Que fait l’Europe face aux géants du numérique ?

Source: The Conversation – in French – By Valère Ndior, Professeur de droit public, Université de Bretagne occidentale

Pour faire face aux géants du numérique, l’Union européenne s’est dotée d’une législation ambitieuse : le règlement européen sur les services numériques. Plus d’un an après son entrée en vigueur, elle reste complexe dans son application, et peine à s’imposer face à l’arbitraire des plates-formes.


Des services tels que Meta ou X se sont arrogé de longue date le pouvoir de remanier les règles affectant la vie privée ou la liberté d’expression, en fonction d’intérêts commerciaux ou d’opportunités politiques. Meta a ainsi annoncé la fin de son programme de fact-checking en matière de désinformation en janvier 2025, peu de temps avant le retour au pouvoir de Donald Trump, qui manifestait une hostilité marquée à cette politique.

Du côté des gouvernements, les décisions d’encadrement semblent osciller entre l’intervention sélective et l’inaction stratégique. Sous couvert d’ordre public ou de sécurité nationale, des réseaux sociaux ont été sanctionnés dans plusieurs pays tandis que d’autres ont échappé à la régulation. La récente interdiction aux États-Unis du réseau social chinois TikTok – pour le moment suspendue – en fournit une illustration frappante. En parallèle, Meta, qui procède à une collecte massive de données d’utilisateurs mais qui présente la qualité décisive d’être américaine, n’a pas été inquiétée. Cet encadrement à géométrie variable alimente un sentiment de déséquilibre.


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Le Digital service act, un modèle de cogestion de l’espace numérique à inventer

L’Union européenne tente de s’imposer comme un rempart avec une nouvelle législation, le règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act en anglais, ou DSA), entré en application en février 2024, qui vise notamment à introduire davantage de transparence dans les actions de modération des contenus et à construire un écosystème de responsabilité partagée. Désormais, les plates-formes doivent non seulement justifier leurs décisions de modération, mais aussi remettre aux autorités compétentes des rapports de transparence ayant vocation à être publiés. Ces rapports contiennent – en principe – des données précises sur les actions de modération menées, les techniques employées à cette fin ou les effectifs mobilisés.

Le DSA a également formalisé le rôle des « signaleurs de confiance », souvent des organisations de la société civile désignées pour leur expertise et dont les signalements doivent être traités en priorité. La liste de ces entités s’allonge, signe que ce dispositif est désormais opérationnel : en France, deux associations de protection des jeunes et de l’enfance en font partie (e-Enfance et Point de Contact), avec l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie et l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle.

Par ailleurs, les utilisateurs disposent de nouvelles voies de recours, incarnées par des organismes de règlement extrajudiciaire des litiges. Des structures comme « Appeals Centre Europe » ou « User Rights » proposent déjà de telles procédures, destinées à contester des décisions de modération des plates-formes.

De premières enquêtes en cours contre des géants du numérique

Ces mécanismes sont déjà mobilisés par les utilisateurs de réseaux sociaux et ont déjà produit leurs premières décisions – l’Appeals Centre Europe annonçait en mars 2025 avoir reçu plus d’un millier de recours et adopté une centaine de décisions. Toutefois, compte tenu de leur création toute récente, il conviendra d’attendre la publication de leurs premiers rapports de transparence, dans les prochains mois, pour tirer de premiers bilans.

Sur la base de cette nouvelle réglementation, la Commission européenne a déclenché depuis la fin de l’année 2023 plusieurs enquêtes visant à déterminer la conformité au DSA des activités d’une variété de services numériques. Compte tenu de la complexité et de la technicité des procédures et investigations (parfois entravées par le défaut de coopération ou les provocations des entités ciblées), plusieurs mois semblent encore nécessaires pour en évaluer l’impact.

De même, l’ARCOM, autorité indépendante chargée d’appliquer le DSA sur le territoire français en tant que coordinateur national, a mis en œuvre les missions qui lui sont attribuées, notamment sur le fondement de la loi du 21 mai 2024 visant à sécuriser et à réguler l’espace numérique. Celle-ci l’habilite à mener des inspections et contrôles sur le fondement du droit européen : elle a notamment conduit, en 2025, des enquêtes visant des sites pornographiques n’ayant pas en mis en place des procédés adéquats de vérification de l’âge des visiteurs, enquêtes pouvant mener à terme au blocage.

Le DSA, un rempart fragile entravé dans sa mise en œuvre

Toutefois, le dispositif sophistiqué du DSA peine à emporter la conviction de la société civile et de nombre d’acteurs politiques, prompts à exiger l’adoption rapide de mesures de contrôle et de sanction. Ce texte se trouve par ailleurs confronté à plusieurs catégories de défis qui échappent à la seule rationalité du droit.

Premièrement, ce texte doit trouver à s’appliquer dans un contexte de vives tensions politiques et sociétales. De ce point de vue, les élections européennes et nationales de 2024 ont constitué un test notable – parfois peu concluant comme le montre l’annulation du premier tour du scrutin présidentiel en Roumanie en raison d’allégations de manipulation des algorithmes de TikTok.

Les lignes directrices produites par la Commission en mars 2024 avaient pourtant appelé les très grandes plates-formes à assumer leurs responsabilités, en se soumettant notamment à des standards accrus en matière de pluralisme et de conformité aux droits fondamentaux. TikTok et Meta notamment s’étaient engagés à prendre des mesures pour identifier les contenus politiques générés par intelligence artificielle. Le rapport post-électoral de juin 2025 rédigé par la commission confirme que ces mesures n’ont pas été suffisantes, et que la protection de l’intégrité de l’environnement numérique en période de campagne restera un défi pour les années à venir.

Deuxièmement, le DSA peut être marginalisé par les États membres eux-mêmes, susceptibles d’exercer une forme de soft power contournant les mécanismes formels introduits par cette législation. La neutralisation par TikTok, en juin 2025, du hashtag « #SkinnyTok », associé à l’apologie de la maigreur extrême, a été présentée comme résultant d’une action directe du gouvernement français plutôt que d’une mise en œuvre formelle des procédures du DSA. En creux, les déclarations politiques de l’exécutif français laissent à penser que les actions de ce dernier peuvent se substituer à la mise en œuvre du droit européen, voire la court-circuiter.

Troisièmement, enfin, la géopolitique affecte indéniablement la mise en œuvre du droit européen. En effet, le DSA vise à réguler des multinationales principalement basées aux États-Unis, ce qui engendre une friction entre des référentiels juridiques, culturels et politiques différents. En atteste l’invocation du Premier Amendement américain relatif à la liberté d’expression pour contester l’application du droit européen, ou les menaces de la Maison-Blanche à l’égard de l’UE visant à la dissuader de sanctionner des entreprises états-uniennes. Rappelons d’ailleurs l’adoption par Donald Trump d’un décret évoquant la possibilité d’émettre des sanctions à l’encontre des États qui réguleraient les activités d’entreprises américaines dans le secteur numérique, sur le fondement de considérations de « souveraineté » et de « compétitivité ». Ces pressions sont d’autant plus préjudiciables qu’il n’existe pas d’alternatives européennes susceptibles d’attirer des volumes d’utilisateurs comparables à ceux des réseaux sociaux détenus par des entreprises américaines ou chinoises.

Un texte remis en cause avant même sa pleine mise en œuvre

Le DSA fait ainsi l’objet de remises en cause tant par des acteurs extérieurs à l’UE qu’internes. D’aucuns critiquent sa complexité ou sa simple existence, tandis que d’autres réclament une application plus agressive. L’entrée en application de ce texte n’avait pourtant pas vocation à être une solution miracle à tous les problèmes de modération. En outre, dans la mesure où l’UE a entendu substituer à un phénomène opaque d’autorégulation des plates-formes un modèle exigeant de corégulation impliquant acteurs publics, entreprises et société civile, le succès du DSA dépend du développement d’un écosystème complexe où les règles contraignantes font l’objet d’une pression politique et citoyenne constante, et sont complétées par des codes de conduite volontaires.

