Océans : les poissons, un puits de carbone invisible menacé par la pêche et le changement climatique

Source: The Conversation – in French – By Gaël Mariani, Docteur en écologie marine, World Maritime University

Les océans jouent un rôle majeur dans le stockage du carbone, notamment à travers la biomasse qu’ils abritent. Le cycle de vie des poissons contribue ainsi à piéger durablement le CO2 dans les abysses, mais la pêche industrielle a affaibli ce mécanisme essentiel, également menacé par le changement climatique. Restaurer les populations marines en haute mer pourrait renforcer ce puits de carbone naturel tout en limitant les conflits avec la sécurité alimentaire.


Lorsqu’on parle des puits de carbone naturels, ces systèmes naturels qui piègent plus de carbone qu’ils n’en émettent, on pense plus volontiers aux forêts et aux sols qu’aux océans. Pourtant, les océans représentent le second puits de carbone naturel.

L’impact des activités humaines (et en particulier la pêche) sur le stockage de carbone océanique n’avait été jusque-là que peu étudié, et cela alors que la macrofaune marine (notamment les poissons) représente environ un tiers du carbone organique stocké par les océans. Nos recherches, récemment publiées dans les revues Nature Communications et One Earth, ont voulu y remédier.

Nos résultats montrent que la pêche a d’ores et déjà réduit la séquestration de carbone par les poissons de près de moitié depuis 1950. D’ici la fin du siècle, cette baisse devrait atteindre 56 % sous l’effet combiné de la pêche et du changement climatique. De quoi plaider pour une gestion plus durable de l’océan, qui prendrait en compte l’impact de la pêche sur la séquestration de carbone.

Pourquoi s’intéresser à la séquestration de carbone dans les océans ?

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) le dit explicitement dans ses rapports : pour atteindre les objectifs climatiques, il faut d’abord réduire drastiquement et immédiatement nos émissions de gaz à effet de serre (chaque année, les activités humaines émettent environ 40 milliards de tonnes équivalent CO₂), puis développer les solutions climatiques fondées sur la nature.

Celles-ci intègrent l’ensemble des mesures de restauration, de protection et de meilleure gestion des écosystèmes qui piègent du carbone, comme les forêts. Ces mesures pourraient capturer 10 milliards de tonnes équivalent CO₂ par an, et doivent être mises en œuvre de façon complémentaire à des politiques de réduction des émissions.

Cependant, le carbone stocké par ces écosystèmes est de plus en plus menacé par le changement climatique. Par exemple, les feux de forêt au Canada ont émis 2,5 milliards de tonnes équivalent CO₂ en 2023 : la forêt n’est alors plus un puits de carbone, mais devient une source d’émissions.




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Comment une forêt peut-elle émettre plus de CO₂ qu’elle n’en capture ?


Face à ce constat, la communauté scientifique se tourne aujourd’hui vers les océans, à la recherche de nouvelles solutions qui permettraient d’y séquestrer davantage de carbone.

Mais, pour que cela soit possible, il faut d’abord comprendre comment la vie abritée par les océans interagit avec le cycle du carbone ainsi que l’influence du changement climatique, d’une part, et de la pêche, d’autre part.

Quel est le rôle joué par les poissons dans ce processus ?

La vaste majorité des 38 000 milliards de tonne de carbone stocké par l’océan l’est à travers des phénomènes physiques. Mais la biomasse des océans y contribue également, à hauteur d’environ 1 300 milliards de tonnes de carbone organique. Les poissons représentent environ 30 % de ce stock de carbone.

Ceci est rendu possible via leur contribution à ce qu’on appelle la pompe biologique du carbone, c’est-à-dire, la série de processus biologiques qui permettent de transporter le carbone des eaux de surface vers les fonds marins. C’est un élément majeur du cycle du carbone.

Cette pompe biologique commence par le phytoplancton, capable de transformer du CO2 en matière organique carbonée. À sa mort, une partie de ce carbone va couler dans les profondeurs de l’océan où il sera séquestré durablement, tandis que le reste sera ingéré par des prédateurs. À nouveau, c’est lorsque ce carbone va couler dans les profondeurs (pelotes fécales, carcasses des prédateurs morts…) qu’il sera durablement séquestré.

Les poissons jouent un rôle clé dans ce processus : leurs carcasses et pelotes fécales, plus denses, coulent bien plus rapidement que celles du plancton. Or, plus le carbone coule rapidement vers les profondeurs – et s’éloigne de l’atmosphère –, plus le temps qu’il mettra avant de retourner à l’atmosphère sera important : le carbone sera ainsi stocké de façon plus durable.

La pompe biologique du carbone et la contribution des différents organismes sont le fruit d’une combinaison de processus : (1) La conversion du CO₂ en carbone organique par le phytoplancton qui réalise la photosynthèse ; (2) le phytoplancton contribue à la séquestration de carbone via la chute gravitationnelle des cellules phytoplanctoniques mortes ; (3) le phytoplancton et le carbone qu’il contient sont mangés par le zooplancton. Le zooplancton contribue à la séquestration de carbone via (4) la chute gravitationnelle de leurs pelotes fécales, ou (5) de leurs carcasses, les deux contenant le carbone ingéré. (6) Le zooplancton et le carbone qu’il contient sont mangés par des poissons. Les poissons contribuent à la séquestration de carbone via (4) la chute gravitationnelle de leurs pelotes fécales, ou (5) de leurs carcasses, les deux contenant le carbone ingéré.
Fourni par l’auteur

Notre étude, qui s’est spécifiquement intéressée aux espèces de poissons d’intérêt commercial (c’est-à-dire ciblées par la pêche), estime que ces derniers étaient en mesure de séquestrer 0,23 milliard de tonnes de carbone par an en 1950 (soit 0,85 tonne de CO2 par an).




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Éliminer le CO₂ grâce au puits de carbone océanique, une bonne idée ?


Un cercle vicieux du fait du changement climatique

Mais depuis 1950, les choses ont changé. D’abord du fait du changement climatique : à cause de la raréfaction des ressources alimentaires (moins de phytoplancton) et des changements de conditions environnementales (température, oxygène…), plus le changement climatique sera fort, plus la biomasse des espèces d’intérêt commercial – et par extension, leur capacité à piéger du carbone – vont diminuer.

  • Dans un scénario où l’augmentation moyenne des températures serait limitée à 1,5 °C (scénario de respect de l’accord de Paris), la biomasse baisserait d’environ 9 % d’ici la fin du siècle, soit une diminution de piégeage de carbone d’environ 4 %.

  • Dans le cas d’un scénario de statu quo où les températures augmenteraient de 4,3 °C, cette baisse atteindrait environ 24 % pour la biomasse, et près de 14 % pour le piégeage de carbone.

Nous avons donc à faire à ce que l’on appelle une boucle de rétroaction positive – autrement dit, un cercle vicieux : plus le changement climatique est important, moins les poissons séquestreront de carbone, ce qui va renforcer le changement climatique lui-même. C’est le serpent qui se mord la queue.

Une séquestration carbone déjà réduite de moitié par la pêche

L’impact du changement climatique dans le scénario d’un réchauffement à 1,5 °C (que nous sommes en passe de dépasser) reste donc faible, mais les effets de la pêche, eux, sont déjà visibles.

Aujourd’hui, les espèces de poissons commerciales ne piègent déjà plus que 0,12 milliard de tonnes de CO2 par an (contre 0,23 milliard de tonnes de carbone par an en 1950), soit une diminution de près de moitié.

D’autant plus que les effets de la pêche ne sont pas les mêmes selon la voie de séquestration considérée. Depuis 1950, la pêche a réduit la séquestration de carbone via les pelotes fécales d’environ 47 %. Pour la voie passant par les carcasses, cette diminution est d’environ 63 %.

Ceci est lié au fait que la pêche cible les plus gros organismes, soit ceux qui ont le moins de prédateurs – et donc ceux le plus susceptibles de mourir de vieillesse et de voir leur carcasse couler dans les abysses.

Cette diminution est aussi synonyme d’une réduction de l’arrivée de nourriture dans les abysses, les carcasses étant une ressource particulièrement nutritive pour les organismes qui y vivent.

Or, nous connaissons très peu de choses sur ces écosystèmes abyssaux, avec des millions d’espèces qui restent à découvrir. Nous n’avons pour l’instant observé que 0,001 % de la surface totale de ces écosystèmes. Nous sommes donc peut-être en train d’affamer une multitude d’organismes abyssaux que nous connaissons à peine.

Pour préserver le climat, restaurer les populations de poissons ?

Notre étude montre que si les populations de poissons étaient restaurées à leur niveau historique de 1950, cela permettrait de séquestrer 0,4 milliard de tonnes de CO2 supplémentaires par an, soit un potentiel comparable à celui des mangroves. Avec un atout : ce carbone serait séquestré pour environ six cents ans, soit plus longtemps que dans les mangroves, où seuls 9 % du carbone piégé l’est encore après cent ans.

Cependant, malgré ce potentiel notable, les solutions climatiques basées sur la restauration de la macrofaune marine, si elles étaient mises en œuvre seules, n’auraient qu’un impact mineur sur le climat, au regard des 40 milliards de tonnes de CO₂ émis chaque année.

D’autant plus que, ce domaine de recherche étant récent, plusieurs incertitudes subsistent. Par exemple, nos études ne tiennent pas compte des relations trophiques (c’est-à-dire, liées à la chaîne alimentaire) entre les prédateurs et leurs proies, lesquelles contribuent aussi à la séquestration de carbone. Or, si on augmente la biomasse des prédateurs, la biomasse des proies va mécaniquement diminuer. Ainsi, si la séquestration de carbone par les prédateurs augmente, celle des proies diminue, ce qui peut neutraliser l’impact des mesures visant à restaurer les populations de poissons pour séquestrer du carbone.

