La contribution de Henri de Saint-Simon à l’indépendance des États-Unis et à la libération de la France de ses « blocages »

Source: The Conversation – in French – By Patrick Gilormini, Economie & Management, ESDES – UCLy (Lyon Catholic University)

« Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon », gravure de Gottfried Engelmann d’après un portrait dessiné en 1825, quelques instants après la mort du philosophe. Godefroy Engelmann/Wikimedia Commons

Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825), pionnier du libéralisme et de la pensée industrielle, a marqué l’histoire des idées en France en posant les bases de la doctrine positiviste et en fondant l’école du saint-simonisme. Il prit les armes lors de la guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1783) au sein de l’alliance franco-américaine et contribua à la victoire contre les Britanniques lors de la bataille de Yorktown. Ce texte revient sur ses expéditions en Amérique et leur influence sur la conception de son projet politique à son retour en France en 1783.


En 2026, les États-Unis commémoreront le 250e anniversaire de leur Déclaration d’indépendance. Un recueil des récits témoignant des jalons de cette histoire est déjà en cours.

La société de Cincinnati de France, fondée en 1784, perpétue à ce jour le souvenir des circonstances qui ont abouti à l’indépendance des États-Unis et de la fraternité d’armes qui unit officiers américains et français au cours des combats qu’ils menèrent ensemble. Gageons qu’elle pourra participer à cette commémoration alors que cette année 2025 marque le 200e anniversaire de la mort de Henri Saint-Simon.

En effet, le socialiste utopiste Henri Saint-Simon prit part sur mer, sous le commandement de l’amiral de Grasse, au succès décisif du corps de 1 000 hommes envoyé par le comte de Rochambeau (1725-1807) à Washington pour appuyer La Fayette et les troupes américaines envoyées en Virginie. Arrivés dans la baie de Chesapeake le 31 août 1781, les Français établissaient le blocus des rivières York et James, débarquaient puis appareillaient pour engager la bataille le 5 septembre et chasser les Anglais.

En pleine guerre des tarifs douaniers avec les États-Unis de Donald Trump, alors que des doutes persistent sur la solidité de l’alliance transatlantique, et en pleine crise budgétaire dans une France qui doute des vertus de la démocratie, il nous semble éclairant de rappeler dans quelle perspective le jeune Henri Saint-Simon apporta sa contribution à l’indépendance américaine et à l’économie politique française.

Saint-Simon s’écriant « Rochambeau me voilà ! »

Né en 1760, Henri Saint-Simon était un jeune homme au moment où éclata la révolution américaine en 1775 qui fut un conflit armé qui dura huit longues années.

Elle constitua également une guerre civile entre sujets britanniques et américains, ainsi qu’une rébellion contre les autorités coloniales, et une insurrection contre le roi d’Angleterre (George III) et le régime monarchique. Elle fut la première guerre de « libération nationale » de l’histoire moderne. Pour Saint-Simon, le monde marche vers un idéal d’égalité et de liberté, emporté par le plus généreux des rêves : le règne de la raison gouvernant un monde selon la justice.

S’il a le goût d’observer et la passion de savoir, Henri Saint-Simon aime plus encore agir. Saint-Simon avait commencé sa vie professionnelle comme officier dans l’armée. En 1777, son père lui a obtenu une sous-lieutenance au régiment de Touraine ; il devint deux ans plus tard capitaine dans le corps de cavalerie de ce régiment. Trois ans après la proclamation de l’indépendance des treize colonies insurgées (Massachusetts, New Hampshire, Connecticut, Rhode Island, New York, New Jersey, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Sud, Caroline du Nord et Géorgie), il part pour l’Amérique en 1779 pour servir sous les ordres de M. de Bouillé, gouverneur des îles du Vent, et sous ceux de Washington : « Je suis parti de France pour l’Amérique, à dix-huit ans ; j’ai combattu pendant cinq ans pour la liberté des Américains, et je suis revenu dans ma patrie dès l’instant que leur indépendance a été reconnue par l’Angleterre », écrira-t-il.

John Trumbull, « La reddition de Lord Cornwallis » (1820). Rotonde du Capitole. Washington D.C.
Wikimedia

La bataille de Yorktown, qui se déroule du 28 septembre au 19 octobre 1781, marque un tournant et signe la défaite de la Grande-Bretagne. Elle opposa les insurgés américains et leurs alliés français commandés par le comte de Rochambeau aux Britanniques commandés par Lord Cornwallis. Saint-Simon écrira un état détaillé décrivant « les troupes anglaises faites prisonnières à York en Virginie, le 19 octobre 1781 » dont le total s’élevait selon lui à 4550 prisonniers.

Après cette bataille, le régiment de Saint-Simon retournera à Fort Royal en Martinique (aujourd’hui Fort-de-France) avant de poursuivre sa navigation à Saint-Christophe puis à Basse-Terre en Guadeloupe et aux Saintes. Saint-Simon rentre en France en 1783 après le traité de Versailles du 3 septembre qui consacra l’indépendance des États-Unis. Quatre années leur seront encore nécessaires pour élaborer une Constitution et créer une véritable fédération. La France prend ainsi sa revanche sur l’Angleterre qui vingt ans plus tôt lui avait enlevé le Canada.

Avant de regagner la France, Henri Saint-Simon s’est rendu au Mexique pour présenter au vice-roi, administrateur colonial de la Nouvelle-Espagne, un projet de canal entre l’Atlantique et le Pacifique qui fut « froidement accueilli ». Ce projet préfigura l’implication de ses disciples dans la création de réseaux facilitant les flux de marchandises, de personnes, de capitaux et de connaissances tels que le canal de Suez. Saint-Simon quittera officiellement l’armée en mars 1790.

Les enseignements que Saint-Simon retint de son aventure américaine

Saint-Simon reviendra en France avec un dégoût pour le métier des armes qui le gagna pleinement quand il vit approcher la paix. Sa vocation est faite : il s’agit d’étudier la marche de l’esprit humain, pour travailler ensuite au perfectionnement de la civilisation. C’est ainsi que son projet scientifique contribuera à la création de la sociologie positiviste d’Auguste Comte, qui fut son secrétaire.

« En combattant pour l’indépendance de l’Amérique (il y a plus de quarante ans), j’ai conçu le projet de faire sentir aux Européens qu’ils mettaient la charrue avant les bœufs en faisant gouverner les producteurs par les consommateurs. Depuis ma vie entière est consacrée à ce projet… », se remémorera-t-il dans les années 1820.

Il s’inscrit ainsi au côté de son contemporain et maître Jean Baptiste Say dans une politique de l’offre qui pose le principe selon lequel « l’offre crée sa propre demande ». On retrouvera ces orientations dans les années 1980 avec le thatchérisme et les reaganomics, et aujourd’hui en France dans la politique économique des gouvernements successifs du président Emmanuel Macron : réductions fiscales considérables accordées aux grandes entreprises, lancement d’un programme de réindustrialisation notamment dans l’armement financé par l’endettement, déréglementation de l’activité économique…

Pour Henri Saint-Simon, la Révolution américaine signifia le commencement d’une nouvelle ère politique qui causera de grands changements dans l’ordre social en Europe. Il remarque avant tout que l’Amérique est un pays de tolérance puisqu’aucune religion n’y était dominante ni protégée d’une manière particulière ; qu’il n’y existe aucun corps privilégié, point de noblesse, nul reste de féodalité et que la nation n’est pas divisée en castes ; qu’aucune famille n’est en possession depuis plusieurs générations des principaux emplois publics et qu’aucun citoyen ne peut avoir de droit exclusif à gouverner l’État ; que le caractère dominant de la nation américaine est pacifique, industrieux et économe.

Cela permet à la jeune nation américaine d’établir un régime plus libéral et plus démocratique que celui des peuples européens encore marqués par l’esprit militaire. Pour Saint-Simon, le peuple français de 1789 était loin d’être capable de fonder un pareil ordre social :

« Le plus grand homme d’État, en Europe, celui du moins qui passe pour le plus habile, qu’on estime, qu’on avance, qu’on élève le plus c’est toujours celui qui trouve un moyen d’augmenter les revenus de l’impôt sans trop faire crier les imposés. Je sentis qu’en Amérique, le plus grand homme d’État serait celui qui trouverait le moyen de diminuer le plus possible les charges du peuple sans faire souffrir le service public. Le peuple ou les gouvernés de l’Ancien Monde se sont soumis à l’opinion qu’il fallait, pour le bien général, que les fonctionnaires fussent chèrement payés, de gros salaires étant supposés nécessaires pour la représentation. Je sentis que les Américains penseraient tout autrement, et que les fonctionnaires publics auraient d’autant plus de part à leur estime qu’ils étaleraient moins de luxe, qu’ils seraient d’un abord plus facile et plus simple dans leurs mœurs. »

À partir de cette expérience se dessinent déjà les principaux traits de ce que sera la doctrine de Saint-Simon et de ses héritiers jusqu’au Second Empire : le respect à la production et aux producteurs est infiniment plus fécond que le respect à la propriété et aux propriétaires ; le gouvernement nuit toujours à l’industrie quand il se mêle de ses affaires et qu’il nuit même dans le cas où il fait des efforts pour l’encourager ; les producteurs de choses utiles sont les seuls qui doivent concourir à sa marche et qu’étant les seuls qui paient réellement l’impôt ils sont les seuls qui aient de droit de voter ; les guerres, quel qu’en soit l’objet, nuisent à toute l’espèce humaine et nuisent même aux peuples qui restent vainqueurs ; le désir d’exercer un monopole est un désir mal conçu dans la mesure où ce monopole ne peut être acquis et maintenu que par la force ; l’instruction doit fortifier dans les esprits les idées qui tendent à augmenter la production et à respecter la production d’autrui ; et que toute l’espèce humaine ayant des buts communs, chaque homme doit se considérer dans les rapports sociaux comme engagé dans une compagnie de travailleurs.

