Source: The Conversation – in French – By Melinda Jackson, Associate Professor at Turner Institute for Brain and Mental Health, School of Psychological Sciences, Monash University
S’endormir n’est pas toujours simple, en particulier lorsque l’on est en proie au stress.Ursula Ferrara/Shutterstock
Plutôt que de se focaliser sur leurs préoccupations, les personnes promptes à s’endormir ont tendance à laisser divaguer leurs pensées, ce qui mène leur cerveau vers un état propice au sommeil. Une méthode que l’on peut tenter de mimer en cas de difficultés d’endormissement, grâce à un exercice appelé « brassage cognitif ».
Si vous fréquentez un tant soit peu les réseaux sociaux – peut-être en plein milieu de la nuit, quand vous n’arrivez pas à dormir, tout en vous disant que ce n’est pas la solution pour trouver le sommeil… – vous avez probablement vu passer l’une des nombreuses vidéos qui vantent les mérites du « brassage cognitif » (« cognitive shuffling » en anglais), une méthode qui, selon ses partisans, favoriserait l’endormissement.
Le principe est de solliciter son cerveau en lui soumettant des images et des idées aléatoires, selon un protocole spécifique qui consiste à :
choisir un mot au hasard (par exemple « cookie ») ;
se concentrer sur la première lettre de ce mot (ici C) et énumérer une série de mots débutant par cette lettre : chat, carotte, calendrier, etc. ;
visualiser chaque nouveau mot ;
lorsque vous vous sentez prêt, passer à la lettre suivante (O) et renouveler le processus ;
poursuivre avec chaque lettre du mot initial (donc, ici, O, K, I puis E) jusqu’à ce que vous soyez prêt à changer de mot ou que vous sombriez dans le sommeil.
Certes, cette méthode rencontre un certain succès sur Instagram et TikTok. Mais repose-t-elle sur des bases scientifiques ?
D’où vient cette idée ?
La technique du brassage cognitif a été popularisée voici plus d’une dizaine d’années par le chercheur canadien Luc P. Beaudoin, après la publication d’un article décrivant ce qu’il nommait « serial diverse imagining » (« visualisation diversifiée sérielle »), une méthode présentée comme facilitant l’endormissement.
L’un des exemples proposés par Luc Beaudoin mettait en scène une femme pensant au mot « blanket » (couverture en anglais). Elle imaginait ensuite un vélo (en pensant au mot « bicycle », équivalent anglais de bicyclette), puis se visualisait en train d’acheter des chaussures (« buying », « acheter » en anglais). Ensuite, elle faisait surgir dans son esprit un bananier, en pensant au mot « banana » (« banane »), etc.
En passant à la lettre L, elle évoquait son ami Larry, puis le mot « like » (« aimer »), en imaginant son fils qui serrait son chien dans ses bras, avant de basculer sur la lettre A, pensant au mot « Amsterdam », qui lui faisait évoquer mentalement un marin réclamant une autre portion de frites en levant sa large main, dans un bar proche des docks de la capitale batave, tandis qu’en fond sonore, un accordéoniste jouait de son instrument désaccordé… Peu après, elle sombrait dans le sommeil.
Selon Luc Beaudoin, l’objectif de ces exercices mentaux est de penser brièvement à une « cible » neutre ou agréable, puis de passer à d’autres cibles, sans lien avec les précédentes, et ce, fréquemment, soit toutes les 5 à 15 secondes environ. Il ne s’agit ni de relier les mots évoqués entre eux, ni de satisfaire la tendance naturelle de notre esprit à donner du sens. Le brassage cognitif vise plutôt à imiter le fonctionnement cérébral des « bons dormeurs ».
Trier le bon grain pro-endormissement de l’ivraie insomniante
Les bons dormeurs ont généralement des pensées plus hallucinatoires et moins ordonnées avant de s’endormir que les mauvais dormeurs. fran_kie/Shutterstock
Le brassage cognitif a pour but de détourner l’attention des pensées qui empêchent la somnolence (inquiétudes, planifications, ruminations) pour privilégier celles qui la favorisent (images calmes et neutres propices au sommeil). Il procure un moyen de s’apaiser et de s’évader, ce qui permet de diminuer le stress lié aux difficultés d’endormissement, et envoie au cerveau le signal que l’on est prêt à sombrer dans le sommeil.
Les recherches préliminaires menées par Luc Beaudoin et son équipe suggèrent que cette méthode aide à réduire l’excitation mentale avant le sommeil, à améliorer sa qualité et à faciliter l’endormissement.
Néanmoins, le nombre d’études étayant ces premiers résultats demeure limité, et des travaux complémentaires sont encore nécessaires.
Et si cela ne fonctionne pas ?
« C’est en forgeant qu’on devient forgeron » : comme pour tout nouvel exercice, acquérir la maîtrise du brassage cognitif passe par une période d’entraînement. Ne soyez pas découragé si l’effet n’est pas immédiat. Persévérez, et faites preuve de bienveillance envers vous-même.
Gardez à l’esprit que chaque individu réagit différemment. Par ailleurs, selon votre relation au stress, d’autres stratégies vous conviendront peut-être davantage :
instaurer une routine régulière avant le coucher pour inciter votre cerveau à se détendre ;
observer vos pensées, sans aucun jugement, pendant que vous êtes allongé ;
noter vos inquiétudes ou élaborer des listes de tâches plus tôt dans la journée, afin d’éviter de les ressasser au moment du coucher.
Et si, malgré tous vos efforts, vos pensées nocturnes continuent à nuire à votre sommeil ou à votre bien-être, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou un spécialiste du sommeil.
Melinda Jackson a reçu des financements du Medical Research Future Fund, du National Health and Medical Research Council (NHMRC), de l’Aged Care Research & Industry Innovation Australia (ARIIA) et de Dementia Australia. Elle est membre du conseil d’administration de l’Australasian Sleep Association.
Eleni Kavaliotis a déjà bénéficié d’une bourse du Programme de formation à la recherche (RTP) du gouvernement australien. Elle est membre du Conseil sur l’insomnie et la santé du sommeil de l’Association australasienne du sommeil (Australasian Sleep Association’s Insomnia and Sleep Health Council).
L’interdiction de vente aux mineurs du protoxyde d’azote – le fameux « gaz hilarant » – ne suffit pas. Cette substance continue à être détournée pour des usages récréatifs, au prix d’atteintes neurologiques qui s’accompagnent de séquelles parfois lourdes.
Il y a quelques années, alors que j’intervenais dans une formation organisée dans le cadre du service sanitaire, Bruno Revol, pharmacien et enseignant-chercheur, nous a relaté le décès d’un étudiant de l’université de Grenoble survenue suite à l’inhalation de protoxyde d’azote.
Si ce gaz, mélangé à l’oxygène, est utilisé de longue date dans le milieu médical comme anesthésiant, ce sont d’autres propriétés qui amènent depuis quelque temps un nombre croissant de jeunes gens à détourner son usage : inhaler du protoxyde d’azote provoque en effet fous rires et désinhibition, ce qui lui a valu son surnom de « gaz hilarant ». Au prix, parfois, de graves complications.
Des « air bags parties » à l’invention de l’anesthésie générale
Poètes composant des vers lors d’une « air bag party ». Gravure en couleurs de R. Seymour, 1829. Collection Wellcome
Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que ses propriétés analgésiques (qui apparaissent au-delà d’une concentration de 10 %) sont découvertes. Si la puissance anesthésique du protoxyde d’azote est faible, et ne permet pas de réaliser un acte chirurgical, ce gaz peut cependant être utilisé comme adjuvant. C’est ainsi qu’en association avec l’inhalation d’éther, il a permis de réaliser les premières opérations chirurgicales sous anesthésie générale.
Le protoxyde d’azote sera ensuite longtemps utilisé par les chirurgiens-dentistes, pour l’extraction de dents. Il sera également mis à contribution dans la prise en charge des blessés, pendant la Première Guerre mondiale, en lieu et place du chloroforme et de l’éther.
Un anesthésiant encore utilisé aujourd’hui
Incolore et inodore, le protoxyde d’azote présente une grande diffusibilité et une faible solubilité dans les tissus, ce qui explique son court délai d’action. Il n’est pas transformé (« métabolisé ») par l’organisme. Par ailleurs, il est éliminé rapidement par voie pulmonaire, dès lors que l’on arrête son administration.