Ainsi, nos résultats ne doivent pas être vus comme une preuve suffisante pour considérer de telles mesures comme une solution viable. Ils illustrent néanmoins l’importance d’étudier l’impact de la pêche sur la séquestration de carbone et la nécessité de protéger l’océan pour limiter les risques d’épuisement de ce puits de carbone, tout en tenant compte des services rendus par l’océan à nos sociétés (sécurité alimentaire, emplois…).

Des conflits entre pêche et séquestration de carbone surtout en haute mer

En effet, les organismes marins participent directement à la séquestration de carbone, tout en bénéficiant aussi au secteur de la pêche. Or, ce secteur est une source d’emplois et de revenus économiques majeurs pour les populations côtières, contribuant directement au maintien et à l’atteinte de la sécurité alimentaire dans certaines régions.

Des conflits entre la séquestration de carbone et les bénéfices socio-économiques de la pêche peuvent donc théoriquement apparaître. Si la pêche augmente, les populations de poissons et leur capacité à séquestrer du carbone vont diminuer, et inversement.

Toutefois, nous avons montré que seulement 11 % de la surface de l’océan est potentiellement exposée à de tels conflits. Il s’agit des zones où l’effort de pêche et la séquestration de carbone sont tous deux élevés.

Les zones potentiellement conflictuelles entre la pêche et la séquestration de carbone par les poissons correspondent aux zones où (1) l’effort de pêche est fort et (2) les poissons contribuent fortement à la séquestration de carbone. La majorité de ces zones (environ 60 %) sont situées en haute mer, c’est-à-dire à plus de 370 kilomètres des côtes, au-delà de toute juridiction nationale.
Fourni par l’auteur

De plus, une majorité (environ 60 %) de ces zones potentiellement conflictuelles sont situées en haute mer, là où les captures contribuent de façon négligeable à la sécurité alimentaire globale. Aussi, la pêche en haute mer est connue pour sa faible rentabilité et son subventionnement massif par les gouvernements (à hauteur de 1,5 milliard de dollars, soit plus de 1,2 milliard d’euros, en 2018).

Ces subventions gouvernementales sont vivement critiquées, car elles menacent la viabilité des pêcheries côtières artisanales, favorisent la consommation de carburant et augmentent les inégalités entre les pays à faibles et hauts revenus.

Ainsi, nos résultats apportent un argument supplémentaire en faveur de la protection de la haute mer. En plus d’éviter de multiples effets socio-économiques négatifs, cela permettrait également de protéger la biodiversité et, par la même occasion, de préserver la capacité des océans à séquestrer du carbone organique.

The Conversation

Le financement a été assuré par la bourse de doctorat de l’Université de Montpellier à G.M. et la bourse de la Fondation de la Mer. de Montpellier à G.M. Le travail de G.M. a été partiellement financé par l’Union européenne dans le cadre de l’accord de subvention n°101083922 (OceanICU). Les points de vue et les opinions exprimés sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive pour la recherche européenne. L’Union européenne et l’autorité qui a octroyé la subvention ne peuvent en être tenues pour responsables.

Anaëlle Durfort a participé à ce travail dans le cadre de son doctorat, financé par une bourse de thèse (publique) à l’université de Montpellier.

David Mouillot et Jérôme Guiet ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.

ref. Océans : les poissons, un puits de carbone invisible menacé par la pêche et le changement climatique – https://theconversation.com/oceans-les-poissons-un-puits-de-carbone-invisible-menace-par-la-peche-et-le-changement-climatique-268408

Cancer du sein : l’allaitement maternel diminue le risque

Source: The Conversation – in French – By Isabelle Romieu, Professeur d’épidémiologie, National Institute of Public Health of Mexico

Le cancer du sein demeure la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. Outre le dépistage, la lutte contre la maladie passe également par la prise en compte des facteurs de risque modifiables sur lesquels il est possible d’agir. Si l’alcool, le tabac, le surpoids ou la sédentarité sont fréquemment mentionnés, on sait peut-être moins que le fait de ne pas avoir allaité en constitue aussi un.


En 2025, « Octobre rose » a fêté son 32ᵉ anniversaire. Chaque année, cette campagne mondiale de communication vise un double objectif : sensibiliser au dépistage du cancer du sein et récolter des fonds pour la recherche.

Cet événement, symbolisé par le ruban rose, est plus que jamais d’actualité. En effet, en France, le cancer du sein continue malheureusement à progresser. Il représente aujourd’hui à lui seul le tiers de l’ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme.

Si la survie des patients s’est améliorée, grâce à une détection plus précoce et à la mise au point de traitements plus efficaces, chaque année, plusieurs milliers d’entre elles décèdent encore de la maladie. Dans un tel contexte, la connaissance des facteurs de risque et, en particulier, de ceux sur lesquels il est possible d’agir, est extrêmement importante.

On sait aujourd’hui que la consommation d’alcool, le surpoids et l’obésité ou encore la sédentarité accroissent le risque de développer la maladie. Mais un autre facteur de risque est peut-être moins connu du public : le fait de ne pas avoir allaité au cours de sa vie. L’allaitement confère, en effet, un certain niveau de protection contre le cancer du sein.

Les scientifiques ont commencé à élucider les mécanismes qui en sont à l’origine. Voici ce qu’il faut en savoir.

Le cancer du sein, une incidence élevée en France

En France, le nombre de nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués chaque année a progressé de 0,3 % par an entre 2010 et 2023.

En 2023, 61 214 femmes se sont vues annoncer le triste diagnostic, tandis que 12 600 ont été emportées par la maladie. L’incidence de la maladie est particulièrement élevée dans notre pays, où l’on compte 99,2 cas pour 100 000 femmes. Selon les dernières données de Globocan (Global Cancer Observatory/Organisation mondiale de la santé), la France se situe en quatrième position en Europe derrière la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, et devant le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.

Point positif : entre 2011 et 2021, la mortalité due au cancer du sein a reculé de 1,3 % par an. Bien que la survie des patientes ait progressé au fil des ans, grâce à une détection plus précoce et à la mise au point de traitements plus efficaces, le cancer du sein reste le cancer féminin le plus fréquent ainsi que la première cause de mortalité par cancer chez la femme.

Le cancer du sein est néanmoins un cancer de bon pronostic. Entre 2005 et 2010, la survie nette à cinq ans était de 88 % (et de 76 % à dix ans). Afin de détecter précocement la maladie et d’en réduire la mortalité, un programme national de dépistage est organisé depuis 2004.

Comment est dépisté le cancer du sein en France ?

  • À partir de l’âge de 50 ans et tous les deux ans (en l’absence de symptômes et de risque élevé), un courrier de l’Assurance maladie est adressé à chaque femme éligible l’invitant à réaliser un dépistage du cancer du sein.
  • Le dépistage consiste en un examen clinique des seins (examen réalisé directement sur la patiente) et d’une mammographie (examen radiologique). Dans certaines situations, une échographie des seins est également nécessaire pour compléter la mammographie.
  • À partir de l’âge de 25 ans, un examen clinique (observation et palpation) des seins est recommandé au moins une fois par an, quel que soit votre niveau de risque. Il peut être réalisé par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.

Dans ce cadre, toutes les femmes âgées de 50 ans à 74 ans se voient proposer un dépistage pris en charge à 100 %, tous les deux ans. Cependant, en 2023, seuls 48,2 % des femmes éligibles à ce programme avaient été dépistées. Seuls 60 % des cancers du sein étaient détectés à un stade précoce.

En parallèle du dépistage, il est donc également important d’agir sur les facteurs de risque de cancer du sein susceptible d’être modifiés. Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), 37 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancers seraient attribuables à des facteurs de risque modifiables, qu’ils soient comportementaux ou environnementaux. Parmi ceux-ci figurent non seulement la consommation d’alcool, le surpoids et l’obésité, la sédentarité ou le fait de fumer, mais aussi, dans le cas du cancer du sein, le fait de ne pas avoir allaité.

Effet protecteur de l’allaitement

L’effet protecteur de l’allaitement augmente avec la durée cumulée de l’allaitement, qui correspond à la durée d’allaitement d’une femme pour tous ses enfants.

Pour chaque douze mois cumulés d’allaitement, la réduction du risque de cancer du sein est estimée à 4,3 %. Cet effet protecteur s’ajoute à la protection associée à la parité (c’est-à-dire la réduction du risque de cancer du sein directement liée au fait d’avoir eu un enfant).

Dans ce contexte, une femme qui a deux enfants et qui nourrit chaque enfant au sein pendant douze mois aura une diminution de risque de cancer du sein de 8,6 %. Une femme qui a eu trois enfants et les a allaités chacun pendant cinq mois, soit un l’allaitement total de quinze mois, verra le risque de développer un cancer du sein diminuer de 6 %.

Recommandations sur l’allaitement

En France, les données de l’Agence nationale de santé publique montre que le taux d’allaitement diminue avec le temps. Si, en 2021, le taux d’initiation à l’allaitement maternel était de 77 %, à l’âge de 2 mois seuls 54,2 % des enfants étaient encore allaités. À 6 mois, cette proportion tombe à 34 % des enfants encore allaités (dont 29 % tout en ayant commencé une diversification alimentaire). À 12 mois, seuls 18 % des enfants étaient encore allaités.

