Qui gardera les gardiens ? Quand les plateformes d’IA redéfinissent les règles de la « servitisation »

Source: The Conversation – France (in French) – By Wafa Khlif, Professeure de contrôle de gestion, TBS Education

L’adoption de l’intelligence artificielle dans les entreprises ne se limite pas à l’intégration d’un outil supplémentaire aux process existants. Elle modifie profondément la manière dont l’entreprise et les écosystèmes fonctionnent. Pour ces raisons, elle pose de nouveaux dangers qu’il convient d’intégrer à la réflexion, plutôt que de foncer tête baissée uniquement sur des questions d’éthique.


L’intelligence artificielle (IA) est souvent présentée comme une révolution technologique dont l’impact dépasse largement le cadre des entreprises et du marché. Dans le domaine du management, la majorité des chercheurs s’accordent à souligner l’importance d’une utilisation éthique de l’IA : il s’agit d’éviter les biais algorithmiques, de protéger les données personnelles, ou encore de garantir une prise de décision transparente. Toutefois, cette approche occulte une question plus structurelle : la concentration du pouvoir au sein des plateformes d’IA et de leurs possesseurs, ainsi que leur influence croissante sur la dynamique des marchés et des sociétés.

L’essor des plateformes d’IA s’accompagne d’une centralisation progressive du pouvoir informationnel entre les mains de leurs propriétaires. Cette concentration ne se limite pas à une domination technologique, mais soulève des enjeux concurrentiels et oligopolistiques. Ces plateformes ne se contentent pas d’assurer l’accès aux données : elles structurent les flux d’informations, définissent les standards et redéfinissent progressivement les règles du marché. À travers des mécanismes algorithmiques de recommandation, de classification et d’évaluation, elles exercent une domination qui dépasse la simple gestion technique des bases de données et qui influence directement les décisions économiques dans les écosystèmes qui les adoptent.




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La confiance comme moteur de domination

L’IA est perçue comme un levier d’optimisation des processus décisionnels et d’amélioration de la performance organisationnelle. Son adoption repose sur la conviction que ses capacités de prédiction et d’analyse renforcent la rationalisation des décisions et l’efficience des systèmes économiques. Cette confiance dans l’IA justifie son intégration dans un nombre croissant d’écosystèmes, où elle redéfinit la relation entre fournisseurs et clients, y compris la « servitisation ».

Ce terme désigne la manière dont les entreprises déplacent leur orientation stratégique vers l’offre de services comme principaux moteurs de croissance, et ce, dans de nombreux secteurs.

Toutefois, cette dynamique d’adoption généralisée comporte plusieurs effets structurants. L’intégration des plateformes d’IA dans la servitisation introduit une standardisation accrue des processus et une homogénéisation des offres de services, réduisant ainsi la flexibilité et la capacité d’adaptation des entreprises. Les manufacturiers, historiquement au centre des écosystèmes de servitisation, se trouvent déplacés vers la périphérie face à la domination croissante des fournisseurs de ces plateformes.

En parallèle, cette dépendance aux infrastructures d’IA renforce la position de contrôle des plateformes. Ce phénomène ne se limite pas à une dépendance technique, mais englobe également des dimensions stratégiques et psychologiques.

L’exemple de la décision unilatérale d’OpenAI en 2023 est assez édifiant. Elle a retiré les anciennes interfaces de programmation d’applications (API), obligeant ainsi les premiers utilisateurs de la plateforme en tant que service (PAAS) à migrer vers des modèles plus récents. Une fois la dépendance établie, la marge de manœuvre pour adopter des alternatives se réduit, et les normes imposées par les plateformes deviennent des standards « naturels ».

Une nouvelle gouvernance invisible ?

L’essor des plateformes d’IA ne se traduit pas uniquement par une domination économique, mais s’accompagne également d’une transformation des modes de gouvernance. Rouvroy et Berns (2013) le conceptualisent avec la « gouvernementalité » algorithmique. Contrairement aux formes traditionnelles de pouvoir qui reposent sur des décisions explicites, le pouvoir algorithmique fonctionne de manière diffuse et normative, en orientant les comportements et en redéfinissant les cadres de référence à l’insu des acteurs.

Les plateformes ne contraignent pas directement les choix des acteurs économiques et sociaux, mais modèlent l’environnement décisionnel à travers l’organisation des informations, la hiérarchisation des priorités et l’imposition de métriques de performance spécifiques. Dans ce cadre, les décisions humaines se trouvent encadrées et influencées par des systèmes algorithmiques qui orientent implicitement les choix perçus comme pertinents ou efficaces. Un peu comme le fait l’application Waze pour orienter vers les chemins les plus courts.

Un problème de transparence et de contestabilité

Dans le domaine hospitalier, un algorithme conçu pour optimiser l’attribution des lits ne se limite pas à répartir efficacement les patients : il redéfinit les critères de priorité, influençant ainsi les décisions médicales sous couvert de rationalisation des ressources.

De la même manière, les écosystèmes de servitisation vont être dirigés par ces algorithmes de recommandation qui ne se contentent pas d’organiser l’information ; ils conditionnent la visibilité de certains contenus et l’occultation d’autres, structurant ainsi les priorités et les stratégies des acteurs.

Ce mode de gouvernance algorithmique pose un problème fondamental de transparence et de contestabilité. Contrairement aux décisions humaines, les décisions algorithmiques s’inscrivent dans des processus opaques et automatisés, rendant leur remise en question plus complexe. L’absence de responsabilité clairement identifiable et la difficulté d’accès aux logiques sous-jacentes des algorithmes limitent la possibilité d’une contre-offre ou d’une régulation efficaces.

Un risque de verrouillage

Comme le décrivent Canboy et Khlif (2025), l’intégration croissante des plateformes d’IA dans les écosystèmes de servitisation soulève des problématiques de dépendance et de verrouillage. Deux types de risques interdépendants émergent : la perturbation des modèles d’affaires traditionnels (effet de verrouillage algorithmique et dépendance aux fournisseurs) et la dépendance opérationnelle accrue (coûts de changement élevés et impossibilité d’adopter d’autres solutions).

Face à ces enjeux, une régulation à l’échelle internationale apparaît nécessaire pour limiter les effets oligopolistiques des plateformes dominantes. Plusieurs pistes d’intervention sont envisageables : démocratisation des données, application des lois antitrust, promotion des standards ouverts (open source) ou encore soutien aux plateformes alternatives. Dans cette perspective, la reconnaissance des données comme un bien partagé, et non comme un actif exclusivement privatisé, s’inscrit dans une logique de développement économique équitable et de démocratisation des savoirs.

France 24, 2025.

Enfin, si ces technologies permettent des gains d’efficience, elles impliquent également une consommation énergétique et matérielle considérable. L’idée selon laquelle l’IA contribuerait automatiquement à une trajectoire de développement durable nécessite une interrogation critique. L’adoption généralisée des plateformes d’IA, sans une réflexion sur leur impact social et environnemental, risque de renforcer des formes de dépendance structurelle et d’accroître les déséquilibres au sein des écosystèmes économiques.