C’est donc dans son expérience américaine qu’il conçoit son projet politique centré sur l’industrie. « La politique est pour me résumer en deux mots, la science de la production, c’est-à-dire la science qui a pour objet l’ordre des choses le plus favorable à tous les genres de production… Elle devient une science positive. »

Ce projet politique saint-simonien est favorable au libre-échange, comme en témoigna la signature d’un traité de libre-échange entre la France et le Royaume-Uni en 1860. Un aspect du libéralisme que les « MAGAnomics » ont oublié…

The Conversation

Patrick Gilormini est membre de la CFDT.

ref. La contribution de Henri de Saint-Simon à l’indépendance des États-Unis et à la libération de la France de ses « blocages » – https://theconversation.com/la-contribution-de-henri-de-saint-simon-a-lindependance-des-etats-unis-et-a-la-liberation-de-la-france-de-ses-blocages-265649

La diplomatie d’affaires, d’hier à aujourd’hui

Source: The Conversation – in French – By Frédéric Martineau, Doctorant en Diplomatie des affaires, Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS)

_Le doge Marino Grimani reçoit les cadeaux des ambassadeurs perses en 1603_, de Gabriele Caliari, 1603-1604, huile sur toile, 367 x 527 cm, Salle des quatre portes, Palais Ducal de Venise (Italie) . Fondazione Musei Civici di Venezia

L’entreprise est une diplomate comme les autres, ou presque. Depuis l’âge du bronze, les échanges commerciaux ont été intrinsèquement liés aux relations interétatiques, les marchands pouvant parfois réussir là où les dirigeants politiques échouaient. Pour autant, le commerce n’est pas automatiquement synonyme de paix, bien des conflits ayant été déclenchés par des différends de nature économique…


Les sociétés civiles attendent aujourd’hui un engagement croissant des entreprises, perçues comme des acteurs capables de suppléer la puissance publique dans les transformations sociales, économiques et environnementales. En France, le baromètre Edelman 2025 révèle ainsi un degré de confiance plus élevé envers les entreprises qu’envers le gouvernement. Face à la baisse de l’efficacité de la diplomatie institutionnelle – un phénomène qui s’explique par des moyens réduits, des réseaux d’influence affaiblis, des intérêts divergents et des expertises dispersées –, les entreprises ont progressivement développé leurs propres solutions de gestion des risques géopolitiques et géoéconomiques. Car les marchés ne fonctionnent pas en autarcie, mais dans un contexte social, politique et culturel spécifique.

D’un domaine réservé à la puissance publique, la diplomatie est devenue un terrain stratégique pour le secteur privé. Ce dernier s’est engouffré dans l’espace libéré par la perte plus ou moins volontaire de souveraineté traditionnelle. Cette évolution a conduit à l’émergence du concept de diplomatie des affaires ou d’entreprise : une réponse adaptative des multinationales face à un avenir incertain, un environnement volatil, des risques protéiformes.

Cette diplomatie alternative utilise les moyens et les outils traditionnels pour maintenir des relations positives durables avec toutes les parties prenantes – internes et externes, commerciales et non commerciales. L’entreprise assure ainsi la préservation de sa légitimité et du droit d’opérer dans les pays hôtes, garantissant son développement économique et son rayonnement international. Cependant, les intérêts de la puissance publique restent dominants, et peuvent aller à l’encontre du désir de l’entreprise de maintenir des relations positives avec l’ensemble de ses parties prenantes. L’embargo européen sur une liste de produits et de services russes en est un exemple récent. Les sanctions unilatérales américaines prises contre l’Iran visent aussi les entreprises de son écosytème pétrolier ; certaines sont de nationalité chinoise !

L’implication du secteur privé dans les questions diplomatiques n’est pas nouvelle. Ses contours se dessinent dès que le commerce accompagne l’essor des territoires de l’âge du bronze, autour de 3000 av. J.-C., quand une relative autonomie des institutions marchandes fonctionnait déjà en Mésopotamie et en Égypte.

Le rôle fondateur des échanges commerciaux à l’âge du bronze

Bien que notre connaissance de l’organisation des échanges anciens demeure imparfaite en raison d’une mémoire imprégnée de mythologie et de transmission orale, les marchands, les voyageurs et autres agents mercantiles jouèrent un rôle majeur dans l’évolution des sociétés, dépassant la qualité de plénipotentiaire des royaumes, des empires ou des cités-États.

Le début du commerce international coïncide avec la circulation du cuivre, de l’étain, des textiles en laine et du sel, matières d’importance égale au pétrole et au gaz actuels.

L’épave d’un navire marchand découverte dans le site archéologique sous-marin d’Uluburun (sud de la Turquie) regorgeait de matières premières venues du monde connu : ambre scandinave, épée italienne, sceptre de la mer Noire, étain d’Ibérie ou d’Ouzbékistan. Cette cargaison révèle l’existence, dès la fin de l’âge du bronze, d’un vaste réseau commercial s’étendant de l’Asie centrale à l’Europe. Il était géré par de petites communautés locales indépendantes, pas uniquement soumises au pouvoir politique.

Reconstitution de l’intérieur de l’épave du site d’Uluburun (en actuelle Turquie), datant de l’âge du bronze (1330-1300 avant notre ère). Le navire a coulé au large des côtes de Lycie et contenait, entre autres marchandises, dix tonnes de lingots de cuivre, des lingots d’étain et des jarres de résine et de denrées alimentaires.
Musée d’archéologie sous-marine de Bodrum, Turquie

Des documents de Méditerranée orientale décrivent le négoce comme le fait d’entreprises privées et d’intermédiaires autonomes, de riches marchands dont Sinaranu, connu sous le nom de « tamkaru », constitue un exemple historique marquant. Il était une figure notable d’Ougarit, une ancienne cité-État située dans l’actuelle Syrie à la fin de l’âge du bronze. Le terme « tamkaru » désignait un marchand professionnel impliqué dans le commerce à longue distance.

Ces échanges permirent l’ouverture de nouvelles routes et la construction d’infrastructures (ponts, ports, caravansérails) procurant des revenus aux royaumes traversés. Les archives assyriennes de Kanesh inventorient les coûts engagés pour soutenir ce commerce transitaire. De surcroît, les échanges tissèrent des liens économiques, diplomatiques et sociaux entre territoires éloignés : traités, contrats et alliances sécurisaient un environnement favorable au négoce. Dans l’une des lettres d’Amarna, tablettes en argile d’ordre diplomatique, Burna-Buriyash II, le roi de Babylone, se plaint ainsi à Akhénaton que ses marchands ont été assassinés à Canaan par des sujets du pharaon. Il demande que les coupables soient punis.

Infatigables voyageurs, ces marchands jouaient déjà le rôle de diplomates, d’émissaires ou d’agents de renseignements, comme l’attestent la correspondance royale d’Alasiya ou les mémoires de César.

Impact socioculturel et premières multinationales

Au-delà des richesses matérielles, le commerce international modifia profondément les sociétés. Les marchands favorisèrent les transferts de technologies et de savoir-faire, renforçant la puissance des États qui les soutenaient. Leurs voyages répandaient coutumes et modes de vie qui influençaient l’organisation sociale des pays traversés.

Irad Malkin souligne le rôle des commerçants dans la diffusion du grec archaïque en Méditerranée. Ils participèrent au partage de récits, de la langue et d’une culture matérielle sans coordination gouvernementale. D’autres exemples confortent son travail : la diffusion du bouddhisme le long de la route de la soie, ou les valeurs véhiculées par les marchands hanséatiques plus tard en Europe.

Mais le développement des échanges produisit aussi des effets négatifs : concurrence accrue, jalousies, ambitions géostratégiques menant parfois à la guerre.

Parmi tous les dommages involontaires provoqués par le commerce international, la propagation des maladies a certainement été le plus terrible. La peste noire, causée par la bactérie Yersinia Pestis, aurait été transmise à Constantinople et en Europe depuis la Chine ou l’Inde peu après l’an 500 de notre ère.

Indépendants ou sous influence, les marchands ont dû s’adapter à un environnement social, politique et économique en constante évolution. Pour survivre, ils déployèrent des savoir-faire qui dépassaient la capacité à négocier le meilleur prix ou à maximiser les profits.

Au Moyen Âge, ceux qui voyageaient le long de la route de la soie faisaient montre de diplomatie pour obtenir leur passage en toute sécurité entre les multiples puissances régionales.

Au XVIIe siècle, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales fondée en 1602 par la république des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas illustre l’institutionnalisation précoce de pratiques diplomatiques d’affaires pour atténuer les risques et les incertitudes tout en obtenant des positions avantageuses. Ces émanations de la volonté publique influençaient la promulgation de loi et la création d’organisations commerciales, et finançaient des guerres, en servant l’expansionnisme colonial.

Le développement des premières entreprises transnationales ne peut être évoqué en passant sous silence le commerce triangulaire, un système d’échanges entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Les navires européens embarquaient des marchandises vers l’Afrique où elles étaient échangées contre des captifs africains. Ces derniers étaient ensuite déportés de force vers les plantations des Amériques, où ils produisaient des biens coloniaux (sucre, coton, café, cacao, tabac), exportés vers l’Europe. Ce commerce a été particulièrement actif aux XVIIIe et XIXe siècles, même si l’esclavage existait depuis l’Antiquité. Les sociétés grecques et romaines, les civilisations arabes et asiatiques pratiquaient le commerce et la possession d’esclaves bien avant la traite atlantique.