Peu onéreux, efficace, d’action rapide et réversible, cet analgésique est utilisé lorsqu’il faut réaliser des gestes douloureux de courte durée en dehors du bloc opératoire (changement de pansements douloureux, brûlés, réalisation de ponction lombaire, sutures, etc.). Il est aussi employé dans les salles d’accouchement, pendant le travail obstétrical.
En France, le MEOPA est le médicament de référence pour les actes et les soins douloureux pédiatriques. Son utilisation est autorisée en médecine libérale, notamment par les dentistes (avec un embout nasal). S’il peut être parfois à l’origine d’effets indésirables (sensations vertigineuses, nausées, vomissements, agitation ou endormissement…), le rapport bénéfice-risque en faveur de son usage est encore considéré comme positif.
C’est cette toxicité qui est notamment responsable des graves effets observés en cas consommation répétée ou chronique de protoxyde d’azote pur, lorsque son usage « récréatif ».
Hors de l’hôpital, des détournements risqués
Le protoxyde d’azote n’est pas utilisé uniquement en milieu médical. Il est par exemple aussi employé dans le monde du tuning automobile, comme comburant afin d’accroître la puissance des moteurs, ainsi que dans le domaine culinaire, en tant que gaz de compression/propulsion, notamment dans les siphons de cuisine tels que ceux utilisés pour la crème chantilly.
Ce qui pose problème, c’est que ces cartouches sont détournées de leur usage et inhalées, le plus souvent via des ballons de baudruche. Les effets recherchés par les usagers, souvent des adolescents et des jeunes adultes, sont notamment l’euphorie, l’hilarité, le fou rire, la distorsion des perceptions (auditives, visuelles), la sensation de dissociation, le « flottement », et la désinhibition. Ces effets ne durant que deux à trois minutes, les prises sont souvent répétées.
Or, le protoxyde d’azote présente une toxicité neurologique. Il inactive de façon irréversible la vitamine B12. Cette vitamine, essentielle à la fonction nerveuse (ainsi qu’à la formation et à la maturation des globules rouges et à la synthèse de l’ADN) est principalement apportée par les aliments d’origine animale. Stockée dans le foie, elle permet le bon fonctionnement du cerveau (synthèse de neurotransmetteurs) et du système nerveux (myélinisation des neurones).
L’inactivation de la vitamine B12 par le protoxyde d’azote réduit petit à petit le stock hépatique et entraîne une carence d’apport neurologique, au niveau cérébral et des neurones.
Les effets sur la santé
Les risques liés à l’utilisation récréative de protoxyde d’azote peuvent être immédiats : brûlures par le froid du gaz libéré directement depuis la cartouche, asphyxie liée au manque d’oxygène et aux troubles cardiaques induits, perte de connaissance, désorientation temporo-spatiale, risque de chute, troubles de la vigilance, vertiges, surdosage avec troubles moteurs et cardio-respiratoires.
Les complications, en cas de consommations répétées à intervalles rapprochés ou à forte dose, peuvent être sévères, et parfois irréversibles : dépendance, atteintes neurologiques et neuromusculaires (se manifestant par des douleurs, des pertes de sensibilité, de force au niveau des membres, des troubles de la marche, une incontinence), troubles psychiatriques, atteintes cardiaques et troubles de la fertilité.
En cas de consommation chronique, la toxicité du protoxyde d’azote vis-à-vis de la vitamine B12, ainsi que le manque d’oxygène au niveau du cerveau (hypoxie cérébrale) ont des conséquences non négligeables.
Le système sanguin est également touché, ce qui se traduit notamment par des troubles hématologiques (atteinte de la moelle, anémie, leucopénie, thrombopénie, etc.). Des problèmes cardiovasculaires tels qu’arythmie, syndrome coronarien, accident vasculaire cérébral (AVC) et embolie pulmonaire peuvent aussi résulter d’une intoxication chronique au protoxyde d’azote.
Par ailleurs, divers troubles psychiatriques et troubles du comportement ont aussi été décrits (paranoïa, délire ou des hallucinations, notamment).
La question de l’addiction au protoxyde d’azote se pose également, en raison de l’existence d’un syndrome de sevrage se traduisant par des nausées, des vomissements, des sueurs, de la tachycardie, des tremblements, des troubles du sommeil, et des hallucinations.
Quelle prise en charge en cas d’intoxication ?
En cas de soupçon d’intoxication par le protoxyde d’azote, voici la conduite à tenir (pour la personne intoxiquée ou son entourage si cette dernière n’est pas en mesure de le faire).
Si l’intoxication survient en journée, et que la victime est consciente, mais présente des symptômes persistants (fourmillements, instabilité, nausées…), le médecin traitant peut être contacté. Les centres antipoison peuvent aussi être sollicités 24h/24 (la liste des numéros de téléphone est accessible sur leur site Internet).
Si la personne perd connaissance, a un comportement anormal, présente des difficultés à respirer, à marcher, ou est victime de convulsions ou des troubles neurologiques soudains, il faut contacter le SAMU (en composant le 15 ou le 112 depuis un portable).
Une téléconsultation dédiée à ce phénomène a été initiée par Christophe Riou, addictologue, en collaboration avec le centre d’addictovigilance des Hospices Civils de Lyon et l’hôpital Pierre Wertheimer. Facile d’accès, discrète, elle est adaptée à un jeune public et à son entourage.
Une consommation en hausse en particulier chez les jeunes
Ces chiffres confirment l’augmentation du nombre de cas déclarés de complications associées au protoxyde d’azote observés ces dernières années. L’Association française des centres d’addictovigilance note par ailleurs que la part des signalements concernant des femmes augmente. Ces signalements révèlent également un accroissement des cas liés à un usage répété et prolongé (autrement dit, supérieur à un an).
Parmi ces signalements d’abus, d’usage détourné et de dépendance, 92 % font état d’une consommation de doses élevées et de l’utilisation de bonbonnes de grand volume, tandis que 50 % d’entre eux relatent une consommation quotidienne.
Profil des utilisateurs
Aux Pays-Bas, selon l’European Union Drugs Agency, l’enquête sur la population générale menée en 2020 auprès des adultes âgés de 18 ans et plus a révélé que la consommation de protoxyde d’azote au cours des 12 derniers mois était la plus élevée chez les jeunes adultes âgés de 18 à 19 ans (14,5 %) et de 20 à 24 ans (12,1 %).
Au Danemark, une enquête menée en 2019 a révélé que la consommation au cours de la vie chez les jeunes âgés de 15 à 25 ans était de 13,5 %, contre 6,5 % au cours des 12 derniers mois.
Une enquête menée en 2016 au Royaume-Uni a révélé que 9 % des personnes âgées de 11 à 15 ans s’étaient vu proposer du protoxyde d’azote, et en 2021, 1,8 % des jeunes du même groupe d’âge ont reconnu en avoir consommé.
Selon l’ANSM, les consommateurs sont plus souvent des hommes (58 %) âgés de 22 ans en moyenne, et 10 % sont des mineurs. 80 % des signalements recensent des troubles neurologiques.
Les mesures d’interdiction de vente en France
Depuis le 1er juin 2021, la vente de protoxyde d’azote (gaz hilarant) est interdite aux mineurs, dans tous les commerces, lieux publics et sur Internet. Elle est aussi interdite dans les bars, discothèques, débits de boissons temporaires ou bureaux de tabac.
En juillet 2023, un arrêté a plafonné la quantité vendable aux particuliers à 10 cartouches maximum, toutefois en cas de dépassement, aucune sanction stricte n’est mentionnée.
Terminons en rappelant que le protoxyde d’azote est un puissant gaz à effet de serre. Il occupe la troisième place sur le podium des gaz à effet de serre dont l’émission aggrave le réchauffement climatique derrière le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) (si l’on ne tient pas compte de la vapeur d’eau). Il est 265 fois plus puissant que le CO2, et possède une longue demi-vie, de 120 ans (dans ce cas, la demi-vie est le délai pour que la moitié du produit considéré se transforme). Le protoxyde d’azote est aussi l’un des principaux agents de la destruction de la couche d’ozone..
Or, chaque année, les seules émissions de protoxyde d’azote à usage anesthésique sont estimées à plusieurs millions de tonnes d’équivalent CO2 dans les pays développés. Une consommation qui peine à se réduire en Europe malgré de multiples recommandations médicales en restreignant l’indication. Une raison supplémentaire d’éviter de s’adonner à l’utilisation récréative du protoxyde d’azote, au-delà des risques pour la santé qu’elle représente…
Philippe Arvers ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.