Un effet Frankenstein

Dans le célèbre roman de Mary Shelley (1797-1851), le docteur Frankenstein crée une créature rationnelle qui se veut supérieure à l’humain, mais dont l’existence propre devient rapidement insoutenable. L’IA, comme la créature de Frankenstein, incarne cette quasi-perfection rationnelle qui finit par révéler les failles de son créateur. Conçue pour optimiser, prédire et rationaliser, elle finit par refléter les inégalités, les jeux de pouvoir et les choix de société qui la façonnent. Comme le monstre du roman, elle pose une question centrale à ses créateurs : « Pourquoi m’avez-vous donné vie si c’est pour me laisser semer la destruction ? »

Le problème n’est donc pas tant l’IA elle-même, mais les dynamiques de pouvoir et de contrôle qu’elle maintient et renforce. Plutôt que de nous focaliser uniquement sur ses biais ou ses portées éthiques, nous devrions interroger les intérêts qui la contrôlent, à quelles fins et avec quelles conséquences pour le vivant.

The Conversation

Wafa Khlif ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Qui gardera les gardiens ? Quand les plateformes d’IA redéfinissent les règles de la « servitisation » – https://theconversation.com/qui-gardera-les-gardiens-quand-les-plateformes-dia-redefinissent-les-regles-de-la-servitisation-254491

Quand les communautés de marque prennent le pouvoir à l’ère du Web 3.0 et du métavers

Source: The Conversation – France (in French) – By kaabachi souheila, Enseignant-Chercheur, EBS Paris

Le métavers et toutes les technologies qui y sont associées sont en train de changer à bas bruit les modes de consommation. La place du consommateur ne peut plus être la même avant qu’après. Comment les marques doivent-elles en tenir compte pour rester dans la compétition ?


L’essor du Web 3.0 et du métavers annonce une nouvelle ère d’innovation pour les entreprises, ouvrant ainsi la voie à la création de modèles d’affaires disruptifs où les consommateurs deviennent des acteurs clés, des cocréateurs actifs voire des copropriétaires des produits. Avec une architecture décentralisée du Web3.0, les utilisateurs auront la possibilité de créer, de posséder et d’échanger des objets virtuels en toute liberté avec une totale maîtrise sur leurs données.

Simultanément, nous assistons depuis quelques années à une multiplication d’environnements immersifs en 3D associant la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle, appelés métavers. Dans ces nouveaux univers, les frontières entre les mondes physique et virtuel s’estompent pour proposer aux utilisateurs des expériences immersives avec les possibilités de naviguer d’une manière fluide entre les différents univers virtuels interconnectés.

Un changement majeur

Ces innovations devraient conduire à un changement majeur dans la conception des stratégies d’innovation des entreprises qui deviennent plus ouvertes et collaboratives. Dans ce contexte, les membres de la communauté deviennent des cocréateurs de valeur qui participent activement à toutes les étapes du processus d’innovation : du partage de l’information, à l’idéation en passant par le vote, le test des prototypes jusqu’à la conception.




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Le métavers s’impose comme un levier stratégique pour des entreprises en quête de solutions innovantes, efficaces, et rapides. Par sa dimension immersive, Il permet à des individus d’horizons variés de se concerter virtuellement en vue de mutualiser leurs expertises et leurs connaissances pour dénouer de façon créative des problèmes complexes. Cet univers collaboratif devient un terrain dynamique où les idées se croisent et s’enrichissent pour stimuler l’intelligence collective et favoriser l’émergence de solutions innovantes.

L’exemple frappant de l’association Pencils of Promise proposant à ses collaborateurs et à ses membres bienfaiteurs une expérience immersive au sein d’une salle de classe au Ghana, à l’issue de laquelle les participants sont parvenus à mieux identifier les besoins réels et les défis de l’éducation dans cette région. Cette approche a ainsi facilité la conception de solutions pertinentes et ciblées, parfaitement adaptées aux réalités du terrain.

L’irruption de l’ethnographie immersive

Le succès d’une stratégie d’innovation réside dans la connaissance fine des attentes des consommateurs et de leurs comportements. Aujourd’hui, pour affiner les études de marché traditionnelles – telles que les groupes de discussion et les tests A/B, transposables dans des environnements virtuels –, l’ethnographie immersive s’impose plus en plus. Grâce à l’observation fine des expériences des utilisateurs, elle permet aux entreprises d’accéder et d’analyser, en temps réels, une multitude de données comportementales et émotionnelles. L’exploitation de ces informations permet de mieux saisir les motivations profondes des utilisateurs, d’identifier leurs besoins latents ainsi que leurs insatisfactions, rendant les stratégies d’innovations des entreprises proactives et agiles.


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La réussite d’un nouveau produit ne relève pas seulement de son originalité, Il dépend surtout de sa fiabilité et de sa capacité à répondre aux attentes des consommateurs. Dans ce contexte, la phase de test préalable au lancement ainsi que la participation active des consommateurs dans ce processus de validation deviennent des étapes clés. Traditionnellement, les tests de produit s’appuient sur des descriptions verbales, des dessins, des images ou même des listes de caractéristiques. Bien qu’utiles pour fournir les premières impressions des utilisateurs sur le produit, ces techniques restent informatives et peu pertinentes en raison de l’absence d’interactions réel avec le produit, les feedbacks des utilisateurs demeurent superficiels.

Jumeaux numériques

L’avènement des jumeaux numériques, des répliques virtuelles d’objets physiques modifient la donne avec une approche plus authentique et expérientielle à cette phase de test. En effet, grâce à des simulations immersives et interactives, les entreprises sont en mesure de tester virtuellement leurs prototypes par un grand nombre d’utilisateurs. L’observation en temps réel des réactions des utilisateurs lors de l’usage du produit, accompagnées de feedback riches et pertinents, oriente les entreprises bien en amont sur les dysfonctionnements, les pistes d’améliorations et les nouvelles opportunités de développement. Ces décisions proactives limitent considérablement le taux d’échec des nouveaux produits.

Copropriété numérique

Les innovations ne s’arrêtent pas là. Faire participer activement les membres de la communauté au développement des produits n’est pas une nouveauté en soi. En revanche, leur offrir une copropriété numérique, un pouvoir de décision et une maîtrise complète de leurs données est totalement disruptif.

Kiki World, une start-up du secteur de la beauté a réussi ce pari en bousculant les codes de l’industrie. Le business model de la marque repose sur deux innovations majeures : d’une part, faire participer la communauté à toutes les phases de conception du produit en l’invitant à voter pour les produits qu’elle souhaiterait voir naître puis contribuer à leur cocréation lors d’ateliers virtuels, des discussions communautaires et des séances de brainstorming en ligne.

Le business model participatif de Kiki World est en parfaite adéquation avec les attentes du marché puisqu’il a réussi à mobiliser une communauté comptant plus de 12 000 membres autour de la création de produits cosmétiques. Chaque nouveau lancement suscite l’enthousiasme de la communauté, confirmant l’attractivité d’une approche collaborative pour les consommateurs. Cet engouement communautaire s’est traduit par une levée de fond de 7 millions de dollars soutenu par des investisseurs de renom, dont a16z Crypto et New Incubation Ventures d’Estée Lauder.

D’autre part, l’innovation de la marque réside dans son système de récompense basé sur la blockchain. Les membres se voient attribuer pour chacune de leurs contributions des points échangeables contre des produits gratuits ainsi qu’un jeton numérique non transférable. Le jeton étroitement lié au profil permet au bénéficiaire d’acquérir la propriété numérique des produits qu’il crée. La marque possède l’une des plus grandes communautés, avec plus de 1500 détenteurs de jetons. Les membres les plus actifs créent des expériences décentralisées grâce à des objets de collection NFT spécifiques aux produits contribuant ainsi à la création de la valeur.

Xerfi Canal 2022.

Un obstacle éthique ?

