Réagir face au danger mortel par l’entraide, le réconfort et le soutien : témoignages de l’attentat au Bataclan le 13 novembre 2015

Source: The Conversation – in French – By Guillaume Dezecache, Directeur de recherche en sciences de la durabilité, psychologie et sciences comportementales, Institut de recherche pour le développement (IRD)

Comment un groupe réagit-il face à un danger de mort ? L’analyse des témoignages de 32 victimes de l’attentat du Bataclan du 13 novembre 2015 montre que les comportements d’entraide, de réconfort émotionnel ou de soutien physique ont été nombreux. Cette stratégie de défense collective est souvent plus efficace que celle du « chacun pour soi ».


Le soir du 13 novembre 2015, six attentats quasi simultanés avaient ensanglanté les abords du Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), des terrasses des dixième et onzième arrondissements de Paris ainsi que l’enceinte, la fosse et les coursives du Bataclan (XIᵉ). Dans cette célèbre salle de concert, trois individus armés de fusils d’assaut font feu, tuent 90 personnes et en blessent plusieurs dizaines.

Dans un contexte marqué par de nombreux attentats en France, en Europe et ailleurs, le CNRS avait souhaité, fin novembre 2015, financer des projets de recherche permettant notamment d’appréhender les répercussions sociétales de ces nombreux événements meurtriers. Avec des collègues psychiatres, neuroscientifiques et psychologues sociaux, nous nous sommes penchés sur la question de ce que deviennent les conduites sociales (la façon dont nous nous comportons avec et face à autrui) lorsque la survie est en jeu.

Cette question est cruciale pour préparer au mieux les communautés aux situations d’urgence, et notamment pour articuler les dispositifs de secours institutionnels avec la tendance des populations à prendre les devants en se protégeant mutuellement dans l’attente ou à la place des secours.

Les comportements « antisociaux » sont rares

Depuis les années 1960 et grâce notamment aux travaux des sociologues du Disaster Research Center de l’Ohio State University (États-Unis), nous savons que la « panique » (définie comme un intense affect négatif, une croyance qu’un danger est présent mais qu’on peut en réchapper, et une motivation à atteindre la sécurité à tout prix) est rare. Évidemment, les personnes qui se sentent mortellement menacées ont peur et fuient. Mais elles le font sans volonté de nuire à autrui. Face au danger mortel, de tels comportements dits « antisociaux » (une action qui a un effet résolument délétère sur autrui) sont ainsi sans doute peu courants. Un survivant à l’attentat de Londres en 2005 raconte notamment « qu’il n’a constaté aucun comportement non coopératif », qu’il a « juste vu certaines personnes tellement absorbées par leurs propres émotions qu’elles étaient davantage concentrées sur elles-mêmes », mais « personne qui ne coopérait pas » ; il n’avait d’ailleurs « constaté aucun mauvais comportement ».

De fait, les comportements prosociaux (entraide, réconfort émotionnel, soutien physique) sont nombreux. Un témoin de la bousculade mortelle lors de la Love Parade de 2010 à Duisbourg (Allemagne) raconte qu’une personne (probablement décédée) l’avait sauvé de la mort en maintenant son bras au-dessus de sa tête, de façon à la protéger des piétinements.

Pourquoi nous montrerions-nous plutôt prosociaux face au danger mortel ? Selon la littérature scientifique, il y aurait trois grandes raisons à cela : d’abord, les normes sociales de l’ordinaire (ne pas marcher sur les autres, respecter leur intimité physique, protéger les personnes blessées, etc.) sont si importantes dans la vie quotidienne qu’elles sont maintenues. De même, la réponse au danger perçu est largement affiliative : face au danger, nous cherchons ce qui est sûr, par le rapprochement voire le contact physique. Enfin, le fait de se trouver avec d’autres face à un élément menaçant crée un sentiment de « destin commun » qui favorise des normes de protection du groupe.

Ces explications ont leur mérite, mais ne nous satisfont pas en ce qu’elles semblent présupposer que les réponses sociales au danger ne dépendent pas également des circonstances matérielles dans lesquelles se trouvent les individus. Serions-nous tout aussi prosociaux si nous avions d’abord l’occasion de nous échapper ? Faut-il se sentir en sécurité physique même minimale avant de vouloir aider autrui ? La prosocialité est-elle la réponse spontanée ou met-elle du temps à émerger ? Nous souhaitions, par un travail empirique, mieux comprendre la dynamique des réponses sociales face au danger mortel.

Une recherche menée avec les rescapés du Bataclan

Entre juin et novembre 2016, nous avons eu l’occasion de rencontrer individuellement trente-deux rescapé·e·s de l’attentat du Bataclan, approché·e·s grâce à nos contacts avec deux associations de victimes des attentats du 13-Novembre.

Après nous être assurés que chacun·e des participant·e·s se sentait en capacité de revivre par le récit sa soirée au Bataclan, nous avons discuté avec elles et eux autour d’un questionnaire portant sur leur position dans l’enceinte du Bataclan, leur perception de la menace, les comportements d’autrui et leurs propres comportements à trois moments clés de l’attentat : le moment où ils ont compris que quelque chose de grave se produisait ; lorsqu’ils prenaient conscience qu’il s’agissait d’une attaque terroriste ; enfin, les suites de l’attentat. Puisque certain·e·s participant·e·s ne se retrouvaient pas dans une telle partition du récit (nous disant notamment qu’elles ou ils n’avaient jamais pris conscience qu’il s’agissait d’un attentat), nous avons très vite abandonné l’idée d’analyser la temporalité des comportements prosociaux – à savoir s’ils émergeaient précocement ou tardivement face au danger.

Pour autant, nous avons pu analyser le rôle des contraintes spatiales et matérielles sur 426 actions sociales (réconfort autrui, pousser quelqu’un, appeler à l’aide, etc.) provenant des 32 participant·e·s (environ 13 épisodes narrés par participant·e), à savoir si elles étaient réalisées lorsqu’il était possible de s’échapper et si les agents de l’action étaient alors protégés par une paroi.

Que nous ont raconté les participant·e·s ? Évidemment, on nous a raconté l’usage de la force et des coudes pour se frayer un chemin jusqu’à la sortie.

Un participant nous a dit :

« On s’est levés, et il y a eu un mouvement de foule à ce moment-là […] on s’est fait un petit peu marcher dessus… »

On nous a aussi raconté des paroles difficiles échangées ainsi que des ordres donnés de manière violente et brutale :

« Y’a un mec (un autre spectateur) qui est arrivé derrière la porte […] et j’entendais : “Si tu n’ouvres pas la porte, je vais te b*, je vais te b*, tu vas le regretter toute ta vie, je vais te… tu vas mourir, je vais te’…” Il était complètement fou. »

Enfin, on nous a parlé de négligence des autres :

« La menace est toujours là […] je lâche la main de mon mari, enfin, le truc hyper égoïste […] je me barre et voilà. Et… euh ben, je marche sur des corps, mais je peux pas faire autrement. […] Les corps, les corps qui sont dans le hall, euh, je je, bah pour moi ils sont morts, mais je vais pas vérifier s’ils sont morts ou pas… »

Cependant, on nous a plus souvent raconté le réconfort donné aux autres :

« Je me retrouve allongée par terre, avec des gens empilés donc, je me retrouve avec un couple en face de moi, avec le mari qui couvre sa femme, et elle [est] terrorisée, et euh… […] je lui parle et je lui dis “Pleure pas… pleure pas… comment tu t’appelles ?” »

Il y eut également des transmissions d’information importante pour la survie d’autrui, en dépit du risque de se faire repérer par un terroriste :

« Quand je me suis retourné, y’avait un des assaillants […] qui était en train d’achever des gens au sol. […] Quand il a levé son arme pour recharger, j’ai demandé… et j’ai dit aux gens “Cassez-vous ! Cassez-vous, il recharge”. Et ma compagne me tenait la main elle était en pleurs, je lui ai dit “Tu te casses !” »

Des personnes témoignent de la collaboration physique :

« Ils tenaient la porte, ils ont arraché le néon, ils se sont occupés de la blessée, lui ont donné de l’eau. »

Notre analyse de la distribution des actions sociales en fonction de la position des participant·e·s suggère que les actions prosociales apparaissent plus fréquemment lorsque les individus ne peuvent pas fuir et bénéficient d’une protection minimale. Les contraintes physiques – murs, recoins, impossibilité de fuite – façonnent un espace d’action où les individus, privés d’alternatives, se tournent les uns vers les autres. La prosocialité devient alors une stratégie de survie collective, lorsque d’autres options ne sont pas ou plus aussi disponibles.

