Le PSG, du club de football à la marque culturelle mondiale

Source: The Conversation – France (in French) – By Fatima Regany, Maître de conférences, Université de Lille

Un tournant est pris pour le PSG avec la victoire tant attendue, le 31 mai 2025, en Ligue des champions. Charnsitr/Shutterstock

Depuis sa victoire en Ligue des champions, le PSG souhaite faire évoluer son image et son influence. Cette ambition dépasse le simple cadre sportif. Il s’agit pour la direction du club de faire du PSG l’une des plus grandes marques sportives au monde, capable de refléter les valeurs de la ville de Paris et de rassembler en dehors du stade, en dehors du football.


Dans le but d’associer le PSG aux valeurs que symbolise la ville de Paris, le président du club Nasser Al-Khelaifi affichait depuis 2011 son ambition :

« Paris est une des villes les plus incroyables du monde, et mon objectif en tant que président a été de lui donner le club qu’elle mérite. »

Depuis sa victoire en Ligue des champions, comment cette marque peut-elle faire évoluer son image et son influence en devenant une marque culturelle ?

Pour répondre à cette question, nous avons mené une recherche qualitative avec des responsables marketing du PSG – brand activation, le digital et les réseaux sociaux, le sponsoring, partenariats et merchandising –, des consommateurs et associations de supporters, et quantitative en analysant les données des campagnes de communication du club.

« Branding »

Devenir une marque est un long et incertain processus de développement qu’il faut alimenter. Ce processus est nommé en marketing branding. Il renvoie à l’ensemble des actions marketing mises en place pour valoriser une marque tant au niveau matériel – produit, services –, qu’immatériel – identité, valeurs et promesse.

Le professeur de marketing Benoît Heilbrunn rappelle que

« les marques ne sont pas uniquement des systèmes de communication, elles ont plus généralement une fonction de transmission culturelle et idéologique en modifiant de façon significative une chaîne d’éléments structurels de l’environnement socio-économique – système de croyance, règles de comportements, rituels, etc. ».

Par son symbolisme, elle devient un outil rassemblant les communautés, qui entre en résonance avec la vie des individus et la société au sens large. Elle produit des ressources culturelles et identitaires que les individus et les groupes sociaux s’approprient, selon le professeur en marketing Douglas Holt dans son essai Comment des marques deviennent-elles iconiques.

L’appui du « sportainment »

La marque PSG s’est appuyée sur le sportainment pour créer une marque capable d’offrir, au-delà de la consommation d’un produit ou d’un service, une expérience source de valeur hédonique et sociale. La marque, comme le sport, repose sur des rituels, eux aussi moteurs de la construction communautaire, qui renforcent l’adhésion et l’engagement des supporters.

De nombreux supporters à travers le monde suivent le PSG : 65,3 millions d’abonnés sur Instagram, 53 millions sur Facebook, 49,2 millions sur TikTok ou 15,3 millions sur X.

Le PSG mise sur l’expérience du match en développant un spectacle de sport associé au Parc des Princes, lieu de destination qu’elle rend mythique. Durant la saison 2024/2025, son taux de remplissage était de 99 %, avec 47 656 spectateurs par match en moyenne. Les animations comme le Stadium Tour participent à renforcer l’expérience de stade en générant un sentiment d’appartenance au club et admirer le récent trophée de la Ligue des champions.

Des joueurs devenus stars interplanétaires

Pour développer sa capacité émotionnelle et affective, la marque PSG s’appuie sur le brand embodiment, en associant l’histoire de joueurs célèbres à son identité. Mais certains supporters expriment un désengagement envers la marque causée par la présence trop importante de joueurs stars médiatisés. Selon un répondant à notre étude,

« le PSG est devenu une machine stratosphérique avec des stars interplanétaires et peut-être que c’était difficile de s’identifier justement à ce club ».

Kylian Mbappé et Neymar da Silva Santos Júnior
Kylian Mbappé et Neymar da Silva Santos Júnior, lors du match du PSG contre l’Étoile rouge de Belgrade le 11 décembre 2018.
StefanUgljevarevic/Shutterstock

La marque PSG est au cœur de contradictions culturelles. Elle s’adresse à des audiences ayant une relation différente au club et une sociologie hétérogène. « Dans un club, il y a toujours cette dualité-là entre le concret de la ville, parce que c’est là que vous rencontrez les gens. […] Et la virtualité de l’international où vous savez que vous avez un impact très fort via la télévision et via le réseau, mais avec des gens qui n’interagissent pas physiquement » souligne un répondant.

Les abonnés historiques (supporters très fidèles ancrés localement) qui suivent l’aspect sportif du club se distinguent des nouveaux fans arrivés après 2011 intéressés par l’aspect culturel et lifestyle de la marque.

Supporters du PSG
Supporters du virage Auteuil.
VictorVelter/Shutterstock

Plus de 3,1 millions d’euros pour la Fondation

Compte tenu de sa notoriété et de son influence, la marque PSG possède-t-elle la capacité d’avoir un impact sociétal ? Elle l’inscrirait dans la catégorie des marques iconiques.

Notre analyse souligne une attente d’engagement de toutes parts :

« Même pour les supporters se dire que mon club soutient des causes, comme les personnes en situation de handicap, c’est extrêmement important »,

selon l’un des répondants. D’après l’un des responsables du marketing répondants, le PSG opère le choix volontaire de rendre les actions de la Fondation PSG For Communities peu visibles afin d’éviter tout risque d’accusation de récupération. Cela augmente le risque d’être perçu comme une marque inactive. Le montant de la fondation s’élève à plus de 3,1 millions d’euros pour la saison 2023/2024.

« Rêvons plus grand »

D’après nos résultats, la marque PSG cristallise des tensions entre le local et le global chez les supporters. Une autre tension irrésolue réside dans la contradiction entre une identité élitiste de la marque associée à l’image de Paris et une identité urbaine, populaire. Sur nos quatre supporters répondants, trois disent la percevoir comme élitiste depuis 2011, en contradiction avec la culture urbaine et populaire.

Le schéma ci-dessous, pensé par le professeur en marketing Douglas Holt, est appliqué pour cette recherche aux particularités de la marque PSG. Il montre comment le PSG tente de résoudre des contradictions socioculturelles en s’appuyant sur des récits identitaires.

Le club a construit pendant plus d’une décennie une mise en récit fondée sur le rêve, « rêvons plus grand » la grandeur et la conquête, sans toutefois avoir une image de vainqueur. Aujourd’hui, le rêve s’est concrétisé avec la victoire tant attendue le 31 mai 2025 en Ligue des champions.

Vítor Machado Ferreira, surnommé Vitinha, et Ousmane Dembélé, deux des grands artisans de la victoire du PSG en Ligue des champions de l’UEFA
Vítor Machado Ferreira, surnommé Vitinha, et Ousmane Dembélé, deux des grands artisans de la victoire du PSG en Ligue des champions de l’UEFA.
ErreRoberto/Shutterstock

Notre analyse soulève les défis pour faire évoluer la marque à savoir : quel récit la marque PSG peut-elle incarner à présent ? Quel impact aura le repositionnement sportif du club sur la marque ? Elle change en effet de statut sportif avec sa victoire et, dans le même temps, elle se repositionne comme « club de la nouvelle génération ». Elle doit construire une relation authentique avec ses consommateurs et une identité nouvelle pour l’amener à résoudre les tensions culturelles liées à son statut de marque paradoxe. Autant de défis qui font de cette marque un cas d’école dans le champ du branding culturel.


Cet article a été co-rédigé avec Clémence Delhaye (IEP Lille), d’après son travail de recherche « Le branding culturel d’un club international de football : le cas de la marque Paris Saint-Germain ».

The Conversation

Fatima Regany ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Le PSG, du club de football à la marque culturelle mondiale – https://theconversation.com/le-psg-du-club-de-football-a-la-marque-culturelle-mondiale-260255

Qu’est-ce qu’un « bon employeur » ? Une approche par la notion d’« employeurabilité »

Source: The Conversation – France (in French) – By Frédéric Faure, Chercheur associé, Université Rennes 2

Comment expliquer qu’avec un taux de chômage élevé, des postes de travail restent non pourvus ? Les commentaires font souvent porter la responsabilité sur des salariés peu enclins à s’adapter. Et si les employeurs devaient aussi faire leur part du chemin en améliorant leur « employeurabilité » ? Coup de projecteur sur une notion qui explique une bonne partie du paradoxe de l’emploi.


France Travail a diffusé en avril 2025 son enquête annuelle auprès des employeurs sur leurs besoins en main-d’œuvre. Malgré une diminution significative des projets d’embauche dans tous les secteurs d’activité (-12,5 % par rapport à l’année précédente) et une moindre anticipation de difficultés de recrutement (-7 points), près de 40 % des employeurs ayant effectivement cherché à recruter déclarent, malgré tout, avoir rencontré des difficultés. 70 % d’entre eux imputent ces difficultés de recrutement à un trop faible nombre – voire une inexistence – de candidatures et à une inadéquation de ces candidatures à leurs attentes (manque d’expérience, de motivation, de compétences).

