Pourquoi les Hispaniques évangéliques ont-ils voté Trump ?

Source: The Conversation – France in French (3) – By Marie Gayte, Chercheuse au laboratoire Babel de l’Université de Toulon, spécialiste de la politique américaine contemporaine, Université de Toulon

Depuis son accession au pouvoir, Donald Trump a multiplié les discours hostiles au droit d’asile et au droit du sol. Cent jours après le début de son mandat, il avait déjà publié 140 décrets contre l’immigration illégale, ciblant tout particulièrement les migrants latino-américains. Ces mesures avaient déjà été annoncées durant la campagne présidentielle ; ce qui n’a pas empêché un net accroissement des votes en sa faveur au sein des communautés hispaniques lors de l’élection. Comment l’expliquer ?.


En mai 2016, le Los Angeles Times titrait : « Les évangéliques sont le type de Latinos dont le GOP pourrait remporter les voix. Mais sans doute pas avec Donald Trump. » Quelques mois plus tard, Trump était élu, obtenant au passage 26 % des suffrages latinos. En 2024, lors de sa seconde victoire, il a obtenu 46 % des voix au sein de ces communautés – 14 points de plus qu’en 2020, et un record pour un candidat républicain à une élection présidentielle. Bien que souvent utilisés de manière interchangeable, les termes « Latino » et « Hispanique » désignent deux réalités différentes, et sont remis en question par certains chercheurs car reflets d’une réalité coloniale. Dans le langage courant, « Hispanique » désigne les personnes originaires d’un pays d’Amérique latine hispanophone, tandis que « Latino » peut englober les personnes originaires de pays lusophones.

Quand on décompose ce vote selon la religion des électeurs, on constate que Trump a effectué une percée notable chez les catholiques (41 %, contre 31 % en 2020), et surtout un score remarquable chez les protestants évangéliques (64 %, contre 48 % en 2020).

Historiquement, les Hispaniques des États-Unis ont été très majoritairement catholiques mais, depuis quelques années, une recomposition religieuse s’opère : ils rejoignent soit les rangs des « nones », ces Américains sans affiliation religieuse, soit, dans une moindre mesure, ceux des églises évangéliques. Il semble que cette affiliation les entraîne vers le conservatisme politique – y compris chez les immigrés de première et deuxième génération –, ce qui peut sembler contre-intuitif, étant donné les propos virulents de Trump sur les migrants en provenance des pays situés au sud de la frontière avec le Mexique et ses politiques migratoires.

France 24, 22 octobre 2024.

Un lien net entre évangélisme et immigration

Si l’« exode latino » du catholicisme vers l’évangélisme annoncé par certains chercheurs ne s’est pas concrétisé – la part des évangéliques dans le mix religieux restant relativement stable (entre 14 et 24 % selon les études) –, ces pourcentages s’appliquent à une cohorte sans cesse grandissante, la proportion des Hispaniques étant passée de 16 % de la population en 2010 à 19 % en 2022.

Les immigrés nourrissent la croissance des rangs évangéliques latinos, puisque la majorité d’entre eux sont nés hors des États-Unis, tandis que la part des immigrés hispaniques de première génération se déclarant évangéliques est passée de 22 % à 32 % entre 2008 et 2022.

Les Hispaniques viennent de plus en plus de pays d’Amérique centrale à forte population évangélique. En outre, même quand ils sont catholiques à leur arrivée aux États-Unis, ils sont plus susceptibles de se convertir à l’évangélisme que les Hispaniques nés aux États-Unis, lesquels ont plutôt tendance à tomber dans l’irreligion.

Ces conversions sont par ailleurs très souvent le fruit de l’influence d’autres Hispaniques, souvent originaires du même pays. Les immigrés centre-américains qui ne trouvent pas dans les églises catholiques le soutien dont ils ont besoin seront particulièrement enclins à se tourner vers l’évangélisme s’ils sont issus de pays où celui-ci est déjà très implanté.

Pour certains, la conversion à l’évangélisme, perçu comme fondamentalement états-unien et vecteur de mobilité sociale, représenterait une démarche d’intégration, annonciatrice d’une nouvelle vie, voire un mécanisme offrant une « citoyenneté spirituelle » les rendant moins susceptibles d’être expulsés s’ils sont clandestins. Les églises qu’ils fréquentent diffusent souvent le message qu’ils doivent être « quelqu’un de bien » – ce qui réduira le risque qu’ils soient expulsés –, de « bons chrétiens », qui ne comptent que sur eux-mêmes et respectent la loi.

Individualisme et prospérité

La nature des églises fréquentées par les Hispaniques aux États-Unis est l’une des grilles de lecture qui permet d’expliquer leur adhésion croissante au conservatisme politique. Les deux tiers d’entre eux fréquentent des églises pentecôtistes ou charismatiques, très souvent dirigées par des Hispaniques, immigrés de première génération ou enfants d’immigrés.

Pour la plupart indépendantes, elles sont souvent influencées par l’« Évangile de la Prospérité », dont les idées dépassent les églises qui s’en réclament du fait de l’omniprésence en librairie et sur Internet de ses figures phares. Pour ses tenants, Dieu accorde santé et richesse à ceux dont la foi est suffisamment forte, et la pauvreté, loin d’être une vertu, est le signe d’un manque de foi individuelle.

Ces églises tendent à diffuser un message de responsabilité et d’action individuelle, avec l’aide de Dieu, et de rejet de toute responsabilité et réponse systémique aux problèmes économiques et sociaux. Une vision néolibérale de la société, qui fait de la famille (déjà un pilier pour cette communauté), de la foi, de la valeur travail, de la contribution de l’individu à l’économie du pays, et du rôle des églises plutôt que de l’État dans les mécanismes d’aide sociale, les éléments constitutifs de l’identité états-unienne.

Samuel Rodriguez, directeur la puissante National Hispanic Christian Leadership Conference, l’un des conseillers évangéliques de Trump lors de la campagne de 2016, et qui prononça une des prières lors de la cérémonie d’investiture de janvier 2017, illustre bien cette tendance. Né de parents originaires de Porto Rico, il est à la tête d’une megachurch à Sacramento dont les fidèles sont majoritairement des immigrés latinos de première et deuxième génération. Dans l’émission « Race and Grace », qu’il animait sur la chaîne évangélique TBN en 2018, il affirmait que la solution au racisme n’est pas politique, car il s’agit d’un pêché individuel, « le produit d’un cœur qui refuse de se repentir » et que la solution consiste à changer son cœur avec l’aide de Dieu.

Interrogé sur la Public Broadcasting Service (PBS) juste après la victoire de Trump en novembre dernier au sujet de son projet d’expulser des millions de sans-papiers, il affirmait avoir obtenu en haut lieu l’assurance que seuls les criminels seraient ciblés, mais que les « bonnes familles, travailleuses, qui craignent Dieu, qui sont ici depuis des années, qui ne dépendent pas d’allocations du gouvernement », ne seraient pas visées.

Il n’est pas étonnant dans ce contexte que des chercheurs aient démontré que l’adhésion à ce courant pousse tous les groupes ethniques vers le conservatisme politique. Que Donald Trump se présente en homme d’affaires prospère peut en outre être perçu comme un signe qu’il est béni de Dieu, et sa réussite résonner auprès d’immigrés venus en quête d’une vie meilleure.

Dominionisme et nationalisme chrétien

Au-delà du fait que les Latinos évangéliques sont également plus conservateurs sur les questions de morale sexuelle que leurs homologues catholiques, et ont donc sans doute été séduits par le discours de Trump sur le genre, ils appartiennent souvent à des Églises dites « dominionistes », pour lesquelles Jésus ordonne « de faire de toutes les nations des disciples » : il ne faut donc pas seulement convertir des citoyens, mais les nations elles-mêmes. Il incombe ainsi aux chrétiens de prendre le contrôle des « sept montagnes » que sont la politique, la famille, l’économie, la culture, l’éducation, les médias, et la religion.

Arte, 3 juillet 2025.

C’est le cas de l’église El Rey Jesús, de l’« apôtre » Guillermo Maldonado, né au Honduras, et de sa femme, née en Colombie, à la tête d’un réseau apostolique de plus de 500 églises dans 70 pays. Maldonado, ainsi que Mario Bramnick, Ramiro Pena, Pasqual Urrabazo, eux aussi pasteurs issus de cette mouvance, ont conseillé Trump lors de ses trois campagnes présidentielles. Ils sont fréquemment invités à la Maison Blanche, et c’est dans l’église de Maldonado, à Miami, que Trump a lancé sa campagne en direction des Hispaniques en 2020 – Maldonado ayant dû au préalable rassuré ses fidèles sans papier qu’aucune arrestation n’aurait lieu lors du meeting.

Ceci explique en partie le fait que les Hispaniques évangéliques (57 %) sont juste derrière les évangéliques blancs (66 %) dans leur adhésion au nationalisme chrétien. Ce nationalisme regroupe un ensemble de croyances, dont le fait de considérer les États-Unis comme une nation chrétienne qui doit retrouver ses racines, et dont les chrétiens devraient contrôler les institutions.

Or, les sociologues Samuel Perry et Andrew Whitehead ont montré que l’adhésion au nationalisme chrétien fut un indicateur à part entière d’un vote Trump en 2016. Trump avait, dès cette campagne, promis aux chrétiens qu’ils « retrouveraient le pouvoir » perdu, non seulement politique, mais aussi dans l’éducation et les médias.