Hyperconnectée et créative, la génération Z semble être la cible idéale pour s’engager dans des stratégies de cocréation avec des entreprises innovantes. Néanmoins, bien que technophile, cette génération affiche un réel scepticisme à l’égard de l’utilité et l’usage des technologies du web 3.0 et du métavers, souvent perçues comme abstraites et complexes. La méconnaissance conjuguée à un cadre juridique encore ambigu, soulèvent des questions éthiques cruciales touchant à la confidentialité, à la sécurité des données et aux droits de propriété, incertitudes qui entravent l’enthousiasme de collaborer avec les marques et accentuent la réticence à partager les données.

La démocratisation de l’IA générative ouvre la voie à de nouvelles stratégies d’innovation automatisée profondément dynamiques. En effet, disposant d’outils capables de générer des idées et des concepts et de les concrétiser en un temps record, de plus en plus de marques cèdent leur processus créatif à des plates-formes comme MidJourney. Ces nouvelles stratégies qui s’appuient sur des algorithmes réduisent drastiquement le temps, les coûts et les risques associés à l’innovation. Alors, des interrogations et des questions cruciales s’imposent d’elles-mêmes : sommes-nous sur le point de signer la fin de l’ère de la cocréation ? Les communautés de marque risquent-elles à terme de se faire détrôner par les algorithmes ?

The Conversation

kaabachi souheila ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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Un manager qui veille plutôt qu’un chef qui surveille, ce qu’attendent les jeunes diplômés

Source: The Conversation – France (in French) – By Manuelle Malot, Directrice Carrières et NewGen Talent Centre, EDHEC Business School

Les jeunes diplômés redoutent le micro-management, véritable frein à leur engagement, et appellent à des pratiques managériales qui favorisent un environnement de travail bienveillant, responsabilisant où la confiance est un pré-requis. Fizkes/Shutterstock

Pourquoi certains jeunes diplômés s’épanouissent dès leur premier jour de travail, tandis que d’autres vivent difficilement leur insertion en entreprise ? La réponse tient souvent à une figure pivot : le manager.


Nous avons passé au crible près de 2 000 réponses d’anciens d’écoles de management et d’ingénieurs en début de carrière avec moins de six ans d’expérience professionnelle. Entre statistiques massives et verbatims sans filtre, un portrait-robot clair et moderne d’un « bon chef » se dessine.

Un bon chef veille ? Surveille ? Éveille ?

Rôle modèle

Premier enseignement : la nouvelle génération place la transparence et l’honnêteté tout en haut des attentes vis-à-vis de leurs supérieurs. Cela implique une clarté dans les objectifs :

« Un manager doit avoir les idées claires, savoir expliquer les attendus à l’équipe, créer une dynamique de travail et assurer une bonne circulation des informations »,

résume un des diplômés interrogés.

Facilitateur pour son équipe, le manager apporte la vision à grande échelle. Il doit être capable d’engager ses troupes dans le projet commun. Il assoit sa légitimité sur son exemplarité et ses compétences, autant techniques qu’humaines. Aujourd’hui, un manager dont l’autorité ne serait que statutaire a peu de chance de réussir.

Les attentes vis-à-vis des managers par les jeunes diplômés.
Fourni par l’auteur

En plus de toutes ces qualités, 40 % pensent qu’il est très important qu’un chef soit inspirant. Ce besoin de role model est plus prégnant auprès des jeunes diplômés d’écoles de management : 50 % d’entre eux considèrent très important d’avoir un manager inspirant alors que ce n’est le cas que pour 34 % des diplômés d’écoles d’ingénieurs. Un des répondants décrit le profil du manager parfait :

« Il doit être passé par mon poste, posséder une solide expertise technique et faire preuve d’une bonne communication sur les projets et le travail à accomplir, tout en veillant au bien-être de son équipe. »

Peur du micro-management

La relation de confiance est l’autre élément clé que les jeunes souhaitent fortement retrouver auprès de leurs managers : ils redoutent le micro-management, véritable frein à leur engagement et appellent à des pratiques managériales qui favorisent un environnement de travail bienveillant, responsabilisant où la confiance est un préalable. C’est un double défi pour les managers qui doivent à la fois déléguer avec sérénité et se montrer rassurants :

« Pour moi, le manager idéal accorde sa confiance, ne me micro-manage pas, me laisse être autonome tout en me donnant un cadre. »

La figure du manager qui veille plutôt que celui qui surveille fait consensus parmi ces jeunes diplômés. Ils sont relativement satisfaits de leur situation actuelle : près de 8 d’entre eux sur 10 déclarent bénéficier de cette transparence, et 9 sur 10 de la confiance, si importante à leurs yeux.

La moitié d’entre eux estiment aussi « très importante » la reconnaissance des managers vis-à-vis de leurs performances et des efforts qu’ils déploient dans leurs missions. Cette reconnaissance est plus souvent recherchée par les jeunes issus d’écoles de management (54 %) que ceux d’écoles d’ingénieurs (45 %).

C’est une génération qui a un fort désir d’évaluer leurs impacts non seulement au sein de l’entreprise, mais aussi plus largement dans la société. Le manager devient leur boussole du travail bien fait et de son utilité. Il doit être « franc autant sur les succès que les points à améliorer, reconnaissant du travail accompli », mentionne un des interviewés, « il doit donner une direction et un sens au travail de ses collaborateurs ».

« À notre écoute »

En parallèle, l’écoute est la qualité le plus souvent mentionnée dans les descriptions d’un manager idéal : 4 verbatims sur 10 mentionnent cette attitude. Elle est souvent associée à la capacité d’un supérieur hiérarchique à bien gérer la charge de travail en vue de « protéger ses collaborateurs du stress » et « prendre position vis-à-vis de demandes externes qui seraient trop exigeantes ». Ce rôle de protecteur et son aptitude à défendre les intérêts de l’équipe sont d’ailleurs jugés très importants par la moitié des répondants (49,4 %).




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L’étude montre aussi que ces jeunes actifs rêvent d’un manager attentif à leurs aspirations de carrière et envies de progresser. Leur premier objectif professionnel est de continuer à acquérir des compétences et se développer personnellement. Conscients des évolutions très rapides des compétences recherchées sur le marché de l’emploi, ils espèrent pouvoir compter sur leur N+1 pour jouer le rôle de coach/mentor en étant « à leur écoute, en accompagnant leur montée en compétences et en les conseillant sur les possibilités d’évolution au sein de l’entreprise en matière de responsabilités et de salaire ».

Que ce soit pour évaluer leur performance ou pour progresser professionnellement, les jeunes d’aujourd’hui tablent beaucoup sur les feed-backs de leurs managers.

Ils sont un tiers à estimer que c’est un rôle très important de leur supérieur (86 % si on additionne les modalités « important » et « très important »). Un jeune nous explique que « le manager doit prendre le temps de revoir les travaux et donner des conseils pour s’améliorer ».

Pourtant, le feed-back ne semble toujours pas faire complètement partie des pratiques managériales : 43 % des interrogés n’en bénéficient pas de manière régulière, 36 % des jeunes actifs issus d’écoles de management vs 47 % de ceux issus d’écoles d’ingénieurs. Près de la moitié (47 %) ne reçoivent pas non plus d’aide de leur responsable d’équipe pour développer leur employabilité que ce soit par le partage de compétences ou de réseau.

« À la fois guide, mentor et protecteur »

Les jeunes actifs diplômés brossent aujourd’hui un portrait sans ambiguïté de ce qu’ils attendent de leur manager : un leader accessible, à l’écoute, qui inspire confiance, donne du sens au travail et donne « envie d’avoir envie » et de s’engager… Trop souvent, nous disent les jeunes collaborateurs, le manager se plaint d’être pris en étau entre ses objectifs fixés par sa hiérarchie et les états d’âme de ses équipes.