La même enquête révèle que près de 20 % de ces employeurs ayant cherché à recruter ont également rencontré des difficultés pour garder leur personnel. Cette situation peut sembler paradoxale au regard du taux de chômage qui reste élevé en France et du fait que plus de 2 millions de personnes y sont durablement éloignées de l’emploi.

La responsabilité des employeurs

Mais alors ce déséquilibre sur le marché de l’emploi est-il essentiellement lié à une inadaptation de l’offre de travail à la demande des employeurs, autrement dit à un problème d’employabilité d’une partie de la main-d’œuvre ? Ne peut-on pas également questionner la capacité des employeurs à être suffisamment attractifs, à recruter convenablement, à s’adapter à la main-d’œuvre disponible localement, à proposer des conditions de travail acceptables, à former, motiver et ainsi conserver leur personnel, à gérer la relation d’emploi de manière efficace et durable ? C’est en référence à cette seconde approche que le terme d’« employeurabilité » a été forgé, en miroir de celui d’employabilité. Il s’agissait de pointer la part de responsabilité des employeurs et d’esquisser, d’une certaine manière, le profil du « bon employeur ».




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Apparue pour la première fois en France en 1999 sous la plume d’un consultant en ressources humaines, reprise et approfondie ensuite par quelques rares économistes, ce n’est qu’à partir de 2018 que la notion d’employeurabilité a connu un relatif essor en France, particulièrement portée par la diffusion du rapport Borello sur l’inclusion professionnelle, par le projet employeurabilité du Pacte civique ainsi que le rapport de préfiguration de France Travail.

Confusion dans les notions

Peu traitée par la recherche académique, la notion d’employeurabilité pâtit d’une insuffisance de caractérisation conceptuelle. Ce flou dans les contours de la notion est accentué par des recouvrements avec d’autres notions proches parmi lesquelles la marque employeur, la responsabilité sociale d’entreprise (RSE), ou encore la qualité de l’emploi.

Il est vrai que la manière dont une entreprise communique sur ses leviers d’attractivité, la force de ses engagements sociétaux et la qualité des emplois qu’elle propose va significativement influer sur sa capacité à recruter. Mais certains écrits sur la notion d’employeurabilité en présentent d’autres facettes. L’inclusion dans et par l’emploi est une facette essentielle. Il s’agit de la capacité des entreprises à sortir des sentiers battus en termes de recrutement, à s’ouvrir à la diversité plutôt que rester sur un profil de « candidat idéal », tout autant recherché par les entreprises concurrentes, à faire l’effort d’intégrer des personnes éloignées de l’emploi, voire d’en faire le but même de l’entreprise.

Recenser les pratiques

Au-delà du recrutement et de l’intégration, l’employeurabilité peut également être envisagée comme la capacité des employeurs à mettre en place des conditions – organisationnelles, managériales et RH – favorables au développement de l’employabilité interne comme externe de leurs salariés. On rejoint ici les notions d’employabilité supportée ou d’employabilité durable.

Face à la multiplicité des approches de l’employeurabilité, il nous a semblé utile d’en faire un recensement et un examen systématique afin d’y voir plus clair et de mieux caractériser cette notion. À partir d’une analyse lexicale puis thématique d’un corpus de 75 textes académiques et non académiques (articles de presse, rapports d’organisations publiques, articles émanant du monde associatif ou syndical) faisant nommément référence à l’employeurabilité, nous avons abouti à une représentation synthétique des enjeux et pratiques associées.

Note de lecture : 34 % des enjeux évoqués dans les textes du corpus concernent « la capacité des employeurs à gérer la relation d’emploi » et 45 % des pratiques d’employeurabilité évoquées dans ces mêmes textes relèvent de l’appui externe à l’employeur.

Qui sont les bons employeurs ?

À partir des associations d’enjeux et de pratiques d’employeurabilité les plus fortement corrélées, cette recherche nous a finalement permis d’envisager trois types de réponse à la question « Qu’est ce qu’un bon employeur ? »

  • Un employeur qui est en mesure de mobiliser les outils et méthodes de gestion adaptés (RH, organisation, management) pour attirer et fidéliser les talents dont il a besoin dans un objectif final de maximisation de l’efficacité de l’entreprise. Les pratiques liées à l’amélioration de la qualité de l’emploi déjà citées font partie de cette catégorie, de même qu’une communication réaliste des éléments d’attractivité d’une offre d’emploi.
Xerfi 2024.
  • Un employeur qui, au-delà de sa fonction d’entrepreneur, est capable de gérer de façon équilibrée et durable la relation d’emploi, y compris, si besoin, en faisant appel à un appui externe ou à travers de la mutualisation. Par exemple, le recours à une aide externe par les TPE et PME peu outillées sur le plan RH, peut contribuer à faire émerger auprès des employeurs novices une identité d’employeur, centrée sur la capacité d’écoute et d’accompagnement du salarié vers son autonomie, et sur l’anticipation de ses besoins.

  • Un employeur qui, s’éloignant de recherches de rentabilité financière directe) ou d’habillage social), déploie une responsabilité sociale élargie dans le champ de l’emploi à travers des pratiques d’inclusion et de développement de l’employabilité de ses salariés. Certaines pratiques d’embauche et de développement du pouvoir d’agir de publics particulièrement éloignés de l’emploi entrent dans ce cadre.

Une question de taille

La notion d’employeurabilité invite, finalement, à dépasser la dimension morale que revêt le mot « bon » accolé à celui d’employeur pour réfléchir de manière factuelle et différenciée, selon la taille des employeurs.

Pour ce qui est des petites structures employeuses (à but lucratif ou non) : comment mieux former les entrepreneurs au rôle d’employeur, les accompagner dans leurs premiers recrutements, renforcer l’appui des intermédiaires de l’emploi, développer les solutions de mutualisation de l’emploi ?

Pour les employeurs de taille intermédiaire : comment améliorer l’offre de conseil RH adaptée à leurs moyens et problématiques spécifiques ? Enfin, pour les grandes entreprises, comment les inciter, ou les contraindre par la loi, à adopter des comportements s’inscrivant dans un esprit de « stakeholder » et non pas seulement de « shareholder » ?

The Conversation

Frédéric Faure travaille pour France Travail.

Alain Cucchi a reçu des financements de France 2030 dans le cadre du projet eNSEMBLE

Jennifer Urasadettan a reçu des financements de l’ANR dans le cadre d’une recherche sur les tiers-lieux ruraux

ref. Qu’est-ce qu’un « bon employeur » ? Une approche par la notion d’« employeurabilité » – https://theconversation.com/quest-ce-quun-bon-employeur-une-approche-par-la-notion-d-employeurabilite-263482

Dirigeantes sous pression : comment le féminisme néolibéral alimente le syndrome de l’imposteur

Source: The Conversation – France (in French) – By Zuzanna Staniszewska, Assistant Professor in the Management Department at Kozminski University; Research Associate, ESCP Business School

Les dirigeantes d’aujourd’hui sont célébrées comme des « girlboss » capables de tout concilier : carrière, famille et ambition personnelle. Mais derrière cette façade se cache une pression invisible : le féminisme néolibéral impose l’auto-optimisation et la performance sans répit, donnant naissance à un nouveau « syndrome de l’imposteur » où jamais rien n’est assez. Enquête auprès de femmes qui occupent des postes à responsabilité dans le secteur du luxe en France.

De nos jours, les médias célèbrent souvent la « girlboss », cette entrepreneuse qui travaille 80 heures par semaine pour développer sa marque et réussir, tandis que des campagnes publicitaires montrent des femmes qui « s’imposent » dans les salles de réunion et dont la vie de famille est réglée comme du papier à musique. Ces représentations culturelles créent l’illusion que les femmes occupant des postes de direction sont plus autonomes que jamais. Pourtant, nos recherches révèlent que certaines se disent épuisées, enfermées dans des attentes et poussées à incarner un idéal qui ne tolère guère la vulnérabilité. Cette tension renvoie à une forme de féminisme relativement récente, qui n’est sans doute pas aussi libératrice qu’elle le suggère.

Le féminisme néolibéral

L’expression féminisme néolibéral a été introduit pour la première fois en 2013 par Catherine Rottenberg, spécialiste des médias et des études culturelles.

Rottenberg l’a utilisé pour décrire la fusion progressive d’un certain type de féminisme centré sur les libertés individuelles, et la rationalité néolibérale. Le néolibéarlisme étant défini, selon la théoricienne politique Wendy Brown, comme un ordre de la raison normative qui « reconfigure tous les aspects de l’existence en termes économiques »

Ce courant du féminisme reconnaît la persistance des inégalités entre les sexes, en particulier dans le monde du leadership dominé par les hommes, mais attribue la responsabilité de les surmonter aux femmes elles-mêmes, les exhortant à devenir la version la plus performante d’elle-même et à affirmer constamment leur valeur. Mais derrière cette responsabilité se cache une nouvelle forme de pression : celle de ne pas seulement affirmer leur valeur auprès des hommes, mais aussi auprès des autres femmes. Cette pression ne provient pas du patriarcat traditionnel, mais des préjugés intériorisés par les femmes. Elle alimente ce que nous appelons, en combinant des termes issus de la littérature populaire et académique, le « phénomène de l’imposture de la superwoman » : un sentiment d’insuffisance causé par des attentes contradictoires et irréalistes.