Face au danger, nous ressentons un fort besoin d’affiliation et de contact physique, davantage à l’égard des personnes qui nous sont familières, mais aussi sans doute avec le tout-venant. De fait aussi, des facteurs matériels nous empêchent parfois de nous échapper, nous obligeant à faire avec les autres. Cela tombe bien, la présence d’autres personnes est aussi souvent très rassurante.

La prosocialité face au danger peut donc être envisagée comme une stratégie de défense collective fondée sur un principe plus élémentaire : l’interdépendance. Lorsque nos chances de survie sont liées à celles des autres, agir pour soi revient à agir pour autrui – et inversement.

The Conversation

Guillaume Dezecache a reçu des financements du programme CNRS Attentats-Recherche.

ref. Réagir face au danger mortel par l’entraide, le réconfort et le soutien : témoignages de l’attentat au Bataclan le 13 novembre 2015 – https://theconversation.com/reagir-face-au-danger-mortel-par-lentraide-le-reconfort-et-le-soutien-temoignages-de-lattentat-au-bataclan-le-13-novembre-2015-269000

Cameroun : Paul Biya réélu pour un huitième mandat, et après ?

Source: The Conversation – in French – By Serge Loungou, enseignant-chercheur, Université Omar Bongo (UOB)

Le 27 octobre 2025, le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats de l’élection présidentielle organisée le 12 octobre. Paul Biya a officiellement obtenu 53,66 % des voix, contre 35,19 % pour son principal challenger et ancien ministre, Issa Tchiroma Bakary. Or, selon son propre décompte, ce dernier revendique 54,8 % des voix, contre 31,3 % pour le président sortant.

Dès l’annonce de la réélection de Paul Biya, de nombreuses villes ont été secouées par des manifestations dont le bilan est difficile à établir avec précision. Les autorités maintiennent une opacité sur le nombre des pertes en vies humaines.

De leur côté, la société civile et les Nations Unies déplorent des milliers d’arrestations et plusieurs dizaines de civils tués.

La tension est montée d’un cran, le 2 novembre, quand Issa Tchiroma Bakary a lancé via son compte Facebook, depuis son refuge secret du Nigeria, le mot d’ordre de « villes mortes » durant trois jours. La mobilisation a été forte à Douala, la capitale économique et épicentre de la contestation, ainsi que dans les villes du Nord, de l’Est et de l’Ouest. Mais à Yaoundé, la capitale administrative, et dans les régions du Centre et du Sud, bastion du clan présidentiel, les populations ont semblé indifférentes à l’appel de son opposant.

Il n’empêche que les troubles post-électoraux perturbent les activités économiques, faisant ainsi surgir le spectre de l’inflation.

Depuis 1992, les réélections de Paul Biya ont été suivies de manifestations violentes. Son régime est parvenu à survivre au moyen de la répression, de l’instrumentalisation du régionalisme et de ralliement opportuniste d’opposants.

Pour avoir étudié les perspectives de transition politique au Cameroun, je pense que, cette fois-ci, la grogne populaire semble transcender les multiples clivages (identitaires, sociaux, politiques) qui traversent la société camerounaise.

Une évolution rétrograde

Les ferments de cette colère grandissante sont avant tout d’ordre socioéconomique. En effet, longtemps présenté comme le pays le plus prometteur d’Afrique centrale, le Cameroun connaît, depuis au moins deux décennies, une « descente aux enfers » économique et morale. Celle-ci mine sa cohésion sociale et menace sérieusement son ordre sociopolitique.

Les marqueurs significatifs de cette évolution rétrograde sont :

Ces lacunes structurelles entretiennent une tension sociale permanente.
Combinées à des circonstances politiques (compétitions électorales, révisions circonstancielles de la Constitution, revendications syndicales), elles débouchent fréquemment sur de violentes manifestations urbaines, à l’exemple des « émeutes de la faim » de 2008 et des pillages orchestrés récemment dans plusieurs villes du pays, en lien avec les protestations post-électorales.

Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, traditionnellement appelées le NOSO, symbolisent, pour emprunter l’expression du philosophe Franklin Nyamsi, la « tragédie kamerunaise ». L’ancien Cameroun britannique possède d’importantes ressources naturelles (pétrole, gaz) et d’inestimables potentialités halieutiques, agricoles et touristiques. Celles-ci en font une zone stratégique de premier plan, lui permettant de contribuer au PIB national à hauteur de 16,3 % jusqu’en 2015.

Mais le déclenchement en 2017 d’une guerre de sécession menée par les nationalistes « ambazoniens » a plongé le NOSO dans une grande insécurité, causant une grave crise humanitaire ainsi que des dommages aux économies des deux régions anglophones et partant du pays.

En 2021, un rapport de la Banque mondiale suggérait déjà que le PIB national chuterait de 9 % si le conflit devait durer jusqu’en 2025.

Une histoire coloniale particulière

Le conflit du NOSO est né des vicissitudes de l’histoire coloniale particulière du Cameroun. Il doit son enlisement autant à l’indifférence manifeste de la communauté internationale qu’à l’intransigeance de ses protagonistes locaux qui ne parviennent ni à aplanir leurs divergences politiques ni à s’imposer militairement à l’adversaire.

Alors que Paul Biya entame son huitième mandat, rien ne semble présager du retour à l’accalmie dans cette zone où l’impopularité du président provient de ce qu’il est considéré comme le “seul responsable” de la crise du NOSO.

Une défiance qui tranche avec la bienveillance dont le candidat Issa Tchiroma Bakary a semblé bénéficier de la part de l’électorat anglophone, après qu’il a promis de libérer les leaders “ambazoniens”, d’engager un dialogue pour mettre fin à la guerre et de réinstaurer le fédéralisme aboli par le pouvoir central dominé par les francophones.

Lors de sa prestation de serment organisée le 6 novembre à Yaoundé, en l’absence de dirigeants étrangers, Paul Biya a promis d’œuvrer à l’unité, la stabilité et la prospérité du pays. Son âge « canonique » tend cependant à alimenter l’incertitude. En effet, celui qu’une certaine presse se plaît à caricaturer comme le « président fantôme » ou l’« omniabsent », en raison de la rareté de ses interventions officielles et de sa propension à séjourner longuement à l’étranger, avoisinera les 100 ans au terme de ce nouveau septennat.

Cette perspective suscite forcément des interrogations. Le « sphinx d’Etoudi » — surnom attribué à Paul Biya pour sa résilience au pouvoir, Etoudi étant la colline où se situe le palais présidentiel dans la capitale Yaoundé — pourra-t-il toujours gouverner le pays réel et continuer d’incarner la stabilité ?

Envisage-t-il seulement de mener à son terme cet énième mandat ? Pourrait-il être contraint d’y renoncer ? Autant de préoccupations lancinantes auxquelles il est difficile de répondre sans se livrer à un exercice de divination.

Quoiqu’il en soit, le contexte sociopolitique camerounais parait peu se prêter à un scénario successoral de type héréditaire ou familial, comme on l’a vécu dans certains pays (République démocratique du Congo, Togo, Gabon, Tchad), ou tel qu’on le pressent pour d’autres (Guinée équatoriale, Congo, Ouganda).

