Le contrôle en cours de redéfinition à l’ère du travail à distance. Mais cela va-t-il dans le bon sens ?

Source: The Conversation – France (in French) – By Caroline Diard, Professeur associé – Département Droit des Affaires et Ressources Humaines, TBS Education

Le télétravail en éloignant les salariés de leur manager a-t-il augmenté ou réduit le contrôle des tâches et du temps de travail ? De nouvelles formes et pratiques de management sont-elles apparues ? Dans quelle mesure sont-elles cohérentes avec les nouvelles façons de travailler à l’ère numérique ?


Alors que le contrôle du temps de travail et le droit à la déconnexion sont des obligations de l’employeur pour protéger la santé des salariés, l’étude 2025 de l’Observatoire du télétravail (Ugict-CGT) révèle que le Code du travail n’est pas respecté concernant ces deux dimensions.

En effet, malgré les bouleversements induits par le développement du travail à distance, les pratiques de contrôle restent assez limitées et s’orientent principalement vers la surveillance des temps de connexion, non pas dans l’objectif de les réguler comme le voudrait la loi, mais au contraire comme une attestation que le travail est effectué.

Cette pratique ne présage pas de l’implication et de la performance des télétravailleurs, mais révèle en revanche un manque de considération pour les conditions dans lesquelles le travail est exercé alors que l’employeur en est juridiquement responsable.

Du lien de subordination

Le contrôle fait partie inhérente du travail salarié et de la relation d’emploi formalisée par le lien contractuel employeur/employé, qui induit légalement un lien de subordination

Le contrat de travail est une

« convention par laquelle une personne s’engage à mettre son activité à la disposition d’une autre personne (physique ou morale), sous la subordination de laquelle elle se place, moyennant une rémunération ».

Le lien de subordination est donc consubstantiel à tout contrat de travail (quel qu’en soit le type) et renvoie au

« lien par lequel l’employeur exerce son pouvoir de direction sur l’employé : pouvoir de donner des ordres, d’en contrôler l’exécution et de sanctionner la mauvaise exécution des ordres ».

Le contrôle du travail concerne ainsi de manière très large l’exécution des tâches confiées par l’employeur.




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Des modalités de contrôle peu novatrices

Avec le développement du télétravail et l’éclatement des unités de lieu, de temps et d’action, on aurait pu s’attendre à une évolution des modalités avec laquelle s’exerce ce lien de subordination et l’activité de contrôle qui lui est inhérente : la surveillance visuelle par les comportements n’est en effet plus possible lorsque les missions confiées sont réalisées à distance. L’enquête menée par l’Observatoire du télétravail de l’Ugict-CGT auprès de 5 336 télétravailleurs ne montre cependant pas de transformations profondes. Elle atteste en revanche de pratiques qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Si de plus en plus de salariés se sentent surveillés en télétravail, ils restent une minorité. En outre, la perception du contrôle est relativement faible. C’est seulement le cas de 17 % des répondants, contre 8 % lors de la précédente enquête menée en 2023.

A contrario, tout comme dans l’enquête précédente (2023), une forte majorité de salariés (79 %) ne savent pas s’ils sont contrôlés et n’ont pas été informés des dispositifs utilisés. Ces chiffres suggèrent que ce contrôle pourrait s’exercer à leur insu ou au travers de pratiques informelles déviantes.

Par ailleurs, lorsqu’ils sont identifiés, les dispositifs de contrôle ne sont guère novateurs et s’appuient encore largement sur le traditionnel reporting a posteriori plutôt que sur de nouvelles modalités technologiques en temps réel (IA, frappes de clavier, mouvements de souris, caméras). Le contrôle s’exerce ainsi avant tout sur les résultats de l’activité (plutôt que sur l’activité en train de se faire), en phase avec un management par objectifs qui sied mieux au travail à distance que le micromanagement, mais qui est loin d’être nouveau puisqu’il a été théorisé dans les années 1950 par Peter Drucker.

Transposition du réel au virtuel

Les modalités de contrôle consistent souvent en une transposition simple dans le monde virtuel les pratiques qui avaient déjà cours sur site : système de badge numérique (22,6 %) et feuille de temps (12,67 %).

Les verbatim recueillis lors de l’enquête révèlent en outre que, pour les télétravailleurs interrogés, ce contrôle consiste avant tout à s’assurer qu’ils sont bien connectés : « Le logiciel utilise le contrôle des connexions et leur durée », « Contrôle connexion permanent », « Heure de connexion/déconnexion sur Teams », « Suspicion de surveillance par le statut en veille de Teams ».

Ces témoignages traduisent une forme de glissement, d’un contrôle de l’activité à un contrôle de la disponibilité. Autrement dit, le contrôle ne renvoie plus à une mesure de la performance, mais à une preuve de présence – qui n’assure pas pour autant que le travail demandé est effectivement réalisé. Il s’agit donc davantage de regarder « le nombre d’heures de connexion du salarié que la qualité des contributions ou des échanges »

Impératif de présence

Cet impératif de présence peut par ailleurs s’étendre au-delà du temps de travail avec des sollicitations hors horaires (avant 9 heures ou après 19 heures). Si ces pratiques restent minoritaires, elles concernent tout de même un peu plus d’un salarié sur cinq régulièrement, et seul un tiers des répondants disent ne jamais y être confrontés.

Cette situation présente ainsi le risque de voir se développer « des journées de travail à rallonge » qui ne respectent pas les temps de repos légaux. Notons cependant que pour les répondants, ces sollicitations hors horaires ne sont pas directement liées au télétravail : plus de neuf personnes sur dix déclarent que ces situations ne sont pas plus fréquentes lorsqu’elles sont en télétravail que lorsqu’elles sont sur site.

Ce phénomène serait ainsi davantage lié à la « joignabilité » permanente permise par les outils numériques et à leur usage non régulé, quel que soit le lieu où s’exerce l’activité professionnelle.

Des pratiques en décalage avec le Code du travail

Il en ressort ainsi une vision assez pauvre du contrôle, qui pose par ailleurs problème au regard de nombreux articles du Code du travail qui ne sont pas respectés :

  • Articles L3131-1 à L3131-3 : l’employeur doit contrôler le volume horaire, l’amplitude, les maxima et les temps de repos.

  • Article L4121-1 : l’employeur a l’obligation de protéger la santé et la sécurité des travailleurs.

  • Article L1121-1 : les restrictions des libertés individuelles ne sont possibles que si elles sont justifiées et proportionnées.

  • Article L1222-4 : aucune donnée personnelle ne peut être collectée sans information préalable du salarié.

  • Article L2242-17 : droit à la déconnexion qui impose la mise en place de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques, en vue d’assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale

Ainsi, le contrôle du travail n’implique pas seulement un droit de surveiller et de sanctionner de la part de l’employeur, il inclut également un devoir de protection des salariés.

Le télétravail lève ainsi le voile sur l’ambivalence du contrôle, tel qu’il est inscrit dans le Code du travail et tel qu’il est mis en œuvre par les entreprises. Comme le résume bien un télétravailleur interrogé dans le cadre des entretiens qualitatifs menés en complément de l’enquête :

« On a un outil qui permet non pas de contrôler qu’on travaille trop, mais de contrôler qu’on est bien connecté. »

Contrôler, c’est veiller… ou presque

À cet égard, il peut être utile de rappeler l’étymologie du terme « contrôle&nbsp. En vieux français, le terme « contrerole » est le « rôle opposé », le « registre tenu en double », permettant de vérifier l’exactitude et de réguler. Il est proche du terme « surveiller », qui est un dérivé de « veiller ». Ces origines étymologiques acquièrent une nouvelle portée à l’heure du télétravail en questionnant l’objet et l’objectif du contrôle : s’agit-il de contrôler uniquement le travail pour sanctionner sa mauvaise exécution ? N’est-il pas aussi question de contrôler les conditions dans lesquelles il est réalisé dans l’objectif de veiller au respect des droits des travailleurs ?

La question du contrôle s’inscrit pleinement dans les problématiques du travail hybride, à la fois en télétravail mais également sur site.

En effet, alors que le débat sur le « retour au bureau » agite les organisations, avec des annonces très médiatisées de certaines grandes entreprises, on peut questionner là aussi la notion du contrôle.

Du côté des employeurs, l’argumentaire principalement utilisé pour justifier le retour au bureau est celui du délitement des liens sociaux et ses conséquences potentielles sur l’intelligence collective sous toutes ses formes. Du côté des salariés et de leurs représentants subsiste une légitime suspicion quant à l’association entre présence sur site et contrôle.

Fnege 2025.

Insaisissable objet du contrôle

Il y a donc une tension dans les organisations. Mais on manque de précision sur ce qu’on souhaite contrôler. Deux ensembles de questions demeurent. D’une part, celles relatives à la surveillance. Est-on encore dans l’idée que la présence physique prouve le travail effectué ? Contrôle-t-on la quantité de travail ? Sa qualité ? La volonté d’une présence physique a-t-elle pour objectif de surveiller en temps réel le salarié à sa tâche, possiblement en l’absence de confiance ? D’autre part, celles relatives à l’accompagnement et au soutien. Le management est-il meilleur en co-présence ? Le soutien social est-il meilleur sur site ? La circulation de l’information trouve-t-elle de plus efficaces canaux ?