Cette situation contraste avec certains pays d’Europe, où le taux d’allaitement est nettement plus élevé. Ainsi, en Norvège, 98 % des enfants sont allaités à la naissance, 71 % des enfants sont encore allaités à l’âge de 6 mois et 35 % à 12 mois. En Suisse, 95 % des enfants sont allaités à la naissance, 52 % des enfants sont encore allaités à 6 mois et 20 % à 12 mois.

Comment l’allaitement peut-il diminuer le risque de cancer du sein ?

Divers travaux de recherche ont tenté d’éclaircir les mécanismes de protection. En l’état actuel des connaissances, il semblerait que l’allaitement joue un rôle protecteur contre le cancer du sein de plusieurs façons.

Lors de l’allaitement, la structure du sein se modifie, ce qui augmente la différenciation de l’épithélium mammaire et rend les cellules moins sensibles à la transformation maligne. Par ailleurs, l’allaitement retarde la reprise des cycles ovulaires après la grossesse et réduit le taux d’œstrogènes dans le sein, ce qui se traduit par une plus faible exposition du tissu mammaire aux hormones. Or, les hormones jouent un rôle important dans le risque de cancer du sein, car elles modulent la structure et la croissance des cellules épithéliales tumorales.

Enfin, au cours de la lactation, on constate une exfoliation plus importante du tissu mammaire (décrochage de cellules), ce qui pourrait entraîner une élimination de cellules du tissu canalaire mammaire potentiellement porteuses de lésions de l’ADN risquant de dégénérer en cancer.

Soulignons que le fait de tirer son lait confère également un certain niveau de protection, similaire à l’allaitement direct.

De multiples bénéfices pour la mère et l’enfant

Au-delà de la diminution du risque de cancer du sein, l’allaitement maternel présente également d’autres avantages majeurs pour la mère et l’enfant.

Pour la mère, l’allaitement maternel permettra de retrouver le poids d’avant la grossesse et de réduire la prise de poids à long terme. Les femmes d’âge moyen qui ont allaité sont moins susceptibles d’être en surpoids ou obèses.

Pour l’enfant, le lait maternel est le meilleur aliment pendant les six premiers mois de la vie. Il protège contre maladies infectieuses dès le plus jeune âge, principalement la diarrhée et les infections des voies respiratoires inférieures. Cette protection est due à la présence dans le lait maternel de plusieurs composés antimicrobiens, anti-inflammatoires et modulateurs de l’immunité ainsi que de modulateurs de croissance.

Enfin, des effets sur le développement cognitif de l’enfant ainsi que sur la croissance et la protection contre les maladies chroniques telles que l’asthme et l’obésité ont aussi été évoqués par certains travaux de recherche.

En cas de difficulté d’allaitement, que faire ?

De nombreuses mères rencontrent des difficultés d’allaitement, en général temporaires. Il s’agit principalement de crevasses, d’une perception de lait insuffisant, d’engorgements ou de douleurs.

Si ces difficultés persistent, un soutien professionnel adéquat peut être proposé. Il inclut la consultation d’une sage-femme ou d’une consultante en lactation, et peut être fourni par des maternités, des centres de protection maternelle et infantile (PMI), ou par l’intermédiaire d’associations comme l’Association française de consultants en lactation.

Dans certains cas, lorsque les difficultés pour allaiter persistent ou que des causes médicales sont impliquées, il est possible de recourir à des laits infantiles de qualité, sous la supervision d’un professionnel de santé, ou encore à des dons de lait maternel.

La protection conférée par l’allaitement est d’autant plus importante que les mois d’allaitement cumulés sont nombreux, mais soulignons que toute durée d’allaitement aura un effet protecteur.


Pour aller plus loin :

The Conversation

Isabelle Romieu a reçu des subventions de l’Institut national du cancer (INCA) et du « World cancer research fund » (WCRF) pour des travaux de recherche épidémiologique sur les facteurs de risques de cancer du sein.

ref. Cancer du sein : l’allaitement maternel diminue le risque – https://theconversation.com/cancer-du-sein-lallaitement-maternel-diminue-le-risque-246432

Why are 4.7 million Floridians insured through ACA marketplace plans, and what happens if they lose their subsidies?

Source: The Conversation – USA (3) – By Robert Applebaum, Senior Research Scholar, Scripps Gerontology Center, Miami University

4.7 million Floridians use health insurance plans obtained from the ACA marketplace. Joe Raedle/Getty Images News

Significant Figures is a series from The Conversation in which scholars explain an important number in the news.



The Conversation, CC BY-ND

When the Affordable Care Act, also known as the ACA or Obamacare, was enacted in 2010, lawmakers hoped it would help reduce the number of uninsured Americans. That year, an estimated 48.2 million people – about 18% of the U.S. population under age 65 – did not have health insurance.

By 2023, the number of uninsured Americans had dropped by nearly 50%, to 25.3 million people under 65, or 9.5% of the total population.

I’m a gerontologist who studies the U.S. health care system. ACA health care subsidies are at the center of a now monthlong U.S. government shutdown that could become the longest in U.S. history. So I looked at the available data about ACA marketplace plan usage in Florida to understand how the debates in Washington could affect access to health care in the Sunshine State going forward.

How the ACA expanded access to health insurance

The ACA implemented a three-pronged strategy to expand access to affordable health insurance.

One was the use of fines. The government fined anyone – until 2018 – who chose not to get health insurance. The government also fined businesses with 50 or more full-time employees that didn’t offer their employees affordable health care plans. The idea was to offer incentives for healthy people to get insurance to lower costs for everyone.

Ultimately, the fines had little impact on the number of insured Americans, with one notable exception: The employer-required expansion allowed young adults ages 19 to 25 to remain on their parents’ health insurance plan. For this group, the uninsured rate dropped from 31.5% in 2010 to 13.1% in 2023.

Second, the ACA allowed for Medicaid to be expanded to low-income Americans who were employed but working in low-wage jobs. The expansion of Medicaid to low-income workers at 138% of the federal poverty level was originally required nationwide. But a 2012 Supreme Court ruling allowed states to choose whether they would participate in Medicaid expansion.

As of 2025, 16 million Americans are covered by the expansion. However, 10 states, including Florida, have opted out.

The third way the ACA changed the health insurance system is that it established health insurance subsidies that the government can provide. Those subsidies are for low- and moderate-income Americans who do not receive health insurance through their employers and aren’t eligible for Medicaid, Medicare or any other government-operated health insurance program.

This established a private health insurance marketplace that would include federal subsidies to make insurance more affordable. As of October 2025, more than 24 million Americans currently get their health insurance through the subsidized marketplace.

Florida and the ACA marketplace

The number of people insured under the ACA in each state varies. But the state with the largest number of residents on marketplace insurance plans is Florida. About 4.7 million Florida residents are covered through these plans, representing 27% of the state’s under-65 population, compared to the national average of 8.8%. Of those on marketplace plans, 98% receive a subsidy at some level.

There are several reasons why this rate is so much higher in Florida than elsewhere.

First, only 40% of Sunshine State residents are covered by an employer-based health insurance plan, compared to 49% for the nation as a whole.

This is the lowest rate in the country. A contributing factor is that Florida ranks fifth in the proportion of workforce that is self-employed, with 1.3 million Floridians in this category.

The state’s lower rate could also be related to the high number of seasonal and part-time workers in the tourism industry.

Another reason is that the state has relatively few people enrolled in Medicaid, the federal program that provides mainly low-income people with health insurance coverage. Among Floridians ages 44 to 64, only 11% are enrolled in Medicaid, compared to 17% for the nation overall.

Florida hasn’t expanded Medicaid, and it’s also more restrictive than most states about who can enroll in the program.

States set their own Medicaid eligibility criteria, and they determine what services Medicaid will cover and at what cost. Florida has the second-lowest Medicaid expenditures per enrollee in the nation, and it ranks last on Medicaid expenditures for adults under 65.

An uncertain path ahead

Because Florida residents rely heavily on marketplace plans, ending ACA subsidies would have a big effect on Floridians.

Unless Congress reverses course and preserves the insurance subsidies that have not been renewed, the average marketplace plan premium is predicted to increase by more than 100%, from $74 to $159 per month. An American earning $28,000 annually – $13.50 per hour – would see a fivefold increase, from $27 to $130 per month. And a worker making $35,000 per year would see their premium increase from $86 to $217 per month.

At 13.4%, Florida already has the third-highest proportion of uninsured residents under 65. It is safe to assume that if the federal marketplace subsidies disappear and health insurance premiums become unaffordable for more people, the result will be more uninsured Floridians. And if healthy, younger people can’t afford insurance, premiums are likely to go up for everyone else with insurance.

The path to resolve the ongoing debate is uncertain. In my view, however, it is clear that states such as Florida, Texas and Georgia, which haven’t expanded Medicaid and rely heavily on the marketplace plans, will be dramatically affected by cuts to federal subsidies.

The Conversation

Robert Applebaum does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Why are 4.7 million Floridians insured through ACA marketplace plans, and what happens if they lose their subsidies? – https://theconversation.com/why-are-4-7-million-floridians-insured-through-aca-marketplace-plans-and-what-happens-if-they-lose-their-subsidies-268269

La huella de las inundaciones en la salud mental: cómo atenuar el impacto

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Alicia Padrón-Monedero, Directora de Programa en la Escuela Nacional de Salud Pública, Instituto de Salud Carlos III

Detalle del manto floral de Nuestra Señora de los Desamparados en las Fallas de Valencia, donde se rendía homenaje a los voluntarios y las víctimas de la dana. Maria Albi/Shutterstock

Hace un año, el 29 de octubre de 2024, una dana arrasó la costa mediterránea española y diversas áreas del interior. Las inundaciones por el desbordamiento de cauces afectaron a 78 municipios en tres comunidades autónomas (Castilla-La Mancha, Andalucía y, sobre todo, la Comunidad Valenciana), causando la muerte de 236 personas y dejando numerosos heridos y daños materiales.

