Source: The Conversation – UK – By Roger Fagge, Associate Professor in the Department of History, University of Warwick
When Carlos Alcaraz beat Jannik Sinner at the Roland Garros men’s final on June 8 2025, in what is already seen as a classic match, there was some comment on the sartorial choices of the two players.
They both wore Nike tops. Alcaraz’s was collarless, with horizontal blue bordered green and black stripes, and black shorts. Meanwhile Sinner wore a green polo-style shirt with collar, blue shorts and a blue Nike cap. Sinner’s shirt bore more than a passing resemblance to an Irish rugby union top, and was seen by some as somewhat incongruous on a tennis court.
In the women’s final on June 7, meanwhile, Coco Gauff brilliantly defeated Aryna Sabalenka, the number one seed. Gauff wore a custom New Balance kit with a dark blue marbled effect, finished off with a stylish grey leather jacket worn to and from the court. Sabalenka wore a colourful Nike tennis dress.
Technology, design and fashion all play a role in a player’s choice of tennis kit, as does their commercial potential – Sabalenka’s exact dress can be bought from the Nike website. But things are different at the Wimbledon championships, where “almost entirely white” kit is still a requirement.
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Founded in 1877, making it the oldest and most prestigious tennis tournament in the world, at Wimbledon, any colour must be limited to a 10mm strip.
White clothing was enforced at Wimbledon from the 19th century, in part because it covered up unwelcome signs of sweat. White clothing was also seen as cooler in the summer heat. But as time went on it became tied in with a sense of history and tradition, and the uniqueness of the Wimbledon tournament. Though there have been some occasional notable revisions.
Many women in the tennis community, including Billie Jean King, Judy Murray and Heather Watson, have argued that women players find white undershorts problematic when they are menstruating. As a result, the All England Club revised the rules in 2023 to allow dark undershorts, “provided they are no longer than their shorts or skirt”.
There had been earlier controversies over clothing at Wimbledon, sometimes over propriety, as in 1949, when Gertrude Moran challenged dress codes with “visible undergarments”. More recently in 2017 Venus Williams was asked to change during a rain break in a match because of visible fuchsia bras straps. The following year, Roger Federer, chasing his eighth Wimbledon title, was asked to change his orange-soled Nike shoes. They all acquiesced.
This history of all-white kits
All-white clothing is also linked to cricket, which shares elements of class and tradition with tennis. Playing in the summer sun meant cricket “whites” were a sensible option. However coloured caps of a player’s county or nation, were allowed by the cricket authorities, and cricket jumpers for the not so sunny days typically had the colours of the team on the v neck.
White clothing is also associated with cricket. Shutterstock
By 2020 the international Cricket Council (ICC) allowed larger sponsorship on shirts. The move to limited overs games played under floodlights saw the introduction of coloured kit, sometimes displaying a garishness that surpassed football shirts. However Test matches and longer-form cricket like the four-day county championship matches are still played in cricket whites.
And white shirts and kit have played a role in other sports, including football. If white shirts suggest respectability and style, somewhat ironically, the powerful white-clad Leeds side of the mid 1960s-70s, managed by Don Revie, earned the sobriquet “dirty Leeds” for their feisty approach to the dark arts of football. History and tradition matter as much in football as any sport, and fans of a certain age at other clubs, still refer to the Yorkshire club by this moniker.
But that’s enough football, as we’re firmly in Wimbledon season. So break out the Pimm’s, scones and jam, and let’s enjoy the tennis. Thankfully for the traditionalists among us there will be no marbled, green or blue kit on the centre court.
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Roger Fagge does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.
Source: The Conversation – in French – By Danny Bradlow, Professor/Senior Research Fellow, Centre for Advancement of Scholarship, University of Pretoria
Les créanciers officiels du Ghana et de la Zambie font pression sur ces pays pour qu’ils se déclarent en défaut de paiement envers deux institutions financières multilatérales africaines : la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la Banque pour le commerce et le développement (TDB).
En clair, ces créanciers exigent que le Ghana et la Zambie les remboursent en priorité, plutôt que de payer les deux banques.
En tant qu’universitaires ayant travaillé sur les défis du financement du développement durable en Afrique, nous estimons que cette mesure est imprudente.
Cette décision a deux conséquences majeures :
D’abord, elle revient à traiter l’Afreximbank et le Groupe TDB comme de simples créanciers commerciaux. Cela risque de nuire à leur note de crédit et augmenter leurs coûts d’emprunt. Leur capacité à financer le développement durable en Afrique s’en trouverait réduite.
Deuxièmement, le fait de pousser le Ghana et la Zambie à se déclarer en défaut de paiement, plutôt que de soutenir une restructuration pragmatique alignée sur leurs solides perspectives de croissance, exacerbe la vulnérabilité financière de ces deux pays. Soit ils devront utiliser leurs maigres ressources pour rembourser ces dettes, soit ils se déclareront en défaut de paiement. Dans ce cas, les banques pourraient bien les poursuivre en justice.
Les ministères des Finances du Ghana et de la Zambie affirment que cette décision relève de leur compétence. Mais ils ont subi de fortes pressions de la part de leurs créanciers officiels pour qu’ils traitent différemment ces deux banques africaines par rapport aux autres créanciers multilatéraux.
Pourquoi ce traitement différent est-il si problématique ?
Statut de créancier privilégié
Les institutions financières multilatérales, notamment la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, bénéficient d’un statut de créancier privilégié. Ce statut leur est accordé en reconnaissance du rôle particulier qu’elles jouent. Elles sont censées fournir des financements à des coûts relativement bas pour les investissements publics, la stabilité économique et le développement durable à long terme dans les pays à faible et moyen revenu.
Leur statut de créancier privilégié garantit que, lorsque les pays sont en situation de surendettement, leur mission de développement prime sur les préoccupations des créanciers commerciaux. Les créanciers commerciaux, eux, ne financent en général que des projets rentables. Ils appliquent des taux d’intérêt élevés pour compenser le risque de non-remboursement.
Afreximbank et la Banque pour le commerce et le développement (TDB) ont justement été créées pour combler un vide. L’Afrique avait un accès limité à des financements essentiels au développement. Ces deux banques financent des projets que ni les banques commerciales ni d’autres institutions multilatérales ne peuvent – ou ne veulent – financer. Les raisons sont diverses : manque de capital, réglementations strictes ou risques jugés trop élevés.
le déclin des exportations africaines a eu un impact négatif sur les économies africaines et a entravé leur capacité à se développer de manière autonome.
Elle reconnaît en outre que le développement économique passe
par la création d’une institution internationale de financement du commerce capable de fournir et de mobiliser les ressources financières nécessaires.
Afreximbank a, historiquement, bénéficié du statut de créancier privilégié pour pouvoir remplir cette mission.
Pourquoi le statut de créancier privilégié est-il remis en cause ?
Les comités officiels des créanciers des deux pays, l’agence de notation Fitch et d’autres commentateurs contestent le statut de créancier privilégié des deux institutions africaines. Selon eux, ces banques sont différentes des institutions multilatérales comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement, qui n’ont que des États comme actionnaires. Comme Afreximbank et la Banque de commerce et de développement comptent aussi des actionnaires privés, ils estiment qu’elles ne devraient pas bénéficier de ce statut privilégié. Elles devraient, à leurs yeux, être traitées comme des créanciers commerciaux.
Mais cet argument omet pourquoi les États membres ont accepté la présence d’actionnaires privés : c’était un choix volontaire et pragmatique, destiné à combler un manque d’accès au financement abordable pour le développement en Afrique.
