites et opposant « Nous, le peuple » à ces dernières.

Et si l’on prend l’affaire Epstein, on constate qu’elle fait converger de nombreuses théories du complot : Stop the Steal, The Big Lie, la « guerre juridique », l’« État profond », la théorie du remplacement. Epstein touche à tous ces thèmes : l’idée d’une conspiration des élites agissant contre les intérêts du peuple, avec parfois une tonalité antisémite. Et surtout, si l’on revient au Pizzagate en 2016, où la théorie affirmait que des élites démocrates se livraient à des activités « démoniaques » de trafic sexuel, Epstein est perçu comme la preuve concrète de ces accusations.

Une sorte de fourre-tout où Epstein est le plus souvent impliqué qu’autre chose ?

A. H. : On le retrouve partout. Présent dès le début, car il fait partie de l’élite et qu’on pense qu’il se livrait au trafic sexuel. Et puis il y a les soupçons envers un « État profond », envers le gouvernement, qui nourrissent l’idée de dissimulations. Que promettait MAGA ? Trump a dit : « Nous allons vous donner ce que vous voulez », n’est-ce pas ? Kash Patel, Pam Bondi, tout le monde disait que tout serait dévoilé. Et, à y regarder de plus près, cela ressemble fortement à une dissimulation.

Mais en fin de compte, beaucoup de membres de MAGA ont compris qu’il fallait rester fidèles à Trump. Dire qu’il n’y a pas de MAGA sans Trump serait peut-être excessif. S’il n’y a certainement pas de trumpisme sans Trump, le MAGA sans Trump serait comme le Tea Party : le mouvement disparaîtrait tout simplement.

La base MAGA soutient Trump plus que les républicains traditionnels sur ce sujet. Je ne pense donc pas que cela provoquera une rupture, même si cela crée des tensions. Et on voit bien en ce moment que Trump traverse certaines tensions.

Une femme blonde coiffée d’un bonnet rouge parle devant un micro tandis qu’un homme en costume se tient derrière elle, avec des drapeaux américains en arrière-plan
Le président Donald Trump et la représentante Marjorie Taylor Greene, qui le soutenait de longue date et qui est devenue persona non grata à la suite de la publication des dossiers Epstein.
Elijah Nouvelage/AFP Getty Images

La rupture que nous observons est celle de Trump avec l’une de ses principales partisanes du MAGA, l’élue républicaine de Géorgie Marjorie Taylor Greene, et non celle de la partisane du MAGA avec Trump.

Avec Greene, sa relation avec Trump ressemble parfois à un yo-yo : tensions, séparation, puis réconciliation. Avec Elon Musk c’était un peu la même chose. Une rupture, puis un retour en arrière – comme Musk l’a fait. Je ne pense pas que cela annonce une fracture plus large au sein de MAGA.

Il semble que Trump ait fait volte-face au sujet de la publication des documents afin que le mouvement MAGA n’ait pas à rompre avec lui.

A. H. : C’est tout à fait vrai. Trump est extrêmement habile pour retourner n’importe quelle histoire à son avantage. Il est un peu comme un joueur d’échecs
– sauf quand il laisse échapper quelque chose – avec toujours deux coups d’avance, et, d’une certaine manière, nous sommes toujours en retard. C’est impressionnant.

Il y a une autre dimension de la mouvance MAGA : l’idée qu’il ne faut pas « contrarier le patron ». C’est une forme d’attachement excessif à Trump, et personne ne le contredit. Si vous vous écartez de la ligne, vous savez ce qui peut arriver – regardez Marjorie Taylor Greene. Vous risquez d’être éliminé lors des primaires.

Trump a probablement joué un coup stratégique brillant, en déclarant soudainement : « Je suis tout à fait favorable à sa divulgation. Ce sont en réalité les démocrates qui sont ces élites maléfiques, et maintenant nous allons enquêter sur Bill Clinton et les autres. » Il reprend le contrôle du récit, il sait parfaitement comment faire, et c’est intentionnel. On peut dire ce qu’on veut, mais Trump est charismatique, et il connaît très bien l’effet qu’il produit sur les foules. Ne le sous-estimez jamais.

Le mouvement MAGA se soucie-t-il des filles qui ont été victimes d’abus sexuels ?

A. H. : Il existe une réelle inquiétude, notamment parmi les chrétiens fervents du mouvement MAGA, pour qui le trafic sexuel est un sujet central.

Si l’on considère les principes de moralité chrétienne, cela renvoie aussi à des notions d’innocence, d’attaque par des forces « démoniaques », et d’agression contre « Nous, le peuple » de la part des élites. C’est une violation profonde, et, bien sûr, qui ne serait pas horrifié par l’idée de trafic sexuel ? Mais dans les cercles chrétiens, ce sujet est particulièrement important.

The Conversation

Alex Hinton a reçu des financements du Rutgers-Newark Sheila Y. Oliver Center for Politics and Race in America, du Rutgers Research Council et de la Henry Frank Guggenheim Foundation.

ref. Affaire Epstein et MAGA : comprendre le calcul politique derrière le revirement de Trump – https://theconversation.com/affaire-epstein-et-maga-comprendre-le-calcul-politique-derriere-le-revirement-de-trump-270310

Comment le revirement de Trump dans l’affaire Epstein éclaire les ressorts profonds du mouvement MAGA

Source: The Conversation – France in French (3) – By Alex Hinton, Distinguished Professor of Anthropology; Director, Center for the Study of Genocide and Human Rights, Rutgers University – Newark

Avec le dernier revirement du président Donald Trump concernant la divulgation des éléments d’enquête de l’affaire Jeffrey Epstein détenus par le ministère américain de la justice – revirement, puisqu’après s’y être opposé, l’hôte de la Maison Blanche s’y déclare aujourd’hui favorable –, les partisans de MAGA pourraient enfin avoir accès aux documents qu’ils attendent depuis longtemps. Dans l’après-midi du 18 novembre 2025, la Chambre a voté à une écrasante majorité en faveur de leur divulgation, un seul républicain ayant voté contre la mesure. Plus tard dans la journée, le Sénat a approuvé à l’unanimité l’adoption de la mesure, ensuite transmise au président pour signature.

Naomi Schalit, notre collègue du service politique de « The Conversation » aux États-Unis, s’est entretenue avec Alex Hinton, qui étudie le mouvement MAGA depuis des années, au sujet de l’intérêt soutenu des républicains du mouvement Make America Great Again pour l’affaire Jeffrey Epstein, accusé de trafic sexuel d’enfants. Hinton explique comment cet intérêt s’accorde avec ce qu’il connaît du noyau dur des partisans de Trump.


The Conversation : Vous êtes un expert du mouvement MAGA. Comment avez-vous constitué vos connaissances en la matière ?

Alex Hinton : Je suis anthropologue culturel, et notre travail consiste à mener des recherches sur le terrain. Nous allons là où les personnes que nous étudions vivent, agissent et parlent. Nous observons, nous passons du temps avec elles et nous voyons ce qui se passe. Nous écoutons, puis nous analysons ce que nous entendons. Nous essayons de comprendre les systèmes de signification qui structurent le groupe que nous étudions. Et puis, bien sûr, il y a les entretiens.

Un homme en costume, entouré d’une foule, se tient devant un pupitre recouvert de microphones sur lequel est inscrit « EPSTEIN FILES TRANSPARENCY ACT » (loi sur la transparence des dossiers Epstein)
Le représentant états-unien Thomas Massie, républicain du Texas, s’exprime lors d’une conférence de presse aux côtés de victimes présumées de Jeffrey Epstein, au Capitole américain, le 3 septembre 2025.
Bryan Dozier/Middle East Images/AFP/Getty Images

Il semble que les partisans inconditionnels de Trump, les MAGA, soient très préoccupés par divers aspects de l’affaire Epstein, notamment la divulgation de documents détenus par le gouvernement des États-Unis. Sont-ils réellement préoccupés par cette affaire ?

A. H. : La réponse est oui, mais elle comporte aussi une sorte de « non » implicite. Il faut commencer par se demander ce qu’est le mouvement MAGA.

Je le perçois comme ce que l’on appelle en anthropologie un « mouvement nativiste », centré sur les « habitants du pays ». C’est là que prend racine le discours « America First ».

C’est aussi un mouvement xénophobe, marqué par la peur des étrangers, des envahisseurs. C’est un mouvement populiste, c’est-à-dire tourné vers « le peuple ».