Une évolution qui ne passe pas inaperçue

Ces messages conservateurs, largement relayés par les pasteurs, ne sont pas sans effet sur les fidèles, dans la mesure où les Hispaniques évangéliques sont très pratiquants – bien plus que les catholiques – et ne remettent pas en cause la parole de leur pasteur.

Quant à la position de Trump sur les immigrés clandestins, beaucoup d’Hispaniques ne se sentent pas visés, et les Latinos évangéliques ont plus que leurs homologues catholiques tendance à s’identifier aux États-Unis davantage qu’à leur pays d’origine. Ils estiment qu’il faut venir légalement, et ils privilégient leurs convictions sur les questions de morale sexuelle aux préoccupations sur le sort des clandestins.

En 2002, des stratèges démocrates annonçaient l’avènement proche d’une majorité démocrate durable, forte de la montée inexorable des minorités ethniques, forcément acquises au parti de l’âne. Au contraire, aujourd’hui, le conservatisme croissant des Hispaniques évangéliques est suivi de près par le GOP. Il peut compter sur des organisations comme la Faith and Freedom Coalition, fondée par Ralph Reed – l’un des artisans de la mobilisation des évangéliques blancs derrière le GOP dans les années 1990 – qui distribue désormais des guides de vote en espagnol et organise des campagnes d’inscription sur les listes électorales dans les églises de ces pasteurs latinos évangéliques, notamment dans des États clés comme la Pennsylvanie ou l’Arizona.

L’engouement de certains pasteurs pour Trump et son conservatisme est tel que depuis 2020, nombre d’entre eux – immigrés de première ou deuxième génération – se mobilisent d’eux-mêmes pour encourager leurs fidèles à s’inscrire sur les registres électoraux. Ils publient leurs propres guides électoraux selon lesquels il faut voter « selon la Bible », et prier à des meetings de campagne de Trump – et cela, sans même que le parti républicain ne les y incite

The Conversation

Marie Gayte est chercheuse associée à l’IRSEM et a été titulaire d’une bourse Fulbright recherche en 2023.

ref. Pourquoi les Hispaniques évangéliques ont-ils voté Trump ? – https://theconversation.com/pourquoi-les-hispaniques-evangeliques-ont-ils-vote-trump-262136

Quand l’Union européenne améliore les droits sociaux : le cas des congés payés et de la maladie

Source: The Conversation – France (in French) – By Stéphane Lamaire, Professeur associé au CNAM en droit du travail, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

Le droit européen vient de prendre une décision en faveur des salariés, contrairement à ce que prétendait jusqu’ici le droit français. Et cela pourrait ne pas s’arrêter là.


Sous l’influence du droit européen, nous savons désormais que pendant un arrêt maladie, un salarié continue d’acquérir des droits à congés payés qu’il pourra déposer après son retour au travail.

Néanmoins, la situation d’un salarié faisant l’objet d’un arrêt maladie alors qu’il se trouve en période de congés payés semble incertaine. En effet, ce dernier peut-il reporter ultérieurement les congés acquis dont il n’a pas bénéficié du fait de son arrêt de travail ?

Les contradictions des droits français et européen

Par le biais de plusieurs arrêts de l’automne 2023 (Cass. soc., 13 septembre 2023, n°22-17.340 à 22-17.342, n°22-17.638 et n°22-10.529 et 22-11.106), la Cour de cassation s’appuyant sur le droit européen (l’article 31 §2 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE et l’article 7 §1 de la directive n°2003/88/CE), a contraint le législateur à modifier sa position au sujet de l’articulation des périodes de congés payés et de maladie (loi nº2024-364 du 22 avril 2024). En effet, par le passé, le droit français indiquait qu’il n’était pas possible d’acquérir des jours de congés payés durant un arrêt de travail pour maladie ou accident non professionnel (ancien article L.3141-5 du Code du travail). Or, cette disposition nationale était contraire à celle du droit européen découlant d’une directive (article 7 §1 de la directive n°2003/88/CE) et de l’article n°31 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne garantissait à tous les salariés un minimum de quatre semaines de congés payés annuels. Le juge européen nous précisait que cette période de congé ne pouvait pas être subordonnée « par un État membre à l’obligation d’avoir effectivement travaillé pendant la période de référence établie par ledit État » (CJCE, 20 janvier 2009, n°C-350/06 et CJUE, 24 janvier 2012, n°C-282/10).

En outre, en reconnaissant que les dispositions de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne avaient désormais un effet impératif s’imposant aux états membres, le juge européen avait décidé qu’en cas de non-conformité avec les dispositions de l’Union, les juridictions nationales devaient laisser la réglementation nationale en cause inappliquée (CJUE, 6 novembre 2018, n°C-619/16). Suivant la combinaison de ces deux logiques, la Cour de cassation a par conséquent décidé d’écarter les dispositions non conformes du Code du travail empêchant toute acquisition de congés payés durant un arrêt de travail pour maladie ordinaire ainsi que celles limitant l’acquisition des congés en cas d’arrêt de travail pour accident (ancien article L.3141-5 du Code du travail).

Dès lors, sur le fondement du droit européen, la Cour de cassation est parvenue à contraindre le législateur jusqu’alors très réticent à toutes modifications en ce domaine, à garantir à tout travailleur en arrêt maladie l’acquisition d’une période annuelle de congés payés.




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Le travailleur malade continue d’acquérir des congés payés

En effet, la jurisprudence en question est à l’origine du vote de la loi nº 2024-364 du 22 avril 2024 dont il ressort que désormais le salarié en arrêt de travail pour maladie continue d’acquérir des droits à congés, quelle que soit la cause de sa maladie (professionnelle ou non professionnelle). Il en découle qu’il bénéficie également d’un droit au report des congés qu’il n’a pu prendre en raison d’une maladie ou d’un accident. Désormais, l’ensemble des arrêts maladie constituent donc des périodes assimilées à du temps de travail effectif, quelle que soit leur durée.

Toutefois, selon le motif de l’arrêt maladie (professionnel ou non professionnel), les droits à congés payés annuels sont calculés différemment. En effet, si la maladie est d’origine non professionnelle, le salarié acquiert deux jours ouvrables de congés par mois d’absence, soit vingt-quatre jours ouvrables s’il a été absent pendant toute la période d’acquisition. Toutefois, si la maladie est d’origine professionnelle (ou accident du travail), celui-ci acquiert 2,5 jours ouvrables de congés par mois d’absence, dans la limite de trente jours ouvrables.

De surcroît, si le salarié n’a pas pu prendre tout ou partie de ses congés en cours au moment de son arrêt de travail, en raison de sa maladie (professionnelle ou non), il bénéficie d’une période de report de quinze mois au maximum. Par conséquent, il en résulte que les congés payés non pris par le salarié à l’issue de ce délai de quinze mois sont perdus. Dès lors, après un arrêt de travail pour maladie ou accident, l’employeur doit porter à la connaissance du salarié, le nombre de jours de congés dont il dispose (soit le nombre de jours acquis) ainsi que la date jusqu’à laquelle ces jours de congés peuvent être pris (soit le délai dont le salarié dispose pour les poser).

L’arrêt maladie survenant pendant les congés payés

Toutefois, la loi nº 2024-364 du 22 avril 2024 ne semble pas envisager précisément la question de l’arrêt maladie survenant durant les congés payés du salarié.

À cette date, la Cour de cassation nous précise que lorsqu’un arrêt de travail débute durant une période de congés payés, le salarié relève de ce seul et unique régime. Par conséquent, les congés payés étant la cause initiale de la suspension du contrat de travail, l’arrêt maladie ne peut pas s’y substituer. Dès lors, si, pendant ses congés, le salarié arrêté pour maladie accomplit les formalités requises (envoi d’un arrêt de travail), l’employeur doit uniquement lui verser son indemnité de congés payés sans défalquer les indemnités journalières de la sécurité sociale (Cass. Soc. 2 mars 1989, n° 86-42426, BCV n°173). Il en ressort que, sauf dispositions conventionnelles ou usage plus avantageux, le salarié ne peut donc pas exiger de prendre ultérieurement les congés payés s’étant confondus avec son arrêt (Cass. Soc. 4 décembre 1996, n°93-44907, BCV n°420).

Néanmoins, précisons que la Cour d’appel de Versailles est déjà allée à rebours de cette position ancienne de la Cour de cassation en jugeant que, si le salarié a été en arrêt maladie durant ses congés, il pouvait prétendre au report des jours de congés payés correspondant aux jours d’arrêt maladie (CA Versailles 18 mai 2022, RG n° 19/03230).

Toutefois, les juristes estiment que cette position isolée ne constitue pas un revirement de la jurisprudence française. Par conséquent, au regard du droit national, le sort du salarié malade durant ses congés payés est bien incertain. Or, de son côté, le juge européen a clairement indiqué que lorsqu’un salarié tombe malade alors qu’il était déjà en congés payés, il a droit à un report des jours de congés dont il n’a pas pu bénéficier dans la limite du congé annuel minimal de quatre semaines (CJUE 21 juin 2012, Aff. C-78/11).

De surcroît, il considère que tout travailleur peut se prévaloir de ce droit, car il est nécessaire de préserver ses congés payés, dont la finalité est de lui permettre de se reposer et de disposer d’une période de détente et de loisirs. Par conséquent, ces contradictions sont source d’incertitudes pour le salarié, mais également pour l’employeur confrontés à cette situation relativement courante.

La France mise en demeure

C’est précisément sur ce point que le 18 juin 2025, la Commission européenne a mis en demeure, la France pour manquement aux règles sur le temps de travail découlant de la directive n°2003/88/CE, en considérant que la législation française « ne garantit pas la santé et la sécurité des travailleurs ». Elle lui accorde donc un délai de deux mois pour répondre à sa lettre de mise en demeure.