L’idée était de créer de nouvelles institutions multilatérales capables de mobiliser rapidement des fonds, à des conditions plus souples que celles accessibles à un pays africain pris individuellement.
L’idée était de créer de nouvelles institutions multilatérales capables de lever des capitaux de manière flexible et rapide à des conditions que les États africains ne pouvaient pas obtenir seuls. Plusieurs autres banques régionales de développement ont adopté ce modèle hybride, notamment la CAF, une banque de développement très bien notée en Amérique latine.
Il est paradoxal que cette approche créative et pragmatique visant à combler une lacune du système financier mondial soit aujourd’hui utilisée contre les deux banques africaines.
Les conséquences
Si les deux institutions financières africaines sont traitées comme des créanciers commerciaux, leurs coûts d’emprunt vont augmenter. Elles auront alors moins de marge pour accorder des prêts qui seront, en l’occurrence, plus chers. Cela creusera aussi davantage les inégalités dans le système financier mondial. Enfin, cela augmentera le risque de défauts de paiement futurs sur la dette souveraine africaine.
Autrement dit, rétrograder leur statut revient à affaiblir la stabilité que les créanciers officiels prétendent protéger. Cela poserait un obstacle de plus à l’accès de l’Afrique à des financements stables, prévisibles et abordables pour son développement.
L’issue de cette situation dépendra des négociations entre le Ghana, la Zambie et leurs créanciers, notamment les deux banques africaines concernées. Le comportement de ces différents groupes de créanciers dans d’autres cas de restructuration de dettes africaines sera aussi déterminant.
Mais la communauté internationale peut peser sur le processus en intervenant dans les instances appropriées.
Partout dans le monde, les dirigeants cherchent aujourd’hui à renforcer les banques de développement régionales, comme Afreximbank et la Banque pour le commerce et le développement. Cela passe par le respect de leur statut de créancier privilégié et par l’amélioration de leur accès à des capitaux abordables.
C’est exactement le contraire de ce qui se passe actuellement.
Il est encore temps pour les gouvernements créanciers de changer de cap en manifestant leur soutien aux institutions financières multilatérales africaines.
Danny Bradlow, in addition to his position at University of Pretoria is the Senior G20 Advisor at the South African institute of International Affairs and co-chair of the T20 taskforce on sustainable finance.
Lisa Sachs does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.
Source: The Conversation – in French – By Nnamdi O. Madichie, Professor of Marketing & Entrepreneurship, Unizik Business School, Nnamdi Azikiwe University
Chaque année en décembre, au Nigeria et au Ghana, une grande fête bat son plein, avec son lot de concerts, festivals, mariages, expositions artistiques, déguisements, rencontres et voyages. Les habitants et les Africains de l’Ouest de la diaspora se retrouvent pour créer le « Detty December », un événement festif qui s’étend de la mi-décembre jusqu’au Nouvel An.
“Detty” est un terme familier qui signifie « sale » dans le pidgin régional, et « Detty December » est une expression qui aurait été inventée par la star de l’afropop Mr Eazi en 2016. Il signifie se laisser aller et s’adonner à des réjouissances et à la fête.
Des événements majeurs mettant en vedette des stars de la musique locale et internationale ponctuent le Detty December. Au Nigeria, les événements vont du Flytime Fest à Lagos au Carnaval de Calabar, qui met en valeur le patrimoine culturel. Au Ghana, des festivals tels que AfroFuture et Afro Nation attirent des célébrités et des influenceurs du monde entier, ainsi que des citoyens de retour au pays.
Mais il ne s’agit pas là seulement de simples vacances distractions. Porté par l’énergie de la jeunesse et l’innovation culturelle, Detty December est un véritable phénomène économique. Il représente un changement dans le paysage urbain africain et dans ses relations avec le reste du monde.
Detty December est désormais un pilier de l’économie créative africaine, qui s’est développée grâce à la popularité mondiale de la musique du continent, de l’afrobeat à l’amapiano.
En tant que professeurs de marketing et d’entrepreneuriat intéressés par les industries créatives, nous avons mené des recherches sur Detty December et pensons qu’il s’agit d’un phénomène de tourisme culturel susceptible de se propager à travers le continent. D’ailleurs, c’est déjà en grande partie le cas.
Nigeria : le pouvoir économique de Detty December
Malgré des défis en matière d’infrastructures, des lieux comme Lagos sont devenus de nouveaux épicentres culturels. Pendant le Detty December, la ville se transforme en un carnaval de retrouvailles et de célébrations. Les « I Just Got Backs » (IJGB) reviennent, la musique résonne dans tous les bars et des événements surgissent chaque jour.
Autrefois simple événement culturel, le Detty December est rapidement devenu un puissant moteur économique. Il a un impact considérable sur l’hôtellerie, le divertissement, le tourisme et les entreprises locales.
Rien qu’à Lagos, les festivités de 2024 ont généré environ 71,6 millions de dollars américains en recettes publiques. Les hôtels ont contribué à hauteur de 44 millions de dollars américains et les locations de courte durée ont ajouté 13 millions de dollars américains.
Le tourisme est l’un des principaux moteurs de cette croissance. On estime à 1,2 million le nombre de visiteurs qui ont afflué à Lagos en décembre 2024. Près de 90 % d’entre eux étaient des Nigérians de la diaspora.
Au-delà des dépenses directes, le « Detty December » crée des emplois temporaires et permanents, et permet de soutenir les petites entreprises.
Décembre au Ghana
Le gouvernement du Ghana voisin a reconnu ce potentiel et a stratégiquement baptisé sa période festive « Décembre au Ghana ». Cette initiative tire parti du tourisme culturel pour générer des gains économiques substantiels. Le pays prend même des mesures telles que l’octroi de visas à l’arrivée en décembre afin d’encourager les visiteurs.
Cette initiative s’appuie sur les succès du tourisme culturel, comme la campagne « Year of Return » (Année du retour) de 2019. En 2023, “Décembre au Ghana” aurait attiré environ 115 000 participants.
Même dans un contexte économique difficile, Detty December continue de prospérer. Cela témoigne d’un désir de connexion culturelle et d’évasion, particulièrement présent chez les jeunes du continent et les communautés diasporiques à travers le monde.
Afrique du Sud : Ke Dezemba
De Flytime à Lagos et AfroNation à Accra à Alte Sounds à Kigali, en passant par la vie nocturne animée de décembre à Mombasa ou les fêtes sur les toits de Johannesburg, les villes africaines sont devenues des épicentres saisonniers de la consommation culturelle.
Le terme « Ke Dezemba » est utilisée en Afrique du Sud pour décrire la période des fêtes. C’est un terme vibrant et festif souvent associé aux vacances d’été, au braai (barbecue) et aux réunions sociales. Il pourrait bien devenir l’emblème du Detty December du pays.
L’Afrique du Sud a gagné en visibilité internationale en 2025 à la faveur de sa présidence du G20. L’adoption de sa propre version du Detty December pourrait continuer à renforcer l’image de marque du pays. Cela permettrait de mettre en avant le dynamisme, la créativité, l’hospitalité et le potentiel d’investissement du pays.
Aligner les célébrations culturelles avec une visibilité mondiale pourrait transformer une saison de festivités en un atout stratégique sur les plans culturel et économique. Pour l’Afrique du Sud, cela contribuerait injecter des capitaux dans le secteur du tourisme, en stimulant l’hôtellerie, les transports et les services connexes.
Au-delà du tourisme direct, l’attention portée à l’art et à la culture sud-africains pendant cette période est susceptible d’avoir un impact durable sur l’économie créative, favorisant la croissance et la création d’emplois.