À l’évidence, le débat sur le retour au bureau est clivant, mais il pourrait l’être moins si l’on questionnait la valeur ajoutée réelle pour le salarié, pour son travail, pour sa satisfaction et donc pour sa performance, de se rendre sur site plutôt que de rester chez lui. La question n’est donc pas de savoir s’il faut contrôler, mais comment le faire !

Le lien de subordination demeure consubstantiel au contrat de travail – il fonde le pouvoir de direction, d’organisation et de sanction de l’employeur. Mais ce pouvoir doit s’exercer dans les bornes que fixe le droit : celles du respect, de la proportionnalité et de la santé au travail.

Ceci questionne une nouvelle éthique du management : veiller et protéger plutôt que surveiller ; réguler et animer plutôt que traquer. S’il est de sa responsabilité de garantir que ses équipes atteignent les performances attendues, le manager doit également le faire en s’assurant de la qualité et de la légalité des conditions dans lesquelles ces performances sont réalisées.


Cet article a été co-écrit avec Nicolas Cochard, directeur de la recherche du groupe Kardham, enseignant en qualité de vie au travail (QVT) en master RH à l’Université Paris Nanterre.

The Conversation

Suzy Canivenc est membre de l’OICN (Observatoire de l”Infobésité et de la Collaboration Numérique) et Directrice scientifique de Mailoop

Caroline Diard ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Le contrôle en cours de redéfinition à l’ère du travail à distance. Mais cela va-t-il dans le bon sens ? – https://theconversation.com/le-controle-en-cours-de-redefinition-a-lere-du-travail-a-distance-mais-cela-va-t-il-dans-le-bon-sens-268451

Pourquoi les réunions de travail nuisent au bien-être

Source: The Conversation – France (in French) – By Willem Standaert, Associate Professor, Université de Liège

Toute réunion doit commencer par une question simple : pourquoi nous réunissons-nous ? Dotshock/Shutterstock

Trop nombreuses, trop longues et inefficaces, les réunions de travail, loin d’être de simples outils de coordination, peuvent devenir de véritables moteurs de mal-être. Comment y remédier ? Analyse par la science… des réunions.


Quiconque travaille dans une organisation le sait : les réunions s’enchaînent à un rythme effréné. En moyenne, les managers y passent vingt-trois heures par semaine. Une grande partie de ces échanges est jugée de faible valeur, voire totalement contre-productive. Le paradoxe de cette frénésie est que de mauvaises réunions en génèrent encore davantage… pour tenter de réparer les précédentes.

Pendant longtemps, les réunions n’ont pas été étudiées comme un objet de recherche en soi ; elles servaient de contexte à l’analyse, mais rarement d’unité centrale. Un manuel publié en 2015 a posé les bases de ce champ émergent, la « science des réunions ». Le véritable problème ne tient pas tant au nombre de réunions qu’à leur conception, au manque de clarté de leurs objectifs, et aux inégalités qu’elles renforcent souvent inconsciemment.

Se réunir nourrit le bien-être, ou lui nuit

Notre série d’études menées pendant et après la pandémie de Covid-19 souligne que les réunions peuvent à la fois nourrir le bien-être des participants et lui nuire. Trop de réunions peuvent conduire au burn-out et à l’envie de quitter son organisation ; mais elles peuvent aussi renforcer l’engagement des employés.

Le recours massif au télétravail et aux réunions virtuelles, accéléré par la pandémie, a introduit de nouvelles sources de fatigue : surcharge cognitive, hyperconnexion, effacement des frontières entre vie professionnelle et personnelle. Ces réunions en ligne favorisent aussi des interactions sociales continues et permettent de mieux percevoir la place de chacun dans l’organisation.

Les femmes parlent moins en visioconférence

Ces nouveaux formats de réunion ne sont pas vécus par tous de la même manière.

Un constat frappant concerne le temps de parole. Dans notre enquête menée auprès de centaines d’employés, les résultats sont clairs. Les femmes rapportent avoir plus de difficultés à s’exprimer en réunion virtuelle qu’en présentiel. Les causes sont multiples : interruptions plus fréquentes, invisibilité sur les écrans partagés, difficulté à décoder les signaux non verbaux, ou encore la double charge mentale lorsque les réunions se tiennent à domicile.

Autrement dit, les réunions en ligne – censées démocratiser l’accès – peuvent, si l’on n’y prend pas garde, renforcer les inégalités de genre.

Une réunion doit se concevoir, pas se subir

Face à cette folie des réunions, la solution n’est pas de les supprimer, mais de mieux les concevoir. Tout commence par une question simple, souvent oubliée : pourquoi nous réunissons-nous ?

Selon notre série d’études couvrant plusieurs milliers de réunions, il existe quatre grands objectifs :

  • partager de l’information,
  • prendre des décisions,
  • exprimer des émotions ou des opinions,
  • et construire des relations de travail.

Chacun de ces objectifs exige des conditions spécifiques, comme voir les visages, entendre les intonations, observer les réactions, partager un écran, etc. Aucun format (audio, visioconférence, hybride ou présentiel) n’est universellement le meilleur. Le mode choisi doit dépendre de l’objectif principal, et non d’une habitude ou d’une commodité technologique.

Plus encore, la recherche identifie des leviers simples mais puissants pour améliorer l’expérience collective :

  • partager à l’avance un ordre du jour clair et les documents nécessaires pour préparer les participants ;

  • varier les modes de prise de parole grâce à des outils de « main levée », des chats anonymes, ou des tours systématiques ;

  • jouer un vrai rôle de modération. Les responsables de réunion doivent équilibrer les interventions, encourager la participation et éviter les dynamiques d’exclusion.

Miroir de la culture organisationnelle

Les réunions ne sont jamais neutres. Elles reflètent – souvent inconsciemment – la culture, les rapports de pouvoir et les priorités implicites d’une organisation. Les données sont claires, les pistes d’amélioration existent. Reste aux entreprises et à leurs dirigeants à reconnaître le pouvoir transformateur des réunions.

Une organisation où seules les voix les plus fortes se font entendre en réunion est rarement inclusive en dehors. À l’inverse, des réunions bien menées peuvent devenir des espaces de respect et d’innovation collective.

L’objectif n’est pas d’avoir moins de réunions, mais de meilleures réunions. Des réunions qui respectent le temps et l’énergie de chacun. Des réunions qui donnent une voix à tous. Des réunions qui créent du lien.


Article écrit avec le Dr Arnaud Stiepen, expert en communication et vulgarisation scientifiques.

The Conversation

Willem Standaert ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Pourquoi les réunions de travail nuisent au bien-être – https://theconversation.com/pourquoi-les-reunions-de-travail-nuisent-au-bien-etre-269205

Sommes-nous entrepreneurs par nature ou par culture ? Étude sur notre cerveau

Source: The Conversation – France in French (3) – By Frédéric Ooms, Chargé de cours, Université de Liège

Si le cerveau est capable de renforcer certains réseaux neuronaux grâce à l’entraînement, comme on muscle son corps par le sport, alors l’expérience entrepreneuriale répétée pourrait elle-même être un facteur de développement de ces connexions particulières. BillionPhotos/Shutterstock

L’entrepreneuriat façonne-t-il le cerveau ? Certaines personnes naissent-elles avec des caractéristiques cérébrales qui les prédisposent à entreprendre ? Pour tenter de répondre à ces questions, une étude récente explore le fonctionnement du cerveau d’entrepreneurs grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, une technique qui permet de visualiser l’activité cérébrale.


Si l’on reconnaît l’importance des processus cognitifs chez les entrepreneurs
– comment pensent-ils et agissent-il face à l’incertitude ? –, on s’est peu intéressé à l’étude de leur cerveau lorsqu’ils prennent leurs décisions.

Pourquoi certains individus semblent exceller dans la création d’entreprises et naviguent habilement à travers l’incertitude, tandis que d’autres peinent à s’adapter ?

Pour tenter de faire la lumière sur la réponse à cette question, nous avons mené des travaux faisant converger neurosciences et recherche en entrepreneuriat. Nous avons en effet exploré l’activité cérébrale chez des entrepreneurs grâce à une technique d’imagerie médicale, l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

Fruit d’une collaboration entre le centre de recherche interdisciplinaire en sciences biomédicales GIGA Consciousness Research Unit de l’Université de Liège (Belgique) et le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Liège, notre étude ouvre de nouvelles perspectives sur la manière dont les entrepreneurs abordent la prise de décision, gèrent l’incertitude et exploitent de nouvelles opportunités.

Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)

L’IRMf permet de visualiser l’activité cérébrale en mesurant les variations du flux sanguin dans le cerveau. Cette méthode repose sur un principe simple : lorsqu’une région du cerveau est activée, elle consomme plus d’oxygène, ce qui entraîne une augmentation du flux sanguin vers cette zone. Ce surplus d’oxygène modifie légèrement les propriétés magnétiques du sang. C’est cette différence que l’IRMf mesure pour créer des cartes d’activité cérébrale en temps réel, offrant ainsi une vue détaillée de la fonction cérébrale.