Tucker Carlson a interviewé Marjorie Taylor Greene, et il a déclaré : « « Je vais passer en revue les cinq piliers du MAGA. » Il s’agissait de l’Amérique d’abord, pilier absolument central ; des frontières – qu’il faut sécuriser ; du rejet du mondialisme, ou du constat de l’échec de la mondialisation ; de la liberté d’expression ; et de la fin des guerres à l’étranger. J’ajouterais l’insistance sur « Nous, le peuple », opposé aux élites.

Chacun de ces piliers est étroitement lié à une dynamique clé du mouvement MAGA, à savoir la théorie du complot. Et ces théories du complot sont en général anti-élites et opposant « Nous, le peuple » à ces dernières.

Et si l’on prend l’affaire Epstein, on constate qu’elle fait converger de nombreuses théories du complot : Stop the Steal, The Big Lie, la « guerre juridique », l’« État profond », la théorie du remplacement. Epstein touche à tous ces thèmes : l’idée d’une conspiration des élites agissant contre les intérêts du peuple, avec parfois une tonalité antisémite. Et surtout, si l’on revient au Pizzagate en 2016, où la théorie affirmait que des élites démocrates se livraient à des activités « démoniaques » de trafic sexuel, Epstein est perçu comme la preuve concrète de ces accusations.

Une sorte de fourre-tout où Epstein est le plus souvent impliqué qu’autre chose ?

A. H. : On le retrouve partout. Présent dès le début, car il fait partie de l’élite et qu’on pense qu’il se livrait au trafic sexuel. Et puis il y a les soupçons envers un « État profond », envers le gouvernement, qui nourrissent l’idée de dissimulations. Que promettait MAGA ? Trump a dit : « Nous allons vous donner ce que vous voulez », n’est-ce pas ? Kash Patel, Pam Bondi, tout le monde disait que tout serait dévoilé. Et, à y regarder de plus près, cela ressemble fortement à une dissimulation.

Mais en fin de compte, beaucoup de membres de MAGA ont compris qu’il fallait rester fidèles à Trump. Dire qu’il n’y a pas de MAGA sans Trump serait peut-être excessif. S’il n’y a certainement pas de trumpisme sans Trump, le MAGA sans Trump serait comme le Tea Party : le mouvement disparaîtrait tout simplement.

La base MAGA soutient Trump plus que les républicains traditionnels sur ce sujet. Je ne pense donc pas que cela provoquera une rupture, même si cela crée des tensions. Et on voit bien en ce moment que Trump traverse certaines tensions.

Une femme blonde coiffée d’un bonnet rouge parle devant un micro tandis qu’un homme en costume se tient derrière elle, avec des drapeaux américains en arrière-plan
Le président Donald Trump et la représentante Marjorie Taylor Greene, qui le soutenait de longue date et qui est devenue persona non grata à la suite de la publication des dossiers Epstein.
Elijah Nouvelage/AFP Getty Images

La rupture que nous observons est celle de Trump avec l’une de ses principales partisanes du MAGA, l’élue républicaine de Géorgie Marjorie Taylor Greene, et non celle de la partisane du MAGA avec Trump.

Avec Greene, sa relation avec Trump ressemble parfois à un yo-yo : tensions, séparation, puis réconciliation. Avec Elon Musk c’était un peu la même chose. Une rupture, puis un retour en arrière – comme Musk l’a fait. Je ne pense pas que cela annonce une fracture plus large au sein de MAGA.

Il semble que Trump ait fait volte-face au sujet de la publication des documents afin que le mouvement MAGA n’ait pas à rompre avec lui.

A. H. : C’est tout à fait vrai. Trump est extrêmement habile pour retourner n’importe quelle histoire à son avantage. Il est un peu comme un joueur d’échecs
– sauf quand il laisse échapper quelque chose – avec toujours deux coups d’avance, et, d’une certaine manière, nous sommes toujours en retard. C’est impressionnant.

Il y a une autre dimension de la mouvance MAGA : l’idée qu’il ne faut pas « contrarier le patron ». C’est une forme d’attachement excessif à Trump, et personne ne le contredit. Si vous vous écartez de la ligne, vous savez ce qui peut arriver – regardez Marjorie Taylor Greene. Vous risquez d’être éliminé lors des primaires.

Trump a probablement joué un coup stratégique brillant, en déclarant soudainement : « Je suis tout à fait favorable à sa divulgation. Ce sont en réalité les démocrates qui sont ces élites maléfiques, et maintenant nous allons enquêter sur Bill Clinton et les autres. » Il reprend le contrôle du récit, il sait parfaitement comment faire, et c’est intentionnel. On peut dire ce qu’on veut, mais Trump est charismatique, et il connaît très bien l’effet qu’il produit sur les foules. Ne le sous-estimez jamais.

Le mouvement MAGA se soucie-t-il des filles qui ont été victimes d’abus sexuels ?

A. H. : Il existe une réelle inquiétude, notamment parmi les chrétiens fervents du mouvement MAGA, pour qui le trafic sexuel est un sujet central.

Si l’on considère les principes de moralité chrétienne, cela renvoie aussi à des notions d’innocence, d’attaque par des forces « démoniaques », et d’agression contre « Nous, le peuple » de la part des élites. C’est une violation profonde, et, bien sûr, qui ne serait pas horrifié par l’idée de trafic sexuel ? Mais dans les cercles chrétiens, ce sujet est particulièrement important.

The Conversation

Alex Hinton a reçu des financements du Rutgers-Newark Sheila Y. Oliver Center for Politics and Race in America, du Rutgers Research Council et de la Henry Frank Guggenheim Foundation.

ref. Comment le revirement de Trump dans l’affaire Epstein éclaire les ressorts profonds du mouvement MAGA – https://theconversation.com/comment-le-revirement-de-trump-dans-laffaire-epstein-eclaire-les-ressorts-profonds-du-mouvement-maga-270310

Baseball in Canada is thriving — but not on campus

Source: The Conversation – Canada – By George S. Rigakos, Professor of the Political Economy of Policing, Carleton University

Baseball in Canada is thriving, from the grassroots to the professional level.

Recent Toronto Blue Jays viewership numbers have been extraordinary, youth participation continues to climb, elite player showcasing and recruiting is expanding — and a new 19U national championship has just been announced by Baseball Canada.

When I’m not researching or writing about policing and security — an area requiring reflection about the interplay of structures, power and bureaucracy — I devote my energies to doing my small part to help the state of baseball in Canada, both as general manager of the Carleton Ravens baseball team and as a researcher.

I helped found the Ottawa chapter of the Society for American Baseball Research, co-authored a peer-reviewed article for the Baseball Research Journal and have reflected on the state Canadian university baseball for the Canadian Baseball Network.

My research and experience points to an an unavoidable conclusion: university baseball in Canada is shaped less by a lack of interest than by a series of persistent organizational barriers.

Formal recognition lacking

To start, outside Ontario, no major university sport body formally recognizes baseball.

University teams in Atlantic and Western Canada operate only because coaches and students organize their own schedules, pay their own way and operate outside the formal sport-administration structure that supports varsity teams. The notable exception is the UBC Thunderbirds, who play in the U.S.-based National Association of Intercollegiate Athletics.

The bodies overseeing university sport in Western Canada, the Maritimes and Québec don’t sanction or host university baseball in any capacity.

A three-game season

While Ontario University Athletics (OUA) formally recognizes university baseball, the organization’s official university baseball schedule is woeful, consisting of three, maybe four games. Under the OUA structure, the only sanctioned competition is a single regional weekend in October, followed by an underwhelming two-game provincial championship for the four teams that win their regions. This represents the entire formal university baseball calendar in Ontario.

A team that doesn’t move past the regional stage, therefore, completes its entire OUA “season” in one weekend.

This would be extraordinary for any major sport, but it is especially remarkable in baseball: a game built around long schedules, repeat matchups and consequential sample sizes. The 20 or more games that teams actually do play in September and early October are not acknowledged by the OUA in any formal way.

There are no official standings, statistics, athlete profiles or an official league website. For most of the fall, university baseball effectively takes place outside the provincial athletic system.

Held together by volunteers

Because the OUA acknowledges only a small fraction of the schedule, coaches organize every game, secure fields, arrange umpires, co-ordinate travel and compile statistics that are published by yet another savvy volunteer.

Some programs receive modest institutional support; most rely on player fees. Some Ontario universities treat baseball as varsity sport while most classify it as a “club” or “varsity club.”

By contrast, for student athletes participating in the three other major Canadian sports — hockey, football and basketball — established provincial and national structures provide visibility, scheduling and predictable competitive pathways.

Baseball’s exclusion from the varsity system in Ontario and its complete absence from university athletics bodies in the remainder of the country simply does not square with fan interest and participation.