Les célébrations physiques peuvent être démultipliées numériquement afin de laisser une impression durable. .
Un exemple notable est le lancement par Spotify de sa plateforme Detty December. Le service de streaming musical entend célébrer la saison festive en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Sud avec des playlists de morceaux festifs.
Un exemple notable est le lancement par Spotify de son hub Detty December. Le service de streaming musical a l’intention de célébrer la période des fêtes en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Sud avec des playlists de morceaux festifs.
Phiona Okumu, de Spotify, explique :
Detty December est une période spéciale pour nos utilisateurs en Afrique de l’Ouest, et Ke Dezemba symbolise l’esprit festif de l’Afrique du Sud.
Comment y parvenir
Les enseignements tirés des villes d’Afrique de l’Ouest suggèrent que les économies culturelles prospèrent grâce à :
une gouvernance flexible;
une participation inclusive;
une diaspora engagée;
des modèles commerciaux innovants.
Pour que le modèle nigérian Detty December soit durable, il faudrait qu’il bénéficie d’un soutien politique stratégique, d’une intégration dans l’urbanisme et des investissements dans les infrastructures créatives.
Un groupe de membres de la diaspora au Ghana lors du festival AfroFuture. Fquasie/Wikimedia Commons, CC BY-SA
Les modèles de financement tels que les adhésions et les parrainages sont essentiels à la pérennité des festivals de musique. Un soutien politique et des investissements dans les infrastructures sont nécessaires pour libérer tout le potentiel du secteur créatif.
Le tourisme culturel, puissamment incarné par Detty December, s’impose comme une stratégie économique viable pour les villes africaines. C’est la preuve d’une reconnaissance plus large du pouvoir économique de la culture. Il offre un cadre attrayant pour le développement économique et l’image de marque des nations.
Nnamdi O. Madichie is affiliated with Chartered Management Institute (FCMI).
Motshedisi Mathibe and NobuLali Dangazele do not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and have disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.
Le dernier « plan loup » 2024-2029 entre en vigueur en France alors que le statut d’espèce strictement protégée du prédateur a été affaibli au sein de la convention de Berne. Nos recherches sur le terrain montrent que les mesures mises en place aggravent les conflits d’usage sur le territoire. Au-delà de la question emblématique des tirs létaux sur l’animal, celle des chiens de protection des troupeaux est centrale.
Que ce soit à travers leurs paysages, leur culture ou leur économie, les Alpes du Sud sont marquées par les activités pastorales, c’est-à-dire l’élevage basé sur un pâturage extensif. Véritable patrimoine culturel ou élément du folklore vendu aux touristes, le pastoralisme est omniprésent dans les images de ces montagnes du sud de la France. Depuis les années 1990, elles sont aussi devenues un territoire recolonisé par le loup gris (Canis lupus italicus).
Jusqu’à très récemment, l’espèce placée sur la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) était strictement protégée au niveau européen. Elle a récemment perdu le statut d’espèce strictement protégée au sein de la convention de Berne, malgré les protestations des naturalistes et de nombreux scientifiques.
Aujourd’hui, son aire de répartition s’étend au-delà des seules Alpes du Sud. Cette région reste toutefois le secteur en France qui connaît le plus de prédation sur les troupeaux. Ainsi, des mesures de protection des troupeaux ont été mises en place dans le cadre de plans nationaux d’action loup successifs depuis les années 1990. Une nouvelle version de ce « plan loup » portant sur la période 2024-2029 a récemment été publiée par le gouvernement.
Ces mesures facilitent-elles la cohabitation ? Les travaux que nous menons dans une vallée des Alpes de Haute-Provence ont révélé une nette dégradation du climat social. En particulier, entre les éleveurs et bergers d’une part et les autres acteurs du territoire d’autre part.
Aujourd’hui, ce n’est plus seulement le loup qui cristallise les tensions, mais les chiens de protection des troupeaux (par exemple patou, kangal…) mis en place dans le cadre du plan loup pour protéger les troupeaux. Les éleveurs et bergers en sont le plus souvent tenus pour responsables.
Deux éléments sont centraux pour bien comprendre la situation : d’abord, le moment particulier où survient le retour du loup, dans un contexte où l’activité pastorale traditionnelle peine à redéfinir son rôle dans la société. Mais aussi certaines mesures du « plan loup » en elles-mêmes, qui peuvent contribuer à un climat social de plus en plus délétère, car elles ne tiennent pas compte de leurs propres conséquences. Par exemple, celles liées à la mise en place de chiens de protection des troupeaux, qui doivent partager les mêmes espaces que les promeneurs et les touristes.
Nos travaux ont permis de mettre en évidence (au cours d’entretiens, d’ateliers participatifs avec les acteurs du territoire et de débats publics) des tensions qui semblent avoir gagné du terrain. D’un côté, les autres acteurs que les éleveurs et bergers du territoire (riverains, promeneurs…) reconnaissent des dimensions patrimoniale et économique au pastoralisme, qui a un rôle positif pour les paysages et la biodiversité. Souvent, il leur apparaît même comme indispensable.
Pour autant, le pastoralisme leur semble trop développé. Le temps de présence des troupeaux en estive (période de l’année où les troupeaux paissent sur les pâturages de montagne) est par exemple perçu comme trop long et vu comme à l’origine de dégradation (sentiers, végétation, etc.). Tous les acteurs du territoire s’accordent à dire que leurs relations se sont progressivement dégradées, du fait en particulier de la présence des chiens de protection, de plus en plus nombreux.
Pour suivre au plus près les questions environnementales, retrouvez chaque jeudi notre newsletter thématique « Ici la Terre ».
La peur des chiens contribue ainsi à transformer les pratiques et les usages (loisirs, tourisme…) que ces acteurs pouvaient avoir des espaces pastoraux ou forestiers. Les élus redoutent la survenue d’un accident grave, tandis que les éleveurs et les bergers expriment leurs craintes de la marginalisation et que leurs activités soient remises en cause. Face à des injonctions multiples au changement, ces derniers peinent à redonner un sens à leur métier.
Le divorce entre défenseurs du pastoralisme et de l’environnement
Ces conflits autour du loup se matérialisent à un moment charnière où l’activité pastorale doit redéfinir sa place dans la société. Pour comprendre ce qui se joue, il faut revenir sur l’histoire récente du pastoralisme.
La modernisation agricole d’après-guerre a permis une nette augmentation de la productivité des terres, mais de fortes disparités ont persisté entre plaines et montagnes. Les secteurs de montagne se sont alors repliés sur les activités pastorales, les seules en mesure de valoriser les vastes étendues d’un territoire aux conditions difficiles (pentes, végétation, climat, etc.).
Ce (re)développement des activités pastorales est apparu d’autant plus pertinent, au début des années 1990, que montaient alors de nouvelles préoccupations en termes d’entretien des paysages et de protection de l’environnement. Celles-ci ont donné lieu à des aides au pastoralisme via les mesures dites agri-environnementales de la politique agricole commune européenne (PAC). Ainsi promus « jardiniers de l’espace », les éleveurs, bon gré mal gré, ont peu à peu acquis une certaine légitimité. Celle-ci a participé à transformer le regard porté sur leurs activités et, pour certains, l’image qu’ils avaient de leur propre métier.