Dada la magnitud de la tragedia, y con el objetivo de obtener información reciente y contrastada que pudiese mejorar la asistencia a los supervivientes, hemos realizado una revisión sistemática de más de 800 trabajos publicados en prestigiosas revistas de investigación. Toda la información se presentará al detalle en una monografía que será publicada en abierto durante el mes de noviembre.

Efectos duraderos

Los estudios revisados evidencian que este tipo de inundaciones repentinas tienen efectivamente un gran impacto en la salud mental de los afectados y que los problemas pueden persistir al menos tres años. Aunque su prevalencia disminuye con el tiempo, en algunos casos se cronifican.

Los problemas más estudiados han sido el trastorno de estrés postraumático (TEPT), la ansiedad y la depresión. Una interesante investigación de Public Health England evidenció que, después de un año, el porcentaje de casos de TEPT era del 36,2 % en las personas cuyo hogar había sido inundado respecto al 7,9 % en aquellos cuya vida no había sido alterada. En el caso de la ansiedad fue del 28,3 % respecto del 6,5 %, y en el de la depresión, del 20,1% respecto al 5,8%.

La práctica totalidad de los artículos revisados reflejan el incremento de estos tres problemas de salud mental, pero la magnitud del aumento varía mucho según las investigaciones.

Los más vulnerables

Adicionalmente, algunos grupos sociodemográficos son más sensibles al impacto de las inundaciones. Entre ellos se encuentran las mujeres, los niños, los adolescentes, los colectivos con menor nivel socioeconómico y con menor educación y las personas desempleadas. La información sobre las consecuencias en algunos grupos específicos, como las personas mayores, es limitada.

También son más vulnerables aquellas personas con problemas de salud mental y otros trastornos de salud previos. Es interesante señalar que el apoyo familiar y social puede mitigar los efectos.

Por otro lado, los factores estresantes secundarios derivados de las inundaciones –dificultades financieras, daños en el hogar, percances con seguros (incluyendo problemas administrativos y burocráticos), preocupación por la salud de miembros de la familia, interrupción de vida cotidiana, pérdida de servicios…– ejercen también un gran impacto en la salud mental, por lo que resulta necesario evitar que se prolonguen en el tiempo.

¿Cómo hay que actuar?

Los trabajos revisados recomiendan las siguientes medidas para minimizar el daño en la salud mental de los afectados:

  • Los departamentos encargados del manejo del medio natural (responsables de la prevención) deben trabajar con todos los organismos encargados de la respuesta ante inundaciones. Las medidas preventivas no sólo tienen una importancia crucial en sí mismas por causas obvias, sino que, además, los estudios sugieren que la adecuada preparación ante inundaciones futuras reduce los síntomas de estrés postraumático en los supervivientes.

  • La coordinación entre los diversos departamentos intra e inter gubernamentales, las empresas de gestión de seguros y de reconstrucción y los servicios sociosanitarios deben estar perfectamente detallados en las políticas, planes y programas contra las inundaciones. El objetivo será que el proceso de actuación inmediata y de reconstrucción se desarrolle de la forma más precoz posible. Así se conseguiría una pronta intervención, además de atenuar o erradicar los estresores secundarios que hemos visto antes.

  • Los comités que planifican la intervención ante emergencias deben incluir entre sus asesores a representantes de las sociedades de epidemiología y psiquiatría y salud mental.

  • Se debe contar con una dotación de profesionales especializados en salud mental suficiente para el manejo de una potencial catástrofe y seguirse un modelo de atención sociosanitaria escalonada e integrada: fuentes de apoyo, atención sociosanitaria, atención primaria, recursos especializados de salud mental…

  • Los sistemas de vigilancia de salud pública deben incluir los trastornos mentales y del comportamiento. Esto podría ayudar a que se planificaran correctamente los recursos y a que se realizara una adecuada investigación del impacto en salud mental y los factores asociados.

  • Las medidas de reconstrucción y asistencia tienen que combinarse y mantenerse a medio y largo plazo, además de ir adaptándose al contexto.

En resumen, la evidencia científica disponible revela una gran carga de problemas de salud mental en relación con las inundaciones súbitas, y que puede persistir al menos tres años. Adicionalmente, los problemas secundarios asociados al desastre generan un considerable estrés y también tienen un impacto importante a medio y largo plazo. Por eso es fundamental prepararse adecuadamente ante futuros eventos como el que estamos rememorando estos días.

The Conversation

Cristina Linares Gil recibe fondos de Instituto de Salud Carlos III (ENPY 204/25)

Julio Díaz recibe fondos del ISCIII. Proyecto ENPY 436/21

Alicia Padrón-Monedero, Daniel Cuesta Lozano, Isabel Noguer Zambrano, José Antonio López Bueno y Miguel Ángel Navas Martín no reciben salarios, ni ejercen labores de consultoría, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del puesto académico citado.

ref. La huella de las inundaciones en la salud mental: cómo atenuar el impacto – https://theconversation.com/la-huella-de-las-inundaciones-en-la-salud-mental-como-atenuar-el-impacto-268506

Trump’s anti-Venezuela actions lack strategy, justifiable targets and legal authorization

Source: The Conversation – USA – By Jeffrey Fields, Professor of the Practice of International Relations, USC Dornsife College of Letters, Arts and Sciences

The image accompanying Secretary of Defense Pete Hegseth’s Oct. 28, 2025, social media announcement that the U.S. had destroyed four vessels in the Pacific allegedly smuggling narcotics. Pete Hegseth X account

“I think we’re just going to kill people that are bringing drugs into our country. OK? We’re going to kill them. You know, they’re going to be, like, dead,” President Donald Trump said in late October 2025 of U.S. military strikes on boats in the Caribbean Sea north of Venezuela.

The Trump administration asserted without providing any evidence that the boats were carrying illegal drugs. Fourteen boats that the administration alleged were being operated by drug traffickers have been struck, killing 43 people.

On Oct. 24, the administration began a substantial military buildup in the region. The Pentagon moved the aircraft carrier USS Gerald R. Ford and some of its strike group, along with several other naval ships, to the Caribbean and moved F-35 fighter jets to Puerto Rico. This is the largest U.S. naval deployment in the Caribbean Sea since the Cuban missile crisis in 1962.

According to the White House, the naval buildup and strikes on boats in international waters are part of counternarcotics operations. The vessels targeted allegedly belonged to Venezuelan drug smugglers, though the administration has produced no evidence that there were drugs on the boats, or what type. Trump has named fentanyl as one of them.

At times the president and some of his advisers have referred to the operators and occupants of the boats as “narco-terrorists.” But they have offered no explanation why the people would be considered terrorists.

The president and his advisers’ own words have also indicated that the larger intentions of the administration could be to topple the government of Nicolás Maduro in Venezuela.

But as a former political-military analyst and former senior adviser at the Department of Defense, I find it hard to discern a coherent strategy or objective.

A map showing the deployment of US Navy ships in the Caribbean, north of Venezuela.
The U.S. deployed its largest warship, the USS Gerald R. Ford, to the Caribbean, north of Venezuela, following multiple strikes on vessels allegedly involved in drug trafficking.
Omar Zaghloul/Anadolu via Getty Images

The puzzling drug angle

The boats that have been hit all had origins in, or connections to, Venezuela, and all were struck in the Caribbean Sea and in the Pacific north of Colombia, making the operation particularly puzzling. Venezuela is not a major producer of fentanyl or cocaine. The major cocaine trafficking routes are in the Pacific Ocean, not the Caribbean.

Typically, the U.S. Coast Guard stops vessels suspected of carrying illegal drugs in international waters. In 2025, the Coast Guard has interdicted a record amount of illegal drugs and precursor chemicals in the Caribbean. It is notable that the amount of methamphetamine precursor chemicals interdicted far exceeds that of fentanyl.

After interdiction, the Coast Guard typically begins a process that adheres to legal strictures, detaining the crew and eventually turning them over to a U.S. law enforcement agency.

But the Trump strikes have summarily killed most of the people on the boats and presumably destroyed any of the alleged illicit drugs. Many observers and legal experts have said the killings amount to murder.

Trump’s preoccupation with Venezuela

Trump has had a fixation with the Venezuelan gang Tren de Aragua for some time, adding to his administration’s focus on Venezuela.

The administration designated Tren de Aragua a terrorist organization in January, along with several other drug cartels. But the White House statement announcing the designation made no mention of any behavior or activity that would constitute terrorism.

Under U.S. law, terrorism is defined as politically motivated violence, usually targeting a civilian population, intended to bring about political change. The terrorist designation allows the government to pursue actions such as seizing assets and imposing travel restrictions on those appearing on the list of Designated Foreign Terrorist Organizations.

But the designation of a criminal gang with no clear political ideology or objectives mischaracterizes the group. That calls into question some of the White House’s motivations.

Then there’s the odd incident of the covert operation that wasn’t covert.

In early October, The New York Times reported that Trump had authorized covert operations in Venezuela and authorized the CIA to conduct “lethal strikes” inside the country.

Surprisingly, Trump confirmed that he had indeed authorized covert action. Yet the defining feature of a covert operation is that the role of the government is hidden.