Finie donc l’époque du chef autoritaire et distant : place à un encadrant capable de conjuguer clarté des objectifs, reconnaissance des efforts et accompagnement dans le développement professionnel. Pour cette génération en quête de sens et d’impact, le manager idéal est à la fois guide, mentor et protecteur, capable de créer un cadre de travail stimulant et bienveillant.

Si de nombreux jeunes déclarent déjà bénéficier de relations managériales satisfaisantes, les marges de progression restent réelles, notamment en matière de feed-backs réguliers et de soutien à l’employabilité. Plus que jamais, la qualité du management s’impose comme un levier décisif d’engagement et de fidélisation pour les jeunes talents en entreprise.

Portrait type d’un manager idéal

« Une personne qui fait confiance et laisse toute autonomie dans les tâches du quotidien. Qui est consciente des points forts et points faibles et aide à s’améliorer et à progresser. Qui valorise le feed-back et en donne régulièrement. Qui manage par l’exemple, en instaurant elle-même une culture bienveillante, ambitieuse, intelligente. Qui joue un rôle de mentor, défend et représente son équipe. Qui est à l’écoute et présente quand on a besoin d’elle. »

The Conversation

Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.

ref. Un manager qui veille plutôt qu’un chef qui surveille, ce qu’attendent les jeunes diplômés – https://theconversation.com/un-manager-qui-veille-plutot-quun-chef-qui-surveille-ce-quattendent-les-jeunes-diplomes-261286

Suplemento cultural: el español que imaginó el mundo del gran Gatsby

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Claudia Lorenzo Rubiera, Editora de Cultura, The Conversation


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Hace unos meses, editando un artículo que mencionaba a Xavier Cugat, el músico de origen español que triunfó en Estados Unidos, leí parte de su biografía, en la que se hacía referencia a su hermano, Francis, que había sido artista y diseñador gráfico. Con admiración comprobé que su obra más destacada había sido la creación de la portada de la primera edición de El gran Gatsby.

En España es menos conocida pero, en Estados Unidos, esa imagen de unos ojos anhelantes sobre fondo azul, con la silueta de Coney Island en la parte inferior, es una referencia que se ha utilizado en multitud de objetos y merchandising. Se dice que la sobrecubierta de El gran Gatsby es la pieza de papel más cara del coleccionismo de libros del siglo XX.

Y su diseño, además de concentrar las tendencias del momento, impactó directamente en el trabajo de muchos artistas. El primero de ellos, el propio autor de Gatsby, Francis Scott Fitzgerald, quien, tras verla, incorporó la ilustración a la narración. Así se ve en la frase “A diferencia de Gatsby y Tom Buchanan, yo no tenía una chica cuyos rasgos incorpóreos flotaran en las cornisas oscuras y los cegadores anuncios luminosos, así que atraje hacia mí a la chica que tenía al lado, estrechándola entre mis brazos”. Se cree que fue la primera vez en la que el arte encargado para ilustrar un libro “entró” en el contenido del mismo.

Con motivo del centenario de la novela (y de esa primera edición) en este 2025, Juan Carlos Gauli Pérez desentraña la creación de esa portada y Eulalia Piñero Gil repasa los secretos de este clásico de la literatura.

El poder de un logo

Dentro de las disciplinas que me fascinan destaca el marketing y, sobre todo, la investigación real que cada una de sus decisiones tiene detrás.

Como usuaria, yo misma habría podido decirle a Elon Musk que, cuando decidió cambiarle el nombre a Twitter a X, no había tenido en cuenta la cabezonería de los usuarios. Después de todo, pensaba en la experiencia de Frigo, que sustituyó la marca “Comtessa” por “Viennetta” y, veinte años después, tuvo que dar marcha atrás porque aquello no agarraba entre sus clientes, que seguían demandando la tarta utilizando el nombre original.

Pero claro, mis teorías, basadas en la experiencia de la gente de mi alrededor, eran poco científicas. Ahora la neurociencia explica cuál es el proceso detrás de nuestra resistencia a cambiar no solo el nombre de una marca sino su imagen gráfica, y por qué las empresas igualmente intentan hacerlo.

Musk y los romanos

Hablando de Elon… hace unas semanas, la experta en la Antigüedad romana Mary Beard, Premio Príncipe de Asturias de Ciencias Sociales en 2016, regresó a Oviedo para una serie de encuentros con el público. Y en una conversación con Guillermo Fesser, cuando este le preguntó si era posible que los hombres, como se dijo viralmente, estuviesen obsesionados con el Imperio romano, ella respondió: “No sé si eso es cierto, pero si lo están no es por buenas razones”.

Eso mismo parecen indicar investigaciones como las de Oskar Aguado-Cantabrana: la extrema derecha de este siglo XXI se ha apropiado de la iconografía romana para aplicarla a la actualidad. Y así, reescribiendo el pasado, intenta determinar el futuro.

Shhhhh

Hace unas semanas se publicó un libro precioso y tierno llamado Leonard y Hungry Paul, de Rónán Hession. Es una lectura muy placentera, en este mundo loco en el que vivimos, en la que se cuenta la historia de dos amigos, buena gente, rodeados también de buenas gentes, que pasan por una época de cambios en su vida y que se enfrentan a ellos de forma sencilla y honesta.

Cuando leí que Hungry Paul fundaba un club del silencio, para aislarse del ruido actual, no pude evitar pensar en este artículo de Antonio Fernández Vicente en el que el autor, y un nutrido grupo de expertos, animan a prestar atención al otro y detener el jaleo que nos aturde la vida, y la cabeza.

También animamos a leer Muros, el ensayo de David Frye que explica cómo la construcción de barreras ayudó a crear la civilización tal y como la conocemos hoy en día.

The Conversation

ref. Suplemento cultural: el español que imaginó el mundo del gran Gatsby – https://theconversation.com/suplemento-cultural-el-espanol-que-imagino-el-mundo-del-gran-gatsby-262531

Researchers watched 150 episodes of Bluey – they found it can teach kids about resilience for real life

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Bradley Smith, Senior Lecturer in Psychology, CQUniversity Australia

Dad (Bandit), Mum (Chilli), Bluey and Bingo. Ludo Studios

She’s six years old, lives in Brisbane and might just be one of the best resilience coaches on television.

We’re talking about Bluey, the animated Aussie pup whose adventures have captured the hearts of families around the world.

But as our new study reveals, Bluey isn’t just entertaining kids, she’s modelling how to to deal with life’s ups and downs.

Why is resilience so important?

Resilience isn’t just about “toughing it out”. It’s the ability to cope with challenges, adapt to setbacks and recover from difficulties. It’s a vital part of healthy child development.

Research shows resilience helps children manage stress, regulate their emotions, build better relationships, and even perform better at school. Without it, children may be more vulnerable to anxiety, depression and poor coping skills later in life.

Children today face growing mental health challenges, including around anxiety and emotional dysregulation. For example, a 2023 national resilience survey of almost 140,000 students found more than one in four primary and one in three secondary students reported high levels of psychological distress.

Research shows the earlier we support resilience-building, the better. Early interventions help build healthy coping skills before negative patterns take hold.

How TV can help

Storytelling in films, books and TV can show children how to navigate challenges – not through lectures, but by modelling behaviours like emotional regulation, problem-solving and empathy.

Animal characters in storytelling also offer valuable learning opportunities for children, who are naturally drawn to animals.

Bluey first aired in 2018. It has since become Australia’s most successful children’s program, with billions of views worldwide.