Enquête dans le secteur du luxe en France

Pour explorer ce phénomène, nous avons mené 20 entretiens approfondis entre 2022 et 2023 avec des femmes occupant des postes de direction dans le secteur du luxe en France, un environnement qui incarne les attentes fondamentales de la féminité néolibérale : les femmes doivent diriger, inspirer et avoir une apparence parfaite, le tout dans un contexte de leadership dominé par les hommes. Nous avons interrogé nos participantes sur la manière dont elles construisent leur image de marque personnelle, leurs routines quotidiennes en matière de leadership, les types de pressions auxquelles elles sont confrontées et la manière dont elles concilient leurs attentes professionnelles et personnelles.

Pour analyser les réponses des participantes, nous avons adopté une approche qualitative combinant analyse thématique et analyse du discours, en utilisant une logique abductive qui allait et venait entre les données et la théorie. L’analyse thématique nous a aidés à identifier des schémas récurrents dans les récits des participantes. L’analyse du discours a replacé ces récits dans un contexte social plus large. Elle a montré comment les idéaux culturels de féminité et de leadership influencent la manière dont les femmes parlent de leurs expériences.

Dans les conclusions préliminaires de notre étude, qui est actuellement en cours d’examen par des pairs, certaines participantes décrivent des sentiments de fierté et d’accomplissement. D’autres évoquent plutôt la fatigue, un sentiment d’isolement et la pression de devoir se montrer à la hauteur d’un idéal impossible à atteindre.

Une nouvelle version du syndrome de l’imposteur

Le syndrome de l’imposteur désigne un sentiment persistant de doute de soi : la conviction que l’on ne mérite pas vraiment son succès. On peut attribuer ses réalisations à la chance, à un bon timing ou à l’aide d’autrui, plutôt qu’à ses propres compétences.**

Ce terme a été inventé à la fin des années 1970 par les psychologues Pauline Clance et Suzanne Imes, sur la base de leurs travaux auprès de femmes très performantes. Bon nombre des femmes interrogées par Clance et Imes avaient obtenu un doctorat et occupaient des postes à responsabilité, mais se sentaient néanmoins comme des imposteurs. Elles craignaient d’avoir été admises par erreur dans des programmes d’études supérieures ou que leurs collègues les aient en quelque sorte surestimées.

Depuis lors, le phénomène de l’imposteur est largement reconnu (et souvent appelé « syndrome de l’imposteur »). Particulièrement fréquent chez les femmes, il se caractérise généralement par trois aspects : le sentiment d’être une imposteur, la peur d’être démasquée et la difficulté à croire en sa réussite personnelle, même lorsqu’on travaille dur pour la maintenir.

Mais quelque chose a changé

Aujourd’hui, les difficultés et les craintes des femmes occupant des postes de direction ne concernent plus seulement le fait de « mériter leur place », mais aussi celui d’« être tout à la fois » : une dirigeante visionnaire, une mère parfaite, une partenaire solidaire, une mentor inspirante, une marathonienne soucieuse de sa santé, une collaboratrice qui se démarque tout en s’intégrant à l’équipe. Ce qui est frappant, c’est que la pression ne vient pas toujours des hommes. Le plus souvent, les femmes nous ont confié qu’elles craignaient le jugement des autres femmes.

Derrière ce que nous considérons comme une nouvelle version du syndrome de l’imposteur, il existe un nombre croissant de recherches montrant que le doute de soi chez les femmes est façonné par la compétition intra-genre. Par exemple, des études universitaires sur le concept de « syndrome de la reine des abeilles », la misogynie féminine et la micro-violence parmi les femmes de l’élite révèlent comment les femmes occupant des postes de direction peuvent se désolidariser des autres femmes ou imposer des normes masculines.

Cela est particulièrement pertinent lorsque l’on considère comment l’internalisation de la féminité néolibérale transforme le phénomène de l’imposteur en quelque chose de plus complexe. Promu dans des ouvrages tels que « En avant toutes : les femmes, le travail et le pouvoir », le livre publié en 2013 par l’ancienne cadre de Facebook Sheryl Sandberg, le féminisme néolibéral présente l’inégalité comme un problème à résoudre par l’initiative individuelle des femmes, la confiance en soi et l’auto-optimisation.

En conséquence, les femmes craignent non seulement d’être incompétentes, mais aussi de ne pas incarner la superwoman – toujours compétente, toujours ambitieuse et toujours maîtresse d’elle-même – et ressentent la pression des autres femmes qui incarnent et appliquent les mêmes principes.

Derrière les apparences

Ce qui rend le féminisme néolibéral, ainsi que le phénomène de l’imposture de la superwoman, particulièrement insidieux, c’est qu’il se dissimule sous le masque de l’émancipation. En apparence, « tout avoir » semble être un objectif ambitieux. Mais derrière cette façade se cache une fatigue chronique. Plusieurs femmes avec lesquelles nous avons discuté nous ont confié qu’elles travaillaient tard le soir, non pas parce qu’on l’attendait d’elles, mais parce qu’elles estimaient devoir le faire pour prouver leur valeur. Une cadre a décrit ainsi ses premières expériences de leadership : « Je n’ai pas demandé de ressources, car je voulais prouver que je pouvais y arriver toute seule… ce qui était une énorme erreur. » C’est ainsi que fonctionne l’idéal de la superwoman : comme un manager intérieur que l’on s’impose à soi-même. Ce manager exige non seulement la réussite, mais qu’elle soit accomplie sans effort apparent, sans plainte, sans solliciter d’aide et sans laisser transparaître la moindre vulnérabilité.

En ce qui concerne la surveillance entre personnes du même sexe à l’intérieur même d’une entreprise, une tension importante que nous avons observée concernait la maternité : les femmes qui revenaient d’un congé maternité n’étaient pas jugées par les hommes, mais par leurs collègues féminines qui remettaient en question leur ambition et leur engagement. Une femme a déclaré : « J’ai souffert d’une forme de discrimination après mon retour de congé maternité, mais c’était de la part d’une femme, ma responsable, qui m’a dit : “Je suis revenue au bout de trois mois. Si vous êtes sérieuse, vous rattraperez votre retard. » Je me suis sentie jugée parce que je ne m’étais pas remise assez vite. »_

Les femmes avec lesquelles nous avons discuté ont déclaré se sentir peu soutenues par leurs collègues féminines, être témoins de concurrence plutôt que de solidarité, et lutter pour tout faire sans jamais montrer leur vulnérabilité. Comme l’a dit une femme : « Les femmes ne soutiennent pas les autres femmes parce qu’elles ont peur… de perdre leur poste au profit de quelqu’un de plus jeune ou de plus intelligent. » Pour reprendre un terme couramment utilisé, c’est ce que nous appelons le dilemme de la sororité : le conflit interne entre le désir de voir davantage de femmes accéder à des postes de direction et le sentiment de menace que cela suscite. Il ne s’agit pas seulement d’un manque de solidarité. C’est le résultat de la rareté des postes à responsabilité, du perfectionnisme et de la pression à la performance.

Un appel à de nouveaux récits

Nous ne pouvons pas résoudre le phénomène de l’imposture des superwomen en apprenant aux femmes à avoir davantage confiance en elles, car le problème n’est pas un manque de confiance, mais l’exigence impossible d’être toujours compétente et de prouver continuellement sa valeur. Ce qu’il faut repenser, c’est la culture qui fait que les femmes se sentent comme des imposteurs. Cela signifie prendre conscience que nous n’avons pas besoin de modèles parfaits. Nous avons besoin de modèles authentiques.

Le débat doit passer de « comment les femmes peuvent-elles avoir davantage confiance en elles ? » à « pourquoi la confiance en soi est-elle nécessaire en premier lieu, et qui décide à quoi elle doit ressembler ? » Nous avons besoin de lieux de travail où les femmes peuvent être à la fois vulnérables, authentiques et visibles. Comme nous l’a dit une cadre supérieure, « il faut porter une sorte de masque. Mais que se passe-t-il si je veux l’enlever ? »

Il est temps de la laisser faire.

The Conversation

Zuzanna Staniszewska est affiliée à l’université Kozminski et à l’ESCP Business School.

Géraldine Galindo ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Dirigeantes sous pression : comment le féminisme néolibéral alimente le syndrome de l’imposteur – https://theconversation.com/dirigeantes-sous-pression-comment-le-feminisme-neoliberal-alimente-le-syndrome-de-limposteur-265616

Propuestas honestas para crecer mejor: ciclo ConCiencia2 por el Clima en Asturias

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Lorena Sánchez, Responsable de Eventos. Editora de Ciencia y Tecnología, The Conversation

leolintang/Shutterstock

No crecimos bien. Nuestra especie se subió al brillante tren del desarrollo y se estiró, y volvió a estirarse, sin atender a que el crecimiento descontrolado deforma el esqueleto de los niños.

