En Espagne, une loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Source: The Conversation – France in French (2) – By Clémence Lepla, Doctorante en droit privé, Université de Lille

14 % de la nourriture produite est jetée ou perdue avant même d’atteindre les rayons des magasins. 19% sera ensuite jetée par les magasins, les restaurants ou particuliers. Pour lutter contre ce fléau, l’Espagne vient d’adopter une loi avec des sanctions inédites. Mais cela sera-t-il suffisant pour endiguer le gaspillage alimentaire ?


L’Espagne vient d’adopter une nouvelle loi pour lutter contre les pertes et le gaspillage alimentaire. Publiée le 1er avril 2025, elle ambitionne de réduire les pertes et le gaspillage à toutes les étapes de la chaine alimentaire, de la récolte à la consommation, en promouvant un modèle plus durable. Si une loi en Catalogne existait déjà en la matière, le dispositif est désormais harmonisé.

Les objectifs fixés sont ambitieux. La loi vise à réduire de 50 % le gaspillage alimentaire par habitant et de 20 % les pertes alimentaires d’ici à 2030. Les pertes alimentaires désignent ici la nourriture qui est perdue ou jetée avant d’atteindre les magasins de détail, lors des étapes de récolte, de transformation des aliments ou encore du transport. Actuellement, 14 % de la nourriture produite dans le monde est perdue à ce stade. Le gaspillage alimentaire correspond lui à la nourriture disponible à la vente ou à la consommation qui est jetée par les supermarchés, les restaurants et les ménages. Il représente 19 % des denrées alimentaires produites dans le monde. Ces chiffres ont marqué un véritable tournant dans la prise de conscience mondiale de ce problème, incitant les gouvernements à adopter des politiques ambitieuses pour y remédier.

Inédite en Espagne, cette loi constitue une étape importante dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Elle s’inscrit dans les objectifs de développement durable de l’Union européenne qui visent, d’ici au 31 décembre 2030, une réduction de 10 % des pertes alimentaires (par rapport à la quantité générée en moyenne annuelle entre 2021 et 2023) ainsi que la réduction de 30 % du gaspillage alimentaire par habitant.

Le texte présente également des dispositions similaires à celles de la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire, dite Loi Garot, adoptée par la France en 2016. Bien que les dispositifs ne soient pas entièrement identiques, les deux textes poursuivent le même objectif : lutter contre les pertes et le gaspillage alimentaires.

L’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire impliqués

Pour atteindre cet objectif, la participation de tous les acteurs de la société est nécessaire. La loi espagnole s’applique ainsi à une large palette d’acteurs opérant sur le territoire. Elle s’adresse aux professionnels assurant la production, la transformation et la distribution de denrées alimentaires ; aux restaurants ; à l’hôtellerie ; aux consommateurs ; aux associations de distribution de dons alimentaires ainsi qu’à l’administration publique. Seules les micro-entreprises sont exclues du dispositif.

Contrairement à la loi française, la loi espagnole est également applicable pour les opérateurs du secteur primaire tels que les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et coopératives agricoles.


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Un ordre de priorité à respecter

Les opérateurs économiques de la chaîne alimentaire doivent respecter un ordre de priorité inspiré de la directive européenne sur les déchets. Ainsi, lorsqu’une denrée alimentaire ne parvient pas à être vendue, elle doit être donnée ou transformée (par exemple des fruits transformés en confiture). Si ces opérations ne sont pas réalisables, cette denrée pourra être utilisée pour nourrir les animaux. À défaut, elle sera transformée par l’industrie en sous-produit non alimentaire (biocarburant, bioplastiques…), recyclée ou transformée en compost.

La loi proscrit également toute action visant à rendre les denrées impropres à la consommation ou à la valorisation comme le fait de verser de la javel sur les invendus.

Le manquement au respect de cet ordre de priorité est répertorié comme étant une « infraction mineure » et est puni par un avertissement ou une amende pouvant aller jusqu’à 2 000 euros. Cette infraction peut être requalifiée en « infraction grave » si elle est commise à nouveau dans une période de deux ans à compter de la sanction par décision administrative de la première d’entre elles. Le cas échéant, elle est punie d’une amende allant de 2 001 à 60 000 euros.

La destruction ou altération intentionnelle de denrées alimentaires invendues encore propres à la consommation est quant à elle considérée comme étant une « infraction grave ». En cas de réitération de ce type d’infraction, celle-ci est susceptible d’être requalifiée en « infraction très grave ». Elle sera alors passible d’une amende comprise entre 60 001 et 500 000 euros. La loi laisse une certaine marge de manœuvre à l’échelle régionale aux 17 Communautés autonomes d’Espagne pour augmenter ces seuils et/ou inclure d’autres sanctions additionnelles ou accessoires dans leurs réglementations respectives ayant valeur de loi.

Les sanctions diffèrent des sanctions françaises lesquelles prévoient une amende pouvant aller jusqu’à 0,1 % du chiffre d’affaires hors taxe du dernier exercice clos réalisé par l’établissement coupable de destruction de ses invendus. Le montant est fixé en fonction de la gravité de l’infraction, notamment du nombre et du volume de produits concernés. Cette amende peut être assortie d’une peine complémentaire d’affichage ou de diffusion de la décision prononcée, dans les conditions prévues à l’article 131-35 du code pénal.

Des plans de prévention à réaliser

La loi espagnole impose également aux professionnels de mettre en place des plans de prévention. Il s’agit de documents opérationnels détaillant les mesures mises en place pour identifier, prévenir et réduire les pertes et le gaspillage alimentaires. Chaque acteur de la chaîne alimentaire (à l’exception donc des microentreprises, des petits établissements commerciaux d’une surface inférieure à 1300m2 et des petites exploitations agricoles) doit expliquer comment il appliquera cet ordre de priorité et rendre compte des actions de prévention telles que la vente de produits dits « moches » ou « inesthétiques » ou encore indiquer les éventuels accords ou arrangements qu’ils ont avec des associations pour donner leurs invendus. Ces plans de prévention permettent également de collecter des données sur les pertes et le gaspillage alimentaires qui seront essentielles dans le cadre du suivi et de la régulation de cette problématique à l’échelle nationale.

Ces informations collectées alimenteront le plan national de contrôle des pertes et du gaspillage alimentaires, un dispositif mis en place par l’Espagne pour superviser et contrôler les actions des professionnels. Ce plan national vise à garantir que les objectifs législatifs de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires soient atteints et peut inclure des contrôles, des audits, ainsi que des mécanismes de suivi et de sanction en cas de non-respect.

Le ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation doit établir annuellement un rapport contenant les résultats de la mise en œuvre du plan de lutte national afin de suivre l’évolution et des mesures mises en place. Les administrations publiques doivent quant à elle enquêter et recueillir des données permettant de connaître l’ampleur du phénomène de pertes et du gaspillage alimentaires (volumes, causes et responsabilités).

Le don encouragé

La loi vise également à promouvoir le don de nourriture, en garantissant la sécurité et la traçabilité des aliments. Bien qu’encouragé, notamment au travers d’une déduction fiscale, le don reste facultatif : les professionnels peuvent aussi écouler leurs invendus alimentaires encore consommables en baissant les prix par exemple ou en les transformant. En revanche, il est interdit d’insérer dans un contrat une clause qui empêcherait l’autre partie de les donner.

Le recours au don est également encadré par une convention de don précisant les modalités de collecte, de transport, de stockage ainsi que les obligations des parties.

L’association bénéficiaire a la possibilité de refuser le don, sous réserve de motiver son refus. Elle est également tenue de respecter plusieurs exigences telles que : fournir des informations sur les denrées alimentaires aux personnes qui reçoivent la nourriture ; assurer la traçabilité des produits donnés au moyen d’un système d’enregistrement des entrées et sorties de denrées alimentaires reçues et livrées ; maintenir de bonnes pratiques d’hygiène dans la conservation et la manipulation des aliments ou encore donner sans discrimination.

Informer les consommateurs

La loi a enfin pour objectif de sensibiliser et d’informer les consommateurs. Elle impose pour cela aux pouvoirs publics de promouvoir des campagnes d’information sur la réduction du gaspillage alimentaire. Cette problématique sera d’ailleurs intégrée dans les programmes éducatifs dès le plus jeune âge.

Le texte met également l’accent sur l’importance de différencier les types de dates figurant sur les produits alimentaires : les produits comportant une date limite de consommation (DLC) présentent un risque pour la santé s’ils sont consommés une fois la date expirée. À l’inverse, les produits ayant une date de durabilité minimale (DDM) peuvent être consommés après cette date. Leur qualité peut être altérée mais ils peuvent encore être consommés en toute sécurité plutôt que d’être jetés. Cette mesure est d’ores et déjà à l’œuvre en France où les produits alimentaires comportant une DDM peuvent être accompagnés d’une mention informant les consommateurs que le produit reste consommable après cette date.

À l’échelle des restaurants, les doggy bags sont également fortement encouragés. À l’instar de la France, l’Espagne impose désormais aux établissements de la restauration de fournir gratuitement des contenants réutilisables ou facilement recyclables afin de permettre aux clients d’emporter les restes de leur repas.

L’Espagne est le troisième pays de l’Union européenne, après la France et l’Italie, à adopter une loi spécifique contre le gaspillage alimentaire. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte plus large de renforcement des politiques européennes en matière de durabilité alimentaire.