Despite its tremendous popularity, baseball has been treated as the odd man out.

Baseball athlete exodus

This structural absence contributes to the large number of athletes who leave the country to pursue collegiate competition. According to data compiled by the Canadian Baseball Network for 2025, 1,187 Canadian baseball players are currently competing at U.S. colleges across NCAA, NAIA and junior college levels.

To put this into some perspective, Canadian collegiate baseball rosters typically carry about 25 to 30 athletes. The Canadians now playing south of the border therefore represent approximately 45 fully rostered university and college baseball teams.

Even if only a small fraction of these players remained in Canada, it would dramatically expand the competitive landscape and provide enough depth for a robust college and university system. As I wrote this article, there were only 26 recognized university programs competing in Canada.

The cost of this exodus is not merely athletic. Canadian colleges and universities are currently facing a serious financial crisis.

Assuming an average annual undergraduate tuition of $7,573 per year, the Canadian student-athletes now playing baseball at U.S. colleges represent up to $36 million dollars in foregone four-year domestic tuition revenue alone.

This is not simply a story of elite prospects seeking professional opportunities. Many players leave because there is no structured, visible or reliable university baseball pathway at home.

A dead zone

Even so, the experience of university baseball is meaningful to those who play.

Coaches, managers and other volunteers record results, manage schedules and transform the fall season into consequential competition, counting the results toward qualification for a grassroots championship involving teams from Ontario, Québec and the Maritimes.

The broader problem is institutional. Public interest is high, youth development is strong and the talent exists in abundance. University baseball in Canada is active, committed and culturally meaningful — but left outside the structures that ordinarily support and sustain collective achievement, it struggles to thrive.

In sociological terms, it operates in a state once described by the late, great social anthropologist David Graeber: a “dead zone.”

For Graeber, a “dead zone” is fostered when a system creates obstacles that frustrate and silence people, effectively making them unseen. Often these zones operate outside formal rules, and are dependent on unpaid labour. As a consequence, they’re prone to crises and collapse.

How could this change?

Despite the apparent fragility of the current system, change would be neither complicated nor costly. Indeed, as we have noted, a “rogue” national championship already exists.

In late October, coaches from Ontario, Québec, New Brunswick, Prince Edward Island and Nova Scotia organize their own Canadian “national” tournament, selecting teams, setting the schedule and administering the entire event.

Teams from Alberta and B.C. compete in the Canadian College Baseball Conference with a different calendar. A fuller national tournament — a “Canadian University World Series” — could incorporate these teams, even by using final placement from the previous year as a qualifier if necessary.

In a 2019 research paper, statistics student Mitchell Thompson and I explored the utility of a simple mathematical model used in NCAA baseball to determine “at-large” qualifiers and seeding for their College World Series.

We examined how useful the NCAA’s Ratings Percentage Index (RPI) would be for a potential Canadian University World Series, which would see teams across Canada compete for a national championship.

Nothing, of course, beats head-to-head qualifiers but most programs currently lack the resources for athletes and staff to travel on short notice. Any viable system will therefore have to respect limits of time, distance and funding.

But what’s missing is not data, talent or competitive interest. It’s a willingness by provincial sport organizations, Baseball Canada and, most importantly, universities to build and resource a structure that addresses their shared constraints.

At this point, even modest institutional co-ordination would move university baseball out of its current dead zone and into a system where student-athletes could be seen, recognized and supported.

The Conversation

George S. Rigakos is affiliated with the Carleton University Ravens baseball team but writes here as an independent researcher. His views are his own and do not represent Carleton University or Carleton University Athletics.

ref. Baseball in Canada is thriving — but not on campus – https://theconversation.com/baseball-in-canada-is-thriving-but-not-on-campus-269785

We can’t ban AI, but we can build the guardrails to prevent it from going off the tracks

Source: The Conversation – Canada – By Simon Blanchette, Lecturer, Desautels Faculty of Management, McGill University

Artificial intelligence is fascinating, transformative and increasingly woven into how we learn, work and make decisions.

But for every example of innovation and efficiency — such as the custom AI assistant recently developed by an accounting professor at the Université du Québec à Montréal — there’s another that underscores the need for oversight, literacy and regulation that can keep pace with the technology and protect the public.

A recent case in Montréal illustrates this tension. A Québec man was fined $5,000 after submitting “cited expert quotes and jurisprudence that don’t exist” to defend himself in court. It was the first ruling of its kind in the province, though similar cases have occurred in other countries.

AI can democratize access to learning, knowledge and even justice. Yet without ethical guardrails, proper training, expertise and basic literacy, the very tools designed to empower people can just as easily undermine trust and backfire.

Why guardrails matter

Guardrails are the systems, norms and checks that ensure artificial intelligence is used safely, fairly and transparently. They allow innovation to flourish while preventing chaos and harm.

The European Union became the first major jurisdiction to adopt a comprehensive framework for regulating AI with the EU Artificial Intelligence Act, which came into force in August 2024. The law divides AI systems into risk-based categories and rolls out rules in phases to give organizations time to prepare for compliance.

The act makes some uses of AI unacceptable. These include social scoring and real-time facial recognition in public spaces, which were banned in February.

High-risk AI used in critical areas like education, hiring, health care or policing will be subject to strict requirements. Starting in August 2026, these systems must meet standards for data quality, transparency and human oversight.

General-purpose AI models became subject to regulatory requirements in August 2025. Limited-risk systems, such as chatbots, must disclose that users are interacting with an algorithm.

The key principle is the higher the potential impact on rights or safety, the stronger the obligations. The goal is not to slow innovation, but to make it accountable.

Critically, the act also requires each EU member state to establish at least one operational regulatory sandbox. These are controlled frameworks where companies can develop, train and test AI systems under supervision before full deployment.

For small and medium-sized enterprises that lack resources for extensive compliance infrastructure, sandboxes provide a pathway to innovate while building capacity.

Canada is still catching up on AI

Canada has yet to establish a comprehensive legal framework for AI. The Artificial Intelligence and Data Act was introduced in 2022 as part of Bill C-27, a package known as the Digital Charter Implementation Act. It was meant to create a legal framework for responsible AI development, but the bill was never passed.

Canada now needs to act quickly to rectify this. This includes strengthening AI governance, investing in public and professional education and ensuring a diverse range of voices — educators, ethicists, labour experts and civil society — are involved in shaping AI legislation.

A phased approach similar to the EU’s framework could provide certainty while supporting innovation. The highest-risk applications would be banned immediately, while others face progressively stricter requirements, giving businesses time to adapt.

Regulatory sandboxes could help small and medium-sized enterprises innovate responsibly while building much needed capacity in the face of ongoing labour shortages.

The federal government recently launched the AI Strategy Task Force to help accelerate the country’s adoption of the technology. It is expected to deliver recommendations on competitiveness, productivity, education, labour and ethics in a matter of months.

But as several experts have pointed out, the task force is heavily weighted toward industry voices, risking a narrow view on AI’s societal impacts.

Guardrails alone aren’t enough

Regulations can set boundaries and protect people from harm, but guardrails alone aren’t enough. The other vital foundation of an ethical and inclusive AI society is literacy and skills development.

AI literacy underpins our ability to question AI tools and content, and it is fast becoming a basic requirement in most jobs.

Yet, nearly half of employees using AI tools at work received no training, and over one-third had only minimal guidance from their employers. Fewer than one in 10 small or medium-sized enterprises offer formal AI training programs.

As a result, adoption is happening informally and often without oversight, leaving workers and organizations exposed.

AI literacy operates on three levels. At its base, it means understanding what AI is, how it works and when to question its outputs, including awareness of bias, privacy and data sources. Mid-level literacy involves using generative tools such as ChatGPT or Copilot. At the top are advanced skills, where people design algorithms with fairness, transparency and accountability in mind.

Catching up on AI literacy means investing in upskilling and reskilling that combines critical thinking with hands-on AI use.

As a university lecturer, I often see AI framed mainly as a cheating risk, rather than as a tool students must learn to use responsibly. While it can certainly be misused, educators must protect academic integrity while preparing students to work alongside these systems.

Balancing innovation with responsibility

We cannot ban or ignore AI, but neither can we let the race for efficiency outpace our ability to manage its consequences or address questions of fairness, accountability and trust.

Skills development and guardrails must advance together. Canada needs diverse voices at the table, real investment to match its ambitions and strong accountability built into any AI laws, standards and protections.

More AI tools will be designed to support learning and work, and more costly mistakes will emerge from blind trust in systems we don’t fully understand. The question is not whether AI will proliferate, but whether we’ll build the guardrails and literacy necessary to accommodate it.