A comienzos del siglo XX, Fritz Haber revolucionó la forma de extraer nitrógeno de la atmósfera para producir amoníaco, vital para los fertilizantes agrícolas. Temió que su invento alterara tanto el crecimiento de las plantas que terminarían por cubrir la faz de la Tierra, sofocando a los demás seres vivos bajo ese Verdor terrible que da título a la impactante obra del escritor chileno Benjamín Labatut.

Al final, los que nos fertilizamos fuimos nosotros. Y crecimos desigual: unos demasiado, otros nada.

Nos fumamos los combustibles fósiles de la Tierra y exhalamos toneladas de CO₂ que llenaron de peste negra los pulmones del planeta. La Tierra tose con carraspera de enfermo, y nos volvemos amarillos en las fotos que dejan las olas de calor, con temperaturas que han superado los 40º por primera vez en la historia en Asturias, uno de los lugares más bonitos del mundo.

El clima extremo del verano de 2025 nos pasará una abultada factura económica. Esta semana se ha publicado un informe de la Universidad de Mannheim, en colaboración con el Banco Central Europeo, que señala a España como uno de los países más afectados de Europa, con pérdidas estimadas de hasta 12 000 millones de euros a corto plazo y 34 000 millones hasta 2029. Mientras tanto, los seguros agrarios se multiplican, ante el aumento de danas, sequías, granizos e incendios forestales. Hasta que llegue el momento en que nadie asegure a nadie.

Pero aquí no termina la historia. Podemos conciliar el crecimiento con la fragilidad del mundo que habitamos. O tenemos que reinventarnos.

The Conversation y la Cátedra de Cambio Climático de la Universidad de Oviedo presentan la segunda edición de ConCiencia2 por el Clima, un ciclo de debates con participación ciudadana que sitúa la economía, el desarrollo y la transición energética en el centro de la conversación.

Con entrada libre hasta completar aforo, las sesiones se celebrarán en Gijón y Oviedo.

Primera sesión: Desarrollo, economía y estado del bienestar en el contexto del cambio global

Gijón. Martes 23 de septiembre a las 19:00 h en el Centro de Cultura Antiguo Instituto.

Participarán:

Fernando Valladares. Investigador del CSIC y uno de los principales referentes de la divulgación científica en España. Reconocido internacionalmente por su trayectoria en ecología y cambio climático.

Ángela García Alaminos. Doctora en Economía por la Universidad de Castilla-La Mancha, experta en sostenibilidad social y en el impacto de las grandes cadenas de valor.

Olga Martín García. Directora general de Aclima – Basque Environment Cluster. Con una sólida experiencia en proyectos de transición ecológica en empresas e instituciones del País Vasco.

Segunda sesión: Los retos de la transición energética

Oviedo. 9 de octubre a las 19.00h en el Palacio de los Condes de Toreno.

Participarán:

Antonio Turiel. Físico e investigador del CSIC, especializado en recursos energéticos y reconocido divulgador sobre la crisis energética global.

Pedro Linares. Catedrático de Organización Industrial de la Escuela Técnica Superior de Ingeniería ICAI, director de la Cátedra BP de Energía y Sostenibilidad, y cofundador y director de Economics for Energy.

Carmen Alonso García. Investigadora del CIEMAT, referente en el campo de la energía solar fotovoltaica, con una sólida trayectoria en innovación y desarrollo de nuevas tecnologías energéticas.

ConCiencia2 por el Clima es un foro abierto, con propuestas honestas, para abrirnos camino entre el verdor terrible con el que despertamos cada mañana.

Contamos con usted.

The Conversation

ref. Propuestas honestas para crecer mejor: ciclo ConCiencia2 por el Clima en Asturias – https://theconversation.com/propuestas-honestas-para-crecer-mejor-ciclo-conciencia2-por-el-clima-en-asturias-265610

Gestion des déchets au Cameroun : d’autres solutions existent

Source: The Conversation – in French – By Nkweauseh Reginald Longfor, Assistant Professor, Sophia University

De nombreuses villes africaines sont confrontées à des problèmes de gestion des déchets et d’ordures qui ne sont pas éliminés correctement. Cet état de fait pose de graves risques pour la santé publique, attirant les vecteurs de maladies tels que les moustiques et les mouches, et pouvant entraîner des épidémies de choléra et de paludisme.

Le déversement de déchets organiques, tels que les restes alimentaires, dans des décharges non contrôlées entraîne également des émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre qui accélère le changement climatique. Mais celui-ci peut aussi être utile : il peut en effet être converti en compost riche en nutriments ou en biogaz, une énergie renouvelable. Ce processus, appelé « valorisation énergétique des déchets », pourrait contribuer également à remédier aux pénuries d’électricité en Afrique.




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Les déchets plastiques de l’Afrique de l’Ouest pourraient alimenter l’économie au lieu de polluer les océans


Cela se produit malgré les investissements réalisés dans la collecte et la mise en décharge des déchets, dont le Cameroun, mon pays d’origine, qui dépense environ 6,6 millions de dollars américains chaque année pour la gestion des déchets solides municipaux. Hygiène et Salubrité du Cameroun est le principal prestataire privé du pays, assurant la majeure partie de la collecte des déchets dans les dix régions. Cependant, la fiabilité de ce service reste un défi.

Car seulement environ 60 % des déchets sont effectivement collectés. Et seulement 43 % des déchets des habitants sont collectés à l’extérieur de leur domicile. Le reste est collecté dans des poubelles communales qui sont vidées par l’entreprise. D’autres n’ont d’autre choix que de jeter leurs déchets à l’air libre.

La plupart des déchets municipaux au Cameroun finissent dans des décharges et sont brûlés. Moins de 4 % sont recyclés, principalement par des récupérateurs informels.




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Je suis un scientifique spécialisé dans le développement durable qui étudie comment les déchets peuvent être transformés en énergie. J’ai mené un projet de recherche en collaboration avec Hygiène et Salubrité du Cameroun afin d’observer les pratiques locales en matière de gestion des déchets. J’ai interrogé les dirigeants de l’entreprise, des représentants d’organisations non gouvernementales et de groupes de la société civile, un maire local et des responsables gouvernementaux.

Je voulais comprendre ce qui pouvait encourager la mise en place de projets de valorisation énergétique des déchets et ce qui l’en empêchait.

Mes recherches ont montré que le système actuel et les personnes influentes qui y participent n’ont pas réussi à investir de manière stratégique dans des projets de valorisation énergétique des déchets. Au lieu de cela, ils ont tendance à se concentrer sur des solutions à court terme. Ils envisagent notamment la construction de nouvelles décharges et l’organisation de campagnes de nettoyage ponctuelles. En effet, ces solutions sont rapides et faciles à mettre en place. Elles sont également très visibles pour les électeurs qui en ont peut-être assez des déchets mal gérés. Et elles coûtent également moins cher que les systèmes de valorisation énergétique des déchets.

Mais de tels choix impliquent que le Cameroun passe à côté d’une opportunité de créer du biogaz et du compost à partir des déchets. Comme je le soulignais auparavant cette option alternative permettrait de réduire la pollution, d’améliorer la santé publique et d’atténuer les pénuries d’électricité. Elle permettrait aussi d’accélérer la transition du Cameroun vers une économie circulaire, dans laquelle les déchets sont recyclés, compostés ou transformés en énergie, afin de prolonger autant que possible la durée de vie des matériaux.

Quels sont les problèmes ?

Le Cameroun dispose d’une stratégie nationale de gestion des déchets depuis 2007. Elle est coordonnée par la Commission interministérielle camerounaise pour la gestion des déchets municipaux, qui réunit des agences gouvernementales, des autorités locales, des entreprises privées, des organisations non gouvernementales et des partenaires internationaux. Cette stratégie visait à réduire de moitié la quantité de déchets mis en décharge d’ici 2035 et à faire évoluer le pays vers une économie circulaire.

Les ressources financières limitées conduisent souvent les municipalités camerounaises à recourir à des méthodes d’élimination des déchets peu coûteuses, telles que le déversement des ordures dans des décharges.

La mise en place de systèmes de valorisation énergétique des déchets implique un coût initial élevé. Mes recherches antérieures montrent que les responsables gouvernementaux nationaux et locaux manquent également d’engagement et de volonté pour adopter des solutions innovantes face aux problèmes liés aux déchets. Cela freine les investissements dans les projets de valorisation énergétique des déchets.

Au Cameroun, le soutien politique et réglementaire à la valorisation énergétique des déchets est faible. Il n’existe aucune incitation fiscale pour encourager les entreprises à améliorer la gestion des déchets solides. Les normes d’exploitation et les réglementations gouvernementales ne sont pas claires. L’obtention d’un permis d’exploitation d’un système de valorisation énergétique des déchets prend beaucoup de temps en raison de la bureaucratie excessive des systèmes d’autorisation.