La raison principale en est liée, manifestement, aux règles de gouvernance que Paul Biya est parvenu à imposer. D’une part, il veut tenir sa progéniture à l’écart de la sphère politique (État, parti). D’autre part, il cherche à demeurer le « maître de l’échiquier » annihilant toute velléité de rivalité ou de concurrence politique dans son propre camp.

L’instrument implacable de cette stratégie d’endiguement est l’« opération Épervier ». Destinée à lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite des agents publics, cette opération a conduit à l’embastillement de longue durée de nombreux cadres administratifs et politiques associés au pouvoir, pour la plupart adversaires réels ou supposés du président. Parmi eux figurent des personnalités issues de sa communauté.

Guerre de succession

Pour autant le « bilan successoral » de Paul Biya ne présente pas les garanties d’une transition plus sereine qu’ailleurs. En effet, l’absence de dauphin officiel ou consensuel, associée à l’incertitude qui entoure les modalités de désignation du candidat du parti au pouvoir – le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) –, ne pourrait qu’intensifier la guerre de succession larvée. Cette guerre, perceptible depuis quelques années au sein du camp présidentiel, s’amplifierait à mesure que l’autorité du chef de l’État irait en s’érodant à l’épreuve du temps et/ou de la maladie.

Alimentées par de fortes oppositions de personnes, ces rivalités successorales conduiraient inévitablement à la désintégration des solidarités construites artificiellement autour de la figure tutélaire de Paul Biya.

Dans un Cameroun où, plus que jamais, le tribalisme imprègne fortement la vie sociale et politique, on peut raisonnablement craindre que les luttes intra-partisanes pour le pouvoir ne s’alimentent des fractures identitaires existantes, voire les exacerbent.

De surcroît ces querelles de succession se superposeraient à des périls bien réels qui actuellement mettent à mal la sécurité et l’unité du pays :

  • des tensions intercommunautaires dans plusieurs régions ;

  • des revendications sécessionnistes en zone anglophone ;

  • une guerre d’usure imposée par la secte islamiste Boko Haram au nord ;

  • l’insécurité alimentée à l’est par la faillite de la République centrafricaine voisine.

Âgé de 92 ans, Paul Biya est le chef d’Etat en exercice le plus vieux au monde. La perspective de son départ imminent du pouvoir est donc inéluctable. Le vide politique que laisse entrevoir ce départ a libéré des forces antagonistes. Leur affrontement expose le Cameroun à une forte instabilité dont les effets pourraient se propager dans la sous-région.

 moins que Paul Biya n’établisse les conditions d’une transition apaisée comme ce fut le cas lorsque, en 1982, il succéda conformément à la Constitution à Ahmadou Ahidjo.

The Conversation

. Serge Loungou est affilié au Centre d’études et de recherche en géosciences politiques et prospective. Il exerce la fonction de Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université de Libreville. A ce titre, il reçoit des financements de l’Etat gabonais.

ref. Cameroun : Paul Biya réélu pour un huitième mandat, et après ? – https://theconversation.com/cameroun-paul-biya-reelu-pour-un-huitieme-mandat-et-apres-269292

Pesticides : quand les équipements censés protéger exposent davantage

Source: The Conversation – in French – By Fabienne Goutille, Maîtresse de Conférences en Ergotoxicologie, Université Clermont Auvergne (UCA)

Les équipements individuels de protection sont obligatoires pour les agriculteurs qui épandent des pesticides. Pourtant, on sait aujourd’hui qu’ils peuvent aggraver l’exposition aux pesticides. RGtimeline/Shutterstock, CC BY

Peu adaptés aux conditions de travail réelles des agriculteurs, les équipements censés les protéger des expositions aux pesticides se révèlent bien souvent inefficaces voire même néfastes. La discipline de l’ergotoxicologie tâche de remédier à cela en travaillant auprès des premiers concernés.


Alors que la loi Duplomb a été adoptée, ouvrant la voie à la réintroduction de pesticides interdits et à la remise en cause de garde-fous environnementaux, un angle mort persiste dans le débat public : qui, concrètement, est exposé à ces substances, dans quelles conditions, et avec quelles protections ?

Loin des protocoles théoriques, la réalité du terrain est plus ambivalente. Porter une combinaison ne suffit pas toujours à se protéger. Parfois, c’est même l’inverse. Une autre approche de la prévention s’impose donc en lien avec les personnes travaillant en milieu agricole.

Avec le programme PESTEXPO (Baldi, 2000-2003), en observant le travail en viticulture en plein traitement phytosanitaire, une réalité qui défiait le bon sens est apparue : certaines personnes, pourtant équipées de combinaisons de protection chimique, étaient plus contaminées que celles qui n’en portaient pas.

Grâce à des patchs cutanés mesurant l’exposition réelle aux pesticides, l’équipe de l’Université de Bordeaux et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a confirmé un phénomène aujourd’hui bien documenté : la perméation, c’est-à-dire la traversée des tissus protecteurs par les molécules chimiques.

Sous l’effet de la chaleur, de l’humidité et de l’effort, la combinaison piégeait en fait les pesticides à l’intérieur du vêtement, empêchant leur évaporation et créant un effet piège, favorisant leur contact prolongé avec la peau. Ce n’était pas seulement un échec de protection : c’était un facteur aggravant.

Cette situation soulève une question centrale : comment des équipements conçus pour protéger peuvent-ils exposer davantage ?

Une protection illusoire imposée… et mal pensée

Les équipements de protection individuelle (EPI) portés par les agriculteurs relèvent en grande partie d’une conception industrielle. Leur homologation repose sur des tests réalisés en laboratoire, par les fabricants eux-mêmes, selon des protocoles standardisés dans des conditions semi-contrôlées, déconnectées du travail réel. Les conditions extrêmes du terrain – chaleur, humidité, densité – et les variabilités du travail ne sont pas prises en compte.

Dans les exploitations, ces équipements sont portés sur des corps en action : monter et descendre du tracteur, passer sous les rampes, manipuler les tuyaux, se faufiler entre les rangs, porter des charges, travailler au contact des machines ou de végétaux abrasifs. Les combinaisons ne suivent pas toujours ces gestes. Elles peuvent gêner la précision, limiter l’amplitude, se coincer ou se déchirer. Et parce qu’elles sont conçues sur un gabarit standardisé, elles s’ajustent mal à la diversité des morphologies, notamment des femmes, pour qui la coupe, la longueur ou l’encombrement des tissus rendent certains mouvements plus difficiles, voire plus risqués.

Pourtant, la réglementation impose le port de ces équipements. En cas de contrôle, ou d’accident, la responsabilité incombe aux propriétaires ou aux gestionnaires de l’exploitation. Cette logique repose sur une fiction rassurante : le port d’un EPI serait une protection suffisante. La réalité est tout autre.

Les personnes qui travaillent au contact des pesticides le savent bien. Lors des manifestations, on a pu entendre le slogan « Pas d’interdiction sans solution », qui résume bien leur colère : trop de normes, trop peu de moyens pour les appliquer.

Porter une combinaison étanche, par 30 °C, retirer ses gants à chaque étape, se rincer entre deux manipulations, tout en assurant la rentabilité de l’exploitation… Cela relève souvent de l’impossible. De plus, les combinaisons sont pour la plupart à usage unique, mais compte tenu de leur coût, elles peuvent être réutilisées de nombreuses fois.

On ne peut pas simplement reprocher aux agriculteurs et agricultrices de ne pas faire assez. C’est tout un système qui rend la prévention inapplicable.

L’ergotoxicologie : partir de l’activité réelle pour mieux prévenir

Face à ces constats, l’ergotoxicologie propose un autre regard. Issue de la rencontre entre ergonomie et toxicologie, cette approche s’attache à comprendre les situations d’exposition telles qu’elles se vivent concrètement : gestes, contraintes, matériaux, marges de manœuvre, savoirs incorporés. Elle repose sur une conviction : on ne peut pas prévenir sans comprendre le travail réel.