Plus précisément, notre étude s’est concentrée sur 23 entrepreneurs habituels
– c’est-à-dire ceux qui ont lancé plusieurs entreprises, en les comparant à 17 managers travaillant dans de grandes organisations.

L’analyse de connectivité en état de repos basée sur une région cérébrale d’intérêt (seed-based resting state fMRI) a révélé que ces entrepreneurs expérimentés présentent une connectivité neuronale accrue entre certaines régions de l’hémisphère droit du cerveau : l’insula et le cortex préfrontal. Ces zones jouent un rôle dans la flexibilité cognitive et la prise de décisions exploratoires, c’est-à-dire la capacité à ajuster sa stratégie et à penser autrement face à des situations nouvelles ou incertaines.

Mieux gérer l’incertitude

Ce réseau cérébral plus connecté pourrait contribuer à expliquer pourquoi ces entrepreneurs semblent mieux armés pour gérer l’incertitude et faire preuve de flexibilité cognitive, des capacités souvent associées à l’identification d’opportunités entrepreneuriales.

Que ce soit de manière séquentielle – les serial entrepreneurs, qui créent une entreprise après l’autre – ou de façon concurrente – les portfolio entrepreneurs qui gèrent plusieurs entreprises en même temps –, ces profils paraissent exceller dans l’art de s’adapter rapidement. Une compétence précieuse dans le monde des start-ups, où les repères sont rarement stables.

Une autre étude, portant sur le même groupe d’entrepreneurs et de managers met en lumière un autre phénomène intrigant : ces entrepreneurs habituels présentent un volume de matière grise plus important dans l’insula gauche. Bien que l’étude n’ait pas directement mesuré la pensée divergente, d’autres travaux ont montré que l’augmentation du volume de matière grise dans l’insula gauche est associée à cette capacité – c’est-à-dire la faculté de générer de nombreuses idées différentes pour résoudre un même problème.

Ce qui suggère que les différences observées chez ces entrepreneurs pourraient refléter une plus grande propension à la pensée divergente.

Une question essentielle reste ouverte : l’entrepreneuriat façonne-t-il le cerveau… ou bien certaines personnes naissent-elles avec ces caractéristiques cérébrales qui les prédisposent à entreprendre ?

Autrement dit, sommes-nous entrepreneurs par nature ou par culture ?

Nature ou culture ?

Cette interrogation est aujourd’hui au cœur des nouveaux projets de recherche menés par l’équipe d’HEC Liège et du Centre de recherche du cyclotron (CRC) de l’Université de Liège. Cette orientation de recherche s’appuie sur le concept de « plasticité cérébrale », c’est-à-dire la capacité du cerveau à se modifier sous l’effet des expériences et des apprentissages.

Si le cerveau est capable de renforcer certains réseaux neuronaux grâce à l’entraînement, comme on muscle son corps par le sport, alors l’expérience entrepreneuriale répétée pourrait elle-même être un facteur de développement de ces connexions particulières. À l’inverse, si ces différences cérébrales sont présentes dès le départ, cela poserait la question de traits cognitifs ou neurobiologiques favorisant l’esprit d’entreprise.

Pour répondre à ces questions, de nouveaux travaux sont en cours au sein du laboratoire et du GIGA-CRC, avec notamment des études longitudinales visant à suivre l’évolution des cerveaux d’entrepreneurs au fil de leur parcours, mais aussi des comparaisons avec de jeunes porteurs de projets ou des aspirants entrepreneurs.

L’enjeu est de mieux comprendre si, et comment, l’expérience de l’entrepreneuriat peut façonner notre cerveau. Cette nouvelle phase de la recherche est en cours et entre dans une phase clé : le recrutement des participants pour une étude en imagerie par résonance magnétique (IRM). Nous recherchons des volontaires, entrepreneurs ou non, prêts à contribuer à cette exploration scientifique inédite sur les effets de la pratique entrepreneuriale sur le cerveau.

Former les futurs entrepreneurs

L’intégration des neurosciences dans l’étude de l’entrepreneuriat offre une perspective novatrice sur les facteurs qui pourraient contribuer à l’esprit entrepreneurial. En comprenant si – et comment – l’expérience entrepreneuriale influence la structure et la fonction cérébrales, il deviendrait possible de concevoir des approches de formation spécifiques pour favoriser l’esprit d’entreprendre. On pourrait, par exemple, imaginer de mettre au point des exercices pratiques et des approches d’apprentissage immersif afin de développer chez les étudiants les compétences observées chez des entrepreneurs habituels.


Cet article a été rédigé avec l’aide du Dr Arnaud Stiepen, expert en communication et vulgarisation scientifiques.

The Conversation

Frédéric Ooms a été financé par une subvention ARC (Actions de Recherche Concertée) de la Fédération Wallonie‑Bruxelles.

ref. Sommes-nous entrepreneurs par nature ou par culture ? Étude sur notre cerveau – https://theconversation.com/sommes-nous-entrepreneurs-par-nature-ou-par-culture-etude-sur-notre-cerveau-259324

Intelligence économique : de la compétition à la coopération

Source: The Conversation – France (in French) – By Julien Poisson, Doctorant en intelligence économique, Université de Caen Normandie

La notion d’intelligence économique renvoie à au moins deux réalités différentes. Moins offensive, elle peut être un levier pertinent pour favoriser la collaboration entre les entreprises et leur environnement et pour rendre les écosystèmes plus résilients.


Depuis les années 1990, l’intelligence économique oscille entre deux modèles antagonistes : l’un, hérité de la « competitive intelligence » qui en fait une arme de guerre économique ; l’autre, issu de la « social intelligence » qui la conçoit au service d’un développement partagé. Aujourd’hui, face à l’incertitude croissante, des dirigeants d’entreprise semblent privilégier la seconde voie, celle de la coopération et de la responsabilité collective.

Deux visions

Popularisée dans les années 1990, l’intelligence économique s’est imposée en France comme une boîte à outils stratégique. Elle aide les organisations à anticiper les évolutions, à protéger leurs ressources et à influencer leur environnement à leur avantage. Son principe est simple : l’information est vitale. Il faut la collecter, l’analyser, la partager et la protéger via par exemple des pratiques de veille, de prospective, de sécurité économique et numérique, de protection des savoir-faire, d’influence et de lobbying. Mais derrière cette définition se cachent deux visions opposées.

La première voit l’intelligence économique comme une arme au service de la compétition. La seconde la conçoit comme un bien commun, au service de la société.

La première, popularisée par Michael Porter au début des années 1980, s’inscrit dans le courant de la « competitive intelligence ». La maîtrise de l’information permet d’éclairer les choix stratégiques et d’anticiper les mouvements de la concurrence. L’entreprise est considérée comme un acteur en alerte permanente, mobilisant des données, des outils d’analyse et des modèles prédictifs pour renforcer sa compétitivité. La perspective est à la fois défensive et offensive : l’intelligence économique sert à conquérir des parts de marché et à se prémunir des menaces externes.




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À la même époque, un tout autre courant émerge. À l’initiative du chercheur suédois Stevan Dedijer qui propose une vision bien plus inclusive avec la « social intelligence ». L’information n’est pas seulement une ressource stratégique au profit de quelques acteurs cherchant à être dominants, mais une orientation collective : celle des institutions, des entreprises et des citoyens cherchant à apprendre, à s’adapter et à innover ensemble. Cette approche, fondée sur la coopération entre sphères publique et privée, promeut une perspective visant le développement durable des sociétés plutôt que la seule performance des organisations.

Un lien entre savoir et action

Ces deux traditions ne s’opposent pas seulement dans leurs finalités ; elles reflètent deux conceptions du lien entre savoir et action. La « competitive intelligence » privilégie la maîtrise de son environnement et la compétition, quand la « social intelligence » valorise la coordination et la mutualisation des connaissances. En Suède, cette dernière s’est traduite par des dispositifs régionaux associant recherche, industrie et pouvoirs publics pour renforcer la capacité d’adaptation collective.

En France, l’intelligence économique s’est construite sur un équilibre fragile entre ces deux héritages : celui de la guerre économique et celui de la coopération à l’échelle du territoire. Aujourd’hui, la perspective de la social intelligence trouve un véritable écho chez les dirigeants d’entreprise. Face à la complexité et à l’incertitude, ils privilégient désormais des démarches collectives et apprenantes plutôt que la seule recherche d’un avantage concurrentiel. L’intelligence économique devient un levier d’action concrète, ancré dans la coopération et la responsabilité.

Veille collaborative

Ces démarches se traduisent sur le terrain par des formes de veille collaborative, où les entreprises mutualisent la collecte et l’analyse d’informations pour anticiper les mutations de leur environnement. Elles s’incarnent aussi dans les « entreprises à mission », qui placent le sens, la durabilité et la contribution au bien commun au cœur de leur stratégie.

Ces pratiques s’inscrivent pleinement dans la réflexion menée par Maryline Filippi autour de la responsabilité territoriale des entreprises (RTE). Elle propose d’« entreprendre en collectif et en responsabilité pour le bien commun ». Elles traduisent une conception du développement où le territoire devient un espace vivant de coopération entre les acteurs économiques, publics et associatifs. Dans cette perspective, la performance n’est plus une fin en soi, mais un moyen d’assurer la robustesse des systèmes productifs, cette capacité à durer et à s’adapter que défend Olivier Hamant.