Les actions et déclarations des parties prenantes dans le débat public – par exemple les régulières allégations de censure émises par certains propriétaires de plates-formes – suscitent une confusion certaine dans la compréhension de ce que permet, ou non, la réglementation existante. Des outils d’encadrement des réseaux sociaux existent déjà : il convient d’en évaluer la teneur et la portée avec recul, et de les exploiter efficacement et rigoureusement, avant d’appeler à la création de nouvelles réglementations de circonstance, qui pourraient nuire davantage aux droits des individus en ligne.


Cet article est proposé en partenariat avec le colloque « Les propagations, un nouveau paradigme pour les sciences sociales ? », qui se tiendra à Cerisy du 25 juillet au 31 juillet 2025.

The Conversation

Valère Ndior est membre de l’Institut universitaire de France, dont la mission est de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les établissements publics d’enseignement supérieur relevant du ministère chargé de l’enseignement supérieur et de renforcer l’interdisciplinarité. Il bénéficie à ce titre d’un financement public destiné à mener, en toute indépendance, des recherches académiques, dans le cadre d’un projet de cinq ans, hébergé à l’université de Brest et consacré à la gouvernance et la régulation des réseaux sociaux.
Il ne reçoit aucune instruction ou directive dans le cadre de cette activité.

ref. Que fait l’Europe face aux géants du numérique ? – https://theconversation.com/que-fait-leurope-face-aux-geants-du-numerique-261581

Calling university postgrad and undergrad students – apply to showcase your big ideas in Dubai

Source: The Conversation – UK – By Matt Warren, Managing Director, Universal Impact, The Conversation

Share your thoughts. Shutterstock

We believe in the power of research to change the world for the better. But we also understand that research needs to be shared – effectively and accessibly – if it is to have its greatest impact.

As the Conversation UK’s specialist communications subsidiary, Universal Impact’s mission is to enable researchers to communicate their work, in a targeted way, to a wide range of different audiences. Which is why we’re currently working with Prototypes for Humanity. This Dubai-based academic forum and event promotes innovative scientific solutions and enables international research collaboration.

In April, we blogged about how the forum was seeking applicants for its Professors’ Programme. But applications to join this year’s Prototypes for Humanity annual gathering are now open to current university students on any undergraduate or postgraduate course – as well as graduates who completed their qualifications within the past two years.

The key is that your work potentially offers a tangible solution to a real world problem.

That’s you? Apply now…

Participation is free and successful applicants will showcase their innovative solutions at the Jumeirah Emirates Towers, Dubai, from November 17 to 20, 2025. Flight and accommodation costs are covered by the organiser.

There is also a US$100,000 prize fund to help the best projects roll out in the real world – and the opportunity to connect with a wide range of potential partners, funders and collaborators.

The evaluation criteria are threefold, stating that the successful applicants will be able to show:

Positive impact on people, communities or the planet: Whether addressing social issues, environmental concerns, or community development, demonstrating the project’s potential positive impact will be a crucial factor.

Rigour of academic research: We are seeking projects that demonstrate a deep understanding of the challenges addressed, and the students’ ability to propose meaningful and innovative solutions through structured research.

Application of technology: Innovative and effective use of technology (High-tech or Low-tech) is key, whether incorporating cutting-edge advancements or utilising simple yet efficient solutions.

More than 2,700 entries landed in The Prototypes for Humanity programme’s inbox last year. And researchers from 800 universities, many members of The Conversation’s international network, applied.




Read more:
Prototypes for Humanity showcases solutions-based projects from universities around the world – in Dubai


More than 100 projects were chosen to present at that event – and a similar number will be selected for this November’s showcase. The Conversation UK’s editor, Stephen Khan was at the 2024 event and blogged afterwards:

For The Conversation, it was an introduction to some projects that I expect you’ll hear and read more about in our content in the months to come.

While we rightly assess and explain events as they happen, delivering information about new research, and particularly innovative solutions that are born in the labs, studios and seminars of our partner universities is also a central element of our mission as we strive to be the comprehensive conveyor of academic knowledge.

Indeed, two researchers who presented their work – on sustainable batteries – at the 2024 event recently featured on The Conversation Weekly’s award-winning podcast. We expect many more to write about their work for The Conversation down the line.




Read more:
What will batteries of the future be made of? Four scientists discuss the options – podcast


You can submit research projects as an individual or group, or ask your professor to submit on your behalf. You can find the application link here and more information on the programme here. The deadline is July 31, 2025.

Good luck.


Universal Impact is a commercial subsidiary of The Conversation UK, offering specialist training, mentoring and research communication services and donating profits back to our parent charity. If you’re a researcher or research institution and you’re interested in working together, please get in touch – or subscribe to our weekly newsletter to find out more.

The Conversation

ref. Calling university postgrad and undergrad students – apply to showcase your big ideas in Dubai – https://theconversation.com/calling-university-postgrad-and-undergrad-students-apply-to-showcase-your-big-ideas-in-dubai-261706

Il ne reste que 3 ans : une étude alerte sur le temps qui file pour éviter les pires impacts du changement climatique

Source: The Conversation – in French – By Debbie Rosen, Research and Innovation Development Manager for the Priestley Centre for Climate Futures, University of Leeds

Les mauvaises nouvelles sur le climat sont partout. L’Afrique est particulièrement touchée par le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes. Ce qui bouleverse les vies et les moyens de subsistance des populations.

La planète se réchauffe à une vitesse record. Pourtant, les gouvernements tardent à agir.

La conférence des parties (COP30) sur le changement climatique se tiendra dans quelques mois. Les 197 pays membres des Nations unies étaient censés avoir soumis leurs plans d’action nationaux actualisés à l’ONU avant février de cette année. Ces documents précisent comment chaque pays compte réduire les émissions de gaz à effet de serre conformément à l’Accord de Paris. Cet accord juridiquement contraignant engage tous les signataires à limiter le réchauffement climatique causé par l’homme à 1,5 °C maximum par rapport aux niveaux préindustriels.

Les gouvernements doivent également présenter, lors de la prochaine COP30, leurs plans d’action nationaux pour le climat récemment mis à jour et expliquer comment ils comptent s’adapter aux effets du changement climatique.

Mais jusqu’à présent, seuls 25 pays, représentant environ 20 % des émissions mondiales, ont soumis leurs plans, connus sous le nom de contributions déterminées au niveau national (CDN). En Afrique, il s’agit de la Somalie, de la Zambie et du Zimbabwe. Il reste 172 pays qui doivent encore rendre leurs copies.

Les contributions déterminées au niveau national sont très importantes. Elles fixent les engagements à court et à moyen terme des pays en matière de changement climatique. Elles donnent également des orientations qui informent les décisions politiques et les investissements. L’alignement des plans climatiques sur les objectifs de développement pourrait sortir 175 millions de personnes de la pauvreté.

Mais on peut affirmer que seul l’un des plans soumis, celui du Royaume-Uni, est compatible avec l’Accord de Paris.

Nous sommes des climatologues, et l’un d’entre nous (Piers Forster) dirige l’équipe scientifique mondiale qui publie chaque année le rapport Les indicateurs du changement climatique. Ce rapport fait un état des lieux du système climatique. Il analyse les émissions de gaz à effet de serre, leur concentration dans l’atmosphère, l’augmentation des températures et la part due aux activités humaines.

Le rapport examine également les températures et les précipitations extrêmes, l’élévation du niveau des mers et la quantité de dioxyde de carbone qui peut encore être émise avant que la température de la planète ne dépasse de 1,5 °C celle de l’ère préindustrielle. Il est important de rester en dessous de 1,5 °C afin d’éviter les pires effets du changement climatique.