Source: The Conversation – (in Spanish) – By Paula Cordova Alegre, Personal docente – investigador en los grados de fisioterapia y enfermería de la Universidad San Jorge, Universidad San Jorge
La adolescencia es una etapa fundamental y crítica del desarrollo humano. Durante este periodo inestable, los adolescentes experimentan numerosos cambios físicos, emocionales y sociales que pueden ser bastante desafiantes. Es una etapa de construcción de la identidad, mayor exposición a presiones externas y búsqueda de autonomía, lo que puede generar un desequilibrio emocional si no se cuentan con recursos adecuados.
Esa inestabilidad emocional aumenta el riesgo de desarrollar trastornos mentales. Según la Organización Mundial de la Salud (OMS), uno de cada siete jóvenes de entre 10 y 19 años sufre alguno. Esto equivale al 15 % de los 1 300 millones de adolescentes que hay en el mundo, quienes representan aproximadamente una sexta parte de la población global.
De hecho, los trastornos mentales se encuentran entre las principales causas de enfermedad y discapacidad en ese grupo poblacional. Debemos tener en cuenta que el suicidio es la tercera causa de muerte entre jóvenes de 15 a 29 años. Este dato alarmante hace reflexionar sobre la urgencia de implementar estrategias preventivas eficaces desde etapas tempranas de la vida.
Hábitos que protegen contra los trastornos mentales
La depresión y la ansiedad parecen ser las alteraciones más comunes en los adolescentes. Ambas comparten algunos síntomas y, en muchos casos, su tratamiento puede enfocarse de forma similar. Las numerosas terapias psicológicas que existen y los enfoques farmacológicos han demostrado ser herramientas eficaces.
En cuanto a la prevención, los hábitos marcan la diferencia. Evitar las drogas, el tabaco y el alcohol, rodearse de un entorno social saludable y mantenerse activo son algunas de las recomendaciones de las guías actuales de salud mental. En esta línea, organismos internacionales como la Organización Mundial de la Salud también apuntan a los efectos beneficiosos de la actividad física para potenciar el bienestar físico, psicológico y social.
No obstante, gran parte de la población mundial no cumple las recomendaciones, lo que incluye a los más jóvenes. En el periodo comprendido entre 2016 y 2022, más del 80 % de las personas entre 11 y 17 años no alcanzaron el objetivo de realizar 60 minutos diarios de actividad física moderada o intensa.
Durante la adolescencia se modifican muchos hábitos. Y entre ellos, la práctica de actividad física y deporte, que disminuye principalmente con el cambio a la educación secundaria.
Cuatro conclusiones a la luz de la ciencia
Recientesestudios confirman la importancia de evitar el sedentarismo en pos de la mejora de la salud mental. Los resultados de estos trabajos podrían resumirse así:
1. Los adolescentes inactivos experimentan mayores síntomas de depresión y ansiedad
Moverse con regularidad no solo fortalece el cuerpo, sino que también protege la mente. Se estima que los adolescentes activos tienen entre un 20 % y un 30 % menos de probabilidades de presentar síntomas depresivos comparados con sus pares sedentarios.
2. Cuanto mayor es el nivel de actividad física y rendimiento, menores son los síntomas
El impacto positivo del deporte sobre la salud mental no solo depende de si se practica o no, sino también de cuánto y cómo se lleva a cabo. Los adolescentes inactivos tienen hasta cuatro veces más probabilidades de sufrir síntomas depresivos moderados o severos en comparación con los atletas de alto rendimiento. Las personas en ese grupo de edad que entrenan más horas a la semana y que participan en competiciones, especialmente a nivel nacional o internacional, son los que presentan un mejor estado de ánimo y menos ansiedad. Aunque el tipo de deporte no parece marcar una gran diferencia, sí lo hace el compromiso y la regularidad con la que se practica.
Cuanto más activo y estructurado es el estilo de vida deportivo de un adolescente, mayores son los beneficios para su salud mental, especialmente si el deporte forma parte de su vida cotidiana de manera regular y motivadora.
3. Las niñas adolescentes sufren más
En comparación con los chicos, las chicas adolescentes tienden a experimentar más síntomas relacionados con la ansiedad y la depresión, especialmente a medida que avanza la adolescencia.
Esta diferencia se acentúa a partir de los 14 o 15 años, coincidiendo con etapas más avanzadas del desarrollo de la pubertad. Algunos estudios muestran que las adolescentes tienen entre un 50 % y un 70 % más probabilidades de presentar síntomas depresivos que sus compañeros varones.
Las razones pueden estar relacionadas con transformaciones hormonales, sociales y culturales. Cambios en los niveles de estrógenos, mayor presión estética, comparación social en redes, acoso escolar y menor percepción de competencia física contribuyen a esta vulnerabilidad emocional.
También se ha observado que las adolescentes tienden a a quedarse atrapadas en pensamientos negativos, dando vueltas una y otra vez a sus preocupaciones en un estilo mental llamado rumiación, lo que puede intensificar los síntomas ansiosos y depresivos.
Por eso, es especialmente importante fomentar la práctica deportiva entre las adolescentes, ayudándolas a sentirse seguras, acompañadas y motivadas en entornos positivos y saludables.
4. Existen beneficios a largo plazo
Por último, además de los efectos inmediatos, una reciente revisión sistemática sugiere que los niños y las niñas que practican actividades físicas en su tiempo libre durante la infancia y la adolescencia podrían presentar beneficios conductuales y de salud a largo plazo.
Teniendo en cuenta todo lo expuesto, es fundamental que autoridades, entrenadores, familias y los propios jóvenes comprendan que moverse con regularidad e intensidad no solo cuida y mejora el cuerpo, sino también la mente. Fomentar su práctica es necesario para construir una juventud y futura vida más sana y equilibrada.
Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.
En la antigua Grecia, cuando alguien quería conocer su futuro, iba al oráculo de Delfos y preguntaba a la Sibila acerca de su porvenir. En no pocas ocasiones, estas cuestiones giraban en torno al estado de salud del interesado.
También en la antigua Grecia vivió Hipócrates, el precursor de la medicina moderna. Y en los más de dos mil años que nos separan de sus enseñanzas, la medicina ha avanzado de forma espectacular hasta la actualidad, cuando acudir a la consulta del médico forma parte de nuestras rutinas.
Del Dr. Google al Dr. ChatGPT
Pero los avances tecnológicos actuales nos permiten ahorrarnos tanto el viaje a Grecia como el desplazamiento a la consulta y preguntar directamente al Dr. Google. Al erigirse como sustituto del médico, da lugar a autodiagnósticos que, en una proporción no despreciable de ocasiones, son erróneos. Ya se sabe: para el Dr. Google, todo es cáncer.
Esto se agrava con la proliferación de noticias falsas en el campo de la salud, al menos según la percepción de uno de cada cuatro españoles. De ahí el esfuerzo que se hace desde las entidades médicas en divulgar cómo hacer un uso responsable de internet.
Sin embargo, al Dr. Google le ha salido competencia en forma de chat conversacional de inteligencia artificial (IA) –como ChatGPT–, y ya hay quien promete avances médicos espectaculares gracias a su uso.
¿Puede la IA reemplazar al médico? Para Shunsuke Koga, profesor de la Universidad de Pensilvania, la respuesta es no, y afirma además que la IA es una herramienta de doble filo: “mientras que tiene potencial para apoyar a los profesionales de la salud y mejorar los procesos de diagnóstico, también hay un riesgo significativo de desinformación y retrasos en el diagnóstico cuando estas herramientas se usan de forma inapropiada por personas sin experiencia médica”.
En otras palabras, la IA actual puede ser una gran ayuda para los profesionales sanitarios, pero no su sustituto.
ChatGPT aparenta ser más listo de lo que es
De hecho, la gran difusión de los avances de la IA en la actualidad suele presentar solo sus éxitos, que son muchos, ocultando sus puntos oscuros. Por ejemplo, los chats conversacionales tienen un exceso de confianza: no admiten los casos en los que predicen a ciegas. Esto se debe a que están diseñados para producir textos que “suenen bien”, pero no tienen capacidad de raciocinio como la de los seres humanos.
Si usted le pregunta a ChatGPT cuánto es uno más uno, sabe que “suena bien” poner un número como respuesta a esa pregunta, porque durante su entrenamiento ha visto muchos casos en los que “uno más uno es dos”. Acierta, pero sin entender qué hace, como en la habitación china de Searle, un experimento mental que defiende que saber manejar símbolos no es suficiente para entender lo que se está haciendo –o diciendo, en caso de ChatGPT–.