Dans notre démarche, nous utilisons des vidéos de l’activité, des mesures d’exposition, et surtout des temps de dialogue sur le travail, avec et entre les travailleurs et travailleuses. Ce sont elles et eux qui décrivent leurs gestes, les développent, et proposent des ajustements. Nous les considérons comme des experts de leurs expositions.

Dans le projet PREVEXPO (2017-2022), par exemple, un salarié de la viticulture expliquait pourquoi il retirait son masque pour remplir la cuve et régler le pulvérisateur :

« Il était embué, je n’y voyais rien. Je dois le retirer quelques secondes pour éviter de faire une erreur de dosage. »

Ce type de témoignage montre que les choix en apparence « déviants » sont souvent des compromis raisonnés. Ils permettent de comprendre pourquoi la prévention ne peut pas se réduire à une simple application de règles abstraites ou générales.

Co-construire les solutions, plutôt que blâmer

En rendant visibles ces compromis, les personnes concernées peuvent co-construire des pistes de transformation, à différentes échelles. Localement, cela peut passer par des ajustements simples : une douche mobile, un point d’eau plus proche et assigné aux traitements, un nettoyage ciblé du pulvérisateur ou du local technique, des sas de décontamination entre les sphères professionnelle et domestique, une organisation du travail adaptée aux pics de chaleur.

Encore faut-il que l’activité de protection soit pensée comme une activité en soi, et non comme un simple geste ajouté. Cela implique aussi de créer les conditions d’un dialogue collectif sur le travail réel, où risques, contraintes et ressources peuvent être discutés pour mieux concilier performance, santé et qualité du travail.

Mais cela va plus loin : il s’agit aussi d’interroger la conception des équipements, les normes d’homologation et les formulations mêmes des produits.

Faut-il vraiment demander aux agriculteurs et agricultrices uniquement de porter la responsabilité de leur exposition ? Ces réflexions dépassent leur seul cas. La chaîne d’exposition est en réalité bien plus large : stagiaires personnels et familles vivant sur l’exploitation, saisonniers et saisonnières qui passent en deçà des radars de l’évaluation des risques, mécaniciens et mécaniciennes agricoles qui entretiennent le matériel, conseillers et conseillères agricoles qui traversent les parcelles… Sans parler des filières de recyclage, où des résidus persistent malgré le triple rinçage.

Faut-il leur imposer à toutes et tous des EPI ? Ou repenser plus largement les conditions de fabrication, de mise sur le marché, d’utilisation et de nettoyage des produits phytopharmaceutiques ?

L’ergotoxicologie ne se contente pas de mesurer : elle propose des objets de débat, des images, des données, qui permettent de discuter avec les fabricants, les syndicats, les pouvoirs publics. Ce n’est pas une utopie lointaine : dans plusieurs cas, les travaux de terrain ont déjà contribué à alerter les agences sanitaires, à faire évoluer les critères d’évaluation des expositions, ou à modifier des matériels et équipements agricoles.

Ni coupables ni ignorants : un savoir sensible trop souvent ignoré

Contrairement à une idée reçue, les personnes qui travaillent dans l’agriculture ne sont pas ignorantes des risques. Elles les sentent sur leur peau, les respirent, les portent parfois jusque chez elles. Certaines agricultrices racontent que, malgré la douche, elles reconnaissent l’odeur des produits quand leur partenaire transpire la nuit.

Ce savoir sensible et incarné est une ressource précieuse. Il doit être reconnu et pris en compte dans les démarches de prévention. Mais il ne suffit pas, si l’organisation, les équipements, les produits et les règles restent inadaptés et conçus sans tenir compte du travail réel.

Prévenir, ce n’est pas culpabiliser. C’est redonner du pouvoir d’agir aux personnes concernées, pour qu’elles puissent faire leur métier sans abîmer leur santé au sens large et celle de leur entourage. Et pour cela, il faut les écouter, les associer, les croire, et leur permettre de contribuer à la définition des règles de leur métier.

Dans le contexte de la loi Duplomb, qui renforce l’autorisation de produits controversés sans se soucier des conditions réelles d’usage, ce travail de terrain collaboratif et transdisciplinaire est plus que jamais nécessaire pour une prévention juste, efficace, et réellement soutenable.


📽️ Le film documentaire Rémanences, disponible sur YouTube (Girardot-Pennors, 2022) illustre cette démarche collaborative en milieu viticole.

The Conversation

Alain Garrigou a reçu des financements de ANR, ECOPHYTO

Fabienne Goutille ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Pesticides : quand les équipements censés protéger exposent davantage – https://theconversation.com/pesticides-quand-les-equipements-censes-proteger-exposent-davantage-268958

Así son las auroras rojas que han iluminado (y pueden volver a iluminar) los cielos de España y toda Europa

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Josep M. Trigo Rodríguez, Investigador Principal del Grupo de Meteoritos, Cuerpos Menores y Ciencias Planetarias, Instituto de Ciencias del Espacio (ICE – CSIC)

La pasada noche del 11 noviembre fue posible disfrutar desde toda Europa, Norteamérica y Centroamérica del espectáculo de las auroras. Desde España se han visto y fotografiado las llamadas auroras SAR (acrónimo de Arcos Rojos Estables o Stable Aurora Red arch), una especie de reflejo lejano de las que se dan a gran altura en latitudes boreales. Se aprecian como una luminosidad rojiza cercana al horizonte norte que se aprecia a simple vista, aunque las cámaras la captan maravillosamente dada su mayor sensibilidad.

Que veamos auroras SAR es normal, incluso que cambien de intensidad según el devenir de la actividad geomagnética. También se produjeron en mayo del año pasado, en un momento álgido (como ahora) de la actividad solar.

En estos momentos, el Sol se encuentra en una fase especialmente activa en la que sufre grandes erupciones, acompañadas de la emisión masiva de protones y partículas alfa (núcleos de helio) a grandes velocidades (algunas del orden de 1 800 km/s).

Muchos astrofotógrafos aprovechan estos días para tomar imágenes increíbles de la fotosfera solar que muestran la gran actividad del astro rey.

El origen de las auroras y sus preciosos colores

Tras la emisión de masa coronal del Sol, las partículas atómicas, en buena parte cargadas eléctricamente, pasan a formar parte del llamado viento solar y se difunden por el medio interplanetario. Esa gigantesca ola de átomos e iones tardará entre 1,5 y 4 días en llegar a la Tierra, en función de la velocidad de la ráfaga de masa coronal eyectada.

Los cinturones de Van Allen nos protegen de la radiación llegada del Sol.
Nasa Space Place

Las energéticas partículas quedan retenidas en el campo magnético de nuestro planeta. Posteriormente, viajan por las líneas de dicho campo hasta golpear la atmósfera superior de la Tierra, cerca de los polos Norte y Sur. Cuando estos átomos interactúan con los gases de nuestra atmósfera, producen las auroras boreales y australes, respectivamente.

Y, aunque en latitudes medias como las de España se suelan ver únicamente las auroras SAR rojas, desde latitudes más boreales o australes es posible contemplar hermosas cortinas de colores. El cromatismo de los hermosos arcos de la luz que se mueven por el cielo dependen de las moléculas ionizadas que emiten esa luz. Por ejemplo, el oxígeno emite luz verde y roja, mientras que el nitrógeno molecular brilla intensamente en colores azules y púrpuras.

El Sol dispara y los planetas reciben

Precisamente, el 11 de noviembre hubo una enorme emisión de masa coronal desde la región solar activa catalogada AR14274. Debido a la magnitud de esa erupción, esperamos que haya actividad geomagnética extraordinaria también en las próximas noches.