Notre rapport montre que le réchauffement climatique causé par l’homme a atteint 1,36 °C en 2024. Cela a fait grimper la température moyenne mondiale (combinaison du réchauffement induit par l’homme et de la variabilité naturelle du système climatique) à 1,52 °C. En d’autres termes, le monde a déjà atteint un niveau de réchauffement tel qu’il ne pourra plus éviter les effets significatifs du changement climatique. Il ne fait aucun doute que nous sommes en danger.

Notre planète en danger

Les températures mondiales ont été très élevées l’an dernier. Ce qui est inquiétant, c’est qu’elles deviennent presque normales. Les données parlent d’elles-mêmes. Les niveaux record des émissions de gaz à effet de serre ont entraîné une augmentation des concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, méthane et d’oxyde nitreux.

Il en résulte une hausse des températures qui réduit rapidement le budget carbone restant (la quantité de gaz à effet de serre pouvant être émise dans un délai convenu). À ce rythme, ce budget sera épuisé en moins de trois ans aux niveaux d’émissions actuels.

Nous devons regarder les choses en face : la fenêtre pour rester en dessous de 1,5 °C est pratiquement fermée. Même si nous parvenons à faire baisser les températures à l’avenir, le chemin sera long et difficile.

Dans le même temps, les phénomènes climatiques extrêmes s’intensifient, entraînant des risques et des coûts à long terme pour l’économie mondiale, mais aussi, et surtout, pour les populations. Le continent africain est aujourd’hui confronté à la crise climatique la plus meurtrière depuis plus de dix ans.

Il est impensable de gérer des économies fonctionnant sans un accès rapide à des données fiables. Lorsque les cours des actions s’effondrent ou que la croissance stagne, les responsables politiques et les chefs d’entreprise agissent de manière décisive. Personne ne tolérerait des informations obsolètes sur les ventes ou le marché boursier.

Mais en matière de climat, la vitesse du changement climatique dépasse souvent celle des données disponibles. Il est donc impossible de prendre des décisions rapides. Si on traitait les données climatiques comme nous traitons les rapports financiers, chaque mise à jour catastrophique déclencherait un vent de panique. Pourtant, si les gouvernements réagissent toujours vite face à un ralentissement économique, ils sont beaucoup plus lents à répondre aux signaux envoyés par les indicateurs climatiques clés, qui sont les signes vitaux de la Terre.

Que faut-il faire maintenant ?

Alors que de plus en plus de pays élaborent leurs plans climatiques, il est temps que les dirigeants du monde entier affrontent les dures réalités de la science climatique.

Les gouvernements doivent avoir rapidement accès à des données climatiques fiables afin de pouvoir élaborer des plans climatiques nationaux actualisés. Ces plans doivent également s’inscrire dans une perspective mondiale. C’est essentiel pour garantir l’équité et la justice. Par exemple, les pays développés doivent reconnaître qu’ils ont émis davantage de gaz à effet de serre et prendre l’initiative de présenter des mesures ambitieuses d’atténuation. Ils doivent aider les pays du Sud à financer leur transition énergétique et leur adaptation.

En Afrique, l’ONU organise en septembre la Semaine du climat de la CCNUCC à Addis-Abeba. Outre l’élaboration des plans pour la COP30, des sessions seront organisées sur l’accès au financement climatique et sur la manière de garantir une transition juste et équitable vers zéro émission de carbone d’origine humaine d’ici 2050 (zéro émission nette). Le sommet vise également à soutenir les pays qui travaillent encore sur leurs plans nationaux pour le climat.

Si les contributions déterminées au niveau national sont mises en œuvre, le rythme du changement climatique ralentira. Cela est essentiel non seulement pour les pays – et les économies – qui sont actuellement en première ligne dans la lutte contre le changement climatique, mais aussi pour le bon fonctionnement de la société mondiale.

Seuls cinq pays du G20 ont présenté leurs plans pour 2035 : le Canada, le Brésil, le Japon, les États-Unis et le Royaume-Uni. Or, le G20 est responsable d’environ 80 % des émissions mondiales. Cela signifie que la présidence sud-africaine actuelle du G20 peut contribuer à faire en sorte que le monde donne la priorité aux efforts visant à aider les pays en développement à financer leur transition vers une économie à faible intensité de carbone.

Autre source d’inquiétude : seuls 10 plans actualisés ont réaffirmé ou renforcé leurs engagements en faveur de l’abandon des combustibles fossiles. Cela signifie que les plans climatiques nationaux de l’Union européenne, de la Chine et de l’Inde seront d’une grande importance pour tester leur leadership climatique et maintenir les objectifs de température de 1,5 °C de l’Accord de Paris. De nombreux autres pays examineront attentivement les engagements pris par ces pays avant de soumettre leurs propres plans nationaux en matière de climat.

Les données contenues dans notre rapport aident le monde à comprendre non seulement ce qui s’est passé ces dernières années, mais aussi ce à quoi il faut s’attendre à l’avenir.

Nous espérons que ces pays, ainsi que d’autres, présenteront des plans ambitieux et crédibles bien avant la COP30. S’ils le font, cela permettra enfin de combler le fossé entre la reconnaissance de la crise climatique et la prise de mesures décisives pour y faire face. Chaque tonne de gaz à effet de serre évitée compte.

The Conversation

Piers Forster bénéficie d’un financement des conseils de financement britanniques et européens. Il est président du Comité britannique sur le changement climatique.

Debbie Rosen does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Il ne reste que 3 ans : une étude alerte sur le temps qui file pour éviter les pires impacts du changement climatique – https://theconversation.com/il-ne-reste-que-3-ans-une-etude-alerte-sur-le-temps-qui-file-pour-eviter-les-pires-impacts-du-changement-climatique-261602

Une étude révèle le rôle des insectes et escargots dans les écosystèmes aquatiques africains

Source: The Conversation – in French – By Emmanuel O. Akindele, Professor, Obafemi Awolowo University

La ceinture tropicale africaine, délimitée par les forêts guinéennes d’Afrique occidentale et le bassin du Congo en Afrique centrale, est reconnue mondialement pour son incroyable biodiversité.

Sous la surface de cette région écologique se cache le monde des macroinvertébrés d’eau douce. Il s’agit de minuscules créatures qui vivent dans les rivières, les ruisseaux et les lacs. Selon les termes du célèbre écologiste américain Edward O. Wilson :

Les invertébrés sont les petites choses qui font tourner le monde.

Les macroinvertébrés comprennent les escargots et les larves de libellules, de trichoptères, d’éphémères et de plécoptères, entre autres. On peut les décrire comme des ingénieurs écologiques des écosystèmes d’eau douce. Ils décomposent les matières organiques, recyclent les nutriments et constituent la base de la chaîne alimentaire.

Plus important encore, ils constituent les meilleurs indicateurs biologiques de la santé des écosystèmes d’eau douce. Leur présence ou leur absence en dit beaucoup plus que n’importe quel autre test chimique sur la pollution, la dégradation des habitats ou la restauration de l’environnement que n’importe quel test chimique.

Mais les macroinvertébrés d’eau douce ne font pas l’objet d’une grande attention en matière de conservation. Certains pays ne mènent pas d’études. Il y a également un manque de personnes qualifiées pour le faire.

Notre étude comble cette lacune en compilant des données sur les macroinvertébrés de la région guinéo-congolaise. La base de données ainsi constituée peut être utilisée pour modéliser leur répartition.

En tant qu’expert en biodiversité, je pense que des modèles comme celui-ci peuvent aider les scientifiques à identifier les habitats et les espèces d’eau douce qui méritent une attention particulière en matière de conservation.

Nos recherches

Pour cette étude, des scientifiques spécialisés dans les eaux douces du Nigeria et d’Allemagne ont compilé des données sur les macroinvertébrés d’eau douce de 15 pays africains.

