Ce qu’avoir un chat fait à votre cerveau (et au sien)

Source: The Conversation – in French – By Laura Elin Pigott, Senior Lecturer in Neurosciences and Neurorehabilitation, Course Leader in the College of Health and Life Sciences, London South Bank University

L’ocytocine, surnommée l’” hormone de l’amour », envahit-elle les cerveaux du chat et de l’humain ? Zhenny-zhenny/Shutterstock

Caresser un chat, l’entendre ronronner n’a rien d’anodin : derrière ces instants se cache une réaction chimique qui renforce la confiance et diminue le stress, autant chez l’humain que chez l’animal.

Les chats ont beau avoir la réputation d’être indépendants, des recherches récentes suggèrent que nous partageons avec eux un lien unique, alimenté par la chimie du cerveau.

Au cœur du processus se trouve l’ocytocine, fréquemment désignée comme l’« hormone de l’amour ». Cette même substance neurochimique est libérée lorsqu’une mère berce son bébé ou lorsque des amis s’étreignent ; elle a un effet bénéfique sur la confiance et l’affection. Et aujourd’hui, des recherches indiquent qu’elle joue également un rôle important dans la relation entre les chats et les humains.

L’ocytocine est au cœur des liens sociaux, c’est-à-dire de la capacité d’entrer en contact avec les autres et de leur faire confiance, ainsi que de la régulation du stress, et ce tant chez les animaux que chez les humains. Une expérience menée en 2005 a montré qu’elle rendait des volontaires humains nettement plus enclins à faire confiance aux autres dans des opérations boursières fictives.

Cette hormone a aussi des effets apaisants, chez les humains comme chez les animaux : elle réduit le cortisol, l’hormone du stress, et active le système nerveux parasympathique — celui du repos et de la digestion — pour aider le corps à se détendre.

Les scientifiques savent depuis longtemps que les interactions amicales entre les chiens et leurs propriétaires déclenchent la libération d’ocytocine, créant une véritable boucle de rétroaction affective. Mais chez les chats, ce phénomène restait moins étudié.

Moins démonstratifs que les chiens, les chats expriment leur affection de façon plus subtile. Pourtant, leurs propriétaires décrivent souvent les mêmes bénéfices : chaleur, réconfort, baisse du stress. Les recherches confirment peu à peu ces témoignages. Ainsi des chercheurs japonais ont montré en 2021 que de brèves séances de caresses avec un chat augmentaient le taux d’ocytocine chez de nombreux propriétaires.

Dans le cadre de cette étude, des femmes passaient quelques minutes à interagir avec leur chat pendant que les scientifiques mesuraient leurs niveaux hormonaux. Résultat : le contact amical (caresser, parler doucement) entraînait une hausse d’ocytocine dans la salive.

Beaucoup trouvent apaisant de caresser un chat qui ronronne, et ce n’est pas qu’une question de douceur du pelage. Le simple fait de caresser un chat — ou même d’entendre son ronronnement — stimule la production de cette hormone dans le cerveau. Une étude de 2002 a montré que ce pic d’ocytocine, déclenché par le contact, contribue à réduire le cortisol, ce qui peut ensuite faire baisser la tension artérielle, et même la douleur.

Homme tenant un chat gris sur ses genoux
Se blottir contre un chat peut aider à réduire le cortisol, l’hormone du stress.
Vershinin89/Shutterstock

Quand l’ocytocine circule-t-elle entre les chats et les humains ?

Les chercheurs commencent à identifier les moments précis qui déclenchent cette hormone de l’attachement dans la relation humain-chat. Le contact physique doux semble être le facteur principal.

Une étude publiée en février 2025 montre que lorsque les propriétaires caressent, câlinent ou bercent leurs chats de manière détendue, leur taux d’ocytocine a tendance à augmenter, tout comme celui des félins, à condition cependant que l’interaction ne soit pas forcée.

Les chercheurs ont surveillé le taux d’ocytocine chez les chats pendant 15 minutes de jeu et de câlins à la maison avec leur propriétaire. Quand les chats étaient à l’initiative du contact, par exemple en s’asseyant sur les genoux ou en donnant des petits coups de tête, ils présentaient une hausse significative d’ocytocine. Plus ils passaient de temps auprès de leur humain, plus l’augmentation était marquée.

Qu’en est-il des félins moins câlins ? La même étude a noté des schémas différents chez les chats ayant des styles d’attachement plus anxieux ou distants. Les chats dits « évitants », qui gardent leurs distances, ne présentaient aucun changement significatif de leur taux d’ocytocine, tandis que les chats anxieux (toujours en quête de leur maître, mais vite submergé) avaient un taux d’ocytocine élevé dès le départ.

Chez ces derniers, comme chez les chats évitants, les câlins imposés faisaient baisser le niveau d’ocytocine. Autrement dit : quand l’interaction respecte le rythme du chat, le lien s’approfondit ; quand elle est forcée, l’hormone de l’attachement diminue.

Les humains pourraient en tirer une leçon : la clé pour créer un lien fort avec un chat est de comprendre son mode de communication.

Contrairement aux chiens, les chats ne s’appuient pas sur un contact visuel prolongé pour créer des liens. Ils utilisent des signaux plus subtils, comme le clignement lent des yeux — un « sourire félin » qui exprime sécurité et confiance.

Le ronronnement joue aussi un rôle central. Son grondement grave est associé non seulement à l’autoguérison chez le chat, mais aussi à des effets apaisants chez les humains. L’écouter peut réduire la fréquence cardiaque et la tension artérielle et l’ocytocine contribue à ces bienfaits.

Ainsi, la compagnie d’un chat — renforcée par toutes ces petites poussées d’ocytocine issues des interactions — peut agir comme un véritable bouclier contre le stress, l’anxiété et parfois même la dépression, offrant un réconfort proche dans certains cas de celui d’un soutien humain.

Les chats sont-ils moins affectueux que les chiens ?

Les études montrent en effet que l’ocytocine est généralement plus fortement libérée dans les interactions homme-chien. Dans une expérience célèbre menée en 2016, des scientifiques ont mesuré l’ocytocine chez des animaux de compagnie et leurs propriétaires avant et après dix minutes de jeu. Les chiens ont montré une augmentation moyenne de 57 % après avoir joué, contre environ 12 % chez les chats.

Chez l’humain aussi, l’ocytocine grimpe davantage quand les interactions sociales sont fortes. Des études montrent que le contact avec un être cher produit des réponses plus fortes en ocytocine que le contact avec des étrangers. Cela explique pourquoi l’accueil enthousiaste d’un chien peut ressembler à l’émotion ressentie face à un enfant ou un partenaire.

Les chiens, animaux de meute domestiqués pour vivre aux côtés des humains, sont quasiment programmés pour rechercher le contact visuel avec nous, nos caresses et notre approbation — autant de comportements qui stimulent l’ocytocine des deux côtés. Les chats, eux, descendent de chasseurs solitaires et n’ont pas développé les mêmes signaux sociaux démonstratifs. Ils libèrent donc de l’ocytocine plus rarement, souvent seulement quand ils se sentent en sécurité.

La confiance d’un chat ne s’acquiert pas automatiquement, elle se mérite. Mais une fois acquise, elle est renforcée par la même molécule qui unit parents, partenaires et amis humains.

Ainsi, la prochaine fois que votre chat clignera doucement des yeux depuis le canapé ou se pelotera en ronronnant sur vos genoux, souvenez-vous : il ne se passe pas seulement quelque chose de tendre. Dans vos deux cerveaux, l’ocytocine circule, renforçant la confiance et apaisant le stress. Les chats, à leur manière, ont trouvé comment activer en nous la chimie de l’amour.

The Conversation

Laura Elin Pigott ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Ce qu’avoir un chat fait à votre cerveau (et au sien) – https://theconversation.com/ce-quavoir-un-chat-fait-a-votre-cerveau-et-au-sien-265594

Les États-Unis de l’après-Charlie Kirk, ou l’apogée de la polarisation affective

Source: The Conversation – in French – By Frédérique Sandretto, Adjunct assistant professor, Sciences Po

Dans le débat démocratique, il est normal que les tenants de positions politiques différentes expriment leurs divergences avec une certaine virulence. Mais les États-Unis ont dépassé ce stade depuis longtemps. Le pays est en proie à une profonde « polarisation affective », c’est-à-dire que les deux grands camps politiques se considèrent non plus comme des adversaires qui méritent le respect, mais comme des ennemis. Charlie Kirk, qui avait de son vivant largement participé à ce processus, a été la victime de ce contexte délétère – un contexte que l’instrumentalisation de son assassinat par Donald Trump et ses partisans dégrade chaque jour un peu plus.