Precisamente las regiones más activas están asociadas a los grupos de manchas solares, a veces vinculados a brillantes segmentos llamados fáculas. Desde esas regiones suelen producirse las erupciones solares, desencadenadas por los cambios magnéticos que tienen lugar en la fotosfera solar.

El grupo activo 14274 fotografiado el 11 de noviembre desde el Observatori de Gualba, Barcelona, una hora después de la erupción que protagonizó y que ahora está produciendo auroras. Podemos apreciar una brillante fácula debajo de las manchas principales.
Albert Sànchez Caso/MPC442-Gualba Obs./AstroMontseny

Muy atentos a las próximas noches

Es una gran oportunidad para los astrofotógrafos, pero cualquiera que disponga de un teléfono móvil también puede capturar alguna imagen nocturna de pocos segundos si se apoya en algún objeto o tiene un buen pulso. Precisamente esta misma tarde, la del 12 de noviembre, ya desde el crepúsculo tendremos muchas posibilidades de volver a ver auroras SAR desde la península ibérica.

De hecho, podremos seguir en tiempo real la actividad geomagnética en esta página de la Universidad de Kioto (Japón). Una web muy útil para comprobar el grado de actividad geomagnética es Heliomon, creada por Josep Maria Llenas, director del Observatori Astronòmic i Meteorològic de Pujalt, en Barcelona.

En particular existe un índice representativo de las condiciones geomagnéticas globales, conocido como Kp. Estos valores indican la actividad geomagnética esperada para cualquier período de tres horas durante los próximos tres días, como refleja la gráfica que sigue a este párrafo.

El índice Kp da cuenta de la actividad geomagnética global en períodos de tres horas durante los próximos tres días. Las horas son en tiempo universal coordinado (súmese una hora para la hora local peninsular, CET).
NOAA/SWPC Boulder, Col, EUA

Un buen ejemplo de las sesiones fotográficas que espero incentivar fue la realizada anoche por el astrofotógrafo Joan Manuel Bullón desde el pico de la Travina, en el municipio valenciano de Aras de Alpuente. Imágenes como esta precisamente me han animado a escribir el presente artículo para enfatizar que la próxima noche podría también ser histórica, una gran oportunidad para los amantes del tiempo (espacial).

Aurora captada la pasada noche desde Aras de Alpuente, Valencia.
Joan Manuel Bullón i Lahuerta

The Conversation

Josep M. Trigo Rodríguez recibe fondos del proyecto del Plan Nacional de Astronomía y Astrofísica PID2021-128062NB-I00 financiado por el MICINN y la Agencia Estatal de Investigación.

ref. Así son las auroras rojas que han iluminado (y pueden volver a iluminar) los cielos de España y toda Europa – https://theconversation.com/asi-son-las-auroras-rojas-que-han-iluminado-y-pueden-volver-a-iluminar-los-cielos-de-espana-y-toda-europa-269614

¿Podemos aprender igual de bien en un segundo idioma?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Marta Reyes Sánchez, Profesora de Psicología de la Memoria y de Aprendizaje y Condicionamiento. Área de especialización: estrategias de metamemoria en contextos bilingües., Universidad Loyola Andalucía

EQRoy/Shutterstock

Hoy en día, el uso de un segundo idioma se ha vuelto casi imprescindible y el inglés a menudo se utiliza como lengua vehicular (o lengua franca) en la educación superior. Esta tendencia no es casual: los programas de inglés como medio de instrucción (EMI) se han multiplicado en las últimas décadas, incluso en países no anglófonos. Para quienes no somos personas nativas, trabajar en esa lengua puede suponer un reto que exige un esfuerzo extra.

¿Afecta esta “carga adicional” al modo en que aprendemos? ¿Somos capaces de estudiar y recordar información en inglés igual que en nuestra lengua materna? ¿O estudiar en inglés nos obliga a invertir recursos cognitivos que podrían limitar nuestras estrategias de aprendizaje y penalizar el resultado final?

La respuesta a estas preguntas es, para muchas personas, que leer y estudiar en inglés cuesta más, resulta más difícil y deja la sensación de que el aprendizaje no es tan exitoso.

Pero estudios recientes muestran que la cuestión es más compleja: depende de qué tipo de prueba usemos para evaluar el aprendizaje, del nivel en inglés y de las estrategias cognitivas y metacognitivas que se pongan en marcha.

Recordar no siempre significa lo mismo

Para evaluar el aprendizaje es habitual utilizar pruebas directas de memoria en las que se solicita abiertamente que se recupere la información. Pueden ser de dos tipos: recuerdo libre (recordar lo estudiado sin apoyos) y reconocimiento (identificar de entre varias opciones la correcta).

Por ejemplo, tras haber estudiado definiciones de conceptos, una prueba de recuerdo libre implicaría generar las definiciones libremente como cuando se pregunta “¿Qué entendemos por bilingüismo?” y se evalúa nuestra producción escrita.




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Este tipo de pruebas requieren que la información se organice adecuadamente en el momento de estudio y que se seleccionen estrategias de recuperación adecuadas. Eso implica que, si la tarea se hace en inglés, parte de los recursos cognitivos se destinan a procesar aspectos lingüísticos –vocabulario y gramática–, lo que deja menos recursos disponibles para organizar la información y seleccionar estrategias adecuadas de recuperación.

En cambio, una prueba de reconocimiento podría ser simplemente decidir si cada definición es verdadera/falsa. Siguiendo con nuestro ejemplo, “Las personas bilingües lo son porque hablan dos idiomas desde la infancia. ¿Verdadero o falso?”. (Esta definición de bilingüismo, por cierto, es falsa). En este sentido, las pruebas de reconocimiento suelen ser más fáciles de superar.




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Al comparar el recuerdo inmediato de estudiantes en lengua nativa e inglés (o segunda lengua) en una tarea de lectura comprensiva de textos, se observa una desventaja en el segundo idioma en tareas de recuerdo libre. En cambio, el rendimiento es similar en ambas lenguas cuando se utilizan pruebas de reconocimiento con respuestas de verdadero/falso. Además, recordamos lo estudiado en un segundo idioma igual de bien a lo largo del tiempo.

Reproducir frente a reconocer

Esto significa que no podemos hablar de un “déficit general” del aprendizaje en inglés, sino que hay que matizar: el coste se observa cuando necesitamos recuperar la información de manera activa (prueba de recuerdo libre), no tanto cuando debemos reconocerla entre opciones (prueba de reconocimiento).

Es posible que esto se vea modulado por el nivel de inglés que muestre la persona, siendo especialmente vulnerables a este efecto aquellas personas con bajo dominio (pues esto conlleva dificultades para construir oraciones complejas gramaticalmente, poco vocabulario, etc.)

¿Qué pasa mientras estudiamos?

Ahora bien, ¿qué ocurre durante el propio proceso de estudio? ¿Cómo afecta el inglés a la forma en que nos enfrentamos a un texto? Estudios con seguimiento del movimiento ocular durante la lectura muestran que al leer en inglés se producen más fijaciones (es decir, más paradas ante palabra/idea concreta), más regresiones (volver atrás en el texto) y tiempos de lectura más largos.

En otras palabras, los estudiantes leen más despacio y dedican más recursos atencionales en inglés o una segunda lengua. Esto no significa que no aprendan, sino que el proceso requiere más control cognitivo.

¿Y nuestras estrategias de aprendizaje?

Podríamos ir un paso más allá y preguntarnos si estudiar en inglés afecta también a la capacidad de evaluar y regular el propio aprendizaje. Para ello, se utilizan “juicios de aprendizaje” (JOLs, por las siglas en inglés de judgments of learning). En ellos, los estudiantes valoran con un porcentaje hasta qué punto creen haber aprendido el material que acaban de estudiar.

Lo que sabemos es que, aunque los estudiantes suelen percibir el material en inglés como más difícil, su capacidad para evaluar el aprendizaje en base a características intrínsecas del material (por ejemplo, el nivel de cohesión del texto) es igual de buena que en su lengua nativa. Es decir, las autoevaluaciones les permiten anticipar qué fragmentos se recordarán mejor y cuáles peor, ajustándose correctamente en ambos idiomas.