En nous appuyant sur des publications évaluées par des pairs et sur le Global Biodiversity Information Facility, nous n’avons inclus que les enregistrements identifiés au niveau de l’espèce. Le Global Biodiversity Information Facility est une plateforme internationale de premier plan qui offre un accès libre aux données sur la biodiversité à l’échelle mondiale.

Notre étude rassemble des données dispersées dans une ressource centralisée et organisée. Elle peut servir de base pour modéliser la répartition des espèces et orienter les priorités en matière de conservation. Des approches similaires ont été appliquées avec succès dans des régions telles que l’Europe et l’Amérique du Nord, où les données sur la répartition des espèces ont contribué à éclairer la protection des habitats d’eau douce. Notre étude est l’une des premières à se concentrer sur les écosystèmes africains, qui ont été peu étudiés jusqu’à présent.

Les résultats sont surprenants. La plupart des pays de cette ceinture tropicale sont fortement sous-représentés dans les registres sur les macroinvertébrés.

Dans certains cas, comme à São Tomé-et-Príncipe, il n’existe aucune donnée disponible. Dans d’autres, comme la Guinée équatoriale et le Togo, le nombre de données documentées est extrêmement faible (moins de 50 espèces). Lorsque ces données existent, elles sont généralement accessibles via des plateformes telles que le Système mondial d’information sur la biodiversité ou sous forme de données publiées.

Le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Gabon et le Cameroun affichent une meilleure couverture avec plus de 200 espèces chacun. Ces données proviennent principalement d’enquêtes nationales, d’études publiées et de contributions à des plateformes mondiales. Cependant, ces chiffres sont modestes par rapport à la diversité probable dans ces pays. Le nombre d’espèces pourrait être beaucoup plus élevé, mais le caractère limité des efforts d’échantillonnage et les lacunes dans la recherche taxonomique font que cette biodiversité reste en grande partie non documentée. Les chiffres ne donnent pas une image complète ou précise de la diversité des macroinvertébrés d’eau douce.

Notre étude montre une relation positive claire entre le nombre d’espèces enregistrées et l’intensité des efforts d’échantillonnage. Une grande partie de la biodiversité reste probablement non documentée dans les zones sous-échantillonnées. Le faible nombre d’espèces n’est pas nécessairement dû à une faible biodiversité.

Ce qui manque

L’étude montre une corrélation directe entre le nombre d’années consacrées par les pays à l’échantillonnage sur le terrain et le nombre d’espèces recensées. Lorsque les efforts ont été intensifiés, le nombre d’espèces observées a augmenté.

Cela montre que le potentiel de biodiversité des eaux douces de la région est largement sous-estimé.

On note notamment l’absence d’espèces indiquant la bonne santé des habitats d’eau douce : les éphémères, les plécoptères et les trichoptères.

Ces espèces sont connues pour leur sensibilité au stress environnemental. Elles sont fréquemment utilisées dans les programmes de biosurveillance à travers le monde, car là où elles sont nombreuses et variées, le système d’eau douce est en bon état. Leur rareté dans les bases de données africaines reflète non pas leur absence dans la nature, mais un manque d’expertise taxonomique et de recherche ciblée.

Ce qui doit changer

Pour protéger les écosystèmes d’eau douce, il est nécessaire de :

  • mener des études sur les macroinvertébrés dans les pays sous-échantillonnés

  • investir dans la formation taxonomique et l’accès aux outils d’identification, tant pour les citoyens scientifiques que pour les chercheurs

  • mettre en place des initiatives régionales et des partenariats de recherche transnationaux afin de partager l’expertise, les données et les méthodologies entre les experts en biodiversité.

Les gouvernements au niveau national et l’Union africaine doivent inscrire la biodiversité d’eau douce à leur agenda environnemental. La recherche et la conservation des macroinvertébrés doivent être reconnues comme un élément essentiel de la réalisation de l’objectif de développement durable n° 15 des Nations unies. Celui-ci met l’accent sur les écosystèmes d’eau douce continentaux. Des travaux sur le terrain dans des sites jusqu’alors inexplorés ont déjà permis de découvrir des espèces de macroinvertébrés rares et menacées.

Les systèmes d’eau douce exceptionnels doivent être protégés avant qu’ils ne disparaissent.

Ignorer les macroinvertébrés, c’est ignorer le fondement même de la santé des systèmes d’eau douce. Ces créatures sont les gardiens silencieux de la biodiversité.

Il est temps de les sortir de l’ombre et de les placer au premier plan des efforts de conservation.

The Conversation

Emmanuel O. Akindele travaille pour l’université Obafemi Awolowo, à Ile-Ife, au Nigeria, et a reçu une bourse de recherche de la Fondation Alexander von Humboldt pour effectuer des recherches à l’Institut Leibniz d’écologie des eaux douces et de pêche intérieure, à Berlin, en Allemagne.

ref. Une étude révèle le rôle des insectes et escargots dans les écosystèmes aquatiques africains – https://theconversation.com/une-etude-revele-le-role-des-insectes-et-escargots-dans-les-ecosystemes-aquatiques-africains-261541

Ce que les dynasties familiales comme Rothschild peuvent enseigner sur la résilience

Source: The Conversation – in French – By Liena Kano, Professor, Haskayne School of Business, University of Calgary

Fondée par James de Rothschild (1792-1868), cinquième fils de Mayer Amschel, la branche dite « de Paris » – dont est issu Edmond de Rothschild (1926-1997) créateur de sa propre société d’investissement – fut à l’origine de la Compagnie des chemins de fer du Nord, absorbée par la SNCF créée en 1938. HJBC/Shutterstock

Quelles leçons tirer de l’entreprise Rothschild, la société multicentenaire née au XVIIIe siècle, pour affronter les crises ? Une résilience fondée sur un langage organisationnel commun, des objectifs de long terme, une réputation de marque et des routines. Mais l’entreprise familiale s’est heurtée à ses limites en ratant son développement aux États-Unis : une prise de décision basée sur les émotions, sans déléguer à des associés hors de la famille.


Les entreprises familiales constituent une composante vitale du paysage économique en France. Dans le contexte économique turbulent actuel, marqué par les tensions géopolitiques, les perturbations technologiques et l’évolution des structures commerciales, être une entreprise compétitive est plus important que jamais.

Partout dans le monde, les entreprises familiales ont fait preuve d’une résilience remarquable face aux chocs externes. Certaines des plus anciennes entreprises au monde sont des entreprises familiales qui ont survécu à des guerres mondiales, des révolutions, des catastrophes naturelles et des pandémies.

Parmi ces multinationales de longue date figure la société Rothschild, une banque d’investissement familiale européenne vieille de plusieurs siècles. Notre étude de cas sur la famille Rothschild, fondée sur une analyse historique, met en lumière la façon dont des relations durables, des routines organisationnelles fiables et des objectifs de long terme lui ont conféré des avantages significatifs dans le commerce international.

En même temps, les structures familiales peuvent contribuer à créer des « biais de bifurcation », qui consistent à privilégier les ressources familiales par rapport à des ressources non familiales de valeur égale ou supérieure. Notre étude révèle que ce biais de bifurcation peut compromettre le développement international d’une entreprise, en particulier sur des marchés éloignés et complexes.

Une brève histoire des Rothschild

Mayer Amschel Rothschild (1744-1812), fondateur de la dynastie.
Wikimedia Commons

À l’origine une entreprise commerciale, de prêt sur gages, la société est fondée à la fin du XVIIIe siècle par Mayer Amschel Rothschild, né dans le ghetto juif de Francfort (Hesse, Allemagne).

Rothschild et sa femme, Guttle, ont dix enfants, dont cinq fils : Amschel, Salomon, Nathan, Carl et James.

En 1798, Rothschild envoie Nathan à Manchester en Angleterre. Par effet de ricochet, l’entreprise se développe dans ce pays et opère sa mutation d’opérations purement marchandes à des transactions financières. Dans les années 1820, Rothschild devient une banque multinationale, avec Amschel, Salomon, Nathan, Carl et James à la tête de maisons bancaires à Francfort, à Vienne, à Londres, à Naples et à Paris, respectivement.