AI can become a complement to expertise, but it cannot be a replacement for it. As the technology evolves, so too must our capacity to understand it, question it and guide it toward public good.

We need to pair innovation with ethics, speed with reflection and excitement with education. Guardrails and skills development, including basic AI literacy, are not opposing forces; they are the two hands that will support progress.

The Conversation

Simon Blanchette does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. We can’t ban AI, but we can build the guardrails to prevent it from going off the tracks – https://theconversation.com/we-cant-ban-ai-but-we-can-build-the-guardrails-to-prevent-it-from-going-off-the-tracks-268172

Gaza y la ingeniería del escombro: manual para rehacer una ciudad pulverizada y sin recursos

Source: The Conversation – (in Spanish) – By José Ygnacio Pastor Caño, Catedrático de Universidad en Ciencia e Ingeniería de los Materiales, Universidad Politécnica de Madrid (UPM)

Decían los viejos canteros de las logias masónicas que toda piedra recuerda su catedral. En Gaza, cada grano de polvo recuerda una casa. El viento, que no entiende de política, levanta ese polvo por las avenidas colapsadas; y nadie imagina una hormigonera paciente, dispuesta a devolverle a la arena su forma de muro, patio o escuela.

¿Cuánto se destruyó?

Las cifras son, sencillamente, sobrecogedoras: la cartografía satelital de UNOSAT de agosto identifica más de 102 000 estructuras destruidas, 17 421 severamente dañadas y 41 895 afectadas. Conjuntamente, la fracción alcanza dos tercios del terreno edificado, con picos del 84–92 % en Beit Hanoun, Shujaiya, Khan Younis y el norte de la ciudad de Gaza. El coste de reconstrucción en vivienda, agua, salud y educación supera los 70 000 millones de dolares, según datos de la ONU/UNDP.

Los escombros tampoco son metáfora: con más de 50 millones de toneladas de escombros que contienen entre un (5 % y un 10 % de las bombas lanzadas que no detonaron, lo que agrava la complejidad del reciclaje de materiales.

Tras la perplejidad inicial, la cuestión deja de ser poética y se vuelve urgente: reconstruir con lo que queda sin repetir errores pasados.




Leer más:
Comienza la reconstrucción de Gaza con mucha cautela y una paz imperfecta


Eeconstrucción rápida, ecológica, sostenible y barata

Toda reconstrucción sostenible exige una secuencia clara de acciones. En Gaza, el proceso podría dividirse en tres fases principales:

Seguridad: despeje de accesos, trabajos de cartografía y neutralización de UXO (siglas en inglés de “municiones sin explotar”), es decir, bombas o proyectiles que no detonaron al impactar y permanecen entre los escombros. Además, requiere crear zonas de acopio segregadas y controlar el polvo, reduciendo las partículas que dañan la salud.

Planta de escombros: aquí se separan metales, se trituran y lavan los hormigones y se eliminan contaminantes, registrándose origen y calidad.

Fabricación rápida: reacciones químicas entre polvos ricos en sílice y aluminio, activados con soluciones alcalinas y curados a baja temperatura.

Para garantizarían la eficacia y transparencia precisamos cinco decisiones clave: normas de árido reciclado (materia prima secundaria obtenida de escombros); mezclas de cementos de bajo carbono (LC3), menos contaminantes; sistemas autónomos de agua y energía; métricas simples de control (€/m², m²/día y emisiones de CO₂); y prioridad a los equipamientos básicos.

Convertir ruina en materia prima

Los escombros, lejos de ser un desecho, pueden transformarse en recursos si se tratan con técnicas modernas de circularidad:

  • Áridos: el árido es arena y grava. El hormigón triturado puede utilizarse para sustituir del 30 al 100 % de la grava.

  • Cementos: compuestos principalmente por clinker, mezcla de caliza y arcilla calentada a más de 1.400 °C que forma los pequeños granos que vemos en los sacos de cemento. Producir una tonelada libera unas 0,8 y 0,9 toneladas de CO₂. Utilizando impresión 3D de hormigón, la literatura científica muestra reducciones del 20-40 %, según las formulaciones, manteniendo la resistencia.




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  • Geopolímeros de CDW: restos en polvo pueden transformarse en un “cemento alternativo” sin clínker, mezclándolos con activadores suaves, para fabricar bloques y paneles resistentes con menor impacto ambiental.

  • LC3: esta formulación moderna limita el uso de clínker (sustituyéndolo por arcilla calcinada y caliza), reduce la liberación de CO₂ hasta el 40 % y mejora la resistencia a cloruros y sulfatos. Estos últimos provocan la corrosión del acero de refuerzo al romper la capa protectora del hormigón y causan la degradación y expansión del propio hormigón. Un caso exitoso de utilización de LC3 es el aeropuerto de Noida, en India.

  • Materias primas: se pueden usar arcillas y calizas locales de baja pureza, evitando costosas importaciones y simplificando la logística.

  • Prefabricados de montaje rápido: losas alveolares, paneles sándwich con núcleo de árido de hormigón reciclado (RCA) y pequeñas cerchas de acero recuperado.

  • Impresión 3D: permite construir muros, aulas o depósitos con una boquilla robótica, sin encofrado ni moldes, lo que acelera y abarata la obra. También integra conductos y oquedades para instalaciones.

Implicaciones para la reconstrucción y para la paz

El escombro como recurso cambia la economía política de la ayuda: implica menos divisas para importar áridos y cemento, más empleo local, trazabilidad pública –registro transparente, en tiempo real y preciso, de cada acción y decisión– y plazos mensurables.

La Evaluación Rápida Provisional de Daños y Necesidades (IRDNA), realizada conjuntamente por Naciones Unidas, la Unión Europea y el Banco Mundial, cifraba en 2024 el desempleo en la Franja de Gaza en casi un 80 %. Poner en marcha “plantas” locales de reciclaje y prefabricado, que transformen los escombros en nuevos materiales de construcción, permitiría crear un tejido productivo propio, con empleo, formación y capacidad técnica.




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Más allá de la palabra “verde” en una tierra estéril

Desde el punto de la sostenibilidad ecocológica, estos son los posibles abordajes:

  • CO₂: LC3 y geopolímeros disminuyen sustancialmente el consumo de clínker y energía.

  • Agua: los geopolímeros reducen el curado hídrico, mientras que el 3DCP (impresión 3D de hormigón) minimiza lavados y encofrados (moldes para dar forma al hormigón fresco).

  • Resiliencia costera: El LC3, que resiste cloruros y sulfatos, es vital frente a la intrusión marina y las aguas salobres.

  • Agricultura: exige geotextiles y gaviones (estructuras de cestas de malla metálica rellenas de piedras) de árido reciclado para controlar la erosión y drenaje de suelos salinizados. La superficie agrícola dañada alcanza un 84 % en el norte y altos valores en el resto.

¿Qué infraestructuras son prioritarias?

La materia destruida vuelve a levantar la ciudad, cumpliendo la metáfora inicial de que la materia tiene memoria:

  • Vivienda modular incremental y edificios escolares y sanitarios (76,6 % con impacto directo) prefabricados mediante impresión 3D de hormigón.

  • Redes de agua y saneamiento: anillos de tubería de polímero reforzado y pozos de infiltración impresos en 3D.

  • Viales y drenaje: subbases (capa de material que se coloca entre el suelo y la capa principal de un pavimento), firmes con árido reciclado estabilizado y alcantarillas impresas.

  • Energía: microrredes solares con almacenamiento modular para desalinización, emergencia y bombeo.

Cierre del círculo de la memoria

En la primera mañana sin sirenas, una niña recoge un fragmento rojo, un ladrillo hecho trizas de tristeza por su destrucción. Años después, la nueva casa tiene un alféizar templado al sol; sobre él, la niña, ahora adulta, deja el mismo fragmento. No es reliquia: es materia prima que volvió a una casa ecológica y económica.

La ciudad, que nunca olvidó su forma, respira.

The Conversation

José Ygnacio Pastor Caño no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Gaza y la ingeniería del escombro: manual para rehacer una ciudad pulverizada y sin recursos – https://theconversation.com/gaza-y-la-ingenieria-del-escombro-manual-para-rehacer-una-ciudad-pulverizada-y-sin-recursos-267926

¿Dónde nos habíamos quedado en ‘Stranger Things’? El motivo por el que tenemos ‘memoria de pez’ para las series

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Elena Neira, Profesora colaboradora de los Estudios de la Comunicación y de la Información de la UOC, UOC – Universitat Oberta de Catalunya

Fotograma de la quinta temporada de _Stranger Things_. Netflix Inc.