Cette situation crée une incertitude qui décourage les investisseurs locaux et internationaux. Une lacune réglementaire – l’absence ou l’insuffisance de règles et d’incitations claires et favorables régissant le secteur – signifie que la mise en décharge reste l’approche dominante.

Un autre problème réside dans le manque de coordination entre les ministères et avec les organismes extérieurs. Les entreprises privées se contentent de suivre les instructions figurant dans leurs contrats, et les organisations non gouvernementales et la société civile sont largement exclues du processus décisionnel.

Ce qu’il faut faire maintenant

Les différents groupes impliqués dans la gestion des déchets, en particulier les autorités locales et nationales et les entreprises privées de gestion des déchets, devraient adopter de toute urgence une approche d’économie circulaire.

Les mesures à court terme pourraient inclure :

  • des taxes ou des interdictions sur les décharges afin de décourager le déversement de déchets;

  • des subventions gouvernementales pour les initiatives de recyclage;

  • des campagnes de sensibilisation du public pour informer les citoyens sur les avantages de la réduction des déchets, du recyclage et des solutions de valorisation énergétique des déchets;

  • l’intégration des concepts d’économie circulaire dans les programmes scolaires et les programmes d’éducation communautaire;

  • la mise en place de stations de transfert des déchets plus proches des sources de déchets, afin de permettre un tri efficace, de réduire les coûts de transport et de diminuer les volumes mis en décharge;

  • trouver des moyens pour que tous les acteurs du secteur des déchets travaillent ensemble sur les plans et les décisions;

  • lancer des projets pilotes menés par tous les différents acteurs.

À long terme, il est urgent que le gouvernement :

  • réforme sa politique afin d’intégrer les principes de l’économie circulaire et la gestion durable des déchets dans les lois et réglementations nationales;

  • améliore les réseaux routiers et les systèmes de transport afin de rendre la collecte et le transport des déchets plus efficaces;

  • investisse dans des technologies de valorisation énergétique des déchets abordables et adaptées au contexte local;

  • promeuve les partenariats public-privé dans le secteur de la gestion des déchets;

  • renforce l’expertise et les capacités locales par l’éducation, la formation professionnelle et les pôles d’innovation;

  • crée des réglementations, des mécanismes financiers et des incitations favorables afin d’attirer les investissements du secteur privé dans des solutions durables de gestion des déchets.

Cette étude souligne la nécessité de passer de solutions de gestion des déchets à court terme, reposant sur les décharges, à des pratiques d’économie circulaire. Cela permettra de transformer les déchets urbains en actifs précieux et de favoriser la durabilité environnementale et le développement durable.

The Conversation

Nkweauseh Reginald Longfor travaille à l’université Sophia.

ref. Gestion des déchets au Cameroun : d’autres solutions existent – https://theconversation.com/gestion-des-dechets-au-cameroun-dautres-solutions-existent-265530

Bioindicadores invisibles: lo que los animales microscópicos nos dicen del mar

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Alberto González Casarrubios, Doctorando en Zoología, Universidad Complutense de Madrid

Para entender qué está afectando a un sistema, primero tenemos que observar y evaluar los elementos que lo conforman. Algo que se puede hacer, al menos, de dos maneras: registrando los parámetros ambientales u observando y entendiendo a los organismos que habitan allí.

Lo primero responde a la pregunta “¿qué hay en el ambiente?”; lo segundo, a “¿cómo está afectando?”. Es esta segunda aproximación la que constituye la base de la bioindicación, cuya idea es sencilla: los seres vivos interactúan con el mundo, y, por tanto, tienen la capacidad de decirnos algo sobre él. Saber escucharlos es, en parte, nuestra responsabilidad.

Los bioindicadores han sido herramientas clave para evaluar la salud de los ecosistemas desde principios del siglo XX. En la actualidad, los más empleados en la evaluación de los ambientes acuáticos son los macroinvertebrados, animales de un tamaño superior a 1 mm, apreciables a simple vista. No obstante, una comunidad mucho menos conocida podría ser decisiva para el futuro de la conservación marina: la meiofauna.

Estos organismos microscópicos, de menos de 1 milímetro, habitan los sedimentos de todos los mares y han sido históricamente ignorados por su diminuto tamaño. Sin embargo, la meiofauna incluye una enorme diversidad de formas de vida: desde nematodos y copépodos hasta tardígrados o kinorrincos. De hecho, 24 de los 34 grupos básicos en los que se agrupan todos los animales, los filos, tienen representantes en esta comunidad. Y es precisamente en esta diversidad y abundancia donde radica su importancia: podrían ofrecer una visión más fina y precisa del estado de los ecosistemas marinos, ayudándonos a mejorar la conservación y protección de nuestros océanos.

El mar y sus recursos

El mar ha jugado un papel fundamental en la historia de la humanidad, actuando como vía de comunicación, sustento de vida, escenario de conflictos y fuente de inspiración. Incluso a día de hoy, la gran mayoría de la población mundial vive a menos de 320 km del mar.

No obstante, en la actualidad, el mar se enfrenta a una serie de amenazas inminentes. La contaminación marina alcanza niveles extremos, la sobrepesca está acabando con especies que antes eran abundantes y el pH es aproximadamente un 30 % más ácido que en la época preindustrial.

Estos impactos amenazan la supervivencia de la vida marina, alteran las cadenas tróficas y dañan los servicios ecosistémicos que nos brinda el mar, indispensables para nuestras sociedades.




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Conservación marina y desarrollo sostenible

Pese a que las amenazas son serias, gracias a un mayor conocimiento de estos impactos y una creciente concienciación social, la conservación marina ha ganado relevancia a nivel global en los últimos años, especialmente en Europa.

Ejemplo de ello son iniciativas como la meta 30 x 30 (el compromiso global de proteger al menos el 30 % de las áreas terrestres y marinas del mundo para el año 2030 respaldado por la ONU), la promoción de la pesca sostenible o la creación de la Autoridad Internacional de los Fondos Marinos (ISA, por sus siglas en inglés) para salvaguardar los fondos marinos.

Además, uno de los Objetivos de Desarrollo Sostenible de la Agenda 2030, el ODS 14: Vida Submarina, subraya la importancia de la conservación marina.

Antes de estas metas globales, sin embargo, la comunidad científica ya había empezado a buscar indicadores que permitieran evaluar de manera objetiva el estado de los sistemas acuáticos. Primero se implementaron en agua dulce, ecosistemas muchos más estudiados que los marinos, y en el año 2000 se publicó el AZTI’s Marine Biotic Index (AMBI), un índice basado en macroinvertebrados marinos que permitía evaluar la salud de los ecosistemas costeros a partir de las especies que habitan en los sedimentos.

25 años después, el AMBI y sus variantes se utilizan actualmente en más de 70 países desde el Ártico hasta la Antártida y cuentan con el respaldo de instituciones como gobiernos europeos, la Agencia de Medio Ambiente de los Estados Unidos (EPA) o la World Wildlife Foundation (WWF).




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La meiofauna y su potencial bioindicador

Pese al éxito y la importancia del AMBI y sus variantes, este índice también presenta limitaciones debido al grupo de estudio. Los macroinvertebrados son animales relativamente grandes y resilientes, y, aunque han demostrado ser eficaces para identificar impactos, pueden huir de las zonas afectadas y, en ocasiones, no presentar una abundancia suficiente para poder aportar datos representativos, ofreciendo señales tardías.

La solución podría venir del grupo mencionado al inicio: la meiofauna. Igual que el zooplancton (protagonista invisible pero esencial de la vida marina) sostiene la cadena alimentaria en la columna de agua, la meiofauna cumple un papel similar en los fondos marinos, sirviendo de alimento a los niveles superiores y reincorporando a las redes tróficas la materia orgánica que acaba depositándose en el lecho marino. Así, esta comunidad extraordinariamente diversa, aunque prácticamente desconocida, podría representar el siguiente paso en los programas de monitoreo y conservación ambiental marinos.

Sus ventajas son claras: la meiofauna posee ciclos de vida mucho más rápidos que los de la macrofauna, detectando impactos de inmediato; además, los organismos tienen un tamaño diminuto y una abundancia y diversidad asombrosas, aumentando enormemente la resolución ecológica. Si pensamos en los animales como píxeles de imagen, por cada píxel de macrofauna puede haber decenas o incluso cientos de meiofauna: es como pasar de una imagen borrosa a una definición en 4K.

Sin embargo, pese a su reconocido potencial y la abundante bibliografía científica que lo respalda, la meiofauna no ha dado aún el salto a la implementación en planes de monitoreo y conservación. ¿Por qué? La principal razón es que, debido a su enorme diversidad y reducido tamaño, estos organismos son extremadamente difíciles de estudiar. Además, hay muy pocos taxónomos dispuestos a dedicar años a especializarse en ellos hasta alcanzar la capacidad de identificar a nivel de especie. Así, el principal obstáculo para que la meiofauna se convierta en un estándar de monitoreo es, actualmente, la falta de conocimiento.