Por si esto fuera poco, ChatGPT habla por los codos, dando una apariencia de ser más inteligente de lo que realmente es. Por tanto, no estamos hablando de una IA general, y para sus críticos, “es como poner a un mono delante de un teclado”. Por supuesto, no necesitamos que la IA sea general para que sea útil –de ahí el gran uso de los chats conversacionales—, pero el peligro radica en atribuirle capacidades que van más allá de lo que realmente pueden hacer.
¿Quién se hace responsable si se equivoca?
En el campo médico, además, confluyen otros factores que hacen necesario tomar con cuidado los diagnósticos del Dr. ChatGPT. El primero son los sesgos: todos los modelos de IA actuales se basan en datos, y si los datos contienen sesgos, esa inteligencia artificial los aprenderá y los perpetuará.
Pero el gran problema posiblemente sea de responsabilidad: ¿quién se hace cargo cuando la IA se equivoca en un diagnóstico, poniendo en riesgo la vida del paciente? Si ChatGPT yerra al decirte que no necesitas un visado para viajar, es un enorme inconveniente, pero no pone potencialmente en riesgo una vida.
El gran elefante en la habitación posiblemente sea más general que hacer preguntas a ChatGPT acerca del estado de salud, y es la falta de capacidad crítica. La IA bien usada es una gran herramienta, con aplicaciones impensables hace un par de años, como la generación, resumen o traducción de textos. Pero si la inteligencia artificial hace gran parte del trabajo pesado, sigue siendo necesario supervisar lo que produce, y este trabajo fino debe ejecutarse con criterio, corrigiendo los errores que se hayan cometido.
Por tanto, resulta imprescindible ser capaz de analizar, con dicha capacidad crítica, lo que nos dice la IA. Esto implica una labor formativa titánica, pero muy necesaria, en un mundo en el que estamos rodeados de agentes y chats conversacionales que hablan sin parar. Y en el campo de la salud, esto significa que es necesario el criterio del profesional médico.
Si bien hay motivos que pueden empujar a alguien a confiar en el criterio del Dr. ChatGPT –como la inmediatez en la respuesta–, hace falta recalcar que el criterio del especialista humano sigue siendo generalmente superior a día de hoy. Por tanto, si tiene una duda médica, puede ahorrarse el viaje a Delfos, pero no evite la cita con el médico.
Este artículo fue finalista del Premio Luis Felipe Torrente de Divulgación sobre Medicina y Salud, organizado por la Fundación Lilly y The Conversation
Source: The Conversation – (in Spanish) – By Alberto Romero Blanco, Investigador postdoctoral en Ecología por la Universidad de Alcalá. Invasiones biológicas y ecotoxicología, Universidad de Alcalá
Los bosques de ribera son ecosistemas especialmente vulnerables a las invasiones por árboles exóticos debido a sus condiciones benignas. Alberto Romero, CC BY-SA
Los árboles son una fuente esencial de servicios ecosistémicos para las personas: nos proporcionan alimentos, medicinas, madera, conocimiento y belleza paisajística. Además, ayudan a regular el clima, proteger el suelo frente a la erosión y mucho más.
Para obtener estos servicios, el ser humano ha introducido diversas especies de árboles fuera de su área de distribución natural, convirtiéndolas en especies exóticas. Algunas han terminado invadiendo exitosamente los ecosistemas receptores, poniendo en riesgo su funcionamiento, estructura y biodiversidad. Parte de ese éxito podría deberse a su capacidad para acceder al agua en capas más profundas del suelo, evitando así la competencia directa con las especies nativas.
La vulnerabilidad de las riberas frente a los árboles invasores
Uno de los ecosistemas más vulnerables a la invasión de árboles exóticos son los bosques de ribera. Las especies nativas que habitan en ellos están adaptadas a ríos con niveles freáticos someros –el nivel que alcanza el agua subterránea en el suelo– y a inundaciones periódicas. Sin embargo, los niveles freáticos están bajando y la frecuencia de las inundaciones se está reduciendo a causa de la aridificación del clima y de las alteraciones provocadas por el ser humano en los cauces y en los caudales de los ríos.
Estos cambios conducen a ambientes más secos que pueden debilitar a las especies nativas y, al mismo tiempo, abrir la puerta a que algunos árboles exóticos se conviertan en invasores. Esto ocurre especialmente cuando estas especies ya vienen equipadas desde su lugar de origen con rasgos que les permiten prosperar en estos ambientes alterados, como raíces más profundas que las de las especies nativas. Si especies exóticas y nativas captaran agua de diferentes profundidades, la competencia entre ellas por el agua se reduciría, facilitando el establecimiento de las primeras.
Eso es lo que nos hemos preguntado en un estudio que hemos publicado en la revista Agricultural and Forest Meteorology: si en los bosques de ribera del centro peninsular en España los árboles exóticos y nativos extraen el agua de distintas profundidades del suelo. Las especies de árboles que muestreamos pueden observarse en la imagen que sigue a este párrafo.
Especies de árboles nativas y exóticas incluidas en el estudio. El ailanto y la falsa acacia son especies exóticas que presentan un comportamiento invasor. Sten Porse/Wikimedia Commons, CC BY-SA
Siguiendo el rastro del agua con ayuda de los isótopos
Medir la profundidad de la raíz de los árboles puede resultar muy complicado. En su lugar, hemos empleado otra herramienta para ver de dónde obtenían los árboles el agua: los isótopos del agua. Concretamente, utilizamos una variable llamada δ¹⁸O, que mide la proporción entre el isótopo ligero del oxígeno (oxígeno-16), que se evapora más fácilmente en contacto con la atmósfera, y el isótopo pesado (oxígeno-18), más abundante en el agua superficial expuesta a la evaporación.
Por lo tanto, para rastrear de dónde toman el agua los árboles en condiciones de escasez, recolectamos en verano muestras de xilema, el tejido conductor que distribuye el agua por la planta, y de suelo a diferentes profundidades. A continuación extrajimos el agua del xilema y de los suelos y analizamos la proporción de isótopos de oxígeno que contenían.
Otra variable que medimos fue la proporción de isótopos estables de carbono (δ¹³C) de las hojas de los árboles para poder estimar un rasgo que también puede influir en la adaptación a entornos con escasez de agua: la eficiencia en el uso del agua.
Este rasgo informa sobre la cantidad de agua que pierde una planta a través de los estomas cuando estos se abren para captar el dióxido de carbono (CO₂) atmosférico que será utilizado posteriormente en la fotosíntesis. Cuanto más CO₂ capta una planta y menos agua pierde en el proceso, más eficiente es en el uso del agua, al igual que un coche es eficiente cuando recorre muchos kilómetros consumiendo poco combustible.
Captar agua profunda puede estar tras el éxito invasor
Al analizar los valores de δ¹⁸O en el agua del xilema, encontramos que las dos especies exóticas con comportamiento invasor –la falsa acacia y el ailanto– mostraban los valores de δ¹⁸O más bajos, lo que indica que estas son las que extraen el agua de las capas más profundas del suelo. Esto sugiere que parte de su éxito invasor podría estar relacionado con su capacidad para evitar la intensa competencia por el agua que ocurre en las capas más superficiales del suelo.
Bosque de ailanto (Ailanthus altissima), un árbol exótico invasor en España. Elena Granda, CC BY-SA
Otro hallazgo destacable fue que los árboles exóticos, especialmente la falsa acacia, presentaron valores más altos de δ¹³C que los nativos, indicando que los primeros hacen un uso más eficiente de los recursos hídricos. Esto facilitaría su establecimiento en los ecosistemas receptores y les daría ventaja frente a las especies nativas, ya que serían capaces de aumentar la captación de carbono durante los periodos secos.
Nuestra investigación arroja luz sobre una estrategia poco conocida que permite a los árboles exóticos establecerse y prosperar en bosques de ribera, a la vez que enfrentan con éxito episodios de sequía, cuya gravedad está aumentando por el cambio climático y las perturbaciones humanas en los ríos.
Mientras que los árboles de ribera nativos sufren cada vez más por estas condiciones, las especies exóticas podrían sacar provecho al extraer agua de las capas más profundas del suelo y aprovecharla de manera más eficiente. La combinación de todos estos factores puede alterar profundamente la estructura y funcionamiento de los bosques de ribera.
Alberto Romero Blanco, como miembro del proyecto PROGRESA, recibe fondos de la Universidad de Alcalá y de la Dirección General de Investigación e Innovación Tecnológica de la Comunidad de Madrid.