Ministère des armées 2025.

Des formes variées d’appropriation

Comme le montre ma recherche doctorale (en particulier Poisson et coll., 2025), la notion d’intelligence économique connaît une appropriation variée selon le profil de dirigeant. En particulier, nous révélons que l’intelligence économique est souvent mobilisée pour construire des relations en vue de se doter de la force collective nécessaire pour faire face à l’incertitude.

Ainsi comprise, l’intelligence économique s’incarne dans des réseaux d’acteurs apprenants, dans la capacité à créer de la confiance et à partager les ressources d’un territoire. Elle propose une autre voie que celle de la compétition : celle de la coopération, de l’éthique et de la conscience d’un destin commun.

Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a eu lieu du 3 au 13 octobre 2025), dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « Intelligence(s) ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.“

The Conversation

Julien Poisson a reçu des financements de la Région Normandie et de l’Agence Nationale de la Recherche Technologique (ANRT) dans le cadre de sa thèse CIFRE menée depuis novembre 2021.

Ludovic Jeanne est membre de l’Académie de l’Intelligence économique.

Simon Lee a reçu des financements de l’ANRT dans le cadre de contrats CIFRE.

ref. Intelligence économique : de la compétition à la coopération – https://theconversation.com/intelligence-economique-de-la-competition-a-la-cooperation-266925

Un nuevo experimento revela que rejuvenecer es posible

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Francisco José Esteban Ruiz, Profesor titular de Biología Celular, Universidad de Jaén

Retrato de un joven mono Cynomolgus mobrafotografie

Envejecer es inevitable. Nuestras células se agotan y los tejidos pierden su equilibrio. Pero ¿y si parte de ese proceso se pudiera revertir? Sí, hablamos de encontrar la piedra filosofal del rejuvenecimiento.

Hace sólo unos días, la prestigiosa revista científica Cell publicó un breve artículo que ha reavivado esta pregunta y plantea una reflexión crítica sobre las terapias con células madre mesenquimales, tan de uso en algunas clínicas, que hasta ahora no habían demostrado resultados sólidos contra el envejecimiento. De hecho, en este artículo subrayan que los riesgos y que la variabilidad entre tratamientos han generado más dudas que certezas.

Durante años, las terapias con células madre se presentaron como el futuro del rejuvenecimiento, pero la realidad ha sido mucho menos brillante. En varios ensayos clínicos, las células trasplantadas apenas lograban integrarse en los tejidos y, cuando lo hacían, envejecían o morían rápidamente sin producir mejoras duraderas.

Pero ahora, en el breve análisis antes comentado, los autores describen un estudio revelador que, según ellos, marca un punto de inflexión al ser un trabajo experimental tremendo, detallado y sorprendente que demuestra algo nunca visto con esa profundidad: el rejuvenecimiento es posible, al menos en primates.

El estudio que lo demuestra

El trabajo al que se refieren parte de una idea arriesgada pero lógica: si las células madre envejecidas no funcionan bien en un cuerpo también envejecido, ¿por qué no modificarlas antes de trasplantarlas y que así funcionen?

Y se pusieron manos a la obra: modificaron genéticamente células madre mesenquimales humanas, de modo que mejoraron la función del gen FOXO3, directamente relacionado con el daño celular que se produce con la longevidad.

FOXO3 ayuda a reparar daños en el ADN, reduce el estrés oxidativo y mantiene a raya a las células que empiezan a fallar. Se puede considerar, en cierto modo, un centinela molecular. De ahí que los investigadores recurrieran al “elegante truco” de hacer que FOXO3 permaneciese activo durante más tiempo.

Con este cambio, las células resultaron ser más resistentes al estrés y al daño del ADN con la edad. Y eso les llevó a bautizarlas como SRCs (siglas de senescence-resistant cells, o células resistentes al envejecimiento).

Pero no se quedaron en las células. Durante diez meses consecutivos, el equipo de investigación inyectó, cada dos semanas y por vía intravenosa, estas células a primates Cynomolgus, con una edad equivalente a la de un ser humano de entre 60 y 70 años. Lo que observaron no era nada común: los órganos de los primates rejuvenecían.

Los órganos que rejuvenecen

El cerebro fue uno de los órganos más sensibles al tratamiento. Los animales mostraron menos atrofia cortical y un aumento de la conectividad en el hipocampo, la región cerebral relacionada con la memoria y el aprendizaje. Incluso disminuyeron las proteínas vinculadas con la enfermedad de Alzheimer. Según los relojes epigenéticos basados en análisis de transcriptómica (que estudian cómo se expresan los genes), algunos tipos neuronales “retrocedieron” más de seis años en su edad biológica.

Y el efecto no se detuvo ahí. El sistema óseo mejoró su densidad, se detectó menos inflamación crónica y menos células senescentes. Los tejidos de la piel, el músculo o el intestino presentaron patrones moleculares más jóvenes. E incluso el sistema reproductor, uno de los más afectados por el paso del tiempo, experimentó un rejuvenecimiento sorprendente: las hembras mostraron oocitos más jóvenes y en los machos mejoró la espermatogénesis.

Quizá lo más interesante del estudio no sea el rejuvenecimiento en sí, sino cómo ocurre. Las células trasplantadas no se quedaron en los tejidos y no reemplazaron células viejas por células nuevas. Su acción se debió a los exosomas, es decir, pequeñas vesículas celulares cargadas de instrucciones moleculares que parecen reprogramar el estado funcional de otras células.

Lo verdaderamente sorprendente es que, cuando los investigadores administraron solo los exosomas, sin células, se reprodujeron muchos de los efectos rejuvenecedores, lo cual abre la posibilidad de terapias más seguras y fáciles de controlar.

De momento, solo hay resultados en primates

¿Podemos, entonces, revertir nuestra edad biológica? La tentación de sacar conclusiones rápidas es grande, pero hemos de ser prudentes. Este trabajo es sólido, sí, pero sigue siendo preclínico y realizado en primates no humanos.

Quedan muchas preguntas abiertas. Por ejemplo, ¿son duraderos estos cambios? ¿Es seguro intervenir de esta manera durante años? ¿Qué moléculas exactas contienen esos exosomas? ¿Se comportará el organismo humano igual que el de estos primates?

Aún así, el experimento aporta evidencias de que el envejecimiento no es un muro completamente rígido, sino un proceso dinámico que responde a señales celulares, que se acelera o se frena, y que puede retroceder.

Si estos resultados se consolidan podrían cambiar el modo de entender la medicina del envejecimiento. En lugar de tratar cada enfermedad asociada a la edad por separado, se podrían intervenir a la vez todos los procesos biológicos que las originan, como la inflamación crónica, el daño celular y la pérdida de resiliencia tisular.

No estamos hablando de inmortalidad ni de elixires mágicos. Estamos hablando de biología celular y tisular real, medible y replicable. Y eso, por sí mismo, ya supone una revolución silenciosa.

Rejuvenecer: ¿para qué y para quién?

La posibilidad de revertir la edad biológica despierta entusiasmo, pero también obliga a hacerse preguntas incómodas. ¿Buscamos vivir más años o vivirlos mejor? ¿Quién tendría acceso a estas terapias si algún día llegan a ser seguras y eficaces?

Por otro lado, el impacto no sería solo individual, sino que afectaría a los sistemas de salud, a la forma de entender la vejez y, en última instancia, a nuestro propio modelo social.

Además, el riesgo de que estos avances se confundan con promesas simplificadas de “anti-aging” es real. Por eso hacen falta regulaciones estrictas y una evidencia clínica sólida. Está claro que rejuvenecer no es solo un reto biológico: también plantea un desafío ético y social.

The Conversation

Francisco José Esteban Ruiz recibe fondos para investigación del Ministerio de Ciencia e Innovación, la Agencia Estatal de Investigación (AEI) y el Fondo Europeo de Desarrollo Regional (FEDER) bajo el proyecto PID-156228NB-I00, y de la Consejería de Salud y Consumo, Junta de Andalucía (PIP-0113-2024).

ref. Un nuevo experimento revela que rejuvenecer es posible – https://theconversation.com/un-nuevo-experimento-revela-que-rejuvenecer-es-posible-269889

Justicia ambiental en Europa: ¿se debería compensar a los países del sur por su vulnerabilidad climática?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Armando Alvares Garcia Júnior, Profesor de Derecho Internacional y de Relaciones Internacionales, UNIR – Universidad Internacional de La Rioja

Rodrigo Fernández Photo/Shutterstock

La COP30 de Belém do Pará (Brasil) se celebra en un planeta que atraviesa su periodo más cálido desde que existen registros. La Organización Meteorológica Mundial ha confirmado que 2023, 2024 y 2025 constituyen los años más calurosos de la historia moderna.

En este escenario, la Unión Europea (UE) se presenta como ejemplo de liderazgo climático, con una retórica de justicia ambiental y solidaridad global pero, dentro de sus fronteras, se consolida una desigualdad importante: el sur mediterráneo (España, Portugal, Italia, Grecia) es especialmente vulnerable al cambio climático y sus consecuencias, sin recibir una compensación proporcional.