Mais le début des années 90 a également marqué le retour du loup, d’abord discret, puis massif. Les éleveurs les bergers ont alors été confrontés à des attaques de troupeaux de plus en plus fréquentes et à des dégâts de plus en plus importants. Alors qu’elles tendaient peu à peu à se consolider, les alliances entre acteurs des activités pastorales et ceux de l’environnement se sont alors fortement dégradées.
Enfin, certaines mesures du « Plan loup » peuvent contribuer à un climat social de plus en plus délétère faute de tenir compte de leurs conséquences concrètes. En effet, celui-ci contient notamment des préconisations sur les moyens de protection à mettre en œuvre par les éleveurs dans les zones où le loup est présent. Celles-ci sont codifiées et donnent droit à des soutiens publics.
Les trois mesures phares portent :
sur une présence humaine accrue auprès du troupeau au pâturage,
le regroupement nocturne des animaux dans des parcs de nuit
et enfin la présence de chiens de protection évoluant en permanence avec le troupeau.
Les mesures de protection et de gestion des attaques prévoient aussi, dans le cas d’attaques répétées malgré la mise en place des mesures précédentes, des autorisations de tirs létaux – autorisations qui pourraient devenir plus nombreuses en raison du changement de statut de l’espèce.
L’autorisation de tir létal est la mesure emblématique qui suscite les réactions les plus vives de la profession agricole et des associations environnementales. Par contre, l’utilisation des chiens de protection est sans doute celle qui, à bas bruit, cristallise le plus de problèmes dans les interactions entre monde de l’élevage et société locale.
Les frayeurs engendrées par la présence de ces chiens, avec quelquefois des incidents pouvant être sérieux sans parler des dégâts faits par ces chiens sur la faune sauvage, sont à l’origine de nombreuses récriminations – voire de plaintes – de la part des usagers de la montagne autres que les éleveurs.
À ces récriminations, les éleveurs et bergers opposent souvent que la présence des chiens leur est imposée par le plan loup pour bénéficier de soutiens publics en cas d’attaque et que les incidents sont essentiellement causés par un comportement inapproprié des plaignants. Ils arguent aussi que les estives sont leur lieu de travail, qu’ils sont donc prioritaires sur l’usage de ces espaces et qu’ils se doivent de protéger leur troupeau, autant pour leur revenu que parce qu’ils y sont fortement attachés.
De plus en plus de moyens sont dédiés à la sensibilisation du public au pastoralisme et à la conduite à tenir face à des chiens de protection. Des stratégies d’évitement se développent.. A la fois de la part des usagers de la montagne, qui s’informent sur les endroits à éviter en fonction des périodes, et de la part des bergers, dont certains vont préférer éviter certains secteurs. Mais de telles stratégies d’évitement questionnent le vivre-ensemble au sein du territoire.
Les mesures prises pour maintenir les activités pastorales là où la présence du loup est forte tendent ainsi à ignorer que ces activités – tout comme le loup lui-même – s’inscrivent non seulement dans des écosystèmes biologiques, mais également dans des socioécosystèmes. Les définitions précises de ce concept varient en fonction des approches utilisées, mais on peut dire en première approximation que les socio-écosystèmes sont ce qui résulte des interactions complexes entre dynamiques écologiques et dynamiques sociales.
Or, concrètement, le plan loup repose surtout sur la prise en charge de la valeur économique des animaux tués. Les conséquences écologiques des pratiques d’élevage que ces mesures suscitent, ou encore leur impact sur les interactions entre les différentes activités, ne sont quant à elles jamais considérées.
Ces conséquences peuvent pourtant être à l’origine de conditions difficiles d’exercice des métiers d’éleveurs et de bergers (conflits, mise en cause permanente, dégradation de la végétation sur certains secteurs, etc.), ce qui paraît contradictoire avec la volonté de soutien de ces activités. Elles sont également à l’origine de frustrations et de mécontentements de la part des différents usagers des espaces pastoraux et des habitants. Elles peuvent même, à terme, nuire au développement d’un certain tourisme dont ces territoires dépendent au plan économique.
Ainsi, selon nous, le plan national d’action loup ne favorise pas le développement de formes de cohabitation apaisées entre loups et activités pastorales. Trop souvent circonscrite aux relations entre le monde du pastoralisme et celui de l’environnement, la question de la présence du loup en territoire pastoral mérite d’être abordée à l’aune des socio-écosystèmes.
Jacques Lasseur a reçu des financements de Agropolis Fondation ainsi que des soutiens interne a INRAE (metaprogramme biosefair).
Nathalie Couix ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.
The lack of reliable information about health facilities across sub-Saharan Africa became very clear during the COVID-19 pandemic. Amid a surge in emergency care needs, information was lacking about the location of facilities, bed capacity and oxygen availability, and even where to find medical specialists. This data could have enabled precise assessments of hospital surge capacity and geographic access to critical care. Peter Macharia and Emelda Okiro, whose research focuses on public health and equity of health service access in low resource settings, share the findings of their recent study, co-authored with colleagues.
What are open health facility databases?
A health facility is a service delivery point where healthcare services are provided. The facilities can range from small clinics and doctor’s offices to large teaching and referral hospitals.
A health facility database is a list of all health facilities in a country or geographic area, such as a district. A typical database should assign each health facility a unique code, name, size, type (from primary to tertiary), ownership (public or private), operational status (working or closed), location and subnational unit (county or district). It should also record services (emergency obstetric care, for example), capacity (number of beds, for example), infrastructure (electricity availability, for example), contact information (address and email), and when this information was last updated.
The ideal method of compiling this list is to conduct a census, as Kenya did in 2023. But this takes resources. Some countries have compiled lists from existing incomplete ones. Senegal did this and so did Kenya in 2003 and 2008.
This list should be open to stakeholders, including government agencies, development partners and researchers. Health facility lists must be shared through a governance framework that balances data sharing with protections for data subjects and creators. In some countries, such as Kenya and Malawi, these listings are accessible through web portals without additional permission. In others, such facility lists do not exist or require extra permission.
Why are they useful to have?
Facility listings can serve the needs of individuals and communities. They also serve sub-national, national and continental health objectives.
At the individual level, a facility list offers a choice of alternatives to health seekers. At the community level, the data can guide decisions like where to place community health workers, as seen in Mali and Sierra Leone.
Health lists are useful when distributing commodities such as bed nets and allocating resources based on the health needs of the areas they serve. They help in planning for vaccination campaigns by creating detailed immunisation microplans.
By taking account of the disease burden, social dynamics and environmental factors, health services can be tailored to specific needs.
Detailed maps of healthcare resources enable quicker emergency responses by pinpointing facilities equipped for specific crises. Disease surveillance systems depend on continuously collecting data from healthcare facilities.
At the continental level, lists are crucial for a coordinated health system response during pandemics and outbreaks. They can facilitate cross-border planning, pandemic preparedness and collaboration.
During the COVID-19 pandemic, these lists informed where to put additional resources such as makeshift hospitals or transport programmes for adults over 60 years of age.
The lists are used to identify vulnerable populations at risk of emerging pathogens and populations that can benefit from new health facilities.
Many problems arise if we don’t know where health facilities are or what they offer. Healthcare planning becomes inefficient. This can result in duplicate facility lists and the misallocation of resources, which leads to waste and inequities.
We can’t identify populations that lack services. Emergency responses weaken due to uncertainty about where best to move patients with specific conditions.
Resources are wasted when there are duplicate facility lists. For example, between 2010 and 2016, six government departments partnered with development organisations, resulting in ten lists of health facilities in Nigeria.
In Tanzania, over 10 different health facility lists existed in 2009. Maintained by donors and government agencies, the function-specific lists didn’t work together to share information easily and accurately. This prompted the need for a national master facility list.