Progressivement, davantage d’entreprises multinationales contribuèrent à façonner la politique étrangère, même sans autorité officielle déléguée. Bien que le terme « diplomatie » n’apparaisse qu’après la paix de Westphalie signée en 1648, les pratiques en cernaient déjà les contours. Codifié lors du Congrès de Vienne en 1815, il se rapportait principalement aux relations interétatiques et aux mécanismes visant à régler les différends et les conflits. De multiples conventions jusqu’en 1961 continueront de faire évoluer le cadre de l’activité diplomatique.

Ce n’est qu’en 1979 que les universitaires, et notamment Elmer Plischke, commencèrent à considérer que la diplomatie pouvait également s’appliquer aux particuliers et aux entreprises, même si la littérature commerciale aux États-Unis l’évoquait depuis 1950.

Vers une diplomatie d’entreprise moderne

Aujourd’hui, face à la fragmentation géopolitique et aux défis globaux (climat, santé, technologie), les entreprises négocient directement avec les États, participent aux forums internationaux, influencent les normes sectorielles. Cette évolution prolonge une tradition millénaire où commerce et diplomatie se mêlent pour construire les relations internationales.

La diplomatie d’affaires contemporaine hérite ainsi d’une longue histoire : celle de marchands qui, bien avant les diplomates modernes traditionnels, tissaient déjà les liens entre les peuples. Ces derniers n’hésitent plus à rejoindre le monde l’entreprise : Facebook a recruté en 2018 Nick Clegg, ancien vice-premier ministre du Royaume-Uni ; Al Gore, ancien vice-président des États-Unis, a rejoint le conseil d’administration d’Apple ; le Danemark a nommé un ambassadeur voué à l’industrie technologique. Début 2025, Huawei publiait une annonce de recrutement sur le réseau LinkedIn pour un poste de diplomate d’affaires !

The Conversation

Frédéric Martineau est Président de l’amicale des missions polaires et australes (AMAEPF).

ref. La diplomatie d’affaires, d’hier à aujourd’hui – https://theconversation.com/la-diplomatie-daffaires-dhier-a-aujourdhui-266319

Ablation du clitoris dans l’Angleterre victorienne : comment un scandale médical sur le « consentement éclairé », au XIXᵉ siècle, a ouvert un débat toujours actuel

Source: The Conversation – in French – By Véronique Molinari, Professeur en civilisation britannique, Université Grenoble Alpes (UGA)

Détail d’un dessin de Julius Adam (Photo d’illustration).

En Angleterre, au XIXe siècle, le milieu médical fut secoué par un scandale lié à des excisions du clitoris pratiquées par un chirurgien de renom. L’absence de consentement éclairé des patientes fut au cœur des débats, une question qui reste d’actualité concernant la santé des femmes, et au-delà.


En 2008, l’Assemblée mondiale de la santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) adoptait la résolution WHA61.16 sur l’élimination des mutilations génitales féminines (MGF), dans laquelle elle appelait à l’intervention concertée des gouvernements, des organismes internationaux et des organisations non gouvernementales.

Quand parle-t-on de mutilations génitales féminines ?

  • Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les mutilations génitales féminines (MGF) comprennent toutes les interventions qui impliquent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins, qui sont pratiquées pour des raisons non médicales.

État des lieux des mutilations génitales féminines dans le monde

L’OMS estimait à l’époque que 100 à 140 millions de femmes dans le monde avaient été victimes de telles mutilations, le plus souvent pratiquées entre la petite enfance et l’âge de 15 ans. En 2025, elles sont plus de 230 millions à avoir subi des mutilations génitales féminines dans 30 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie et 3 autres millions sont exposées à en subir chaque année. Cette augmentation ne serait pas attribuable à une plus grande fréquence de mutilations génitales féminines mais à l’augmentation de la population dans les pays concernés.

Quatre grandes catégories de mutilations génitales féminines, selon l’OMS :

  • Type 1 : ablation partielle ou totale du gland clitoridien (petite partie externe et visible du clitoris et partie sensible des organes génitaux féminins) et/ou du prépuce/capuchon clitoridien (repli de peau qui entoure le clitoris).
  • Type 2 : ablation partielle ou totale du gland clitoridien et des petites lèvres (replis internes de la vulve), avec ou sans excision des grandes lèvres (replis cutanés externes de la vulve).
  • Type 3 : « infibulation », ou rétrécissement de l’orifice vaginal par recouvrement, en sectionnant et en repositionnant les petites lèvres, ou les grandes lèvres, parfois par suture, avec ou sans ablation du prépuce/capuchon et gland clitoridiens.
  • Type 4 : toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales, consistant par exemple à piquer, à percer, à inciser, à racler ou à cautériser les organes génitaux.

Des cas d’excisions du clitoris au XIXᵉ siècle en Angleterre

La pratique de la « clitoridectomie », à savoir l’excision du clitoris – et parfois des lèvres –, généralement associée aujourd’hui à certaines régions du monde et communautés religieuses et culturelles a, pendant un temps, au cours du XIXᵉ siècle, également été prônée en Europe comme « remède » à la masturbation, à la nymphomanie, à l’hystérie et autres « troubles nerveux » supposés.

Elle est, en Angleterre, associée au nom d’Isaac Baker Brown, chirurgien et obstétricien de renom qui, en publiant un compendium de ses opérations, suscita, en 1866, un scandale majeur au sein de la toute jeune profession de gynécologues et obstétriciens.

Ce scandale, qui illustre l’une des tristes rencontres entre chirurgie et aliénisme ainsi que la peur suscitée par la sexualité féminine à l’époque victorienne, nous donne de façon plus inattendue, l’occasion d’identifier l’une des toutes premières mentions, au sein de la profession médicale britannique, de la notion de « consentement éclairé » (selon la définition de l’article 6 de la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme.

Un scandale associé au nom d’Isaac Baker Brown

Portrait du chirurgien anglais Isaac Baker Brown
Isaac Baker Brown (1811–1873), chirurgien anglais (portrait publié dans le Medical Circular and General Advertiser, Volume 1, 1852, p. 261).

La clitoridectomie, il est important de le souligner au détriment du sensationnalisme, a été, en Grande-Bretagne, essentiellement l’histoire d’un seul homme, Isaac Baker Brown. Alors au sommet de sa carrière, le médecin postule que le remède aux maladies nerveuses de ses patientes consisterait tout simplement à retirer la cause de l’excitation, à savoir le clitoris.

Il se base sur les liens alors établis par certains médecins entre lésions du système nerveux central et excitation des nerfs périphériques (dont le « nerf pudendal ») et, pour ce faire, se réfère notamment aux conférences de Charles Brown Séquart, « Lectures on the Physiology and Pathology of the Central Nervous System », dispensées au Royal College of Surgeons of England.

Entre 1858 et 1866, Isaac Baker Brown pratique 47 clitoridectomies sur des femmes âgées de 21 à 55 ans, qu’il relate en détail dans On the Curability of Certain Forms of Insanity, Epilepsy, and Hysteria in Females. Toutefois, au lieu de renforcer sa notoriété, la publication de cet ouvrage enflamme les esprits et les plumes.

La revue médicale le Lancet ouvre les hostilités en juin 1866 : un confrère, Harry Gage Moore, y dénonce l’opération subie par l’une de ses patientes de 26 ans, sans aucun bénéfice et au prix d’intenses douleurs.

Rapidement, d’autres témoignages affluent :

« Certaines patientes auraient été opérées à leur insu ; d’autres, persuadées que l’intervention était bénigne. »

L’affaire prend une telle ampleur que Baker Brown accepte la création d’une commission d’enquête et promet de suspendre ses pratiques. Accusé, quelques mois plus tard, d’avoir manqué à sa parole, il se voit contraint de se présenter, en avril 1867, devant le Conseil de la toute jeune Société d’obstétrique de Londres (London Obstetrical Society), qui décidera, à 194 voix contre 38, son expulsion.

Éthique et « consentement éclairé »

Si l’on situe généralement l’apparition de l’expression « consentement éclairé » aux années 1950 (la décision Schloendorff v. Society of New York Hospital de 1914 ne concernait quant à elle que le « consentement simple »), c’est pourtant bien de cela dont il est question dans les débats autour de la clitoridectomie auxquels on assiste entre juin 1866 et avril 1867.

La lecture des courriers et procès-verbaux des différentes réunions révèle en effet une évolution très rapide du débat de la question de l’efficacité de l’opération, dénoncée par de nombreux confrères comme « une mutilation abominable et inutile » (Henry MacCormac M.D., “Askesis”, Medical Times and Gazette, 23 mars 1867, p. 317), à celle du lien de confiance entre médecin et patiente ou patient.

Si les patientes de Baker Brown, célibataires et mariées, se sont souvent présentées de leur propre chef à la London Surgical Home où Brown opère, il s’avère en effet que le médecin a parfois pratiqué l’excision lors d’interventions annexes, sans consentement préalable, et que même lorsque celui-ci avait été obtenu, de nombreuses femmes ignoraient la véritable portée de l’acte chirurgical.

Charles West relate ainsi le cas d’une de ses patientes, amputée de son clitoris par I. Baker Brown lors d’une opération pour une fissure anale (British Medical Journal, 15 décembre 1866 : 679).