Aunque todos los Estados miembros comparten el compromiso de reducir las emisiones en el marco del Pacto Verde, el Reglamento Europeo de Reparto del Esfuerzo asigna porcentajes distintos según el PIB per cápita y la estructura económica.

España, por ejemplo, busca cumplir con algunos de los objetivos más ambiciosos asignados dentro de este reparto, ya que su porcentaje de reducción de emisiones es más elevado que el de otras economías mediterráneas con menor PIB per cápita. Lo hace, además, en un contexto de vulnerabilidad creciente: sufre daños derivados del cambio climático y carece de mecanismos de compensación adecuados que equilibren el peso de esos esfuerzos dentro del bloque europeo.

Un punto caliente del cambio climático

El Ministerio para la Transición Ecológica y el Reto Demográfico publicó en octubre de este año el informe ERICC, que identifica 141 riesgos climáticos para España. Entre ellos destacan la desertificación progresiva, la pérdida de cosechas, los incendios forestales recurrentes y la reducción crítica de recursos hídricos.

Estos riesgos hace mucho tiempo que dejaron de ser proyecciones teóricas. Son ya realidades perfectamente observables: los termómetros superan los cuarenta grados en zonas interiores, los embalses registran mínimos históricos, la superficie quemada equivale cada verano a la de una provincia de tamaño mediano. En paralelo, la mortalidad asociada al calor ha aumentado de forma sostenida, especialmente entre los mayores.

España, como parte de la península ibérica y la cuenca mediterránea, es ampliamente considerada una de las regiones más vulnerables y un “punto caliente” (hotspot) del cambio climático dentro de la Unión Europea. Su vulnerabilidad es alta. De hecho, el Centro Común de Investigación de la Comisión Europea alerta de pérdidas agrícolas que podrían alcanzar entre el 10 % y el 20 % en la próxima década. Por otro lado, el norte experimentaría una expansión relativa de su productividad agrícola.

Justicia climática

A ello se suma una brecha energética estructural: los países septentrionales reciben más fondos de transición porque la Unión Europea prioriza la reconversión industrial y minera, concentrada históricamente en el norte y el centro del continente. En cambio, el sur enfrenta un reto distinto: adaptarse a un entorno climático extremo que exige inversiones constantes en estructuras como desaladoras, sistemas de riego y redes eléctricas reforzadas.

Las tarifas en el norte son más estables porque esos países disponen de redes eléctricas más integradas, una mayor capacidad de almacenamiento y menor dependencia de la climatización estival, lo que suaviza las oscilaciones de precios.

El resultado es un modelo que favorece a quienes transforman su industria y penaliza a quienes deben proteger su territorio del impacto climático inmediato.

A pesar de ello, el diseño institucional de Bruselas mantiene un enfoque homogéneo. Las mismas metas de reducción de emisiones rigen para Laponia y Andalucía, pese a sus realidades opuestas. Andalucía ha emitido más que Laponia, pero enfrenta una transición más costosa, con calor extremo, falta de agua y pérdidas agrícolas. El principio de justicia climática se diluye así en su aplicación dentro de la UE.

Las políticas de descarbonización han incrementado los costes de producción agrícola e industrial, especialmente en regiones dependientes de sectores intensivos en agua y energía. El resultado es una paradoja: los territorios más vulnerables son los que asumen la carga más pesada de la adaptación, sin mecanismos compensatorios suficientes en los fondos europeos de transición justa.

En la COP30 de Belém, el presidente brasileño, Luiz Inácio Lula da Silva, y el secretario general de la ONU, António Guterres, apelan a la coherencia entre discurso y acción. Ambos líderes insisten en que una transición justa exige reconocer las desigualdades estructurales entre regiones y adaptar las políticas al grado de vulnerabilidad. Esa misma lógica, aplicada dentro de Europa, pone en cuestión la equidad del modelo verde.

La transición tiene un coste elevado para España

La experiencia de España en la transición climática europea ilustra las complejidades de equilibrar la adhesión a la normativa de descarbonización, la gestión de costes económicos significativos y la búsqueda de una redistribución equitativa de los recursos y beneficios.

En cierto modo, España reúne todos los ingredientes de esa contradicción: cumplimiento normativo, costes elevados y escasa redistribución.

El país ha demostrado un alto grado de compromiso ambiental. Ha reducido emisiones, incrementado la generación renovable y avanzado en políticas de economía circular. No obstante, la falta de flexibilidad en la aplicación de las normas europeas agrava desigualdades sociales y territoriales.

Sectores como la agricultura, el turismo y la energía enfrentan una transformación forzada que compromete empleos y estabilidad económica. En Andalucía, Murcia y Castilla-La Mancha, el agotamiento de los acuíferos y la caída de la rentabilidad agraria convierten el “discurso verde” en un desafío de supervivencia. Parte de ese agotamiento proviene del propio modelo de regadío intensivo, que ha sostenido durante décadas la economía regional, pero hoy compromete su sostenibilidad. La transición ecológica exige reformar ese sistema sin ofrecer aún alternativas productivas equivalentes.

Una estrategia diferenciada por regiones

La Comisión Europea se enfrenta a una disyuntiva: mantener una política uniforme relativamente insensible a las diferencias existentes o avanzar hacia una estrategia diferenciada por regiones.

La justicia climática implica atender a quienes están en primera línea del cambio ambiental. La UE debe reconocer sus propias asimetrías. En cierto modo, España representa el límite físico y político del modelo verde europeo: un territorio que encarna los costes del cambio sin disfrutar plenamente de sus beneficios: inversión, empleo sostenible, estabilidad energética e innovación tecnológica.

El norte y el centro de Europa concentran la mayoría de esos retornos gracias a su tejido industrial y su posición en las cadenas de valor. Mientras, España asume los costes físicos y de adaptación –sequías, incendios y desertificación– sin recibir en igual medida los frutos de esa modernización.

Hacia una justicia climática europea

La Unión Europea podría garantizar una justicia climática efectiva aplicando políticas que reconozcan las diferencias estructurales entre sus Estados miembros. En primer lugar, debería incorporar la vulnerabilidad climática como criterio de reparto en todos los fondos verdes para que las regiones más afectadas –por sequías, desertificación o incendios– reciban un apoyo proporcional a sus riesgos.

En segundo lugar, convendría ampliar el Fondo de Transición Justa, actualmente centrado en el cierre de minas e industrias del norte, hacia un instrumento que también financie la adaptación ecológica en el sur.

Finalmente, la UE debería crear un mecanismo de solidaridad climática que compense los costes desiguales de la transición. Existen instrumentos parciales, como el Mecanismo para una Transición Justa o el Fondo de Cohesión, pero fueron concebidos para la reconversión industrial y no para compensar los impactos físicos del cambio climático, por lo que aún no actúan como mecanismos de justicia climática efectiva.

En Belém, los líderes reclaman coherencia; en Bruselas, esa coherencia sigue pendiente. La transición ecológica será verdaderamente justa cuando los países que más sufren reciban una protección proporcional a su vulnerabilidad, también dentro de la UE.

The Conversation

Armando Alvares Garcia Júnior no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Justicia ambiental en Europa: ¿se debería compensar a los países del sur por su vulnerabilidad climática? – https://theconversation.com/justicia-ambiental-en-europa-se-deberia-compensar-a-los-paises-del-sur-por-su-vulnerabilidad-climatica-269334

Por qué los países europeos no tienen más remedio que aumentar la edad de jubilación: el caso de España

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Javier Díaz Giménez, Profesor de Economía, IESE Business School (Universidad de Navarra)

Grupo de ancianos italianos sentados en un banco en el centro de Scicli, Italia. Eddy Galeotti/Shutterstock

A principios de octubre de 2025, con su futuro político pendiendo de un hilo, el primer ministro francés Sébastien Lecornu, que dimitió y fue renombrado, se comprometió a suspender las impopulares reformas de las pensiones hasta 2027, cuando se celebrarán las elecciones presidenciales.

Los diputados socialistas declararon la victoria. Los empresarios franceses se quejaron. El índice bursátil S&P rebajó la calificación crediticia de Francia, citando preocupaciones presupuestarias.

Dado que Francia ha pospuesto las inevitables reformas al menos dos años y que muchos países europeos se enfrentan a sus propias crisis de pensiones, vale la pena analizar cómo diseñar reformas de pensiones que sean sostenibles, equitativas y políticamente viables.

Unos sistemas desconectados de la realidad actual

Una característica llamativa del debate sobre la reforma de las pensiones en Europa es lo bien comprendidos y ampliamente documentados que están sus problemas fundamentales. La población europea está envejeciendo. La tasa de natalidad está disminuyendo. La esperanza de vida es cada vez mayor. Cada vez son menos las personas que contribuyen a financiar los sistemas públicos, de los que cada vez más personas obtienen dinero durante períodos de tiempo más largos. Al mismo tiempo, los avances tecnológicos están reduciendo la proporción de los ingresos laborales en el producto interior bruto.

Dado que la mayoría de los sistemas de reparto de Europa se diseñaron cuando la demografía era completamente diferente, deben ajustarse para reflejar la realidad actual. Aceptamos esto en otros ámbitos, como la educación, donde rezonificamos los distritos escolares y recortamos la construcción de nuevas escuelas para reflejar el menor número de niños en nuestros barrios. Pero cualquier debate sobre el ajuste de la edad de jubilación se encuentra con miles de manifestantes furiosos que llenan las calles de París, Madrid o Bruselas.