Cuando vuelve una serie tan esperada como Stranger Things, muchos espectadores descubren, con cierta sorpresa, que al ver la nueva temporada no recuerdan casi nada de lo ocurrido anteriormente.
Lo que ya se conoce como “memoria de pez” tiene una explicación desde la neuropsicología, la ciencia que estudia cómo el cerebro procesa, almacena y recupera la información. La forma en que hoy consumimos ficción (rápido, de forma intensiva y condicionada por algoritmos) está moldeando, sin que nos demos cuenta, nuestros hábitos de atención, memoria y toma de decisiones.

No hay tiempo (ni memoria) para tanta televisión

Nuestra memoria lleva ya varios años sufriendo las consecuencias de que haya demasiado que ver. Hace quince años, cuando las plataformas de streaming estaban en pañales, uno podía abarcar con relativa facilidad la mayoría de series que se distribuían comercialmente. Las ficciones nos acompañaban durante meses e incluso años, lo que permitía establecer una relación estrecha con los personajes y con las cosas que les pasaban. Cualquiera que haya vivido esta etapa seguro que recuerda con nitidez muchas de las series que vio entonces.

La llegada de las plataformas cambió este escenario radicalmente. A diferencia de las cadenas, no buscaban una concentración de espectadores ante una emisión para hacer negocio con los anunciantes. Lo suyo era un modelo basado en la suscripción, que convirtió en prioridad de negocio la captación y retención de clientes. Netflix fue quien se dio cuenta de que lo que más ayudaba a que una persona pagase mes a mes era un catálogo abundante que permitiese ver contenido de forma intensiva. La lógica era sencilla: el servicio que usemos (mucho) será el que tendrá menos papeletas de ser cancelado.




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Las cifras hablan por sí solas. En 2015 se produjeron 38 series en España, mientras que en 2024 fueron 68 (+79%). En cuanto a las dinámicas del consumo, el maratón se ha convertido en la nueva normalidad. Según una nota difundida en su blog, la compañía trabaja (y programa) teniendo en cuenta la velocidad a la que serán vistas.

Así diferencian entre series que serán devoradas y aquellas que el público saboreará, dependiendo del ritmo del contenido y de su densidad emocional. Las primeras son las que que los usuarios completan en un promedio de 4 días, viendo más de 2 horas diarias. Las segundas son las que los usuarios tardan 6 días en terminar, a menos de 2 horas por día.

El índice de maratones de series. A la izquierda, las que se consumen de forma más lenta (las series irreverentes y los diferentes tipos de dramas), y a la derecha los contenidos de género (_thrillers_, terror, ciencia ficción, acción y aventura), que se
El índice de maratones de series. A la izquierda, las que se consumen de forma más lenta (las series irreverentes y los diferentes tipos de dramas), y a la derecha los contenidos de género (thrillers, terror, ciencia ficción, acción y aventura), que se consumen con más avidez.
Netflix Inc.

Este tipo de fast-fiction ha provocado un flujo de estrenos y maratones incesante. Una vez hemos terminado un programa, otra docena pelea por nuestra atención. Ya no vemos sino que consumimos, y vivimos con esa sensación constante de que no nos da la vida.

Maratones y memoria: ¿combinación compatible?

Para que un recuerdo se almacene de forma estable, el cerebro necesita tiempo, atención y la posibilidad de relacionar lo nuevo con lo ya aprendido. La memoria funciona por etapas (codificar, almacenar y recuperar) y cada una requiere recursos limitados.

Cuando vemos varios episodios seguidos, el flujo continuo de tramas, personajes e imágenes satura la memoria de trabajo, que es frágil, e impide que la información pase bien a la memoria a largo plazo. Además, al “maratonear” eliminamos actividades que ayudan a afianzar los recuerdos, como comentar lo visto o conectar la historia con nuestros conocimientos previos.

Un ser maligno acaricia la cara de un joven.
Para quienes no lo recuerdan, el pobre Will fue secuestrado en la primera temporada y por lo visto sigue martirizado por el mundo del revés en esta quinta.
Netflix Inc.

Este fenómeno rompe el efecto de memoria espaciada, que demuestra que cuanto más repartido está el aprendizaje, más duradero es. Igual que estudiar todo en un día funciona peor que hacerlo en varios, consumir una temporada de golpe permite recordar la idea general, pero dificulta retener detalles.

Un estudio de la Universidad de Melbourne constató cómo los distintos ritmos de visionado afectan la comprensión y la memoria. Los participantes vieron una temporada completa de una serie siguiendo tres modalidades: un episodio por semana, un episodio por día o todos los episodios en una sola sesión. Se evaluó su comprensión y retención uno, siete y 140 días después de finalizar el visionado. Aunque quienes hicieron maratón recordaban más información inmediatamente, 140 días después, los espectadores semanales superaban a los que maratoneaban por unos dos puntos. Además, aquellos que vieron la serie de una sola vez reportaron menos disfrute que quienes la consumieron a ritmo diario o semanal.

No se trata, por tanto, de “mala memoria”, sino de exceso de información y falta de procesamiento. Desde la neuropsicología sabemos que la memoria falla cuando no hemos prestado suficiente atención o cuando la información no ha tenido tiempo para consolidarse. Si además vemos una serie mientras revisamos el móvil, la atención se fragmenta y la codificación se vuelve superficial.

Y todo ello explica por qué, meses después de ver una temporada completa, apenas recordamos los hechos principales y necesitamos un resumen.

El ‘efecto túnel’: cuando decidimos menos de lo que creemos

Otro de los factores con una incidencia clave en nuestra memoria tiene que ver con la forma en la que las plataformas construyen sus sistemas de recomendación, que tratan de evitar por todos los medios que entremos en un bucle de indecisión que provoque el abandono.




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Aunque ofrecen miles de títulos, terminamos viendo siempre lo mismo porque los algoritmos dirigen nuestra atención hacia contenidos similares a los que ya nos han gustado. Es el “efecto túnel”. El cerebro, además, busca eficiencia: tiende a repetir patrones que funcionaron y a elegir aquello que promete recompensa inmediata.

Este atajo mental se combina con el sistema de recompensa: cuando vemos imágenes o títulos atractivos, se activa la dopamina, generando anticipación y motivación y le damos al play.

Fotografía de una captura de una plataforma en la que se indica qué otras cosas podrían gustar al cliente.
Las propias plataformas indican qué podría gustarnos para que no busquemos realmente qué podría gustarnos (tal vez en otra plataforma).
Prime Video

Todo este diseño favorece una atención bottom-up, guiada por estímulos llamativos: vemos una portada atractiva, que enlaza con lo que nos puede gustar y simplemente hacemos clic. En cambio, la atención top-down, que implica explorar el catálogo y decidir de forma consciente, requiere más esfuerzo, por lo que solemos evitarla. Así, creemos que elegimos libremente, pero en realidad solo recorremos una parte muy limitada de la oferta.

A largo plazo, esta falta de variedad también influye en el cerebro. La plasticidad cerebral (la capacidad de aprender y reorganizarse) se fortalece con experiencias diversas. Pero si consumimos siempre lo mismo, estimulamos solo ciertos circuitos neuronales y reducimos oportunidades de aprendizaje que pueden promover un incremento de nuestra reserva cognitiva, dado que nuevos títulos fuera de nuestra “zona de confort” pueden potenciar otros circuitos cerebrales o complementar los habituales.

Y si no queremos que esto pase, ¿qué podemos hacer?

La solución no pasa por dejar de ver series, sino por modificar pequeños hábitos para que la experiencia sea más coherente con el funcionamiento natural del cerebro. Ver los episodios con algo más de espacio entre ellos permite que la información se asiente mejor; hablar sobre lo que hemos visto ayuda a organizar las ideas y profundizar en la trama; salir del circuito de recomendaciones automáticas nos expone a historias distintas y más variadas; evitar la multitarea mejora la concentración; y alternar distintos tipos de contenidos evita la saturación.


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Las plataformas han transformado la forma en que consumimos ficción, pero lo que realmente está ocurriendo es que han aprendido a dialogar con nuestro cerebro. Entender cómo funciona la memoria, el razonamiento, la atención y la motivación no solo explica por qué olvidamos tramas enteras, sino también por qué seguimos diciendo “un capítulo más”.

La buena noticia es que el cerebro es flexible, por lo que con hábitos más conscientes podemos resistir, aunque sea un poco, a la lógica del consumo acelerado y centrarnos en lo que estamos viendo en el momento.