L’efficacité de la loi espagnole sur la prévention des pertes et du gaspillage alimentaire reposera sur sa mise en œuvre concrète et la rigueur du contrôle exercé. L’exemple de la loi française, adoptée il y a neuf ans, offre un cadre d’évaluation utile pour apprécier les leviers efficaces et les résultats mesurables d’une telle politique.

En effet, malgré l’ambition initiale, un rapport parlementaire publié trois ans après l’entrée en vigueur de la loi Garot a mis en évidence l’insuffisance de moyens pour réaliser des contrôles. La destruction des invendus, notamment par la pratique de la javellisation, fait l’objet de très peu de contrôles effectifs et est faiblement sanctionnée.

L’Espagne a quant à elle intégré dans cette loi un dispositif national de contrôle des pertes et du gaspillage alimentaires, articulé autour d’un mécanisme de suivi régulier assuré par le ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation et des plans de prévention fournis par les opérateurs économiques.

Reste à déterminer si ces outils, pensés pour garantir une application rigoureuse et homogène du texte, seront suffisamment dotés pour produire des effets concrets. À terme, c’est bien sa capacité à induire des changements structurels dans les pratiques économiques et sociales qui permettra d’en juger la portée réelle.

The Conversation

Clémence Lepla a reçu des financements de la Région des Hauts-de-France et de l’Université de Lille.

ref. En Espagne, une loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire – https://theconversation.com/en-espagne-une-loi-pour-lutter-contre-le-gaspillage-alimentaire-257361

« Maman, Papa, je m’ennuie ! » Comment aider votre enfant à gérer son ennui pendant les vacances

Source: The Conversation – France in French (2) – By Trevor Mazzucchelli, Associate Professor of Clinical Psychology, Curtin University

L’ennui peut être désagréable, mais il contribue au bon développement de l’enfant.
Shutterstock

Il est normal que les enfants s’ennuient. En fait, l’ennui peut même les aider à développer un certain nombre de compétences importantes.


À l’approche des vacances, les parents entendront sans doute leur enfant leur dire cette phrase classique : « Je m’ennuie… »

Nous nous ennuyons tous de temps en temps, et il n’y a rien de mal à cela. En fait, s’ennuyer est même utile, car cela nous aide à réfléchir et à modifier ce que nous faisons ou à prêter plus d’attention à notre environnement extérieur.

Cependant, de nombreux enfants doivent encore apprendre à gérer l’ennui. Si vous vous demandez comment réagir lorsque les enfants se plaignent de s’ennuyer (sans les laisser regarder davantage la télévision), voici quelques idées à tester.

Un enfant a l’air de s’ennuyer à son bureau
L’ennui est désagréable, mais il n’est pas mauvais pour la santé.
Shutterstock

L’ennui aide les enfants à apprendre

L’ennui est légèrement désagréable, mais il n’y a pas de mal à ce que les enfants s’ennuient. En fait, l’ennui permet aux enfants de développer un certain nombre de compétences importantes, notamment :

  • supporter des expériences désagréables,

  • gérer la frustration et réguler les émotions,

  • développer son imaginaire,

  • résoudre des problèmes, planifier et organiser,

  • acquérir de l’indépendance et de l’autonomie.

Ces compétences sont essentielles pour que les enfants développent un sentiment de contrôle sur leur propre bonheur et leur bien-être.


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Pourquoi les enfants se plaignent-ils de l’ennui

En général, la vie des enfants est structurée et organisée pour eux. Lorsqu’ils disposent de temps libre, les enfants peuvent éprouver des difficultés à penser à des choses à faire et à les organiser.

Si, dès qu’un enfant se plaint de s’ennuyer, un adulte vient le divertir, alors cet enfant n’aura peut-être pas la possibilité d’apprendre à s’occuper tout seul et à développer son esprit créatif.

Il arrive que les enfants rejettent toutes les idées qu’on leur propose. Ils savent peut-être d’expérience qu’au bout du compte, cela va conduire à une longue discussion ou à ce qu’on s’engage avec eux dans une activité. Dans les deux cas, l’enfant n’a pas à gérer son propre ennui.

L’astuce consiste donc à aider les enfants à avoir leurs propres idées (plutôt que de leur suggérer quoi faire).

Un enfant joue avec un coussin de canapé
Si les adultes divertissent constamment les enfants, ces derniers n’auront peut-être pas l’occasion d’apprendre à se divertir eux-mêmes.
Shutterstock

Comment les parents peuvent-ils aider les enfants à apprendre à gérer l’ennui ?

Les parents peuvent faire beaucoup pour se préparer à l’ennui et pour aider leur enfant à apprendre à gérer son propre ennui.

Voici quelques idées.

  • Discutez avec votre enfant de ce qu’il aime faire, de ses centres d’intérêt et de ses passions. Élaborez avec lui un menu d’activités auquel il pourra se référer lorsqu’il s’ennuie. Les enfants plus jeunes peuvent avoir envie d’illustrer leur menu avec des dessins.

  • Essayez de dresser une liste d’activités que votre enfant peut faire sans votre aide – un mélange de choses nouvelles et d’activités qu’il a déjà bien aimées par le passé. Incluez des activités plus rapides (comme le coloriage ou un pique-nique avec un ours en peluche), ainsi que des projets à plus long terme (comme un grand puzzle, la lecture d’un roman, l’acquisition de compétences sportives). Placez le menu à un endroit où votre enfant pourra s’y référer.

  • Assurez-vous que les jouets, outils ou autre matériel soient disponibles et accessibles pour que votre enfant puisse faire ce qui figure sur sa liste. Les jouets et les activités n’ont pas besoin d’être coûteux pour être amusants.

Une fille regarde un jeu de crayons de couleur
Équipez votre enfant des choses dont il a besoin pour faire ce qui figure sur son « menu d’activités ».
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  • Préparez votre enfant. Informez-le du programme de la journée et du temps qu’il est censé consacrer aux activités de son menu. Cela le rassurera sur le fait qu’il n’est pas livré à lui-même « pour toujours ». Une série d’images illustrant le programme de la journée peut être utile. Avant une période de temps libre, discutez de deux ou trois règles. Par exemple, « Joue tranquillement jusqu’à ce que papa et maman aient fini et si tu as besoin de nous parler, dis-le », ou bien « Excuse-moi et attends que nous soyons disponibles ».

  • Au début, vous pouvez offrir une récompense (comme une activité spéciale avec vous, son goûter préféré ou du temps d’écran) si votre enfant s’occupe correctement pendant un certain temps. Au fil du temps, éliminez progressivement les récompenses en augmentant le temps dont votre enfant a besoin pour trouver à s’occuper, puis ne les lui offrez que de temps en temps.

  • Si votre enfant vous dit qu’il s’ennuie, redirigez-le vers sa liste. Cette conversation doit être brève et précise.

  • Si nécessaire, aidez votre enfant à démarrer. Certains enfants peuvent avoir besoin d’aide pour démarrer une activité. Il peut être nécessaire de passer quelques minutes à les installer. Essayez de ne pas tout faire vous-même, mais posez plutôt des questions pour les aider à résoudre les problèmes. Vous pouvez demander : « Que vas-tu fabriquer ? De quoi auras-tu besoin pour cela ? Par où vas-tu commencer ? »

Un enfant ajoute un autocollant à un tableau de récompenses
Un tableau de récompenses vous aiderait-il ?
Shutterstock
  • Lorsque votre enfant se lance dans une activité appropriée, félicitez-le et accordez lui de l’attention. Vous pourriez dire : « Tu as trouvé quelque chose à faire tout seul. Je suis impressionné ! » Arrêtez de temps en temps ce que vous êtes en train de faire pour le féliciter de s’être occupé. Faites-le avant qu’il ne se désintéresse, mais, au fil du temps, essayez d’allonger progressivement le délai avant de faire un commentaire.

S’il est important que les enfants apprennent à gérer l’ennui, ils ont aussi besoin de se sentir valorisés et de savoir que leurs parents veulent passer du temps avec eux. Prenez du temps pour votre enfant et soyez disponible pour lui lorsque vous êtes ensemble.

The Conversation

Trevor Mazzucchelli est co-auteur de « Stepping Stones Triple P – Positive Parenting Program » et consultant auprès de Triple P International (Australie). Le Parenting and Family Support Centre (Australie) est en partie financé par les ouvrages publiés par le Triple P – Positive Parenting Program, développé et détenu par l’Université du Queensland (UQ). Les redevances sont également distribuées à la Faculté des sciences de la santé et du comportement de l’UQ (Université de Queensland) et aux auteurs des publicatiions de Triple P. Triple P International (TPI) Pty Ltd est une société privée autorisée par UniQuest Pty Ltd, au nom de l’UQ, à publier et à diffuser Triple P dans le monde entier. Il n’est ni actionnaire ni propriétaire de TPI, mais il a reçu et pourrait recevoir à l’avenir des redevances et/ou des honoraires de conseil de la part de TPI. TPI n’a pas participé à la rédaction de cet article.

ref. « Maman, Papa, je m’ennuie ! » Comment aider votre enfant à gérer son ennui pendant les vacances – https://theconversation.com/maman-papa-je-mennuie-comment-aider-votre-enfant-a-gerer-son-ennui-pendant-les-vacances-260142

Immigration : Pourquoi les gouvernements n’écoutent-ils pas les chercheurs ?

Source: The Conversation – France in French (2) – By Antoine Pécoud, Professeur de sociologie, Université Sorbonne Paris Nord

Les gouvernements choisissent des politiques jugées unanimement inefficaces par les chercheurs spécialistes des migrations. Comment comprendre cette absence d’écoute ? Comment y remédier ?