What needs to happen to build one?
A comprehensive list of health facilities can be compiled through mapping exercises or from existing lists. The health ministry should take responsibility for setting up, developing and updating this list.
Partnerships are crucial for developing facility lists. Stakeholders include donors, implementing and humanitarian partners, technical advisors and research institutions. Many of these have their own project-based lists, which should integrate into a centralised facility list managed by the ministry. The health ministry must foster a transparent environment, encouraging citizens and stakeholders to contribute to enhancing health facility data.
Political and financial commitment from governments is essential. Creating and maintaining a proper list requires significant investment. Expertise and resources are necessary to keep it updated.
A commitment to open data is a necessary step. Open access to these lists makes them more complete, reliable and useful.
Peter Macharia is funded by Fonds voor Wetenschappelijk Onderzoek- Belgium (FWO, number 1201925N) for his Senior Postdoctoral Fellowship.
Emelda Okiro receives funding for her research from the Wellcome Trust through a Wellcome Trust Senior Fellowship (#224272).
Canadian researchers recently investigated this idea in a sample of 1,082 undergraduate psychology students. The students completed a survey, which included questions about how they perceived their diet influenced their sleep and dreams.
Some 40% of participants reported certain foods impacted their sleep, with 25% of the whole sample claiming certain foods worsened their sleep, and 20% reporting certain foods improved their sleep.
Only 5.5% of respondents believed what they ate affected the nature of their dreams. But many of these people thought sweets or dairy products (such as cheese) made their dreams more strange or disturbing and worsened their sleep.
In contrast, participants reported fruits, vegetables and herbal teas led to better sleep.
This study used self-reporting, meaning the results rely on the participants recalling and reporting information about their sleep and dreams accurately. This could have affected the results.
It’s also possible participants were already familiar with the notion that cheese causes nightmares, especially given they were psychology students, many of whom may have studied sleep and dreaming.
This awareness could have made them more likely to notice or perceive their sleep was disrupted after eating dairy. In other words, the idea cheese leads to nightmares may have acted like a self-fulfilling prophecy and results may overestimate the actual likelihood of strange dreams.
Nonetheless, these findings show some people perceive a connection between what they eat and how they dream.
While there’s no evidence to prove cheese causes nightmares, there is evidence that does explain a link.
The science behind cheese and nightmares
Humans are diurnal creatures, meaning our body is primed to be asleep at night and awake during the day. Eating cheese before bed means we’re challenging the body with food at a time when it really doesn’t want to be eating.
At night, our physiological systems are not primed to digest food. For example, it takes longer for food to move through our digestive tract at night compared with during the day.
If we eat close to going to sleep, our body has to process and digest the food while we’re sleeping. This is a bit like running through mud – we can do it, but it’s slow and inefficient.
If your body is processing and digesting food instead of focusing all its resources on sleep, this can affect your shut-eye. Research has shown eating close to bedtime reduces our sleep quality, particularly our time spent in rapid eye movement (REM) sleep, which is the stage of sleep associated with vivid dreams.
People will have an even harder time digesting cheese at night if they’re lactose intolerant, which might mean they experience even greater impacts on their sleep. This follows what the Canadian researchers found in their study, with lactose intolerant participants reporting poorer sleep quality and more nightmares.
It’s important to note we might actually have vivid dreams or nightmares every night – what could change is whether we’re aware of the dreams and can remember them when we wake up.
Poor sleep quality often means we wake up more during the night. If we wake up during REM sleep, research shows we’re more likely to report vivid dreams or nightmares that we mightn’t even remember if we hadn’t woken up during them.
This is very relevant for the cheese and nightmares question. Put simply, eating before bed impacts our sleep quality, so we’re more likely to wake up during our nightmares and remember them.
Don’t panic – I’m not here to tell you to give up your cheesy evenings. But what we eat before bed can make a real difference to how well we sleep, so timing matters.
General sleep hygiene guidelines suggest avoiding meals at least two hours before bed. So even if you’re eating a very cheese-heavy meal, you have a window of time before bed to digest the meal and drift off to a nice peaceful sleep.
How about other dairy products?
Cheese isn’t the only dairy product which may influence our sleep. Most of us have heard about the benefits of having a warm glass of milk before bed.
Milk can be easier to digest than cheese. In fact, milk is a good choice in the evening, as it contains tryptophan, an amino acid that helps promote sleep.
Nonetheless, we still don’t want to be challenging our body with too much dairy before bed. Participants in the Canadian study did report nightmares after dairy, and milk close to bed might have contributed to this.
While it’s wise to steer clear of food (especially cheese) in the two hours before lights out, there’s no need to avoid cheese altogether. Enjoy that cheesy pasta or cheese board, just give your body time to digest before heading off to sleep. If you’re having a late night cheese craving, opt for something small. Your sleep (and your dreams) will thank you.
Charlotte Gupta does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.
Le développement des pratiques récréatives en pleine nature (loisirs, sport…) est-il compatible avec le maintien de conditions de vie et de conservation convenables pour la faune sauvage ? Cela nécessite en tout cas de s’interroger sur la façon dont ces nouveaux usages intermédient nos relations à la nature.
Alors que les vacances d’été approchent, nombreux sont ceux qui rêvent d’évasion en pleine nature. Et, peut-être, de pouvoir admirer la faune sauvage : rapaces, marmottes, chamois, lynx… Ce qui pose la question de notre rapport au « sauvage ». La transformation de nos pratiques récréatives (notamment en matière de sport et de loisirs de pleine nature) est-elle compatible avec le maintien de conditions de vie et de conservation appropriées pour la faune sauvage ?
Loin d’être anodines, nos activités de loisirs de plein air façonnent nos représentations et notre capacité à cohabiter avec les autres êtres vivants. L’histoire et la sociologie des pratiques récréatives montrent que la nature est souvent perçue comme un décor à admirer plutôt qu’un espace partagé avec des animaux sauvages. C’est ce que j’explore également dans le chapitre d’un ouvrage à paraître courant 2025 aux éditions Quae.
La nature comme décor de nos loisirs
Dans nos sociétés dites « modernes », les relations avec la nature se déroulent principalement en dehors du travail. Pour la plupart des gens, cela se fait à travers les loisirs : la part des personnes qui travaillent à son contact est désormais très minoritaire.
Parallèlement, plusieurs enquêtes montrent que la nature prend une place croissante dans les activités récréatives. Alors que les milieux naturels sont envisagés comme des lieux pour se ressourcer, la manière dont nous les investissons détermine aussi leur pérennité. Les espaces sauvages deviennent des territoires aménagés pour répondre aux attentes des visiteurs. Pour ces derniers, la nature n’est plus perçue comme un milieu habité ou exploité, mais comme un cadre récréatif destiné à l’évasion.
Pour suivre au plus près les questions environnementales, retrouvez chaque jeudi notre newsletter thématique « Ici la Terre ».
On comprend l’importance colossale des loisirs dans l’évolution de nos relations contemporaines à la nature : l’« écologisation » des pratiques récréatives de plein air devient est devenu un enjeu crucial, qui ne peut être bien compris sans un détour par l’histoire, la sociologie et l’économie politique et morale du « temps libre ».
Une nature mise en scène par la « classe de loisirs »
L’histoire de la protection de la nature est indissociable de celle de la « classe de loisir ». Dès le XIXe siècle, une élite sociale urbanisée promeut l’idée de « nature sauvage » et initie la création de réserves et de parcs pour protéger les paysages… et leur propre expérience du sauvage. En France, les premiers appels à la création de parcs nationaux sont portés par le Touring Club de France et le Club alpin français, soucieux de préserver leur terrain de jeu.