Avantages et inconvénients des liens familiaux

Nathan Mayer Rothschild (1777-1836). Fondateur de la branche dite « de Londres », il finança l’effort de guerre britannique contre les ambitions napoléoniennes.
Wikimedia Commons

Au XIXe siècle, la stratégie des Rothschild consistant à s’appuyer sur les membres de la famille fonctionne bien pour l’entreprise.

Ingénieux, les cinq frères Rothschild correspondent dans un langage codé. Ils partagent également un pool commun de ressources à une époque où l’échange de données financières est rare dans le secteur bancaire international.

Leurs liens familiaux étroits permettent aux frères de transférer des informations, de l’argent et des marchandises à travers les frontières à une vitesse et une portée inaccessibles à leurs concurrents.

Cette cohésion interne protège les affaires des Rothschild, en facilitant les transactions et en leur permettant de rester résilients à travers les périodes de bouleversements politiques importants : une vision audacieuse pendant les guerres napoléoniennes, le ralliement républicain en 1848 et un patriotisme économique durant la Première Guerre mondiale.

Cette même dépendance excessive à la famille devient un inconvénient lorsque l’entreprise Rothschild se développe aux États-Unis.

Biais de bifurcation

Les Rothschild montrent un intérêt pour le marché états-unien dès les années 1820. Leurs tentatives répétées d’envoyer des membres de leur famille aux États-Unis pour étendre leurs opérations échouent, car aucun n’est prêt à y rester, préférant le confort de la vie européenne.

August Belmont fut agent de la banque Rothschild aux États-Unis.
Wikimediacommons

Comme ils ne sont pas en mesure d’établir un ancrage familial dans le pays, les Rothschild nomment un agent, August Belmont, pour diriger les opérations états-uniennes en leur nom en 1837.

Belmont n’a pas le pouvoir de prendre des décisions entrepreneuriales, de faire des investissements ou de conclure des accords. Il n’a pas non plus un accès illimité au capital et n’a jamais été chargé d’un mandat officiel Rothschild ou reconnu comme un associé à part entière. Les Rothschild ne sont pas disposés à déléguer de telles décisions à quelqu’un qui n’est pas un descendant masculin direct du fondateur, Mayer Amschel Rothschild.

Cette incapacité à utiliser Belmont comme lien entre la famille – avec ses expériences réussies, ses capacités, ses routines et ses connexions en Europe – et le marché états-unien – avec ses opportunités croissantes et les précieux réseaux que Belmont commence à développer – empêche finalement l’entreprise Rothschild de reproduire son succès aux États-Unis.

Les Rothschild sont finalement éclipsés par les banques Barings et J P Morgan en Amérique. Les deux concurrents suivent un chemin différent sur le marché en ouvrant des filiales états-uniennes à part entière sous leurs marques d’entreprise, avec des fonds importants et une autonomie décisionnelle.

Garde-fous

Ce « biais de bifurcation » n’a pas toujours un impact négatif immédiat. Les pratiques de gouvernance biaisées sont restées sans conséquence pour les Rothschild – tant qu’il y avait suffisamment d’héritiers compétents pour diriger les opérations de la banque dispersées aux quatre coins du monde.

À court et à moyen terme, les liens de la famille, ses routines éprouvées et sa confiance mutuelle ont construit un réservoir de résilience qui a soutenu la banque tout au long du XIXe siècle, l’une des périodes politiques les plus instables de l’histoire européenne.

Mais lorsque les ambitions internationales d’une entreprise dépassent la taille de la famille, le biais de bifurcation peut nuire à la compétitivité, tant sur les marchés internationaux qu’au pays.

À un moment donné, les entreprises familiales doivent passer d’une prise de décision émotionnelle et biaisée à des systèmes de gouvernance efficaces. Ceux-ci impliquent l’intégration de gestionnaires non familiaux et la sélection de ressources, d’emplacements et de projets qui n’ont pas de signification émotionnelle.

La famille Tata, à la tête d’un groupe industriel indien créé en 1868, a mis en place des garde-fous pour empêcher les biais de bifurcation.
Shutterstock

De nombreuses entreprises familiales prospères mettent en œuvre des outils dans leurs systèmes de gouvernance pour détecter et éliminer les comportements biaisés. Par exemple, les multinationales familiales telles que Merck en Allemagne, Cargill aux États-Unis et Tata Group en Inde ont créé des freins et garde-fous qui empêchent les décideurs de penser uniquement en termes familiaux.

Les stratégies les plus efficaces pour se prémunir contre le biais de bifurcation invitent à un examen extérieur dans la prise de décision des entreprises : nomination de PDG extérieurs à la famille, mise en place de conseils d’administration indépendants, embauche de consultants et octroi de pouvoirs de décision aux associés.

Leçons pour les entreprises familiales

Aujourd’hui, alors que l’environnement commercial mondial est sans doute confronté à une instabilité sans précédent, les entreprises cherchent à renforcer leur résilience.

Les entreprises familiales multigénérationnelles doivent apprendre à se prémunir contre le biais de bifurcation pour prospérer sur les marchés internationaux. Leur capacité démontrée à résister aux chocs externes offre de précieuses leçons pour d’autres entreprises.

Comment les entreprises non familiales peuvent-elles imiter le succès et la longévité des Rothschild ? Le cas Rothschild nous enseigne l’importance d’avoir un langage organisationnel commun, de fixer des objectifs à long terme, de maintenir des routines stables et de mettre l’accent sur la réputation de la marque.

Ces stratégies peuvent aider toute entreprise, familiale ou non, à renforcer sa résilience en période de volatilité.

The Conversation

Liena Kano a reçu des financements de SSHRC.

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Alain Verbeke a reçu des financements de SSHRC.

Luciano Ciravegna a reçu des financements d’INCAE Business School, où il dirige la chaire Steve Aronson.

Andrew Kent Johnston ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Ce que les dynasties familiales comme Rothschild peuvent enseigner sur la résilience – https://theconversation.com/ce-que-les-dynasties-familiales-comme-rothschild-peuvent-enseigner-sur-la-resilience-260735

Here’s why 3-person embryos are a breakthrough for science – but not LGBTQ+ families

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Jennifer Power, Principal Research Fellow, Australian Research Centre in Sex, Health and Society, La Trobe University

Last week, scientists announced the birth of eight healthy babies in the United Kingdom conceived with DNA from three people. Some headlines have called it “three-person IVF”.

The embryo uses the DNA from the egg and sperm of the intended father and mother, as well as cells from the egg of a second woman (the donor).

This process – known as mitochondrial replacement therapy – allows women with certain genetic disorders to conceive a child without passing on their condition.

While it’s raised broader questions about “three-parent” babies, it’s not so simple. Here’s why it’s unlikely this development will transform the diverse ways LGBTQ+ people are already making families.

What this technology is – and isn’t

The UK became the first country in the world to allow mitochondrial donation for three-person embryos ten years ago, in 2015.

In other countries, such donations are banned or strictly controlled. In Australia, a staged approach to allow mitochondrial donation was introduced in 2022. Stage one will involve clinical trials to determine safety and effectiveness, and establish clear ethical guidelines for donations.

These restrictions are based on political and ethical concerns about the use of human embryos for research, the unknown health impact on children, and the broader implications of allowing genetic modification of human embryos.

There are also concerns about the ethical or legal implications of creating babies with “three parents”.

Carefully and slowly considering these ethical issues is clearly important. But it’s inaccurate to suggest this process creates three parents.

First, the amount of DNA the donor provides is tiny, only 0.1% of the baby’s DNA. The baby will not share any physical characteristics with the donor.