Quizá así, cuando volvamos a Hawkins, no necesitemos preguntarnos quién era Vecna… ni qué portal ha quedado abierto esta vez.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. ¿Dónde nos habíamos quedado en ‘Stranger Things’? El motivo por el que tenemos ‘memoria de pez’ para las series – https://theconversation.com/donde-nos-habiamos-quedado-en-stranger-things-el-motivo-por-el-que-tenemos-memoria-de-pez-para-las-series-269106

¿Por qué tenemos huellas dactilares y para qué sirven realmente?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Juan Carlos Alvarez, Profesor de Criminalística en el Grado en Criminología. Especialista en Identificación Genética Humana, Universidad de Granada

Frettie/Wikimedia Commons, CC BY

Este artículo forma parte de la sección The Conversation Júnior, en la que especialistas de las principales universidades y centros de investigación contestan a las dudas de jóvenes curiosos de entre 12 y 16 años. Podéis enviar vuestras preguntas a tcesjunior@theconversation.com


Pregunta formulada por Juan, de 16 años, del IES Sierra de las Villas, Villacarrillo (Jaén)


Si examinas cuidadosamente la punta de tus dedos, observarás una red de curvas, espirales y ramificaciones. Se llaman crestas papilares y permiten que, junto con los surcos que hay entre ellas y las secreciones de nuestra piel (sudor y grasa) se forme un “dibujo” o huella dactilar al tocar un objeto.

El desarrollo de esas crestas papilares se produce en el feto –entre las semanas 10 y 16 de gestación– y depende de la interacción entre nuestros genes, el crecimiento del tejido de la piel y los movimientos, las presiones y la posición del feto dentro del útero.

Este proceso tan complejo hace que ni siquiera los gemelos idénticos tengan las mismas huellas. Aunque eso sirve para que la policía resuelva delitos, en realidad surgieron para ayudarnos a tocar, agarrar y explorar lo que nos rodea.

Tenerlas da muchas ventajas

Las huellas dactilares tienen, por lo tanto, una función básica: nos ayudan a interactuar con el mundo. Los científicos coinciden en que cumplen tres funciones principales:

1. Mejorar el agarre. Las crestas papilares aumentan el roce o fricción, igual que los dibujos de un neumático o tus zapatillas. Gracias a ellas podemos sujetar objetos pequeños o resbaladizos sin que se nos escapen, incluso con las manos húmedas.

2. Distribuir la presión. Al agarrar algo, las crestas reparten mejor la fuerza y evitan que la piel se dañe o se desgaste con facilidad.

3. Aumentar la sensibilidad táctil. Bajo las crestas hay terminaciones nerviosas que detectan vibraciones y texturas muy finas. Las crestas actúan, pues, como “amplificadores” del tacto, permitiéndonos sentir con mucha más precisión.

En otras palabras, nuestras huellas son una adaptación evolutiva que ha hecho posible que manipulemos herramientas, trepemos o toquemos con más eficacia. Gracias a ellas, acciones tan cotidianas como desbloquear el móvil o abrir un tarro resultan mucho más fáciles.

Pero, además, las crestas papilares tienen otra misión: canalizar el sudor. En la cima de muchas crestas se abren los poros de las glándulas sudoríparas ecrinas, que liberan pequeñas cantidades de agua y sales. Esto no solo ayuda a regular la temperatura corporal, sino que también mejora el contacto con las superficies, aumentando la fricción.

De la evolución al laboratorio forense

Aunque nuestras huellas evolucionaron con esos fines táctiles, tres propiedades la convierten en una herramienta indispensable para la identificación humana:

Recogida de huellas dactilares en el escenario de un robo.
Wikimedia Commons, CC BY

1. Son únicas: cada persona tiene un diseño que hasta el momento nunca se ha visto repetido.

2. No cambian: permanecen invariables toda la vida, salvo que haya heridas muy profundas.

3. Son perennes: aparecen desde antes de nacer y persisten incluso tras la muerte.

Gracias a esto, la dactiloscopia (la ciencia que estudia las huellas, nacida a finales del siglo XIX) se ha convertido en apoyo fundamental en la investigación criminal.

Nacidos sin huellas

Sin embargo, algunas personas nacen con la piel de los dedos completamente lisa. Sufren un trastorno genético muy raro, localizado en el gen SMARCAD1, que recibe el nombre adermatoglifia. Tan infrecuente es este trastorno que las familias afectadas en el mundo se pueden contar con los dedos de una mano… aunque esa mano no tenga huellas.

En realidad, las personas con adermatoglifia llevan una vida normal, pero pueden tener más dificultades para manipular objetos o regular el sudor en esas zonas. En su día a día, pueden encontrarse con obstáculos curiosos: desde problemas en el control de pasaportes, hasta la dificultades para utilizar los sistemas de reconocimiento dactilar en el móvil.

Mucho más que una “firma” biológica

Ahora que conoces todo esto, la próxima vez que desbloquees el móvil con el dedo o dejes tu huella en un vaso, piensa que las huellas dactilares son el resultado de millones de años de evolución que te ayudan a agarrar, a sentir y a explorar el mundo con las manos.

Al fin y al cabo, cada una de nuestras huellas nos susurra un secreto: nacemos únicos, vivimos únicos y dejamos una marca única en el mundo porque no hubo ni habrá nadie como tú.


El museo interactivo Parque de las Ciencias de Andalucía y su Unidad de Cultura Científica e Innovación colaboran en la sección The Conversation Júnior.


The Conversation

Juan Carlos Alvarez no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. ¿Por qué tenemos huellas dactilares y para qué sirven realmente? – https://theconversation.com/por-que-tenemos-huellas-dactilares-y-para-que-sirven-realmente-267462

Los hijos deciden cada vez más sobre gastos familiares, pero sin saber cuánto ganan sus padres

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Beatriz Feijoo, Profesora Titular de Publicidad, Universidad Villanueva

BearFotos/Shutterstock

Los hijos participan cada vez más en las decisiones de consumo del hogar: opinan sobre dónde ir de vacaciones, qué tecnología comprar en el hogar o incluso qué productos de cuidado personal entran en casa. Sin embargo, la mayoría desconoce el presupuesto familiar. Dos elementos que avanzan en direcciones opuestas: más poder para decidir, pero menos información para comprender lo que implican esas decisiones.

Esta es una de las conclusiones más llamativas del proyecto MARK&TEEN, una investigación que hemos realizado en la Universidad Villanueva con el apoyo de la Fundación BBVA. Se encuestaron a 1 088 adolescentes de entre 12 y 17 años y a uno de sus progenitores (en total, 2 176 personas de toda España) para analizar el fenómeno del consumo familiar desde dos perspectivas: la de los jóvenes y la de los adultos.

Lo que los hijos sienten y lo que los padres creen

Cuando se pregunta a los adolescentes por su participación en las decisiones familiares, la imagen que describen es la de una presencia activa, aunque no siempre decisoria. La mitad afirma que las vacaciones se eligen entre todos y un 5,4 % siente que en esa elección su opinión ha tenido más peso. En decisiones sobre tecnología del hogar el porcentaje de participación conjunta baja al 35 %, y en la decoración o el mobiliario, al 25 %. Es decir, los adolescentes están en la conversación, pero no siempre tienen la sensación de estar determinando el resultado.

Esa percepción cambia cuando se trata de decisiones sobre sí mismos. En ropa, tecnología personal, productos de cuidado corporal u ocio, alrededor del 50 % de los adolescentes señala que son ellos principalmente quienes deciden. Aquí la voz juvenil sí se experimenta como autónoma, como parte de su construcción identitaria y de su forma de estar en el mundo.

Incluso más allá de su propio consumo, los adolescentes describen un espacio de influencia hacia los padres. Un 10 % dice intervenir en la elección de la ropa de los adultos, un 20 % en sus planes de ocio y hasta un 29 % en decisiones relacionadas con los productos de higiene y cuidado personal.

Desde la perspectiva adulta, la imagen es aún más participativa. Seis de cada diez padres consideran que las decisiones sobre vacaciones, decoración o servicios compartidos, como las plataformas de streaming, se toman de forma democrática. En lo relativo a su propio consumo, uno de cada cuatro admite que sus hijos participan y casi un 30 % reconoce que, cuando se trata de productos destinados a los adolescentes, la decisión la toman preferentemente ellos.

Los datos muestran familias que se conciben a sí mismas como espacios dialogados, donde la participación juvenil no solo es aceptada, sino valorada. Pero también revelan un matiz importante: los padres tienden a percibir más democracia de la que los propios adolescentes sienten.