Dès décembre 1866, The Lancet soutient l’affirmation de Charles West pour qui

« l’ablation du clitoris pratiquée à l’insu de la patiente et de ses proches sans explication complète de la nature de l’intervention… est extrêmement inappropriée et mérite la plus ferme réprobation »

(« The operation of excision of the clitoris », The Lancet, 22 décembre 1866 : 698).

Quelques mois plus tard, la revue va plus loin : même si l’opération pouvait s’avérer utile, est-il « éthiquement correct, interroge-t-elle, de mutiler une femme atteinte de troubles mentaux qui ne peut légalement consentir à une telle opération, même si cette dernière pouvait s’avérer utile » (« The Surgical Home », The Lancet, 2 février 1867 : 156).

La question éthique, liée à celle du consentement éclairé, apparaît par la suite au premier rang des accusations portées à l’encontre de Baker Brown lors du débat qui mène à l’exclusion de ce dernier de la profession, en avril 1867. Un éditorial paru quelques jours plus tard dans le Medical Times and Gazette et intitulé « Clitoridectomy and Medical Ethics » mérite également d’être mentionné dans la mesure où s’y trouve dénoncé le processus de diagnostic lui-même.

De jeunes femmes, expliquait l’article, pouvaient être profondément ignorantes de la nature et de la portée des questions posées lors de la consultation (« Ressentez-vous une irritation dans certains organes ? », « Est-ce très grave ? », « Cela vous pousse-t-il à les frotter ? ») ; elles pouvaient aussi être enclines à exagérer leurs sensations afin d’aller dans le sens du médecin et répondre positivement à toute question suggestive. Le consentement ne devait donc pas, éthiquement, être un « consentement routinier ».

L’éthique médicale exigeait à la fois le consentement et l’information préalable de la patiente (ses proches ne sont pas mentionnés cette fois-ci) quant à la nature et aux conséquences d’une opération. Celle-ci impliquait non seulement l’information, mais une véritable compréhension de la « portée réelle », de la « nature » et des conséquences « morales » de l’opération.

De tels prérequis correspondent indubitablement à ce que l’on définit aujourd’hui comme le « consentement éclairé » et semblent indiquer que celui-ci, contrairement à ce qui a pu être affirmé jusqu’à une date récente, fut conceptualisé en Grande-Bretagne avant le XXe siècle, anticipant de façon étonnante les principes modernes de bioéthique.

De l’Angleterre victorienne aux enjeux contemporains

L’affaire Baker Brown marque un tournant. Après 1867, la clitoridectomie dite « thérapeutique » disparaît du paysage médical britannique (elle perdurera toutefois bien au-delà aux États-Unis). Quand elle est évoquée dans les revues professionnelles de l’époque, c’est uniquement pour dénoncer une pratique « odieuse et non scientifique ».

Cet épisode illustre la complexité de la médecine victorienne. Oui, les représentations misogynes ont pesé lourd dans l’imposition de traitements douloureux aux femmes, mais il existe aussi, dès le XIXe siècle, une résistance interne, qui ne doit pas être occultée.

Ce scandale permet également de mesurer l’ancienneté du consentement médical, et du consentement éclairé en particulier, dont les modalités continuent d’être explorées dans le cas de troubles cognitifs, des compétences du malade à consentir ou barrières linguistiques ainsi que face à l’impact de l’utilisation croissante de l’IA dans le processus diagnostique et la décision thérapeutique ; la loi de bioéthique de 2021 introduit ainsi une information obligatoire en cas de recours à l’intelligence artificielle en santé.

The Conversation

Véronique Molinari a reçu des financements dans le cadre du projet IDEX ANR-15-IDEX-02 « Genre, santé mentale et médecine de l’intime au XIXe siècle : discours, pratiques, résistances et circulations transatlantiques » GESAME-19) Université Grenoble Alpes, 2023-24.

ref. Ablation du clitoris dans l’Angleterre victorienne : comment un scandale médical sur le « consentement éclairé », au XIXᵉ siècle, a ouvert un débat toujours actuel – https://theconversation.com/ablation-du-clitoris-dans-langleterre-victorienne-comment-un-scandale-medical-sur-le-consentement-eclaire-au-xix-siecle-a-ouvert-un-debat-toujours-actuel-263839

La lógica, la probabilidad y la geometría sitúan al Barcelona como favorito frente al Real Madrid en El Clásico

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Javier Belloso Ezcurra, Profesor Departamento Estadística, Informática y Matemáticas, Universidad Pública de Navarra

Fran García (Real Madrid) y Lamine Yamal (Barcelona) se disputan un balón durante la final de la Copa del Rey (26 de abril de 2025). Marta Fernandez Jimenez/Shutterstock

El clásico entre Real Madrid y FC Barcelona es mucho más que un partido, es un espectáculo deportivo que también permite aplicar herramientas matemáticas para comprender mejor lo que ocurre en el campo. En este artículo, exploraremos cómo la métrica de goles esperados (xG) combinada con los diagramas de Venn ofrecen una nueva perspectiva sobre el partido más seguido del fútbol español.

Los primeros representan una métrica moderna aplicada al fútbol y los segundos nos conectan con conceptos clásicos de la lógica y la teoría de conjuntos, que además reavivan nuestra memoria escolar.

La conjunción de ambos permite actualizar los conceptos desarrollados por el matemático John Venn, cuya obra sigue vigente más de un siglo después de su fallecimiento.

Goles en potencia

¿Qué es el xG y qué es un diagrama de venn?

El xG (eXpected Goals) es una estadística avanzada que se utiliza en fútbol para medir la “facilidad” de que un tiro termine en gol, considerando factores como la posición, la situación del portero y la presión defensiva.

Por su parte, los diagramas de Venn son representaciones gráficas que muestran relaciones entre conjuntos: intersecciones, uniones y complementariedades.

En fútbol tenemos tres posibles resultados que podemos representar en un diagrama de Venn con dos conjuntos y su intersección. Por tanto necesitamos tres áreas diferentes para la victoria local (Barcelona), victoria visitante (Real Madrid) y el empate.

Para ello utilizaremos los sucesos, B (Barcelona puntúa) y R (Real Madrid puntúa), que serán ciertos o falsos según el resultado del partido.

Para su representación en forma de diagrama necesitamos los conjuntos que los representen. Los sucesos B y R se convertirán en conjuntos con el mismo nombre. Esta es la secuencia y sus equivalencias generales:

Lenguaje natural → lógica proposicional → teoría de conjuntos:

B o R ⇒ B ∨ R ⇒ B ∪ R

B y R ⇒ B ∧ R ⇒ B ∩ R

No B ⇒ ¬B ⇒ Bc

Aplicación al clásico: conjuntos y probabilidades

Tomemos el último clásico disputado el 11 de mayo de 2025, que ganó el Barcelona (4-3). Estos son los disparos con mejores valores xG y sus autores, sombreados en verde los que acabaron en gol:

Más adelante ilustraremos este resultado utilizando las métricas de goles esperados en el momento anterior al disparo (xG).

Las ocasiones de cada equipo nos dan un valor de probabilidad para conseguir los goles que van desde 0 (fallar todas) hasta el número total de tiros (acertar todas). Los resultados posibles son todas las combinaciones entre los goles de uno y otro equipo, más los fallos totales. Esto nos da un total de 24 (Barcelona 23 tiros) multiplicado por 10 (Real Madrid 9 tiros), 240 posibles resultados que forman el espacio muestral del experimento. Estos 240 elementos se incluyen en nuestro diagrama de Venn en su parte correspondiente, según los conjuntos:

  • B (Barcelona, xG 4,27): resultados en que el Barcelona puntúa, 185 victorias + 10 empates.

  • R (Real Madrid, xG 2,74): resultados en que el Real Madrid puntúa, 45 victorias + 10 empates.

  • B ∩ R: Intersección de los anteriores que representa los empates, 10 debido a los nueve empates con goles y uno sin ellos.

Visualización: el diagrama de Venn

Aunque los diagramas de Venn clásicos no representan cuantitativamente las probabilidades, en nuestro enfoque visual adaptado, el área de cada círculo se ha ajustado proporcionalmente a la probabilidad del resultado (ganar, perder, empatar). Esto permite visualizar no solo las relaciones lógicas entre los sucesos, sino también su peso relativo en el contexto del partido. Este enfoque novedoso representa una aplicación directa de los diagramas de Venn en el deporte, y en el fútbol en particular, presentada por primera vez en este artículo. Además, plantea dos problemas matemáticos adicionales a resolver:

Problema 1: Con el dato del área (A) calcularemos los radios de cada conjunto.

A = πr2
r = √(A / π)

Problema 2: Con el dato del área de la interesección (A) calcularemos la distancia entre los centros (d).

Para conseguir que la intersección tenga su correspondiente área, tenemos que dibujar los centros de cada circunferencia a la distancia d, cuyo valor obtenemos al resolver esta ecuación con métodos numéricos.

En este caso hemos usado el método Newton-Rapshon. Se trata de una de las herramientas más poderosas en el ámbito de la matemática y la ingeniería para la resolución de ecuaciones no lineales. Este algoritmo numérico se basa en el concepto de derivadas para encontrar las raíces de funciones a través de un proceso iterativo. Originalmente desarrollado por Isaac Newton y Joseph Raphson en el siglo XVII, este método ha evolucionado y se ha adaptado a diversas aplicaciones modernas, desde la física hasta la economía.

El diagrama ayuda a visualizar que, aunque el marcador fue ajustado (4-3), el Barça tuvo más oportunidades de gol de calidad, lo que respalda su victoria desde una perspectiva estadística.