Trump’s fixation on Venezuela goes back to his first term, when he also had Maduro’s regime in his sights. The administration eventually charged Maduro with leading the Cartel de los Soles – Cartel of the Suns – an informal criminal network tied to high-level Venezuelan military officials believed to have conducted drug trafficking into the U.S. The White House has also claimed that Maduro controls Tren de Aragua.

Independent observers assert that opposition leader Edmundo González Urrutia handily won the 2024 presidential election. The government-controlled National Electoral Council, however, declared Maduro the winner. If the White House has greater intentions in Venezuela, such as regime change, which some anonymous officials have suggested, Trump has tipped off Maduro to be vigilant.

President Donald Trump won’t seek a war declaration from Congress over his Venezuela-focused actions: ‘We’re just going to kill people that are bringing drugs into our country.’

Thorny issues

If the goal of the administration is interdiction of dangerous illicit drugs like cocaine, Colombia is a much bigger source. Venezuela acts mainly as a minor trans-shipment conduit rather than a producer.

In terms of mitigating the effects of drugs and narcotics in the United States, multiple studies over decades have found that measures taken to decrease demand in the U.S. rather than supply-side interdiction are more effective in reducing harm.

With little public information to suggest an overall strategy or objective, legal problems related to the maritime strikes become apparent.

Secretary of State Marco Rubio has said that the activities were a “counter drug operation.” But he went further in saying that instead of interdicting the boats, they would be blown up.

The method of interdiction and destruction of the boats and lives of those involved by a military strike presents problems, especially in terms of U.S. armed forces performing law enforcement duties. This would be proscribed by the Posse Comitatus Act, which prohibits federal armed forces from performing law enforcement activities.

As for actions targeting Venezuela, Trump has said he would not ask Congress for a declaration of war but would notify it of any ground operation.

The 1973 War Powers Act, which requires the president to notify Congress before hostilities and brief it afterward, would apply to this situation. But almost every president since its passing has ignored it at some point.

Though some Republicans in Congress have objected to the military actions so far, the Senate in early October voted down a resolution that would have prevented further strikes in the Caribbean.

The Trump administration continues to depict its activities in international waters as a military operation and the smugglers as enemy combatants. Most legal experts dismiss this and characterize the strikes as extrajudicial killings.

In reply to a flippant and profane response from Vice President JD Vance about the killings, Republican Senator Rand Paul wrote on social media, “Did he ever wonder what might happen if the accused were immediately executed without trial or representation?? What a despicable and thoughtless sentiment it is to glorify killing someone without a trial.”

If Trump and his advisers like Rubio and Secretary of Defense Pete Hegseth are taken at their word in scattered statements on the activities around Venezuela, many questions remain, such as why the boats are being destroyed and their occupants killed rather than interdicted.

The Conversation

Jeffrey Fields receives funding from the Carnegie Corporation of New York.

ref. Trump’s anti-Venezuela actions lack strategy, justifiable targets and legal authorization – https://theconversation.com/trumps-anti-venezuela-actions-lack-strategy-justifiable-targets-and-legal-authorization-268363

Le crime organisé est la première entreprise du Brésil et la menace la plus grave qui pèse sur le pays

Source: The Conversation – in French – By Robert Muggah, Richard von Weizsäcker Fellow na Bosch Academy e Co-fundador, Instituto Igarapé

Le raid policier mené le 28 octobre contre des narcotrafiquants dans les favelas de Rio de Janeiro est le plus meurtrier qu’ait connu la ville. Mais face à l’empire que le crime organisé a constitué au Brésil, les interventions spectaculaires ne suffisent plus : l’État doit inventer une réponse nationale.


Le 28 octobre, à Rio de Janeiro, des véhicules blindés de la police ont pénétré dans les complexes d’Alemão et de Penha pour interpeller des chefs de gangs. Des fusillades ont éclaté, des routes ont été bloquées, des bus ont été détournés, des écoles et des campus ont été fermés, et des drones ont largué des explosifs sur les forces de l’ordre. Le soir venu, l’État confirmait que « l’opération Contenção » s’était soldée par 64 morts, dont quatre policiers. Ce fut la confrontation la plus sanglante jamais enregistrée dans l’histoire de la ville.

L’économie criminelle du Brésil est sortie des ruelles pour investir désormais les salles de réunion, figurer dans les bilans financiers et s’infiltrer dans des chaînes d’approvisionnement essentielles. Au cours de la dernière décennie, le crime organisé brésilien s’est étendu à l’ensemble du pays et même à d’autres continents. Les plus grandes organisations de trafic de drogue, comme le Primeiro Comando da Capital (PCC) et le Comando Vermelho (CV), se trouvent au cœur de véritables réseaux franchisés. Les « milices » de Rio – groupes paramilitaires principalement composés de policiers et de pompiers ayant quitté leurs anciennes fonctions ou, pour certains, les exerçant toujours – monétisent le contrôle qu’elles exercent sur le territoire en se faisant payer pour des « services » de protection, de transport, de construction et autres services essentiels.

À mesure que ces groupes se sont professionnalisés, ils ont diversifié leurs activités, qui vont aujourd’hui du trafic de cocaïne à la contrebande d’or, aux paiements numériques et aux services publics. Lorsque les groupes armés du Brésil se disputent les marchés illicites, la violence peut atteindre des niveaux comparables à ceux de zones de guerre.

Rien n’illustre mieux le nouveau modèle économique que le commerce illégal de carburants. Comme je l’ai écrit dans The Conversation fin août, les autorités ont effectué environ 350 perquisitions dans huit États dans le cadre de l’opération Carbone Caché, qui visait à faire la lumière sur le blanchiment présumé de sommes colossales à travers des importations de dérivés du pétrole et un réseau de plus d’un millier de stations-service. Entre 2020 et 2024, environ 46 milliards de réaux (7,3 milliards d’euros) de flux suspects ont transité par des fintechs, dont l’une fonctionnait en tant que banque parallèle. Des fonds fermés auraient investi dans des usines d’éthanol, des flottes de camions et un terminal portuaire, donnant aux profits illicites un vernis de respectabilité.

Sur les marchés financiers, les investisseurs sont à présent conscients des dangers. Ces derniers mois, les fonds d’investissement ont enfin commencé à considérer l’infiltration criminelle comme un risque matériel, et les analystes cherchent plus qu’auparavant à déterminer quelles chaînes logistiques, quelles institutions de paiement et quels fournisseurs régionaux pourraient être exposés.

Gouvernance criminelle

Les équipes de sécurité des entreprises cartographient l’extorsion et le contrôle des milices avec la même attention que celle qu’elles accordent aux menaces cyber.

La réaction du marché aux opérations menées en août par la police dans le cadre de l’opération « Carbone Caché » a rappelé que le crime organisé ne génère pas seulement de la violence : il fausse la concurrence, pénalise les entreprises respectueuses des règles et impose une taxe cachée aux consommateurs. Il n’est donc pas surprenant qu’en septembre, le ministre des finances Fernando Haddad ait annoncé la création d’une nouvelle unité policière dédiée à la lutte contre les crimes financiers.

La « gouvernance criminelle » s’est propagée des prisons aux centres financiers. Dans leurs fiefs de Rio, les gangs et les milices opèrent comme des bandits traditionnels, contrôlant le territoire et les chaînes d’approvisionnement logistique. Pendant ce temps, des franchises du PCC et du CV sont apparues à l’intérieur des terres et en Amazonie, cherchant à engranger des profits plus élevés grâce à la contrebande d’or et de bois, ainsi qu’au transport fluvial illégal de marchandises.

Ces factions opèrent désormais au-delà des frontières, du pays en lien avec des organisations criminelles de Colombie, du Pérou et du Venezuela.

Les outils de contrôle n’ont pas suivi l’évolution du crime

Le bilan humain reste accablant, même si les chiffres nationaux agrégés se sont améliorés. En 2024, le Brésil a enregistré 44 127 morts violentes intentionnelles, son niveau le plus bas depuis 2012, mais cela représente encore plus de 120 homicides par jour. La géographie de l’intimidation s’est étendue : une enquête commandée par le Forum brésilien de la sécurité publique a révélé que 19 % des Brésiliens – soit environ 28,5 millions de personnes – vivent aujourd’hui dans des quartiers où la présence de gangs ou de milices est manifeste, soit une hausse de cinq points en un an.

Les outils de contrôle de l’État n’ont pas suivi l’évolution du modèle économique du crime organisé. Les incursions spectaculaires et les occupations temporaires font les gros titres et entraînent de nombreuses morts, mais perturbent peu le marché. Les polices des États, depuis longtemps considérées comme les plus létales du monde, démantèlent rarement les groupes criminels.

Les politiques étatiques et municipales sont elles aussi devenues de plus en plus vulnérables : le financement des campagnes, les contrats de travaux publics et les licences sont désormais des canaux investis par le pouvoir criminel. L’opération fédérale d’août a constitué une rare exception et a apporté la preuve de l’efficacité d’une répression visant l’argent du crime, et non seulement les porte-flingues.

Si les législateurs brésiliens sont sérieux, ils doivent traiter le crime organisé comme une défaillance du marché national et réagir à l’échelle nationale. Cela commence par placer le gouvernement fédéral à la tête de forces spéciales interinstitutionnelles permanentes réunissant police fédérale, procureur général, administration fiscale, cellules de renseignement financier, régulateurs du carburant et du marché, ainsi que Banque centrale.