Le 10 septembre 2025, Charlie Kirk, activiste conservateur et fondateur de l’organisation Turning Point USA, est mort assassiné alors qu’il s’exprimait lors d’un débat en plein air à l’Université de l’Utah Valley.

Cette disparition brutale ne saurait être interprétée uniquement comme un fait divers tragique. Elle s’inscrit dans un moment politique particulier où chaque acte violent est immédiatement instrumentalisé et réinscrit dans une guerre culturelle qui structure l’espace public américain et le polarise davantage.

Dès les premières heures, Donald Trump a publiquement accusé ce qu’il appelle « la gauche radicale » d’avoir créé un climat de haine propice à ce type de passage à l’acte.

Cette assertion a été reprise par le vice-président J. D. Vance qui a dénoncé, lors de l’émission The Charlie Kirk Show jusqu’ici animée par le défunt et dont il a exceptionnellement pris les rênes cinq jours après l’assassinat, « l’extrémisme de gauche incroyablement destructeur qui s’est développé au cours des dernières années et qui […] fait partie de la raison pour laquelle Charlie a été tué », soulignant que l’unité nationale est impossible avec ceux qui célèbrent le meurtre et appelant à la dénonciation de tels comportements. Vance a également promis qu’une répression sévère serait mise en œuvre contre les organisations de gauche qu’il considère comme « responsables de la violence politique ».

Ces mots ne sont pas anodins : ils condensent une manière de lire l’événement qui ne cherche pas à l’expliquer par des causes individuelles, mais à le transformer en preuve supplémentaire de la menace existentielle que représenterait le camp opposé. En ce sens, l’assassinat de Kirk devient le miroir d’une société qui ne se contente plus de débattre, mais qui pense et vit la politique en termes de survie collective.

La polarisation des réactions – expressions d’un deuil traumatisant, de nombreux rassemblements ayant été organisés partout dans le pays ; accusations mutuelles ; mais aussi appels à la vengeance – laisse présager une escalade dangereuse et une exacerbation de la polarisation politique américaine.

Qu’est-ce que la polarisation en politique ?

La polarisation se définit comme un durcissement et un éloignement croissant des positions entre deux camps opposés. Ce terme s’impose dans le vocabulaire politologique dans les années 1960 et 1970 à un moment où l’on commence à mesurer plus finement les comportements électoraux et à analyser la cohésion idéologique des partis. Mais c’est véritablement à partir des travaux de Keith Poole et Howard Rosenthal (1984), puis de Nolan McCarty (2019), que la notion devient un concept central.

Selon McCarty, la distance idéologique entre républicains et démocrates n’a cessé de croître depuis les années 1980, au point de créer deux blocs quasiment étanches. Elle s’est progressivement installée depuis plusieurs décennies, alimentée par l’évolution des partis politiques, la transformation du paysage médiatique et l’émergence de clivages culturels et sociétaux devenus inconciliables.

Du fait de ce processus de polarisation, la distinction entre les deux grands partis et leurs sympathisants respectifs ne se limite plus à des divergences programmatiques. Des identités antagonistes ont été façonnées, si bien que le camp adverse n’est plus seulement perçu comme un rival politique mais comme une menace existentielle.

Vers une polarisation affective

La polarisation idéologique ou politique n’est pas en soi catastrophique : des désaccords profonds peuvent exister sans détruire la démocratie. Ce qui est dangereux, c’est la polarisation affective, celle qui transforme l’adversaire en ennemi existentiel. Cette dernière nourrit la peur, le ressentiment et la haine, au point que l’on en vient à justifier, voire à applaudir, la souffrance de l’autre côté de l’échiquier politique.

Le terme de polarisation affective a été introduit par le politologue Shanto Iyengar au début des années 2010. Il désigne l’hostilité et l’antipathie ressenties envers les membres du parti opposé, indépendamment des divergences idéologiques relatives aux politiques publiques. S’inspirant de la théorie de l’identité sociale – qui postule notamment que la seule division d’un groupe initial en deux groupes distincts entraîne, au sein de chacun des deux groupes ainsi constitués, une hostilité à l’encontre de l’autre groupe –, Iyengar montre que l’affiliation partisane fonctionne comme un marqueur social générant des émotions négatives envers l’autre camp et des sentiments positifs envers le sien.

Cette polarisation influence les comportements sociaux, les relations interpersonnelles et la perception de menace politique. La polarisation affective explique pourquoi des électeurs proches idéologiquement peuvent néanmoins éprouver de la méfiance et du rejet envers l’autre parti. Elle ne se limite pas aux désaccords politiques, mais traduit une dimension émotionnelle et identitaire des divisions.

L’attentat contre Charlie Kirk est donc à la fois un symptôme – il apparaît que son assassin, Tyler Robinson, l’a pris pour cible par détestation pour ses idées et pour l’impact négatif que celles-ci avaient sur la société – et un accélérateur de cette dynamique.

La grande majorité des Américains n’a pas perçu la mort violente de l’activiste conservateur seulement comme la disparition d’un individu, mais comme une attaque dirigée contre tout un courant idéologique. L’émotion qu’elle a suscitée a immédiatement été récupérée par les discours partisans. Dans les heures qui ont suivi, les réseaux sociaux et les médias se sont enflammés, les uns accusant la gauche radicale d’avoir alimenté un climat propice à cette violence, les autres dénonçant au contraire l’exploitation de la tragédie à des fins politiques. Cet enchaînement montre à quel point la société américaine est enfermée dans une logique où chaque événement, aussi tragique soit-il, devient un nouvel argument dans une guerre de récits.

L’événement comme surcodage politique

Ce qui frappe également avec l’assassinat de Charlie Kirk, c’est la rapidité avec laquelle l’événement a immédiatement été surcodé politiquement. La mort de Kirk n’est pas d’abord racontée comme l’aboutissement du parcours criminel individuel de Tyler Robinson, mais comme une pièce supplémentaire dans une chaîne narrative de confrontation entre deux Amériques irréconciliables.

C’est précisément ce qui rend cet épisode fécond pour la réflexion académique : il nous invite à analyser la polarisation non seulement comme un état objectif de divergence politique, mais comme un processus performatif, alimenté par des discours, des symboles et des récits. La polarisation ne se constate pas seulement dans les sondages ou dans la distance programmatique entre élus ; elle se manifeste dans la manière dont chaque fait social ou chaque drame est saisi, déformé et redéployé dans une logique de combat partisan.

L’assassinat de Charlie Kirk est une tragédie individuelle qui révèle une tragédie collective. Il montre à quel point la société américaine est fracturée, à quel point chaque événement est interprété à travers le prisme de la polarisation affective. Mais il montre aussi la puissance performative des récits : ce ne sont pas seulement les balles qui tuent, ce sont aussi les mots qui prolongent l’acte et attisent la haine. La polarisation affective américaine, ce n’est pas un simple état de fait : c’est une dynamique, une spirale, une machine à produire de l’hostilité.

Pour la briser, il faudrait peut-être repenser les institutions, réinventer les récits et reconstruire la confiance. Sans cela, chaque nouvelle tragédie ne fera qu’ajouter une pierre au mur de la division.

The Conversation

Frédérique Sandretto ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Les États-Unis de l’après-Charlie Kirk, ou l’apogée de la polarisation affective – https://theconversation.com/les-etats-unis-de-lapres-charlie-kirk-ou-lapogee-de-la-polarisation-affective-265613

Pourquoi la situation politique rend les Français malheureux

Source: The Conversation – France in French (3) – By Mickaël Mangot, Docteur en économie, enseignant, spécialiste d’économie comportementale et d’économie du bonheur, ESSEC

Avec déjà cinq gouvernements depuis le début du second mandat d’Emmanuel Macron, la France est rattrapée par l’instabilité politique. Est-ce de nature à rendre les Français malheureux ? ou le bonheur est-il seulement une affaire privée, imperméable aux évolutions du monde en général, et aux tribulations de la vie démocratique en particulier ?


Si les sciences du bonheur s’intéressent avant tout aux ressorts individuels du bonheur – comme la santé, les revenus, les relations sociales ou les croyances religieuses –, elles regardent également, et de plus en plus, si l’environnement commun joue un rôle significatif. La situation politique et les institutions sont particulièrement scrutées. Et les résultats très instructifs.

Sensibilité à la politique

Premier enseignement : les citoyens ne sont pas insensibles à l’actualité politique.

Son exposition par les médias est documentée comme ayant, en général, un effet négatif sur la balance émotionnelle, en augmentant la proportion d’émotions négatives ressenties durant une journée. Le « spectacle démocratique » n’est apparemment pas le meilleur des divertissements.