Esta representación nos ofrece los resultados que buscábamos y muestra los merecimientos de cada equipo de forma muy visual e intuitiva.

Probabilidades de resultado final con xG

  • Probabilidad de que el Barcelona gane: 64.83 %.

  • Probabilidad de empate: 13.34 %.

  • Probabilidad de que el Real Madrid gane: 21.83 %.

Conclusión

Los diagramas de Venn, tradicionalmente asociados a la enseñanza escolar de la lógica y la teoría de conjuntos, encuentran en este artículo una aplicación nueva en el análisis deportivo. Al combinarlos con métricas avanzadas como los goles esperados (xG), se abre una nueva vía para representar visualmente no solo las relaciones lógicas entre los posibles resultados de un partido, sino también su probabilidad relativa que los hace comparables.

Este enfoque permite ir más allá del marcador final y explorar el “merecimiento” de cada equipo desde una perspectiva también geométrica. En el clásico entre FC Barcelona y Real Madrid, el uso de diagramas de Venn adaptados al contexto futbolístico revela que, aunque el resultado fue ajustado (4–3), el Barcelona generó más oportunidades de calidad, lo que se traduce en una mayor área de su conjunto en el diagrama.

En definitiva, este trabajo no solo ofrece una nueva forma de entender los partidos de fútbol, sino que también demuestra cómo conceptos matemáticos aparentemente alejados del deporte pueden enriquecer su análisis. Es una invitación a mirar el fútbol con otros ojos: los de la lógica, la probabilidad y la geometría.

The Conversation

Javier Belloso Ezcurra no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. La lógica, la probabilidad y la geometría sitúan al Barcelona como favorito frente al Real Madrid en El Clásico – https://theconversation.com/la-logica-la-probabilidad-y-la-geometria-situan-al-barcelona-como-favorito-frente-al-real-madrid-en-el-clasico-266813

La paradoja del fútbol europeo: ahora hay más control financiero pero también más desigualdad entre equipos

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Jorge Martín Magdalena, PhD in Economic and Business Sciences / Associate Lecturer in Universidad Pontificia Comillas-ICADE, Universidad Pontificia Comillas

Los jugadores del PSG celebran su victoria en la última final de la Champions League. katatonia82/Shutterstock

El fútbol europeo vive una paradoja: cuanto más intenta controlarse para ser sostenible, más desigual se vuelve.

Ya lo vimos en 2021, cuando el fichaje de Leo Messi por el Paris Saint-Germain generó una pregunta difícil de entender para muchos aficionados: ¿Por qué el Barça, limitado por las reglas económicas de LaLiga, no podía retenerlo, mientras el PSG, con pérdidas aún mayores, sí podía ficharlo?

Entonces, el problema no estaba solo en las cuentas sino en cómo se aplican las normas económicas. Aquella historia fue un ejemplo claro de las contradicciones del fair play financiero (FFP): un modelo con el que la UEFA buscaba frenar el despilfarro pero que ha terminado reforzando la ventaja de los clubes más poderosos.




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Un control bien intencionado pero poco eficaz

La UEFA puso en marcha el FFP en 2011 para evitar que los clubes gastaran más de lo que ingresaban. La regla del punto de equilibrio (break-even) obligó a equilibrar ingresos y gastos, y la de sin deudas pendientes impedía la participación en competiciones europeas a quienes no cumplieran con sus pagos.

La intención era buena, pero los resultados fueron modestos. En un estudio reciente revisamos más de veinte investigaciones sobre el impacto del FFP en la economía de los clubes europeos. El resultado fue claro: el FFP mejoró la rentabilidad de los clubes, pero no su solvencia.

Es decir, algunos equipos consiguieron presentar beneficios en sus cuentas, pero sin reducir su endeudamiento ni asegurar una estabilidad a largo plazo. En muchos casos, los balances cuadraron gracias a la venta de jugadores o a ingresos extraordinarios, no porque los clubes gestionaran mejor su actividad.

Los pequeños se ajustan y los grandes resisten

El FFP no afectó a todos por igual. En un trabajo previo, publicado en 2023, comprobamos que los clubes pequeños mejoraron su situación y lograron aumentar su rentabilidad, y los medianos mejoraron sus niveles de endeudamiento.

Sin embargo, los grandes clubes apenas cambiaron su comportamiento. Su tamaño y su capacidad para generar ingresos a través de patrocinios internacionales o derechos televisivos les permitieron cumplir las reglas sin modificar su estrategia. El resultado fue paradójico: las normas pensadas para igualar acabaron consolidando la distancia entre unos y otros.

Para corregir esos desequilibrios, la UEFA aprobó en 2022 el Reglamento de Sostenibilidad Financiera (FSR), que comenzó a aplicarse en 2024. La principal novedad es el límite del 70 % de los ingresos para gastos de jugadores, incluidos salarios, fichajes y comisiones. Este nuevo sistema busca que los clubes gestionen sus recursos con más prudencia y que la competición sea más equilibrada.

¿Control o flexibilidad?

Comparamos los modelos de gestión de las dos ligas europeas más grandes: la española, con control previo y límite salarial, y la inglesa, más flexible y basado en revisar pérdidas a posteriori. Los resultados muestran que cuando se tienen normas más estrictas (como la española) los clubes logran aumentar la rentabilidad y reducir la deuda, sobre todo si son clubes pequeños o medianos.

Esto hace que se entienda mucho mejor el caso Messi–PSG. Como hemos visto, en España los clubes tienen un límite de gasto en jugadores sobre los ingresos. Sin embargo, en Inglaterra, Francia o en las competiciones de la UEFA, han podido comprar, incluso si incurrían en pérdidas, si su propietario tenía la capacidad financiera para asumir dichas pérdidas.




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Esto explica por qué los llamados “clubes-Estado”, como el PSG o el Manchester City, pueden seguir invirtiendo grandes sumas sin incumplir formalmente las normas.
Mientras tanto, clubes con estructuras más tradicionales, como el Barça o el Athletic, tienen que ajustarse a límites mucho más estrictos.

El resultado es un sistema que aplica la disciplina de forma desigual: los equipos más modestos deben hacer equilibrios para cumplir mientras que los más poderosos apenas notan las restricciones.

Así, el fair play financiero ha acabado siendo más financiero que justo.




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¿Hacia un verdadero juego limpio?

En definitiva, el nuevo reglamento de la UEFA es un paso en la buena dirección, pero su eficacia dependerá de que se aplique con el mismo rigor a todos los clubes.
De poco servirá limitar el gasto al 70 % de los ingresos si algunos pueden inflar sus cifras de patrocinio o contar con ayudas encubiertas.

Un verdadero juego limpio financiero debería garantizar que los equipos compiten con los recursos que realmente generan. Solo así podrá evitarse que la desigualdad económica se traduzca en desigualdad deportiva.

Después de más de una década de investigación, la lección es clara: el fair play financiero ayudó a sanear las cuentas del fútbol europeo, pero no a equilibrarlo.
El nuevo modelo puede hacerlo mejor, siempre que la norma no sea distinta según el color de la camiseta.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. La paradoja del fútbol europeo: ahora hay más control financiero pero también más desigualdad entre equipos – https://theconversation.com/la-paradoja-del-futbol-europeo-ahora-hay-mas-control-financiero-pero-tambien-mas-desigualdad-entre-equipos-267523

Cómo prepararse para estudiar un grado o un máster en otro idioma

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Raquel Sánchez Ruiz, Profesora del Departamento de Filología Moderna, área de Inglés, Universidad de Castilla-La Mancha

Inspiration GP/Shutterstock

La oferta de títulos universitarios en inglés en España y las posibilidades de estudiar en el extranjero se han multiplicado exponencialmente como consecuencia natural de la implantación de los programas bilingües en las etapas previas a la universidad y de la creciente internacionalización de nuestra sociedad.

¿Cómo evaluar si tenemos el nivel de inglés o de otro idioma suficiente para dar un paso así? Aprender contenidos en una lengua extranjera implica la activación de procesos cognitivos específicos que van más allá de lo que nos da una acreditación de un nivel X de idioma. Cuando nos planteamos estudiar en otro país, tenemos que tener en cuenta que conocer la lengua no garantiza el éxito.

En este artículo explicaremos cuál es la diferencia entre hablar un idioma extranjero y usarlo como vehículo para el aprendizaje de contenido en educación superior, y cuáles son las mejores estrategias para alcanzar éxito en lo segundo.

Nivel de acceso imprescindible

La mayoría de los estudios impartidos en lengua extranjera (LE) requieren un nivel de acceso, generalmente B2 según el Marco Común Europeo de Referencia para las Lenguas. Sin embargo, estudiar en otro idioma exigirá ir más allá del conocimiento general de la lengua para desenvolverse en situaciones cotidianas y, por tanto, ampliar contenido y términos de ámbitos de conocimiento específicos y lenguaje crítico con estructuras complejas.

Más que poder acreditar el nivel de lengua mediante nuevos certificados, lo importante es estar en continuo contacto con la lengua en diversos contextos y materias, y practicarla lo máximo posible en todos los modos (oral, escrito o combinaciones de ambos).

Alfabetización plural

Todo proceso de aprendizaje, en cualquier área e idioma, se divide en tres pasos: recibir, procesar y producir información. Es lo que los expertos definen como pluriliteracies en inglés, que podría traducirse como “alfabetizaciones múltiples”.

Veamos en qué consiste el primer paso: recibir el contenido de una materia concreta en inglés, algo que haremos a través de diferentes canales, tanto en clase como de manera autónoma. En cualquier proceso de aprendizaje, para interiorizar los conceptos hay que empezar por recordar y comprender (o construir significados). Pero no es lo mismo comprender el idioma propio que otro.