Les migrations sont omniprésentes, dans le débat politique comme dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Les chercheurs, pourtant, sont relativement peu visibles.

Cette situation est a priori surprenante. Malgré des moyens importants, les États ne semblent pas parvenir à maîtriser les déplacements de populations et pourraient donc bénéficier d’un échange avec les spécialistes. Or, la recherche sur les migrations est dynamique, avec un nombre croissant de connaissances sur le sujet.

Mais en pratique, le dialogue entre chercheurs et politiques est peu développé. Une des conséquences de cette situation est que les gouvernements s’obstinent dans des politiques qui sont unanimement jugées inefficaces, et même contre-productives, par les spécialistes.

C’est notamment le cas des politiques qui visent à développer l’Afrique pour freiner l’immigration. L’Union européenne y consacre des dizaines de millions d’euros, notamment au travers du Fonds fiduciaire. Pourtant la recherche a de longue date établi que le développement ne limite pas mécaniquement l’émigration, au point que le premier peut même, dans certains cas, favoriser la seconde.

Il en va de même pour la réponse à la « crise » des migrants et des réfugiés en Méditerranée. Les décideurs – et une bonne partie de la société avec eux – sont persuadés que l’Europe fait face à une hausse sans précédent des arrivées de migrants en Europe. Or la recherche montre que la crise n’est pas seulement due à une augmentation des flux, mais aussi à une politique d’accueil inadaptée. En refusant de prendre en compte cette nuance, les politiques migratoires ne font que renforcer le contrôle – avec le risque d’aggraver encore la crise.

Approche idéologique des États

La difficulté majeure tient donc dans l’approche excessivement idéologique des États. Nombre de gouvernements sont élus sur un programme de lutte contre l’immigration et blâment les migrants, les réfugiés (et même leurs descendants) pour toutes sortes de problèmes, du chômage à l’insécurité en passant par la cohésion sociale. On conçoit donc qu’ils soient hostiles aux critiques, et même à tout raisonnement légèrement nuancé.

Cette approche clivante inspire l’ensemble des politiques publiques. En France, par exemple, pas moins de 28 lois sur l’immigration ont été adoptées depuis 1980. À ce rythme, chaque loi est adoptée avant que précédente n’ait été entièrement mise en œuvre – et encore moins évaluée. Là encore, on conçoit que les chercheurs ne soient pas les bienvenus dans une activité législative qui relève en grande partie de l’affichage et de la gesticulation.

Cela s’inscrit dans une défiance plus générale vis-à-vis des sciences sociales, qui ont toujours été accusées d’idéalisme, d’irénisme (attitude favorisant la compréhension plutôt que le conflit) – et aujourd’hui de « wokisme ». Rappelons qu’en 2015, un ancien premier ministre affirmait qu’en « expliquant » certaines réalités (comme la radicalisation), les sciences sociales contribuaient à les « excuser ».

Le paradoxe du financement public de la recherche

La réalité est un peu plus complexe, cependant. L’indifférence des pouvoirs publics à la recherche ne les empêche pas de la financer.

La Commission européenne a ainsi débloqué plus de 160 millions d’euros depuis 2014 pour les universités travaillant sur les migrations. En France, dans le cadre du programme France 2030, l’Agence nationale de la recherche (ANR) a financé à hauteur de près de 14 millions d’euros l’Institut Convergences Migrations (IC Migrations) depuis sa création en 2017.

Cela contribue au dynamisme de la recherche sur les migrations : plus de mille chercheurs vont ainsi se réunir à Aubervilliers, en région parisienne, en juillet 2025 pour la 22ᵉ conférence annuelle du réseau européen IMISCOE, organisée par l’IC Migrations.

Mais, bien que l’écrasante majorité de ces chercheurs soient critiques des politiques migratoires, celles-ci ne changent pas pour autant. Les premiers surpris sont les chercheurs eux-mêmes : en 2020, soixante d’entre eux ont écrit à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour exprimer leur frustration d’être financés par la Commission – mais jamais écoutés.

Dans une logique de « politiques fondées sur les faits », l’objectif affiché par les bailleurs de fonds est pourtant de mieux comprendre les migrations pour mieux les gouverner. Cette approche est louable et nécessaire, a fortiori dans une époque marquée par les fake news, par l’influence de médias ouvertement populistes et par des politiques « anti-science » dans l’Amérique trumpiste. Mais force est d’admettre que les obstacles sont nombreux.

Des chercheurs peu incités à dialoguer avec les politiques

Rappelons que, si les chercheurs sont en général ouverts au dialogue avec les décideurs ainsi qu’avec les médias et la société civile, il ne s’agit pas de leur cœur de métier.

Ils évoluent dans un milieu professionnel qui a son propre rythme, nécessairement plus lent que celui des médias ou des soubresauts politiques. Leurs carrières répondent à des logiques spécifiques, dans lesquelles les publications jouent un rôle prépondérant – ce qui conduit à une forte spécialisation et à l’usage de la lingua franca de la recherche qu’est l’anglais.

Ajoutons que beaucoup travaillent dans des conditions dégradées, marquées par un précariat croissant et le sous-financement chronique des universités. La grande majorité des chercheurs ne sont donc pas formés, pas incités (et encore moins payés) pour dialoguer avec les politiques.

Cela a conduit à l’émergence d’intermédiaires, comme les think tanks (à l’instar du Migration Policy Institute à Bruxelles) ou certains centres de recherche spécialisés (dont le « Co-Lab » à l’Institut européen, à Florence). De par leurs réseaux parmi les décideurs et leur capacité à leur parler, ces acteurs comblent un manque. Mais leur existence indique aussi à quel point le dialogue recherche-politique est un exercice à part entière, que seule une poignée de chercheurs maîtrise.

Une autre difficulté tient à l’hétérogénéité des positions des chercheurs. Des économistes aux anthropologues en passant par les juristes, tous sont critiques des politiques actuelles – mais pas pour les mêmes raisons. Certains leur reprochent de freiner la croissance en limitant l’immigration de travail, d’autres de violer les droits fondamentaux, etc.

Face à cette multiplicité de critiques, les États peuvent aisément ne « piocher » que les résultats qui les arrangent. Par exemple, quand les sciences sociales documentent la vulnérabilité des migrants et le rôle des passeurs dans l’immigration irrégulière, les États retiennent l’impératif de lutter contre ces réseaux – mais oublient que leur existence est en grande partie une réponse au contrôle des migrations qui, en empêchant les mobilités légales, incitent les migrants à se tourner vers les passeurs.

Des politiques migratoires « occidentalo-centrées »

Il existe enfin des obstacles plus fondamentaux, car la recherche renforce parfois les politiques qu’elle critique. Les politiques migratoires sont ainsi très « occidentalo-centrées ». L’Europe s’affole de l’arrivée de réfugiés sur son sol, en oubliant que la très grande majorité d’entre eux restent dans les pays du Sud. Or, c’est aussi dans les pays du Nord que la majorité du savoir est produit, avec le risque d’étudier davantage ce qui se passe en Europe qu’ailleurs.

Les appels à « décentrer » (voire à « décoloniser ») la recherche se multiplient, mais il reste difficile d’échapper à ce biais. À cet égard, les financements européens sont à double tranchant : s’ils permettent un essor de la recherche, ils sont aussi orientés vers les problématiques jugées importantes en Europe, tout en accentuant les inégalités de financement entre le nord et le sud de la Méditerranée.

Mais surtout, la notion même de « migration » n’est pas neutre : elle suppose un cadre étatique, au sein duquel les populations et les territoires sont séparés par des frontières, où citoyens et étrangers font l’objet d’un traitement bien différencié. Il est possible d’avancer que c’est justement cette organisation « westphalienne » du monde qui empêche de mieux gouverner les migrations, lesquelles témoignent des multiples interdépendances entre États.


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Le dilemme est donc assez clair. Les chercheurs sont des citoyens comme les autres et, à ce titre, ils ne sont donc pas extérieurs aux réalités sur lesquelles ils travaillent. Il est donc logique que la recherche se focalise sur les aspects les plus saillants des migrations contemporaines, et ce, d’autant plus que c’est justement vers ces réalités que les financements sont orientés. À bien des égards, pour produire un savoir pertinent et parler aux politiques, les chercheurs doivent « coller » à l’actualité.

Mais ce faisant, ils risquent de négliger des réalités moins visibles, et en conséquence de renforcer les biais qui affectent la perception sociale et politique des migrations. Il ne s’agit évidemment pas d’en appeler à une illusoire neutralité scientifique, mais de trouver un équilibre entre une logique de recherche autonome et la production d’un savoir utile à l’amélioration des politiques migratoires – à condition bien sûr que les États finissent un jour par les écouter.


Antoine Pécoud intervient sur ce sujet lors du colloque annuel de l’IMISCOE (International Migration Research Network), qui se tient sur le campus Condorcet à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), du 1er>/sup> au 4 juillet 2025.

The Conversation

Antoine Pécoud ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Immigration : Pourquoi les gouvernements n’écoutent-ils pas les chercheurs ? – https://theconversation.com/immigration-pourquoi-les-gouvernements-necoutent-ils-pas-les-chercheurs-259933

« Querer », « Adolescence »… les séries sont-elles plus efficaces que les campagnes de sensibilisation ?