Le seul fait de penser à la vie politique dégrade l’évaluation que l’on fait de sa propre vie. L’institut de sondage Gallup a remarqué que lorsqu’il posait des questions sur la satisfaction de la vie politique, juste avant de poser la question sur la satisfaction de la vie (de l’individu), les sondés se disaient beaucoup moins satisfaits de leurs vies. L’effet est ressenti massivement : -0,67 sur une échelle de 0 à 10, soit l’équivalent de l’effet du chômage…

Au bruit de fond négatif s’ajoute l’effet des élections sur le moral des électeurs. Le verdict des urnes contribue positivement au bonheur des électeurs – précisément le bien-être émotionnel et la satisfaction de la vie – du camp vainqueur et inversement pour le camp défait. Cet effet est très similaire à ce qui est observé lors des compétitions sportives. Même les élections étrangères peuvent influencer le bonheur. L’élection de Donald Trump en novembre 2024 a entraîné une baisse significative du bonheur à travers l’Europe, selon une étude de la Stockholm School of Economics.

Implication politique

Deuxième enseignement : être impliqué politiquement n’est pas la voie royale vers le bonheur.

À la différence du bénévolat dans les associations (apolitiques), le militantisme politique n’augmente pas systématiquement le bonheur. Les études n’aboutissent pas à un effet consensuel : le militantisme peut aider au bonheur individuel, comme y nuire.

Les effets positifs apparaissent surtout quand l’action politique est porteuse de sens et permet d’affirmer l’identité de la personne. Les effets négatifs prédominent quand l’action est conflictuelle ou conduit à un isolement social.

Qualité des décisions publiques

Troisième enseignement : la qualité de la gouvernance politique est cruciale pour le bonheur individuel.

Les indices composites de qualité de la gouvernance qui agrègent les six dimensions répertoriées par la Banque mondiale – voix et responsabilité, stabilité politique et absence de violence/terrorisme, efficacité du gouvernement, qualité de la réglementation, État de droit et contrôle de la corruption – sont positivement corrélés aux niveaux de bonheur au plan national.

La qualité des décisions publiques semble l’emporter sur la qualité du processus démocratique. Précisément, c’est lorsque les décisions publiques ont atteint une qualité suffisante que le processus démocratique apporte un plus en permettant aux individus de s’exprimer et de ressentir une sensation de contrôle (collectif) sur les événements. Le bonus démocratique est plus significatif dans les pays riches que dans les pays en développement, en miroir d’aspirations à l’expression individuelle supérieures dans ces pays.

Bonus démocratique

Quatrième enseignement : les régimes autoritaires affichent en général un niveau de bonheur inférieur à celui des démocraties, mais l’effet dépend de la confiance dans le gouvernement. Quand la confiance – laquelle est liée, entre autres, à la qualité des politiques mises en place – est très élevée (ou très faible), on n’observe pas de différence notable entre les différents types de régimes. Le bonheur est alors élevé (ou faible), quel que soit le régime.

C’est seulement lorsque la confiance est intermédiaire que le bonus démocratique se fait sentir.

De même, le bonus démocratique disparaît lorsque les sentiments antidémocratiques ou illibéraux augmentent.

Ce qui est le cas actuellement en France. Le baromètre de la confiance politique du Cevipof a mis en évidence une montée de l’attrait pour un pouvoir plus autoritaire :

  • 48 % des Français estiment que « rien n’avance en démocratie, il faudrait moins de démocratie et plus d’efficacité » ;

  • 41 % approuvent l’idée d’un « homme fort qui n’a pas besoin des élections ou du Parlement », un score au plus haut depuis 2017 ;

  • 73 % souhaitent « un vrai chef en France pour remettre de l’ordre », contre 60 % en Allemagne et en Italie.




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Bonheur des contre-pouvoirs

Rien n’indique que l’efficacité politique soit la norme parmi les régimes autoritaires. Si l’on prend l’exemple de la croissance économique, les travaux des Prix Nobel d’économie 2024 Daron Acemoglu, Simon Johnson et James Robinson montrent au contraire un avantage de croissance pour les démocraties. Au-delà d’une croissance moyenne supérieure, la variabilité de la croissance est également réduite chez les démocraties grâce à de meilleures institutions et à des contre-pouvoirs qui encadrent les décisions politiques.

Tous ces résultats montrent qu’il est difficile de s’affranchir du climat politique, aussi anxiogène et décevant soit-il. Ce que rappelait déjà le comte de Montalembert dans la seconde moitié du XIXe siècle :

« Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même. »

The Conversation

Mickaël Mangot ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Pourquoi la situation politique rend les Français malheureux – https://theconversation.com/pourquoi-la-situation-politique-rend-les-francais-malheureux-261329

How the spiritual sound of the shofar shapes the Jewish New Year – a Jewish studies scholar explains

Source: The Conversation – USA (3) – By Sarah Pessin, Professor of Philosophy, University of Denver

Mark Lipof blows a shofar during the lead-up to Yom Kippur at Temple Ohabei Shalom in Brookline, Mass., in 2010. Michael Fein/MediaNews Group/Boston Herald via Getty Images

It’s the Jewish High Holiday season, and Jews the world over are preparing to visit their local synagogues – for community, for prayer, and to hear the arresting, soulful sounds of the shofar.

An animal horn – typically a ram’s horn – used as a wind instrument, the shofar is featured over 70 times in the Torah. In ancient Jewish tradition, horns were sounded for everything from calls to action to royal coronations. In the spirit of both, the Bible calls upon Jews to raise forth shofar blasts on Rosh Hashana, which literally means the “head,” or start, of the year.

The holiday is a time of communitywide soul-searching. Beyond marking the Jewish new year, it also commemorates the world’s birthday, the creation of humans, and the sovereignty and majesty of God. Marking the start of the High Holiday season, Rosh Hashana kicks off a 10-day period of reflection that culminates in Yom Kippur, the Day of Atonement, whose last moments are also marked by the shofar’s call.

According to the Talmud, a central collection of rabbinic teachings on Jewish law and theology, three divine books are opened on Rosh Hashana. Each person is inscribed into one of the three: one book for the righteous, one for the wicked and one for those in between, who are given till Yom Kippur to set their hearts straight.

Rabbis say the shofar’s sounds cause God to move from his “throne of judgement” to his “throne of mercy.” They also say that shofar sounds can penetrate human hearts, prompting them toward repentance – while mimicking the broken-hearted cries of someone recognizing just how much they need to repent.

A man in a black skullcap and white shirt, who has a long white beard, blows into a large animal horn.
A Jewish man preparing for Rosh Hashana tests the sound of a shofar before buying it.
Menahem Kahana/AFP via Getty Images

As a scholar of Jewish tradition, I’ve worked extensively on the downright esoteric writings of Moses Maimonides, a 12th-century Jewish philosopher. When it comes to the meaning of the shofar’s call, though, Maimonides offers a refreshingly down-to-earth take in the Mishneh Torah, his guide to Jewish law: “Wake up you sleepy ones from your sleep and you who slumber, arise. Inspect your deeds, repent, remember your Creator.”

Sonic-spiritual pause

The sound of the shofar is uniquely rich and searching, somewhere between a human cry and an otherworldly hum. It fills the room as well as one’s entire body – inviting a moment of pause, of existential reckoning.

During the High Holidays there are three varieties of shofar blasts, which are combined into a series of sound constellations throughout the prayer service.

The first kind of blast is a single, solid sounding called “tekiah.” This one also comes in a “tekiah gedolah,” or “big tekiah,” version that stretches on for a longer stint. The second sound pattern is called “shevarim,” made up of three medium blares. And the third is called “teruah,” consisting of at least nine staccato soundings – or, for Jews of Yemenite heritage, another single tone.

The shofar is sounded throughout the two days of Rosh Hashana – in some congregations, 100 times per day. The constancy and repetition enhance the sounds’ capacity to engage participants’ minds, hearts and spirits.

Three types of shofar blasts are combined during High Holiday services.

Sourcing shofars

To make a shofar, a horn is boiled to soften its innards for removal. Using heat to straighten part of the horn, the craftsman carefully drills a hole and carves a mouthpiece at one end. Heat can be used to further straighten the horn, and the finish can range from natural to polished.

As for the species and shape of shofars, there are differences of opinion – and of culture. Amid rabbinic debates over straight shofars or curved ones for Rosh Hashana, Maimonides says only a curved ram’s horn will do. Jews of Yemenite heritage use the kudu antelope, whose spectacularly long horns produce a strikingly deep sound. And the “Moroccan shofar” is said to have emerged during the Spanish Inquisition: Because Jews needed to hide their shofars to avoid persecution, they were crafted to be flat and straight.

The hollowness of the shofar is what produces its unique sound, so it needs to be made of a horn, not an antler. And it will need to come from a kosher animal, an animal permissible to eat under Jewish law – which, for land animals, means having split hooves and chewing its cud.