Las estrategias que ponemos en marcha son distintas según la lengua en la que estemos estudiando. Incluso con baja competencia lingüística, aunque el aprendizaje en inglés se vuelve más costoso debido al control atencional y cognitivo, esto no implica necesariamente que sea ineficaz.

En ambos idiomas, los estudiantes son capaces de detectar párrafos que tienen baja cohesión, están peor estructurados o abusan de sinónimos y no conectan las ideas de forma clara, y los juzgan como más difíciles de comprender. Esta correcta monitorización (evaluación), es necesaria para poner en marcha mecanismos compensatorios –por ejemplo, de relectura– para lograr una buena comprensión del texto.

Cuesta más pero se aprende igual

La evidencia disponible nos dice que estudiar en un segundo idioma no condena el éxito del aprendizaje. Es cierto que percibimos más dificultad, que leemos más despacio y que el recuerdo libre puede verse penalizado (especialmente para aquellas personas que dominan menos el segundo idioma). Sin embargo, también sabemos que la memoria de reconocimiento no se ve afectada (tampoco a largo plazo), y que las personas son capaces de evaluar su propio aprendizaje en ambos idiomas.

Por tanto, como estudiantes no debemos desanimarnos por la sensación de que “en inglés nos cuesta más”. Esa dificultad percibida no implica que el aprendizaje vaya a ser peor. Podemos entrenar nuestra conciencia metacognitiva (para ser capaces de detectar cuándo la atención decae o cuándo una parte del texto no se ha comprendido bien) con el fin de reajustar el estudio; incorporar descansos periódicos para evitar la fatiga cognitiva; aplicar estrategias activas como elaborar mapas conceptuales, y realizar autoevaluaciones o pruebas intermedias. Todas estas estrategias nos ayudarán más que releer o subrayar el material.

Por otra parte, como docentes, ya sabemos que conviene diversificar los tipos de evaluación: si solo medimos recuerdo libre, quizá estemos exagerando la desventaja del inglés; incluir pruebas de reconocimiento puede dar una imagen más justa del aprendizaje real.

Estudiar en una segunda lengua supone un reto que no siempre conecta con peores resultados. En muchos casos, el aprendizaje, la memoria y las estrategias de regulación del estudio siguen desplegándose de forma tan eficiente como en el idioma nativo.

El bilingüismo no solo abre puertas a nivel cultural y profesional, sino que también nos reta como estudiantes a perfeccionar nuestras estrategias de aprendizaje.

The Conversation

Marta Reyes Sánchez no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. ¿Podemos aprender igual de bien en un segundo idioma? – https://theconversation.com/podemos-aprender-igual-de-bien-en-un-segundo-idioma-266743

Nuevo estudio: muchas mujeres podrían vivir con toxinas de hongos procedentes de alimentos

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Manuel Lozano Relaño, Profesor Titular del Área de Nutrición y Bromatología, Universitat de València

Cultivo de hongos en un laboratorio. Pattar.w092/Shutterstock

¿Es posible seguir una dieta “saludable” y, aun así, estar expuestos a sustancias tóxicas sin saberlo? La respuesta, según nuestro último estudio, es afirmativa. Y no por aditivos artificiales ni de pesticidas, sino por compuestos naturales producidos por hongos: las llamadas micotoxinas.

En nuestro laboratorio de la Universitat de València y de la Fundación para el Fomento de la Investigación Sanitaria y Biomédica de la Comunidad Valenciana (FISABIO) llevamos años investigando contaminantes invisibles en los alimentos.

No obstante, incluso nosotros nos sorprendimos con este hallazgo: el 81 % de las mujeres analizadas presentaba micotoxinas en su organismo.

¿Qué son las micotoxinas y dónde se encuentran?

Los hongos están presentes de forma natural en el ambiente. Cuando encuentran condiciones de temperatura y humedad adecuadas, especialmente durante la cosecha o el almacenamiento, producen micotoxinas.

Estas sustancias, que llevamos décadas ingiriendo en pequeñas cantidades sin darnos cuenta, no se eliminan completamente con el cocinado ni con los procesos industriales. Por eso pueden aparecer en productos cotidianos como cereales, pan, pasta, galletas, frutas, zumos, frutos secos, cerveza, vino y otras bebidas fermentadas e incluso en comida “saludable” como alimentos integrales o ecológicos.

Algunas micotoxinas están reguladas porque se sabe que pueden causar cáncer, como las aflatoxinas, capaces de contaminar alimentos como cereales, cacahuates, semillas y frutos secos. Pero existe otro grupo menos conocido: las micotoxinas emergentes. Y aquí empieza la preocupación.




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¿Qué analizamos en nuestro estudio?

Nuestro equipo de investigación forma parte del Proyecto INMA (Infancia y Medio Ambiente), una gran cohorte española que sigue a madres e hijos desde el embarazo para entender cómo el entorno influye en la salud infantil.

Lo que hicimos fue analizar 524 muestras de orina de mujeres de la Comunitat Valenciana cuando sus hijos tenían 4 años. Para ello, utilizamos una técnica altamente sensible (HPLC-Q-TOF-MS) capaz de detectar múltiples micotoxinas y sus metabolitos (sustancias generadas por el metabolismo). Nuestro objetivo era saber cuántas mujeres están expuestas a estos agentes y qué factores (dieta, entorno, nivel socioeconómico) influyen en esa exposición.

¿Y qué encontramos?

Lo primero que arrojó la investigación es que la exposición de estos tóxicos provenientes de la dieta es muy alta en las mujeres: hasta el 81 % de ellas presentaba al menos una micotoxina detectable y el 29 % niveles cuantificables. Muchas de ellas estaban expuestas a varias al mismo tiempo.

También descubrimos que las micotoxinas emergentes son las más frecuentes, y entre ellas destacaba la enniatina B, no regulada por la legislación europea. En estudios celulares y animales, se ha asociado con efectos neurotóxicos, genotóxicos (capaces de ocasionar daño en los genes) y alteraciones en las mitocondrias.

Estos agentes pueden además atravesar barreras biológicas, lo que significa que si una mujer embarazada está expuesta, el feto también podría estarlo, lo que debería preocuparnos. El cerebro en desarrollo es extremadamente sensible a sustancias tóxicas y algunas micotoxinas emergentes pueden alterar la comunicación neuronal, inducir inflamación, dañar el ADN e interferir en la producción de energía celular.

Todavía no tenemos pruebas concluyentes en humanos, pero la señal de alerta es evidente. Si se combinan con factores como dieta, contaminación o estrés, podrían contribuir al desarrollo de problemas del neurodesarrollo infantil, como dificultades cognitivas o de conducta. Por eso necesitamos investigar más, y rápido.




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¿Quién está más expuesto a estas toxinas?

Los [datos de nuestro estudio] revelaron tres patrones clave. Por un lado, vivir en zonas rurales implica una mayor exposición a micotoxinas emergentes. Y entre las posibles causas destaca el almacenamiento tradicional de alimentos, las condiciones agrícolas o el menor control industrial.

La investigación también concluyó que el nivel socioeconómico bajo es un factor determinante. De acuerdo con los resultados, las mujeres con menos recursos presentaban niveles más altos de estas sustancias. Lo que sugiere desigualdad ambiental y alimentaria, es decir, no todas las personas pueden acceder a alimentos igual de seguros.

Por otro lado, la dieta importa (y sorprende). Encontramos que alimentos como productos derivados de cereales y frutas y bebidas como cerveza, zumos y refrescos light aumentan la exposición a las toxinas emergentes. Y, que por el contrario, las carnes procesadas como salchichas o embutidos otros la disminuyen.