Source: The Conversation – France in French (2) – By Mélanie Bourdaa, Professeure en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Bordeaux Montaigne

Dans la série _Querer_, dont le rôle principal est interprété par l’actrice espagnole Nagore Aranburu, les représentations débordent de l’écran. Nicolás de Assas/Movistar Plus+/Stars, CC BY-ND

À travers Querer et Adolescence, deux miniséries venues d’Espagne et du Royaume-Uni, 2025 aura vu la fiction européenne s’attaquer de front aux violences de genre et aux modèles de masculinité. Au-delà de leurs récits, ces œuvres posent une question cruciale : que peut la fiction pour sensibiliser à ces enjeux, dans les écoles, dans la sphère privée, comme dans l’espace public ?


On entend souvent que les séries influencent celles et ceux qui les regardent. Et généralement cette influence est décrite comme négative : les séries traduiraient et amplifieraient les stéréotypes, les violences, etc. Ce postulat est très éloigné des travaux de recherche. D’une part, ceux-ci démontrent que le public est (inégalement) actif, notamment en créant du discours face à ces imaginaires. D’autre part, les séries ne participent pas qu’à la diffusion de stéréotypes : elles les transforment et les tordent également.

Masculinité, violences sexistes… des séries qui permettent d’« en parler »

Adolescence est une minisérie britannique de quatre épisodes qui a été diffusée en mars 2025 sur Netflix. Elle suit la mise en accusation pour meurtre (d’une camarade de classe) d’un garçon de 13 ans. Abordant simultanément les questions de masculinité, de féminicide et de l’impact des réseaux sociaux, la série reçoit un fort écho en France et devient le centre d’une discussion sur l’éducation des garçons et le rôle de l’école dans la déconstruction de la masculinité.

Bande-annonce de la série Adolescence.

Querer est également une minisérie de quatre épisodes, mais tournée et conçue en Espagne. Elle a été diffusée en France en juin 2025 sur Arte. Elle suit Miren, qui porte plainte contre son mari pour viols répétés, après trente ans de mariage. La série met notamment en lumière les réactions et le soutien contrastés des proches, la difficulté de ce type de procès et la normalisation des violences au sein des couples. Diffusée peu après le procès médiatisé de Mazan, la série bénéficie d’un important bouche-à-oreille.

Bande-annonce de la série Querer.

Les séries participent de la mise à l’agenda politique et médiatique de ces questions. C’est d’ailleurs l’un de leurs objectifs assumés. Le réalisateur de Querer, Eduard Sala, a déclaré que la série visait « non seulement à divertir mais aussi à changer le monde ». Le scénariste d’Adolescence, Stephen Graham, a déclaré souhaiter que « la série provoque des dialogues entre les parents et leurs enfants », considérant qu’elle « n’est que le début du débat ».

Un rôle actif du public

Querer comme Adolescence sont des dispositifs efficaces pour parler des violences et harcèlements sexistes et sexuels (VHSS) car elles ont su trouver des relais médiatiques importants dans la presse, à la radio et à la télévision.

Mais ce n’est pas tout, si la sensibilisation par les séries se fait, c’est également que le public en parle, notamment le public le plus engagé : les fans. La série devient un levier pour entamer des conversations dans les communautés en ligne, pour sensibiliser à ces questions ou pour partager son expérience et ainsi mettre en lumière les réalités des VHSS.

A contrario, la série peut également provoquer des réactions de cyberviolence et de cyberharcèlement de la part de publics toxiques. Il suffit pour cela de regarder les commentaires des posts Facebook sur la série Querer, où féministes et masculinistes argumentent sur les thèmes de la série. Pour la série Adolescence, les commentaires sur les comptes Instagram de fans mentionnent le besoin de voir la série pour mieux comprendre les adolescents et leur vie privée et sociale.

Des pouvoirs publics qui se saisissent des séries

En juin 2025, s’inspirant d’une mesure prise au Royaume-Uni, la ministre de l’éducation nationale Élisabeth Borne a proposé que la série Adolescence soit utilisée comme support pédagogique à partir de la classe de quatrième. Querer (qui a reçu le grand prix au festival Séries Mania) semble emprunter le même chemin, notamment dans des formations en psychologie ou en criminologie.

Ce n’est pas la première fois que des séries sont mobilisées pour porter un discours de politique publique. En 2017, la série 13 Reasons Why, qui traite du harcèlement allant jusqu’au suicide d’une adolescente, avait bénéficié d’un site ressource avec des dispositifs de prévention et d’un documentaire post-série (Beyond the Reasons).

Dans la série britannique Sex Education (2019), une scène aborde le thème de la thérapie du traumatisme causé par une agression sexuelle.

Utilisée dans des collèges et lycées anglophones avec des guides d’accompagnement pour éducateurs et parents, la série emboîte le pas d’une autre, plus connue encore : Sex Education. Celle-ci est la première teen serie portant aussi explicitement sur les questions de sexualité et de relations amoureuses, dans une approche sex-positive, très tolérante et ayant toujours à cœur la question du consentement. Un guide, « Le petit manuel Sex Education », a été mis à disposition pour des ateliers de prévention et de sensibilisation. Il est utilisé dans certains établissements scolaires. Bref, l’implémentation de séries dans des politiques éducatives ou de prévention : ce n’est pas tout à fait nouveau.


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Sensibiliser par ou avec les séries

Mais ne nous trompons pas : les séries, seules, ne constituent pas des supports de sensibilisation autonomes. Encore faut-il penser autour d’elles des dispositifs de médiation.

Les séries sont de plus en plus nombreuses à avertir de scènes de violences et à renvoyer vers des centres d’aide. Par exemple à partir de la saison 2, chaque épisode de 13 Reasons Why commence par un message d’avertissement : « Cet épisode contient des scènes qui peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs. » Un avertissement vidéo avec les acteurs précède également la diffusion : « Si vous êtes concerné par ces sujets, parlez-en à un adulte ou consultez le site 13reasonswhy.info ».

La série Sex Education s’est aussi prêtée à cet exercice : lors d’un épisode montrant une agression sexuelle dans un bus, des ressources officielles ont été diffusées sur les réseaux sociaux de la série et de la BBC, renvoyant notamment vers le centre d’aide britannique aux victimes de viol.

Premier épisode de la saison 4 de la websérie Skam (France TV, 2019).

Les séries françaises sont plus discrètes dans l’intégration directe de liens dans les épisodes. Dans Skam, une série Slash/France Télévision qui suit le quotidien d’élèves de lycée, des messages apparaissent avec des liens vers le 3018 (cyberviolences), le 3919 (violences conjugales) ou vers SOS Homophobie à la fin de certains épisodes (notamment dans les saisons 4, 5 et 6, qui traitent respectivement de l’islamophobie, de la santé mentale et des violences contre partenaire intime). Le site Slash propose une page complète « Besoin d’aide », mentionnée dans les dialogues ou dans l’habillage final de la série.

Proposer des séries plutôt que des politiques publiques ?

Si sensibiliser aux questions de violences, de discrimination ou de santé mentale semble commencer à faire partie du « cahier des charges » implicite des séries qui abordent ces thématiques, séries et campagnes de sensibilisation publique ne sont pas en concurrence. Les séries résonnent avec le cadre légal de chaque pays de diffusion : la législation contre les violences de genre n’est pas la même en Espagne, en France ou au Royaume-Uni, et sa réception est propre à chaque contexte.

Dans certains cas, séries et politiques publiques peuvent gagner à jumeler leurs discours et leurs actions en matière de prévention et de sensibilisation. L’une des conditions est que les personnes en charge des actions de sensibilisation soient formées.

L’annonce aux agents de l’éducation nationale de l’arrivée d’Adolescence parmi les supports de sensibilisation pose ainsi question. Chez un grand nombre d’enseignants et d’infirmiers scolaires, les séries ne font pas partie de la culture pédagogique en routine. Sans culture commune (on pense notamment à des formations à l’outil sériel), il paraît abrupt de prétendre qu’une série puisse lutter efficacement contre les violences. D’autant plus que la série agit comme un révélateur de la parole, mais aussi des souvenirs – y compris post-traumatiques.

À cet égard, l’outil qu’est la série nécessite un double accompagnement par des encadrants formés à la fois à ce support mais aussi à l’accueil et à l’accompagnement de la parole.

The Conversation

Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.

ref. « Querer », « Adolescence »… les séries sont-elles plus efficaces que les campagnes de sensibilisation ? – https://theconversation.com/querer-adolescence-les-series-sont-elles-plus-efficaces-que-les-campagnes-de-sensibilisation-259957

Grilling with lump charcoal: Is US-grown hardwood really in that bag?

Source: – By Adriana Costa, Assistant Professor of Sustainable Bioproducts, Mississippi State University

When you’re getting ready to cook, do you know what’s burning underneath? Alexandr Baranov/iStock/Getty Images Plus

People dedicated to the art of grilling often choose lump charcoal – actual pieces of wood that have been turned into charcoal – over briquettes, which are compressed charcoal dust with other ingredients to keep the dust together and help it burn better.

The kinds of wood used to make lump charcoal affect how it burns and how the food tastes when grilled. Dedicated grillers are often willing to pay a premium for higher heat, no additives, particular flavors and the cleaner burn they get from particular wood species in lump charcoal.

Buyers probably expect the label to accurately report how much charcoal they are getting, what kind of wood it is, and where the wood was grown.

A spot-check I helped conduct on lump charcoal for sale in the U.S. has revealed that the information on the label does not always match what is inside the bag. Customers might not know what they are actually buying, potentially affecting their purchasing choices and even their grilling experience.