While it is significant that two women’s DNA has been used in creating an embryo, it doesn’t mean lesbian couples will be rushing to access this particular in vitro fertilisation (IVF) technology.

This technique is only used for people affected by mitochondrial disease and is closely regulated. It is not available more widely and in Australia, is not yet available even for this use.

Second, while biological lineage is an important part of many people’s identity and sense of self, DNA alone does not make a parent.

As many adoptive, foster and LGBTQ+ parents will attest, parenting is about love, connection and everyday acts of care for a child.

How do rainbow families use IVF?

Existing IVF is already expensive and medically invasive. Many fertility services offer a range of additional treatments purported to aid fertility, but extra interventions add more costs and are not universally recommended by doctors.

While many lesbian couples and single women use fertility services to access donor sperm, not everyone will need to use IVF.

Less invasive fertilisation techniques, such as intrauterine insemination, may be available for women without fertility problems. This means inserting sperm directly into the uterus, rather than fertilising an egg in a clinic and then implanting that embryo.

Same-sex couples who have the option to create a baby with a sperm donor they know – rather than from a register – may also choose home-based insemination, the proverbial turkey baster. This is a cheaper and more intimate way to conceive and many women prefer a donor who will have some involvement in their child’s life.

In recent years, “reciprocal” IVF has also grown in popularity among lesbian couples. This means an embryo is created using one partner’s egg, and the other partner carries it.

Reciprocal IVF’s popularity suggests biology does play a role for LGBTQ+ women in conceiving a baby. When both mothers share a biological connection to the child, it may help overcome stigmatisation of “non-birth” mothers as less legitimate.

But biology is by no means the defining feature of rainbow families.

LGBTQ+ people are already parents

The 2021 census showed 17% of same-sex couples had children living with them; among female same-sex couples it was 28%. This is likely an underestimate, as the census only collects data on couples that live together.

Same-sex couples often conceive children using donor sperm or eggs, and this may involve surrogacy. But across the LGBTQ+ community, there are diverse ways people become parents.

Same-sex couples are one part of the LGBTQ+ community. Growing numbers of trans and non-binary people are choosing to carry a baby (as gestational parents), as well as single parents who use donors or fertility services. Many others conceive children through sex, including bi+ people or others who conceive within a relationship.

While LGBTQ+ people can legally adopt children in Australia, adoption is not common. However, many foster parents are LGBTQ+.

When they donate eggs or sperm to others, some LGBTQ+ people may stay involved in the child’s life as a close family friend or co-parent.

Connection and care, not DNA

While mitochondrial replacement therapy is a remarkable advance in gene technology, it is unlikely to open new pathways to parenthood for LGBTQ+ people in Australia.

Asserting the importance of families based on choice – not biology or what technology is available – has been crucial to the LGBTQ+ community’s story and to rainbow families’ fight to be recognised.

Decades of research now shows children raised by same-sex couples do just as well as any other child. What matters is parents’ consistency, love and quality of care.

The Conversation

Jennifer Power receives funding from the Australian Department of Health, Disability and Aged Care and the Australian Research Council.

ref. Here’s why 3-person embryos are a breakthrough for science – but not LGBTQ+ families – https://theconversation.com/heres-why-3-person-embryos-are-a-breakthrough-for-science-but-not-lgbtq-families-261462

Do countries have a duty to prevent climate harm? The world’s highest court is about to answer this crucial question

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Nathan Cooper, Associate Professor of Law, University of Waikato

Getty Images

The International Court of Justice (ICJ) will issue a highly anticipated advisory opinion overnight to clarify state obligations related to climate change.

It will answer two urgent questions: what are the obligations of states under international law to protect the climate and environment from greenhouse gas emissions, and what are the legal consequences for states that have caused significant harm to Earth’s atmosphere and environment?

ICJ advisory opinions are not legally binding. But coming from the world’s highest court, they provide an authoritative opinion on serious issues that can be highly persuasive.

This advisory opinion marks the culmination of a campaign that began in 2019 when students and youth organisations in Vanuatu – one of the most vulnerable nations to climate-related impacts – persuaded their government to seek clarification on what states should be doing to protect them.

Led by Vanuatu and co-sponsored by 132 member states, including New Zealand and Australia, the United Nations General Assembly formally requested the advisory opinion in March 2023.

More than two years of public consultation and deliberation ensued, leading to this week’s announcement.

What to expect

Looking at the specific questions to be addressed, at least three aspects stand out.

First, the sources and areas of international law under scrutiny are not confined to the UN’s climate change framework. This invites the ICJ to consider a broad range of law – including trans-boundary environmental law, human rights law, international investment law, humanitarian law, trade law and beyond – and to draw on both treaty-related obligations and customary international law.

Such an encyclopaedic examination could produce a complex and integrated opinion on states’ obligations to protect the environment and climate system.

Second, the opinion will address what obligations exist, not just to those present today, but to future generations. This follows acknowledgement of the so-called “intertemporal characteristics” of climate change in recent climate-related court decisions and the need to respond effectively to both the current climate crisis and its likely ongoing consequences.

Third, the opinion won’t just address what obligations states have, but also what the consequences should be for nations:

where they, by their acts and omissions have caused significant harm to the climate system and other parts of the environment.

Addressing consequences as well as obligations should cause states to pay closer attention and make the ICJ’s advisory more relevant to domestic climate litigation and policy discussions.

Representatives from Pacific island nations gathered outside the International Court of Justice during the hearings.
Representatives from Pacific island nations gathered outside the International Court of Justice during the hearings.
Michel Porro/Getty Images

Global judicial direction

Two recent court findings may offer clues as to the potential scope of the ICJ’s findings.

Earlier this month, the Inter-American Court of Human Rights published its own advisory opinion on state obligations in response to climate change.

Explicitly connecting fundamental human rights with a healthy ecosystem, this opinion affirmed states have an imperative duty to prevent irreversible harm to the climate system. Moreover, the duty to safeguard the common ecosystem must be understood as a fundamental principle of international law to which states must adhere.

Meanwhile last week, an Australian federal court dismissed a landmark climate case, determining that the Australian government does not owe a duty of care to Torres Strait Islanders to protect them from the consequences of climate change.

The court accepted the claimants face significant loss and damage from climate impacts and that previous Australian government policies on greenhouse gas emissions were not aligned with the best science to limit climate change. But it nevertheless determined that “matters of high or core government policy” are not subject to common law duties of care.

Whether the ICJ will complement the Inter-American court’s bold approach or opt for a more constrained and conservative response is not certain. But now is the time for clear and ambitious judicial direction with global scope.

Implications for New Zealand

Aotearoa New Zealand aspires to climate leadership through its Climate Change Response (Zero Carbon) Amendment Act 2019. This set 2050 targets of reducing emissions of long-lived greenhouse gases (carbon dioxide and nitrous oxide) to net zero, and biogenic methane by 25-47%.

However, actions to date are likely insufficient to meet this target. Transport emissions continue to rise and agriculture – responsible for nearly half of the country’s emissions – is lightly regulated.

Although the government plans to double renewable energy by 2050, it is also in the process of lifting a 2018 ban on offshore gas exploration and has pledged $200 million to co-invest in the development of new fields.

Critics also point out the government has made little progress towards its promise to install 10,000 EV charging stations by 2030 while axing a clean-investment fund.

Although a final decision is yet to be made, the government is also considering to lower the target for cuts to methane emissions from livestock, against advice from the Climate Change Commission.

With the next global climate summit coming up in November, the ICJ opinion may offer timely encouragement for states to reconsider their emissions targets and the ambition of climate policies.

Most countries have yet to submit their latest emissions reduction pledges (known as nationally determined contributions) under the Paris Agreement. New Zealand has made its pledge, but it has been described as “underwhelming”. This may present a chance to adjust ambition upwards.

If the ICJ affirms that states have binding obligations to prevent climate harm, including trans-boundary impacts, New Zealand’s climate change policies and progress to date could face increased legal scrutiny.