Dès lors, si elle ne propose pas de mesures corrective, la Commission pourrait émettre un avis motivé, étape préalable à une éventuelle saisine de la Cour de justice de l’Union européenne qui estime que la finalité des congés annuels (temps de repos et de loisirs) ne peut être confondue avec celle de la maladie (temps de rétablissement) (CJUE, 21 juin 2012, Aff. C-78/11).

En somme, l’Union européenne garantit la santé et le progrès social des travailleurs alors que fleurissent de nombreux projets de récession de droits notamment en matière de prise en charge des arrêts maladie et de durée des congés payés.

The Conversation

Stéphane Lamaire ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Quand l’Union européenne améliore les droits sociaux : le cas des congés payés et de la maladie – https://theconversation.com/quand-lunion-europeenne-ameliore-les-droits-sociaux-le-cas-des-conges-payes-et-de-la-maladie-261485

Chantier de l’A69 : rendre la nature malléable à notre volonté (humaine)

Source: The Conversation – France in French (3) – By Rémy Conche, Docteur en sciences de gestion, Université Paris Dauphine – PSL

Greta Thunberg, venue soutenir les opposants à la construction de l’A69, qui relie Toulouse à Castres (10 février 2024). AgenceDyF/Shutterstock

Le chantier de l’A69 représente une énième tentative de « mettre le monde à notre disposition », de le rendre façonnable par la seule volonté humaine. Plus particulièrement deux de ses dimensions : l’espace, par l’ingénierie, et le temps, par la gestion de projet.


Le chantier controversé de l’A69, visant à créer une liaison autoroutière Toulouse-Castres, a repris ce mois de juillet. Le chantier avait été interrompu en février par le tribunal administratif de Toulouse qui avait annulé son autorisation environnementale. Le tribunal ne reconnaissait pas la « raison impérative d’intérêt public majeur » (RIIPM) qui permettait à cette opération de déroger à la réglementation relative aux espèces protégées.

En mars, la Cour d’appel administrative de Toulouse a décidé, à la suite de la saisine de l’État, de suspendre temporairement l’exécution de la décision de première instance. Le chantier pourra être finalisé avant que l’affaire ne trouve son dénouement juridique. En parallèle, un groupe de sénateurs de centre droit, mêlant l’Union centriste, Les Républicains (LR) et quelques indépendants, a déposé un projet de loi au Sénat. Celle-ci vise à valider les autorisations environnementales auparavant annulées. Ce texte retravaillé en commission mixte paritaire reste à voter.

En quelques chiffres, ce chantier vise à créer une autoroute 2×2 voies de 53 kilomètres et 200 ouvrages d’art pour un montant total estimé à 513 millions d’euros. L’autoroute sera ensuite exploitée dans le cadre d’une concession de cinquante-cinq ans. Les détracteurs de ce projet ont attiré l’attention du public sur son impact environnemental qui s’étendra sur 400 hectares et affectera 150 espèces protégées.

Mise à disposition du monde

L’enjeu ici n’est pas de juger de la pertinence de ce projet, sujet qui a déjà fait l’objet d’une multitude d’articles et de prises de parole. Mais plutôt de souligner en quoi celui-ci est révélateur de notre « rapport au monde » pour reprendre les termes du sociologue Hartmut Rosa. Dans son essai Rendre le monde indisponible, Rosa définit notre rapport au monde comme cherchant toujours la « mise à disposition » de ce dernier. Chacune de nos actions peut se comprendre comme une manière de « connaître », d’ atteindre », de « conquérir », de « dominer » ou d’« utiliser » le monde.

Le chantier de l’A69 illustre cette volonté de « mise à disposition », de rendre façonnable, malléable, la nature telle que l’être humain le souhaite. Dans le cadre du projet de loi visant à relancer les travaux de l’A69, le sénateur de Haute-Garonne Pierre Médevielle (groupe Les Indépendants, Républiques et Territoires, LIRT) a fustigé devant ses pairs les raisonnements « hors-sol » des détracteurs de l’A69. L’usage de cette expression dans ce contexte paraît surprenant, car ces derniers ont souligné les importants mouvements de terre que ce projet nécessitera : de l’ordre de 5 850 000 m3 de déblais et 5 330 000 m3 de remblais.

Ces raisonnements hors-sol attirent paradoxalement notre attention sur l’une des nombreuses mises à disposition opérées par ces travaux : celle du sol.

Mise à disposition des espaces

L’économiste et mathématicien Nelo Magalhães a montré, même s’il n’use pas ces concepts, dans Accumuler du béton, tracer des routes, une histoire environnementale des grandes infrastructures, comment l’A69 pouvait être appréhendée comme un projet de « mise à disposition » des espaces.

La mécanisation des travaux d’infrastructure a permis aux ingénieurs et projeteurs de réaliser des tracés faisant fi des reliefs qui doivent s’adapter aux infrastructures souhaitées. La stabilisation mécanique (c’est-à-dire, adjonction de matériaux de carrière) et chimique (c’est-à-dire, adjonction d’un liant hydraulique) ont permis la mise à disposition des sols. À cette mécanisation s’est ajoutée une « abstraction des sols ». La construction des autoroutes est pensée indépendamment de la qualité de ces derniers.

Cette volonté de « mettre à disposition » des reliefs, des sols et in fine des territoires (en les désenclavant) n’est pas sans conséquence. Hartmut Rosa parle du monde rendu disponible comme un monde qui se « dérobe » devient « illisible », « muet », à la fois « menacé et menaçant », et donc au bout du compte « constitutivement indisponible ».

Mise à disposition du temps

Les chantiers de construction, non seulement ceux de grandes infrastructures, mais aussi d’ouvrages beaucoup plus ordinaires comme des centres commerciaux, des bureaux ou des hôtels, ne dérogent pas à ce rapport au monde. Et la « mise à disposition » qu’ils opèrent ne se limite pas aux espaces. Elle se décline sur le temps.




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Cette mise à disposition s’opère au travers des principes de la gestion de projet, définie comme une discipline destinée à agir sur le temps. L’acteur projet se doit de veiller scrupuleusement au triptyque coût, qualité, délai, de Roger Atkinson. C’est bien la notion de délai qui fait du temps un élément central de cette pratique. Elle est a fortiori d’autant plus importante que la vitesse est considérée comme un atout déterminant dans un environnement économique toujours plus concurrentiel. L’évaluation de l’avancement dans le temps est une manière de surveiller ses marges.

La bonne gestion du temps est rendue possible par sa transformation en quantité, autrement appelée sa « fongibilisation » – qui se consomme par l’usage. La recherche s’accorde sur l’idée que la gestion de projet, comme discipline reposant sur des standards, comme ceux du PMBOK, s’appuie sur une conception « quantitative et objective du temps », selon la chercheuse Julie Delisle. Cette conception rend possibles d’innombrables pratiques très concrètes concourant à l’optimisation de son usage. Parmi les plus connues, on peut citer la réalisation de diagrammes de Gantt.

Mais de même que la « mise à disposition » des sols prétendument permise par leur stabilisation conduit à leur imperméabilisation et les rend finalement indisponibles pour des milliers d’années, la mise à disposition du temps « participe à l’accélération et à la pénurie de ce dernier », explique Julie Delisle. Quand bien même la gestion de projet n’a jamais été aussi raffinée dans les chantiers, ces derniers n’ont jamais connu autant de retards. Songeons notamment au chantier de l’EPR de Flamanville et à tant d’autres qui sont autant de preuves de l’inefficacité d’un rapport au temps de l’ordre de la « mise à disposition ».

De la « mise à disposition » au « faire avec »

Pour Nelo Magalhães dont nous évoquions les travaux plus haut, l’une des solutions les plus viables dans une optique environnementale est « l’écologie du démantèlement », c’est-à-dire « apprendre à hériter et à fermer ».

Pour notre part, il nous semble essentiel de porter attention à l’échelle micro, celle des acteurs, de leurs pratiques et de leurs interactions quotidiennes. Cette attention pourrait permettre non pas de « mettre à disposition », mais de « faire avec », c’est-à-dire d’« accepter certaines limites qui contraignent la satisfaction de nos désirs individuels de liberté ou de consommation », selon le professeur en littérature Yves Citton.

Il s’agirait non de s’imposer, mais de tenir compte de la multiplicité des temporalités dans un projet, ou de la multiplicité des acteurs, possiblement non humains, au sein d’un écosystème. Cette attention micro pourrait être le point de départ d’élaboration de pratiques relevant du « faire avec » aux conséquences à terme macro (à l’échelle de la société, des normes).

Certaines initiatives comme le Comprehensive Accounting in Respect of Ecology, dite la comptabilité CARE, relèvent selon nous d’une telle démarche. En tant que système comptable, cet outil influe sur les pratiques quotidiennes, dont les implications peuvent devenir à terme macro-économiques si son usage se diffuse. Ce qui rendrait impossibles certaines activités économiques ne tenant pas compte des enjeux environnementaux.

The Conversation

CONCHE Rémy est maître d’œuvre et responsable de la recherche au sein de l’entreprise CICAD, filiale du groupe INGEROP, un cabinet d’ingénierie du secteur de la construction.

ref. Chantier de l’A69 : rendre la nature malléable à notre volonté (humaine) – https://theconversation.com/chantier-de-la69-rendre-la-nature-malleable-a-notre-volonte-humaine-260951

La géothermie, plus écologique et économe que la climatisation classique pour rafraîchir

Source: The Conversation – in French – By Benjamin Brigaud, Professeur en géologie et géothermie, Université Paris-Saclay

La géothermie évoque généralement la production de chaleur, mais elle peut également rafraîchir ou produire du froid. Et cela de manière beaucoup plus économe que les climatiseurs classiques et avec un impact écologique réduit. Non seulement il s’agit d’une solution bas carbone, mais elle ne rejette pas de chaleur dans l’air extérieur et ne contribue donc pas à l’effet d’îlot de chaleur urbain, à l’origine de la surchauffe des villes en période de canicule.