It is known for its realistic portrayal of young family life. Yet until now, no one had systematically examined how it – or any kid’s TV show – presents resilience on screen.

So we watched all 150 Bluey episodes

In our study, we analysed every episode of Bluey from seasons one to three. The 150 episodes added up to 18 hours of Bluey, Bingo, Chilli, Bandit and their friends.

For each episode, we looked closely at the storyline, characters and themes, identifying moments where a character faced a challenge and showed a resilient response.

To guide our analysis, we used the Grotberg Resilience Framework. This is a widely recognised model in psychology that breaks resilience into three key elements.

1. I have: involving the support systems around a child, such as family, friends, and community role models they can rely on.

2. I can: involving practical coping skills, like solving problems, managing emotions and asking for help when needed.

3. I am: involving a child’s inner strengths like confidence, optimism, emotional regulation and a sense of self worth.

‘It’s out of our hands’

Our research found nearly half of all episodes (73 out of 150) included a clear resilience message as either a primary or secondary theme.

Nearly two-thirds of the resilience moments were facilitated by a parent — most often Bluey’s mum. This fits with the “I have” category of resilience, which highlights how children draw strength from caring adults when things get tough.

For example in The Show (season two episode 19), Bingo accidentally drops a breakfast tray and bursts into tears. Mum gently models emotional coaching explaining her coping process: “I have a little cry, I pick myself up, dust myself off, and keep going.” Research shows that when caregivers model how to acknowledge distress, express feelings, and then recover with calm, children gradually learn to manage negative emotions effectively.

Later in the episode, Bingo repeats those exact words when things go wrong again.

‘Well, that was fun’

Bluey and her sister also frequently demonstrate practical coping skills on their own.

In Keepy Uppy (season one, episode three), the final balloon in a game pops. The kids pause, take it in, and smile. “Well, that was fun,” they say.

In a single moment, we see disappointment, emotional regulation, and reframing – the core of the “I can” category.

Everyday moments, powerful messages

We also see characters overcoming challenges with their own inner strength. In Seesaw (season two, episode 26) Pom Pom shows determination and self-confidence to get to the top of the seesaw and save her friends, in an example of “I am”. As she declares, “Pomeranians are a small but hardy breed”.

We found Bluey touches on almost all of the core elements of resilience: trusting relationships, emotional communication, problem-solving, self-regulation, empathy and more.

In Sheepdog (season three, episode 11), mum Chilli tells her family she needs “20 minutes” of alone time. Bluey is worried she’s done something wrong. Later, during play, Bluey gently echoes her mum’s words to a toy: “It’s hard work looking after you. I just need 20 minutes.”

That simple moment models self-care and perspective-taking as well as empathy. For kids, learning that grown-ups need rest too is a powerful message.

How to watch Bluey with your kids

Of course, no screen can replace real relationships. But when parents watch shows like Bluey with their kids, they become powerful teaching tools.

So the next time your child wants to watch an episode for the tenth time, don’t feel guilty – join them. When parents watch too, those moments become conversation starters. For example, “What do you think Bluey felt then?”, “Have you ever felt like that?” or “What would you do in that situation?”

Talking about what kids see on screen can help them reflect, process, and build the skills they need to cope, adapt and grow.


CQUniversity student Kelly Bohl and co-host of Bluey podcast Gotta Be Done Mary Bolling contributed to the original research on which this article is based.

The Conversation

Bradley Smith does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Researchers watched 150 episodes of Bluey – they found it can teach kids about resilience for real life – https://theconversation.com/researchers-watched-150-episodes-of-bluey-they-found-it-can-teach-kids-about-resilience-for-real-life-262202

Why do I feel so emotional when I listen to music from my teenage years?

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Sandra Garrido, NHMRC-ARC Dementia Research Development Fellow, Western Sydney University

stockbusters/Getty Images

Deep in your memory, your brain has created a playlist of music from your teenage years. Even though life has moved on, hearing that music now likely still brings up some really powerful emotions.

Why?

Well, as with anything to do with the brain and with emotions, it’s hard to say for sure. But it’s likely a bit to do with evolution, and a bit to do with some key neurological changes that occur in the teenage years.

Imagine the world of a prehistoric teenager

Changing hormones supercharge the limbic system, which is the emotional centre of the brain. Teens become emotionally sensitive and susceptible to intense mood swings.

At the same time, we start to become less reliant on our parents.

This increasing independence accelerates the need to forge close relationships with peers. We need to learn very quickly how to interpret the emotions of others, and develop strong memories of things that are safe or unsafe.

Imagine the world of a prehistoric teenager. No longer a child wholly dependent on their parents, the adolescent feels an instinctive drive to explore new territory and strike out on their own.

Away from their family’s protection, survival now hinges on bonds with peers.

Going it alone is fraught with danger. Belonging to a group becomes a matter of life or death.

The teen finds a new pack, which communicates crucial information to each other using body language or non-linguistic verbalisations. Variations in the voice pitch or the speed of speech signal urgency or excitement.

Strong emotional reactions – the fear of danger, the thrill of a successful hunt, an intense connection with a potential mate – ensure memories about what to fear and what to seek are deeply carved into this teenage brain.

The stronger the emotion, the deeper the memory.

The brains of modern teens aren’t much different

In today’s world, we seldom need to hunt for food or protect ourselves from predators trying to eat us. But modern teenage brains are still wired to react quickly and instinctively.

Modern teens will still strike out away from the safety of the family circle, learning to navigate the treacherous world of adolescent relationships.

As we all know – often from searingly painful personal experience – teenage brains are keenly attuned to non-linguistic social cues that signal acceptance or rejection by the pack.

We are evolutionarily wired to lay down deep memories in our brains of events that have had a strong emotional impact on us.

A young womand and a young man kiss.
The teen years are a time of many firsts.
Photo by cottonbro studio/Pexels

So what’s this got to do with teen music tastes?

Music can convey linguistic and non-linguistic emotion.

Lyrics can tell a story that makes us feel heard and understood. They might signal we belong and are connected – with the artist, with other fans, and with broader human experiences such as love, lust or loneliness.

The melody and beat communicate emotion too.

In fact, some scholars believe the very reason music exists is related to the non-linguistic elements of speech that our prehistoric ancestors may have used to communicate before spoken language developed.

Our brains may respond to these signals in music the way our prehistoric ancestors responded to expressions of urgency, excitement or peace from other members of the tribe.

The way music communicates and evokes emotion is what makes it so important in life, particularly during the teenage years.

Teenagers may spend several hours per day listening to music, particularly when going through periods of psychological distress.

During this period – when emotional experiences and the learning that comes from them are so crucial to learning to survive – music becomes a powerful tool.

It can act as a simulator for practising emotional skills, a guide to navigating emotional ups and downs and a key to finding connection and belonging.

In other words, the music that we hear in our teenage years becomes closely intertwined with the strong emotions we experience at that time.

An older man listens to music with a wistful look on his face.
Listening to the music of one’s youth can be bittersweet.
kupicoo/Getty Images

A time of many firsts

The music of your teens was likely the backdrop to your first kiss, the anthem you sang along to with friends, and a source of comfort when your heart was first broken.

Evolution has programmed you to feel every moment of your teenage years profoundly, so you can learn important lessons about how to survive, become independent and connect with others.

At the same time, music may be tapping into an ancient, pre-language part of our brains.

The music that accompanied high-stakes moments of your youth is forever linked to the powerful emotions you experienced then, and deeply embedded in the brain.

That is why, for the rest of our lives, those songs act as a kind of musical key to a neurological time capsule.