¿La razón? Estos productos se someten a secado, salado o tecnologías que reducen la humedad y frenan el crecimiento de hongos. No obstante, no se trata de recomendar comer más embutidos, sino de entender que la tecnología alimentaria influye en la seguridad.

¿Y qué hay de los alimentos “saludables”?

Frutas, verduras o productos integrales pueden contener trazas de micotoxinas, pero también antioxidantes y compuestos protectores. De hecho, algunos estudios sugieren que estos nutrientes podrían reducir el daño causado por micotoxinas.

Por tanto, la solución no es dejar de comer sano, sino mejorar los controles de calidad y diversificar la dieta para evitar exposiciones repetidas.




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Implicaciones para la salud pública

Nuestro estudio pone sobre la mesa varias cuestiones urgentes. La población general está expuesta a estos agentes tóxicos sin saberlo y las micotoxinas emergentes, no reguladas, son muy frecuentes. Lo más grave es que éstas podrían
afectar al neurodesarrollo infantil. Además, como evidencia nuestro trabajo, existen desigualdades sociales en la exposición a estos tóxicos y algunos alimentos concretos merecen vigilancia especial.

¿Y qué se puede hacer? Lo primero sería incluir las micotoxinas emergentes en la legislación alimentaria y mejorar el almacenamiento agrícola y la vigilancia. Se debe, además, estudiar la exposición combinada a varias micotoxinas e incorporar el embarazo y la infancia en la evaluación de riesgos. Por último, hay que reducir las desigualdades: entender que la seguridad alimentaria es igual a justicia social.

Los ciudadanos también podemos jugar un papel clave como consumidores. No se trata de alarmarse, sino de actuar con conciencia. ¿Cómo? Variando nuestra dieta, almacenando bien los alimentos, priorizando productos de origen fiable y exigiendo transparencia a la industria.

Un mensaje final

Cuando iniciamos este estudio esperábamos encontrar cierta exposición en nuestra muestra. Lo que no imaginábamos era descubrir que hasta 8 de cada 10 mujeres presentaban micotoxinas, que las no reguladas eran las más frecuentes y que las clases sociales más vulnerables están más expuestas.

Nuestro trabajo es solo el principio para acabar con un gran problema de salud pública. Para ello necesitamos más investigación, más regulación y más conciencia social. La seguridad alimentaria no solo consiste en asegurar que un alimento no nos haga daño hoy, sino en que no comprometa la salud de las próximas generaciones.

The Conversation

El proyecto INMA del que Manuel Lozano Relaño forma parte, recibe fondos de la Generalitat Valenciana, el Ministerio de Universidades, el Instituto de Salud Carlos III (ISCIII) y el Centro de Investigación Biomédica en Red (CIBER).

ref. Nuevo estudio: muchas mujeres podrían vivir con toxinas de hongos procedentes de alimentos – https://theconversation.com/nuevo-estudio-muchas-mujeres-podrian-vivir-con-toxinas-de-hongos-procedentes-de-alimentos-267806

Hacia un olivar más sostenible: cómo convertir los residuos de la fabricación del aceite en un fertilizante natural

Source: The Conversation – (in Spanish) – By María de los Ángeles Martín Santos, Catedrática de Ingeniería Química, Universidad de Córdoba

Residuos de la producción de aceite de oliva. Marco Ossino/Shutterstock

Cada campaña olivarera deja tras de sí un desafío que, aunque huele a aceite fresco, es un residuo que hay que gestionar: el alperujo.

Tras la extracción del aceite de oliva, miles de toneladas de esta mezcla pastosa, compuesta por agua, hueso triturado y restos orgánicos, se acumulan en las almazaras andaluzas. A simple vista puede parecer un residuo sin valor, pero en realidad encierra una paradoja ambiental: puede contaminar si se gestiona mal, o convertirse en un recurso agrícola y energético de gran valor si se aprovecha correctamente.

El alperujo supone alrededor del 80 % del peso total de la aceituna molturada y contiene un alto porcentaje de humedad (60–70 %), compuestos fenólicos tóxicos y materia orgánica. Durante décadas, su gestión se ha centrado en cómo evitar su potencial contaminante. Sin embargo, la transición hacia una economía circular y los objetivos de descarbonización están impulsando su valorización como fertilizante natural mediante un proceso de compostaje.

Un ecosistema vivo

El compostaje no es una simple reacción química: es un ecosistema vivo. Millones de bacterias y hongos cooperan para transformar los residuos en un recurso fértil.

Investigadores de la Universidad de Córdoba, en colaboración con empresas del sector, hemos analizado en qué medida el tiempo de almacenamiento del alperujo afecta a su compostaje y a las emisiones de gases de efecto invernadero. En el estudio, publicado recientemente, comparamos alperujo fresco con alperujos almacenados durante tres y seis meses antes del compostaje.

El rendimiento del compost (medido en materia estabilizada para uso agrícola) fue mejor con un almacenamiento corto que con alperujo fresco sin almacenar o con alperujo de largo tiempo de almacenamiento. Esta información tiene una aplicación directa en la gestión del residuo almacenado en balsas.

Cómo reducir los gases emitidos

Además, los lotes con alperujos más frescos generaron menores emisiones de metano (CH₄) y óxido nitroso (N₂O), dos gases con un impacto climático decenas o cientos de veces mayor que el CO₂.




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Los compuestos carbonosos más sencillos se degradan hacia moléculas gaseosas en los primeros estadios de la fermentación, ya sea en la balsa o en el proceso de compostaje. Así, los alperujos sin almacenar emitieron más compuestos denominados cetonas, mientras que aquellos almacenados durante tres meses emitieron más ésteres, moléculas con mayor potencial de calentamiento global.

En resumen, almacenar menos tiempo es sinónimo de conservar más materia útil y emitir menos gases.

En todos los casos, los compuestos fenólicos –responsables de la fitotoxicidad o efecto nocivo sobre las plantas– se redujeron casi por completo al final del proceso. Esto se debe a que, durante el proceso de compostaje, se alcanzan temperaturas en torno a 45 °C en toda la masa, gracias a los volteos realizados y al tiempo empleado, lo que propicia la degradación de estos compuestos. Por ello, compostar correctamente genera un fertilizante orgánico seguro.

Aliados invisibles con resultados visibles

Además, identificamos los microorganismos presentes en el alperujo analizando el ADN de las comunidades microbianas presentes en el proceso. Descubrimos que los alperujos más frescos albergan una diversidad microbiana más rica y activa, lo que acelera la degradación de materia orgánica compleja. En cambio, los alperujos almacenados durante más tiempo pierden biodiversidad y favorecen la proliferación de microorganismos termorresistentes.

Durante el proceso de compostaje, la temperatura es un factor clave que determina la dinámica y actividad de las bacterias responsables de la descomposición de la materia orgánica. En las primeras etapas, cuando la temperatura se mantiene entre 20 y 35° C, predominan bacterias como Pseudomonas, Enterobacter, Lactobacillus y Bacillus. Estas especies son altamente activas en la degradación de compuestos fácilmente biodegradables, como azúcares, proteínas y almidones, generando calor a través de la respiración microbiana.

Debido a la intensa actividad de los microorganismos, la temperatura se eleva y puede alcanzar unos 45 °C. En este rango prosperan bacterias termófilas como Bacillus stearothermophilus, Geobacillus, Thermus y Clostridium thermocellum. Estos microorganismos poseen enzimas termoestables capaces de degradar materiales más complejos y resistentes, como la celulosa, la hemicelulosa y la lignina, acelerando la descomposición y contribuyendo a la eliminación de patógenos y semillas de malezas debido al calor generado.

Con el tiempo, la actividad microbiana disminuye y la temperatura empieza a descender, dando paso a la fase de enfriamiento y maduración, donde se restablece la población de bacterias mesófilas y actinobacterias como Streptomyces, Nocardia y Micromonospora. Estas bacterias continúan descomponiendo los compuestos orgánicos más estables, favoreciendo la formación de humus y la estabilización del compost. En esta etapa también se desarrollan bacterias nitrificantes y fijadoras de nitrógeno, como Azotobacter, que enriquecen el producto final en nutrientes esenciales.