Elena Granda, como investigadora principal del proyecto PROGRESA, recibe fondos de la Comunidad de Madrid a través del convenio/subvención para el fomento y la promoción de la investigación y la transferencia de tecnología en la Universidad de Alcalá (Dirección General de Investigación e Innovación Tecnológica de la Comunidad de Madrid).
Pilar Castro Díez no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.
Source: The Conversation – (in Spanish) – By Antonio Figueras Huerta, Profesor de investigación del Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Instituto de Investigaciones Marinas (IIM-CSIC)
Las olas de calor marinas, períodos de calentamiento extremo del océano que duran días o meses, han duplicado su frecuencia y duración desde 1982. Estos eventos invisibles están remodelando los ecosistemas marinos de todo el mundo. Sus efectos ya se sienten desde la Gran Barrera de Coral hasta los bancos marisqueros del noroeste de España.
Ocurren cuando las temperaturas del agua del mar superan el percentil 90 de los registros históricos durante al menos cinco días consecutivos. Lo que hace que estos eventos sean particularmente peligrosos es su naturaleza compleja: cuando las temperaturas del mar aumentan, los niveles de oxígeno bajan, creando zonas muertas donde la vida marina lucha por sobrevivir.
Las cifras son escalofriantes. Si las temperaturas globales aumentan 3,5° C hacia 2100 –nuestra trayectoria actual–, estas olas de calor podrían ser 41 veces más frecuentes que en tiempos preindustriales. Algunas podrían persistir durante más de 100 días, con anomalías térmicas que superarían los 2,5° C por encima de lo normal.
La evidencia científica muestra que, cada vez más con más frecuencia, las olas de calor marinas y los eventos de bajo oxígeno ocurren juntos, lo que amplifica sus efectos negativos.
Mediterráneo, una trampa de calor
Una investigación reciente reveló que, entre 2015 y 2019, el Mediterráneo experimentó cinco años consecutivos de eventos de mortalidad masiva que afectaron miles de kilómetros de costa desde la superficie hasta 45 metros de profundidad.
Los datos de este estudio señalan que las olas de calor marinas afectaron más del 90 % de la superficie mediterránea y alcanzaron temperaturas que superaron los 26 °C. En total, 50 taxones (grupos biológicos) de 8 filos diferentes fueron afectados por estos eventos de mortalidad, desde corales hasta esponjas y otros organismos bentónicos.
En concreto, el verano de 2022 marcó un punto de inflexión cuando se registró uno de los eventos de mortalidad masiva más intensos jamás documentados en el Mediterráneo noroccidental. Por primera vez, las profundidades de 25-30 metros estuvieron expuestas a temperaturas superiores a 25° C, considerado un umbral potencialmente letal para muchas especies mediterráneas.
La investigación del grupo EPhysLab identificó condiciones de calentamiento sin precedentes en 2023. Durante este año extremo, el océano Atlántico Norte sufrió condiciones casi permanentes de ola de calor marina, afectando también al sistema de afloramiento canario, que incluye las costas gallegas.
El estudio reveló que, a excepción de febrero, todos los meses de 2023 mostraron una franja distintiva de temperaturas superficiales máximas en una gran área del océano Atlántico Norte, desde 30°W hasta las regiones costeras. Los análisis muestran que más del 80 % de los días fueron considerados como calurosos en zonas oceánicas.
Pero el calentamiento no es solo resultado de temperaturas cálidas del aire. Las condiciones extremas fueron impulsadas por anomalías térmicas oceánicas, con temperaturas superficiales que superaron 1,5° C por encima del promedio en amplias regiones del área de estudio.
La almeja fina (Ruditapes decussatus), muy apreciada en el mercado por su sabor, es una de las especies afectadas por las olas de calor en las rías gallegas. Cwmhiraeth / Wikimedia Commons., CC BY
Cuando el mar se calienta más allá de su tolerancia, todo se complica. Su metabolismo se acelera, su sistema inmune no responde, la reproducción sufre y la mortalidad aumenta. Las proyecciones usando el escenario climático más pesimista sugieren que las partes interiores y poco profundas de los estuarios se volverán demasiado cálidas para estas especies.
También afectará a los humanos. Más de 7 000 personas, en su mayoría mujeres mariscadoras, dependen del marisqueo intermareal. Si estas zonas desaparecen como áreas productivas, muchas tendrán que abandonar su actividad tradicional. Trasladar los bancos marisqueros a zonas más profundas no es sencillo: cambian las condiciones, cambian las herramientas, cambian los permisos, cambian los costes y muchas especies no sobrevivirían.
Las especies dependen de señales de temperatura para liberar los gametos que darán lugar a las larvas, comenzando el ciclo. Si estas aparecen cuando no hay suficiente alimento, no hay reclutamiento para las poblaciones, la producción es menor y la recuperación puede ser muy lenta.
Basándose en proyecciones científicas recientes, las condiciones térmicas dejarán de ser adecuadas para las especies de bivalvos en áreas poco profundas e interiores entre 2040 y 2055, si no se reducen las emisiones de gases de efecto invernadero. A corto plazo (2025-2035), aumentarán los episodios extremos, lo que afectará a su reproducción y supervivencia.
Una ventana crítica
A mediados de siglo (2035-2050), muchas zonas marisqueras actuales podrían volverse térmicamente inviables. Pero no es un caso aislado. La historia del marisco gallego ilustra una verdad global: las olas de calor marinas no son solo un problema ambiental, sino una crisis socioeconómica que afecta a comunidades de todo el mundo. Desde los ostricultores del Pacífico noroeste hasta los buceadores de oreja de mar de Australia, los medios de vida marinos tradicionales están bajo una presión sin precedentes.
El océano se acerca a un punto crítico. Sin intervención, las olas de calor marinas y la desoxigenación empujarán a los ecosistemas más allá de sus límites de resistencia, causando cambios irreversibles.
La ciencia ha cumplido su parte: identificar el problema y señalar soluciones. Ahora necesitamos voluntad política, recursos y compromiso. Porque esto no se trata solo de mariscos o arrecifes de coral. Se trata del futuro de nuestros océanos y de todos los que dependen de ellos.
Antonio Figueras Huerta no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.
En poco más de tres meses, 38 462 visitantes acudieron a ver Luisa Roldán. Escultora real, la última exposición estrella del Museo Nacional de Escultura de Valladolid (España). Es la segunda exhibición temporal con mayor número de asistentes de su historia, solo por detrás de Almacén. El lugar de los invisibles (51 707 visitantes), cuya duración fue más extensa (unos 12 meses) al interrumpirse por la pandemia de covid y reabrirse después.
Durante unos meses, la capital del Pisuerga ha sido centro de turismo cultural. Más que una simple exposición dedicada a una artista barroca pionera en su tiempo, se ha concebido como un evento rodeado de actividades complementarias.
Con este planteamiento se acerca el arte al público general, mostrando que avanza al ritmo de la sociedad actual. La iniciativa sigue la senda de otros museos públicos, como el Museo del Prado con sus itinerarios de “El Prado en Femenino”.
¿Es una moda aislada? Nada es casual. De un tiempo a esta parte, vivimos un cambio de tendencia en las adquisiciones de bienes culturales y artísticos, en particular aquellas de organismos públicos como el Ministerio de Cultura.
El Estado busca impulsar el reparto de obras en museos y archivos de distintos territorios de España y, especialmente, visibilizar la obra de mujeres artistas. Es un compromiso directo con los Objetivos de Desarrollo Sostenible (ODS) de las Naciones Unidas, tanto el de “Reducción de las desigualdades” como el de “Igualdad de género”. El arte, con su transferencia a la sociedad, es un medio ideal para ello.
Compromiso con los ODS: ¿por qué es tan prioritario ahora?
El tsunami repentino de la pandemia covid-19 sensibilizó sobre la importancia de la resiliencia en las organizaciones y personas. La resiliencia, capacidad en auge, ayuda a adaptarse ágilmente a los cambios inesperados de nuestro alrededor.
Para fortalecerla, las organizaciones se agarran a ese compromiso con los ODS. Solemos verlo bajo el nombre de “estrategias de sostenibilidad” o su acrónimo inglés ESG (environmental, social and governance), que hace referencia a los tres pilares que abarca: medioambiente, sociedad y buen gobierno.