En Francia, también es importante poner la reforma en perspectiva: se propuso aumentar la edad de jubilación en dos años, hasta los 64. Dinamarca ajusta su edad de jubilación cada cinco años en función de la esperanza de vida, y a principios de año aprobó su aumento hasta los 70 años en 2040, desde los 67 actuales.

Las reformas de las pensiones siguen fracasando porque la política se impone a la economía. Las transiciones demográficas son predecibles, sus costes son cuantificables y ya existen las herramientas políticas necesarias para abordar sus consecuencias. Pero las reformas fracasan cuando chocan con los incentivos electorales y la desconfianza de la ciudadanía.

¿Cómo superar estos problemas? En lugar de centrarnos en un solo aspecto, como la edad de jubilación, proponemos un enfoque multidimensional que aborde tanto los gastos como las cotizaciones y compense a quienes se ven inicialmente afectados por las reformas. España nos ha servido como estudio de caso, pero las lecciones son válidas para muchos países europeos, entre ellos Francia.

Ajustes automáticos y compensaciones puntuales

Parte de la solución consiste en incorporar nuevos mecanismos de ajuste automático, o normas que adapten las pensiones a las realidades económicas y demográficas cambiantes. Estos mecanismos hacen que los sistemas de pensiones sean más predecibles y creíbles, y reducen su dependencia de una serie de reformas ad hoc que plantean dificultades políticas.

También proponemos compensar a los trabajadores y jubilados que soportan la mayor parte de la reducción de las pensiones. Esto se haría mediante una transferencia única de activos líquidos del Gobierno a los hogares.

La desventaja de esta política es que los Gobiernos tendrían que financiar estos pagos, muy probablemente mediante la emisión de nueva deuda pública. Pero como hemos visto muchas veces, las reformas que se impulsan sin ningún intento de compensar a los que salen perdiendo suelen revertirse. Los votantes de más edad que tienen la vista puesta en la jubilación –y cada día son más– bloquearán cualquier intento de recortar sus prestaciones a menos que comprendan que se les compensará por sus pérdidas.




Leer más:
España y la reforma de su sistema de pensiones: una tirita pequeña para una herida enorme


Hacer viable la reforma de las pensiones

Para que las reformas de las pensiones funcionen realmente, deben basarse en cinco elementos:

  1. Introducir un factor de sostenibilidad que ajuste el importe de las pensiones iniciales a la esperanza de vida de la cohorte de trabajadores que se jubilan. En la práctica, esto significa que las personas que se jubilan más jóvenes recibirán una pensión más baja, ya que es probable que reciban pagos durante más años. Esto crea un incentivo para que los trabajadores prolonguen su vida laboral.

  2. Introducir una norma de ajuste automático que actualice los derechos de pensión y las pensiones para garantizar la sostenibilidad financiera del sistema. En la actualidad, muchos sistemas actualizan las pensiones utilizando el índice de precios al consumo. Esto no es sostenible, ya que reduce la tasa de sustitución de la pensión, es decir, la relación entre el salario previo a la jubilación y los ingresos por pensión. Esto es especialmente cierto en un entorno de crecimiento bajo o incluso nulo de la productividad laboral (como es el caso de España).

  3. Calcular las pensiones utilizando las cotizaciones realizadas durante toda la vida laboral de los trabajadores que se jubilan, en lugar de los últimos 25 años o alguna otra medida reducida. No tener en cuenta los primeros años trabajados tiende a beneficiar a los que más ganan y a infradotar el sistema en su conjunto.

  4. Eliminar los límites máximos de las cotizaciones a la seguridad social, pero mantener las pensiones máximas, de modo que los que más ganan paguen más al sistema sin recibir a cambio pensiones más altas.

  5. Ofrecer una compensación única a los trabajadores y jubilados que salgan perdiendo con estas reformas. Estas compensaciones pueden financiarse con deuda pública. Este componente transitorio facilita una transición justa y evita el rechazo social que a menudo provoca el fracaso de las reformas de las pensiones.

En conjunto, estas medidas no solo mejoran la sostenibilidad financiera de los sistemas de pensiones al reducir los gastos futuros en pensiones, sino que también fomentan el ahorro privado y promueven una vida laboral más larga. Si las reformas se anuncian con suficiente antelación, el coste de la transición puede ser menor, ya que los hogares tienen más margen para ajustar su consumo, sus ahorros y sus opciones de jubilación.

Esto no significa que las reformas de las pensiones no vayan a generar controversia. Si se adoptaran estas medidas, los gobiernos tendrían que explicarlas claramente y anticiparse a la reacción negativa de la opinión pública. También tendrían que dejar claro que, sin reformas, será inevitable un aumento sustancial de los impuestos.

Sin embargo, la alternativa es peor. Según nuestros cálculos, España tendría que aumentar su impuesto sobre el valor añadido medio en 9 puntos porcentuales, del 16 % al 25 %, para recaudar ingresos suficientes para mantener el sistema actual de forma indefinida. Al retrasar las decisiones impopulares sobre las pensiones, los políticos se están preparando para subidas de impuestos aún más impopulares en el futuro.

The Conversation

Javier Díaz Giménez es titular de la Cátedra Cobas Asset Management de Ahorro y Pensiones en la Escuela de Negocios IESE.

Julián Díaz Saavedra ha recibido apoyo financiero de la Cátedra Cobas Asset Management sobre Ahorro y Pensiones de la Escuela de Negocios IESE.

ref. Por qué los países europeos no tienen más remedio que aumentar la edad de jubilación: el caso de España – https://theconversation.com/por-que-los-paises-europeos-no-tienen-mas-remedio-que-aumentar-la-edad-de-jubilacion-el-caso-de-espana-269726

Si ha decidido practicar ‘running’, lea antes esto

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Gina Paola Velasco Orjuela, Profesora de Fisioterapia, Universidad de La Sabana

oatawa/Shutterstock

El auge de la actividad de correr, también conocida como running, ha traído consigo una oleada de información en redes sociales y páginas de internet, pero no siempre destaca por su rigor. A continuación, contaremos lo que debe saber antes de comenzar a practicar este deporte según las evidencias encontradas por los expertos en las ciencias de la salud.

La importancia de la evaluación previa

En primer lugar, es básico someterse a una evaluación funcional que permita conocer factores de riesgo como las lesiones previas y el estado de nuestras capacidades físicas: resistencia cardiorrespiratoria, fuerza muscular, control neuromuscular y flexibilidad. Además, también hay que valorar factores extrínsecos como el equipamiento deportivo y el terreno donde vamos a correr.

Todo lo anterior resulta clave para ir aumentando progresivamente la carga –es decir, la cantidad de estrés físico a la que se somete el cuerpo al hacer un ejercicio determinado– con el fin de prevenir lesiones asociadas específicamente al running.

Pero ¿cuáles son las lesiones más frecuentes?

En primer lugar, los investigadores han intentado calibrar su impacto en las articulaciones de las piernas, principalmente la rodilla. Por ejemplo, una investigación realizada en China detectó modificaciones temporales en la flexión de la rodilla, la rotación del fémur y los desplazamientos entre el fémur y la tibia después de correr una maratón. Estos cambios se vinculan al riesgo de sufrir lesiones como las de ligamento cruzado anterior y el síndrome de la bandeleta iliotibial.

A la vista de estos resultados, parece recomendable que los corredores mantengan una alineación o simetría en la posición de los huesos y articulaciones, así como una progresión adecuada de la carga durante la actividad física.

Una investigación sobre corredores de diferente nivel –desde novatos hasta deportistas de élite– concluye que la tendinopatía del Aquiles, el síndrome de estrés tibial medial, el síndrome de dolor patelofemoral (dolor en la parte delantera de la rodilla y alrededor de la rótula o hueso de la rodilla), la fascitis plantar y los esguinces de tobillo representaron la mayor proporción de nuevas lesiones. otros estudios identifican algunos factores que aumentan el riesgo de sufrir este tipo de problemas en los miembros inferiores, especialmente en mujeres: menos de 5 años de práctica, haber experimentado lesiones en el último año y correr más de 3 veces por semana.

¿Qué pasa con el cartílago?

Por último, han sido bastante estudiadas las potenciales lesiones en el cartílago, tejido que permite el movimiento entre las articulaciones y que se desgasta a lo largo de la vida. Cabe destacar aquí el trabajo de un grupo de investigadores en 2022, que evaluó el estado del cartílago de la rodilla antes y después de correr mediante resonancia magnética. Tras hacer una amplia revisión de la literatura científica, sus conclusiones resaltan que los cambios a corto plazo en su morfología y composición generalmente no persisten.

Eso quiere decir que tanto el cartílago de la rodilla como el del tobillo y el pie en realidad se recuperan del impacto sostenido durante el running, sea en una sola carrera o en un programa de entrenamiento prolongado. En otras palabras, correr no genera lesiones en el cartílago de la rodilla en personas aparentemente sanas, aunque los investigadores señalan la importancia de investigar más para comprender su efecto en personas con osteoartritis.