Las clases universitarias o de máster no son clases de idioma: al igual que un edificio, se apoyan en conocimientos o conceptos clave que nos abren la puerta al contenido más especializado. Por esta razón es útil prepararse, mediante lecturas básicas en el idioma elegido, definiendo y entendiendo estos conceptos básicos en dicho idioma.




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Hacer nuestra la información: procesar en inglés

El segundo paso es procesar esta información, comprenderla, hacerla nuestra. Esto implica la conformación de un mapa de conocimientos con sus propias conexiones, personal, a través de una serie de procesos como resumir o destacar.

Se trata de procesos cognitivos más elaborados: analizar información comprendiendo su estructura, evaluar justificando una opinión o decisión con criterios y crear produciendo contenido original aplicando pensamiento crítico y creativo. Todo ello, en el idioma vehicular del curso.

Esto no quita que podamos recurrir al “translenguaje” y que mezclemos palabras o expresiones de nuestro idioma nativo.




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Último paso: producir

Finalmente, esta información matizada por el conocimiento previo, que ahora nos pertenece, está disponible para procesos creativos propios. Ya deberíamos ser capaces de manejar la lengua para expresar con nuestras propias palabras lo que hemos entendido y aprendido.

En el desarrollo del curso que hayamos elegido, tendremos que producir discurso en inglés siguiendo modelos, contrastando y aportando matices. Para ello, necesitamos aplicar estrategias de construcción de discurso y evitar la mera traducción del español al inglés.

En los meses previos

Si hemos tomado la decisión de estudiar en otro idioma, podemos optimizar el tiempo que nos queda. Leer (y escuchar) lo más posible en dicha lengua, aprovechando todo el input que tengamos a nuestra disposición, y acostumbrarnos a oír puntos de vista diferentes y los argumentos de quienes no piensan como nosotros.

Solo nos queda dar la enhorabuena a quien apueste por este tipo de enseñanza: estudiar en otro idioma no solo mejora el aprendizaje, sino que contribuye a la ciudadanía global, promoviendo la apreciación de la propia cultura, el respeto y el entendimiento entre comunidades.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Cómo prepararse para estudiar un grado o un máster en otro idioma – https://theconversation.com/como-prepararse-para-estudiar-un-grado-o-un-master-en-otro-idioma-265304

Bolivia renueva su democracia con transparencia y sin ceder a la campaña de desinformación

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Carmen Beatriz Fernández, Profesora de Comunicación Política en la UNAV, el IESA y Pforzheim, Universidad de Navarra

Rodrigo Paz, vencedor en las elecciones presidenciales de Bolivia. RTVE

Bolivia acaba de vivir una jornada histórica tras acudir por primera vez a un balotaje. La segunda vuelta de las elecciones presidenciales, celebrada este 19 de octubre, no solo confirmó el final de un ciclo político que dominó el país durante casi dos décadas, bajo el liderazgo autoritario de Evo Morales, sino también la madurez de su democracia.

Con el 54,53 % de los votos, Rodrigo Paz se impuso al exmandatario Jorge Tuto Quiroga, que obtuvo el 45,74 %, según los resultados preliminares del SIREPE. Un margen de casi diez puntos en un país que se volcó en dejar atrás unas páginas oscuras de su historia reciente y votar al unísono por el cambio, pero de forma moderada y progresiva. Porque el pueblo boliviano escogían entre el cambio tranquilo de Rodrigo Paz y el cambio acelerado de Tuto Quiroga.

Más allá de los resultados, el verdadero acontecimiento fue la serenidad con que Bolivia votó, esperó y aceptó los resultados. El árbitro electoral prometió los primeros datos a las ocho de la noche y los entregó con puntualidad inglesa –o más bien, boliviana–.

La logística del cierre y cómputo, impecable, fue un recordatorio de que las instituciones, cuando funcionan, pueden devolverle dignidad a la política. La transparencia del proceso, su supervisión ciudadana y la apropiación cívica de cada etapa dejan una lección: la democracia boliviana ha madurado.

Un ejemplo para muchos países de la zona

Ese logro no es menor en un contexto regional saturado de sospechas electorales y discursos que minan la confianza pública. De hecho, este proceso electoral estuvo rodeado de desinformación, aunque la respuesta institucional y académica fue ejemplar.

El Observatorio Complutense de Desinformación (OCD) desplegó en Santa Cruz una misión en colaboración con el PNUD, la Universidad Católica Boliviana (UCB) y la Universidad Privada de Santa Cruz de la Sierra (UPSA). Su objetivo: identificar los desórdenes informativos y fortalecer la integridad del proceso. Los hallazgos preliminares del equipo de investigación, con datos de Bolivia Verifica, son elocuentes: de 228 verificaciones de incidentes, 181 provenían de fuentes anónimas; el 82 % resultó falso y el 13 % engañoso.

Gracias al trabajo de estudiantes y profesores, se diseccionó cada pieza de desinformación, y se evaluó su viralidad y alcance. Las plataformas más utilizadas para desinformar fueron TikTok, donde se difundieron el 43 % de los bulos, seguido de Facebook (38,6 %) y WhatsApp (17 %).

El formato audiovisual, con vídeos, gráficos e imágenes, permitió una rápida propagación de narrativas alejadas de la verdad. Se empleó la IA para generar vídeos y audios falsificados en decenas de incidentes. También se recurrió al uso fraudulento de logos de medios de comunicación nacionales reconocidos, como Unitel, Red Uno y El Deber, e internacionales como CNN.

Aparecieron diversos pseudomedios, páginas web creadas a manera de cabeceros informativos, pero cuya misión principal era la de desinformar e incidir en la agenda electoral.

La desinformación buscó influir en la intención de voto, alterar el debate electoral y desestabilizar las instituciones. Las principales difamaciones y calumnias trataban de perjudicar a los candidatos y, en esta segunda vuelta, especialmente a los candidatos a vicepresidentes.

Proliferaron encuestas falsas –inventadas y sin respaldo– o manipuladas –estudios reales, pero adulterados–, que circularon en redes como Facebook y WhatsApp, carentes de un mínimo rigor metodológico.

También se observó un patrón claro: se buscaba erosionar la credibilidad del árbitro electoral. Sin embargo, el árbitro salió fortalecido. “El Tribunal contaba con un 12 % de credibilidad en abril 2024, y hoy tiene 80 %”, nos comentó con entusiasmo Gustavo Ávila, vocal de la institución.

Un referente de transparencia electoral

La tecnología, la observación internacional y el compromiso ciudadano consolidaron un sistema que hoy puede ser citado como referente regional de transparencia electoral. El talante democrático de Tuto Quiroga, que aceptó con rapidez la derrota y felicitó a Rodrigo Paz, contribuyó sobremanera a la confianza institucional en el sistema, máxime ante las denuncias de fraude de algunos de sus simpatizantes.

En lo político, el mensaje es inequívoco. Rodrigo Paz, heredero de una tradición democrática –es hijo del expresidente Jaime Paz Zamora–, supo leer el malestar de un país en donde, según Ipsos-Ciesmori, un 94 % cree que iba por el camino equivocado.

Paz asentó su victoria en una campaña de largo recorrido tras haber sido diputado, concejal, alcalde de Tarija y senador nacional. Como senador, recorrió toda Bolivia mostrando su talante moderado y dialogante, así como su cercanía con la gente de los nueve departamentos y de todas las clases sociales.

Su campaña, austera y simbólica, captó el voto descontento sin asustarlo, con propuestas de cambios radicales, mientras que Quiroga no logró convencer a los sectores populares de la necesidad de sus políticas más incisivas.

Pero, sin duda, la sorpresa de estas elecciones fue el candidato a la vicepresidencia de Rodrigo Paz, Edgar Lara: expolicía, populista y estrella de TikTok. El rebelde y antiestablishment capitán Lara conectó emocionalmente con las capas populares y se ganó a los simpatizantes del Movimiento al Socialismo (MAS) y de Evo Morales en un país con voto obligatorio.

Los resultados muestran la diversidad de Bolivia, donde el comportamiento electoral difiere entre oriente y occidente, y sobre todo entre Santa Cruz de la Sierra y La Paz. Diferencias que se asientan en modelos distintos, porque las actividades económicas en occidente se desarrollan en función de lo colectivo, mientras que Santa Cruz apuesta por el libre mercado, basado en la iniciativa privada, la eficiencia en tecnología y educación. Quiroga ganó en Santa Cruz con más del 65 %, pero perdió en La Paz y el Alto.

Un país con crisis y escasez

El próximo gobierno no lo tendrá fácil. Hereda un país sumido en un abismo económico, con una crisis de divisas que le impide importar combustible, cuya escasez afecta el transporte y la producción agropecuaria, lo que incrementa la elevada inflación.

La paciencia de la sociedad no es mayor y Rodrigo Paz durante la campaña alentó expectativas inmediatas. Una clave será la gobernabilidad, en el parlamento, la calle y las redes sociales. La incógnita, su compañero de tique: el capitán Lara.

Sin embargo, lo que emerge hoy en Bolivia no es solo un nuevo Gobierno, sino una cultura política más crítica, más vigilante y más exigente con sus instituciones. En tiempos en que la mentira digital y la desconfianza corroen democracias enteras, Bolivia demostró que la transparencia, la puntualidad y la ciudadanía informada siguen siendo los mejores antídotos. Bolivia no solo eligió un presidente: eligió reconstruir su democracia.