La vague de chaleur de fin juin et de début juillet 2025, où 38 °C ont été mesurés à Paris, rappelle que le refroidissement des bâtiments sera un enjeu crucial pour le confort et la sécurité de leurs occupants dans les prochaines années et décennies. Cela fait les beaux jours de la climatisation : en France, la fraction des ménages possédant un climatiseur est passée de 5 % en 2005 à 25 % en 2020.

Mais se tourner vers les climatiseurs pour refroidir nos bâtiments pose question : ces appareils consomment beaucoup d’électricité.

À l’échelle mondiale, le refroidissement des bâtiments représentait, en 2016, 18,5 % de la consommation totale d’électricité, contre 13 % seulement en 1990. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) table d’ailleurs sur une forte augmentation du nombre de climatiseurs à l’échelle mondiale, avec un taux d’équipement des ménages qui devrait passer de 30 % en 2016 à plus de 60 % en 2050. Elle anticipe également que la climatisation pourrait devenir l’un des principaux contributeurs de la demande mondiale d’électricité dans les prochaines décennies.

L’autre inconvénient des climatiseurs est que, pour produire du froid, ils rejettent de la chaleur à l’extérieur – ce qui contribue localement à la surchauffe urbaine.

À titre d’exemple, à Paris, les climatiseurs sont typiquement de petits équipements de ce type, de 6 à 70 kW par unité. Il a été démontré que leur utilisation pourrait augmenter de 0,5 à 2 °C la température à Paris en été, amplifiant ainsi l’effet d’îlot de chaleur urbain bien connu dans les villes. Lors des vagues de chaleur, ce microclimat sera d’autant plus exacerbé que le nombre de canicules par an va augmenter dans le futur, passant de neuf recensés à Paris entre 1960 et 1990 où la température maximale a atteint 38 °C, à potentiellement une par an à l’horizon 2100.

Une solution pour refroidir les bâtiments sans surchauffer l’air extérieur alentour serait de mobiliser la fraîcheur de notre sous-sol. La géothermie représente ainsi une piste sérieuse non seulement pour le chauffage à la saison froide, mais également pour le confort d’été.




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Une solution économique qui ne génère pas d’îlot de chaleur

À quelques mètres de profondeur, en France, le sous-sol se trouve à une température constante de 12 °C toute l’année. Puis en moyenne, la température augmente en fonction de la profondeur, d’environ 3,5 °C tous les 100 mètres. À 100 mètres de profondeur, cette température est donc de 15/16 °C, et à 200 mètres de profondeur, elle est d’environ 20 °C. À moins de 200 mètres, le sous-sol représente donc une source de fraîcheur, si on vise une température inférieure à 20 °C.

Cette fraîcheur est abondante, mobilisable quasiment partout sur notre territoire, et peut être ainsi produite localement. C’est une solution de refroidissement bas carbone et économe, non intermittente et quasiment inépuisable. La solution serait donc de mieux utiliser cette source de fraîcheur en été, et inversement, de chaleur en hiver.

Mobiliser la fraîcheur du sous-sol pour produire du froid et rafraîchir les bâtiments est une solution technique mature, déjà déployée un peu partout dans le monde. Elle consiste à transférer des calories du sous-sol aux bâtiments par l’intermédiaire d’un ou plusieurs forages de quelques mètres à une centaine de mètres de profondeur, alimentant une pompe à chaleur géothermique (PACg). Cette géothermie est appelée « géothermie de surface », avec des forages d’une profondeur inférieure à 200 mètres.

Comment fonctionne une pompe à chaleur géothermique ?

À l’heure actuelle, cette technologie est surtout utilisée pour le chauffage. Pourtant, si la PACg est réversible, elle permet également de produire du froid en été. Or, ce type de pompe à chaleur (PAC) est pour l’instant utilisée de manière négligeable en France.

Pour le chauffage par PACg, relevant de la géothermie de surface classique, deux techniques sont principalement mises en œuvre.

La première (illustration de droite sur le schéma ci-contre) consiste à capter de l’eau souterraine à environ 12 à 15 °C pour produire du chaud. Comme des calories sont prélevées dans cette eau pour le chauffage, de l’eau plus froide (d’une température comprise entre 5 et 10 °C) est alors réinjectée à la même profondeur dans un autre forage localisé à plusieurs dizaines de mètres. On parle alors de doublet géothermique sur nappe phréatique, c’est-à-dire utilisant l’eau souterraine.

La deuxième technique (illustration de gauche sur le schéma ci-dessus) est celle de la PACg sur sonde géothermique verticale. Elle consiste à placer dans un trou de forage, à une profondeur de quelques mètres à une centaine de mètres, une sonde géothermique. Celle-ci est généralement constituée d’un tube en U en polyéthylène haute densité et contenant un fluide caloporteur constitué d’eau glycolée. Comme le fluide caloporteur est réinjecté à une température d’environ 0 °C, le sous-sol se refroidit de quelques degrés en profondeur, typiquement de 3 °C à 1 mètre du forage, ce qui reste suffisant pour réchauffer le fluide caloporteur qui alimente la PACg.

Les deux techniques permettent toutes deux d’alimenter une PACg, dont le coefficient de performance (COP) est généralement de 4 à 5. C’est-à-dire que pour 1 kWh d’électricité consommé par la PACg, 4 à 5 kWh de chaud ou de froid seront restitués. C’est beaucoup plus efficace que de capter l’air chaud extérieur pour alimenter une PAC aérothermique (PACa) – c’est-à-dire, fonctionnant à l’air – pour produire du froid. De plus, la chaleur émise par la PACg est injectée dans le sous-sol, et non dans l’air extérieur comme avec une PACa, évitant de créer des îlots de chaleur urbains (ICU).

Une autre technique est celle du « géocooling ». La fraîcheur du sous-sol est alors directement utilisée dans les réseaux de ventilation et de refroidissement du bâtiment (plancher/plafond rafraîchissant, ventilo-convecteur, centrale de traitement de l’air…), sans alimenter de PACg. Il s’agit alors d’un rafraîchissement dit passif dans la mesure où il ne consomme quasiment pas d’électricité, hormis les pompes de circulation du fluide caloporteur dans le sous-sol et le bâtiment. Il se caractérise par des coefficients de performance imbattables : de 30 à 50 ! C’est-à-dire, pour 1 kWh consommé, 30 à 50 kWh de fraîcheur peuvent être restitués.




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Stocker de la chaleur dans le sous-sol pour l’hiver

Un autre avantage de la géothermie pour le refroidissement des bâtiments est que la chaleur évacuée dans le sous-sol en été par la PACg peut être bien utile quelques mois plus tard, à la saison froide. En effet, cela permet de réchauffer localement le sous-sol de quelques degrés autour des sondes, ou encore de réinjecter de l’eau plus chaude (jusqu’à 25 °C) directement dans l’aquifère, ce qui permet de stocker de la chaleur.

Comme il s’agit d’une pompe à chaleur réversible, on peut inverser le système entre l’été et l’hiver. On peut alors « récupérer » en été les calories perdues en hiver, ce qui permet d’augmenter le rendement annuel de l’installation géothermique.

Ce stockage de chaleur peut encore être amplifié par l’ajout de ressources supplémentaires, comme des panneaux solaires thermiques (l’eau chauffée peut être directement réinjectée dans les puits) ou photovoltaïques (l’électricité produite en excès la journée en été alimente alors une résistance qui chauffe de l’eau). Dans le cas de bâtiments industriels, on peut aussi récupérer la chaleur dite fatale, produite par les procédés industriels (par exemple, par les data centers) pour chauffer l’eau réinjectée dans les puits.

Il s’agit donc de réchauffer le sous-sol de manière active, soit en réinjectant l’eau chaude (à environ 40-50 °C) directement dans la nappe phréatique, soit dans le sous-sol via les sondes géothermiques. Cette géothermie « réversible », avec un couplage du chauffage en hiver et rafraîchissement en été, est le grand avantage de cette ressource, d’autant plus que ce couplage permet l’optimisation des systèmes de chauffage et de rafraîchissement.

Ambitions politiques et potentiel inexploité

Invité le 29 juin 2025 lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6, le premier ministre François Bayrou a rappelé que la géothermie permet de rafraîchir en économisant plus de 90 % de l’électricité. Lorsqu’il était haut-commissaire au plan, il avait lui-même reconnu l’intérêt de développer la géothermie de surface (à moins de 200 mètres de profondeur) pour chauffer et refroidir des bâtiments.

François Bayrou, premier ministre, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6, le 29 juin 2025 (passage à 00:37:00).

Lors de sa visite au centre opérationnel de gestion des crises du ministère de l’intérieur le 1er juillet 2025, la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher rappelait l’enjeu à rafraîchir sans renvoyer de la chaleur à l’extérieur.

Malgré son potentiel, la géothermie pour le chauffage (hors production d’électricité) n’a produit qu’un million de térajoules (TJ) en 2020, soit seulement 0,17 % de la production annuelle mondiale d’énergie, qui s’élevait à 580 millions de TJ. En France, la géothermie a produit 7 térawattheures (TWh) de chaleur en 2023 : 2,3 TWh pour la géothermie profonde et 4,7 TWh pour la géothermie de surface (utilisée pour les PACg)… soit 0,49 % des 1 420 TWh d’énergie produite en France en 2023.