Hoja de ruta para prevenir lesiones

La fisioterapia ha mostrado que, a partir de la evaluación mencionada al principio del artículo, se pueden desarrollar planes personalizados para evitar lesiones que deben tener en cuenta los siguientes puntos generales:

  • Realizar una adecuada progresión del entrenamiento.

  • Desarrollar apropiadamente la técnica de carrera.

  • Usar equipamiento según las necesidades individuales del deportista.

  • Enfocar el entrenamiento a mejorar la alineación corporal y funcionalidad durante la ejecución de la carrera

  • Diseñar una planificación apropiada de la recuperación, como explicaremos con detalle más adelante.

Concretamente, diferentes investigaciones respaldan el foot core training como una estrategia fundamental para prevenir lesiones en corredores. Se trata de entrenar de forma específica la funcionalidad de los músculos intrínsecos del pie, tejidos encargados de estabilizar los huesos que conforman los arcos del pie y que son esenciales para dar soporte a la postura, distribuir fuerzas y generar propulsión. La debilidad de dichos músculos se asocia con fascitis plantar, pie plano y diversas disfunciones en pies y rodillas, muy comunes en corredores.

También se aconseja el entrenamiento de la fascia, la red continua de tejido conectivo que envuelve y conecta todas las estructuras del cuerpo, incluyendo músculos, huesos, órganos y nervios. Estos ejercicios, que potencian la remodelación del colágeno y tienen en cuenta la anatomía fascial, incluyen ejercicios de flexibilidad, hidratación de la fascia, movilidad y refinamiento sensorial. El objetivo es mejorar la integración sensorio-motriz del deportista.

El éxito de la siguiente carrera se encuentra en el descanso posterior

Además, la ciencia recomienda, tanto a atletas profesionales como aficionados, priorizar la planificación de la recuperación. De esa manera, los sistemas corporales pueden responder adecuadamente a los procesos de fatiga desencadenados por la práctica deportiva.

En este aspecto, la National Strength and Conditioning Association estadounidense propone estrategias organizadas en forma de una pirámide en cuya base encontramos el sueño, el descanso, la nutrición y la hidratación. En la parte central se sitúan actividades de recuperación activa a través del ejercicio de fuerza, la capacidad aeróbica y la flexibilidad, así como el ya mencionado entrenamiento del sistema fascial. Igualmente se recomiendan métodos como la inmersión en agua o la presoterapia, tratamiento terapéutico que usa la presión del aire para estimular el sistema linfático y circulatorio, mejorando la circulación sanguínea y reduciendo la retención de líquidos.

En cualquier caso, para que todas estas técnicas avaladas por la evidencia científica resulten efectivas, es necesaria la orientación personalizada de un fisioterapeuta.

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Gina Paola Velasco Orjuela no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Si ha decidido practicar ‘running’, lea antes esto – https://theconversation.com/si-ha-decidido-practicar-running-lea-antes-esto-264429

El Mundial 2026 ya tiene un campeón en el mercado de bebidas: el tequila

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Juan Martín Flores Almendárez, PTC Asociado "B"; Especialista en Capital Humano e integrante del CA en Gestión, Innovación Educativa y Tecnología, Universidad de Guadalajara

Igor Normann/Shuttesrtock

En unos meses se levantará el telón para el Mundial de Fútbol 2026. A partir del 11 de junio del próximo año, México estará en el foco de la atención global. La preparación no se limita a estadios o logística turística. Incluye también la proyección cultural de un símbolo nacional: el tequila.

En la antesala de la fiebre mundialista, el tequila encuentra su vitrina más poderosa. La afluencia de aficionados internacionales representa un torrente de nuevas oportunidades comerciales que las casas tequileras y los territorios implicados están listos para capitalizar.

La cadena de valor del tequila

Detrás del brillo de cada botella y la suavidad de cada trago, late un poderoso motor económico que impulsa a miles de familias. La cadena de valor del tequila es una red de empleos vibrante y diversificada.

Desde el campesino que mima el agave durante años, el jimador que prepara artesanalmente la materia prima, el operador que transforma la piña en mosto, el maestro tequilero que vela por la calidad del añejamiento, el diseñador que viste la botella y el promotor turístico que atrae al viajero: todos son eslabones esenciales.

Originado en Jalisco y elaborado por manos locales, el tequila representa una construcción histórica y social. Encierra técnicas autóctonas, procesos industriales, prácticas agrícolas especializadas y un vínculo identitario. Podría decirse que es un referente cultural antes que una bebida.

Con la llegada masiva de visitantes internacionales, el tequila será parte esencial de la experiencia turística. Su presencia en restaurantes, bares y espacios festivos lo situará como mediador social. Acompañará celebraciones y encuentros entre aficionados internacionales y locales.

Un patrimonio con reconocimiento global

El tequila se asocia al agave, una planta suculenta o crasa, cuyos órganos están especializados en el almacenamiento de agua. Concretamente, se elabora a partir del agave tequilana weber azul, que le otorga su distinción como denominación de origen, en relación a su variedad y zona geográfica de cultivo.

Campos de cultivo de agave.
Campos de cultivo de agave.
Jesus Cervantes/Shutterstock

Tanto el paisaje agavero como las antiguas instalaciones industriales relacionadas con su producción fueron reconocidas como Patrimonio Mundial por la UNESCO en 2006, tal como explica el Consejo Regulador del Tequila. Esta distinción subraya el valor cultural de las prácticas agrícolas, los procesos de destilación y la organización comunitaria involucrada.

La figura del jimador se ha convertido en un símbolo de continuidad cultural y transmisión intergeneracional de conocimiento. El tequila opera así como un marcador identitario que articula memoria histórica, ritualidad social y representación nacional.

El mercado global impulsa su visibilidad. Internacionalmente, la Denominación de Origen Tequila (DOT) es reconocida en 55 países, incluidos los de la Unión Europea. Los segmentos premium muestran crecimiento consistente en volumen y valor. Este posicionamiento responde a estrategias internacionales de marca y presencia en eventos de alto impacto.

La industria participa como patrocinador clave en eventos de alto perfil. Demuestra así su alcance global al asegurar alianzas estratégicas con la NBA, el US Open y festivales como Coachella.

Son muchos los artistas y deportistas, como LeBron James, Serena Williams o George Clooney, que han incursionado en el mundo del tequila creando y abanderando sus propias marcas.

También logra presencia en carreras de Fórmula 1 y giras musicales internacionales. El Mundial 2026 fortalecerá aún más este alcance.

Transformación en la coctelería contemporánea

En México se conserva el consumo en “caballito”. Ello equivale a tomarlo de manera directa en un pequeño vaso tequilero, por lo general con 60 mililitros de capacidad. Esta práctica resalta el sabor y el origen. Representa respeto hacia la materia prima.

Desde la antropología del consumo, el acto de beber tequila –particularmente en su forma tradicional– se interpreta como una forma de reafirmación cultural y pertenencia.

Sin embargo, el tequila se incorpora también a la alta coctelería internacional. Bármanes como Phil Ward o Julio Bermejo, de reconocimiento global, han creado preparaciones innovadoras.

Estas propuestas lo posicionan como un ingrediente versátil en cartas especializadas de Tokio, Londres y Nueva York. La margarita y el Tequila Sunrise mantienen vigencia, pero hoy conviven con nuevas combinaciones.

Esto refleja adaptación cultural y apertura a nuevas audiencias. También evidencia la capacidad del tequila para renovar su significado.

Desafíos ambientales y de salud pública

En la parte negativa, el crecimiento acelerado del consumo internacional ha impulsado la expansión de monocultivos de agave en zonas productoras de Jalisco y Los Altos.

Esta expansión ha generado problemas ambientales significativos, tales como pérdida de biodiversidad, erosión del suelo y aumento de plagas debido a la reducción de variabilidad genética.

La uniformidad genética limita la resiliencia ecológica del cultivo. Este modelo requiere supervisión para garantizar sostenibilidad futura.

A ello se suma el desafío del consumo excesivo. La Organización Panamericana de la Salud advierte que el abuso de bebidas alcohólicas está asociado al incremento de enfermedades hepáticas, cardiovasculares y neurológicas.

Por tanto, al integrarse en espacios festivos globales, el tequila requiere estrategias de consumo responsable que acompañen a la promoción cultural y comercial.

Entre identidad y responsabilidad

El tequila es portador de historia, paisaje y cultura. Representa comunidad, memoria y celebración compartida. Pero su proyección global exige responsabilidad estructural.

En su camino hacia el dominio global, esta bebida debe navegar la tensión entre el respeto por su legado biocultural y la necesidad urgente de mitigar su huella ambiental, adoptando modelos de producción que garanticen la viabilidad ecológica de su materia prima y protejan la salud pública.

El reto consiste en equilibrar crecimiento económico, preservación biocultural y salud pública.

Brindar con un caballito, en este contexto, implica reconocer el valor simbólico del acto. Es compartir una identidad que continúa transformándose. Es afirmar una presencia cultural que dialoga con el mundo.