The Conversation

Sandra Garrido does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Why do I feel so emotional when I listen to music from my teenage years? – https://theconversation.com/why-do-i-feel-so-emotional-when-i-listen-to-music-from-my-teenage-years-260819

World Athletics’ mandatory genetic test for women athletes is misguided. I should know – I discovered the relevant gene in 1990

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Andrew Sinclair, Deputy Director of the Murdoch Childrens Research Institute, Murdoch Children’s Research Institute

World Athletics president Sebastian Coe recently announced a new rule for women athletes, requiring mandatory genetic tests to verify their biological sex.

This test must be done if athletes wish to compete in September’s World Athletics Championships in Tokyo.

World Athletics has said all athletes competing as women must have an SRY gene test to identify whether a male Y chromosome is present.

Any athlete whose test shows the presence of the SRY gene will be banned from competing in the women’s category in elite events.

Coe said the decision was made to ensure “the integrity of women’s sport” with World Athletics asserting:

The SRY gene is a reliable proxy for determining biological sex.

I argue the science does not support this overly simplistic assertion.

I should know, because I discovered the SRY gene on the human Y chromosome in 1990. For 35 years I have been researching it and other genes required for testis development.

A brief primer on testes and ovary development

If a human embryo has XY chromosomes, then at six weeks of development the SRY gene on the Y chromosome triggers a cascade of events involving some 30 different genes that lead to the formation of testes.

In simplest terms, the testes then produce hormones including testosterone, leading to male development.

However, if an embryo has XX chromosomes, a whole different group of genes come into play, ovaries form and the hormones produced result in a female.

We know making testes or ovaries requires a complex network of many interacting genes and proteins.

Some genes promote testis development while others promote ovary development.

Other genes either suppress ovary formation or antagonise testis formation.

Even once ovaries or testes are fully formed, we require other genes to maintain them. These genes don’t always function as expected, affecting the development of these organs.

How does this relate to sex testing of elite women athletes?

Changes or variants in the many genes that regulate the development of a testis or ovary can result in sex reversal or a non-functioning testis or ovary.

What do I mean by this?

If there is a change in the SRY gene so it does not function as usual, then a person can fail to develop testes and be biologically female. Yet they carry XY chromosomes and under the World Athletics tests they would be excluded from competition.

Other XY individuals may have a functioning SRY gene but are female – with breasts and female genitalia, for example – but have internal testes.

Importantly, the cells of these people are physically unable to respond to the testosterone produced by these testes. Yet, they would receive positive SRY tests and be excluded from competition.

At the 1996 Olympic Games in Atlanta, eight of 3,387 women athletes had positive test results for a Y chromosome. Of these, seven were resistant to testosterone.

The SRY test isn’t cut-and-dried

World Athletics asserts the SRY gene is a reliable proxy for determining biological sex. But biological sex is much more complex, with chromosomal, gonadal (testis/ovary), hormonal and secondary sex characteristics all playing a role.

Using SRY to establish biological sex is wrong because all it tells you is whether or not the gene is present.

It does not tell you how SRY is functioning, whether a testis has formed, whether testosterone is produced and, if so, whether it can be used by the body.

Other problems with the SRY testing process

World Athletics is recommending all women athletes take a cheek swab or blood sample to test for the presence of SRY.

Normally, the sample would be sent to a lab that would extract DNA and look for the presence of the SRY gene.

This may be easy enough in wealthy countries, but what is going to happen in poorer nations without these facilities?

It is worth noting these tests are sensitive. If a male lab technician conducts the test he can inadvertently contaminate it with a single skin cell and produce a false positive SRY result.

No guidance is given on how to conduct the test to reduce the risk of false results.

Nor does World Athletics recognise the impacts a positive test result would have on a person, which can be more profound than exclusion from sport alone.

There was no mention from World Athletics that appropriate genetic counselling should be provided, which is considered necessary prior to genetic testing and challenging to access in many lower- and middle-income countries.

I, along with many other experts, persuaded the International Olympic Committee to drop the use of SRY for sex testing for the 2000 Sydney Olympics.

It is therefore very surprising that, 25 years later, there is a misguided effort to bring this test back.

Given all the problems outlined above, the SRY gene should not be used to exclude women athletes from competition.

The Conversation

Andrew Sinclair receives funding from NHMRC

ref. World Athletics’ mandatory genetic test for women athletes is misguided. I should know – I discovered the relevant gene in 1990 – https://theconversation.com/world-athletics-mandatory-genetic-test-for-women-athletes-is-misguided-i-should-know-i-discovered-the-relevant-gene-in-1990-262367

Research: Endemic anoa and babirusa show surprising resilience on small islands

Source: The Conversation – Indonesia – By Sabhrina Gita Aninta, Postdoctoral research fellow, University of Copenhagen

● Small-island populations are thriving in their small numbers.

● Small islands can be natural refugia for endangered megafauna.

● Protecting ecosystems on small islands is crucial for national conservation plans.


Animal populations on small islands are often thought to be unlikely to survive in the long term. Continued exploitation of small islands—such as mining in Raja Ampat, West Papua—poses a serious threat to local wildlife.

Governments often overlook biodiversity in these island ecosystems. Some small Indonesian islands are even listed for sale on websites like Private Island.

However, our new study in the Proceedings of the National Academy of Sciences found that endemic large mammals on small islands may, in fact, be thriving.

This finding is based on the genomic sequencing of two endemic species from the Wallacea region: the anoa (a dwarf buffalo) and the babirusa (a pig with upward-curving tusks that resemble antlers).

Although their populations are small and genetically less diverse, anoa and babirusa appear to thrive better on smaller islands than on larger ones. This could help them survive in the long term—contrary to previous assumptions.

In other words, small islands can serve as natural refuges for their native biodiversity—provided their ecosystems remain undisturbed. Thus, protecting these ecosystems is essential for their survival.

Resilient small population of large mammals

In theory, large-bodied mammals on small islands are prone to extinction due to limited mating opportunities. Restricted movement can lead to inbreeding, which reduces genetic diversity and jeopardises long-term health.

However, that may not be the full story. Through genomic analysis, we explored the population history of the anoa and babirusa to uncover what has happened over the past few hundred generations.

We sequenced the whole genomes of 67 anoa and 46 babirusa from across the Wallacea islands, including the large island of Sulawesi (in the north and southeast regions) and nearby smaller islands such as Buton and Togean.

We found that anoa and babirusa on Buton and Togean had lower genome-wide diversity and higher levels of inbreeding. Surprisingly, however, these populations were more efficient at purging harmful mutations compared to those on the larger island.

This suggests that small-island populations, having been isolated for long periods, have undergone natural genetic filtering—leaving individuals that are genetically “safe” and capable of thriving.

In contrast, populations on the larger Sulawesi Island carry a higher “genetic load.” This is likely a consequence of external, human disturbances such as forest degradation, mining, hunting, and poaching, which have fragmented their habitats and populations. As a result, these groups may be more genetically compromised.

According to the Kunming-Montreal Global Biodiversity Framework (2022), maintaining a sufficient effective population size (Ne) is crucial for long-term species survival. To avoid the risk of extinction, an Ne of at least 500—or roughly 5,000 individuals in total census size—is recommended.

Illustration of time to extinction based on effective popualtion size (Ne), reproduced from Kunming-Montreal Global Biodiversity Framework metadata page for Target A4: https://www.gbf-indicators.org/metadata/headline/A-4. The smaller Ne, the faster the rate of genetic diversity loss. The left illustration showed not all individual in census (Nc) provide genetic contributions.
CC BY-SA

Interestingly, our findings show that even small populations can remain viable over the long term—so long as they are protected from intense external pressures such as habitat loss, hunting, or disease outbreaks.