On both counts, only certain animals will do, including goats, antelopes and rams. And regardless of the kind of shofar it is, it takes some practice to get a sound to come out of it at all.

A woman in a blue dress and white prayer shawl blows into a large animal horn.
Rabbi Carolyn Braun plays a shofar during a ceremony at The Cedars retirement community in Portland, Maine, in September 2013.
Carl D. Walsh/Portland Press Herald via Getty Images

Holy covenant

The popular use of rams’ horns is also a nod to the biblical story of the binding of Isaac, which is traditionally read during Rosh Hashana services.

According to the Book of Genesis, God commanded Abraham to sacrifice Isaac, his beloved son. After nearly going through with the killing, Abraham has a heavenly vision in which he is thanked for his loyalty to God and instructed to spare Isaac after all. Abraham sees a ram caught in a nearby thicket, which he sacrifices to God instead. The next verses describe God blessing Abraham and all his future descendants – which Jews read as a key moment in their identity as a people.

In the Talmud and across a number of other Jewish texts, blowing a ram’s horn for the new year invokes this same redemptive energy: God’s willingness to watch over not just Abraham and Isaac but the entire Jewish community, in a spirit of mercy and blessing.

Using a bull’s horn as a shofar, on the other hand, doesn’t fly. Rabbis rule it out because the term for a cow horn in the bible is “keren,” not “shofar.” The bull’s horn is also seen as too much of a reminder of another key story from the Torah: the Sin of the Golden Calf.

As the Book of Exodus describes it, God led the people of Israel out of slavery in Egypt. He then shares that he would reveal his law to them as a form of everlasting covenant, working through Moses as his spokesperson.

To make the point, God called Moses up to Mt. Sinai, accompanying him in the form of thunder, lightning and fire. Together with pillars of smoke, and louder and louder shofar blasts, the experience left the people awestruck. While details are debated, the text says that they then assented to God’s law – including the commandment not to worship idols.

Yet when Moses heads back to the mountaintop, the Israelites fear he’s abandoned them. Eager for immediate spiritual support, and in spite of having just agreed to God’s law, they built a bovine idol and proceed to worship at its feet.

God considers destroying the people. Yet Moses reminds God of the promise to protect Abraham and his descendants – a direct loop back to the binding of Isaac.

What’s in a word

It appears that the origin of the term “shofar” is “šappāru,” a word in the Akkadian language of the ancient Near East that originally referred to types of rams, deer or wild goats. But there is also a rabbinic commentary connecting the word “shofar” to the Hebrew term for beauty and improvement – suggesting the shofar inspires people to beautify their souls, aligning their actions with their values.

Regardless of the historical etymology of the word, this reading certainly captures the tenor and texture of hearing the shofar during the High Holidays. Its sounds inspire Jews to take spiritual inventory, surveying where the previous year has led them and planning the paths upon which they will next embark.

The Conversation

Sarah Pessin does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. How the spiritual sound of the shofar shapes the Jewish New Year – a Jewish studies scholar explains – https://theconversation.com/how-the-spiritual-sound-of-the-shofar-shapes-the-jewish-new-year-a-jewish-studies-scholar-explains-263687

Vivir con miedo al clima: el impacto de catástrofes naturales como la dana en la salud mental

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Alexis Cloquell Lozano, Profesor Sociología. Cátedra Caixa Popular para el estudio de los desafíos sociales y la vulnerabilidad., Universidad Católica de Valencia

Destrozos provocados por las inundaciones causadas por el paso de una dana en Valencia en octubre de 2024. David Raw/Shutterstock

El informe del Observatorio Europeo del Clima y la Salud gestionado por la Comisión Europea y la Agencia Europea del Medio Ambiente estimó que, de 1998 a 2018, entre 1,7 y 10,6 millones de personas desarrollaron algún trastorno mental tras sufrir inundaciones, cifras que incluyen desde síntomas leves de ansiedad hasta cuadros clínicos de trastorno de estrés postraumático.

El 29 de octubre de 2024, una dana provocó lluvias torrenciales e inundaciones históricas en la Comunidad Valenciana, causando 228 fallecidos y afectando a más de 300 000 personas. Este suceso ejemplifica cómo los desastres naturales intensificados por el cambio climático pueden impactar profundamente en la percepción y en la salud mental de la población.

A través del proyecto “Ecoansiedad percibida tras los efectos de la dana: una respuesta cognitiva y emocional al cambio climático” hemos estudiado el impacto social y psicológico que este fenómeno tuvo en la sociedad española.

La ecoansiedad como nuevo desafío social

La ecoansiedad, según la Asociación Estadounidense de Psicología y ecoAmerica, se describe como un “miedo crónico a un desastre ambiental” derivado de la percepción de amenazas reales o anticipadas por el cambio climático. En el ámbito científico, este término se conceptualiza como un constructo multidimensional que incluye componentes cognitivos, como el grado de preocupación, emocionales y somáticos en respuesta al deterioro medioambiental.

Según datos del Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS), tras una catástrofe como la dana, el cambio climático se percibe como un riesgo más presente y relevante, aumentando la preocupación social. No obstante, los estudios longitudinales indican que este efecto suele disminuir con el tiempo y, si no se refuerza, muchas personas acaban volviendo a sus niveles previos de preocupación y comportamiento.

Gráfico que representa el grado de preocupación de la población respecto al cambio climático (marzo 2024 a marzo 2025).
Grado de preocupación de la población española respecto al cambio climático (marzo 2024 a marzo 2025).
Alexis Cloquell, a partir de datos del CIS, CC BY-SA

Mujeres jóvenes y valencianas, las más vulnerables

En el proyecto hemos analizado los datos recogidos en el Barómetro nº 3 489 (diciembre 2024) y el Estudio nº 3 499 (febrero-marzo 2025) del CIS. Aunque los resultados todavía no están publicados, podemos adelantar algunas de las conclusiones más relevantes.

Uno de los hallazgos más consistentes es el papel de la variable sexo. Las mujeres presentan niveles significativamente más altos de ecoansiedad que los hombres: el 40 % de ellas experimenta un nivel elevado, frente al 28 % de los hombres. Este hallazgo coincide con investigaciones previas que han documentado una mayor sensibilidad emocional y una conciencia ambiental más desarrollada entre las mujeres, posiblemente influida por factores culturales, educativos y sociales que promueven un mayor involucramiento en temas ecológicos.

La provincia de Valencia concentra el mayor impacto: un 48 % de ecoansiedad elevada frente al 32 % del resto de España. Diversos estudios han demostrado que las experiencias directas con eventos climáticos extremos pueden actuar como factores que aumentan la conciencia y preocupación ambiental. Por eso estas personas tienen mayor probabilidad de reconocer la gravedad del cambio climático y apoyar políticas ambientales. Esto se debe al llamado “efecto de proximidad”, en el que la vivencia directa genera una percepción de riesgo más inmediata y emocional.




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¿Existe la ecoansiedad, el miedo crónico a un colapso ambiental?


Educación y desigualdad: cuando la información protege

El nivel educativo actúa como un factor protector moderado: quienes tienen estudios superiores presentan niveles algo menores de ecoansiedad, lo que podría sugerir que una mayor formación académica favorece herramientas cognitivas o informativas que permiten canalizar la preocupación ambiental de manera más equilibrada.

La variable ocupación arroja datos muy reveladores. Las personas desempleadas y aquellas que se dedican a labores del hogar presentan los niveles más altos de ecoansiedad cognitiva. En estos grupos, más del 39 % se encuentra en el nivel alto.

También los jubilados y pensionistas manifiestan una proporción elevada. Esto podría estar relacionado con una sensación de vulnerabilidad económica, menor acceso a medios de adaptación o, en algunos casos, una percepción de impotencia frente al futuro.

En cambio, los estudiantes presentan una distribución algo distinta, con aproximadamente el 45 % ubicados en el nivel bajo. Esto podría interpretarse como una toma de conciencia activa, pero aún no intensamente ansiosa, posiblemente asociada al carácter formativo y crítico de esta etapa vital.

Una llamada urgente para nuevas políticas públicas

Los resultados muestran que el cambio climático no solo transforma los paisajes, sino también las mentes, y que es urgente prepararse para un futuro climático más incierto. Se trata de un fenómeno persistente: incluso seis meses después del evento, la preocupación permanece, lo que plantea retos importantes para la salud mental.

El estudio alerta sobre un problema creciente que hasta ahora ha pasado desapercibido en la agenda política: la relación entre cambio climático y la salud mental. Por tanto, es recomendable crear programas de apoyo psicológico a la población, campañas de educación ambiental y planes territoriales de emergencia, especialmente en zonas geográficas de alto riesgo frente a los efectos del cambio climático.