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Protegiendo los océanos desde lo invisible

La protección de los océanos no puede limitarse a lo estético o lo útil. Proteger sólo a la gran fauna marina (como especies de interés comercial, tortugas o delfines) sin un estudio de los niveles tróficos inferiores equivaldría a gastar todo el presupuesto de mantenimiento de una catedral en las cúpulas y las pinturas. Sin unos cimientos sólidos y unos pilares firmes, esas bóvedas se pueden venir abajo.

En un momento tan crítico para la conservación marina, en el que cada acción y decisión cuentan mientras el tiempo corre en contra, se necesita comprender bien los océanos para poder protegerlos por completo. Y tal vez esta salvación no venga de las grandes criaturas que todos conocemos y admiramos, sino de aquellas invisibles a simple vista, pero imprescindibles para que todo lo demás siga en pie.

The Conversation

Alberto González Casarrubios dispone de un contrato predoctoral financiado por la Comunidad de Madrid (PIPF-2023).

Nuria Sánchez no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Bioindicadores invisibles: lo que los animales microscópicos nos dicen del mar – https://theconversation.com/bioindicadores-invisibles-lo-que-los-animales-microscopicos-nos-dicen-del-mar-262313

La amenaza bélica deja a Europa rendida al miedo y sin capacidad para imaginar el futuro

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Mónica Matellanes Lazo, PhD. Profesora Titular de Universidad en Comunicación y Publicidad. Departamento de Ciencias Sociales, Universidad Europea Miguel de Cervantes

Pancarta que acusa de promover la guerra a la presidenta de la Comisión Europea, Ursula von der Leyen, en una manifestación el pasado 20 de junio en Milán. pcruciatti/Shutterstock

En los últimos años, hemos asistido al regreso del lenguaje bélico al discurso político y mediático europeo. Palabras como “defensa”, “guerra”, “enemigo” o “frontera” han vuelto con fuerza a ocupar titulares, intervenciones institucionales y campañas públicas. Pero más allá de los conflictos armados, lo que este lenguaje revela –y a la vez produce– es un cambio más profundo: la instalación de un régimen emocional basado en el miedo como eje organizador de nuestras vidas.

Este fenómeno no es nuevo, pero ha cobrado una nueva dimensión en la era de la hiperconectividad, la pospandemia y la ansiedad climática. No vivimos únicamente rodeados de peligros, sino inmersos en una narrativa de amenaza permanente. Ese relato condiciona cómo entendemos el mundo y también cómo lo sentimos.

Tensiones geopolíticas

La sensación de temor que flota en el aire, aunque imprecisa, encuentra sus fuentes en varias tensiones geopolíticas que reconfiguran el espacio simbólico y estratégico de la Unión Europea en estos momentos.

Rusia sigue expandiendo su máquina de guerra: en 2024 el gasto en defensa representó un 9 % del PIB ruso, y para 2025 se anticipa que su presupuesto militar supere al total de los Estados miembros de la UE. Su despliegue nuclear en Bielorrusia y la clara intención de reconfigurar el orden post-guerra fría contribuyen a un clima de inseguridad.

Esta reorganización geopolítica empuja a Europa hacia una defensa más autónoma y multipolar: Francia, Alemania y Reino Unido asumen ahora papeles más activos, incluida la garantía nuclear, mientras se busca un liderazgo compartido entre países.

De esta forma, Ursula von der Leyen impulsa un ambicioso plan, denominado Rearmar Europa o Preparación 2030, con una inversión global de hasta 800 000 millones de euros en cuatro años. Este programa prevé fortalecer la industria de defensa, crear préstamos específicos para armamento y suspender temporalmente las restricciones fiscales para permitir un aumento del gasto militar.

Nuevas formas de comunicar

Bajo todas sus formas, la comunicación, ya sea periodismo, publicidad, campañas institucionales o redes sociales, no se limita a informar. Opera como una arquitectura simbólica que modela la realidad emocional de la ciudadanía. No es casual que muchas decisiones cotidianas –viajar, consumir, elegir, confiar– estén hoy atravesadas por una percepción de inseguridad constante. Incluso imaginar el futuro se ha convertido en un ejercicio de contención más que de proyección.

Lo interesante es que este miedo no siempre responde a peligros concretos o inmediatos. A menudo es difuso, generalizado, simbólico. La amenaza puede ser el otro, lo extranjero, lo nuevo, lo desconocido.

Así, el miedo se convierte en un recurso de control suave: no obliga, pero condiciona; no impone, pero sugiere; no reprime, pero disuade.

Consecuencias en el consumo de la población

Uno de los ámbitos donde esto se observa con claridad es el del consumo. Las marcas han entendido hace tiempo que las emociones son más persuasivas que los argumentos racionales. En un clima de incertidumbre, venden promesas de protección: hogares más seguros, alimentos sin riesgos, servicios que anticipan cualquier contratiempo.

El marketing emocional ya no solo apela al deseo, sino al alivio, a la tranquilidad, a la sensación de control. Compramos, en muchos casos, no por placer, sino por contención.

Algo similar ocurre en la esfera política. Las campañas centradas en el orden y la seguridad proliferan, y suelen encontrar un terreno fértil en ciudadanías fatigadas por la incertidumbre. No es casual que discursos que prometen protección frente al caos tengan tanto éxito. En estos relatos, interpretados por la teoría de la puesta en seguridad (securization theory), el miedo no es un problema a resolver, sino una herramienta de cohesión. Se utiliza para legitimar políticas de vigilancia, justificar el cierre de fronteras o proponer el endurecimiento institucional. Consiste en aplicar estrategias de psicopolítica para controlar a la ciudadanía y aportar una sensación de seguridad y respuesta adecuada frente a los conflictos.

El papel de los medios de comunicación

La lógica de la espectacularización, la competencia por la atención y la búsqueda de impacto emocional llevan a una cobertura noticiosa que privilegia lo dramático, lo urgente, lo catastrófico. Esto no significa que se mienta, pero sí que se seleccionan y enmarcan los hechos de forma que refuercen una sensación de amenaza constante.

Se crea una atmósfera informativa donde lo extraordinario se vuelve cotidiano y lo inseguro norma. Así lo señalan estudios como los de George Gerbner, cuyas teorías sobre la realidad cultivada muestran cómo el consumo de medios modifica la percepción del riesgo.

No se trata de negar que vivimos tiempos complejos. Los conflictos internacionales, la crisis climática y las tensiones sociales son reales. El punto está en cómo se representan y qué efectos tienen esas representaciones en nuestra manera de habitar el mundo. Porque si solo se apela al miedo, si solo se estimula la respuesta defensiva, se corre el riesgo de empobrecer el repertorio emocional colectivo. De vivir con el deseo encapsulado, la empatía limitada y la imaginación bloqueada.

Urge pensar alternativas narrativas. La comunicación tiene un enorme poder performativo: puede reforzar el miedo, pero también puede ampliar horizontes. Puede diseñar atmósferas de repliegue, pero también inspirar vínculos, cuidado mutuo, esperanza crítica. No se trata de caer en discursos ingenuos o motivacionales, sino de generar relatos que complejicen, que contextualicen, que activen el pensamiento y devuelvan al ciudadano alguna luz de esperanza.

Es lo propone la UNESCO a través del enfoque de ciertas narrativas de esperanza. Esta estrategia convierte a la comunicación en la herramienta que permite habilitar el espacio donde imaginar futuros posibles.

Libertad emocional

En última instancia, deberíamos preguntarnos si estamos informando para cuidar o para domesticar. Si la apelación constante a la amenaza, aunque se transmita de forma involuntaria, no está desactivando nuestra capacidad de vivir con libertad emocional. Porque una sociedad dominada por el miedo es también una sociedad menos democrática, menos creativa y menos viva.

No se trata de eliminar el miedo, que es una emoción legítima, sino de evitar que se convierta en el único filtro con el que miramos la realidad. Recuperar la posibilidad de imaginar otras realidades, otras formas de vincularnos, otras maneras de habitar el mundo, es hoy una tarea tan urgente como política. En este contexto, la comunicación no es una herramienta neutra, sino un campo de disputa clave para influenciar y crear determinadas percepciones sobre los públicos.

The Conversation

Mónica Matellanes Lazo no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. La amenaza bélica deja a Europa rendida al miedo y sin capacidad para imaginar el futuro – https://theconversation.com/la-amenaza-belica-deja-a-europa-rendida-al-miedo-y-sin-capacidad-para-imaginar-el-futuro-262784

¿Y si usamos las pantallas para estar más cerca de la naturaleza?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By María Teresa Silva Fernández, Personal Docente e Investigador en Formación en el área de Teoría e Historia de la Educación, Universidad de Salamanca

Zulfiska/Shutterstock

Desde hace algunos años, los niños y niñas pasan cada vez más tiempo en casa o en espacios cerrados, mirando a una pantalla, y menos en la calle y en espacios naturales. Esta pérdida de contacto con el entorno natural tiene consecuencias en su desarrollo.