Origin matters

Charcoal is made from wood heated in a low-oxygen environment to remove water and volatile compounds. This process leaves behind a carbon-rich material that burns hotter and more cleanly than raw wood, making it ideal for grilling.

The origin of the trees used affects charcoal’s ecological sustainability. Some charcoal produced in Mexico, Paraguay and Brazil has been linked to deforestation and unsustainable logging practices. Charcoal from hardwood trees harvested in the U.S. is generally considered to be more sustainable.

We decided to investigate more deeply what consumers are actually getting when they buy a bag of lump charcoal.

We looked at a range of products, some of which were labeled as from the U.S., some from other countries and others that did not specify a country of origin.

We purchased one bag each of 15 major U.S. lump charcoal brands online. We did not identify the specific producers. Instead, we wanted to give an overall sense of the products available on the market and evaluate how closely product claims on the packaging matched what was actually in the bags.

Kinds of charcoal we found

We determined the type of wood the charcoal was made from by examining each lump under a microscope or handheld magnifying lens and matching the patterns in the wood structure with the ones in our collection.

Identifying the species allowed us to broadly infer the origin of the charcoal based on where those kinds of trees typically grow.

Nearly half of all the lump charcoal we examined was oak or mesquite, which are both hardwoods that grow in North America, including in the U.S. and Mexico.

In two out of five bags claiming their charcoal had come from the U.S., 15% or more of the material was actually tropical woods, such as ipe, which are not native to the U.S. These woods may have been harvested unsustainably. Other species we found included pine and sweet gum, which perform poorly as grilling woods.

Much of the tropical wood was in small fragments, which made us think it might have been intentionally used as cheap filler.

We found one bag that was labeled “One ingredient: Oak hardwood” that contained no oak at all. Instead, it was a mix of at least six tropical woods.

Two textures of wood side by side, one darker and clearly burned and the other brighter and not burned.
At left, a cross section of a piece of red oak lump charcoal under magnification, beside a cross section of a piece of raw red oak wood.
Wiedenhoeft and Costa

What else was in the bag?

We also discovered concerns related to product weight and the quantity of extraneous material in the bags. The Fair Packaging and Labeling Act is a U.S. law that requires product containers to carry labels that accurately describe the contents. The National Institute of Standards and Technology has specific methods for measuring and characterizing contents of packaged goods.

These requirements do allow some variations in weight, but nearly half the bags we examined were underfilled, and one-third were far enough underweight that their label claims fell outside what is legally acceptable.

Also, in every bag we found bark and tiny charcoal fragments, which burn quickly and unevenly. Six bags had rocks in them. Without those extra materials, all 15 bags were underweight, and none gave buyers as much effective grilling fuel as they promised.

So when consumers pay more for what they think is a premium charcoal product, they may, in fact, be getting nothing of the sort.

The Conversation

Adriana Costa has received funding from the USDA National Institute of Food and Agriculture, McIntire Stennis, USDA Agricultural Research Service, and the USDA Forest Products Laboratory. Any opinions, findings, conclusions, or recommendations expressed in this publication are those of the author(s) and should not be construed to represent any official USDA or U.S. Government determination or policy.

ref. Grilling with lump charcoal: Is US-grown hardwood really in that bag? – https://theconversation.com/grilling-with-lump-charcoal-is-us-grown-hardwood-really-in-that-bag-258157

Hurricane Helene set up future disasters, from landslides to flooding – cascading hazards like these are now upending risk models

Source: – By Brian J. Yanites, Associate Professor of Earth and Atmospheric Science. Professor of Surficial and Sedimentary Geology, Indiana University

The Carter Lodge hangs precariously over the flood-scoured bank of the Broad River in Chimney Rock Village, N.C., on May 13, 2025, eight months after Hurricane Helene. AP Photo/Allen G. Breed

Hurricane Helene lasted only a few days in September 2024, but it altered the landscape of the Southeastern U.S. in profound ways that will affect the hazards local residents face far into the future.

Mudslides buried roads and reshaped river channels. Uprooted trees left soil on hillslopes exposed to the elements. Sediment that washed into rivers changed how water flows through the landscape, leaving some areas more prone to flooding and erosion.

Helene was a powerful reminder that natural hazards don’t disappear when the skies clear – they evolve.

These transformations are part of what scientists call cascading hazards. They occur when one natural event alters the landscape in ways that lead to future hazards. A landslide triggered by a storm might clog a river, leading to downstream flooding months or years later. A wildfire can alter the soil and vegetation, setting the stage for debris flows with the next rainstorm.

Two satellite maps of the same location. One shows changes to the river, loss of trees and landslides.
Satellite images before (top) and after Hurricane Helene (bottom) show how the storm altered landscape near Pensacola, N.C., in the Blue Ridge Mountains.
Google Earth, CC BY

I study these disasters as a geomorphologist. In a new paper in the journal Science, I and a team of scientists from 18 universities and the U.S. Geological Survey explain why hazard models – used to help communities prepare for disasters – can’t just rely on the past. Instead, they need to be nimble enough to forecast how hazards evolve in real time.

The science behind cascading hazards

Cascading hazards aren’t random. They emerge from physical processes that operate continuously across the landscape – sediment movement, weathering, erosion. Together, the atmosphere, biosphere and the earth are constantly reshaping the conditions that cause natural disasters.

For instance, earthquakes fracture rock and shake loose soil. Even if landslides don’t occur during the quake itself, the ground may be weakened, leaving it primed for failure during later rainstorms.

That’s exactly what happened after the 2008 earthquake in Sichuan Province, China, which led to a surge in debris flows long after the initial seismic event.

A volunteer carrying a shovel over his shoulder walks past boulders and a severely damaged building.
A strong aftershock after a 7.8 magnitude earthquake in Sichuan province, China, in May 2008 triggered more landslides in central China.
AP Photo/Andy Wong

Earth’s surface retains a “memory” of these events. Sediment disturbed in an earthquake, wildfire or severe storm will move downslope over years or even decades, reshaping the landscape as it goes.

The 1950 Assam earthquake in India is a striking example: It triggered thousands of landslides. The sediment from these landslides gradually moved through the river system, eventually causing flooding and changing river channels in Bangladesh some 20 years later.

An intensifying threat in a changing world

These risks present challenges for everything from emergency planning to home insurance. After repeated wildfire-mudslide combinations in California, some insurers pulled out of the state entirely, citing mounting risks and rising costs among the reasons.

Cascading hazards are not new, but their impact is intensifying.

Climate change is increasing the frequency and severity of wildfires, storms and extreme rainfall. At the same time, urban development continues to expand into steep, hazard-prone terrain, exposing more people and infrastructure to evolving risks.

The rising risk of interconnected climate disasters like these is overwhelming systems built for isolated events.

Yet climate change is only part of the equation. Earth processes – such as earthquakes and volcanic eruptions – also trigger cascading hazards, often with long-lasting effects.

Mount St. Helens is a powerful example: More than four decades after its eruption in 1980, the U.S. Army Corps of Engineers continues to manage ash and sediment from the eruption to keep it from filling river channels in ways that could increase the flood risk in downstream communities.

Rethinking risk and building resilience

Traditionally, insurance companies and disaster managers have estimated hazard risk by looking at past events.

But when the landscape has changed, the past may no longer be a reliable guide to the future. To address this, computer models based on the physics of how these events work are needed to help forecast hazard evolution in real time, much like weather models update with new atmospheric data.

An aerial view of a river with evidence of a landslide. Broken trees look like toothpicks scattered about, and the river flow is partially blocked.
A March 2024 landslide in the Oregon Coast Range wiped out trees in its path.
Brian Yanites, June 2025
An aerial view of a river with evidence of a landslide. Broken trees look like toothpicks scattered about, and the river flow is partially blocked.
A drone image of the same March 2024 landslide in the Oregon Coast Range shows where it temporarily dammed the river below.
Brian Yanites, June 2025

Thanks to advances in Earth observation technology, such as satellite imagery, drone and lidar, which is similar to radar but uses light, scientists can now track how hillslopes, rivers and vegetation change after disasters. These observations can feed into geomorphic models that simulate how loosened sediment moves and where hazards are likely to emerge next.

Researchers are already coupling weather forecasts with post-wildfire debris flow models. Other models simulate how sediment pulses travel through river networks.

Cascading hazards reveal that Earth’s surface is not a passive backdrop, but an active, evolving system. Each event reshapes the stage for the next.

Understanding these connections is critical for building resilience so communities can withstand future storms, earthquakes and the problems created by debris flows. Better forecasts can inform building codes, guide infrastructure design and improve how risk is priced and managed. They can help communities anticipate long-term threats and adapt before the next disaster strikes.

Most importantly, they challenge everyone to think beyond the immediate aftermath of a disaster – and to recognize the slow, quiet transformations that build toward the next.

The Conversation

Brian J. Yanites receives funding from the National Science Foundation.

ref. Hurricane Helene set up future disasters, from landslides to flooding – cascading hazards like these are now upending risk models – https://theconversation.com/hurricane-helene-set-up-future-disasters-from-landslides-to-flooding-cascading-hazards-like-these-are-now-upending-risk-models-259502

What Trump’s budget proposal says about his environmental values

Source: – By Stan Meiburg, Executive Director, Sabin Center for Environment and Sustainability, Wake Forest University

The president’s spending proposal doesn’t leave much behind. Alexey Kravchuk/iStock / Getty Images Plus

To understand the federal government’s true priorities, follow the money.