Dans notre pays, les PACg ne représentent aujourd’hui que 2 % du parc des PAC. Le coût de leur installation peut être un frein : il représente le double de celui d’une chaudière à gaz. Mais une fois amorti, leur coût de fonctionnement est très faible, et même inférieur au coût d’exploitation d’une pompe à chaleur à air (PACa).

L’installation d’une PACg peut également s’avérer complexe, car elle nécessite de forer le sous-sol avant de mettre en place le système de chauffage et climatisation. Peu de professionnels maîtrisent cette technologie ou la proposent spontanément, elle est souvent mise en œuvre à l’initiative du propriétaire.

Il y a un vrai sujet sur comment développer la géothermie et la rendre plus incitative. Nul doute que les prochaines années seront charnières pour mieux développer la filière. Le 28 juillet 2025, le ministère de l’économie a présenté ses sept mesures pour accélérer le développement d’une énergie renouvelable et locale. Par exemple, simplifier les démarches administratives et améliorer la communication sur la géothermie.

Une autre des mesures vise également à réduire les délais de confidentialité de certaines données d’explorations géologiques : aujourd’hui, les entreprises qui font des forages pour étudier le sous-sol doivent garder leurs résultats confidentiels pendant 10 ans. Cela permettrait de les valoriser plus rapidement pour lancer de nouveaux projets de géothermie tout en réduisant les coûts d’exploitation.

The Conversation

Benjamin Brigaud est également membre de l’Institut universitaire de France (IUF). Il a reçu divers financements publics, de l’Université Paris-Saclay, de l’Institut universitaire de France et de l’Agence nationale de la recherche (ANR-22-EXSS-0011).

ref. La géothermie, plus écologique et économe que la climatisation classique pour rafraîchir – https://theconversation.com/la-geothermie-plus-ecologique-et-econome-que-la-climatisation-classique-pour-rafraichir-262661

South Sudan’s new chief justice has a chance to reform the judiciary – if he’s allowed to do his job

Source: The Conversation – Africa (2) – By Mark Deng, McKenzie Postdoctoral Research Fellow, The University of Melbourne

South Sudan’s chief justice, Chan Reec Madut, was sacked in late May 2025 after more than 13 years on the bench. Madut leaves behind a legacy of inefficiency and accusations of judicial graft. But the sacking violated South Sudan’s 2011 transitional constitution and the law. Ultimately, the president’s decision threatens the rule of law and judicial independence. Constitutional scholar Mark Deng discusses this worrying development.

What was envisaged for South Sudan’s post-independence judiciary?

South Sudan won independent statehood following an internationally supervised referendum in 2011. The transitional constitution, drafted after the referendum, is the country’s founding law. It provides for the establishment of the three arms of government – legislature, executive and judiciary – with distinct powers and functions. The judiciary exercises judicial power and enforces the rule of law in the country. It has five levels of courts, the Supreme Court of South Sudan being the highest.

To shield courts from political whims, judges are appointed to, and removed from, office by the president of the republic only on the recommendation of the judicial service commission. There are constitutional grounds for removing a judge, relating to gross misconduct or incompetence or mental infirmity. Subject to these grounds and others, a judge may serve until the age of 70.

The chief justice is the head of the judiciary of South Sudan. His responsibilities include administering and supervising lower courts. He has power to issue judicial circulars and directives to lower courts to ensure proper and efficient administration of justice in the country.

What challenges are facing the judiciary?

The judiciary has been facing many challenges that threaten its independence and, by extension, the proper administration of justice. The most notable is political interference.

This has manifested itself in at least two ways. The first is that courts or individual judges face constant threats by the members of the executive branch and the military seeking to get rulings in their favour. For example, a report by the International Commission of Jurists cited a case in which a military general used a threat of force to obtain an outcome favourable to him.

The second is President Salva Kiir’s behaviour towards judges. He has, for example, been sacking judges without following the constitutional procedures that require the judicial service commission to conduct a full and proper investigation before a judge may be removed. This has rendered courts powerless, particularly in relation to enforcing the constitutional limits of power and the rule of law on the political branches of the government.

The sacking of chief justice Madut is the latest and most alarming. It implies that judges serve at the president’s pleasure, much like the government ministers. It also divests the judicial service commission of its constitutional functions.

What’s known about the outgoing chief justice?

Madut had worked as a judge in Sudan prior to South Sudan’s independence in 2011. He also served as the deputy chair of Southern Sudan referendum commission. Kiir appointed him as the chief justice of South Sudan on 15 August 2011, replacing John Wuol Makec.

Madut’s tenure was characterised by corruption through nepotism and favouritism. In 2013, for example, he appointed 78 legal assistants, including his daughter, without following the formal recruitment process.

Perhaps of most concern to many people in South Sudan was Madut’s meddling in purely political matters. In 2015, for example, he wrote a letter to Kiir to congratulate him for expanding the number of states from 10 to 28. The letter was inappropriate for three reasons. First, the creation of the 28 states was a political matter for parliament. Second, it was contentious because the president lacked power to create more states in the country at the time. Third, it was apparent that the president’s decision was going to be challenged in the Supreme Court, over which Madut was presiding.

Indeed, opposition parties challenged it as unconstitutional. Because of his expressed support for the creation of the 28 states, Madut was deemed to have a conflict in the case. Consequently, he was asked to recuse himself from the constitutional panel set up to hear the case but he refused. The majority of the Supreme Court judges upheld the president’s decision.

Kiir did not explain what prompted Madut’s sacking. However, it could be the sum of all these accusations that led to this course of action. Whatever the case, the end result of the president’s sacking of judges unilaterally is the erosion of the rule of law and undermining of judicial independence. In short, it is his will that matters now, not the constitution.

Who is the new chief justice and what is his record?

Benjamin Baak Deng is the new chief justice. Kiir appointed him on 28 May 2025 from within the Supreme Court of South Sudan, on which he was also serving as a judge. He has a PhD in international environmental law and had worked as a judge in Sudan from the 1980s to the early 2000s. Like all the South Sudanese who were working in Sudan, he relocated to Southern Sudan during the interim period (2005–2011).

In June 2022, he was appointed to the judicial reform committee mandated by the 2018 revitalised agreement. The committee was mandated with a comprehensive review of the judiciary and its performance and to recommend measures to address the challenges facing it. It finalised its work in March 2024 and submitted its report (yet to be made public) to the president of the republic. Deng is widely regarded as a man of integrity, competence and hard work.

What are the top priorities for the new chief justice?

There are at least four. The first is to resolve the massive case backlog and improve efficiency in deciding cases. The second is to improve working conditions for judges. This would include ensuring a safe workplace and providing judges with modern work equipment.

The third is to uncompromisingly maintain and protect the independence of the judiciary from the political branches. The former chief justice lost public trust and confidence because of his pandering to the executive government, which he did in the most overt way in some instances.

The challenge is that he will be dealing with the same president who has shown little interest in observing his constitutional limits. But the president spoke during Deng’s swearing-in and pledged his commitment to respecting and protecting the independence of the judiciary:

the judiciary must operate independently and remain free from political interference.

It remains to be seen whether the president will put his words into action this time round.

The final area of immediate focus is addressing the under-representation of women in the judiciary. Of the 117 judges in the country, only 21 are women. Women’s under-representation in the judiciary is largely a product of patriarchy, particularly customary practices that traditionally do not allow women to be in a position of authority and to have access to education.

The transitional constitution and the 2018 revitalised agreement obligate the government to take affirmative action to address gender imbalances. At least 35% must be women in every institution of government in South Sudan. The 21 women judges equate to 18%. There are many young women lawyers or law graduates within and outside South Sudan who could be trained and appointed as judges.

The new chief justice has the opportunity to reform the judiciary into an institution that effectively enforces the rule of law and administers justice impartially and efficiently. However, his success will also depend on the commitment of the government to provide the resources required and the space to exercise independence.

The Conversation

Mark Deng does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. South Sudan’s new chief justice has a chance to reform the judiciary – if he’s allowed to do his job – https://theconversation.com/south-sudans-new-chief-justice-has-a-chance-to-reform-the-judiciary-if-hes-allowed-to-do-his-job-262351

Are African countries aware of their own mineral wealth? Ghana and Rwanda offer two very different answers

Source: The Conversation – Africa – By Gerald Arhin, Research Fellow in the Political Economy of Climate Compatible Development , UCL

Imagine running a business for over a century without knowing what’s in your warehouse. That’s essentially what many African countries are doing with their mineral wealth. Governments across the continent still have very little knowledge of what lies beneath their soil.

Between the 18th and 20th centuries, European colonial powers exploited African mineral wealth for their industrialisation. Post-independence, many African nations nationalised their mining sectors. International pressure led to privatisation in the 1980s. This weakened the motivation and capacity of governments to develop long-term strategies. They have more incentive to export minerals for foreign exchange in the short term.

As political economists, we have been researching the governance of Ghana’s and Rwanda’s minerals sectors for over a decade. We conducted research into why some African nations are investing more than others in geological investigations. These are studies that examine where minerals can be found and what their economic potential is. We focused on Ghana and Rwanda because of their different levels of commitment to investing in geological investigations.

We found that intense political competition forces Ghanaian governments to have short-term priorities. This makes geological investigations (a long-term, risky venture) unappealing to ruling elites. In contrast, the Rwandan Patriotic Front government has invested in geological surveys over the last decade.