Numerosos estudios científicos encuentran que las organizaciones con mejores calificaciones de sostenibilidad sufren menores pérdidas en crisis como la financiera o la del covid-19. Entre el variado abanico de prácticas ESG, potenciar la igualdad de género crea valor, gracias a que los grandes inversores que mueven los mercados muestran un mayor aprecio por estas cualidades no monetarias.
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El mercado de arte femenino cotiza al alza
El mercado del arte ha sido caldo de cultivo para que los sesgos o las preferencias personales de sus participantes, según la cultura dominante en cada época, se reflejen en los precios de las transacciones. Esto se ve favorecido por algunas características peculiares de este mercado, como que su valor económico viene determinado por la demanda (y no por la oferta) o que los artistas no juegan un papel activo.
Tradicionalmente, las investigaciones han mostrado que las obras de arte elaboradas por mujeres alcanzaban menores precios en las subastas en comparación a obras similares realizadas por hombres. Ese “descuento” era más pronunciado en países con mayor desigualdad de género.
Con la implementación de las estrategias sostenibles, la tendencia está dando un giro de 180 grados. Más que un cambio de moda con caducidad, esta revalorización del arte en femenino es una herramienta para romper “techos de cristal” y visibilizar el nuevo papel de la mujer en la sociedad actual.
Paradigma de esta tendencia: la Roldana y el resurgir de su obra
El Museo Nacional de Escultura realizó adquisiciones culturales en el año 2024 por casi 1 518 000 €. De este total, alrededor de un 45 % correspondió a dos obras de Luisa Roldán: El éxtasis de María Magdalena (330 000 €) y cuatro figuras de Nacimiento (350 000 €).
Luisa Roldán, “la Roldana”, constituye un excelente ejemplo de este resurgir de la obra de mujeres artistas. Hija del afamado escultor sevillano Pedro Roldán, su carrera artística se consolidó entre finales de la segunda mitad del siglo XVII y principios del XVIII. Alcanzó uno de los mayores honores al que podía aspirar un artista en la España del Barroco, al ser nombrada en 1692 escultora de cámara de Carlos II. Ninguna mujer había conseguido acceder antes a este puesto, que siguió desempeñando bajo el reinado Felipe V hasta su muerte en 1706. Ello le dotó de una posición de preeminencia, fama y prestigio.
Además de algunas importantísimas obras en madera –como el espectacular San Miguel Arcángel que ha sido recientemente restaurado y puede admirarse hoy en la Galería de las Colecciones Reales–, en la corte destacó especialmente por su fecunda actividad en grupos de barro cocido. En este material modeló un considerable número de obras religiosas de pequeño tamaño y carácter devocional que tuvieron una enorme aceptación y demanda en su momento
En la actualidad, el interés artístico y coleccionista por su obra se ha expandido a nivel internacional. Esto ha ampliado considerablemente el corpus de sus obras conocidas. Muy recientemente, importantes museos nacionales e internacionales se han hecho eco de este auge, adquiriendo en el mercado de arte anticuario destacadas piezas inéditas. Es el caso, por ejemplo, del Museo Nacional de Escultura, el Museo de Bellas Artes de Sevilla, el Metropolitan Museum of Art de Nueva York, el Detroit Institute of Art, la National Gallery of Art de Washington, el Philadelphia Museum o Art o el Los Angeles County Museum of Art.
Las políticas de desarrollo sostenible inundan cada vez más parcelas de nuestra vida cotidiana. Entre el boom de métricas cuantitativas, la iconografía del arte parece convertirse en un medio que refleja esos cambios y sirve de estímulo para integrarlos en la sociedad. Las nuevas tendencias en el mercado artístico y las adquisiciones de los museos públicos lo han situado en un primer plano hacia el compromiso con los ODS. Parece vislumbrarse una prima de valor por sostenibilidad en este mercado.
Los autores agradecen la colaboración del Museo Nacional de Escultura de Valladolid, especialmente a Óscar Fernández Fernández (Departamento de Comunicación y Relaciones Institucionales) y Eva García de la Iglesia (Programas Públicos) del Museo, por el suministro de datos de registro de visitas.
Álvaro Pascual Chenel pertenece al Grupo de Investigación Reconocido de la Universidad de Valladolid y Unidad de Investigación Consolidada de la Junta de Castilla y León, Arte, poder y sociedad en la Edad Moderna. Este trabajo forma parte del proyecto PID2021-124832NB-I00, financiado por MICIU/AEI/10.13039/501100011033/FEDER, UE; y del proyecto PID2023-148329NB-I00, financiado por MCIN/AEI/10.13039/501100011033/FEDER/UE.
Pilar Velasco pertenece al Grupo de Investigación Reconocido en “Finanzas y Contabilidad” de la Universidad de Valladolid, y a la Unidad de Investigación Consolidada nº 260 de la Junta de Castilla y León. Este trabajo forma parte del proyecto PID2023-150140NA-I00, financiado por MCIU/AEI/10.13039/501100011033/FEDER, UE.
En el siglo XXI las organizaciones operan en un entorno de rápidos cambios y alta competitividad, lo que exige una adaptación constante para sobrevivir. En este escenario, las personas y su talento se han convertido en el factor fundamental de diferenciación.
El talento individual
El concepto de talento ha sido estudiado desde diversas ciencias como la psicología, la economía y la sociología, generando un gran interés. Etimológicamente, la palabra talento deriva del griego tálanton y del latín talentum, que originalmente se referían a una medida de peso o una moneda, y evolucionaron para significar inteligencia o dotes intelectuales sobresalientes.
La Real Academia Española (RAE) define talento asimilándolo a inteligencia (“capacidad de entender”) y aptitud (“capacidad para el desempeño de algo”). En general, se refiere a una habilidad o desempeño excepcional en una dimensión humana específica (intelectual, emocional, social, física, artística), implicando que una persona tiene talento para algo en particular, no para todo.
Inteligencia y otros factores
A menudo se ha relacionado el talento con la inteligencia, siendo esta última una condición necesaria, pero no suficiente, para un desempeño sobresaliente. Factores como la personalidad, el ambiente, la motivación y el contexto sociocultural también son cruciales.
Algunos autores sugieren que no es una cualidad puramente innata, sino que se desarrolla a través del trabajo intenso, la motivación, las herramientas del conocimiento y la generación de hábitos (las “10 000 horas” de práctica para alcanzar la maestría).
Además, el talento se conecta con la creatividad, siendo esta una precondición o una expresión del talento: el resultado de la interacción exitosa entre habilidades superiores al promedio, creatividad y compromiso con la tarea.
En la práctica, el talento individual se compone de tres variables: capacidades (conocimientos, habilidades y actitudes), compromiso y acción (velocidad o innovación constante).
El talento colectivo
Aunque la literatura sobre talento individual es vasta, surge la pregunta sobre la contribución del talento colectivo, sugiriendo que “el todo es más que la suma de las partes”.
Este segundo concepto está mucho menos desarrollado en la investigación académica, a pesar de ser imperativo para las organizaciones modernas. Sin embargo, se puede asimilar a otros conceptos relacionados que permiten avanzar en su comprensión como la inteligencia colectiva, el trabajo en equipo y el aprendizaje organizacional.
Inteligencia colectiva
Se la define como una forma de inteligencia que emerge de la cooperación de varias personas para resolver problemas y tomar decisiones. La inteligencia colectiva no depende del promedio de los coeficientes intelectuales individuales, sino de la inteligencia emocional (para la que la armonía social es el factor clave).
Dicha armonía social implica la capacidad de crear unidad en el equipo, permitiendo que todos aporten lo mejor de su talento para el bien común. Factores como el consenso, la empatía, la cooperación, la confianza y la gestión de conflictos facilitan su incremento.
Equipos, ‘comunitazgo’ y co-creación
El talento colectivo se impulsa mediante el trabajo en equipo. Este es crucial para lograr mejores resultados y decisiones al requerir múltiples habilidades y el intercambio de conocimientos, incrementando la satisfacción y creatividad de los empleados.
A diferencia del liderazgo, el comunitazgo centra el foco en el desarrollo de los equipos y la construcción de comunidades. Así, actúa como “pegamento social” que supera el individualismo y promueve la lealtad y el compromiso mutuo entre sus miembros, como lo demuestran organizaciones exitosas como Pixar.
Finalmente, en la era postindustrial, la co-creación con clientes y empleados es esencial para la generación de valor y dar sentido al trabajo, pues exige empatía, trabajo en equipo y cooperación, alineándose directamente con la idea de talento colectivo.