Il faut davantage de condamnations

Ces équipes devront disposer d’un mandat clair pour agir au-delà des frontières des États et accomplir quatre tâches simples : suivre en temps réel les paiements à risque ; publier une liste fiable des propriétaires réels des entreprises qui contrôlent le carburant, les ports et d’autres actifs stratégiques ; connecter les données fiscales, douanières, de concurrence et de marchés afin qu’un signal d’alerte dans un domaine déclenche des vérifications dans les autres ; et se tourner vers des tribunaux au fonctionnement accéléré pour rapidement geler et saisir l’argent sale.

Les incitations doivent être modifiées afin que la police et les procureurs soient récompensés pour les condamnations et les saisies d’actifs, et non pour le nombre de morts. Et là où des groupes criminels ont pris le contrôle de services essentiels, comme les transports ou les services publics, ceux-ci doivent être placés sous contrôle fédéral temporaire et faire l’objet d’appels d’offres transparents et étroitement surveillés afin d’être, au final, remis à des opérateurs légaux.

Le Brésil a déjà prouvé qu’il pouvait mener de grandes opérations aux effets dévastateurs contre le crime. Le véritable défi est désormais de faire en sorte que le travail ordinaire de la loi – enquêtes, constitution de dossiers solides… – soit plus décisif que les interventions spectaculaires. Faute de quoi, il ne faudra pas longtemps pour qu’une grande ville brésilienne ne soit complètement paralysée.

The Conversation

Robert Muggah est affilié à l’Institut Igarapé et à SecDev.

ref. Le crime organisé est la première entreprise du Brésil et la menace la plus grave qui pèse sur le pays – https://theconversation.com/le-crime-organise-est-la-premiere-entreprise-du-bresil-et-la-menace-la-plus-grave-qui-pese-sur-le-pays-268591

De la dépression postnatale à la détresse relationnelle : repenser la santé mentale périnatale

Source: The Conversation – in French – By Thomas Delawarde-SaÏas, Professeur de psychologie, Université du Québec à Montréal (UQAM)

On parle de « dépression postnatale » depuis cinquante ans comme d’un trouble identifiable, mesurable, traitable. Seuils, échelles, prévalences : tout semble clair, rassurant même. Mais ce modèle binaire — déprimée ou pas déprimée — occulte une réalité plus subtile : la parentalité bouleverse, fragilise, et nous place toutes et tous sur un spectre de détresse.

Si la notion de « dépression postnatale » s’est imposée depuis 1968, c’est d’abord parce qu’elle répondait à une double demande académique et médicale : donner une légitimité scientifique à la souffrance des mères, et proposer un cadre diagnostique clair et spécifique à une période de vie. On capitalisait alors sur la forme « atypique » de cette dépression aux allures de trouble anxieux. On considérait que sa spécificité tenait uniquement à ses symptômes, et l’enjeu résidait davantage dans sa détection que dans sa prise en charge.

Par ailleurs, cette caractérisation spécifique permettait de distinguer les « dépressions » post-natales du « baby-blues » (parfois appelé « dépression chimique ») survenant sous la forme de brefs épisodes dépressifs liés à des facteurs biologiques, notamment aux variations hormonales du post-partum. Cependant, le débat est depuis resté cantonné aux classifications psychiatriques et aux outils de dépistage. Ce faisant, on a réduit une expérience vécue à une simple catégorie diagnostique.

Dans un article récent paru dans la revue Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, nous proposons avec le pédopsychiatre Romain Dugravier de parler de détresse relationnelle périnatale plutôt que de dépression postnatale. Loin de faire l’unanimité au sein de la communauté scientifique, notre approche, qui remet en question les diagnostics ou les étiquettes, tente de voir la parentalité au-delà du seul prisme des troubles individuels.

Une crise maturative, pas un simple trouble individuel

Devenir parent, c’est répondre aux besoins d’un enfant totalement dépendant tout en réorganisant sa vie affective, conjugale et sociale. Pour beaucoup, cette expérience se révèle profondément structurante. Pour d’autres, elle ravive d’anciennes blessures : carences affectives, solitude, expériences de rejet. L’arrivée d’un bébé peut alors faire effraction, réveillant des vulnérabilités enfouies.

Prenons le cas d’une femme qui accueille son premier enfant. Plus que la fatigue, c’est le sentiment d’être piégée qui la submerge : elle qui s’est toujours définie comme indépendante, n’ayant « besoin de personne », se retrouve confrontée à la dépendance totale de son nourrisson.

Cette confrontation réactive le pattern d’une enfance marquée par la nécessité de se débrouiller seule. Ainsi, le diagnostic de « dépression postnatale » qu’on lui propose ne dit rien de cette histoire ni de cette tension entre dépendance et indépendance. Le traitement antidépresseur, qui est dans notre expérience parfois prescrit suite à ce diagnostic, ne permettra pas de toucher la cause de cette détresse. Au contraire d’un espace où la vulnérabilité est reconnue et où la relation avec l’enfant peut être soutenue.




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On perd ainsi leur sens : on diagnostique une « dépression » là où il faudrait surtout comprendre les interactions et les bouleversements induits par la nouvelle relation parent-enfant. Les échelles utilisées — comme la très répandue échelle d’Edimbourg (EPDS), un questionnaire de dix items conçu pour dépister les symptômes dépressifs après la naissance — se centrent sur l’humeur de la mère, négligeant la qualité du lien parent-enfant, le soutien social ou les remaniements identitaires.

Résultat : on évalue des symptômes, mais on passe à côté de la solitude, des conflits de loyauté familiaux, ou des difficultés à investir la relation avec le bébé. Ayant « psychiatrisé » la relation, on a aussi du mal à la prendre en charge, au-delà des traitements médicamenteux.

Dépendance, indépendance : le cœur de la détresse

Notre article propose une autre lecture, inspirée de la théorie de l’attachement : la tension entre la dépendance du bébé et l’indépendance du parent.

L’indépendance des parents n’est pas toujours synonyme d’autonomie. Elle peut être une stratégie de survie apprise dans l’enfance, quand compter sur autrui s’avérait trop risqué. Or, devenir parent confronte brutalement à la dépendance absolue d’un nouveau-né : il faut être là, tout le temps, sans condition. Pour celles et ceux qui ont appris à ne jamais rien devoir à personne, cette expérience peut être vertigineuse.

Cette lecture relationnelle permet de comprendre pourquoi la détresse périnatale ne se laisse pas découper en deux groupes — déprimés ou pas — mais forme un gradient : de la fatigue normale aux épisodes anxio-dépressifs sévères, en passant par la solitude, la perte de confiance ou le sentiment d’incompétence parentale.

Contenance et continuité : deux principes pour agir

Contrairement à une approche catégorielle, qui peut enfermer, la théorie de l’attachement ouvre des perspectives. Elle s’appuie sur deux principes essentiels : la contenance et la continuité.

  • La contenance, d’abord : offrir aux parents un espace où leurs émotions sont accueillies, sans jugement, pour les aider à donner sens à ce qu’ils vivent. Des interventions comme la thérapie d’interaction parent-enfant ou l’intervention relationnelle avec vidéo-feedback montrent qu’en valorisant les compétences parentales existantes — plutôt qu’en corrigeant des « déficits » — on restaure confiance et sécurité.

  • La continuité, ensuite : dans le temps (de la grossesse aux premières années de l’enfant), dans les lieux (maternité, domicile, services de santé), et dans le langage (entre disciplines médicales, sociales, psychologiques). Trop souvent, les parents passent d’une professionnelle à l’autre, répètent leur histoire, subissent des ruptures de suivi. Assurer une chaîne de sécurité relationnelle, c’est éviter que l’aide ne se résume à des interventions ponctuelles, isolées, sans fil conducteur.

Repenser l’organisation des soins

Notre critique ne vise pas seulement les concepts, mais aussi la cohérence des différentes interventions auprès des familles. Les soins périnataux restent fragmentés : entre la santé mentale adulte, la pédopsychiatrie et les services sociaux, chacun parle son langage, suit ses priorités, laissant parfois les parents seuls à assembler les morceaux.


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Nous plaidons pour une organisation des soins centrée sur la relation : formation des équipes à la théorie de l’attachement, création d’espaces postnataux accessibles, figures pivots pour accompagner les familles à travers les transitions. Car si « un bébé tout seul n’existe pas », des parents isolés ne devraient pas exister non plus.

Pour une santé mentale périnatale centrée sur l’humain

Remplacer la dépression postnatale par la détresse relationnelle périnatale, ce n’est pas jouer sur les mots. C’est refuser de se limiter à une approche qui classe les troubles dans des cases diagnostiques, selon des critères figés, au détriment d’une considération psychopathologique pour penser la parentalité comme une expérience humaine universelle, relationnelle et évolutive.

Il ne s’agit pas de nier la souffrance ni d’écarter les traitements quand ils sont nécessaires. Mais de rappeler que la santé mentale périnatale ne peut se limiter à dépister, prescrire, orienter. Elle doit contenir, relier, accompagner.

En somme, il est temps de passer d’une logique centrée sur le trouble individuel à une approche qui soigne le lien parent-enfant, pas seulement les symptômes. La prévention et le soin doivent s’organiser autour des familles, et non autour des catégories diagnostiques.