À cette époque, la valorisation du sauvage repose avant tout sur des critères esthétiques. On protège d’abord les paysages et non les espèces. La forêt de Fontainebleau est ainsi classée en 1861 pour ses qualités picturales.
La création des parcs nationaux dans les années 1960 prolonge cette logique :
« protéger des paysages exceptionnels […] favoriser et réglementer leur fréquentation touristique. »
Or, cette mise en scène de la nature se fait souvent au détriment des usages ruraux de ces espaces. Entre nature sauvage et paysages champêtres, « l’environnement » se constitue comme un milieu temporaire de distraction, voire de consommation, pour des sociétés de plus en plus urbaines qui ne font qu’y passer et qui valorisent des rapports contemplatifs à la nature, au détriment de rapports plus directement utilitaristes – vivriers ou productifs – tels que l’agriculture, la chasse, la pêche ou la cueillette.
Une faune sauvage entre protection et spectacle
Si la protection de la nature s’est renforcée avec le temps, elle s’est aussi accompagnée d’un paradoxe : les espèces emblématiques (tels que les grands prédateurs : loup, panthère des neiges, orques…) sont davantage préservées, mais elles sont souvent réduites à des images spectaculaires dans les médias et les documentaires animaliers.
Dès les années 1970, l’essor du cinéma de nature et des productions télévisées consacrées au vivant transforme les animaux sauvages en icônes esthétiques. « Les gens protègent et respectent ce qu’ils aiment, et pour leur faire aimer la mer il faut les émerveiller autant que les informer », déclarait ainsi Jacques-Yves Cousteau.
Le développement de l’industrie audiovisuelle va ainsi contribuer à sensibiliser le grand public à la protection des animaux sauvages en instaurant, par le truchement des écrans, un sentiment de familiarité à leur égard.
Tout cela participe au succès de l’idée moderne de « nature sauvage » qui tend, paradoxalement, à court-circuiter – ou du moins altérer – toutes possibilités de cohabitation avec les animaux, au profit d’un rapport scopophile à ces derniers, c’est-à-dire un rapport centré sur le plaisir de les regarder, souvent de manière distanciée et esthétisante ; ils sont alors vus comme des objets d’admiration, davantage que des êtres avec lesquels peuvent se nouer des rapports de cohabitation ; ils sont envisagés comme une source d’excitation visuelle, des personnages d’un décor d’autant plus authentique qu’il est spectaculaire.
Vers une écologie de l’attention
L’essor des activités de plein air, amplifié par la crise sanitaire du Covid depuis 2020, témoigne d’un désir croissant de « retour à la nature ». Mais celui-ci s’accompagne d’une pression accrue sur la nature, en particulier sur la faune.
Il est donc capital de revoir en profondeur les manières de cohabiter avec les animaux sauvages dans nos sociétés de loisir. L’histoire de la protection de la nature est solidaire d’une histoire sociale du temps libre. Tout ceci a concouru à l’instauration d’une nature « récréative » conçue principalement comme support de projection émotionnelle.
On touche ici du doigt un rapport problématique à l’environnement, vu comme un décor peuplé de figurants humains et non-humains, qui se rapproche du voyeurisme. Dans ces conditions, l’écologisation des pratiques récréatives ne peut se résumer à simplement convenir de nouvelles « règles du jeu » avec la nature. Il s’agit aussi de parvenir à instaurer de nouveaux styles d’attention aux vivants et, en particulier, à la faune sauvage.
Par exemple, quels sont les régimes d’attention propres à telle ou telle activité récréative de nature ? Qu’est-ce qui est valorisé ou dévalorisé par telle manière de pratiquer la randonnée ou la pêche à la mouche et quelles places y tiennent les vivants ? Au-delà des interactions « ici et maintenant » entre faune et usagers des espaces naturels, par l’intermédiaire de quels genres de médiateurs nos rapports aux animaux sauvages sont-ils organisés, à travers quels médiateurs humains (un guide, un enfant), techniques (montre connectée, jumelles) ou non-humains (chien de chasse, cheval) ?
Reconsidérer nos rapports à la nature dans la société de loisir suppose de déplier tout l’« échosystème » au sein duquel résonnent – ou non – les coprésences directes et indirectes entre humains et animaux sauvages
Alors que les plus privilégiés d’entre nous s’apprêtent à partir en montagne ou en forêt pour quelques jours de vacances, nous pouvons nous interroger sur la manière dont nos pratiques récréatives façonnent nos rapports à la nature. Voulons-nous continuer à la considérer comme un décor, ou sommes-nous prêts à repenser nos interactions avec elle ? Peut-être est-il temps de ne plus seulement chercher à voir les animaux sauvages, mais à véritablement apprendre à cohabiter avec eux.
Antoine Doré ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.
Malgré le ralentissement des émissions globales de gaz à effet de serre (GES), les voyants du climat restent dans le rouge, nous rappelle le rapport Indicators of Global Climate Change 2024 récemment publié. Ce rapport permet également d’identifier trois leviers d’action à mettre en œuvre pour stabiliser le stock atmosphérique de GES à l’origine du réchauffement global.
L’univers virtuel des réseaux sociaux est celui de l’immédiateté. Un utilisateur de TikTok y navigue en moyenne 95 minutes chaque jour, avec à la clé plusieurs centaines de clics. En politique, la vague populiste surfe sur ce courant d’informations en continu qui submerge notre quotidien.
Dans ces mondes virtuels, on prend les décisions en fonction des aléas du moment, quitte à revenir rapidement en arrière en cas de réactions inattendues. Une telle soumission aux humeurs du court terme n’est pas compatible avec l’action face au réchauffement planétaire et à la dégradation de la biodiversité.
Le premier antidote à la tyrannie de l’immédiat doit être la science. C’est pourquoi le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) joue un rôle si structurant en matière d’action climatique. Depuis 1990, le GIEC a publié six rapports d’évaluation. Ces rapports fournissent des balises précieuses, documentant l’état des connaissances scientifiques sur le système climatique, les impacts et les adaptations possibles face au réchauffement, les leviers d’atténuation pour le stabiliser.
Le temps de navigation entre deux balises tend cependant à augmenter. De cinq ans entre le premier et le second rapport du GIEC, il est passé à neuf ans entre les deux derniers rapports. Pour éviter que les décideurs ne se perdent en route, un collectif de chercheurs publie chaque année un tableau de bord annuel, reprenant les méthodologies utilisées par le GIEC.
J’ai lu leur rapport sur l’année 2024, rendu public le 17 juin 2025. Voici ce que j’en ai retenu.
Les voyants au rouge, malgré le ralentissement des émissions
Le tableau de bord annuel actualise en premier lieu les informations sur les émissions de CO₂ jusqu’en 2024 (et jusqu’à 2023 pour les autres gaz à effet de serre, GES). Sans surprise, cette actualisation confirme le ralentissement de l’augmentation des émissions mondiales observé depuis 15 ans, principalement provoqué par celles de CO2.
Ralentissement de la hausse des émissions sur les quinze dernières années. Fourni par l’auteur
Ce ralentissement est toutefois insuffisant pour stabiliser ou même freiner l’accumulation du stock de GES dans l’atmosphère. Le rythme de croissance de ce stock se maintient, et s’est même accéléré pour le méthane depuis le début des années 2020.