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Cómo mejorar la gestión del riesgo en las zonas afectadas por DANA para que no se repita una catástrofe


The Conversation

Alexis Cloquell Lozano recibe fondos del Ministerio de Ciencia, Innovación y Universidades, a través de la convocatoria Proyectos de Generación de Conocimiento 2024 y del Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS) perteneciente al Ministerio de la Presidencia, Justicia y Relaciones con las Cortes, a través de la convocatoria ayudas a la investigación 2025.

Joan Lacomba Vazquez recibe fondos del Ministerio de Ciencia, Innovación y Universidades, a través de la convocatoria Proyectos de Generación de Conocimiento 2024.

Carmen Moret-Tatay y Francisco Javier Arteaga Moreno no reciben salarios, ni ejercen labores de consultoría, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del puesto académico citado.

ref. Vivir con miedo al clima: el impacto de catástrofes naturales como la dana en la salud mental – https://theconversation.com/vivir-con-miedo-al-clima-el-impacto-de-catastrofes-naturales-como-la-dana-en-la-salud-mental-264217

La vuelta a clase: qué hacer cuando el colegio quiere exponer a su hijo en redes sociales

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Ricard Martínez Martínez, Profesor de Derecho Constitucional. Director de la Cátedra de Privacidad y Transformación Digital, Universitat de València

Xavier Lorenzo/Shutterstock

Se inicia el curso en distintas comunidades autónomas de España con la decisión de reducir el tiempo dedicado a las pantallas en las aulas. El Informe del Comité de Expertos para la Creación de Entornos Digitales Seguros para la Infancia y la Juventud ha puesto de manifiesto la existencia de riesgos significativos para la salud mental y el desarrollo de los niños, niñas y adolescentes que exige modular adecuadamente las condiciones de uso de las pantallas.

Sin embargo, no se ha publicado noticia alguna en relación con las condiciones de uso de las redes sociales por la escuela y con la publicación de imágenes de los alumnos y alumnas. Resulta paradójico prevenir la dependencia de las redes y que estas sigan siendo utilizadas generando en los niños, niñas y adolescentes una percepción positiva sobre ellas.

La razón subyacente para compartir estas imágenes no es otra que promover la imagen positiva del centro ante la comunidad. Pero por muy bien intencionada que resulte, esta es una acción promocional, nunca educativa.

Cuando el centro escolar expone a los menores en internet genera riesgos. Un depredador podría capturar las imágenes y utilizar buscadores especializados para localizar a niños, niñas y adolescentes en redes sociales y contactarles. Además, promueven una conciencia positiva y un hábito de uso y consumo: si la escuela es activa en redes y comparte a sus estudiantes, carece de sentido argumentar que supongan un riesgo.

La reutilización de las imágenes

El centro escolar modela la identidad digital de sus estudiantes, que no tienen por qué compartir ni el contenido, ni el estilo de las imágenes y vídeos que se suban. Si por casualidad hubiera algo de ridículo o criticable en ellas se estará sembrando la posibilidad de un futuro acoso entre iguales basado en la reutilización de las imágenes.

Por ello, resulta necesario proporcionar a la sociedad información adecuada para la toma de decisiones informadas. En primer lugar, debe entenderse la naturaleza de los formularios de consentimiento informado que suelen llegar a casa en el proceso de matrícula, al inicio del curso o bien en momentos puntuales remitidos por profesores.

Se solicita el consentimiento porque no existe ninguna justificación académica para captar y compartir imágenes de los menores en internet. La legislación sobre derecho a la intimidad y a la propia imagen, y sobre protección de los menores, señala que el interés superior del menor debe preservarse y conduce exactamente a lo contrario, a no publicar o hacerlo limitadamente salvo consentimiento.

De ahí que sea muy poco usual encontrar imágenes o vídeos de niños, niñas y adolescentes en los medios de comunicación convencionales, salvo cuando el interés público de la noticia lo justifica.

Este consentimiento es esencialmente libre y no puede estar condicionado por las relaciones entre el centro escolar, el profesorado y los responsables parentales. La familia debería actuar en conciencia y marcar en su caso la casilla del “NO” sin ninguna clase de prevención o temor respecto de las posibles consecuencias.

Es posible que el centro contacte con posterioridad a la negativa. Suelen transmitir que esta afecta al conjunto del grupo o señalar que se sienten incómodos ante la eventualidad de discriminar al estudiante cuya captación de imágenes está vetada.

Esta conducta implica una suerte de coacción que induce a consentir y podría constituir una infracción muy grave de la legislación en materia de protección de datos. Por ello debería ser puesta en conocimiento de la Agencia Española de Protección de Datos y de la inspección educativa.

Es posible que el contenido de la ficha, o de una nota remitida por un profesor, se refiera a la posibilidad de captar imágenes y utilizarlas con fines docentes o de innovación pedagógica. Esto solo es admisible cuando exista una relación de coherencia con el temario oficial y bajo la condición de integrarse de forma precisa y documentada en la planificación de la materia.

Tratamiento registrado y supervisado

Si fuera una actividad de investigación o innovación pedagógica que repercuta en humanos vulnerables, estará sometida a reglas que exigen la aprobación positiva por parte de un comité de ética. En todos los casos, debe existir un tratamiento debidamente registrado y supervisado por la persona delegada de protección de datos, contar con las debidas políticas de privacidad y garantizar la asunción de obligaciones de seguridad y confidencialidad por el profesorado, que debe haber recibido una formación adecuada.

Nada impide la captación de imágenes para la generación de recuerdos del paso por la escuela, pero tiene que hacerse siguiendo reglas muy precisas. Es necesario obtener el consentimiento de los responsables parentales, y debe cuidarse el estilo y la naturaleza de las imágenes bajo el prisma de la proporcionalidad y la razonabilidad. Resulta fundamental que, junto al consentimiento, la comunidad educativa sea informada y se comprometa a la firma de un documento de confidencialidad asumiendo la imposibilidad de compartir las imágenes de los menores en redes sociales o con terceros no autorizados.

Y también es posible la captación y el uso de imágenes con fines promocionales o para la divulgación de noticias de interés público. Pero nunca con carácter general y respetando siempre las obligaciones legales del centro escolar.

The Conversation

Ricard Martínez Martínez no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. La vuelta a clase: qué hacer cuando el colegio quiere exponer a su hijo en redes sociales – https://theconversation.com/la-vuelta-a-clase-que-hacer-cuando-el-colegio-quiere-exponer-a-su-hijo-en-redes-sociales-265161

¿Es posible reducir incendios en el hogar y la industria sin usar compuestos tóxicos?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Christina Schenk, Investigadora en ML para aplicaciones de materiales, IMDEA

Es posible que en su casa haya unas cortinas de poliéster, un tejido sintético que puede derretirse y arder rápidamente cuando alcanza altas temperaturas. El fuego se propaga por su superficie y produce humo tóxico.

Cuando una pequeña llama entra en contacto con el poliéster, el calor descompone rápidamente las moléculas del tejido y se liberan gases inflamables. Dicha llama se extiende velozmente por la superficie vertical del tejido y alcanza alturas importantes en pocos segundos, generando un denso humo negro, muy tóxico y peligroso.

Esta propagación rápida puede envolver rápidamente la habitación y dificultar la evacuación, haciendo que unas simples cortinas se conviertan en un foco peligroso de incendio en el hogar.

Como ocurre en las cortinas, los plásticos están presentes en casi todos los aspectos de nuestra vida diaria: textiles, dispositivos electrónicos, automóviles y materiales de construcción. Aunque son resistentes y versátiles, presentan un problema importante: su inflamabilidad.

No obstante, en sectores como la electrónica, los plásticos ignífugos protegen aparatos como televisores y ordenadores; en la automoción, mejoran la seguridad en salpicaderos y revestimientos interiores; y en la construcción, son clave para aislamientos y conductos eléctricos que previenen la rápida propagación del fuego. ¿Cómo se consigue que adquieran esta propiedad?

Reducir el riesgo

Para reducir el riesgo de inflamabilidad se utilizan aditivos retardantes de llama, productos químicos que se añaden a los plásticos para hacerlos menos inflamables.

Estos compuestos ayudan a que el fuego se propague más lentamente, dando más tiempo para reaccionar y evacuar en caso de incendio. De hecho, la efectividad de estos retardantes se puede medir con pruebas que evalúan cuánto se reduce la velocidad a la que avanza la llama. Se nota claramente que las casas y edificios con materiales ignífugos tienen mayor seguridad contra incendios que aquellos que no los tienen.

Sin embargo, muchos retardantes convencionales derivan de fuentes fósiles y contienen sustancias que pueden ser nocivas para la salud y el medio ambiente. ¿Podemos hacerlo mejor?