Participan en la decisión, pero sin toda la información

La autonomía de consumo de los adolescentes no llega solo a la elección de productos: también se refleja en su relación cotidiana con el dinero. Casi el 65 % de los menores afirma manejarlo con frecuencia y, en la mayoría de los casos (85 %), las cantidades pueden ascender a los 100 euros mensuales, algo que padres e hijos reconocen de forma coincidente. Además, cerca de seis de cada diez tiene una cuenta bancaria a su nombre y un 18 % puede ingresar o retirar dinero de manera autónoma. Uno de cada cuatro dispone incluso de tarjeta con capacidad de compra. Es decir, estamos ante jóvenes que no solo consumen, sino que administran y gestionan recursos reales en el día a día.

Sin embargo, cuando trasladamos la conversación a la economía familiar, la fotografía cambia. El 68 % de los adolescentes no sabe cuánto ganan sus padres. Esta falta de información no es anecdótica: se combina con otro dato significativo, el 86 % nunca ha recibido educación financiera.

En términos prácticos, están aprendiendo a tomar decisiones de consumo sin conocer los límites económicos reales que las sustentan. Pueden sugerir cambiar de destino de vacaciones, suscribirse a una nueva aplicación de streaming o incorporar un nuevo producto de cuidado, pero no conocen el esfuerzo material, o simbólico, que implica asumir ese gasto dentro del conjunto de necesidades familiares.

Lo que está ocurriendo es una de falta de contexto. Parece evidenciarse que la conversación sobre el dinero continúa siendo, incluso en hogares dialogados, un espacio reservado al mundo adulto.

Participación, sí, pero con reflexión conjunta

En este contexto, el reto no es frenar la autonomía de los adolescentes ni volver a modelos jerárquicos. La clave reside en acompañar esa participación con información. Si los adolescentes están presentes en la toma de decisiones también deben conocer el contexto y comprender lo que implica decidir. Educar para el consumo no es sólo comprar sino ayudar a pensar qué necesitamos, qué deseamos, qué podemos permitirnos y qué sentido tiene lo que hacemos con el dinero que circula en una familia.

La democratización del consumo familiar es una oportunidad extraordinaria para formar ciudadanos conscientes, capaces de tomar decisiones informadas y responsables. Los adolescentes ya están dentro de la mesa de decisiones. Lo que falta, en muchos casos, es que también estén dentro de la conversación sobre los límites, las prioridades y los valores. Consumir es elegir, y elegir siempre debe implicar conocer y comprender.

La pregunta no es si deben participar. La pregunta es: ¿vamos a darles las herramientas para entender lo que están decidiendo?

The Conversation

Beatriz Feijoo recibe fondos de la Beca Leonardo de Investigación Científica y Creación Cultural 2024 de la
Fundación BBVA. La Fundación BBVA no se responsabiliza de las opiniones, comentarios y contenidos incluidos en el
proyecto y/o los resultados obtenidos del mismo, los cuales son total y absoluta responsabilidad de
sus autores.

ref. Los hijos deciden cada vez más sobre gastos familiares, pero sin saber cuánto ganan sus padres – https://theconversation.com/los-hijos-deciden-cada-vez-mas-sobre-gastos-familiares-pero-sin-saber-cuanto-ganan-sus-padres-268529

Criar a los hijos en una lengua no materna: lo que dice la ciencia

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Irene Gassín Mondaca, Profesora de Enseñanza Bilingüe en el Máster en Profesorado, Universidad Pablo de Olavide

PeopleImages.com /Shutterstock

Cada vez es más frecuente que los padres decidan criar a sus hijos en un idioma que no es ni su lengua nativa ni la lengua de la sociedad en la que viven. Por ejemplo, en España resulta cada vez más común escuchar a padres españoles hablando a sus hijos en inglés en el parque o a la salida del colegio. A menudo, son padres que han logrado un nivel avanzado en inglés tras muchos años de esfuerzo y que pretenden ahorrarles ese “sufrimiento” a sus hijos o abrirles las puertas a un mundo cultural internacional.

Este fenómeno, conocido como “bilingüismo no nativo” o como “inmersión lingüística en el hogar”, no es nuevo ni se da solo en España. Los primeros casos datan de los años 60, y se ha constatado la práctica en más de 14 países, entre los que destacan Eslovaquia, España, Turquía, Polonia y Corea.

Los precursores del fenómeno

El primer caso documentado de inmersión lingüística en el hogar se remonta a 1965, en la antigua Yugoslavia. A lo largo de siete años, el lingüista N. R. Dimitrijević (nativo de serbio) habló con su hijo únicamente en inglés y analizó el desarrollo lingüístico del niño en serbio (lengua del entorno) y en inglés.

La práctica no tuvo ninguna repercusión negativa en el nivel de serbio del niño. No obstante, este autor sí observó que su hijo entendía el inglés mejor que lo hablaba, y que además su nivel en esta lengua iba disminuyendo poco a poco a medida que su entorno social fue adquiriendo mayor peso, especialmente los amigos del colegio. Esto consolidó el serbio como su lengua dominante.

En la Australia de los años 70, un profesor de alemán llamado George Saunders crió a sus tres hijos en alemán (pese a que él era nativo en inglés) y analizó su desarrollo lingüístico a lo largo de 12 años con vídeos y pruebas de nivel. En este caso, los niños alcanzaron un gran dominio en ambos idiomas, comparable al de otros niños bilingües de padres nativos. Este autor recogió su experiencia en dos manuales, de lectura recomendada.

Tras estos dos casos pioneros, el interés académico sobre esta política lingüística familiar fue cada vez mayor, intensificándose en la última década. En un reciente proyecto, hemos realizado una revisión sistematizada de lo investigado, analizando los 46 estudios y 13 manuales que han tratado la inmersión lingüística en el hogar hasta la fecha. Estos resultados pueden organizarse en torno a los tres grandes agentes implicados: los padres, los niños y el entorno social.

Los padres: miedos y estrategias

Miedos recurrentes de los padres a la hora de tomar esta decisión son transmitir errores lingüísticos que los niños heredarán (al no tratarse de un idioma nativo) o provocar un retraso en el lenguaje de los niños por confundirlos con dos lenguas. Esto no es nuevo: en las primeras décadas del siglo XX, el bilingüismo familiar se consideraba una práctica poco recomendable e incluso perjudicial para el desarrollo lingüístico e intelectual de los niños, aunque se tratase de una familia en la que los progenitores tuvieran lenguas maternas distintas (por ejemplo, una madre china y un padre francés).

A finales de siglo, sin embargo, ya se demostró que el bilingüismo no resulta negativo para el desarrollo de los niños, y recientemente incluso que puede llegar a ser igual de beneficioso que otros estímulos intelectuales, como la música. Dicho esto, los padres que se decidan por esta práctica deben considerar si se sentirán cómodos en todos los escenarios que la crianza involucra, que van desde gestionar una rabieta y cantar una canción infantil hasta tratar temas complejos como política y religión. Puede que estos padres nunca se hayan enfrentado a esos contextos, pero podrán adquirir el vocabulario necesario a través de vídeos, libros o consultas a amigos.

En cualquier caso, los errores lingüísticos menores no deberían ser una preocupación, puesto que los niños escucharán el inglés de muchas más fuentes que neutralizarán esa transmisión (películas, cuentos, canciones, otros hablantes, etcétera).




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Otra decisión es la política lingüística familiar concreta. ¿Serán uno o los dos progenitores los que hablarán la lengua extranjera, o lo harán solo en determinados lugares o rutinas? Ante esto, es importante aclarar que se suele establecer como guía que para que un niño sea bilingüe ha de escuchar la lengua minoritaria un mínimo del 25 % de las horas que pasa despierto.

Por otro lado, ¿se usarán técnicas más monolingües (como fingir que no entienden el español si su hijo se dirige a ellos en esa lengua) o más bilingües (como seguir adelante en inglés, como si nada)? En principio, son las primeras las que más éxito tienen en el desarrollo lingüístico de los hijos, aunque hay que tener en cuenta siempre el bienestar de los niños y la armonía del hogar. Es decir: si usar una estrategia más estricta causa estrés o frustración en el niño, será conveniente usar otra mas flexible.




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Por último, serán muy importantes los recursos de apoyo externos que favorecen que los niños se expongan a otras fuentes escritas y auditivas en la lengua extranjera, además de la de los padres: libros o cuentos en inglés, series o dibujos en la televisión, canciones, tutores privados o incluso viajes al extranjero en familia.

Los niños: su desarrollo lingüístico en las dos lenguas

La mayoría de los estudios concluye que el desarrollo lingüístico de los niños bilingües por inmersión lingüística en el hogar es comparable al de otros niños bilingües o monolingües. En etapas tempranas ocurren fenómenos como la interferencia lingüística (por ejemplo, el uso de palabras que se parecen en inglés y en español o estructuras que se calcan de una a otra lengua). No obstante, al poco tiempo los niños controlan este valioso recurso de transferencia lingüística.