Aprendizaje organizacional
El proceso de crear, retener, transferir y utilizar el conocimiento dentro de una organización se conoce como “aprendizaje organizacional”. Este concepto surge a mediados de los 60 del siglo pasado y está fuertemente interrelacionado con el talento colectivo. Los equipos con alta inteligencia colectiva demuestran mayores habilidades y capacidad de aprendizaje colectivo.
La relación entre equipos multidisciplinares, gestión del talento y aprendizaje organizacional forma un triángulo donde cada variable se alimenta de las otras. El conocimiento se amplifica y difunde de los individuos a toda la organización a través de los equipos, creando un bucle de refuerzo positivo que fortalece la confianza, el compromiso y las relaciones, acelerando el aprendizaje.
Del talento individual al colectivo: una transición necesaria
La mayoría de los modelos de gestión del talento se centran solo en el individuo, asumiendo que la suma de talentos individuales produce el talento colectivo. Sin embargo, equipos bien cohesionados y enfocados en ese talento grupal pueden superar a la suma de individuos altamente talentosos. Este es un proceso inherentemente social que, además, reduce el impacto en la organización cuando personas especialmente talentosas la abandonan.
Para lograr la transición es fundamental:
1.- Una estructura organizacional que permita a los miembros la libertad para desarrollar sus habilidades.
2.- Una cultura que empodere a las personas para mejorar sus comunidades, sin esperar directrices de un líder.
3.- Reconocer el papel crucial de los mandos intermedios, quienes a menudo conocen mejor la organización, comparten sus valores y actúan como catalizadores del compromiso y el flujo del talento colectivo.
4.- Eliminar prácticas que socavan la comunidad, como tratar a los empleados como recursos, despidos masivos injustificados o bonificaciones excesivas para directivos.
5.- Promover activamente la confianza, el compromiso y la colaboración espontánea para la sostenibilidad financiera y social a largo plazo.
Un imprescindible cambio de paradigma
Aunque el estudio del talento individual ha sido predominante, el talento colectivo es la clave para abordar los problemas cada vez más complejos del siglo XXI, muchos de los cuales no pueden ser resueltos desde el individuo aislado.
A pesar de que muchas organizaciones reconocen la importancia de los equipos, a menudo sus modelos de desarrollo de personas siguen anclados en un paradigma puramente individualista. Este énfasis excesivo en las competencias individuales está desfasado, ya que si bien estas son importantes, deben ser vistas en el contexto de lo que un equipo requiere para un desempeño óptimo.
El verdadero desafío y la gran oportunidad para las organizaciones del siglo XXI radica en cambiar sus modelos mentales y de gestión hacia lógicas sistémicas, holísticas y colectivas, que complementen y mejoren las estrictamente individuales.
Al enfocar el desarrollo de las personas en aquello en lo que son más competentes y disfrutan, y fomentar la complementariedad de habilidades, la armonía social, la interdisciplinariedad, la empatía, el compromiso y la confianza, se logra un potencial liberador enorme que impulsa el desarrollo y la innovación en las organizaciones.
Pablo Atela, Ph.D. ha recibido fondos para investigación y consultoría provenientes de varios organismos públicos y privados de España, Mexico, Chile y Colombia, y es consultor en Shackleton Innovation.
Fernando Díez Ruiz no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.
It should come as no surprise that United States President Donald Trump’s tariff threats have renewed interest in building pipelines that don’t rely on access to the American market. Almost four million barrels of crude oil cross the Canada-U.S. border each day, generating revenue of more than $100 billion per year — a quarter of Alberta’s GDP.
A February survey by the Angus Reid Institute found that half of Canadians believe the federal government isn’t doing enough to expand pipeline capacity. Meanwhile, two-thirds said they would back reviving the Energy East project — a cancelled pipeline that would have transported oil from western Canada to New Brunswick and Québec.
But would new pipelines truly insulate Canada from the threat of U.S. tariffs? And how much new pipeline capacity is necessary? Despite the apparent urgency of approving new infrastructure projects, these questions remain surprisingly unexplored.
In a recent paper I co-authored with researcher Jotham Peters, which is currently under revision, we applied formal economic modelling techniques to parse through the costs and benefits of new pipelines, and in particular to understand the role of American tariffs in shaping these costs and benefits.
How tariffs could hit Canadian oil producers
In a worst-case scenario where the U.S. follows through on its threat of a 10 per cent tariff on Canadian oil exports, Canadian producers could lose as much as $14 billion in annual revenue — roughly a 10 per cent decrease.
Simply put, Canada’s existing pipeline network severely limits access to markets other than the U.S., and as a consequence oil producers bear the full brunt of American tariffs.
But what if Northern Gateway and Energy East — two previously cancelled pipelines that would have brought Canadian oil to tidewater — had been built?
If Northern Gateway and Energy East were operational in 2025, Canada would be more resilient, but not completely immune, to U.S. tariffs. Instead of a $14 billion loss, tariffs would reduce annual revenue by $9 billion.
Ultimately, the combined capacity of Northern Gateway and Energy East, which would be 1.625 million barrels per day, pales in comparison to the four million barrels per day of existing pipeline capacity connecting Canadian producers with American refineries.
Closing this gap would require an expansion of east-west pipeline capacity far beyond the cancelled pipelines of the last decade.
The economic case for pipelines
So have the recent shifts in U.S. trade policy fundamentally altered the economic case in favour of new east-west pipelines? As with most economic analyses, the answer is complicated.
On the one hand, any progress that mitigates the significant cost of U.S. tariffs are likely dollars well spent. Building new pipelines strengthens the bargaining power of Canadian producers, which carries an additional benefit of potentially increasing the return on each barrel sold to our southern neighbour.
There’s also a long-term capacity issue. Existing pipelines may reach their limit by 2035. In the absence of new pipelines, any new production after 2035 would either need to be transported by rail at a higher cost, or left in the ground.
On the other hand, if the U.S. never follows through on tariffs on energy exports — or if future administrations do not share Trump’s affinity for chaotic trade policy — Canada could end up right back where it started when these projects were cancelled.
All pipelines carry some economic benefit, but such benefits were not enough in 2016 and 2017 to warrant the construction of the Northern Gateway and Energy East pipelines.
Inflated construction costs threaten benefits
The elephant in the room is whether a significant expansion in pipeline capacity could realistically be achieved at reasonable cost. Recent evidence suggests it could be a challenge.
While some of these costs were circumstantial — a major flood affected Trans Mountain, for example — increased efficiency in pipeline construction is necessary for the economic benefits of new pipelines to be realized, regardless of U.S. trade policy.
Beyond economics costs
While our research explores the economic impact of new pipelines in the face of U.S. tariffs, we acknowledge there are other issues that need to be considered.
Chief among them is ensuring Canada meets its constitutional obligation to consult First Nations on decisions, like natural resources projects, that affect their communities and territories. Although this lies beyond our area of expertise, it will inevitably be an important element of consideration for any new pipeline developments.
The environmental impacts of new pipelines are another key concern. These impacts range from local exposure to oil spills to upstream greenhouse gas emissions associated with oil production. While these varying and complex impacts are also beyond the scope of our current work, future research should focus on quantifying the potential environmental impacts of new pipelines.
Our research cannot say whether any new pipeline project is good, bad or in Canada’s national interest. But we can help Canadians reach an informed decision about how changes in U.S. trade policy may or may not alter the economic case for new pipelines in this country.
While Canada would undoubtedly be in a stronger position to respond to U.S. tariffs were Northern Gateway and Energy East operational in 2025, it would still find itself significantly exposed to Trump’s tariff threats.
Fully removing this exposure would require not one but seven pipelines equivalent to Northern Gateway. Whether that’s a goal worth pursuing is a broader question — one we hope our research can help Canadians and policymakers reach on their own.
Torsten Jaccard receives funding from the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada.
Source: The Conversation – in French – By Aurélie Manin, Chargée de recherche en Archéologie, Archéozoologie et Paléogénomique, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
On retrouve la trace d’un lien direct avec les chiens du Mexique ancien uniquement chez les chihuahuas. Nic Berlin / Unsplash, CC BY
Une très récente étude dévoile la grande histoire des chiens en Amérique latine. En mettant au jour de nombreux fossiles, les scientifiques ont montré une arrivée très tardive sur ce continent par rapport aux autres et une évolution bouleversée par la colonisation européenne.