Toxicidad y alteraciones hormonales

Por ejemplo, los retardantes bromados PBDE (éteres difenílicos polibromados), derivados del petróleo, están presentes en muebles con espuma, colchones y aparatos electrónicos comunes en el hogar. Estos compuestos pueden liberar sustancias químicas que irritan los ojos y la piel. Con exposiciones prolongadas están asociados a efectos más graves en la salud, como alteraciones hormonales, daño neurológico y aumento del riesgo de algunos tipos de cáncer. El polvo que se desprende de estos productos es una vía común de exposición, especialmente para niños.

Estudios científicos han encontrado que la exposición a PBDE está relacionada con cáncer, trastornos endocrinos y neurotoxicidad en humanos, por lo que muchos países están regulando o prohibiendo su uso para proteger la salud pública.

Así, aunque los retardantes de llama mejoran la seguridad frente a incendios, es importante avanzar hacia alternativas más sostenibles y menos dañinas para la salud y el medio ambiente. ¿Cómo lo hacemos? Buscamos alternativas más seguras y sostenibles, que no sólo reduzcan el riesgo de incendio, sino que además aporten beneficios medioambientales.

Un nuevo material con aplicaciones multifuncionales

En este trabajo presentamos un nuevo sistema retardante de llama de base biológica y diseñado para compuestos de poliamida, un tipo de plástico de ingeniería muy utilizado por su resistencia y versatilidad. Un ejemplo de aplicación son los textiles técnicos, especialmente la ropa de protección industrial o deportiva, para que sean resistentes y seguras frente al fuego al mismo tiempo que se cuida el impacto ambiental.

No obstante, este material también tiene un enorme potencial en muchos otros sectores, como la automoción, la electrónica y el embalaje, ampliando el alcance de materiales de alto rendimiento con retardancia a la llama y bajo impacto ambiental, útiles para diversas aplicaciones industriales.

La resistencia mecánica en las citadas prendas es fundamental porque deben soportar esfuerzos continuos, como rozaduras, abrasiones y hasta impactos, durante largos periodos de uso en condiciones exigentes. De esta forma, la ropa mantiene su integridad, no se daña fácilmente y sigue protegiendo eficazmente al usuario frente a riesgos térmicos o químicos mientras dura más tiempo.

Materiales inteligentes

Lo realmente innovador no es solo la elección de materiales renovables, sino también el método de diseño y optimización que hemos utilizado: una estrategia que combina experimentación en el laboratorio con herramientas de aprendizaje automático (machine learning) y algoritmos de optimización.

El proceso habitual era el de “prueba y error”, donde se preparaban distintas combinaciones químicas, se probaban en laboratorio y se medían sus propiedades para determinar cuáles ofrecían mejor desempeño. Pero este método consume mucho tiempo y recursos al tener que repetir muchas pruebas hasta encontrar una fórmula óptima.

En nuestro trabajo aplicamos un enfoque guiado por datos que nos permite diseñar experimentos de manera sistemática para explorar distintas combinaciones. Empleamos modelos de inteligencia artificial que aprenden de los datos experimentales y predicen el rendimiento de nuevas formulaciones y generamos métodos de optimización que identifican las soluciones más prometedoras. El uso de la IA nos permite acelerar el proceso de descubrimiento.

Gracias a este enfoque, logramos mejorar de forma simultánea la resistencia mecánica y la seguridad (dos propiedades que suelen estar en conflicto) del nuevo biomaterial que buscábamos.

El mejor biomaterial posible

El mejor biomaterial creado mostró un aumento del 18,4 % en la resistencia a la tracción (capacidad de soportar esfuerzos antes de romperse) y una reducción del 53,1 % en la tasa máxima de liberación de calor, un parámetro clave en el comportamiento frente a incendios. Este avance es relevante, por ejemplo, en textiles de alto rendimiento más sostenibles y saludables.

Al unir ciencia experimental con inteligencia artificial, reducimos la dependencia de aditivos dañinos, minimizamos el desperdicio y abrimos el camino hacia nuevos materiales seguros, sostenibles y de alto rendimiento que aportan beneficios directos a la sociedad.

The Conversation

El trabajo original ha sido financiado por el proyecto TED2021-131409B-100, financiado por el Ministerio de Ciencia e Innovación (MCIN), la Agencia Estatal de Investigación (AEI) (10.13039/501100011033) y por la Unión Europea a través del programa NextGenerationEU/PRTR. Dr. Christina Schenk trabaja en IMDEA Materiales. Se agradece profundamente a sus compañeros José Hobson y Maciej Haranczyk del Instituto IMDEA Materiales por la lectura atenta, así como a José Hobson por los valiosos comentarios que han enriquecido y mejorado este artículo.

ref. ¿Es posible reducir incendios en el hogar y la industria sin usar compuestos tóxicos? – https://theconversation.com/es-posible-reducir-incendios-en-el-hogar-y-la-industria-sin-usar-compuestos-toxicos-264055

Las organizaciones benéficas de la Cádiz de la Ilustración ya practicaban la transparencia informativa

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Pedro Araújo Pinzón, Profesor de Contabilidad de Gestión, Universidad de Cádiz

Vista de Cádiz desde el puerto dibujada por Alfred Guesdon en el siglo XIX. Biblioteca Digital Hispánica, CC BY

Existe gran interés por parte de la sociedad y de los organismos públicos por el buen empleo de fondos por parte de organizaciones no lucrativas (como las caritativas). Al revelar información a las partes interesadas en su actividad, estas organizaciones exponen sus motivaciones y objetivos sociales, éticos y basados en valores, detallando sus esfuerzos por alcanzarlos y el grado en que se han logrado.

Esto no es nuevo: entre 1798 y 1801, una organización caritativa católica gaditana rendía cuentas a las partes interesadas en su actividad. Investigamos los factores que influyeron en la divulgación de esta información.

Portada del Libro de Actas de la Junta de Socorro.
Archivo Histórico Municipal de Cádiz, Libro 7967

La rendición de cuentas bajo una perspectiva histórica

Históricamente, la transparencia informativa y la rendición de cuentas han sido cruciales para:

  1. Mostrar que las organizaciones de caridad utilizaban los recursos recibidos de forma eficiente y los aplicaban a los fines previstos.

  2. Atraer más fondos para su actividad.

  3. Legitimar la actividad de la organización y las actuaciones de sus fundadores, sus gestores e incluso sus financiadores.

En los siglos XVIII y XIX, la revelación de información se realizaba principalmente de forma voluntaria y por diversos medios.

Además de los factores económicos y funcionales, las creencias, valores, normas y reglas imperantes –incluyendo las religiosas y sociales– en la comunidad en la que operaba una organización afectaban al desarrollo de su contabilidad, a su proceso de rendición de cuentas y a la divulgación de información.

De ahí nuestro interés en investigar los factores que impidieron o promovieron la revelación de información contable de la organización caritativa católica Junta de Socorro, en una época (finales del XVIII, principios del XIX) y un lugar (Cádiz, España) en donde la Iglesia católica era un poder omnipresente en la sociedad a la vez que las ideas de la Ilustración ganaban adeptos entre los gaditanos.




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De cómo la contabilidad fue una pieza esencial en el seguimiento de la epidemia de fiebre amarilla de 1800 en Cádiz


Cádiz: finales del XVIII, principios del XIX

El XVIII fue el siglo de oro para Cádiz, puerto principal en el comercio español con las colonias americanas. Que fuese una ciudad eminentemente comercial contribuyó a que sus habitantes estuvieran familiarizados con las prácticas contables y la rendición de cuentas.

Geográficamente, era una pequeña ciudad peninsular fortificada, de no más de 150 hectáreas y unos 70 000 habitantes distribuidos en 18 barrios. Estos factores intensificaban la interacción entre sus habitantes, de modo que las noticias de cualquier tipo se difundían fácilmente entre la población.

La Junta de Socorro se creó en 1798 para ayudar a las familias de los jornaleros, las costureras y los artesanos de Cádiz, que se vieron empobrecidos por el estrangulamiento del comercio de ultramar a causa del bloqueo militar de la Armada británica. La institución fue fundada por Antonio Martínez de la Plaza, obispo de la ciudad, y estuvo respaldada por gaditanos laicos e ilustrados.

En ausencia de regulación y bajo la formidable influencia social de la Iglesia católica, la Junta de Socorro gestionó las peticiones de los diferentes grupos de interés (miembros de su junta de gobierno, gestores, fundadores, beneficiarios de las ayudas, autoridades públicas, donantes institucionales, otros donantes).

Divulgación de información en la Junta de Socorro

Los fundadores, los gestores y los miembros de la junta de gobierno incorporaron a la gestión de la Junta de Socorro el sentido de la responsabilidad y la visión contable que imperaba en la Cádiz mercantil de la época.