Beyond economic and technical costs, context-specific political dynamics – interests, ideas and power relations – shape the decision to invest in geological mapping.

A mixed search

Ghana is rich in several minerals and is Africa’s largest producer of gold, which is its highest export earner. Minerals generated US$11 billion in revenue in 2024.

The country is also rich in diamonds, manganese and bauxite. It recently discovered lithium in commercial quantities. Lithium is a “critical mineral” for the energy transition and this discovery will be of interest to investors.




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The world is rushing to Africa to mine critical minerals like lithium – how the continent should deal with the demand


Rwanda is a producer of tin, tantalum and tungsten. It also has commercial deposits of gemstones, silica sands, kaolin, vermiculite, diatomite, clays, limestone and gold.

Policy experts and international organisations often encourage governments to invest in geological mapping of their minerals. This is to enhance greater investment in the sector and boost the country’s gains from its resources. But these investigations are costly and lucrative findings aren’t guaranteed.

Some African governments have limited commitment to investing in geological mapping. Others, such as Uganda, Morocco, Botswana and South Africa, have put resources into it. For example, the Ugandan government announced its intention to expand national geological mapping coverage from 50% to 100%.

Ghana’s lack of geological knowledge

The roots of the knowledge gap stretch back to colonialism. European powers meticulously mapped African minerals, but kept the data for themselves. Today, the British Geological Survey holds over 300,000 geological reports and maps from other countries. Much of it is gathering dust in archives rather than helping African governments understand their own resources.

Even basic geological knowledge often sits in London, Paris or Brussels rather than in Accra, Kigali or Nairobi.

Take Ghana, which has been mining gold for over a century yet still lacks comprehensive geological surveys.

We found that the country’s competitive political system, where power alternates between two main parties almost every eight years, stands in the way of long-term planning. Successive Ghanaian governments have relied on private mining companies to conduct geological investigations. There is limited monitoring of whether investigations are carried out before extracting minerals. This approach has obvious flaws. Firstly, companies may not share all their findings. Secondly, the government doesn’t have control over information about its own resources.

We also found evidence of a darker political calculation. Through licensing, political elites are able to maintain lucrative relationships with mining companies. Comprehensive geological mapping might force more transparent, competitive bidding processes that could disrupt these arrangements. This includes vested political interests extending into the small scale and artisanal mining space.

Rwanda’s different path

Rwanda tells a different story. Since 1994, the governing Rwandan Patriotic Front has increasingly taken control of all aspects of the society. As part of this drive it has developed longer-term ambitions in relation to its development strategies.

The country has chosen to know more about what lies beneath its land and has taken steps to improve its capabilities.

Firstly, it revised its mining law. The Rwandan government had initially invited foreign mining companies to obtain permits on a first come, first served basis. Though permit holders were required to invest in geological investigations before extraction, there was limited monitoring of what firms were doing. This is similar to what was taking place in Ghana.

Secondly, the Rwandan government even established its own mining company, Ngali Mining, to invest directly in exploration.

Thirdly, it has attracted investment in geological surveys, with some support from donors. In this way, it directly employs geological investigation firms rather than relying on mining firms to invest in investigations themselves.

The results are impressive: between 2012 and 2016, the government attracted four different sets of North American and European firms to conduct extensive mapping studies.

Fourth, as a result of these surveys, the government re-categorised existing mining areas into 52 separate areas for mineral exploration. As a result, the Rwandan government now attracts investment to these areas because there is more understanding of which minerals exist there.

It’s important to note that Rwanda imports many of its minerals from neighbouring Democratic Republic of Congo and then re-exports them. Importing and re-exporting DRC minerals earns Rwanda immediate foreign exchange earnings. This is particularly evident in rising Rwandan gold exports in recent years. Thus, even where governments may be keen to invest in geological investigations, when other short-term priorities exist it is less easy to sustain long-horizon goals in domestic mining sectors.

Breaking the knowledge barrier

The global demand for minerals is soaring.

This has made developing comprehensive knowledge of underground resources more urgent for African countries. However, our research suggests that simply throwing more money at geological surveys won’t reorganise domestic minerals sectors if political incentives favour short-term interests.

Understanding the political dynamics is the first step towards unlocking Africa’s mineral potential. Only by learning more about the power structures that shape these decisions can countries begin to map their way to more sustainable mineral wealth.

The Conversation

Gerald Arhin is currently a Research Fellow in the Political Economy of Climate Compatible Development at University College London (UCL) where he works on the FCDO funded Climate Compatible Growth (CCG) project.

Pritish Behuria is currently a recipient of a British Academy Mid-Career Fellowship Grant (MFSS24/240043).

ref. Are African countries aware of their own mineral wealth? Ghana and Rwanda offer two very different answers – https://theconversation.com/are-african-countries-aware-of-their-own-mineral-wealth-ghana-and-rwanda-offer-two-very-different-answers-261703

As Netanyahu moves toward full takeover of Gaza, Israel faces a crisis of international credibility

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Amin Saikal, Emeritus Professor of Middle Eastern Studies, Australian National University; Vice Chancellor’s Strategic Fellow, Victoria University; Adjunct Professor of Social Sciences, The University of Western Australia

For all its claims of being a democracy that adheres to international law and the rules of war, Israel’s global reputation is in tatters.

Prime Minister Benjamin Netanyahu’s latest plan for a full military takeover of Gaza, along with the expanding starvation crisis in the strip and Israel’s repressive measures in the West Bank, underline the country’s predicament.

Notwithstanding US support, the Jewish state faces a crisis of international credibility, from which it may not be able to recover for a long time.

According to a recent Pew poll, the international view of Israel is now more negative than positive. The majority of those polled in early 2025 in countries such as the Netherlands (78%), Japan (79%), Spain (75%), Australia (74%), Turkey (93%) and Sweden (75%) said they have an unfavourable view of Israel.

The International Criminal Court has issued arrest warrants for Netanyahu and Israel’s former defence minister, Yoav Gallant, on charges of war crimes and crimes against humanity. Many international law experts, genocide scholars and human rights groups have also accused Israel of committing genocide in Gaza.

Israel’s traditional supporters have also harshly criticised the Netanyahu government’s actions, from both inside and outside the country. These include
former prime ministers Ehud Olmert and Ehud Barak, the Israeli literary giant David Grossman, and Masorti Judaism Rabbi Jonathan Wittenberg and Rabbi Delphine Horvilleur.

In addition, hundreds of retired Israeli security officials have appealed to US President Donald Trump to push Netanyahu to end the war.

Israel’s global partners distancing themselves

With images of starving children in Gaza dominating the news in recent weeks, many of Israel’s friends in the Western alliance have similarly reached the point at which they can no longer tolerate its policy actions.

In a major shift in global opinion, France announced it would recognise Palestinian statehood in September. The United Kingdom and Canada vowed to follow suit. Even Germany has now begun the process for recognition. And Australian Prime Minister Anthony Albanese has indicated his country’s recognition of Palestine was only a matter of time.

Spain and Sweden have called for the suspension of the European Union’s trade agreement with Israel, while the Netherlands has officially labelled Israel a “security threat”, citing attempts to influence Dutch public opinion.

Israel and the US have rejected all these accusations and moves. The momentum against Israel in the international community, however, has left it with the US as its only major global supporter.

Israel’s sovereignty, security and prosperity now ride on the back of America’s continued support. Without US assistance, in particular its billions of dollars worth of arms exports, Israel would have struggled to maintain its devastating Gaza campaign or repressive occupation of the West Bank and East Jerusalem since the 1967 Arab-Israeli war.

Yet, despite Trump’s deep commitment to Israel, many in the US electorate are seriously questioning the depth of Netanyahu’s influence in Washington and the value of US aid to Israel.

According to a Gallup poll in March, fewer than half of Americans are sympathetic toward Israel.

This discontent has also been voiced by some of Trump’s MAGA ideologues and devotees, such as political strategist Steve Bannon and congressional hardliner Marjorie Taylor Greene. Even Trump publicly questioned Netanyahu on his claim there was no starvation in Gaza.

Israelis have dim view of two-state solution

Many Israelis would like to see the back of Netanyahu and his extremist right-wing ruling cohort, especially given his failure to secure the release of all the hostages from Hamas.

Many want the war to end, too. Recent polling by Israel’s Channel 12 found that 74% of Israelis back a deal to end the war in exchange for the release of the remaining hostages held by Hamas.

However, a majority of Israelis maintain a dim view of a future Palestinian state.

One poll commissioned by a US academic showed 82% of Jewish Israeli respondents backed the expulsion of Palestinians from Gaza. And a Pew poll in early 2025 showed that just 16% of Jewish Israelis believe peaceful coexistence with a Palestinian state is possible, the lowest percentage since the pollsters began asking the question in 2013.

This indicates that not only the Israeli state, but also its electorate, has moved to the extreme of the political spectrum in relation to acknowledging the right of the Palestinians to an independent state of their own.




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Under international pressure, Netanyahu has expediently allowed a little more humanitarian aid to flow into Gaza. However, his new plan for a full military takeover of Gaza indicates he is not prepared to change course in the war, as long as US support remains steady.

His government is bent on eliminating Hamas and potentially depopulating and annexing Gaza, followed possibly by the West Bank. Such a move would render the idea of a two-state solution totally defunct.

To stop this happening, Washington needs to align with the rest of the global community. Otherwise, an unrestrained and isolated Israel will only widen the rift between the US and its traditional allies in a highly polarised world.