Entre las muchas preocupaciones que suscita este aumento del uso de pantallas (sedentarismo, aislamiento, sobreexposición e, incluso, adicción), también tenemos que tener en cuenta las cosas que niños y adolescentes dejan de hacer cuando los algoritmos se “comen” su tiempo. Una de esas actividades es estar al aire libre, y las consecuencias van más allá de un aumento de los casos de sobrepeso infantil.

Nuestro proyecto de investigación estudia cómo impacta en el desarrollo de las identidades infantiles el superávit de tecnología y el déficit de naturaleza. Hemos escuchado, además, a los propios niños y niñas.

Una visión reducida de la tecnología

Algunos resultados muestran que existe una relación condicionante entre la preferencia por las pantallas y una mayor distancia con la naturaleza. No nos referimos solo a una pérdida de presencia en el entorno natural, sino a la pérdida de conexión afectiva y simbólica con ella.

Dibujo infantil de una videoconsola.
Dibujo infantil como respuesta a la pregunta ‘¿Qué es para ti la tecnología?’ en el estudio pictórico del proyecto NATEC-ID.
Imagen proporcionada por los autores del estudio.

En un reciente estudio pictórico (una investigación cualitativa basada en los dibujos de los sujetos investigados), hemos pedido a 2 586 niños y niñas de entre 9 y 12 años de edad que representaran en un dibujo libre qué es para ellos y ellas la tecnología. Su visión a menudo tiene que ver con smartphones o videoconsolas, en lugar de reconocer el universo digital infinito al que accedemos desde esas pantallas.

Esto supone uno de los puntos clave para la transformación de uso. Se trata de que los niños consigan tener una visión real de las posibilidades digitales que permita a la infancia acercarse al entorno digital como lo que realmente es: el nuevo parque del siglo XXI.

¿Por qué les gustan tanto?

Para poder transformar el sentido de las pantallas en las vidas de nuestras niñas, niños y adolescentes, es necesario entenderla. ¿Qué hacen con las pantallas? ¿Por qué les gustan tanto? El secreto no es otro que su capacidad ilimitada de posibilidades, su carácter estimulante y la recompensa inmediata que ofrecen.

A medida que crecen, se consolidan los hábitos de uso de las pantallas y el tipo de actividades que realizan. Los niños y las niñas de entre 9 y 12 años utilizan las pantallas con objetivos lúdicos y didácticos, pero sus principales actividades cotidianas se realizan al margen de las pantallas.

En cambio, los adolescentes, además de aumentar la frecuencia de uso, centran sus actividades en la comunicación permanente con sus iguales a través de diferentes redes sociales.




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Hemos podido comprobar que las prohibiciones por parte de las familias o los centros escolares frente a las dinámicas y tiempos de uso tiene poco efecto. Los adultos necesitamos estar disponibles y presentes en el empleo de las pantallas: conversar, observar, preguntar y establecer límites claros. También proponer alternativas y servir de ejemplo desde el uso que nosotros y nosotras hacemos de los dispositivos.

Al conocer los motivos por los que los más jóvenes se sienten atraídos por las pantallas, podemos imaginar alternativas. De esta manera, la pregunta pasaría a ser: ¿es posible una tecnología que nos ayude a explorar el mundo de manera saludable?

Tecnología para estar en la calle

Sabemos que el uso de la tecnología en entornos naturales es un elemento clave para entender la relación de la infancia y la adolescencia con la naturaleza. Con este objetivo de transformación y equilibrio, hemos codiseñado con informáticos y los propios menores una app móvil llamada NaturKingdom, pensada para acercarles a su entorno natural.

Dos niños utilizando la app desarrollada por el proyecto NATURTEC-kids Living Lab.
María Teresa Silva Fernández.

El funcionamiento de esta aplicación, ahora mismo en fase beta (es decir, en fase de pruebas), invierte el sentido de uso de las pantallas. Para poder jugar, los jóvenes deben situarse físicamente en los parques de la ciudad de Salamanca. Además, deben interactuar con el entorno y con otras personas, mientras detectan la presencia de mascotas que deben incorporar al juego capturándolas desde el lugar que indique el mapa.




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Una vez que tengan al menos una, deberán desplazarse hasta la arena de juego y enfrentarse a otros jugadores en batallas culturales basadas en preguntas relacionadas con el entorno. El ganador se quedará con la mascota de su contrincante e irá conquistando los parques de la ciudad.

Educar entre pantallas

Aceptar la presencia de las pantallas no significa depender de ellas ni rendirse ante su uso. Pero sí implica asumir que forman parte de la vida de la infancia y la adolescencia. Esto exige que nos hagamos cargo, de manera consciente, de cómo convertirlas en espacios seguros y saludables. Espacios a los que pertenecemos y en los que participamos como ciudadanos digitales.

Dos pantallas del videojuego diseñado para fomentar el contacto con la naturaleza.
María Teresa Silva Fernández.

Si el reto es transformar el sentido de las pantallas en la infancia y la adolescencia, necesitamos incluirlas en los procesos de desarrollo. Y confiar en que, con el apoyo y acompañamiento necesarios, las pantallas pueden convertirse en un entorno positivo, seguro y edificante en su desarrollo humano y en su educación.

The Conversation

María Teresa Silva Fernández recibe fondos del Ministerio de Ciencia e Innovación

José Manuel Muñoz Rodríguez recibe fondos de Ministerio de ciencia.

Ministerio de Ciencia e Innovación

ref. ¿Y si usamos las pantallas para estar más cerca de la naturaleza? – https://theconversation.com/y-si-usamos-las-pantallas-para-estar-mas-cerca-de-la-naturaleza-257147

Günther Anders, de visionario de la tecnología a ‘sembrador de pánico’

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Florence Lojacono, Profesor Titular de Universidad, Universidad de Las Palmas de Gran Canaria

El grupo especial del ejército ucraniano “Alpha” junto a un dron empleado como arma en la guerra a principios de 2020. L. Nord, CC BY

El filósofo alemán Günther Anders (Günter Stern, 1902-1992) suele recordarse más como el primer marido de Hannah Arendt que como un pensador clave en nuestra forma de entender la tecnología.

Günther Stern y Hannah Arendt, 1929.
Wikimedia Commons.

Sin embargo, fue un filósofo y periodista independiente desde sus comienzos. Se exilió en Estados Unidos en 1936 y terminó su vida en Austria, convertido en una de las voces más firmes del movimiento antinuclear.

Era un pensador distinto: su pseudónimo, Anders, significa “otro” en alemán. Lo que hoy llamaríamos un autor disruptivo. En 1956, publicó La obsolescencia del hombre, una de las críticas más radicales a la tecnología moderna.

Un mundo de fantasmas

Por “tecnología moderna” debemos entender, en 2025, las tecnologías de la mediación. Son técnicas que nos sumergen en una realidad constantemente retocada, filtrada y cada vez más distante de la experiencia directa. A esa fabricación de lo real que sustituye lo vivido, Anders la llamó “fantasmas”.

Recordemos la película The Truman Show (1998). Truman vive en un mundo completamente artificial. Cada gesto, cada paisaje, cada amistad y cada amanecer han sido diseñados para retransmitirse en directo en un espectáculo planetario. La cinta no es solo una ficción distópica: a través de la exageración –un método que Anders reivindicaba como revelador de los peligros latentes–, ilustra cómo sería vivir rodeados de fantasmas.

Fotograma de la película El show de Truman.
Paramount Pictures., CC BY

Antes que el escritor, filósofo y cineasta Guy Debord (La sociedad del espectáculo, 1967) o el filósofo y sociólogo Jean Baudrillard (La sociedad de consumo, 1970), Anders advirtió que la experiencia directa del mundo estaba siendo sustituida por su puesta en escena. Más recientemente, la filósofa Virginia Ballesteros señaló que estas mediaciones no son meras herramientas, sino la condición misma de nuestro acceso al mundo.

Hoy la proliferación de fantasmas andersianos es más evidente que nunca. La inteligencia artificial generativa (herramientas como ChatGPT, Midjourney o Sora) produce textos, imágenes y vídeos indistinguibles de lo real. Los deepfakes reconfiguran la política, convirtiendo discursos y rostros en simulacros convincentes. Los avatares, los chatbots y la realidad aumentada disuelven al individuo singular en construcciones fabricadas para el consumo de masas.

La ilusión del “buen” y “mal” uso

Más disruptivo aun que el concepto de fantasma fue su crítica a la distinción entre “buen” y “mal” uso de la tecnología.

Distinguir entre ambos, en efecto, es una figura retórica llamada “disociación de noción”. Como todo recurso retórico, resulta persuasivo. Sin embargo, en nuestro caso, descansa en una ilusión: la de que la tecnología sea neutral. Nada más falso. Según defendía Anders, la amenaza no está en el uso que hagamos de ella, sino en su propia esencia. En pocas palabras: todo lo que una herramienta permite hacer, tarde o temprano se hará, sin detenerse en lo ético. No es nada tranquilizador, de ahí que se definiera como un “sembrador de pánico”.