Internamente, los gestores rendían cuentas ante la junta, cada miembro de la junta rendía cuentas ante sus compañeros y la propia junta rendía cuentas ante los fundadores de la institución.

Externamente, la junta rendía cuentas principalmente ante los donantes y las autoridades publicando un informe sobre el total de ingresos recibidos y el importe de los diferentes gastos realizados. Pero también ante los beneficiarios de la ayuda, a través de actuaciones observables por la población: por ejemplo, en la repartición diaria de pan o al emplearles en obras públicas de la ciudad, y algunas veces mediante los sermones en las iglesias.

Informe sobre ingresos y gastos publicado en 1800.
Informe sobre ingresos y gastos publicado en 1800.
Archivo Diocesano de Cádiz, Caja 923

El impacto de las normas religiosas y sociales en la rendición de cuentas

Las normas religiosas –firmemente arraigadas en la sociedad católica de finales del siglo XVIII– restringieron la información revelada por la Junta de Socorro. Por un lado, se inhibieron de divulgar información sobre los benefactores debido a la idea cristiana del anonimato en las donaciones: “Cuando hagas limosna, que no sepa tu mano izquierda lo que hace tu derecha; así tu limosna quedará en secreto y tu Padre, que ve en lo secreto, te recompensará” (Mateo, 3:3-4).

Así la cantidad donada era confidencial, evitando al donante la posible vergüenza de aportar limosnas de escaso importe. También se preservaba la identidad de los pobres receptores de alguna forma de socorro, asegurándose de este modo de que los posibles beneficiarios legítimos no se vieran disuadidos –también por vergüenza– de pedir ayuda.

En el caso de una pequeña ciudad como Cádiz –con una gran proximidad física entre sus habitantes y fuertes lazos sociales–, esta falta de información sobre donantes y receptores de ayuda pudo haberse visto contrarrestada por las acciones observables de la Junta de Socorro (entrega de alimentos, empleos a los necesitados) y por las relaciones entre los miembros de la junta, los donantes y los propios beneficiarios.

The Conversation

Este trabajo ha sido financiado por los fondos FEDER UNC315-EE-3636 y UPO-1380724, y por el proyecto de investigación ECO2017-87514-P.

PID2021-126617NB-I00, funded by MCIN/AEI/10.13039/501100011033

ref. Las organizaciones benéficas de la Cádiz de la Ilustración ya practicaban la transparencia informativa – https://theconversation.com/las-organizaciones-beneficas-de-la-cadiz-de-la-ilustracion-ya-practicaban-la-transparencia-informativa-247280

¿Por qué han callado históricamente los países árabes sobre Gaza y siguen sin darle apoyo?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Armando Alvares Garcia Júnior, Professor de Direito Internacional, Relações Internacionais e Geopolítica/Geoeconomia, UNIR – Universidad Internacional de La Rioja

Abdul Fatah al-Sisi, presidente de Egipto, interviene en la cumbre árabe-islámica convocada de urgencia en Doha tras la acción militar de Israel en Catar el pasado 9 de septiembre. Yusron Motret/Shutterstock

El 16 de septiembre de 2025, la Comisión Independiente de Investigación de la ONU sobre los Territorios Palestinos Ocupados publicó un informe histórico que acusa a Israel de cometer genocidio en Gaza. El documento, elaborado durante más de dos años, concluye que el gobierno israelí ha incurrido en cuatro de los cinco actos tipificados en la Convención para la Prevención y Sanción del Delito de Genocidio de 1948:

  • Asesinatos masivos.

  • Daños físicos y psicológicos graves.

  • Imposición deliberada de condiciones de vida destinadas a destruir parcial o totalmente a un grupo.

  • Medidas para impedir nacimientos.

La comisión atribuye responsabilidad directa a figuras como el primer ministro Benjamin Netanyahu, el presidente Isaac Herzog y el exministro de Defensa Yoav Gallant, a quienes acusa de incitación y dirección política de estas acciones.

El informe documenta la magnitud de la tragedia humanitaria. En menos de dos años de ofensiva israelí, más de 64 000 palestinos han muerto, según algunas estimaciones, la mayoría civiles (siendo de estos una gran proporción constituida por mujeres y menores de edad). Mientras, cientos de miles se enfrentan a una hambruna provocada por el bloqueo total impuesto sobre el enclave.

Naciones Unidas describe la situación como “catastrófica”, subrayando que hospitales, escuelas y otras infraestructuras esenciales han sido destruidas de manera sistemática.

Doha: el bombardeo contra líderes de Hamás

En paralelo a la publicación del informe, el 9 de septiembre de 2025 se produjo un bombardeo israelí en Doha, capital de Catar, dirigido contra la cúpula política de Hamás. Según confirmaron fuentes militares israelíes, el ataque se realizó para eliminar a líderes de la organización que se encontraban reunidos para debatir una propuesta de alto el fuego. Al menos seis personas murieron, entre ellas un policía catarí, y varios edificios diplomáticos resultaron dañados. Catar denunció el hecho como una violación grave de su soberanía y lo calificó como “terrorismo de Estado”.

El ataque desencadenó la convocatoria urgente de una cumbre árabe-islámica en Doha con la participación de más de 50 países, incluidos los 22 miembros de la Liga Árabe y los 57 de la Organización de Cooperación Islámica.

Durante tres días, los ministros de Exteriores y jefes de Estado debatieron una respuesta coordinada. El resultado fue una declaración conjunta que condena el bombardeo, acusa a Israel de genocidio, limpieza étnica y uso del hambre como arma de guerra y alerta sobre la expansión de asentamientos en Cisjordania. El texto también reafirma la necesidad de una “seguridad compartida” en la región.

Pese a la contundencia de la retórica, la declaración no incluyó sanciones concretas ni medidas coercitivas. Propuestas como el cierre del espacio aéreo a aviones israelíes, la suspensión de acuerdos militares o la ruptura diplomática con Tel Aviv fueron discutidas, pero no prosperaron.

Analistas presentes en Doha destacaron que esta falta de acciones efectivas refleja el peso de las alianzas estratégicas y comerciales que varios países árabes han desarrollado con Israel en los últimos años.

En las ofensivas posteriores –desde la Primera y Segunda Intifada hasta los bombardeos de 2009, 2014 y 2021–, la respuesta se limitó a condenas diplomáticas sin sanciones regionales estructuradas.

Una inacción repetida muchas veces

Esta inacción, de hecho, se ha repetido a lo largo de las últimas décadas en momentos críticos para Gaza y la causa palestina. Durante la Guerra de Gaza de 2008-2009, conocida como “Operación Plomo Fundido”, las divisiones internas entre los Estados árabes impidieron una respuesta coordinada, limitándose a declaraciones de condena y a cumbres que terminaron sin resultados concretos.

En 2014, tras la ofensiva israelí que dejó miles de muertos, la Comisión de Investigación de la ONU documentó graves violaciones de derechos humanos, mientras que la Liga Árabe se limitó nuevamente a pedir el fin de las hostilidades sin adoptar sanciones o medidas de presión.

Incluso en 2021, cuando la violencia escaló en Jerusalén y Gaza, las reuniones de emergencia convocadas por la Liga Árabe no pasaron de comunicados formales, evidenciando un patrón estructural de dependencia política y económica que ha reducido la capacidad de acción colectiva de la región frente a Israel.

Esta trayectoria histórica demuestra que, más allá de la retórica, la falta de mecanismos vinculantes ha perpetuado la ineficacia de las instituciones árabes a la hora de defender a Gaza.

El contexto actual refuerza esta parálisis. Desde mediados de la década de 2000, países como Arabia Saudí y Emiratos Árabes Unidos han emergido como líderes regionales, desplazando a actores históricos como Egipto, Siria o Irak. Estos nuevos liderazgos priorizan la estabilidad interna y las alianzas estratégicas con Estados Unidos frente a la confrontación directa con Israel.

Los Acuerdos de Abraham, firmados entre 2020 y 2021 por Emiratos Árabes Unidos, Bahréin, Marruecos y Sudán, consolidaron una red de cooperación militar y comercial con Tel Aviv, reduciendo el margen para medidas colectivas de presión.

Egipto ha profundizado su dependencia energética mediante contratos multimillonarios de importación de gas israelí, como el firmado en 2019 y ampliado este año, mientras controla estrictamente el paso fronterizo de Rafah para impedir el ingreso masivo de refugiados palestinos.

Arabia Saudí, aunque no ha formalizado relaciones, mantiene contactos discretos en materia de seguridad, especialmente vinculados a la contención de Irán.

La Convención de 1948 establece que todos los Estados parte tienen la obligación de prevenir y sancionar el genocidio, incluso cuando no estén directamente involucrados, lo que incluye adoptar medidas diplomáticas, económicas y judiciales para detener crímenes de esta magnitud cuando exista capacidad de influencia.