Parmi tous les animaux élevés et domestiqués par l’humain, le chien est celui avec lequel nous partageons la plus longue relation, avec des indices de soins et d’inhumation volontaire remontant au moins à 14 000 ans. Mais s’il existe un lien avéré entre les sociétés de chasseurs-cueilleurs du début de l’Holocène, il y a moins de 12 000 ans, et les chiens dans de nombreuses régions du monde, il en est d’autres où ils arrivent bien plus tard.
C’est le cas notamment de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, où les plus anciens squelettes de chiens ne datent que d’il y a 5000 à 5500 ans. Or on trouve déjà des chiens en Amérique du Nord il y a près de 10 000 ans en Alaska et plus de 8000 ans dans l’Illinois. Pourquoi observe-t-on un tel décalage ? C’est pour aborder cette question que notre équipe internationale et interdisciplinaire, rassemblant des archéozoologues, des archéologues et des paléogénéticiens, a rassemblé des restes de chiens archéologiques pour analyser les lignées représentées et leurs dynamiques. Nous venons de publier nos résultats dans la revue scientifique Proceedings of the Royal Society B : Biological Science.
Nous avons mis en évidence une diversification génétique des chiens il y a environ 7000 à 5000 ans, qui correspond au développement de l’agriculture et aux transferts de plantes entre les différentes régions, en particulier le maïs.
D’autre part, nos travaux montrent que les lignées présentes aujourd’hui en Amérique sont pour l’essentiel très différentes de celles qui étaient présentes avant la colonisation européenne, il y a 500 ans. Ces dernières descendent de chiens venant d’Europe, d’Asie ou d’Afrique, apportés par le commerce trans-océanique. Ce n’est que chez certains chihuahuas que l’on retrouve la trace d’un lien direct avec les chiens du Mexique ancien.
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Une quarantaine de sites archéologiques analysés
Avec le développement des analyses paléogénétiques (l’analyse de l’ADN ancien), aborder les questionnements archéologiques demande d’associer des chercheurs aux profils variés et c’est ce que notre projet de recherche a permis. Pour étudier l’origine et les dynamiques des populations de chiens en Amérique centrale et du Sud, il nous a fallu identifier et rassembler des squelettes issus de 44 sites archéologiques, qui s’étendent du centre du Mexique au nord de l’Argentine.
Squelette de chien retrouvé sur le site de Huca Amarilla, désert de Sechura, Pérou. Nicolas Goepfert, Fourni par l’auteur
Nous avons travaillé sur des fouilles récentes, nous permettant d’avoir un maximum d’informations sur les contextes d’où venaient les chiens, mais aussi sur la réanalyse de collections anciennes dans lesquelles des restes de canidés avaient été trouvés. Confirmer l’identification de ces chiens a également été un défi : en Amérique du Sud en particulier, il existe de nombreux canidés dont la taille et la morphologie sont proches de celles du chien : renards, loup à crinière, chien des buissons… Il s’agit d’ailleurs d’animaux qui ont pu être proches des groupes humains, jusqu’à être inhumés. C’est donc l’utilisation d’analyses morphologiques fines qui nous ont permis de sélectionner les os et les dents analysés. Nous avons extrait l’ADN de 123 chiens (dont les poils de 12 chiens modernes, pour nous servir de référentiels) dans des laboratoires spécialisés en France, au Muséum national d’histoire naturelle, et au Royaume-Uni, à l’Université d’Oxford.
Le séquençage de cet ADN s’est fait en deux étapes. Nous avons d’abord étudié l’ensemble des fragments d’ADN disponibles qui nous ont permis de confirmer qu’il s’agissait bien de chiens et pas d’autres canidés sauvages. Les critères morphologiques que nous avions utilisés sont donc confirmés. Mais, dans la plupart des cas, le génome de ces chiens n’était pas assez bien couvert par le séquençage pour en dire plus : il s’agit d’une des conséquences de la dégradation de l’ADN, à la mort d’un individu, qui se fragmente intensément et, comme un puzzle aux pièces minuscules, il devient difficile de reconstituer un génome complet.
Squelette de chien retrouvé sur le site de Huca Amarilla, désert de Sechura, Pérou. Nicolas Goepfert, Fourni par l’auteur
Quand l’ADN mitochondrial révèle ses secrets
Dans un second temps, nous avons réalisé une capture de l’ADN mitochondrial pour filtrer les fragments d’ADN contenus dans les échantillons et garder préférentiellement ceux qui se rapportent au génome mitochondrial. En effet, il existe deux sortes d’ADN dans les cellules : l’ADN nucléaire, contenu dans le noyau de chaque cellule, qui provient pour moitié du père et pour moitié de la mère de chaque chien ; et l’ADN mitochondrial, contenu dans les mitochondries de chaque cellule, et qui, au moment de la fécondation, font partie l’ovule. C’est donc un ADN transmis exclusivement par la mère de chaque chien. Or l’ADN mitochondrial est très court (un peu moins de 17 000 paires de bases, contre 2,5 milliards de paires de bases pour l’ADN nucléaire du chien) et il est présent en multiples exemplaires dans chaque mitochondrie. C’est donc un ADN plus facile d’accès pour la paléogénomique.
Schéma d’une cellule avec la localisation de l’ADN nucléaire et mitochondrial. Aurélie Manin, Fourni par l’auteur
Nous avons obtenu suffisamment de fragments d’ADN mitochondrial pour reconstituer les lignées maternelles de 70 individus (8 chiens modernes et 62 chiens archéologiques) et les analyser au moyen d’outils phylogénétiques, c’est-à-dire permettant de reconstituer les liens de parenté entre les chiens. Les arbres phylogénétiques que nous avons pu reconstituer nous ont permis de confirmer que l’ensemble des chiens américains de la période pré-contact (c’est-à-dire avant les colonisations européennes de l’Amérique il y a 500 ans) ont un ADN mitochondrial se rapportant à une seule lignée, traduisant bien l’arrivée du chien en Amérique au cours d’une seule vague de migration.
Néanmoins, nos travaux permettent de préciser que l’ensemble des chiens d’Amérique centrale et du Sud se distinguent des chiens d’Amérique du Nord (Canada et États-Unis actuels) dont ils se séparent il y a environ 7000 à 5000 ans. Cet âge, qui correspond au dernier ancêtre commun à tous les chiens d’Amérique centrale et du Sud, coïncide avec le développement des sociétés agraires, une période pendant laquelle on observe de nombreux mouvements de plantes entre les régions, et notamment celui du maïs, domestiqué au Mexique, qui arrive en Amérique du Sud il y a environ 7000 ans. La structure des lignées maternelles suggère par ailleurs que la diffusion des chiens s’est faite de manière progressive, de proche en proche : les chiens les plus proches géographiquement sont aussi les plus proches génétiquement. Ce principe d’isolement génétique par la distance s’applique normalement plus aux animaux sauvages qu’aux animaux domestiques, dont les mouvements sont avant tout marqués par la volonté humaine qui induit un brassage au gré des échanges culturels. Nous nous sommes interrogés sur les mécanismes de diffusion des chiens en Amérique, suggérant une dispersion relativement libre, liée aux changements d’activités de subsistance et à l’augmentation du stockage des ressources, qui peut avoir contribué à attirer des chiens féraux (vivant à l’état sauvage).
Un chihuahua descendant des chiens précoloniaux
Aujourd’hui, on ne retrouve presque plus trace de ces lignées et leur structuration en Amérique. Un des chiens de notre étude, issu du village indigène de Torata Alta, dans les Andes Centrales, et daté d’avant 1600 de notre ère, possède un ADN maternel d’origine eurasiatique. Les Européens arrivent dans la région en 1532, certainement accompagnés de chiens, et cet individu nous montre que leur lignée s’est rapidement intégrée dans l’entourage des populations locales. C’est le seul animal issu d’un contexte colonial inclus dans notre étude et on ne dispose pas de plus d’informations permettant d’expliquer les mécanismes ayant mené à la diversité génétique des chiens observée aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, parmi les chiens de race moderne dont on connaît le génome mitochondrial, un chihuahua porte un génome dont la lignée maternelle remonte aux chiens ayant vécu au Mexique à la période pré-contact. Un indice qui vient corroborer les sources concernant l’histoire de cette race, dont les premiers représentants auraient été acquis au Mexique dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Ce travail interdisciplinaire nous a permis de mieux comprendre la diffusion et l’origine des populations de chiens en Amérique centrale et du Sud. Néanmoins, il ne porte que sur l’ADN mitochondrial, et donc sur l’évolution des lignées maternelles. L’analyse du génome nucléaire pourrait révéler d’autres facettes de l’histoire des chiens en Amérique que de futurs travaux permettront de développer.