The Conversation

Amin Saikal does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. As Netanyahu moves toward full takeover of Gaza, Israel faces a crisis of international credibility – https://theconversation.com/as-netanyahu-moves-toward-full-takeover-of-gaza-israel-faces-a-crisis-of-international-credibility-262864

Israel is deepening its war in Gaza – here are 5 big questions about Netanyahu’s ill-advised next phase

Source: The Conversation – Global Perspectives – By Ian Parmeter, Research Scholar, Middle East Studies, Australian National University

Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu is moving forward with his plan to take full control of Gaza, expanding his war efforts amid a deepening starvation crisis in the strip and intensifying international condemnation.

In the plan, Netanyahu’s government also announced it would only end the war once five “principles” were met. These included the demilitarisation of the strip, the release of the remaining hostages held by Hamas, and the disarmament of the group.

This new phase of the war follows a familiar pattern of poorly devised strategy-making on Netanyahu’s part, without sufficient reasoning or apparent forward planning. Given his new stated goal of taking full control of Gaza City, an end to the war does not feel likely, or imminent.

Here are five questions about whether the plan makes sense.

1. Is it necessary, or wise, militarily?

Significantly, the chief of staff of the Israeli Defence Forces (IDF), Lt. Gen. Eyal Zamir, has opposed the decision to expand operations in Gaza. He has warned that any plan to occupy the Gaza Strip would “drag Israel into a black hole”.

For one, Zamir believes expanding the military campaign is not necessary – he says the IDF has “met and even exceeded the operation’s objectives” in Gaza.

Hamas has been substantially degraded as a military force and its senior leadership has been killed. It is no longer an organised force in Gaza – it is now embracing guerrilla-style tactics.

This makes an expanded campaign in an urban environment such as Gaza City risky. Hamas will be able to use its vast tunnel network to mount surprise attacks on Israeli soldiers and place booby-traps in buildings.

As such, Netanyahu’s plan will inevitably lead to more IDF casualties. Nearly 900 IDF personnel have been killed so far in the war.

Moreover, taking full control of the strip would take months to complete and lead to countless more Palestinian civilian deaths.

Zamir has also warned it could endanger the lives of the remaining living Israeli hostages, which are believed to number around 20.

The freeing of Israeli hostages has only occurred during ceasefires – not as the result of military action. Hamas murdered six hostages in late 2024 when Israeli forces seemed to be getting close. Why wouldn’t it do so again if it was cornered?

2. Does Israel have enough military personnel for such an operation?

Israel has a relatively small army totalling about 169,000. It relies on more than 400,000 reservists, who have completed their military service, to augment the IDF during emergencies.

But taking reservists from their normal jobs for lengthy periods has adverse effects on the economy and harms Israel in the long term.

Netanyahu’s goal of degrading Hamas’ control of Gaza follows a basic strategy of
“clear, hold and build”. First, the IDF clears an area of Hamas fighters, then it holds the area with sufficient military personnel to prevent their return, and finally it builds an environment in which Hamas cannot function, for example, by destroying their tunnels and encouraging the return of civilian governance.

Israel does not have sufficient IDF personnel and reservists to deploy this strategy for the entire strip. It also needs soldiers in the West Bank, where clashes between Jewish settlers and Palestinian residents have become increasingly violent in recent years.

Netanyahu says he doesn’t want to permanently occupy Gaza, yet the far-right members of his cabinet do. They have made clear they want Israeli settlements re-established in Gaza and also to annex most, if not all, of the West Bank.

The mixed messages out of Netanyahu’s government make it very difficult to know what his actual long-term plan is for Gaza, if he even has one.

3. What kind of ‘Arab force’ would eventually come in?

In an interview this week, Netanyahu said he envisions the future security control of the strip would eventually pass to “Arab forces”. But which Arab states would contribute military personnel to such a force?

Arab states have long held the position that they will not solve Israel’s Palestinian problem for it, nor will they agree to any outcome in Gaza or the West Bank that Palestinians oppose. In short, while they oppose Hamas, they refuse to do Israel’s dirty work on its behalf.

A Hamas official, Osama Hamdan, also warned this week that his group would treat any force formed to govern Gaza as an “occupying” force linked to Israel. Any personnel policing Gaza on Israel’s behalf would have targets on their back.

4. What is the plan for Gaza’s civilian population?

In July, Defence Minister Israel Katz announced a plan to force Gaza’s entire population of two million people into a “humanitarian city” in the southern part of the strip. Former Prime Minister Ehud Olmert likened it to a “concentration camp”.

Little has been said about the plan in recent weeks, but implementing it would no doubt exacerbate the humanitarian crisis in the strip even further and draw even more international condemnation of Israel.

Earlier this year, Israel’s security cabinet also approved a plan to facilitate the “voluntary transfer” of Gazans from the strip to third countries. This plan, too, was decried as an attempt to ethnically cleanse the enclave.

Certainly, no states in the Arab League would have any willingness to receive more than two million Palestinian refugees.

5. Is Netanyahu willing to deepen Israel’s isolation?

In a piece for The Conversation on Friday, Middle East expert Amin Saikal pointed out just how much of a hit Israel’s international credibility has taken since the start of the war – even among Americans.

Israelis are becoming aware that travel outside their country could involve risks. Two Israelis were recently detained and questioned in Belgium after attending a music festival and allegedly waving the flag of their army brigade. A human rights group accused the pair of being complicit in war crimes in Gaza.

In addition, the international community has immediately responded to Netanyahu’s decision to expand the war. Germany, in a major step, announced it would halt all arms exports to Israel. The country is the second-largest supplier of arms to the Jewish state.

Netanyahu has responded to international criticism and moves by Israel’s allies to recognise a Palestinian state by accusing them of stoking antisemitism and rewarding Hamas.

However, the Israeli leader seems to be varying his strategy to deal with developments as they occur. He and others in his government probably feel they can continue weathering the international storm over their actions in Gaza until after the war and then work on rehabilitating relationships.

The final and biggest question, however, is: when will be the war be over?

The Conversation

Ian Parmeter does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Israel is deepening its war in Gaza – here are 5 big questions about Netanyahu’s ill-advised next phase – https://theconversation.com/israel-is-deepening-its-war-in-gaza-here-are-5-big-questions-about-netanyahus-ill-advised-next-phase-262918

South Africa’s earliest newspapers made money from slavery: book offers new evidence

Source: The Conversation – Africa – By Gawie Botma, Associate Professor of Journalism, Stellenbosch University

In a recently published book, Reconsidering the History of South African Journalism: The Ghost of the Slave Press (2025 Routledge), author and journalism professor Gawie Botma explores the gap in the country’s understanding about the complicity of South African journalism in slavery. He spoke to The Conversation about what he found.

Slavery and journalism: what’s the connection?

In the US and Britain a few newspapers have issued apologies for their complicity in the slave trade. These include the Hartford Courant in Connecticut, considered to be the oldest continuously published publication in the US. In 2000 it apologised for its complicity in the slave trade nearly two centuries earlier. In 2023 The Guardian in the UK apologised for the fact that its founders had had links to the transatlantic slave trade.

The South African media have remained silent about their historical role in Cape slavery. Slavery in the country lasted for more than 170 years between 1652 and 1838. Precise numbers are difficult to calculate. But according to the historian Robert Shell, approximately 63,000 enslaved people were imported to the Cape from four main areas: the rest of Africa (26.4%), India (25.9%), Indonesia (22.7%) and Madagascar (25.1%). In 1838 around 37,000 were emancipated.

The first newspaper in the Cape colony – including parts of what are now the Western and Eastern Cape provinces – appeared in Cape Town four decades before slavery was abolished in 1838. No other publishing activities existed in what is now South Africa. The Cape, then a colony of the British Empire, was the only formal European settlement and only a few printing presses operated at scattered mission stations in the interior of southern Africa.

What I found during my research was the sobering fact that several of the owners, editors, publishers and printers of around 16 early newspapers and magazines between 1800 and 1838 were slave owners themselves. In addition, the publications they were involved with regularly published advertisements and notices to enable the slave trade as well as to recapture enslaved people who absconded.

These facts are omitted or under-emphasised in academic and popular accounts of how South African journalism was founded. Instead, the focus is often on the establishment of press freedom through the heroic efforts of a few white (British) men.

Who were the early players in the newspaper space?

British slave traders Alexander Walker and John Robertson founded the first newspaper, The Cape Town Gazette and African Advertiser / Kaapsche Stads Courant en Afrikaansche Berigter (CTG/KSC), in 1800. Acccording to historian A.C.G. Lloyd in his book The Birth of Printing in South Africa, Walker and Robertson were

men of many interests, who in addition to being wholesale merchants on a large scale, were slave-dealers dealing in as many as six hundred slaves in a single consignment.

The public received their first copies on Saturday 16 August 1800. Separate, identical editions in English and Dutch were produced. Even the advertisements were translated. The format, which became a template for future newspapers, was a mixture of official government news, commercial advertising and public announcements, with snippets of international and local news. Enslaved persons worked as assistants of the press.

Twenty-four years later the second paper, The South African Commercial Advertiser, was founded under the editorship of immigrants George Greig, Thomas Pringle and John Fairbairn. Pringle and Fairbairn displayed entrepreneurship as well as idealism about the role of the press. As part of this they rather gradually positioned themselves against slavery.

Opposition to “liberal” ideas inspired the founding of De Zuid-Afrikaan in 1830. The newspaper reported in detail about slavery from the perspective of slave owners. Several prominent individuals involved with this newspaper were the owners of multiple enslaved people. These included the editor (after emancipation) Christoffel J. Brand. After he retired from the editorship in 1845, he became the first speaker of the Cape parliament in 1854 and was later awarded a British knighthood.