En todos los estudios, sin embargo, se describe el mismo patrón: la lengua del entorno suele acabar consolidándose como la dominante. Así, el inglés, en el caso de un contexto español, tiende a ocupar una posición subordinada. Los niños muestran más capacidad para entenderlo que para hablarlo, debido a las escasas oportunidades de entrar en contacto con este idioma en comparación con el español. Este desequilibrio se acentúa cuando entran en el colegio y comienzan a socializar con otros niños y adultos en español. Por esta razón, la apuesta más segura sería que los dos progenitores hablen la lengua extranjera en casa, estrategia conocida como “lengua minoritaria en el hogar”.

Por último, son pocos los estudios que se centran en los sentimientos de los niños. Aunque la experiencia suele ser positiva, en algunos casos se menciona un cierto rechazo o resistencia hacia el uso del inglés en el hogar, especialmente cuando los niños entran en el colegio. Es ahí cuando empiezan a ser más conscientes de su realidad lingüística y se dan cuenta de que sus padres saben hablar la lengua que se habla en el colegio y que hablan sus amigos. En ocasiones, estas dificultades llevan incluso al abandono de la práctica de la inmersión lingüística en el hogar por parte de las familias.

La sociedad: el impacto del entorno

La sociedad desempeña un papel bastante relevante en este tipo de bilingüismo. Frecuentemente, las personas del entorno no comprenden por qué una familia iba a renunciar al uso de su lengua materna.

Cuestiones como la identidad o la transmisión de emociones, a menudo muy ligadas a la lengua materna, entran en juego en este tipo de debates, aunque en ninguno de los 59 estudios se identifica el problema de la falta de afecto. Es más, frente a la inmersión lingüística en el hogar en lenguas no nativas pero que tienen gran difusión (como el inglés), hay casos constatados de familias que han criado a sus hijos en esperanto, una lengua artificial o planificada.

En contraposición, hay familias que sí reciben un apoyo social que refuerza la práctica de la inmersión lingüística en el hogar. En estos casos, la armonía familiar no se ve afectada, y se pueden concentrar los esfuerzos en la transmisión de la lengua.

Hacia dónde vamos

¿Merece la pena todo este esfuerzo? ¿Aprenden mejor los niños una segunda lengua si se emplea la inmersión lingüística en el hogar? Los testimonios de los padres estudiados así lo indican. Incluso los que abandonan la práctica afirman que ha sido una experiencia muy enriquecedora de la que no se arrepienten.

No obstante, son pocos los autores que realizan medición lingüística del nivel de los niños, y se confía en la percepción de los padres. Por ello, si ha llevado a cabo la inmersión lingüística en el hogar o conoce a alguien que lo haya hecho, le invitamos a participar en nuestra investigación. Queremos analizar qué factores resultan clave para un desarrollo adecuado y cuáles son las estrategias más efectivas. Su colaboración es fundamental.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Criar a los hijos en una lengua no materna: lo que dice la ciencia – https://theconversation.com/criar-a-los-hijos-en-una-lengua-no-materna-lo-que-dice-la-ciencia-268113

La revolución sexual sénior: tres de cada cinco consideran el sexo esencial para su bienestar

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Iñaki Ortega Cachón, Profesor de Dirección de Empresas, UNIR – Universidad Internacional de La Rioja

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Mi padre tiene 86 años y me sigue ganando al tenis. Mi madre es octogenaria también y capaz de alimentar un día de verano a una tropa de hambrientos nietos adolescentes. Son ancianos, pero están sanos y fuertes. No me atrevería a preguntarles –como tampoco lo hacía la estadística oficial hasta hace poco– por su hábitos sexuales. En mi caso por pudor, en el de los funcionario del Instituto Nacional de Estadística de la época por edadismo, puesto que no concebían esos estadísticos que unos adultos mayores siguiesen practicando el sexo.

Por eso la edición quinta del barómetro del consumo sénior, que dirijo, ha preguntado a una muestra representativa de mayores de 55 años españoles –en un amplio apartado titulado vitalidad y envejecimiento saludable– por sus prácticas sexuales.

En concreto, se les ha preguntado sobre si tienen pareja, si están enamorados y cómo de satisfechos se sienten con su vida sexual. Además, si hablan de sexo con amistades y toman suplementos para mejorar sus relaciones sexuales o utilizan plataformas de citas para buscar pareja.

Los resultados merecen la pena ser contados para así acabar con una visión absolutamente sesgada de los mayores españoles. De modo y manera que siempre se traslada a la opinión pública una imagen de fragilidad de los sénior cuando no de ancianidad extrema que no se compadece con la buena salud de la mayoría del colectivo.

No hay vida de calidad sin sexo

La realidad para este estudio es que tres de cada cinco séniors consideran que el sexo es importante para tener una buena calidad de vida. Es decir, más de diez millones de españoles mayores de 55 años no entienden una vida de calidad sin sexo.

Al mismo tiempo, conforme esta encuesta, realizada en octubre de 2024, más de 160 000 personas de esa franja de edad utilizan aplicaciones de citas para poder tener sexo. E incluso casi un millón toman medicamentos o suplementos para mejorar sus relaciones sexuales. Nada que no sea normal en otras edades, y siempre en personas sanas y con vitalidad.

A pesar de lo anterior, como ya se ha dicho, los estereotipos se han instalado en nuestra sociedad, debido a que hasta hace unas pocas décadas la vida activa y sana finalizaba antes de los 50 años. Así es. Durante siglos la esperanza de vida no ha superado el medio siglo y eran muy pocos los que llegaban a los sesenta años; y los que alcanzaban ese grupo etario padecían una mala salud que hacía penosos sus últimos años de vida.

En España no es hasta 1957 cuando se logra superar los 65 años de esperanza de vida. Al mismo tiempo, en esa época los años restantes de vida –y lo que es más importante, los años de vida con salud– eran muy pocos. Hoy, el consenso es que puede ser una existencia saludable casi dos décadas más.

Este estudio del Centro de Investigación Ageingnomics demuestra una realidad bien distinta a esos estereotipos de una población sénior débil, vestida de luto y esperando la muerte. La conocida como generación de las canas reclama su derecho a disfrutar la vida y también del sexo.

De visitas al médico a viajes de ocio

De hecho, los séniors apenas van al médico hasta que cumplen 70 años, e incluso cuando superan esa edad, una gran mayoría (el 72 %) solo acude al médico menos de una vez al mes. Y al mismo tiempo, el 85 % de los que superan los 55 años realizan habitualmente operaciones con el banco a través de internet. El 76 % hace compras electrónicas y el 65 % publica contenidos en redes sociales.

Al mismo tiempo, casi 8 de cada 10 personas de la población sénior española tiene previsto realizar algún viaje de ocio o turismo a lo largo del año. Todo un baño realidad frente la imagen tan sesgada vinculada a la obsolescencia del colectivo.

Pero aún hay más: cuatro de cada cinco mayores de 55 cuidan su alimentación para mantener una buena salud, lo que sin duda también explica que en todas las cohortes de edad estudiadas (55-59; 60-64; 65-69 y 70+) siempre hay una mayoría que supera el 60 % que vincula calidad de vida a actividad sexual.

De forma coherente, igual que no quieren renunciar a su actividad sexual tampoco –una gran mayoría del 71 %– está dispuesta a que les obliguen a dejar de conducir a partir de una determinada edad. La realidad es que los seniors españoles no se sienten mayores, si por mayores entendemos el cliché negativo.

Solo se es mayor a partir de los 74

De forma que ellos piensan que solo se es mayor a partir de los 74 años y la sociedad, en cambio, sitúa esa frontera en los 66,8 años. Una gran diferencia que sufren en términos de discriminación en muchas facetas de su vida, también en la del sexo que estamos analizando en este artículo.

Si le han sorprendido todos estos datos sobre el sexo senior o incluso que siquiera vinculemos ambos conceptos, me temo que es otra clara constatación de que el edadismo sigue muy presente en la cultura española a pesar de ser uno de los países con una de las mayores tasas de esperanza de vida del planeta.

The Conversation

Iñaki Ortega Cachón dirige informes para el centro de investigación ageingnomics de la Fundación MAPFRE

ref. La revolución sexual sénior: tres de cada cinco consideran el sexo esencial para su bienestar – https://theconversation.com/la-revolucion-sexual-senior-tres-de-cada-cinco-consideran-el-sexo-esencial-para-su-bienestar-264537