La Conversation Canada

Thomas Delawarde-Saïas est co-gérant de l’Agence Kalía (France).

ref. De la dépression postnatale à la détresse relationnelle : repenser la santé mentale périnatale – https://theconversation.com/de-la-depression-postnatale-a-la-detresse-relationnelle-repenser-la-sante-mentale-perinatale-266193

Hurricane Melissa turned sharply to devastate Jamaica − how forecasters knew where it was headed

Source: The Conversation – USA (2) – By Ethan Murray, Postdoctoral Researcher, NOAA Hurricane Research Division, University of Colorado Boulder

High-level steering winds sent Hurricane Melissa on a sharp turn directly into Jamaica on Oct. 28, 2025. Cooperative Institute for Meteorological Satellite Studies/University of Wisconsin-Madison

Hurricane Melissa grew into one of the most powerful Atlantic tropical cyclones in recorded history on Oct. 28, 2025, hitting western Jamaica with 185 mph sustained winds. The Category 5 hurricane blew roofs off buildings and knocked down power lines, its torrential rainfall generated mudslides and flash flooding, and its storm surge inundated coastal areas.

Melissa had been wobbling south of the island for days, quickly gaining strength over the hot Caribbean Sea, before taking a sharp turn to the northeast that morning.

An animation of the hurricane between central America and Jamaica.
Hurricane Melissa, shown on Oct. 27, 2025, grew into an extremely powerful 185-mph hurricane just south of Jamaica before turning sharply northeastward and crashing into the island.
NOAA

As a hurricane researcher, I work with colleagues at NOAA’s Atlantic Oceanographic and Meteorological Laboratory to improve predictions of hurricanes’ tracks and strengths. Accurate forecasts of Melissa’s turn to the northeast gave many people across Jamaica, Cuba and the eastern Bahamas extra time to evacuate to safer areas before the hurricane headed their way.

Throughout 2025, most hurricanes similarly veered off toward the open Atlantic, sparing the U.S. mainland. To understand the forces that shaped these storms and their paths, let’s take a closer look at Melissa and the 2025 hurricane season.

The origins of Atlantic tropical cyclones

Before they evolve into powerful hurricanes, storm systems start out as jumbled clusters of clouds over the open ocean.

Many of 2025’s Atlantic tropical cyclones began life far from the U.S. coastline in the warm waters west of Africa, near the Cape Verde islands. These Cape Verde hurricanes are consistently blown toward the United States, especially during peak hurricane season.

A map shows 13 storms, most starting far from the U.S. and curving off into the open Atlantic.
Storm tracks for the 2025 Atlantic tropical cyclone season, through Oct. 26. Hurricane Melissa’s meandering track is seen far to the south, just off the coast of Jamaica.
Sandy14156/Wikimedia Commons, using NOAA data

The driving force steering these storms is a hot, semi-permanent high-pressure air mass often found spinning above the Atlantic Ocean known as the Bermuda high or Azores high.

When this high-pressure system, or subtropical ridge, is positioned farther east, closer to the Azores islands, its strong, clockwise-rotating winds typically curve tropical cyclones briskly out to sea toward their demise in the cold North Atlantic. When the high-pressure ridge is closer to the U.S. and centered over Bermuda, it can send storms crashing into the U.S. coast.

How the Bermuda high-pressure system can steer tropical cyclones. Many of 2025’s storms were steered out to sea by the high-pressure system being positioned further to the East.

Because that high-pressure system was positioned further east in summer and fall 2025, many of the season’s strongest storms, such as hurricanes Erin, Gabrielle and Humberto, swung east of the U.S. mainland. Combined with an active jet stream above the Southeast U.S., most tropical cyclones were steered away from the Atlantic coast.

The clouds that eventually became Hurricane Melissa traveled farther to the south, avoiding the Bermuda high and making their way into the Caribbean Sea.

Tropical cyclones’ high-stakes balancing act

After a tropical cyclone forms, its path is guided by the movement of air surrounding it, known as atmospheric steering currents. These steering currents direct the forward movement of storms in the Atlantic at speeds ranging from a sluggish 1 mph to a blistering 70 mph or more.

Hurricane Melissa’s meandering track was determined by these steering currents. At first, the system was caught between winds from high-pressure systems to its northwest and southeast. This setup trapped the storm over the warm Caribbean Sea for days, just to the south of Jamaica.

An animation shows the direction of steering winds over four days
Charts of high-level steering currents over five days, Oct. 23-27, 2025, show the influences that kept Hurricane Melissa (red symbol) in place for several days. The strong curving winds in red are the jet stream, which would help steer Melissa northeastward toward the open Atlantic.
Cooperative Institute for Meteorological Satellite Studies/University of Wisconsin-Madison, CC BY-ND

As a tropical cyclone is steered by outside forces, its internal makeup also constantly evolves, changing how the storm interacts with its steering currents.

When Hurricane Melissa was a weak, lopsided system, it didn’t receive much of a push from its upper-level environment. But as the hurricane gained strength from the very warm ocean below, it grew taller. Like a skyscraper reaching high into the air, major hurricanes like Melissa have towering thunderstorms and feel more of a push from upper-level winds than weaker storms do.

Melissa’s center also became aligned vertically, allowing the tropical cyclone to rapidly intensify from 70 mph to a staggering 140 mph sustained winds in 24 hours.

A map shows warm water temperatures south of Jamaica, where Hurricane Melissa passed through.
Hurricanes need ocean temperatures above about 80 degrees Fahrenheit (27 degrees Celsius) for a storm to gain enough energy to strengthen. The water south of Jamaica was much warmer than that while Hurricane Melissa meandered there, quickly gaining strength on Oct. 26, 2025.
NOAA Coral Reef Watch

Eventually, the precarious atmospheric balancing act holding Melissa in place collapsed. A ripple in the jet stream known as an atmospheric trough steered the hurricane to the northeast and into the Jamaican coast.

Melissa’s snail’s pace of about 2 mph was rare but not unheard of. Slow storms like Melissa are more common in October, as steering currents are often very weak or pushing in opposite directions, which can trap a tropical cyclone in place. Similar steering currents affected Hurricane Matthew in 2016.

Tragically, stalled tropical cyclones often bring prolonged rainfall, winds, flash flooding and storm surge with them. The wind and downpours can be extreme for mountain communities, as their high topography enhances local rainfall that can trigger mudslides and flooding, as Jamaica saw from Melissa.

Improving storm track forecasting

Meteorologists generally understand how atmospheric steering currents guide tropical cyclones, yet forecasting these wind patterns remains a challenge. Depending on the atmospheric setup, certain hurricanes can be harder to forecast than others, as changes to steering currents can be subtle.

New approaches to hurricane track forecasting include using machine learning models, such as Google DeepMind, which outperformed many traditional models in forecasting storm tracks this hurricane season. Rather than solving a complex set of equations to make a forecast, DeepMind looks at statistics of previous hurricane tracks to infer the path of a current storm.

NOAA Hurricane Hunter reconnaissance data can also accelerate progress in predicting tropical cyclone paths. Recent tests show how accounting for specific measurements from within a hurricane can improve forecasts. Certain flight patterns that Hurricane Hunters and drones fly through strong hurricanes can also improve predictions of a storm’s path.

Scientists and engineers aim to further improve hurricane track and intensity forecasts through research into storm behavior and improving hurricane models to better inform the public when danger is on the way.

The Conversation

Ethan Murray receives funding from the Office of Naval Research and National Science Foundation. He works for The University of Miami and NOAA Atlantic Oceanographic and Meteorological Laboratory.

ref. Hurricane Melissa turned sharply to devastate Jamaica − how forecasters knew where it was headed – https://theconversation.com/hurricane-melissa-turned-sharply-to-devastate-jamaica-how-forecasters-knew-where-it-was-headed-268183

Agricultural drones are taking off globally, saving farmers time and money

Source: The Conversation – USA (2) – By Ben Belton, Professor of International Development, Michigan State University

A farmer in China operates a drone to spray fertilizer on fields. Wang Huabin/VCG via Getty Images

Drones have become integrated into everyday life over the past decade – in sectors as diverse as entertainment, health care and construction. They have also begun to transform the way people grow food.

In a new study published in the journal Science, we show that use of agricultural drones has spread extremely rapidly around the world. In our research as social scientists studying agriculture and rural development, we set out to document where agricultural drones have taken off around the world, what they are doing, and why they have traveled so far so fast. We also explored what these changes mean for farmers, the environment, the public and governments.

From toys to farm tools

Just a few years ago, agricultural drones were expensive, small and difficult to use, limiting their appeal to farmers. In contrast, today’s models can be flown immediately after purchase and carry loads weighing up to 220 pounds (100 kg) – the weight of two sacks of fertilizer.

Their prices vary from country to country due to taxes, tariffs and shipping costs. In the U.S., a drone owner can expect to spend US$20,000 to $30,000 for the same equipment that a farmer in China could buy for less than $10,000. However, most farmers hire service providers, small businesses that supply drones and pilots for a fee, making them easy and relatively affordable to use.

A promotional video for the DJI Agras T100 agricultural drone, which can carry a maximum load of 220 pounds (100 kg).

Agricultural drones are now akin to flying tractors – multifunctional machines that can perform numerous tasks using different hardware attachments. Common uses for drones on farms include spraying crops, spreading fertilizer, sowing seeds, transporting produce, dispensing fish feeds, painting greenhouses, monitoring livestock locations and well-being, mapping field topography and drainage, and measuring crop health. This versatility makes drones valuable for growing numerous crops, on farms of all sizes.

Technological leapfrogging

We estimated the number of agricultural drones operating in some of the world’s leading agricultural countries by scouring online news and trade publications in many different languages. This effort revealed where agricultural drones have already taken off around the world.