The printed press’s relationship with slavery

South African media historiography often cites The South African Commercial Advertiser as the first journalistic enterprise in the country. It also positions the paper as being a “liberal champion” of its time.

But on close inspection this newspaper’s positioning towards slavery is much more complex.

My research shows that the paper actively contributed to the slave trade by allowing the publication of slave advertisements from the start. It continued to do so until slavery was abolished in 1838. The founding owner and editor/printer Greig owned at least one enslaved person.

In the telling of the history of the time, comparisons are made between the first two endeavours. On the one hand CTG/KSC is more generally described as being an outlier as “a slave press” founded by a few “bad apples”. The South African Commercial Advertiser is positioned as being a liberal champion of the “free press” and founder of South African journalism.

Media historian Wessel de Kock in his book on the origins of the South African press makes this comment:

What manner of free press would have emerged from the grubby commercialism of Walker and Robertson instead of the fiery idealism of Pringle and Fairbairn remains an intriguing question.

But should the “grubby commercialism” of CTG/KSC be regarded as an outlier in the history of the early colonial press? Or did it set a trend which was followed by contemporaries and influenced the development of South African newspapers for decades and perhaps even centuries to come?

The old dictum that the press promotes the views of those who own and support it was as true during slavery and apartheid as it is now.

Past evaluations of De Zuid-Afrikaan as one-sidedly reactionary should probably also be revisited.

For one, slave ownership also existed among other English newspaper pioneers like William Bridekirk, printer and editor of several publications, including The South African Chronicle and Mercantile Advertiser, and Louis Henri Meurant, founder of The Graham’s Town Journal, the first newspaper outside Cape Town.

This too has been largely ignored in established journalism history as the focus for involvement in slavery often remained on the “conservative” Cape Dutch.

The result is that a simple dualistic view of South African newspaper history has been passed down. The two poles are then seen as representative of respectively Afrikaans and English journalism as it developed in the 19th and 20th centuries.

What’s the legacy?

Some elements in the developing press in the Cape colony certainly played a role in the demise of slavery by frequently publishing government announcements, news, editorial and readers’ comments about slavery. They enabled a public debate and the development of a measure of consensus that slavery should be abolished.

Nevertheless, all the papers made compromises as they juggled interests, including political and economic factors. These decisions often worked against liberation. In that case the press was often following and not leading the momentum towards greater civic freedoms.

This was generated elsewhere, such as in the British parliament where the campaign to abolish slavery finally succeeded after decades of struggle.

The Conversation

Gawie Botma does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. South Africa’s earliest newspapers made money from slavery: book offers new evidence – https://theconversation.com/south-africas-earliest-newspapers-made-money-from-slavery-book-offers-new-evidence-262376

Qué hacer cuando las avispas arruinan el momento de la comida

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Seirian Sumner, Professor of Behavioural Ecology, UCL

Las avispas sienten un gran apetito por la mermelada una vez que las larvas de la colonia entran en la fase de pupa. victoras/Shutterstock

Es verano en el hemisferio norte y eso significa sol, mar… y avispas.

A muchos de nosotros nos han enseñado a temer a las avispas como insectos agresivos que solo existen para hacernos la vida imposible. Pero con la pérdida insostenible de la fauna silvestre en todo el planeta, debemos aprender a convivir con todos los organismos, incluso con las avispas. Son importantes polinizadores y depredadores de insectos. Un poco de conocimiento sobre su historia natural puede ayudarnos a comer con seguridad junto a ellas.

Las avispas que suelen visitar nuestros pícnics –y que parecen surgir de la nada– son normalmente la amarilla común (Vespula vulgaris) y la alemana (Vespula germanica). ¿Podemos hacer algo para quitárnoslas de encima?

1. Quédese quieto o pensará que es un depredador

Sus receptores olfativos (todas las obreras son hembras) la han guiado hasta su pícnic, pero ahora está utilizando puntos de referencia visuales (usted y su entorno) para orientarse hacia la comida que hay en su plato.

Mantenga la boca cerrada y evite respirar con fuerza para minimizar la liberación de dióxido de carbono, que las avispas utilizan como señal de que un depredador está atacando. Del mismo modo, si empieza a agitar los brazos y a gritar, se comporta como un depredador, lo que podría desencadenar su modo de ataque.

2. Observe lo que está comiendo

Quien le visita es una avispa obrera, que ha salido a buscar comida para alimentar a sus hermanos larvarios en el nido de su madre. ¿Está cortando un trozo de jamón, recogiendo una cucharada de mermelada o sorbiendo su bebida azucarada? Observe lo que come, ya que esto le dará una pista sobre lo que le puede ofrecer. Está tan concentrada en su tarea que no se dará cuenta de que la está observando.

3. Hágale una ofrenda para que no le moleste

Antes de que se dé cuenta, se habrá ido con la boca llena de mermelada o un trozo de jamón. Puede que se aleje en zigzag, lo que indica que está reorientándose para volver con seguridad. Una vez que haya localizado los puntos de referencia, volará recto y rápido. Si la sigue, le llevará a su nido. Pero es mejor que aproveche el tiempo para preparar su ofrenda, porque volverá pronto. La ofrenda debe ser una parte de lo que haya recogido de su plato. Puede alejarla un poco del resto de la comida. Si le deja su parte, usted también podrá comer en paz.

Esta es una técnica probada en todo el mundo, tanto si quiere localizar un nido de avispas para encontrar un sitio (alejado) donde comer como si se ha propuesto evitar que las avispas molesten a los clientes de un restaurante al aire libre.

Avispa sobre un pastel con glaseado y virutas de chocolate.
¿Se están lanzando las avispas sobre los alimentos dulces?
hecke61/Shutterstock

Afortunadamente, es poco probable que su compañera de pícnic traiga un enjambre de avispas a la mesa, ya que las avispas sociales son malas reclutadoras. Tiene sentido, ya que su alimento (insectos, carroña) suele ser un recurso disperso y de corta duración. Por ejemplo, una oruga muerta no significa necesariamente que haya un montón de ellas.

Esto contrasta con las abejas melíferas, que han sido objeto de una fuerte selección natural para desarrollar un sistema de comunicación (danza de las abejas) que les permite reclutar a muchas recolectoras en un campo de flores.

Sin embargo, no es del todo imposible que aparezcan algunas más, especialmente si el nido está cerca. Las avispas tienden a sentirse atraídas por un alimento cuando detectan la presencia de otras avispas. Si ven unas cuantas reunidas, investigarán. Pero si hay demasiadas, esto las disuadirá.

Los cambios en los hábitos alimenticios de las avispas

Quizás ya sepa que las avispas se vuelven locas por el azúcar al final del verano. Pero ¿por qué prefieren las proteínas al principio de la temporada? Depende de lo que ocurra dentro de la colonia.

Las larvas de las avispas son carnívoras. Las obreras se encargan de criar a miles de larvas. Si una avispa se acerca en busca de jamón (o cualquier otra fuente de proteínas), es señal de que su colonia está llena de larvas hambrientas. Podrá darse cuenta de ello a principios o mediados del verano, y a más tardar a mediados o finales de agosto.

Disfrute sabiendo que está ayudando a alimentar a ejércitos de pequeños controladores de plagas, que pronto se pondrán a trabajar regulando las poblaciones de moscas, orugas, pulgones y arañas.

Una característica definitoria de las avispas adultas es su diminuto pecíolo (cintura). Esta constricción entre el tórax y el abdomen evolucionó para que sus antepasados pudieran doblar el abdomen, como si estuviesen haciendo yoga, para parasitar o paralizar a sus presas.

Dos avispas cortando una loncha de jamón.
Estas avispas no serán las que se coman el jamón.
Franz H/Shutterstock

La cintura de avispa de una obrera adulta la limita a una dieta principalmente líquida. Es como una camarera que debe servir banquetes a los clientes sin probarlos. Las larvas le dan “propina” con una secreción líquida nutritiva, que ella complementa con néctar de las flores. Durante gran parte de la temporada, esto es suficiente.

Mezcla de ciencia y pícnic

Hacia el final del verano, la mayoría de las larvas de avispa se han pupado, y una larva pupada no necesita alimentarse. Por lo tanto, la demanda de proteínas disminuye, al igual que las secreciones dulces que han mantenido nutridas a las obreras.

Esto significa que las avispas obreras deben visitar las flores en busca de néctar, aunque un bollo de mermelada o una limonada dulce también pueden resultarles muy tentadores. Si su avispa se obsesiona con el azúcar de la mesa, eso quiere decir que su colonia probablemente se encuentra en la fase crepuscular de su vida.

Aunque la época del año es un buen indicador del equilibrio entre jamón y mermelada en las preferencias alimenticias de las avispas, el clima, la disponibilidad de presas, la competencia local y la tasa de crecimiento de la colonia también pueden influir. Y eso implica que el cambio de jamón a mermelada este año puede ser diferente al del año que viene.

The Conversation

Seirian Sumner recibe financiación del Consejo de Investigación del Medio Ambiente Natural (NERC) y del Consejo de Investigación en Biotecnología y Ciencias Biológicas (BBSRC) del Gobierno del Reino Unido. Es miembro del consejo de administración y miembro de la Real Sociedad Entomológica, y autora del libro ‘Endless Forms: Why We Should Love Wasps’ (Formas infinitas: por qué debemos amar a las avispas).

ref. Qué hacer cuando las avispas arruinan el momento de la comida – https://theconversation.com/que-hacer-cuando-las-avispas-arruinan-el-momento-de-la-comida-262892