The Conversation

Juan Martín Flores Almendárez no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. El Mundial 2026 ya tiene un campeón en el mercado de bebidas: el tequila – https://theconversation.com/el-mundial-2026-ya-tiene-un-campeon-en-el-mercado-de-bebidas-el-tequila-269159

¿Qué pasa con la igualdad en el contexto digital?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Milagros Sáinz Ibáñez, Investigadora y directora del grupo de investigación de género y TIC del IN3, UOC – Universitat Oberta de Catalunya

Ilustradora: Nadia Hafid.

Durante los últimos años, las redes sociales se han convertido en una herramienta de socialización básica para los jóvenes. ¿Quién se iba a imaginar, años atrás, la relevancia y el papel que estas plataformas digitales iban a tener en la vida de las personas, si cabe más intenso entre niños y adolescentes? Los móviles y sus aplicaciones se empiezan a usar a edades cada vez más tempranas. Nueve de cada diez adolescentes españoles se conectan varias veces al día a internet o están permanentemente conectados.

Con este papel tan importante en la socialización y las relaciones personales de las nuevas generaciones, ¿afecta el uso de redes sociales a la brecha de género? Y si lo hace, ¿en qué sentido?

Por un lado, las redes sociales se han convertido en una herramienta de empoderamiento de las mujeres, sobre todo de las más jóvenes. Han servido de altavoz para aglutinar sororidad y esfuerzos para denunciar públicamente casos de abusos, discriminación, y violencia contra las mujeres en todas sus dimensiones. Movimientos como el #Mee too, #yo si te creo o #ni una más han nacido y crecido en las redes sociales.

Las redes también han servido para fomentar la colaboración entre mujeres en asuntos como la fertilidad o el síndrome de la impostora, con la creación de múltiples recursos destinados a superar situaciones de discriminación o enfrentarse a la inseguridad de las redes.

Diferencias de género en el uso e impacto de las redes sociales

Niños, niñas y adolescentes no usan las mismas redes sociales ni de la misma manera. Por ejemplo, entre los usuarios españoles de 11 o 12 años de Whatsapp, Twitch, Youtube o Instagram, se ha observado que los niños seguían más publicaciones relacionadas con los deportes o los videojuegos y las niñas los contenidos de música, moda, salud, belleza, política y personas famosas. Las niñas, además, informaban seguir a más familiares en las redes sociales que los niños.

Los estudios sugieren que los chicos adolescentes usan más Youtube y las chicas Tik Tok o Instagram. Usar más Tik Tok o Instagram, y preferir contenidos sobre moda, salud, famosos o belleza, tiene un impacto en la presión estética que sufren especialmente las chicas.

Para ellas, las redes sociales se convierten a menudo en un escaparate donde se destaca la apariencia física, se idealiza la imagen corporal y se persigue la validación social. Una mayoría de usuarios (algunos de ellos influencers a los que siguen miles de personas) intercambian imágenes casi siempre atractivas sobre diferentes ámbitos de su vida personal y profesional.

Esta excesiva importancia de la imagen corporal, y la cosificación y sexualización del cuerpo de las mujeres que implica, hacen a las chicas especialmente vulnerables a determinados problemas de salud mental. Por ejemplo, el uso de Instagram destaca en algunos estudios por su relación con la insatisfacción corporal, la promoción de la delgadez y la comparación social. Otras investigaciones relacionan el uso de Facebook con una baja autoestima y cambios en la conducta alimentaria.




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Una inteligencia artificial sexista

Más allá de las redes sociales, hay otros ámbitos donde la tecnología, si no tenemos cuidado, puede acabar acentuando determinados estereotipos y con ellos, la desigualdad. Por ejemplo, el ámbito de la inteligencia artificial. Cada vez es más frecuente el uso de las herramientas de inteligencia artificial generativa para diseñar influencers.

Si observamos con detenimiento los atributos asociados a su aspecto físico y psicológico podremos observar este tipo de influencers (utilizados en muchas ocasiones con fines de marketing y publicidad), al igual que ocurre en el caso de los influencers de carne y hueso, replican y exageran las características físicas, psicológicas y los roles de las mujeres y de los hombres que representan. Aitana López, Shudu Gram, Alex, o Kyra son ejemplos de algunos de los influencers creados con herramientas de IA.

Los datos de los que se alimentan estas herramientas para la creación de imágenes y contenidos contienen numerosos sesgos de género, y por lo tanto, en el diseño y producción de nuevas tecnologías digitales se sigue adoptando una visión tradicional de los roles y estereotipos asociados a hombres y mujeres.

Sin embargo, a pesar de la importancia que tienen las redes sociales y la inteligencia artificial como potenciales propagadores de los sesgos y estereotipos de género, apenas existen estudios sobre el tema. ¿Qué atributos se toman como referencia para definir la apariencia física, la personalidad, las actitudes o el comportamiento que estos influencers muestran al público, y por qué?

Ciberacoso y ‘grooming’, sobre todo en chicas

Un riesgo del uso de redes sociales a edades tempranas es el de ser contactado o contactar con desconocidos, algo que 1 de cada 3 adolescentes hacen. Existen numerosas evidencias que señalan que las chicas reciben más mensajes no solicitados y viven más experiencias de acoso y abuso que sus compañeros.

Por ejemplo, según un estudio del Instituto de las Mujeres sobre acoso en las redes (2022), el 80 % de las mujeres ha sufrido alguna situación de acoso en las redes sociales. La mitad de las situaciones de acoso en las redes están relacionadas con el establecimiento (o intento de establecimiento) de una relación íntima. Además, en la mayoría de las ocasiones estas experiencias de acoso eran propiciadas por personas desconocidas.




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El surgimiento de la machosfera

Es chocante que el empoderamiento de las mujeres en las redes y, por ende, en diferentes ámbitos de la vida haya propiciado a su vez el impulso de un movimiento reaccionario, misógino y antifeminista, que se conoce como la machosfera (manosfera en inglés).

La machosfera ha sido definida como el conjunto de espacios virtuales que dan cabida a una multitud de movimientos basados en el fomento de una masculinidad tóxica centrada en la propagación de discursos misóginos y antifeministas. Se caracterizan por fomentar la propagación de bulos y la desinformación sobre la igualdad de género y la situación de las mujeres. Además, reivindican la vuelta a valores masculinos tradicionales con argumentos que niegan la violencia contra las mujeres, afirmando incluso que es un invento ideológico.

Entre los chicos adolescentes, la tendencia a creer que la violencia de género es un invento ideológico o a banalizarla ha estado aumentando en los últimos años, como podemos observar comparando resultados del Barómetro Juventud y Género: en 2019, el 11,9 % estaban de acuerdo con la frase de que la violencia de género es un invento ideológico; en 2021 esta cifra subió hasta el 20 %; y en 2023, al 23 %.Muchos jóvenes (chicos mayoritariamente) encuentran cobijo y comprensión en este tipo de movimientos, muy presentes en las redes, donde se fomenta una visión distorsionada y tóxica de las relaciones entre hombres y mujeres.




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A esto se añade la falta de conocimiento sobre qué constituye un delito de odio o cómo gestionarlo: el 43 % de los jóvenes de ambos sexos no cree o no está seguro de que mandar mensajes de odio sea delito (casi el 50 % de los chicos frente al 37 % de las chicas), y 1 de cada 4 adolescentes afirmaba que no sabría dónde denunciar un caso de violencia online.

Videojuegos, un mundo hostil para las mujeres

En torno al 47 % de las personas que juegan a videojuegos son mujeres. Sin embargo, muchas de ellas reciben continuos insultos y descalificaciones por parte de algunos hombres también jugadores.

Por este motivo, algunas deciden ocultar su identidad femenina para evitar este tipo de situaciones. Además, son recurrentes las situaciones de acoso en redes sociales que sufren las pocas mujeres que producen y diseñan videojuegos.

La pornografía y la igualdad de género

En los últimos años preocupa especialmente el acceso de los jóvenes desde edades muy tempranas a la pornografía, especialmente por parte de los chicos. Esto tiene un efecto importante en cómo perciben las relaciones sexuales y afectivas, pues la mayoría de vídeos y contenidos a los que acceden ofrecen una imagen distorsionada de las mujeres, de las relaciones y del papel que juegan las mujeres en ellas.

Estudios recientes señalan la influencia que el consumo de este tipo de contenidos tiene en las relaciones de pareja durante la adolescencia, pues en muchos casos algunos adolescentes (sobre todo chicos) tienen muy interiorizado lo que han visualizado y exigen a sus parejas reproducir lo que han visto en el material pornográfico al que han tenido acceso.

Las evidencias que hemos recabado confirman la necesidad de trabajar con niños, niñas y adolescentes para fomentar entre ellos un uso crítico, responsable y ético de las herramientas digitales, especialmente de las redes sociales. Existen algunos ejemplos sobre el mal uso de estas herramientas con fines sexistas que no se deberían producir. Pero también es importante trabajar con las familias, el profesorado y especialistas en educación para formarse y promover un uso ético de las redes sociales.


La versión original de este artículo se ha publicado en la Revista Telos, de Fundación Telefónica.

The Conversation

Milagros Sáinz Ibáñez no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. ¿Qué pasa con la igualdad en el contexto digital? – https://theconversation.com/que-pasa-con-la-igualdad-en-el-contexto-digital-269252