Historically, most agricultural technology – tractors, for example – has spread from high-income countries to middle- and then lower-income ones over the course of many decades. Drones partially reversed and dramatically accelerated this pattern, diffusing first from East Asia to Southeast Asia, then to Latin America, and finally to North America and Europe. Their use in higher-income regions is more limited but is accelerating rapidly in the U.S.

China leads the world in agricultural drone manufacturing and adoption. In 2016, a Chinese company introduced the first agriculture-specific quadcopter model. There are now more than 250,000 agricultural drones reported to be in use there. Other middle-income countries have also been enthusiastic adopters. For instance, drones were used on 30% of Thailand’s farmland in 2023, up from almost none in 2019, mainly by spraying pesticides and spreading fertilizers.

In the U.S., the number of agricultural drones registered with the Federal Aviation Administration leaped from about 1,000 in January 2024 to around 5,500 in mid-2025. Industry reports suggest those numbers substantially underreport U.S. drone use because some owners seek to avoid the complex registration process. Agricultural drones in the U.S. are used mainly for spraying crops such as corn and soy, especially in areas that are difficult to reach with tractors or crop-dusting aircraft.

Safer, but not risk-free

In countries such as China, Thailand and Vietnam, millions of smallholder farmers have upgraded from the dangerous and tiring job of applying agrochemicals by hand with backpack sprayers to using some of the most cutting-edge technology in the world, often using the same models that are popular in the U.S.

Shifting from applying chemicals with backpack sprayers to drones substantially reduces the risk of direct exposure to toxins for farmers and farmworkers.

However, because drones usually spray from a height of at least 6 feet (2 meters), if used improperly, they can spread droplets containing pesticides or herbicides to neighboring farms, waterways or bystanders. That can damage crops and endanger people and nature.

Saving labor or displacing it?

Drones save farmers time and money. They reduce the need for smallholders – people who farm less than 5 acres (2 hectares), which account for 85% of farms globally – to do dangerous and tiring manual spraying and spreading work on their own farms. They also remove the need to hire workers to do the same.

By eliminating some of the last remaining physically demanding work in farming, drones may also help make agriculture more attractive to rural youth, who are often disillusioned with the drudgery of traditional farming. In addition, drones create new skilled employment opportunities in rural areas for pilots, many of whom are young people.

On the downside, using drones could displace workers who currently earn a living from crop spraying. For instance, according to one estimate from China, drones can cover between 10 and 25 acres (4 to 10 hectares) of farmland per hour when spraying pesticides. That is equivalent to the effort of between 30 and 100 workers spraying manually. Governments may need to find ways to help displaced workers find new jobs.

A person pours liquid into a tank attached to a drone, while standing near a large field.
An agricultural worker fills a drone tank with pesticide spray at a farm in Brazil.
Mateus Bonomi/Anadolu Agency via Getty Images

Sky’s the limit

Drones spray and spread fertilizers and seeds evenly and efficiently, so that less is wasted. They may also reduce damage to crops in the field and consume less energy than large farm machines such as tractors.

In combination, these factors may increase the amount of food that can be produced on each acre of land, while reducing the amount of resources needed to do so. This outcome is a holy grail for agricultural scientists, who refer to it as “sustainable intensification.”

However, much of the evidence so far on yield gains from drone-assisted farming is anecdotal, or based on small studies or industry reports.

The drone revolution is reshaping farming faster than almost any technology before it. In just five years, millions of farmers around the world have embraced drones. Early signs point to big benefits: greater efficiency, safer working conditions and improved rural livelihoods. But the full picture isn’t clear yet.

The Conversation

The authors do not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and have disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Agricultural drones are taking off globally, saving farmers time and money – https://theconversation.com/agricultural-drones-are-taking-off-globally-saving-farmers-time-and-money-265154

SNAP benefit freeze will leave millions nationwide struggling to pay for food – including 472,711 people in Philadelphia

Source: The Conversation – USA (2) – By Félice Lê-Scherban, Associate Professor of Epidemiology, Drexel University

Currently, SNAP benefits average just over $6 per person per day. Catherine McQueen/Moment Collection via Getty Images

The Supplemental Nutrition Assistance Program, or SNAP, is the largest, most effective tool the U.S. has to reduce food insecurity. As of late 2025, it helps more than 42 million people – including 2 million Pennsylvanians and nearly half a million Philadelphians – buy groceries.

But starting Nov. 1, 2025, Pennsylvania will stop distributing SNAP benefits due to the federal government shutdown, which began Oct. 1.

Félice Lê-Scherban, a public health researcher and associate professor of epidemiology at Drexel University, studies food insecurity among low-income young children and their families in Philadelphia. The Conversation U.S. asked her about the program and what impact its suspension would have – especially in Philadelphia.

What is SNAP?

SNAP benefits – sometimes called food stamps – are provided through a federally funded program administered by the states. The amount of help received depends on a family’s income and the number and ages of the people in the household. Currently, benefits average just over US$6 per person per day. In Pennsylvania, the monthly benefits are loaded onto participants’ electronic benefits transfer cards, or EBT cards, during the first 10 business days of each month.

Researchers have found that SNAP benefits reduce poverty and food insecurity – a term for when people don’t have consistent access to enough food for all household members to lead active, healthy lives. It also contributes to healthy growth and development in childhood, and lower risks for obesity, diabetes, hypertension and poor mental health later in life.

Studies have also found that when eligible families lose access to SNAP benefits, even temporarily, they are more likely to get sick, and their children are at a greater risk of developmental delays.

Additionally, losing SNAP and similar benefits can strain household finances, forcing low-income people to choose between skipping meals or forgoing other basic needs like rent, utilities and prescription drugs.

How is the government shutdown affecting SNAP benefits in Pennsylvania?

The Department of Agriculture notified SNAP state agency directors in October that it would stop funding the program should the shutdown continue past Nov. 1. The federal agency directed all states to withhold November benefits until further notice.

The USDA is taking this step even though it has more than $5 billion in its coffers, which could fund approximately two-thirds of what the nation spends each month on SNAP benefits.

In the more than 60-year history of SNAP and the programs that preceded it, the USDA has never before refused to spend contingency funds to disburse monthly benefits. During previous shutdowns, including the 35 days in 2018-2019, the federal government used the department’s contingency funds to ensure SNAP wasn’t interrupted.

On Oct. 17, the Pennsylvania Department of Human Services issued a statement to the more than 2 million Pennsylvanians participating in SNAP. It warned them that they won’t receive their November benefits or any benefits thereafter until the USDA releases funds again.

Pennsylvania is also among 17 states that have suspended approving new SNAP applications until the government reopens, leaving hundreds, if not thousands, of food-insecure families in a prolonged state of hardship.

This disruption is likely to rattle the broader economy. About 12% of U.S. grocery sales are made with SNAP benefits, and over 9,800 supermarkets and other Pennsylvania retailers accept them.

What does this mean for people in Philadelphia?

There are over 470,000 SNAP recipients in Philadelphia – 3 in 10 Philadelphians – who will not receive these benefits until the government shutdown ends.

In the meantime, state agencies are urging people who get SNAP benefits to visit food banks, food pantries and soup kitchens, which are run by nonprofits and not the government. Unfortunately, it seems unlikely that those organizations will be able to keep up. For every meal nonprofits provide, SNAP provides nine.

Additionally, the Pennsylvania state budget impasse – the Commonwealth has been without a budget for nearly four months – has already affected other state-run programs that food banks in Philadelphia rely on.

This is particularly troubling because even when receiving their full benefit, most people who are enrolled in SNAP across the country say that they frequently struggle to afford a healthy diet.

Low-income parents and guardians in Philadelphia, according to research I’ve conducted and studies by my colleagues, say they strain to stretch their dollars to feed their children amid rising food prices, and sometimes skip meals or delay paying bills when the benefit runs out before the end of the month.

A robust body of evidence has demonstrated the serious mental and physical harm that food insecurity – even for short periods – causes across the lifespan. It can lead to billions of dollars of avoidable costs due to health care and educational needs, and lost productivity.

How this disruption of SNAP and other nutrition programs increases food insecurity will be hard to measure. The Trump administration has canceled the USDA’s long-standing annual report on food security.

What can state and federal leaders do to fund the program?

The federal government and Pennsylvania lawmakers have options to at least restore some SNAP benefits in the state while the shutdown continues.

The USDA can reverse its earlier ruling and disburse its more than $5 billion in emergency funds and issue guidance that states should continue to accept and process new SNAP applications. This would help states provide at least partial benefits to their residents enrolled in SNAP and ensure that new applicants get all the benefits they’re eligible for.

The federal government can allocate discretionary and reserve funds to SNAP for the duration of the shutdown so benefits are not interrupted. The government did this with Supplemental Nutrition for Women, Infants, and Children, or WIC benefits, as well as farm aid earlier this month.

The government of Pennsylvania and other state governments can pick up the costs of the program for November with their own state budget stabilization funds, also known as “rainy day funds.” Pennsylvania’s rainy day fund holds more than $7 billion – well above what’s needed to cover its SNAP benefits for November. Some states have already committed to doing this.

Read more of our stories about Philadelphia and Pennsylvania.

The Conversation

Félice Lê-Scherban is the Philadelphia site principal investigator of Children’s HealthWatch. She receives funding from the National Institutes of Health. The content is solely the responsibility of the authors and does not represent the official views of the National Institutes of Health.

ref. SNAP benefit freeze will leave millions nationwide struggling to pay for food – including 472,711 people in Philadelphia – https://theconversation.com/snap-benefit-freeze-will-leave-millions-nationwide-struggling-to-pay-for-food-including-472-711-people-in-philadelphia-268337