La Corte Internacional de Justicia, en su fallo de 2007 sobre el caso Bosnia y Herzegovina contra Serbia y Montenegro, estableció que la inacción puede generar responsabilidad legal internacional si un Estado pudo actuar y no lo hizo.

El bombardeo de Doha representa un punto de inflexión. Nunca antes Israel había atacado la capital de un país del Golfo protegido por un acuerdo de defensa con Estados Unidos desde 1972. Este hecho pone en duda el papel de Washington como garante de seguridad en la región y genera temores de que, sin una respuesta contundente, se establezca un precedente que permita futuras agresiones sin consecuencias diplomáticas o militares.

Palabras, pero no acciones

La cumbre de Doha se inscribe así –al menos hasta ahora– en una larga cadena de momentos en los que la solidaridad árabe con Palestina se expresó en palabras, pero no en acciones. El informe de la ONU plantea una prueba moral y política para las capitales árabes.

Si la inercia persiste, la tragedia de Gaza quedará como una herida abierta tanto para el pueblo palestino como para la legitimidad de los regímenes que, teniendo poder para actuar, eligieron el silencio. Este es el caso de la actual Unión Europea, salvo cuando se mueve tímidamente para salvar el pellejo político de la presidenta de la Comisión Europea, Ursula Von der Leyen.

The Conversation

Armando Alvares Garcia Júnior no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. ¿Por qué han callado históricamente los países árabes sobre Gaza y siguen sin darle apoyo? – https://theconversation.com/por-que-han-callado-historicamente-los-paises-arabes-sobre-gaza-y-siguen-sin-darle-apoyo-265435

Carla Simón: un canto de amor contra la muerte

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Shaila García Catalán, Profesora Titular de Comunicación Audiovisual, Universitat Jaume I

Fotograma de _Romería_, de Carla Simón. FilmAffinity

La obra de la cineasta española Carla Simón es un dolor iluminado. Su cámara recoge el tiempo del verano, huele a melocotones y a mar. En su cine se mece el viento, acampa el sonido de las cigarras, los rezos de los padrenuestros, las verbenas de las fiestas populares y el tintineo de los móviles de alabastro. Huyen los gatos y las liebres. Sorprenden los delfines o las risas improvisadas de sus actores naturales.

Las muertes del padre y la madre de la cineasta por el sida cuando era pequeña parecen haberle dejado un ovillo de preguntas que va deshilvanando a lo largo de su filmografía. Carla Simón lamenta haber heredado muy poco archivo familiar: de su padre conserva algunos súper 8; de su madre un vídeo, fotos y cartas.

Por ello, dice, imagina alto. Cortometraje a cortometraje, película a película, va atravesando un proceso de duelo a través del amor a la familia y al cine. En su travesía, trata de reconstruir la historia de sus padres para preguntarse por su lugar en el mundo y situar en el origen el deseo vivo en ellos. Realiza una investigación poética rodeándose de grandes familias alrededor de una mesa entre malentendidos, canciones y secretos. Su obra es un imposible ejercicio de memoria, un trabajo contra la muerte.

Después del fallecimiento de su abuelo filmó Lipstick (2013), un corto sobre dos niños que asisten, sin saberlo, a la muerte de su abuela. En 2015 rodó Llacunes, en el que la cineasta lee las cartas de su madre mientras filma los lugares donde ella los escribió. El propio título sugiere las lagunas que ella encuentra en el saber pues, en su búsqueda de la verdad, esta hace aguas.

Imagen de la ría de Vigo.
Carla Simón lee las cartas de su madre en Llacunes (2015) sobre el mar de Vigo.
Inicia Films

Investigar, llorar

En Verano 1993 (Estiu 1993, 2017), su primer largometraje, despliega las preguntas sobre la muerte de su madre. La historia narra el primer verano tras la adopción de una niña, Frida, por parte de sus tíos después del fallecimiento de sus padres. La pequeña se sitúa debajo de la mesa para escuchar qué dicen los adultos, trata de cazar frases sueltas. Pregunta a su tía por qué no estuvo presente cuando su madre murió, y la busca en la noche, pero solo encuentra silencio. El cielo de Verano 1993 solo devuelve truenos y oscuridad. Sin embargo, Frida se refugia en la luz.

El deseo de Carla Simón como cineasta parece condensarse en la escena en la que Frida entretiene su soledad regulando la luz del butano. Jugar a controlar la luz le permite ensayar la ausencia, hacerla soportable. Así, poco a poco, Frida va elaborando su duelo y, puede, por fin, llorar.

Una mujer joven le indica algo a una niña sentada en un banco.
Carla Simón dirige a Laia Artigas, que interpreta a Frida, en Verano 1993.
FilmAffinity

Dos años más tarde, en el corto Después también (2019) Carla Simón trata de desestigmatizar el sida mostrando cómo el diagnóstico del VIH puede llevar a un primer tiempo de perplejidad y silencio pero, con información, conversación y amor, no es obstáculo para que dos cuerpos puedan encontrarse.

Tras la muerte de su última abuela, Carla Simón firma junto a Dominga Sotomayor Correspondencia (2020), cortometraje en el que filma el vaciamiento de la casa de la anciana mientras habla sobre su deseo de maternidad y se busca entre dos madres: “Mi madre biológica me dio la genética. Mi madre adoptiva me dio la educación. No sé qué partes de mí son de una o de la otra”.

Esto la lleva a querer filmar a su familia materna en Alcarràs (2022), película que comienza a escribir después de que fallezca su abuelo, en gratitud hacia el valor de su legado.

Cantar

Alcarràs, la historia de la última cosecha de un campo de melocotoneros, es una obra coral sobre la familia, la herencia y un sistema de vida en desaparición. Sin embargo, entre todos los puntos de vista del relato, destaca el brillo de la mirada de la joven Mariona, que escucha desde los umbrales retratando la curiosidad de la propia Simón.

En Correspondencia la familia materna de Carla le decía: “Cantar, cantaremos. Siempre cantaremos”. En Alcarràs, aunque un viejo contrato de palabra entre dos familias no sirve y obliga a los protagonistas a abandonar su modo de ganarse la vida, las canciones aparecen una y otra vez en el relato para recordar el valor de la transmisión y los vínculos, la presencia de la memoria hacia los muertos en la guerra civil española y un amor a la tierra que todavía no está perdido.

Una adolescente y un anciano observan algo fuera de cambo.
Mariona en Alcarràs junto a su abuelo.
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Tras el estreno de Alcarràs, Carla Simón se convirtió en madre por primera vez. En el cortometraje Carta a mi madre para mi hijo (2022) visita la tumba de su progenitora e imagina un encuentro con ella. Carla le confiesa: “Creo que hago cine para poder inventarte e inventarme”. Recoge imágenes de su parto –un dolor ligado a la vida– y presenta a su hijo Manel.

Inventar, registrar

El verano de 2024 Carla Simón rodó Romería (2025), película en la que retrata a su última familia a propósito del viaje en el que Marina –véase el parecido del nombre con Mariona– va a Vigo tras cumplir 18 años a conocer a su familia paterna. Las cartas de la madre que Carla leía en Llacunes se convierten aquí en su diario, un documento al que la joven va poniendo imágenes.

Una chica en una barca en medio de una ría.
Marina lee los diarios de su madre en Romería (2025) sobre el mar de Vigo.
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La protagonista parece continuar las preguntas de Frida, pero siempre se encuentra con un baile de fechas como respuesta y queda frustrada. Ante la imposibilidad de conocer la verdad sobre la historia de sus padres, los revive en su imaginación, pues ese es el material con el que se teje la memoria.

Pero Marina no se queda en las fantasías, sino que sabe salir de ellas para reclamar el reconocimiento de su linaje, algo íntimamente ligado a su deseo. Así, pide que se rectifique el registro civil de la defunción de su padre para poder nombrar el sida como la causa de su muerte, para quedar inscrita como su hija y para, así, poder obtener una beca para estudiar cine. Es decir, para registrar, inventar, hacer de su mirada curiosa un oficio. Tras espigar hermosas imágenes y poner justas palabras que nombran los misterios de su historia ella puede enunciar, en la última secuencia, un vivaz “yo grabo”.

Antes de su estreno en cines, Carla Simón presentó Romería en el Festival de Cannes embarazada de 8 meses de su segunda hija y abrazada por los aplausos de reconocimiento hacia su singularidad. Su obra es un salto de la investigación a la invención y de la invención a la inscripción de su nombre propio como cineasta.

The Conversation

Shaila García Catalán no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Carla Simón: un canto de amor contra la muerte – https://theconversation.com/carla-simon-un-canto-de-amor-contra-la-muerte-265332