The Conversation

The authors do not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and have disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Do countries have a duty to prevent climate harm? The world’s highest court is about to answer this crucial question – https://theconversation.com/do-countries-have-a-duty-to-prevent-climate-harm-the-worlds-highest-court-is-about-to-answer-this-crucial-question-261396

Could the latest ‘interstellar comet’ be an alien probe? Why spotting cosmic visitors is harder than you think

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Sara Webb, Lecturer, Centre for Astrophysics and Supercomputing, Swinburne University of Technology

Comet 3I/ATLAS International Gemini Observatory/NOIRLab/NSF/AURA/K. Meech/Jen Miller/Mahdi Zamani, CC BY

On July 1, astronomers spotted an unusual high-speed object zooming towards the Sun. Dubbed 3I/ATLAS, the surprising space traveller had one very special quality: its orbit showed it had come from outside our Solar System.

For only the third time ever, we had discovered a true interstellar visitor. And it was weird.

3I/ATLAS breaking records

3I/ATLAS appeared to be travelling at 245,000 kilometres per hour, making it the fastest object ever detected in our Solar System.

It was also huge. Early estimates suggest the object could be up to 20km in size. Finally, scientists believe it may even be older than our Sun.

Davide Farnocchia, navigation engineer at NASA’s JPL, explains the discovery of 3I/ATLAS.

Could it be alien?

Our first assumption when we see something in space is that it’s a lump of rock or ice. But the strange properties of 3I/ATLAS have suggested to some that it may be something else entirely.

Harvard astrophysics professor Avi Loeb and colleagues last week uploaded a paper titled Is the Interstellar Object 3I/ATLAS Alien Technology? to the arXiv preprint server. (The paper has not yet been peer reviewed.)

Loeb is a controversial figure among astronomers and astrophysicists. He has previously suggested that the first known interstellar object, 1I/ʻOumuamua, discovered in 2017, may also have been an alien craft.

Among other oddities Loeb suggests may be signs of deliberate alien origin, he notes the orbit of 3I/ATLAS takes it improbably close to Venus, Mars and Jupiter.

The trajectory of comet 3I/ATLAS as it passes through the Solar System, with its closest approach to the Sun in October.
NASA/JPL-Caltech

We’ve sent out our own alien probes

The idea of alien probes wandering the cosmos may sound strange, but humans sent out a few ourselves in the 1970s. Both Voyager 1 and 2 have officially left our Solar System, and Pioneer 10 and 11 are not far behind.

So it’s not a stretch to think that alien civilisations – if they exist – would have launched their own galactic explorers.

However, this brings us to a crucial question: short of little green men popping out to say hello, how would we actually know if 3I/ATLAS, or any other interstellar object, was an alien probe?

Detecting alien probes 101

The first step to determining whether something is a natural object or an alien probe is of course to spot it.

Most things we see in our Solar System don’t emit light of their own. Instead, we only see them by the light they reflect from the Sun.

Larger objects generally reflect more sunlight, so they are easier for us to see. So what we see tends to be larger comets and asteroid, especially farther from Earth.

It can be very difficult to spot smaller objects. At present, we can track objects down to a size of ten or 20 metres out as far from the Sun as Jupiter.

Our own Voyager probes are about ten metres in size (if we include their radio antennas). If an alien probe was similar, we probably wouldn’t spot it until it was somewhere in the asteroid belt between Jupiter and Mars.

If we did spot something suspicious, to figure out if it really were a probe or not we would look for a few telltales.

A streak of coloured light against a background of stars.
Viewing 3I/ATLAS through coloured filters reveals the colours that make up its tail.
International Gemini Observatory/NOIRLab/NSF/AURA/K. Meech (IfA/U. Hawaii) / Jen Miller & Mahdi Zamani (NSF NOIRLab), CC BY

First off, because a natural origin is most likely, we would look for evidence that no aliens were involved. One clue in this direction might be if the object were emitting a “tail” of gas in the way that comets do.

However, we might also want to look for hints of alien origin. One very strong piece of evidence would be any kind of radio waves coming from the probe as a form of communication. This is assuming the probe was still in working order, and not completely defunct.

We might also look for signs of electrostatic discharge caused by sunlight hitting the probe.

Another dead giveaway would be signs of manoeuvring or propulsion. An active probe might try to correct its course or reposition its antennas to send and receive signals to and from its origin.

And a genuine smoking gun would be an approach to Earth in a stable orbit. Not to brag, but Earth is genuinely the most interesting place in the Solar System – we have water, a healthy atmosphere, a strong magnetic field and life. A probe with any decision-making capacity would likely want to investigate and collect data about our interesting little planet.

We may never know

Without clear signs one way or the other, however, it may be impossible to know if some interstellar objects are natural or alien-made.

Objects like 3I/ATLAS remind us that space is vast, strange, and full of surprises. Most of them have natural explanations. But the strangest objects are worth a second look.

For now, 3I/ATLAS is likely just an unusually fast, old and icy visitor from a distant system. But it also serves as a test case: a chance to refine the way we search, observe and ask questions about the universe.

The Conversation

Sara Webb does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Could the latest ‘interstellar comet’ be an alien probe? Why spotting cosmic visitors is harder than you think – https://theconversation.com/could-the-latest-interstellar-comet-be-an-alien-probe-why-spotting-cosmic-visitors-is-harder-than-you-think-261656

Doctors shouldn’t be allowed to object to medical care if it harms their patients

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Julian Savulescu, Visiting Professor in Biomedical Ethics, Murdoch Children’s Research Institute; Distinguished Visiting Professor in Law, University of Melbourne; Uehiro Chair in Practical Ethics, The University of Melbourne

HRAUN/Getty

A young woman needs an abortion and the reasons, while urgent, are not medical. A United States Navy nurse at Guantánamo Bay is ordered to force-feed a defiant detainee on hunger strike.

These very different real-life cases have one connecting thread: the question of whether a health professional can conscientiously object to carrying out a patient’s request.

Freedom of conscience is often held up as a purely noble principle. But when it’s used to deny health care, it means a single person’s beliefs are dictating what is best for another person’s physical and mental health – which can have devastating, even fatal, results.

In our recent book, Rethinking Conscientious Objection in Healthcare, colleagues and I conclude doctors should not be free to make medical decisions based on their personal beliefs.

It’s not noble to refuse care

Freedom of conscience is strongly – but not absolutely – protected under international human rights law. It is enshrined in the Universal Declaration of Human Rights.

This principle has often been used for moral purposes: for example, to resist orders to torture or kill.

But after researching use of conscientious objection by health professionals, I have concluded it is seriously flawed when used to deny patients health services. This is especially so when particular doctors have a monopoly on service provision, as is the case with abortion and assisted dying in many rural and regional areas of Australia.

In Australia, doctors are allowed to conscientiously object to abortion, although nearly all states require referral to other service providers or information about how to access the relevant service.

In practice, these laws are not enforced and sometimes disregarded.

A doctor’s refusal can mean patients can be denied the standard of care they need, or indeed, any care at all.

Health-care professionals are not like pacifists refusing conscription into the military, opposing something forced upon them. They freely choose health-care careers that come with obligations and with ethical stances already established by professional codes of conduct.

People are free to hold whatever beliefs they choose, but those beliefs will inevitably close off some options for them. For example, a vegetarian will not be able to work in an abattoir. That is true for every one of us. But what shouldn’t happen is a doctor’s personal beliefs closing off legitimate options for their patient.

4 guiding questions

Instead of personal values, there are four key secular principles we propose that doctors should rely on when deciding how to advise patients about sensitive procedures:

  • is it legal?

  • is it a just and fair use of any resources that might be limited?

  • is it in the interests of the patient’s wellbeing?

  • is it what the patient has themselves decided they want?

Of course, there will be times when some of these principles are in conflict – that is when it is important to apply the most crucial ones, the wellbeing of the patient and the patient’s own wishes.