The Conversation

Carmen Beatriz Fernández y Jordi Rodríguez-Virgili son investigadores del Observatorio Complutense contra la Desinformación, y fueron observadores electorales en el balotaje boliviano 2025

Jordi Rodríguez-Virgili es investigador del Observatorio Complutense contra la Desinformación, y fue observador electoral en el balotaje boliviano 2025 con ayuda del PENUD

ref. Bolivia renueva su democracia con transparencia y sin ceder a la campaña de desinformación – https://theconversation.com/bolivia-renueva-su-democracia-con-transparencia-y-sin-ceder-a-la-campana-de-desinformacion-267893

¿Por qué los conservadores estadounidenses no quieren que Bad Bunny actúe en la Super Bowl?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Ediberto Román, Professor of Law, Florida International University

Recientemente Bad Bunny decidió evitar actuar en el territorio continental de Estados Unidos, alegando el temor de que algunos de sus fans pudieran ser objeto de persecución y deportación por parte del ICE. Michael Loccisano/Getty Images for Coachella

Poco después de que la Liga Nacional de Fútbol Americano (NFL) anunciara que el rapero puertorriqueño Bad Bunny sería la estrella del intermedio de la Super Bowl, los medios de comunicación conservadores y los funcionarios de la administración Trump saltaron al ataque.

La directora de Seguridad Nacional, Kristi Noem, prometió que el Servicio de Inmigración y Control de Aduanas de Estados Unidos (el ICE) “estaría atento a la Super Bowl”. El presidente Donald Trump calificó la selección como “absolutamente ridícula”. El comentarista de derechas Benny Johnson lamentó el hecho de que Bad Bunny “no tenga canciones en inglés”. El rapero, se quejó la comentarista conservadora Tomi Lahren, “no es un artista estadounidense”.

Bad Bunny, cuyo nombre real es Benito A. Martínez Ocasio, es una superestrella, uno de los artistas más escuchados del mundo. Y como es puertorriqueño, también es ciudadano estadounidense.

Sin duda, Bad Bunny cumple muchos requisitos que irritan a los conservadores: apoyó a Kamala Harris para la presidencia en 2024, tiene un guardarropa que desafía los estereotipos de género, ha criticado duramente las políticas antiinmigración de la administración Trump y ha rechazado hacer giras por el territorio continental de Estados Unidos por temor a que algunos de sus fans puedan ser perseguidos y deportados por el ICE. Además, sus letras explícitas, la mayoría de las cuales están en español, harían temblar incluso al más ferviente defensor de la libertad de expresión.

Sin embargo, como expertos en cuestiones de identidad nacional y políticas de inmigración de EE. UU., creemos que los insultos de Lahren y Johnson dan en el clavo sobre por qué el cantante ha desatado tal tormenta en la derecha. El espectáculo de un rapero hispanohablante actuando durante el evento deportivo más visto de la televisión estadounidense es un rechazo directo a los esfuerzos de la administración Trump por ocultar la diversidad del país.

La colonia puertorriqueña

Bad Bunny nació en 1994 en Puerto Rico, un territorio no incorporado de Estados Unidos que el país adquirió tras la guerra hispano-estadounidense de 1898. Es el hogar de 3,2 millones de ciudadanos estadounidenses por nacimiento. Si fuera un estado, sería el trigésimo más grande en población, según el censo de Estados Unidos de 2020.

Pero Puerto Rico no es un estado, sino una colonia de una época pasada de expansión imperial. Los puertorriqueños no tienen representantes con derecho a voto en el Congreso y no pueden participar en la elección del presidente de los Estados Unidos. También están divididos sobre el futuro de la isla. Una gran mayoría busca ser un estado más del país o adquirir una forma mejorada del actual estatus de Estado Libre Asociado, mientras que una pequeña minoría lucha por la independencia.

Jóvenes gritan y agitan banderas puertorriqueñas rojas, blancas y azules.
Fiesteros en el Harlem hispano de Nueva York agitan banderas puertorriqueñas durante el festival anual de la calle 116 del barrio.
Mario Tama/Getty Images

Pero hay algo que todos los puertorriqueños tienen claro: son de una tierra no soberana, con una cultura latinoamericana claramente definida, una de las más antiguas de América. Puerto Rico puede pertenecer a los Estados Unidos –y muchos puertorriqueños aceptan esa relación especial–, pero la isla en sí no suena ni se siente como el resto de la nación.

Los más de 5,8 millones de puertorriqueños que residen en los 50 estados complican aún más el panorama. Aunque legalmente son ciudadanos estadounidenses, estos en general no suelen verlos de esa manera. De hecho, una encuesta de 2017 reveló que solo el 54 % de los estadounidenses sabía que los puertorriqueños eran ciudadanos de su mismo país.

La paradoja del ciudadano extranjero

Los puertorriqueños viven lo que describimos como la “paradoja del ciudadano extranjero”: son estadounidenses, pero solo los que residen en el territorio continental disfrutan de todos los derechos de ciudadanía.

Un informe reciente del Congreso afirmaba que la ciudadanía estadounidense de los puertorriqueños no es “igualitaria, permanente e irrevocable, protegida por la 14ª Enmienda… y el Congreso se reserva el derecho de determinar la disposición del territorio”. Cualquier ciudadano estadounidense que se traslade a Puerto Rico deja de poseer todos los derechos que tiene en el territorio continental.

La selección de Bad Bunny para el espectáculo del descanso de la Super Bowl ilustra esta paradoja. Además de las críticas de figuras públicas, hubo llamamientos generalizados entre los influencers de MAGA (siglas del movimiento Make America Great Again) para deportar al rapero.

Esta es solo una de las formas en las que se recuerda a los puertorriqueños, así como a otros ciudadanos latinos, que son los “otros”.

Las detenciones del ICE de personas que simplemente parecen ser inmigrantes, una táctica que recientemente ha recibido la aprobación del Tribunal Supremo, son un ejemplo de su condición de extranjeros.

Y la mayor parte de las redadas del ICE se han producido en comunidades predominantemente latinas de Los Ángeles, Chicago y Nueva York. Esto ha obligado a muchas de ellas a cancelar las celebraciones que tenían planeadas para el Mes de la Herencia Hispana.


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El alcance global de Bad Bunny

El fervor xenófobo contra Bad Bunny ha llevado a líderes políticos como el presidente de la Cámara de Representantes, Mike Johnson, a pedir una figura más adecuada para la Super Bowl, como el artista de música country Lee Greenwood. Refiriéndose a Bad Bunny, Johnson dijo: “Parece que no es alguien que atraiga a un público amplio”.

Pero los hechos contradicen esa afirmación. El artista puertorriqueño ocupa los primeros puestos de las listas de música mundiales. Tiene más de 80 millones de oyentes mensuales en Spotify. Y ha vendido casi cinco veces más álbumes que Greenwood.

Ese atractivo global ha impresionado a la NFL, que espera organizar hasta ocho partidos internacionales la próxima temporada. Además, los latinos representan la base de aficionados de más rápido crecimiento de la liga, y México es su mayor mercado internacional, con 39,5 millones de aficionados.

La participación de Bad Bunny en la Super Bowl puede convertirse en un momento político importante. Los conservadores, en su afán por destacar la “alteridad” del cantante –a pesar de que Estados Unidos es el segundo país con mayor número de hispanohablantes del mundo–, pueden haber educado sin querer a Estados Unidos sobre la ciudadanía estadounidense de los puertorriqueños.

Mientras tanto, los puertorriqueños y el resto de la comunidad latina de Estados Unidos siguen preguntándose cuándo serán aceptados como iguales en la sociedad.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. ¿Por qué los conservadores estadounidenses no quieren que Bad Bunny actúe en la Super Bowl? – https://theconversation.com/por-que-los-conservadores-estadounidenses-no-quieren-que-bad-bunny-actue-en-la-super-bowl-268006

España, a tiempo de no quedarse atrás en la carrera por los polos

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Ana Belén López Tárraga, Investigadora en el Grupo de investigación Territorio, Innovación y Desarrollo (TEIDE), Universidad de Salamanca

Remo Thommen/Shutterstock

Comer bacalao forma parte de la cultura gastronómica española. Bacalao a la tranca, a la vizcaína, en potaje o en brandada… ¿Quién no ha probado alguno de estos platos? Pues bien, si lo ha hecho, por unos momentos ha estado conectado con el Polo Norte, porque gran parte del bacalao que comemos viene del océano Ártico.

Bacalao en salazón sobre un puesto de un mercado
Bacalao en salazón en un puesto de venta en el mercado.
Ana Belén López Tárraga, CC BY-NC-SA

Este detalle curioso muestra que España está más unida a las regiones polares de lo que parece. Aunque estén muy lejos, los polos han influido en su historia, su economía y también en su forma de vida.

El interés por estos lugares viene de hace siglos. En el siglo XVI, pescadores y balleneros del norte del país viajaban a los mares de Terranova y Labrador, en la actual Canadá. Allí cazaban ballenas y pescaban bacalao, productos muy valiosos entonces. Aquellos viajes fueron los primeros contactos entre España y el Ártico.

En 1603, el navegante Gabriel de Castilla escribió que había visto tierras antárticas durante una expedición por Tierra del Fuego, entre Argentina y Chile. Es posible que fuera el primer europeo en describir el continente blanco. Esas expediciones no solo fueron comerciales: también iniciaron la observación científica de las zonas polares.

De la exploración a la ciencia

Con el tiempo, los polos dejaron de ser territorios de exploradores para convertirse en laboratorios naturales. Allí se estudian temas clave como el cambio climático, la vida marina, los océanos y la atmósfera. Lo que ocurre en el Ártico o en la Antártida afecta directamente al clima y a los mares del mundo.