Or c’est ce stock qui est le moteur anthropique du réchauffement climatique. Il joue d’autant plus fortement que les rejets d’aérosols (principalement le dioxyde de soufre), à l’effet refroidissant à court terme pour la planète, se réduisent du fait du resserrement des contraintes sur les polluants locaux, en particulier dans le transport maritime international et en Chine.
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De ce fait, le réchauffement ne connaît pas de répit. Il a franchi pour la première fois la ligne de +1,5 °C en 2024. Les facteurs anthropiques en ont expliqué 1,36 °C, le reste étant attribué à la variabilité naturelle du climat, en particulier l’épisode El Niño de 2024.
Réchauffement des 10 dernières années. Indicators of Global Climate Change 2024, juin 2025, Fourni par l’auteur
Sur les dix dernières années connues, le réchauffement global a atteint +1,24 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Sur l’océan, il dépasse désormais 1 °C. Sur terre, il se situe à 1,79 °C, pratiquement à équidistance entre 1,5 et 2 °C.
Sans surprise la poursuite du réchauffement alimente la montée du niveau de la mer, sous l’effet de la dilatation thermique de l’eau et de la fonte des glaces continentales. La hausse du niveau moyen de l’océan est estimée à 22,8 cm depuis le début du siècle dernier. Entre 2019 et 2024, elle a été de 4,3 mm/an, bien au-dessus de la tendance historique (1,8 mm/an).
Quels leviers d’action ?
Pour stabiliser le réchauffement, il faut en premier lieu drastiquement réduire les émissions de carbone fossile. Comme le notait déjà le Global Carbon Budget à l’automne 2024, le budget carbone résiduel pour avoir une chance sur deux de limiter le réchauffement à 2 °C ne représente plus que 28 années des émissions actuelles. Pour viser 1,5 °C, c’est désormais moins de cinq années !
Le tableau de bord montre également l’impact de la réduction des rejets d’aérosols, qui contribue significativement au réchauffement. Moins d’aérosols dans l’atmosphère, c’est certes moins de problèmes sanitaires à terre, mais aussi plus de réchauffement car les aérosols voilent le rayonnement solaire et agissent sur la formation des nuages. Or, comme les aérosols ne séjournent pas longtemps dans l’atmosphère, une réduction de leurs émissions se répercute rapidement sur le volume de leur stock dans l’atmosphère.
Que faire ? Pour contrarier cet impact, la meilleure voie est de réduire les émissions de méthane. Le méthane ayant une durée de séjour dans l’atmosphère plus courte que celle des autres gaz à effet de serre, sa réduction agit nettement plus rapidement sur le réchauffement qu’une réduction équivalente de CO2 ou de protoxyde d’azote, qui séjourne en moyenne 120 ans dans l’atmosphère.
Le tableau de bord met enfin en avant l’apparition de « rétroactions » climatiques dont les effets s’ajoutent à l’impact direct des émissions anthropiques sur la température. Ainsi, le réchauffement global stimule les émissions de méthane dans les zones humides tropicales et risque, demain, d’accentuer celles résultant de la fonte du permafrost. Conjugué aux épisodes de sécheresses, il accentue également les émissions générées par les mégafeux de forêt et altère la capacité de croissance des arbres et les rend plus vulnérables face aux ravageurs.
Dans les deux cas, ces rétroactions amplifient le réchauffement. Agir contre ces rétroactions, par exemple en adaptant les stratégies de gestion forestière, répond donc à une double logique d’adaptation et d’atténuation du changement climatique.
Feux de forêt, carbonatation du ciment et gaz fluorés
Si le tableau de bord se fixe comme règle de correspondre au plus près aux méthodes des rapports d’évaluation du GIEC, il apporte également des compléments utiles. J’ai particulièrement apprécié ceux concernant les émissions provoquées par les mégafeux, les gaz fluorés et l’absorption du CO2 atmosphérique par le ciment.
Trois mesures des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Indicators of Global Climate Change 2024, Fourni par l’auteur
Dans la figure ci-dessus apparaissent trois façons de comptabiliser les émissions mondiales de GES.
À 55,4 milliards de tonnes (Gt) équivalent CO2, le premier bâtonnet visualise les émissions de l’année 2023 et la marge d’incertitude associée, calculées suivant les normes retenues par le GIEC.
L’agrégation des données d’inventaires nationaux recueillies sur le site des Nations unies donne des émissions de seulement 47,1 Gt pour la même année. L’écart entre les deux grandeurs est principalement lié à la façon de comptabiliser les émissions liées aux changements d’usage des terres, en particulier à la frontière retenue entre les émissions-absorptions d’origine anthropique et celles d’origine naturelle. Par exemple, le carbone stocké grâce à la replantation d’arbre est clairement d’origine anthropique, mais faut-il également comptabiliser celui résultant de la repousse naturelle d’arbre après des incendies ?
La figure du milieu est une innovation du tableau de bord, qui a élargi les sources et les absorptions de CO2 prises en compte, pour aboutir à un total d’émissions de 56,9 Gt d’équivalent CO2 (+1,5 Gt relativement à l’évaluation standard). La prise en compte de la séquestration du carbone par les ouvrages en ciment ( « carbonatation » du ciment) représente un puits de carbone de 0,8 Gt de CO2. Mais elle est plus que compensée par les émissions de méthane et de protoxyde d’azote par les feux de forêt et la combustion de biomasse (1 Gt d’équivalent-CO2) et celles provenant des CFC et autres gaz fluorés non couverts par la convention climat (UNFCCC), à hauteur de 1,3 Gt d’équivalent CO2 en 2023.
L’inertie des stocks de gaz à effet de serre
Sur la période récente, les émissions de gaz fluorés (F-gaz) répertoriées dans le cadre de l’UNFCC, dépassent celles des gaz fluorés dont la régulation a été mise en place par le protocole de Montréal (1987) destiné à protéger la couche d’ozone. Mais cette situation est relativement récente. Quand la lutte pour la protection de la couche d’ozone a démarré, les émissions de CFC et des autres gaz fluorés détruisant cette couche exerçaient un réchauffement équivalent à pratiquement 12 Gt de CO2, soit la moitié des émissions de carbone fossile de l’époque (22 Gt d’équivalent CO2).
Evolution des émissions de gaz fluorés. Indicators of Global Climate Change 2024, Fourni par l’auteur
La diminution spectaculaire des émissions de gaz fluorés réalisée pour protéger la couche d’ozone a ainsi eu un impact majeur sur l’action climatique, malgré le développement de substituts à ces gaz – comme les HFC – pour couvrir les besoins de climatisation et réfrigération. Ce résultat s’observe aujourd’hui dans la diminution de la concentration atmosphérique des CFC, qui contribue à atténuer le réchauffement climatique.
Compte tenu de la durée de séjour des gaz CFC dans l’atmosphère, de l’ordre du demi-siècle, cet effet d’atténuation devrait se prolonger pendant quelques décennies. Une bonne illustration de l’inertie du stock par rapport au flux, qui joue désormais de façon bénéfique pour l’action climatique dans le cas des gaz fluorés.
A l’inverse, cette inertie joue encore à la hausse du thermomètre pour le CO2 et le méthane, malgré le ralentissement des émissions. D’où les voyants au rouge du tableau de bord. Demain, si on parvient à durablement inverser leur trajectoire d’émission, cette inertie pourra également jouer à sa baisse. Mais pour cela, il faut accélérer la transition bas carbone et ne pas succomber aux sirènes de ceux qui voudraient rétrograder.
Christian de Perthuis ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.