After months of saying his administration is committed to clean air and water for Americans, President Donald Trump has proposed a detailed budget for the U.S. Environmental Protection Agency for fiscal year 2026. The proposal is more consistent with his administration’s numerous recent actions and announcements that reduce protection for public health and the environment.

To us, former EPA leaders – one a longtime career employee and the other a political appointee – the budget proposal reveals a lot about what Trump and EPA Administrator Lee Zeldin want to accomplish.

According to the administration’s Budget in Brief document, total EPA funding for the fiscal year beginning October 2025 would drop from US$9.14 billion to $4.16 billion – a 54% decrease from the budget enacted by Congress for fiscal 2025 and less than half of EPA’s budget in any year of the first Trump administration.

Without taking inflation into account, this would be the smallest EPA budget since 1986. Adjusted for inflation, it would be the smallest budget since the Ford administration, even though Congress has for decades given EPA more responsibility to clean up and protect the nation’s air and water; handle hazardous chemicals and waste; protect drinking water; clean up environmental contamination; and evaluate the safety of a wide range of chemicals used in commerce and industry. These expansions reflected a bipartisan consensus that protecting public health and the environment is a national priority.

The budget process in brief

Federal budgeting is complicated, and EPA’s budget is particularly so. Here are some basics:

Each year, the president and Congress determine how much money will be spent on what things, and by which agencies. The familiar aphorism that “the president proposes, Congress disposes” captures the Constitution’s process for the federal budget, with Congress firmly holding the “power of the purse.”

EPA’s budget can be difficult to understand because individual programs may be funded from different sources. It is useful to consider it as a pie sliced into five main pieces:

  • Environmental programs and management: the day-to-day work of protecting air, water and land.
  • Science and technology: research on pollution, health effects and new environmental tools.
  • Superfund and trust funds: cleaning up contaminated sites and responding to emergency releases of pollution.
  • State and Tribal operating grants: supporting local implementation of environmental laws.
  • State capitalization grants: revolving loans for water infrastructure.

The Trump administration’s budget proposals for EPA represent a striking retreat from the national goals of clean air and clean water enacted in federal laws over the past 55 years. In the budget document, the administration argues that the federal government has done enough and that the protection of gains already achieved, as well as any further progress, should not be paid for with federal money.

This budget would reduce EPA’s ability to protect public health and the environment to a bare minimum at best. Most dramatic and, in our view, most significant are the elimination of operating grants to state governments, drastic reductions in funding for science of all kinds, and elimination of EPA programs relating to climate change and environmental justice, which addresses situations of disproportionate environmental harm to vulnerable populations. It would cut regulatory and enforcement activities that the administration sees as inconsistent with fossil energy development. Other proposed changes, notably for Superfund and capitalization grants, are more nuanced.

These changes to EPA’s regular budget allocation are separate from changes to supplementary EPA funding that have also been in the news, including for projects specified in the Inflation Reduction Act and other specific laws.

Environmental programs and management

Funding for basic work to protect the environment and prevent pollution would be cut by 22%. The reductions are not spread equally, however. All activities related to climate change would be eliminated, including the Energy Star program and greenhouse gas reporting and tracking. Funding for civil and criminal enforcement of environmental laws and regulations would be cut by 69% and 50%, respectively.

The popular Brownfields program would be cut by 50%. Since 1995, $2.9 billion in federal funds have produced public and private investments totaling $42 billion for cleaning and redeveloping contaminated sites, and created more than 200,000 jobs.

A program to set standards and conduct training for safe removal of lead paint and other lead-containing materials from homes and businesses would be eliminated.

The administration has been clear that EPA will no longer do environmental justice work, such as funding to monitor toxic air emissions in low-income neighborhoods adjacent to industrial areas. This budget is consistent with that.

Science and technology

Scientific support functions would be cut by 34%. The Office of Research and Development would go from about 1,500 staff to about 500 and would be redistributed throughout the agency. This would diminish science that supports not just EPA’s work but that of organizations, industries, health care professionals and public and private researchers who benefit from EPA’s research.

A stretch of barren land, marked by dirt roads around a bright yellow pond.
A former uranium mill in Colorado is just one of the nation’s extremely contaminated Superfund sites awaiting federal money for cleanup.
RJ Sangosti/MediaNews Group/The Denver Post via Getty Images

Superfund and other trust funds

Superfund is by far the largest of EPA’s cleanup trust funds. It allows EPA to clean up contaminated sites. It also forces the parties responsible for the contamination to either perform cleanups or reimburse the government for EPA-led cleanup work. When there is no viable responsible party, Superfund gives EPA the funds and authority to clean up contaminated sites.

Prior to 2021, Superfund was funded through EPA’s annual budget. In 2021 and 2022, Congress restored taxes on selected chemicals and petroleum products to help pay for Superfund. During the Biden administration, EPA reduced the Superfund’s line in the general budget, with the expectation that the Superfund tax revenues would more than make up for the reduction. Administrator Zeldin, who has said that site cleanup is a priority, is proposing to shift virtually all funding for cleanups to these new tax revenues.

There is risk in this approach, however. The Superfund tax expires in 2031 and has raised less than Treasury Department predictions in both 2023 and 2024. In fiscal year 2024, available tax receipts were predicted to be $2.5 billion, but only $1.4 billion was collected. Future funding is uncertain because it depends on the amounts of various chemicals that companies actually use. Experts disagree on whether this is significant for the Superfund program. The petrochemical industry, on whom this tax largely falls, is lobbying for its repeal.

Funds to address leaks at gas station tanks would be cut nearly in half. Funds to clean up oil and petroleum spills would be cut by 24%.

State operating grants

The budget proposal seeks to reset the EPA’s relationship with state agencies, which implement the vast majority of environmental regulations.

EPA has long delegated some of its powers to state environmental agencies, including permitting, inspections and enforcement of regulations that govern air, water and soil pollution. Since the 1970s, EPA has helped fund those activities through basic operating grants that require minimum state contributions and reward larger state investments with additional federal dollars.

The proposed budget would eliminate all of those grants to states – totaling $1 billion. The document itself explains that federal funding over decades has totaled “hundreds of billions of dollars” and has resulted in programs that “are mature or have accomplished their purpose.”

States disagree. They note that EPA has delegated 90% of the nation’s environmental protection work to state authorities, and states have accepted that workload based on the expectation of federal funding. The states say reduced funding would greatly diminish the actual work of environmental protection – site inspections, air and water monitoring, and enforcement – across the country.

State capitalization grants

Since 1987, EPA has given states money for revolving loan programs that provide low-interest loans to state and local governments to clean up waterways and provide safe drinking water. The proposed budget would cut that funding by 89%, from $2.8 billion to $305 million.

These capitalization grants were originally envisioned as seed money, with future loans available as the initial and subsequent loans were repaid. But the need for water infrastructure continues to grow, and Congress has for many years allocated additional money to the program.

In protecting the environment, you get what you pay for. In past years, Congress has refused to accept proposed drastic cuts to EPA’s budget. It remains to be seen whether this Congress will go along with these proposed rollbacks.

The Conversation

Stan Meiburg is a volunteer with the Environmental Protection Network. He was an employee of the Environmental Protection Agency from 1977 to 2017.

i have worked at the US EPA twice. During the Obama Administration, i was first principal deputy to the Assistant Administrator of the Office of Air and Radiation and then Acting Assistant Administrator. During the Biden Administration, I was Deputy Administrator. I am also a volunteer with the Environmental Protection Network.

ref. What Trump’s budget proposal says about his environmental values – https://theconversation.com/what-trumps-budget-proposal-says-about-his-environmental-values-258962

What’s at risk for Arctic wildlife if Trump expands oil drilling in the fragile National Petroleum Reserve-Alaska

Source: – By Mariah Meek, Associate Professor of Integrative Biology, Michigan State University

Teshekpuk caribou graze in the National Petroleum Reserve-Alaska. Bob Wick/BLM, CC BY

The largest tract of public land in the United States is a wild expanse of tundra and wetlands stretching across nearly 23 million acres of northern Alaska. It’s called the National Petroleum Reserve in Alaska, but despite its industrial-sounding name, the National Petroleum Reserve-Alaska, or NPR-A, is much more than a fuel depot.

Tens of thousands of caribou feed and breed in this area, which is the size of Maine. Migratory birds flock to its lakes in summer, and fish rely on the many rivers that crisscross the region.

The area is also vital for the health of the planet. However, its future is at risk.

The Trump administration announced a plan on June 17, 2025, to open nearly 82% of this fragile landscape to oil and gas development, including some of its most ecologically sensitive areas.

Some of the extraordinary wildlife in the wetlands around Teshekpuk Lake, a fragile “special area” in the National Petroleum Reserve-Alaska that the Trump administration would open to further drilling.

I am an ecologist, and I have been studying sensitive ecosystems and the species that depend on them for over 20 years. Disturbing this landscape and its wildlife could lead to consequences that are difficult – if not impossible – to reverse.

What is the National Petroleum Reserve-Alaska?

The National Petroleum Reserve-Alaska was originally designated in 1923 by President Warren Harding as an emergency oil supply for the U.S. Navy.

In the 1970s, its management was transferred to the Department of Interior under the Naval Petroleum Reserves Production Act. This congressional act requires that, in addition to managing the area for energy development, the secretary of the interior must ensure the “maximum protection” of “any significant subsistence, recreational, fish and wildlife, or historical or scenic value.”

The Bureau of Land Management is responsible for overseeing the reserve and identifying and protecting areas with important ecological or cultural values – aptly named “special areas.”