España, aunque no tiene territorio polar, ha desempeñado un papel importante en la investigación antártica. Desde 1987 organiza cada verano una Campaña Antártica en la que los científicos estudian el hielo, el clima y los ecosistemas. Además, España cuenta con dos bases científicas: la Juan Carlos I y la Gabriel de Castilla, situadas en las islas Shetland del Sur.

En estas misiones colaboran universidades y centros de investigación de todo el país. Sin embargo, la presencia española en el Ártico ha sido menor. No hay bases propias, y la mayoría de los estudios se realizan con el apoyo de otros países.

Un conjunto de construcciones rojas sobre un terreno cubierto de nieve y al fondo el mar helado
Base Antártica Española Gabriel de Castilla, situada en la isla Decepción.
Ministerio de Ciencia, Innovación y Universidades, CC BY-NC-SA



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Un plan que espera convertirse en realidad

En 2016, el Ministerio de Ciencia publicó las Directrices para una Estrategia Polar Española. Este documento marcaba las ideas que debía seguir España para fortalecer su presencia en los polos.

El plan se dividía en tres partes: investigación científica, apoyo logístico y acciones sectoriales.

En la parte científica, se pedía mantener una observación continua del entorno polar. También crear un programa nacional de seguimiento a largo plazo y reforzar el Centro Nacional de Datos Polares. Se propuso apoyar a jóvenes investigadores, promover la cooperación con otros países y acercar el conocimiento polar al público.

En la parte logística, el objetivo era mantener y modernizar las bases antárticas y mejorar el transporte marítimo y aéreo que las abastece. Además, se recomendaba cooperar con otras naciones para compartir recursos, reducir costes y cuidar el medio ambiente.

Por último, en las acciones sectoriales, se destacaba la importancia de la pesca sostenible. Este sector es clave para la economía española. La estrategia proponía una gestión responsable de los recursos marinos y una participación activa en los foros internacionales que deciden sobre la protección de los océanos.

¿Por qué España debería ponerse al día?

Han pasado casi diez años desde que se publicaron esas directrices. Aun así, España no ha convertido el plan en una estrategia real. Esto ha hecho que el país avance más despacio que otros.

Mientras tanto, Francia, Alemania y el Reino Unido, que tampoco son países árticos, ya tienen políticas polares consolidadas. También China e India han desarrollado programas ambiciosos de investigación y cooperación. Estas naciones han entendido que el Ártico y la Antártida son espacios esenciales para la ciencia y la sostenibilidad del planeta.




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Vivimos un momento marcado por la crisis climática y el deshielo acelerado. España tiene la oportunidad de ponerse al día y actualizar su estrategia. Una política moderna permitiría reforzar la ciencia, asegurar financiación estable y mejorar la coordinación entre ministerios e instituciones.

Además, serviría para planificar mejor las operaciones logísticas, mantener las bases en buen estado y aumentar la cooperación en el Ártico. También ayudaría a unir la investigación con la economía, impulsando sectores sostenibles como la pesca, la tecnología marina y las energías limpias.




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Una apuesta por el futuro

Tener una política polar actualizada no es solo una cuestión científica. Es también una forma de asumir responsabilidad global ante los retos del siglo XXI. Los polos son el termómetro del planeta: lo que ocurre allí nos afecta a todos.

España tiene la experiencia, el conocimiento y las alianzas necesarias para desempeñar un papel más activo. Convertir las directrices de 2016 en una estrategia concreta permitiría aprovechar el trabajo ya hecho y situar al país entre las naciones que lideran la protección y el estudio de las regiones polares.

Hablar de los polos no es hablar de lugares lejanos. Es hablar del futuro del clima, de los océanos y de la vida en la Tierra.

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Ana Belén López Tárraga no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. España, a tiempo de no quedarse atrás en la carrera por los polos – https://theconversation.com/espana-a-tiempo-de-no-quedarse-atras-en-la-carrera-por-los-polos-266685

Ya podemos personalizar la dosis de ejercicio físico midiendo el tiempo entre dos latidos

Source: The Conversation – (in Spanish) – By María Carrasco-Poyatos, Profesora Titular de Universidad, Universidad de Almería

Taras Grebinets/Shutterstock

¿Es el ejercicio físico un fármaco más? Si no lo es, al menos ha ganado fama últimamente dentro del mundo de la salud por sus múltiples beneficios. Más allá de mejorar el aspecto físico, ejercitarnos ayuda a reducir el dolor y mejora la calidad del sueño, el estado de ánimo y la calidad de vida.

Lo extraordinario es que sus beneficios se perciben incluso entrenando muy poco. Cualquier movimiento es mejor que el sedentarismo. Sin embargo, para que el ejercicio tenga un efecto significativo es necesario aplicar una dosis adecuada en tipo, intensidad, frecuencia y progresión. Sin olvidar que los programas deben ser individualizados.

La dificultad de ajustar la “dosis” de ejercicio a cada persona

Se sabe que un entrenamiento estandarizado provoca efectos diferentes en cada individuo. Es decir, si un grupo de personas se reúne para hacer el mismo entrenamiento, incluso teniendo características comunes, no todas obtendrán el mismo beneficio de la sesión. Esto, si estamos sanos, no tiene más importancia porque normalmente no genera efectos adversos. Pero cuando se trata de pacientes con enfermedades, hay que tenerlo muy en cuenta.

Además, todos hemos notado que cada día no es igual que el anterior, es decir, que no nos sentimos siempre de la misma manera. Nuestro estilo de vida, el manejo del estrés, la edad, el género o la ratio trabajo/descanso van a condicionar nuestro estado psicofisiológico diario, lo que hace más compleja si cabe la individualización del entrenamiento.

Igual que un médico ajusta la dosis del fármaco para que produzca el efecto deseado en el paciente, se debería adaptar la dosis del ejercicio físico a cada persona para conseguir la mejora fisiológica deseada. Pero ¿cómo sabemos cuál es la dosis exacta? O dicho de otro modo, ¿cómo se individualiza el entrenamiento?

Este fue el punto de partida de la nueva línea de investigación que iniciamos en la Facultad de Ciencias del Deporte de la Universidad de Almería, dentro del grupo de investigación HUM628, destinada a generar avances sobre la adaptación de la cantidad de ejercicio físico a cada persona, y en la que venimos trabajando desde 2018. Se trata del entrenamiento basado en la variabilidad de la frecuencia cardíaca (HRV, por sus siglas en inglés).

Un paso más cerca de la individualización

La HRV se define como el tiempo que transcurre entre dos latidos consecutivos. Refleja el estado del sistema nervioso autónomo, que se encarga de controlar las respuestas involuntarias del organismo para mantener un estado de equilibrio. Este sistema está por la rama simpática, que se activa en situaciones de estrés y alerta, y la parasimpática, responsable de la relajación y la recuperación. El equilibrio simpático/parasimpático es clave para que nuestro organismo siga funcionando correctamente y afronte de manera adecuada las cargas del entrenamiento.

Se ha comprobado que, en estado de reposo, valores altos de HRV coinciden con la activación del parasimpático, mientras que valores bajos se asocian a una predominancia del simpático. Con esta idea, el valor de HRV antes de entrenar nos indicará cómo de preparado está el organismo para realizar un estímulo de alta intensidad (HRV alto) o si, por el contrario, debemos elegir un entreno de baja intensidad ese día (HRV bajo).

Los estudios realizados hasta el momento han encontrado resultados satisfactorios en cuanto al ajuste de las cargas, puntualizando que, efectivamente, el estado de preparación fisiológica se ve reflejado en los valores de HRV, y que adaptar la intensidad del entrenamiento al estado fisiológico no repercute negativamente en la mejora del rendimiento.

Concretamente, en nuestros estudios en pacientes con patologías cardiovasculares vimos que el entrenamiento basado en HRV mejora la composición corporal, la capacidad funcional, la calidad de vida y las variables cardiorrespiratorias por encima de un plan estandarizado, con menor volumen de entrenamiento a alta intensidad. En resumen, usar el HRV genera más beneficios con menos minutos de entrenamiento a alta intensidad, optimizando la dosis de entrenamiento y aportando calidad.

En este sentido, tener en cuenta cómo varía la frecuencia cardíaca se convierte en un dato muy útil para ayudarnos a individualizar el entrenamiento de forma diaria. Además, hoy en día la HRV puede registrarse de forma sencilla e instantánea con instrumentos como pulsómetros con banda pectoral, pulsómetros con medición en la muñeca dispositivos que se sitúan en el pecho, anillos inteligentes o aplicaciones de dispositivos móviles, como HRV4Training o Welltory.

Consejos prácticos para personalizar el entrenamiento

Quien desee personalizar su entrenamiento por sí mismo puede seguir las siguientes recomendaciones:

  1. Medir su HRV para conocer su estado de recuperación y adaptar el entreno a sus necesidades.

  2. Escuchar su cuerpo, completando esta valoración con sus propias sensaciones.

  3. Entrenar sin prisa, centrándose en progresar adecuadamente.

  4. Consultar a un profesional, sobre todo si padece una enfermedad crónica.

  5. Priorizar la recuperación, recordando que es tan importante como el entrenamiento en sí. Conviene incluir días de descanso en la rutina, especialmente si el HRV se encuentra bajo.

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Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Ya podemos personalizar la dosis de ejercicio físico midiendo el tiempo entre dos latidos – https://theconversation.com/ya-podemos-personalizar-la-dosis-de-ejercicio-fisico-midiendo-el-tiempo-entre-dos-latidos-264404