Therefore, before conducting any animal translocation to boost genetic diversity, it’s critical to carefully assess the ecological and genetic context of each population.




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Small islands as refugia

Our study shows that mammals on small islands can be genetically resilient, even with small population sizes.

Unfortunately, small-island habitats are often overlooked in national development plans.

While conservation of small islands is legally regulated, the reality on the ground is starkly different. Indonesia’s outermost islands have frequently been allocated for resource exploitation—often without adequate protection of their ecosystems.

Wallacea is just one example among many island groups that act as a natural laboratory for evolution. These islands have nurtured unique species for millions of years—species that are irreplaceable once lost.

As an archipelagic nation, Indonesia must prioritise biodiversity conservation by putting greater focus on habitat protection in small islands.

These islands can serve as natural refuges for endemic species—offering a more cost-effective and ecologically sound alternative to artificial captive breeding programmes.

The Conversation

This research is a collaboration between researchers from Queen Mary University of London (QMUL), Ludwig Maximilian Munich (LMU) Germany, and Universitas Indonesia, with the support of joint funding from NERC-Ristekdikti. Sabhrina Gita Aninta were funded by QMUL for her doctoral study that resulted in this research.

ref. Research: Endemic anoa and babirusa show surprising resilience on small islands – https://theconversation.com/research-endemic-anoa-and-babirusa-show-surprising-resilience-on-small-islands-261063

¿Por qué no me puedo sacar esa canción de la cabeza? La neurociencia lo explica

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Jorge Romero-Castillo, Profesor de Psicobiología e investigador en Neurociencia Cognitiva, Universidad de Málaga

abstract/Shutterstock

No piense en un elefante rosa. En serio, no lo haga. Aunque quiera imaginar un elefante rosa, no se imagine un elefante rosa.

¿Ha conseguido no imaginarse un elefante rosa? Estoy convencido de que, excepto si tiene afantasía, ha imaginado un elefante rosa (aprovecho para enviar un abrazo a mi amigo Fer que tiene afantasía).

Este ejemplo clásico, adaptado del capítulo X de la novela City in the Sky (Curt Siodmak, 1974), ilustra lo difícil que puede ser reprimir nuestros pensamientos. Algo parecido ocurre con los earworms: cuanto más intentamos evitar que una melodía se vuelva pegadiza, más nos infecta.

Un visitante común en el cerebro

El término inglés earworm procede de un artículo escrito en alemán que utilizaba la palabra ohrwurm. Ambos términos en castellano significan gusano de oído o gusano auditivo, aunque suele traducirse como “gusano musical”.

Podría definirse como una experiencia involuntaria en la que una melodía se repite en bucle en la mente en ausencia de estimulación sensorial externa. Como si hubiera una radio en el fondo de nuestra cabeza y estuviera sonando la misma parte de una canción todo el rato, incluso durante varios días.

Al estudiar el earworm (mediante escalas en autoinforme) se ha descubierto que es extremadamente común. Se estima que entre el 72 % y el 92 % de la población experimenta gusanos musicales con regularidad. En concreto, el 90 % de las personas tienen al menos un episodio a la semana, pero solo un 26 % los experimenta varias veces al día.

Diseccionando al gusano musical

¿Y qué facilita el comienzo de un gusano musical? Las canciones rápidas, con melodías genéricas y con patrones de intervalos inusuales. Y, sobre todo, que sean familiares y fáciles de cantar.

Siguiendo esta línea, entre 2010 y 2013 se elaboró una lista de canciones proclives a generar gusanos musicales (la encabeza Bad Romance de Lady Gaga). Este año (2025), la canción Esa Diva de Melody también podría actuar como un earworm.

No les vamos a privar de la oportunidad de comprobar empíricamente si el ‘raa-raa-ah-ah-ah’ de Lady Gaga se queda en su cerebro durante unos días.

Pero eso no es todo. También depende del estado mental de la persona y su interacción con otros elementos extramusicales. En este sentido, se han descrito características que aumentan la probabilidad de generar un bucle:

  • Exposición a la música: canciones escuchadas recientemente y repetidas en televisión, radio… Dedicarse a la música profesionalmente también es un factor relevante.

  • Desencadenantes de memoria: las asociaciones (una persona, una palabra, un ritmo o un lugar pueden activar una canción asociada), los recuerdos personales y la anticipación (como pensar en un concierto futuro).

  • Estados afectivos: un sentimiento, una condición anímica (estrés) o una emoción concreta pueden provocar que una melodía en sintonía con estos estados se convierta en un gusano musical.

  • Baja atención: cuando divagamos en nuestros propios pensamientos sin prestar atención al exterior (estar en “piloto automático”).

Deducimos, por tanto, que no hay una receta fija para que surja un earworm. Su aparición depende de una mezcla de varios factores, por lo que cualquier melodía puede quedarse atrapada “en bucle” en la mente.

Deslizándose por la memoria

Precisamente, es el “bucle fonológico”, una parte de la memoria de trabajo, el que sustenta los earworms. Si se dan las circunstancias diseccionadas previamente, el fragmento de una canción puede atascarse en este sistema que repite información del habla. Aquí participan los lóbulos temporal y frontal.

Además, parece más probable que una melodía se quede pegada en la cabeza si se escucha parcialmente que si se escucha entera. Esto respalda el efecto Zeigarnik: las personas somos más propensas a recordar una tarea inacabada que una completa, lo que implica tener “asuntos pendientes” en bucle en la memoria. Y existen referencias a estos bucles musicales desde hace tiempo.

Ya en Inside Out se planteaban si la repetición de una melodía era involuntaria o si las células encargadas de gestionar nuestra memoria nos la mandaban, de vez en cuando, para echarse unas risas.

Las larvas permanecen en la historia

Los primeros registros históricos del earworm se remontan al siglo XVIII, al manuscrito más antiguo de música para gaita (escrito entre 1733 y 1738). También se han encontrado menciones en Northumbrian Minstrelsy, un libro de canciones populares escocesas. Y en 1876, Mark Twain escribió un relato sobre este fenómeno.

Más recientemente, el neurólogo Oliver Sacks dedicó el quinto capitulo de su libro Musicofilia al earworm, pero él lo llamaba gusano cerebral (localizándolo en el cerebro en lugar de en el oído). En la última nota al pie de este capítulo, elaboraba una hipótesis sobre su origen:

Es posible que los gusanos cerebrales surjan de una adaptación que resultó crucial en épocas primitivas donde el humano viajaba: reproducir sonidos de animales y otros sonidos importantes una y otra vez, hasta que el reconocimiento quedaba asegurado.

Una metamorfosis hacia lo patológico

Aunque pudieran surgir con un valor adaptativo, el carácter involuntario del gusano musical lo puede volver problemático. A menudo se vive como una experiencia neutra o agradable, pero un tercio de las personas califican la experiencia como intrusiva.

Además, se ha visto que aumentan de frecuencia al sufrir ansiedad (también se ha valorado en TOC, aunque sin resultados concluyentes) y resultan más persistentes e intrusivos al tener rasgos esquizotípicos. También se han documentado al menos cinco casos de earworms crónicos.


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Cómo fumigar y exterminar al parásito

No estoy seguro de si Kylie Minogue dedicó en 2001 su canción Can’t get you out of my head (No puedo sacarte de mi cabeza) a estos bucles. Pero existen soluciones para Kylie, y para cualquier persona que no tenga un caso crónico de estos gusanos:

Y, finalmente, nunca evite el earworm. La teoría del control mental irónico afirma que no podrá dejar de pensar en un gusano musical aunque se esfuerce. Igual que tampoco dejará de pensar en un elefante rosa aunque se lo digan.