A map of the NPR-A shows five large areas currently set aside as
The Trump administration plans to open parts of the ‘special areas,’ shown here, that were designated to protect wildlife in the National Petroleum Reserve-Alaska, including in the fragile Colville River and Teshekpuk Lake regions.
U.S. Bureau of Land Management

The Trump administration now plans to expand the amount of land available for drilling in the NPR-A from about 11.7 million acres to more than 18.5 million acres – including parts of those “special areas” – as part of its effort to increase U.S. oil drilling and reduce regulations on the industry.

I recently worked with scientists and scholars at The Wilderness Society to write a detailed report outlining many of the ecological and cultural values found across the reserve.

A refuge for wildlife

The reserve is a sanctuary for many Arctic wildlife, including caribou populations that have experienced sharp global declines in recent years.

The reserve’s open tundra provides critical calving, foraging, migratory and winter habitat for three of the four caribou herds on Alaska’s North Slope. These herds undertake some of the longest overland migrations on Earth. Infrastructure such as roads and industrial activity can disrupt their movement, further harming the populations’ health.

The NPR-A is also globally significant for migratory birds. Situated at the northern end of five major flyways, birds come here from all corners of the Earth, including all 50 states. It hosts some of the highest densities of breeding shorebirds anywhere on the planet.

An estimated 72% of Arctic Coastal Plain shorebirds – over 4.5 million birds – nest in the reserve. This includes the yellow-billed loon, the largest loon species in the world, with most of its U.S. breeding population concentrated in the reserve.

A black and white bird with a yellow bill sits on a nest mostly surrounded by water.
A yellow-billed loon sits on a nest in the National Petroleum Reserve-Alaska. These migratory birds, along with many other avian species, summer in the reserve.
Bob Wick/BLM, CC BY

Expanding oil and gas development in the National Petroleum Reserve-Alaska could threaten these birds by disrupting their habitat and adding noise to the landscape.

Many other species also depend on intact ecosystems there.

Polar bears build dens in the area, making it critical for cub survival. Wolverines, which follow caribou herds, also rely on large, connected expanses of undisturbed habitat for their dens and food. Moose browse along the Colville River, the largest river on the North Slope, while peregrine falcons, gyrfalcons and rough-legged hawks nest on the cliffs above.

A large stretch of the Colville River is currently protected as a special area, but the Trump administration’s proposed plan will remove those protections. The Teshekpuk Lake special area, critical habitat for caribou and migrating birds, would also lose protection.

Two brown bears walk through low-level brush. The big one looks back at the camera.
Brown bears, as well as polar bears, rely on the National Petroleum Reserve-Alaska for habitat and finding food.
Bob Wick/BLM, CC BY

Indigenous communities in the Arctic, particularly the Iñupiat people, also depend on these lands, waters and wildlife for subsistence hunting and fishing. Their livelihoods, food security, cultural identity and spiritual practices are deeply intertwined with the health of this ecosystem.

Oil and gas drilling’s impact

The National Petroleum Reserve-Alaska is vast, and drilling won’t occur across all of it. But oil and gas operations pose far-reaching risks that extend well beyond the drill sites.

Infrastructure like roads, pipelines, airstrips and gravel pads fragment and degrade the landscape. That can alter water flow and the timing of ice melt. It can also disrupt reproduction and migration routes for wildlife that rely on large, connected habitats.

Networks of winter ice roads and the way exploration equipment compacts the land can delay spring and early summer thawing patterns on the landscape. That can upset the normal pattern of meltwater, making it harder for shore birds to nest.

Caribou migrating
The Western Arctic Caribou herd population has fallen significantly in recent years. Here, some of the herd cross a river outside the NPR-A.
Kyle Joly/NPS

ConocoPhillips’ Willow drilling project, approved by the Biden administration in 2023 on the eastern side of the reserve, provides some insight into the potential impact: An initial project plan, later scaled back, included up to 575 miles (925 kilometers) of ice roads for construction, an air strip, more than 300 miles (nearly 485 kilometers) of new pipeline, a processing facility, a gravel mine and barge transportation, in addition to five drilling sites.

Many animals will try to steer clear of noise, light and human activity. Roads and industrial operations can force them to alter their behavior, which can affect their health and how well they can reproduce. Research has shown that caribou mothers with new calves avoid infrastructure and that this impact does not lessen over time of exposure.

Industrial buildings in the snow have several roads and pipelines running to them and three wells with flares and blackened areas around them.
Oil production facilities, like this one in Prudhoe Bay, require miles of road and pipeline, in addition to the wells and facilities.
Simon Bruty/Anychance/Getty Images

At Alaska’s Prudhoe Bay, the largest oilfield in the U.S., decades of oil development have led to pollution, including hundreds of oil spills and leaks, and habitat loss, such as flooding and shoreline erosion, extensive permafrost thaw and damage from roads, construction and gravel mining. In short, the footprint of drilling is not confined to isolated locations — it radiates outward, undermining the ecological integrity of the region. Permafrost thaw now even threatens the stability of the oil industry’s own infrastructure.

Consequences for the climate

The National Petroleum Reserve-Alaska and the surrounding Arctic ecosystem also play an outsized role in regulating the global climate.

Vast amounts of climate-warming carbon is currently locked away in the wetlands and permafrost of the tundra, but the Arctic is warming close to three times faster than the global average.

Roads, drilling and development can increase permafrost thaw and cause coastlines to erode, releasing carbon long locked in the soil. In addition, these operations will ultimately add more carbon dioxide to the atmosphere, further warming the planet.

The decisions made today will shape the future of the Arctic – and one of the last wild ecosystems in the United States – for generations to come.

The Conversation

Mariah Meek has received funding from the National Science Foundation, the US Fish and Wildlife Service, and several state agencies. In addition to being a professor, she is also the director of research for The Wilderness Society, where she supervises a team of scientists doing research to understand ecological interactions in the Alaskan Arctic.

ref. What’s at risk for Arctic wildlife if Trump expands oil drilling in the fragile National Petroleum Reserve-Alaska – https://theconversation.com/whats-at-risk-for-arctic-wildlife-if-trump-expands-oil-drilling-in-the-fragile-national-petroleum-reserve-alaska-259493

Hurricane forecasters are losing 3 key satellites ahead of peak storm season − a meteorologist explains why it matters

Source: – By Chris Vagasky, Meteorologist and Research Program Manager, University of Wisconsin-Madison

Many coastal communities rely on satellite data to understand the risks as hurricanes head their way.
Ricardo Arduengo/AFP via Getty Images

About 600 miles off the west coast of Africa, large clusters of thunderstorms begin organizing into tropical storms every hurricane season. They aren’t yet in range of Hurricane Hunter flights, so forecasters at the National Hurricane Center rely on weather satellites to peer down on these storms and beam back information about their location, structure and intensity.

The satellite data helps meteorologists create weather forecasts that keep planes and ships safe and prepare countries for a potential hurricane landfall.

Now, meteorologists are about to lose access to three of those satellites.

On June 25, 2025, the Trump administration issued a service change notice announcing that the Defense Meteorological Satellite Program, DMSP, and the Navy’s Fleet Numerical Meteorology and Oceanography Center would terminate data collection, processing and distribution of all DMSP data no later than June 30. The data termination was postponed until July 31 following a request from the head of NASA’s Earth Science Division.

How hurricanes form. NOAA

I am a meteorologist who studies lightning in hurricanes and helps train other meteorologists to monitor and forecast tropical cyclones. Here is how meteorologists use the DMSP data and why they are concerned about it going dark.

Looking inside the clouds

At its most basic, a weather satellite is a high-resolution digital camera in space that takes pictures of clouds in the atmosphere.

These are the satellite images you see on most TV weather broadcasts. They let meteorologists see the location and some details of a hurricane’s structure, but only during daylight hours.

Hurricane Flossie spins off the Mexican coast on July 1, 2025. Images show the top of the hurricane from space as day turns to night. NOAA GOES

Meteorologists can use infrared satellite data, similar to a thermal imaging camera, at all hours of the day to find the coldest cloud-top temperatures, highlighting areas where the highest wind speeds and rainfall rates are found.

But while visible and infrared satellite imagery are valuable tools for hurricane forecasters, they provide only a basic picture of the storm. It’s like a doctor diagnosing a patient after a visual exam and checking their temperature.

Infrared bands show more detail of Hurricane Flossie’s structure on July 1, 2025. NOAA GOES

For more accurate diagnoses, meteorologists rely on the DMSP satellites.

The three satellites orbit Earth 14 times per day with special sensor microwave imager/sounder instruments, or SSMIS. These let meteorologists look inside the clouds, similar to how an MRI in a hospital looks inside a human body. With these instruments, meteorologists can pinpoint the storm’s low-pressure center and identify signs of intensification.

Precisely locating the center of a hurricane improves forecasts of the storm’s future track. This lets meteorologists produce more accurate hurricane watches, warnings and evacuations.

Hurricane track forecasts have improved by up to 75% since 1990. However, forecasting rapid intensification is still difficult, so the ability of DMPS data to identify signs of intensification is important.

About 80% of major hurricanes – those with wind speeds of at least 111 mph (179 kilometers per hour) – rapidly intensify at some point, ramping up the risks they pose to people and property on land. Finding out when storms are about to undergo intensification allows meteorologists to warn the public about these dangerous hurricanes.

Where are the defense satellites going?

NOAA’s Office of Satellite and Product Operations described the reason for turning off the flow of data as a need to mitigate “a significant cybersecurity risk.”

The three satellites have already operated for longer than planned.