New research led by Viktoria Cologna at ETH Zurich in Switzerland may help to explain what’s going on. Using data from around the world, the study suggests simple exposure to extreme weather events does not affect people’s view of climate action – but linking those events to climate change can make a big difference.
Global opinion, global weather
The new study, published in Nature Climate Change, looked at the question of extreme weather and climate opinion using two global datasets.
The first is the Trust in Science and Science-related Populism (TISP) survey, which includes responses from more than 70,000 people in 68 countries. It measures public support for climate policies and the extent that people think climate change is behind increases in extreme weather.
The second dataset estimates how much of each country’s population has been affected each year by events such as droughts, floods, heatwaves and storms. These estimates are based on detailed models and historical climate records.
Public support for climate policies
The survey measured public support for climate policy by asking people how much they supported five specific actions to cut carbon emissions. These included raising carbon taxes, improving public transport, using more renewable energy, protecting forests and land, and taxing carbon-heavy foods.
Responses ranged from 1 (not at all) to 3 (very much). On average, support was fairly strong, with an average rating of 2.37 across the five policies. Support was especially high in parts of South Asia, Africa, the Americas and Oceania, but lower in countries such as Russia, Czechia and Ethiopia.
Exposure to extreme weather events
The study found most people around the world have experienced heatwaves and heavy rainfall in recent decades. Wildfires affected fewer people in many European and North American countries, but were more common in parts of Asia, Africa and Latin America.
Cyclones mostly impacted North America and Asia, while droughts affected large populations in Asia, Latin America and Africa. River flooding was widespread across most regions, except Oceania.
Do people in countries with higher exposure to extreme weather events show greater support for climate policies? This study found they don’t.
In most cases, living in a country where more people are exposed to disasters was not reflected in stronger support for climate action.
Wildfires were the only exception. Countries with more wildfire exposure showed slightly higher support, but this link disappeared once factors such as land size and overall climate belief were considered.
In short, just experiencing more disasters does not seem to translate into increased support for mitigation efforts.
Seeing the link between weather and climate change
In the global survey, people were asked how much they think climate change has increased the impact of extreme weather over recent decades. On average, responses were moderately high (3.8 out of 5) suggesting that many people do link recent weather events to climate change.
Such an attribution was especially strong in Latin America, but lower in parts of Africa (such as Congo and Ethiopia) and Northern Europe (such as Finland and Norway).
Crucially, people who more strongly believed climate change had worsened these events were also more likely to support climate policies. In fact, this belief mattered more for policy support than whether they had actually experienced the events firsthand.
Prior research shows less dramatic and chronic events like rainfall or temperature anomalies have less influence on public views than more acute hazards like floods or bushfires. Even then, the influence on beliefs and behaviour tends to be slow and limited.
This study shows climate impacts alone may not change minds. However, it also highlights what may affect public thinking: helping people recognise the link between climate change and extreme weather events.
In countries such as Australia, climate change makes up only about 1% of media coverage. What’s more, most of the coverage focuses on social or political aspects rather than scientific, ecological, or economic impacts.
Omid Ghasemi receives funding from the Australian Academy of Science. He was a member of the TISP consortium and a co-author of the dataset used in this study.
Ice loss in Antarctica and its impact on the planet – sea level rise, changes to ocean currents and disturbance of wildlife and food webs – has been in the news a lot lately. All of these threats were likely on the minds of the delegates to the annual Antarctic Treaty Consultative Meeting, which finishes up today in Milan, Italy.
This meeting is where decisions are made about the continent’s future. These decisions rely on evidence from scientific research. Moreover, only countries that produce significant Antarctic research – as well as being parties to the treaty – get to have a final say in these decisions.
Our new report – published as a preprint through the University of the Arctic – shows the rate of research on the Antarctic and Southern Ocean is falling at exactly the time when it should be increasing. Moreover, research leadership is changing, with China taking the lead for the first time.
This points to a dangerous disinvestment in Antarctic research just when it is needed, alongside a changing of the guard in national influence. Antarctica and the research done there are key to everyone’s future, so it’s vital to understand what this change might lead to.
Why is Antarctic research so important?
With the Antarctic region rapidly warming, its ice shelves destabilising and sea ice shrinking, understanding the South Polar environment is more crucial than ever.
Research to understand these impacts is vital. First, knowing the impact of our actions – particularly carbon emissions – gives us an increased drive to make changes and lobby governments to do so.
Second, even when changes are already locked in, to prepare ourselves we need to know what these changes will look like.
And third, we need to understand the threats to the Antarctic and Southern Ocean environment to govern it properly. This is where the treaty comes in.
Fifty-eight countries are parties to the treaty, but only 29 of them – called consultative parties – can make binding decisions about the region. They comprise the 12 original signatories from 1959, along with 17 more recent signatory nations that produce substantial scientific research relating to Antarctica.
This makes research a key part of a nation’s influence over what happens in Antarctica.
For most of its history, the Antarctic Treaty System has functioned remarkably well. It maintained peace in the region during the Cold War, facilitated scientific cooperation, and put arguments about territorial claims on indefinite hold. It indefinitely forbade mining, and managed fisheries.
Because decisions are made by consensus, any country can effectively block progress. Russia and China – both long-term actors in the system – have been at the centre of the impasse.
Tracking the amount of Antarctic research being done tells us whether nations as a whole are investing enough in understanding the region and its global impact.
It also tells us which nations are investing the most and are therefore likely to have substantial influence.
Our new report examined the number of papers published on Antarctic and Southern Ocean topics from 2016 to 2024, using the Scopus database. We also looked at other factors, such as the countries affiliated with each paper.
The results show five significant changes are happening in the world of Antarctic research.
The number of Antarctic and Southern Ocean publications peaked in 2021 and then fell slightly yearly through to 2024.
While the United States has for decades been the leader in Antarctic research, China overtook them in 2022.
If we look only at the high-quality publications (those published in the best 25% of journals) China still took over the US, in 2024.
Of the top six countries in overall publications (China, the US, the United Kingdom, Australia, Germany and Russia) all except China have declined in publication numbers since 2016.
Although collaboration in publications is higher for Antarctic research than in non-Antarctic fields, Russia, India and China have anomalously low rates of co-authorship compared with many other signatory countries.
Why is this research decline a problem?
A recent parliamentary inquiry in Australia emphasised the need for funding certainty. In the UK, a House of Commons committee report considered it “imperative for the UK to significantly expand its research efforts in Antarctica”, in particular in relation to sea level rise.
US commentators have pointed to the inadequacy of the country’s icebreaker infrastructure. The Trump administration’s recent cuts to Antarctic funding are only likely to exacerbate the situation. Meanwhile China has built a fifth station in Antarctica and announced plans for a sixth.
Given the nation’s population and global influence, China’s leadership in Antarctic research is not surprising. If China were to take a lead in Antarctic environmental protection that matched its scientific heft, its move to lead position in the research ranks could be positive. Stronger multi-country collaboration in research could also strengthen overall cooperation.
But the overall drop in global Antarctic research investment is a problem however you look at it. We ignore it at our peril.
Elizabeth Leane receives funding from the Australian Research Council, the Dutch Research Council, the Council on Australian and Latin American Relations DFAT and HX (Hurtigruten Expeditions). She has received in-kind support from Hurtigruten Expeditions in the recent past. The University of Tasmania is a member of the UArctic, which has provided support for this project.
Keith Larson is affiliated with the UArctic and European Polar Board. The UArctic paid for the development and publication of this report. The UArctic Thematic Network on Research Analytics and Bibliometrics conducted the analysis and developed the report. The Arctic Centre at Umeå University provided in-kind support for staff time on the report.