La tecnología en cuestión no es la que sale de las fraguas de un herrero. Son tecnologías punteras que encierran la posibilidad de una destrucción masiva. Hiroshima y Auschwitz lo fueron. Por eso, Anders consideraba estéril la discusión sobre si un instrumento se usa “para bien” o “para mal”. En contraste, buena parte del discurso actual sobre inteligencia artificial –el de Yuval Noah Harari, por ejemplo– sigue anclado en esa distinción retórica. Para Anders era, más bien, un problema ético.

No sorprende, entonces, que se convirtiera en un activista antinuclear. También fue un precursor al advertir sobre los riesgos que la expansión tecnológica suponía para la ecología. Si un artefacto tiene el potencial de matar a millones de personas, terminará siendo utilizado con ese fin. Y si puede desequilibrar el ecosistema del planeta, lo hará. A eso lo llamó “globocidio”… hoy hablamos de ecocidio.

Un pensador más actual que nunca

La tecnología, por su propia lógica, acaba siempre por desplegar todas las posibilidades que encierra. Su crítica no se limitaba a señalar riesgos. Se atrevía a cuestionar el corazón mismo de la idea de progreso.

Cuidado, sin embargo, con tacharlo de tecnófobo. El filósofo francés Michel Onfray lo expresó con claridad: la crítica de Anders no apunta contra el progreso en sí, sino contra su sacralización como religión industrial.

Releer a Anders no es arqueología filosófica, sino una urgencia. Su crítica de los fantasmas y su rechazo de la neutralidad tecnológica iluminan hoy los debates sobre inteligencia artificial, biotecnología y digitalización. Al hacerlo, ponen en duda certezas quizá demasiado cómodas.

Lejos de ser un ludita, Anders desenmascaró la fe ciega en el progreso y señaló sus zonas de sombra. En un tiempo marcado por la colonización digital de la vida, su voz resuena con una fuerza más necesaria que nunca.

The Conversation

Florence Lojacono no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Günther Anders, de visionario de la tecnología a ‘sembrador de pánico’ – https://theconversation.com/gunther-anders-de-visionario-de-la-tecnologia-a-sembrador-de-panico-264601

Así es el primer tratamiento contra el alzhéimer que se puede administrar en casa

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Enrico Castroflorio, Neurocientífico especializado en función sináptica y lípidos, Universitat de les Illes Balears

Leqembi IQLIK actúa contra las placas de la proteína β-amiloide, cuya acumulación en el cerebro se asocia al alzhéimer. sfam_photo/Shutterstock

La Administración de Alimentos y Medicamentos de Estados Unidos (FDA) acaba de aprobar, por primera vez, un tratamiento contra el alzhéimer que puede administrarse de forma sencilla en casa. Se trata de Leqembi IQLIK, una versión subcutánea del lecanemab, un anticuerpo clave que funciona retrasando el deterioro cognitivo y funcional de la enfermedad.

Hasta ahora, los pacientes y sus familias tenían que organizarse para acudir al hospital cada dos semanas y recibir el tratamiento por vía intravenosa, un proceso largo y agotador. El nuevo fármaco, que se administra de manera simple y con ayuda de un dispositivo parecido a un bolígrafo de insulina, evita el desplazamiento.

Si bien la Agencia Europea del Medicamento (EMA) aprobó lecanemab en su versión intravenosa el pasado abril, todavía no se ha autorizado la formulación que se puede administrar en los domicilios, como sí ocurre ya en Estados Unidos. Así, aunque Europa fue pionera en dar luz verde al medicamento, el país norteamericano ha avanzado más rápido en ofrecer a los pacientes opciones más cómodas y accesibles.




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Cómo funciona Leqembi: evidencia de los ensayos clínicos

El alzhéimer se relaciona con la acumulación en el cerebro de una proteína llamada β-amiloide, la cual forma pequeños cúmulos tóxicos (protofibrillas) y grandes placas capaces de alterar la comunicación entre neuronas.

En el cerebro, las células de defensa (la microglía) funcionan como un equipo de limpieza. El problema es que las acumulaciones de β-amiloide impiden reconocer bien la “basura” y, por tanto, no se elimina.

Leqembi reduce el almacenamiento de las placas, actuando como si encendiera una linterna y enfocara en esos desechos: señala tanto los cúmulos pequeños como las placas más grandes, de modo que la microglía pueda detectarlos y retirarlos. Así, el entorno neuronal queda más despejado y se consigue frenar el avance del deterioro cognitivo.




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¿Qué implicaciones tiene esta terapia?

Leqembi no es una cura, pero en ensayos clínicos, como el CLARITY-AD, se ha visto que ralentiza en torno a un 27  % el deterioro cognitivo y funcional en pacientes con alzhéimer temprano. Es un efecto modesto pero con un gran impacto, ya que puede traducirse en más meses de autonomía y de calidad de vida.

Además, como ya hemos señalado, el avance no sólo se reduce al efecto del fármaco, sino también en su practicidad y comodidad: que un paciente pueda ponerse la inyección facilita seguir el tratamiento con regularidad, reduce el estrés de los cuidadores y ayuda a democratizar el acceso a la terapia.

El cambio también conlleva un aspecto muy simbólico. El alzhéimer ha sido durante décadas una enfermedad sin opciones terapéuticas de impacto. La aprobación de un formato práctico, casero, envía un mensaje esperanzador: el campo avanza y la biología del β-amiloide continúa siendo una diana relevante.

El discutido papel de las placas

No obstante, aunque la acumulación de amiloide es una de las señas de identidad del alzhéimer, su papel como causa principal sigue en debate. Durante años se diseñaron fármacos que eliminaban estas placas sin lograr mejorar la memoria ni frenar el deterioro cognitivo, lo que puso en duda la hipótesis.

Además, mientras algunos pacientes con placas no desarrollan demencia, en otros el amiloide convive con otros factores igualmente importantes, como la proteína tau, la inflamación o alteraciones en el metabolismo lipídico. Aun así, el hecho de que los tratamientos antiamiloide más recientes sí muestren beneficios clínicos devuelve protagonismo a esta diana y mantiene vivo el debate científico.




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Límites y precauciones

El mayor reto actual del alzhéimer es su diagnóstico temprano. Para estar completamente seguros de que una persona se encuentra en una fase inicial de la enfermedad (que en la mayoría de los casos transcurre sin síntomas evidentes) sería necesario analizar directamente el tejido cerebral, algo que requiere pruebas de imagen o la extracción del líquido cefalorraquídeo, no siempre disponibles.

El nuevo medicamento solo se recomienda en fases tempranas y en personas con diagnóstico confirmado de placas de amiloide. Además, al igual que otros anticuerpos de su tipo, puede causar efectos secundarios graves, como las llamadas anomalías detectadas en resonancias cerebrales (ARIA), hallazgos anormales en las imágenes del cerebro que señalan hinchazón o microhemorragias.

El precio también es en la actualidad una barrera importante: en Estados Unidos se ha fijado en unos 19 500 dolares (16 500 euros) anuales, lo que limita su alcance y plantea dudas sobre la cobertura en ciertas regiones del mundo, como en África, Asia, y América Latina, donde sus sistemas de salud públicos tienen recursos limitados.

Más allá del alzhéimer

El impacto de esta reciente aprobación trasciende la enfermedad, ya que además revela cómo un modelo basado en tratamientos biológicos complejos, caso de los anticuerpos, pueden adaptarse para su uso en casa.

Simplificar la administración de fármacos de larga duración no solo facilita la vida de pacientes y cuidadores, sino que también permite mantener los efectos de manera constante. Poder recibir la terapia en casa reduce viajes, estrés y largas esperas, al mismo tiempo que aumenta la probabilidad de que los pacientes sigan el tratamiento completo y durante más tiempo.

No se trata de una cura definitiva, pero sí es el camino hacia conseguir devolverle al cerebro parte de su equilibrio natural, creando un entorno más limpio y propicio para una correcta actividad neuronal.

Este avance nos recuerda, por otro lado, que todos los pasos en los avances clínicos cuentan: aunque no se erradique la enfermedad por completo, cada mejora en la administración, cada reducción en el deterioro cognitivo y cada día extra de autonomía representan un beneficio real para pacientes y familias.




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En definitiva, Leqembi IQLIK no es el final del camino. No revierte la enfermedad ni detiene por completo su progresión. Su efecto es limitado y requiere de una vigilancia médica estricta. Pero, sin duda, inaugura una nueva era: tratamientos biológicos contra el alzhéimer que pueden aplicarse en casa, de manera sencilla, y que podrían combinarse en el futuro con otras estrategias dirigidas a la inflamación, los desórdenes del metabolismo o el cáncer.

The Conversation

Enrico Castroflorio no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Así es el primer tratamiento contra el alzhéimer que se puede administrar en casa – https://theconversation.com/asi-es-el-primer-tratamiento-contra-el-alzheimer-que-se-puede-administrar-en-casa-265359