The DMSP satellites were launched between 1999 and 2009 and were designed to last for five years. They have now been operating for more than 15 years. The United States Space Force recently concluded that the DMSP satellites would reach the end of their lives between 2023 and 2026, so the data would likely have gone dark soon.

Are there replacements for the DMSP satellites?

Three other satellites in orbit – NOAA-20, NOAA-21 and Suomi NPP – have a microwave instrument known as the advanced technology microwave sounder.

The advanced technology microwave sounder, or ATMS, can provide data similar to the special sensor microwave imager/sounder, or SSMIS, but at a lower resolution. It provides a more washed-out view that is less useful than the SSMIS for pinpointing a storm’s location or estimating its intensity.

Two satellite views of the same storm from different instruments. The SSMIS provides higher resolution of the storm.
Images of Hurricane Erick off the coast of Mexico, viewed from NOAA-20’s ATMS (left) and DMPS SSMIS (right) on June 18 show the difference in resolution and the higher detail provided by the SSMIS data.
U.S. Naval Research Laboratory, via Michael Lowry

The U.S. Space Force began using data from a new defense meteorology satellite, ML-1A, in late April 2025.

ML-1A is a microwave satellite that will help replace some of the DMSP satellites’ capabilities. However, the government hasn’t announced whether the ML-1A data will be available to forecasters, including those at the National Hurricane Center.

Why are satellite replacements last minute?

Satellite programs are planned over many years, even decades, and are very expensive. The current geostationary satellite program launched its first satellite in 2016 with plans to operate until 2038. Development of the planned successor for GOES-R began in 2019.

Similarly, plans for replacing the DMSP satellites have been underway since the early 2000s.

Scientists and engineers in protective white lab clothing use a lift to move a satellite vertical for loading aboard a rocket for launch.
Scientists prepare a GOES-R satellite for packing aboard a rocket in 2016.
NASA/Charles Babir

Delays in developing the satellite instruments and funding cuts caused the National Polar-orbiting Operational Environmental Satellite System and Defense Weather Satellite System to be canceled in 2010 and 2012 before any of their satellites could be launched.

The 2026 NOAA budget request includes an increase in funding for the next-generation geostationary satellite program, so it can be restructured to reuse spare parts from existing geostationary satellites. The budget also terminates contracts for ocean color, atmospheric composition and advanced lightning mapper instruments.

A busy season remains

The 2025 Atlantic hurricane season, which runs from June 1 to Nov. 30, is forecast to be above average, with six to 10 hurricanes. The most active part of the season runs from the middle of August to the middle of October, after the DMSP satellite data is set to be turned off.

Hurricane forecasters will continue to use all available tools, including satellite, radar, weather balloon and dropsonde data, to monitor the tropics and issue hurricane forecasts. But the loss of satellite data, along with other cuts to data, funding and staffing, could ultimately put more lives at risk.

The Conversation

Chris Vagasky is a member of the American Meteorological Society and the National Weather Association.

ref. Hurricane forecasters are losing 3 key satellites ahead of peak storm season − a meteorologist explains why it matters – https://theconversation.com/hurricane-forecasters-are-losing-3-key-satellites-ahead-of-peak-storm-season-a-meteorologist-explains-why-it-matters-260190

AI literacy: What it is, what it isn’t, who needs it and why it’s hard to define

Source: – By Daniel S. Schiff, Assistant Professor of Political Science, Purdue University

AI literacy is a lot more than simply knowing how to prompt an AI chatbot. DNY59/E+ via Getty Images

It is “the policy of the United States to promote AI literacy and proficiency among Americans,” reads an executive order President Donald Trump issued on April 23, 2025. The executive order, titled Advancing Artificial Intelligence Education for American Youth, signals that advancing AI literacy is now an official national priority.

This raises a series of important questions: What exactly is AI literacy, who needs it, and how do you go about building it thoughtfully and responsibly?

The implications of AI literacy, or lack thereof, are far-reaching. They extend beyond national ambitions to remain “a global leader in this technological revolution” or even prepare an “AI-skilled workforce,” as the executive order states. Without basic literacy, citizens and consumers are not well equipped to understand the algorithmic platforms and decisions that affect so many domains of their lives: government services, privacy, lending, health care, news recommendations and more. And the lack of AI literacy risks ceding important aspects of society’s future to a handful of multinational companies.

How, then, can institutions help people understand and use – or resist – AI as individuals, workers, parents, innovators, job seekers, students, employers and citizens? We are a policy scientist and two educational researchers who study AI literacy, and we explore these issues in our research.

What AI literacy is and isn’t

At its foundation, AI literacy includes a mix of knowledge, skills and attitudes that are technical, social and ethical in nature. According to one prominent definition, AI literacy refers to “a set of competencies that enables individuals to critically evaluate AI technologies; communicate and collaborate effectively with AI; and use AI as a tool online, at home, and in the workplace.”

AI literacy is not simply programming or the mechanics of neural networks, and it is certainly not just prompt engineering – that is, the act of carefully writing prompts for chatbots. Vibe coding, or using AI to write software code, might be fun and important, but restricting the definition of literacy to the newest trend or the latest need of employers won’t cover the bases in the long term. And while a single master definition may not be needed, or even desirable, too much variation makes it tricky to decide on organizational, educational or policy strategies.

Who needs AI literacy? Everyone, including the employees and students using it, and the citizens grappling with its growing impacts. Every sector and sphere of society is now involved with AI, even if this isn’t always easy for people to see.

Exactly how much literacy everyone needs and how to get there is a much tougher question. Are a few quick HR training sessions enough, or do we need to embed AI across K-12 curricula and deliver university micro credentials and hands-on workshops? There is much that researchers don’t know, which leads to the need to measure AI literacy and the effectiveness of different training approaches.

Ethics is an important aspect of AI literacy.

Measuring AI literacy

While there is a growing and bipartisan consensus that AI literacy matters, there’s much less consensus on how to actually understand people’s AI literacy levels. Researchers have focused on different aspects, such as technical or ethical skills, or on different populations – for example, business managers and students – or even on subdomains like generative AI.

A recent review study identified more than a dozen questionnaires designed to measure AI literacy, the vast majority of which rely on self-reported responses to questions and statements such as “I feel confident about using AI.” There’s also a lack of testing to see whether these questionnaires work well for people from different cultural backgrounds.

Moreover, the rise of generative AI has exposed gaps and challenges: Is it possible to create a stable way to measure AI literacy when AI is itself so dynamic?

In our research collaboration, we’ve tried to help address some of these problems. In particular, we’ve focused on creating objective knowledge assessments, such as multiple-choice surveys tested with thorough statistical analyses to ensure that they accurately measure AI literacy. We’ve so far tested a multiple-choice survey in the U.S., U.K. and Germany and found that it works consistently and fairly across these three countries.

There’s a lot more work to do to create reliable and feasible testing approaches. But going forward, just asking people to self-report their AI literacy probably isn’t enough to understand where different groups of people are and what supports they need.

Approaches to building AI literacy

Governments, universities and industry are trying to advance AI literacy.

Finland launched the Elements of AI series in 2018 with the hope of educating its general public on AI. Estonia’s AI Leap initiative partners with Anthropic and OpenAI to provide access to AI tools for tens of thousands of students and thousands of teachers. And China is now requiring at least eight hours of AI education annually as early as elementary school, which goes a step beyond the new U.S. executive order. On the university level, Purdue University and the University of Pennsylvania have launched new master’s in AI programs, targeting future AI leaders.

Despite these efforts, these initiatives face an unclear and evolving understanding of AI literacy. They also face challenges to measuring effectiveness and minimal knowledge on what teaching approaches actually work. And there are long-standing issues with respect to equity − for example, reaching schools, communities, segments of the population and businesses that are stretched or under-resourced.

Next moves on AI literacy

Based on our research, experience as educators and collaboration with policymakers and technology companies, we think a few steps might be prudent.

Building AI literacy starts with recognizing it’s not just about tech: People also need to grasp the social and ethical sides of the technology. To see whether we’re getting there, we researchers and educators should use clear, reliable tests that track progress for different age groups and communities. Universities and companies can try out new teaching ideas first, then share what works through an independent hub. Educators, meanwhile, need proper training and resources, not just additional curricula, to bring AI into the classroom. And because opportunity isn’t spread evenly, partnerships that reach under-resourced schools and neighborhoods are essential so everyone can benefit.

Critically, achieving widespread AI literacy may be even harder than building digital and media literacy, so getting there will require serious investment – not cuts – to education and research.

There is widespread consensus that AI literacy is important, whether to boost AI trust and adoption or to empower citizens to challenge AI or shape its future. As with AI itself, we believe it’s important to approach AI literacy carefully, avoiding hype or an overly technical focus. The right approach can prepare students to become “active and responsible participants in the workforce of the future” and empower Americans to “thrive in an increasingly digital society,” as the AI literacy executive order calls for.

The Conversation will be hosting a free webinar on practical and safe use of AI with our tech editor and an AI expert on June 24 at 2pm ET/11am PT. Sign up to get your questions answered.

The Conversation

Funding from Google Research helped to support part of the authors’ research on AI literacy.

Funding from the German Federal Ministry of Education and Research under the funding code 16DHBKI051 helped to support part of the authors’ research on AI literacy.

Arne Bewersdorff does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. AI literacy: What it is, what it isn’t, who needs it and why it’s hard to define – https://theconversation.com/ai-literacy-what-it-is-what-it-isnt-who-needs-it-and-why-its-hard-to-define-256061