Por cierto, mi amigo Fer tampoco puede imaginar música en su cabeza. Aún estoy averiguando si es defectuoso o si evitar de alguna forma que el reguetón te colonice supone una ventaja evolutiva.

The Conversation

Jorge Romero-Castillo no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. ¿Por qué no me puedo sacar esa canción de la cabeza? La neurociencia lo explica – https://theconversation.com/por-que-no-me-puedo-sacar-esa-cancion-de-la-cabeza-la-neurociencia-lo-explica-257999

¿Más profesores por alumno es sinónimo de mejor aprendizaje? El papel de la ratio en educación

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Noemy Martín Sanz, Profesor de Psicología del Aprendizaje, Universidad Francisco de Vitoria

Feel good studio/Shutterstock

La lógica indica que un maestro o una maestra trabajarán mejor, podrán atender de forma más personalizada y dedicar más tiempo a sus alumnos si tienen 15 en clase que si tienen 25. Pero más allá de la lógica, ¿qué dice la evidencia empírica sobre el papel de la ratio en las diferentes etapas educativas?

La proporción entre estudiantes y docentes incide en la calidad del aprendizaje de manera diferente según la etapa educativa, las particularidades propias de la institución y las características del profesorado.

Educación infantil

En esta etapa, la relación personalizada es clave para el desarrollo socioemocional y cognitivo. La capacidad de observar, registrar y responder a las señales individuales de desarrollo depende de disponer de tiempo suficiente por estudiante. De hecho, el contacto frecuente y la supervisión individualizada favorecen el bienestar emocional y el aprendizaje de los niños de 3 a 6 años.

El estudio más consistente sobre la temática de la ratio, el Proyecto STAR, analizó una muestra de 11 571 alumnos de Tennessee (Estados Unidos) y demostró que la mayoría de las mejoras comprobadas en las clases reducidas ocurrieron especialmente en la etapa de educación infantil. Otro estudio realizado sobre más del 80 % de las escuelas infantiles de Quebec sostiene que reducir el tamaño de la clase a menos de 16 estudiantes impacta positivamente en el desarrollo cognitivo, pero que dicho tamaño debe bajar a menos de 15 para tener también un efecto en la competencia social y las habilidades de comunicación.

Estos resultados refuerzan la importancia de contar con grupos pequeños para fomentar vínculos de calidad y una atención más cercana en los primeros años escolares.

Educación primaria

En esta etapa, la evidencia sobre el impacto directo de la ratio en los resultados académicos varía, aunque al igual que en infantil, ratios más bajas pueden favorecer una atención más individualizada, especialmente en contextos desfavorecidos. Además, se asocian con un mayor bienestar del alumnado y mejores condiciones para una enseñanza inclusiva. De hecho, ratios menores de 18 alumnos permiten una planificación centrada en el estudiante y aumentan la continuidad del aprendizaje

Merece una mención especial el trabajo con alumnos con discapacidad, donde se observa que las ratios reducidas son necesarias para garantizar un entorno accesible.




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La ratio promedio en educación primaria varía dependiendo de los países. En la mayoría de los países con datos disponibles hay menos de 25 estudiantes por clase, con la excepción de Chile, Israel, Japón y el Reino Unido, donde llegan a 28 alumnos por aula. A diferencia de éstos, países como Croacia y Luxemburgo presentan un número de 15 estudiantes por docente.

Un estudio realizado durante la pandemia de covid-19, cuando las escuelas se vieron forzadas a modificar las ratios, comprobó que esta reducción ayudaba a que los estudiantes aprendieran mejor.

Educación secundaria

A medida que se avanza en las etapas educativas, las ratios tienden a aumentar y, además, hay que tenerlas en cuenta junto a otros factores educativos. Hay estudios que ponen de relieve que es necesario combinar ratios manejables con el uso de metodologías activas de enseñanza y un ambiente agradable en el aula, Así se crean las condiciones ideales para que los alumnos participen más y aprendan mejor. Otros trabajos han identificado en esta etapa factores más influyentes en el rendimiento académico que la ratio, como el contexto socioeconómico del alumnado y el tamaño del centro.

Según datos recientes de la OCDE, el tamaño medio de clase en Europa es de 23 estudiantes por aula. Sin embargo, países con buenos resultados académicos como Luxemburgo, Estonia y Letonia mantienen clases más reducidas, con menos de 17 estudiantes, lo que favorece una enseñanza más personalizada. En contraste, en América Latina, la ratio promedio en educación secundaria es de 25 estudiantes por docente, aunque puede llegar a 35 en Chile y 33 en Colombia.

En resumen, en esta etapa la elevada densidad en el aula representa un desafío, ya que dificulta la implementación de metodologías activas, limita la atención individualizada y afecta negativamente al bienestar y la satisfacción laboral de los docentes. Especialmente en contextos vulnerables, donde estas condiciones repercuten directamente en la equidad y la calidad del aprendizaje.

Educación universitaria

En el ámbito universitario, los estudios coinciden en que el tamaño del grupo condiciona el clima motivacional y la implicación del estudiante. En clases de más alumnos, el docente debe estar centrado en gestionar el grupo, el tiempo y los recursos y tiene menos posibilidad de interacción y cercanía con los estudiantes.

Aunque no puede afirmarse directamente que la ratio influye directamente en el rendimiento, sí lo hace el perfil del docente: quienes tienen mayor formación pedagógica logran mejores resultados, incluso con grupos grandes.

En esta etapa, las ratios estructurales deben leerse con cautela. En el curso 2021–2022, el Sistema Integrado de Información Universitaria situó la media en 10 estudiantes por docente a tiempo completo. Sin embargo, este dato agrega todo el personal docente e investigador y al estudiantado sin discriminar niveles ni modalidades, por lo que no representa el tamaño real de los grupos.

Además, las diferencias se acentúan al comparar universidades presenciales y a distancia. En la UNED, cada docente atiende a unos 105 estudiantes, y en la Universitat Oberta de Catalunya, a más de 130. Estas cifras dificultan el seguimiento y la personalización del aprendizaje, especialmente en los primeros cursos, donde el acompañamiento resulta fundamental independientemente de la modalidad.

Un factor determinante, pero que se combina con otros

La evidencia empírica muestra que la ratio estudiante-docente influye de manera significativa en la calidad educativa, especialmente en las primeras etapas y en contextos vulnerables. En educación infantil y primaria, las ratios reducidas favorecen el desarrollo socioemocional, la atención individualizada y el aprendizaje inclusivo.

En secundaria y educación superior, aunque el impacto directo es más matizado, una ratio adecuada sigue siendo clave para facilitar metodologías activas y entornos de aprendizaje motivadores. Sin embargo, su efecto no puede analizarse de forma aislada: cobra sentido cuando se combina con el desarrollo profesional docente y modelos pedagógicos centrados en el estudiante.


En la redacción de este artículo han colaborado Martina Loitegui y Miguel Howe León, consultores del Instituto de Innovación para el Aprendizaje de la Universidad Francisco de Vitoria.


The Conversation

Noemy Martín Sanz no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. ¿Más profesores por alumno es sinónimo de mejor aprendizaje? El papel de la ratio en educación – https://theconversation.com/mas-profesores-por-alumno-es-sinonimo-de-mejor-aprendizaje-el-papel-de-la-ratio-en-educacion-258140