In Ireland in 2012, a young woman named Savita Halappanavar went to an Irish hospital for treatment for her miscarriage. Doctors knew there was no hope of the pregnancy surviving but refused to evacuate her uterus while there was still a fetal heartbeat, for fear of breaching Ireland’s anti-abortion laws. The result: Savita died of septicaemia at 31.

If doctors had put the patient’s wellbeing first, they would have given her that termination, despite the law, and it would have saved her life.

These are the principles that should have been applied to the examples above: the woman seeking an abortion for career reasons or the nurse refusing to force-feed prisoners.

The doctor (or nurse) should ask: Is it what the patient has autonomously decided they want? Will it lead to the best outcome for both their physical and their mental health?

If abortion will promote a woman’s wellbeing, it is in her interests. Hunger strikers should not be force-fed because it violates their autonomy.

An unfair burden

While doctors’ personal values are important, they should not dictate care at the bedside. Not only can this disadvantage the patient, but it places an unfair burden on colleagues who do accept such work, and must carry a disproportionate load of procedures they might find unpleasant and financially unrewarding.

It also creates injustice. Patients who are educated, wealthy and well-connected already find it easier to access health care. Conscientious objection intensifies that unfairness in large swathes of the country because it further limits options.

Two countries with excellent health-care systems, Sweden and Finland, do not permit conscientious objection by medical professionals.

In Australia, it is time we do the same and strongly limit conscientious objection as a legal right for health professionals. We should also ensure those entering the discipline are prepared to take on all procedures relevant to their specialty.

And lastly, but most importantly, we should educate them that the patient’s interests and values must always come first. An individual doctor’s sense of moral authority should not be permitted to morph into medical and moral authoritarianism.

The Conversation

Julian Savulescu does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Doctors shouldn’t be allowed to object to medical care if it harms their patients – https://theconversation.com/doctors-shouldnt-be-allowed-to-object-to-medical-care-if-it-harms-their-patients-260003

The incredible impact of Ozzy Osbourne, from Black Sabbath to Ozzfest to 30 years of retirement tours

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Lachlan Goold, Senior Lecturer in Contemporary Music, University of the Sunshine Coast

Ozzy Osbourne photographed in London in 1991. Martyn Goodacre/Getty Images

Ozzy Osbourne, the “prince of darkness” and godfather of heavy metal, has died aged 76, just weeks after he reunited with Black Sabbath bandmates for a farewell concert in his hometown of Birmingham in England.

His family posted a brief message overnight: “It is with more sadness than mere words can convey that we have to report that our beloved Ozzy Osbourne has passed away this morning.”

John Michael Osbourne changed the sound of rock music and leaves behind a stellar career spanning six decades, numerous Grammy awards, multiple hall of fame inductions – and a wave of controversy.

An agent of change

In 1969, from the ashes of various bands, Geezer Butler (bass), Tony Iommi (guitar), Bill Ward (drums) and Osbourne formed the band Earth.

Realising the name was taken, they quickly changed their name to Black Sabbath, an homage to the 1963 Italian horror anthology film.

With the Summer of Love a recent memory, Black Sabbath were part of a heavy music revolution, providing an antidote to the free loving hippies of the late 60s period.

Despite making their first two albums cheaply, Black Sabbath, released in February 1970, and Paranoid, released September that same year, they were a global success.

Their approach was laden with sarcasm and irony. American audiences mistook this for satanic worship, positioning them as outsiders (albeit popular ones).

Black and white photograph.
Black Sabbath pose for a group portrait with gold discs, London, 1973, L-R Bill Ward, Ozzy Osbourne, Tony Iommi, Geezer Butler.
Michael Putland/Getty Images

After Black Sabbath’s early successes, they were managed by the notorious Don Arden, whose daughter Sharon Levy was the receptionist. More than any musical bond Osbourne had in his life, Sharon would be the most influential character throughout his life.

Osbourne recorded eight albums with Black Sabbath (some to critical acclaim) and was then kicked out (by Sharon) due to his troubles with drugs and alcohol.

Ozzy solo

Osbourne’s solo career has always been managed by Sharon. While recording his second solo album, Diary of a Madman, guitarist Rhodes died in a tragic light plane crash. Osbourne was close to Rhodes and fell into a deep depression, after never having lost someone so close.

Sharon and Osbourne married only months after this incident. His struggle with drug use did not stop him from making further solo records alongside various guitar players, continuing with moderate success throughout his career.

On the road, Osbourne put the John Farnham’s last tour trope to shame.

He held his last ever gig more times than one can count with names like No More Tours (1992–93), Retirement Sucks (1995–96) and No More Tours 2 (2018–19).

Osbourne behind the microphone.
Osbourne ‘retired’ many times over 30 years. Here he performs in California in 2022.
Kevork Djansezian/Getty Images

This lament for touring led to the most successful era of Osbourne’s career. After being rejected for the 1995 Lollapaloza festival bill, Sharon (and their son Jack) started Ozzfest; initially an annual two-day multiband festival headlined by Osbourne, held in Phoenix, Arizona, and Devore, California.

Subsequently becoming a national – and then international – tour, Ozzfest led to a successful partnership with MTV, which led to the reality TV show The Osbournes premiering in 2002. Here, his previous and ongoing battle with drugs was obvious, proudly on display – and ridiculed – to huge global audiences.

The spectacle of a rich rockstar and his family featured a constant barrage of swearing, battles with lavish TV remotes, canine therapy, never-ending chaos, and Osbourne constantly yelling “Sharrrooon” like a twisted maniacal loop of A Street Car Named Desire.

Struggles and controversies

Osbourne suffered multiple health conditions over the years, rarely concealing the state of his physical or mental wellbeing.

Notably he’s struggled with drug and alcohol abuse his whole career with drug recovery centres using Osbourne as an exemplar. In 2007 he disclosed he suffered from the Parkinson’s adjacent condition Parkinsonian syndrome. In 2019 he was diagnosed with Parkinson’s disease.

Four very 70s rockers.
Black Sabbath photographed in the 1970s. Left to right: Geezer Butler, Tony Iommi, Bill Ward and Ozzy Osbourne.
Chris Walter/WireImage

This resulted in him being unable to walk for his final Back to the Beginning show in Birmingham on July 5 2025.

And Osbourne’s career had more than its fair share of controversy. He bit the head off a dove and a bat (celebrated with a commemorative toy), and urinated on the Alamo cenotaph. He was taken to court multiple times, but was never convicted.

Ozzy and me

As a white middle-class boy growing up in the Brisbane suburbs in the 80s, heavy metal music appealed to my testosterone and pimple filled body.

Exploring the secondhand record shops of Brisbane, I would’ve bought my first copy of Black Sabbath around 1985. The sound of thunder and a distant church bell before the first drop-D riff enters seemed like the antithesis to sunny Queensland and 80s pop.

As my life became obsessed with the recording studio and the vociferous music scene in Brisbane in the post-Joh era, and those drop-D riffs influenced a new style that swept the world in the early 90s.

Osbourne’s influence was huge and through grunge, his sound was reborn. Grunge was a marriage of the Sabbath-like drop-D riffs with the energy of punk and the melody of the Beatles.

Listening to Black Sabbath and Ozzy records, equipped me with a sonic palette ready to capture the wave of alternative music emmerging from the Brisbane scene.

While Ozzy’s death is no surprise (except for those who never thought he’d last this long), we should take pause and remember an icon with an endless energy for entertaining, a passion for music, and changing the expectations of popular culture for more than 50 years.

The Conversation

Lachlan Goold does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. The incredible impact of Ozzy Osbourne, from Black Sabbath to Ozzfest to 30 years of retirement tours – https://theconversation.com/the-incredible-impact-of-ozzy-osbourne-from-black-sabbath-to-ozzfest-to-30-years-of-retirement-tours-258820