En conjunto, la variación térmica del compostaje regula las bacterias presentes y determina el ritmo y la eficiencia de la transformación de los residuos orgánicos en un material maduro, estable y fértil. Esta observación abre una vía clara: mantener la microbiota natural del alperujo mediante un almacenamiento corto puede mejorar el compostaje y reducir la necesidad de añadir inoculantes externos, práctica que se está postulando con cada vez más frecuencia entre la comunidad científica.




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Combinar para reducir emisiones

El compostaje del alperujo junto con otros residuos agrícolas como restos de poda, estiércoles o subproductos hortícolas supone una solución local para residuos orgánicos de un mismo entorno.

La mezcla con materiales estructurantes, como la poda triturada, mejora la aireación y reduce las emisiones de metano hasta un 50 %. Un equilibrio adecuado entre carbono y nitrógeno, que se favorece con la adecuada mezcla de residuos, disminuye la formación de óxido nitroso. Además, los compost obtenidos son más estables, homogéneos y ricos en nutrientes, ideales para regenerar suelos agrícolas.

Además, este enfoque tiene una virtud añadida: favorece la economía local, ya que se pueden utilizar residuos orgánicos disponibles en la misma localización, reduciendo costes y emisiones por transporte.

De residuo a recurso: hacia un olivar sostenible

El alperujo, asociado a los olivares, puede dejar de ser un problema para convertirse en una pieza clave de la sostenibilidad agrícola. Nuestros estudios muestran que un almacenamiento corto preserva el valor orgánico del alperujo y un compostaje bien gestionado reduce las emisiones de gases de efecto invernadero. Adicionalmente, el compostaje con otros residuos agrícolas cierra el ciclo de la materia y la energía.

En definitiva, transformar el alperujo en compost no es una utopía, sino una oportunidad real para avanzar hacia un olivar más productivo, sostenible y resiliente frente al cambio climático.

The Conversation

Los grupos de investigación RNM217 y BIO187 han recibido fondos a través de los proyectos GOPO-CO-23-0006 (Junta de Andalucía) y TED2021-130668B-I00 (Ministerio de Ciencia e Innovación), así como a las Ayudas para la Recualificación del Sistema Universitario Español a través de Francisco J. Ruiz-Castilla (contrato Margarita Salas) y M. Barbudo-Lunar (becaria predoctoral de la universidad de Córdoba (“Plan Propio”), respectivamente.

José Alhama Carmona no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Hacia un olivar más sostenible: cómo convertir los residuos de la fabricación del aceite en un fertilizante natural – https://theconversation.com/hacia-un-olivar-mas-sostenible-como-convertir-los-residuos-de-la-fabricacion-del-aceite-en-un-fertilizante-natural-268829

Las motos son la columna vertebral de la economía urbana en América Latina

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Celia Herrera, Directora Centro de Investigación y Desarrollo de Ingeniería, Universidad Católica Andrés Bello

Mototaxi en Cartagena, Colombia Anze Furlan/Shutterstock

En las ciudades latinoamericanas, las motocicletas se han convertido en protagonistas silenciosas de la vida urbana. Más que una solución de movilidad personal, hoy son un instrumento de desarrollo económico-laboral y una pieza primordial de la cadena de suministro.

Según el Banco Interamericano de Desarrollo (2022), su presencia se consolidó inicialmente como respuesta a la falta de transporte colectivo confiable. Desde Ciudad de México hasta Lima, de São Paulo a Caracas, las motos transportan personas, medicinas, alimentos y documentos, y cumplen un papel preponderante en la eficiencia de la economía urbana sin depender del transporte público.

Un fenómeno regional con impacto económico

América Latina registra un crecimiento notable del parque de motocicletas. En Colombia se duplicó en menos de una década. En Perú, las ventas crecieron más del 60 % tras la pandemia. Y en Venezuela, los registros oficiales señalan que, en 2025, hay más de un millón circulando por las calles de sus ciudades.

Este aumento no solo refleja un cambio en la movilidad personal, sino también la expansión de la economía digital y del delivery urbano, que conecta consumidores y negocios con una eficiencia inédita.

El auge del reparto urbano ha redefinido por completo el rol de las motos. En Brasil, iFood emplea a más de 200 000 repartidores. En Colombia, Rappi se ha consolidado como una de las principales plataformas de trabajo y de ingresos independientes, y en Venezuela, cadenas como Farmatodo desarrollan redes propias de entregas en moto.

En este contexto, la motocicleta se ha vuelto un instrumento de desarrollo económico y laboral que facilita el comercio y la distribución de bienes esenciales en entornos urbanos.

Empleo motorizado y formalización parcial

El impacto laboral del fenómeno es innegable. Hay estimaciones de que, en 2024, más de 200 000 motorizados se habrían incorporado al sector del delivery en Venezuela y serían ya más de 300 000 trabajando como repartidores.

Estas cifras reflejan la capacidad del comercio electrónico para generar empleos con ingresos que superan el salario mínimo, incluso en medio de la crisis económica.

Sin embargo, el crecimiento del empleo motorizado también pone en evidencia las tensiones entre formalidad e informalidad laboral en Venezuela. Los repartidores operan bajo contratos de prestación de servicios, sin derechos plenos, lo que crea una formalización híbrida: van uniformados, tienen seguros (parciales) y rutinas fijas, pero no estabilidad ni prestaciones completas.

Un fenómeno similar se observa en otros países de la región. En Perú, el Ministerio de Trabajo evalúa normativas para trabajadores digitales dependientes de plataformas de delivery; en Brasil, el debate sobre los motoboys de plataformas como iFood llegó al Congreso, y en Colombia, asociaciones de motorizados exigen su inclusión en la seguridad social.

En Venezuela, el fracasado intento de regular el sector ilustra la complejidad del tema y muestra la urgencia de que haya políticas coherentes que reconozcan el valor económico y social del trabajo motorizado.

Motos: la infraestructura invisible de las ciudades

Más allá del reparto, las motocicletas se han convertido en una infraestructura invisible que mantiene a las ciudades en movimiento. Conectan negocios y clientes, sostienen el comercio electrónico y facilitan la circulación de bienes primordiales en zonas congestionadas o con transporte público limitado.

Gracias a ellas, miles de familias logran ingresos y las urbes mantienen su ritmo económico diario. Este papel, a menudo ignorado por la planificación urbana, ha permitido la continuidad de servicios críticos en contextos de crisis o congestión.

Al mismo tiempo, las motos han permitido la inclusión de sectores tradicionalmente vulnerables en la economía, ofreciendo opciones de empleo flexible y adaptable. Sin embargo, este modelo plantea nuevos desafíos para la seguridad vial, la planificación urbana y la sostenibilidad ambiental.

Hacia una movilidad productiva y sostenible

El gran reto regional consiste en reconocer a los motorizados como una parte importante de la economía y la movilidad urbana. Integrarlos en las políticas de seguridad vial, transición energética y protección social es necesario para avanzar hacia un modelo de movilidad productiva y sostenible.

La Organización Internacional del Trabajo (2021) ha señalado que los países que han logrado regular con éxito este tipo de empleo no lo han hecho restringiendo las motos, sino garantizando que tengan condiciones seguras, eficientes y sostenibles.

La electrificación de flotas y la creación de infraestructuras seguras para las motocicletas podrían reducir los siniestros viales y las emisiones, consolidando un modelo más responsable de transporte urbano.

Medidas como incentivos a la electrificación, educación vial específica, seguros adecuados y la generación de datos abiertos sobre el empleo motorizado son pasos trascendentales para transformar la movilidad productiva en una movilidad digna.

Al cierre

En América Latina, las motocicletas han pasado de ser un recurso individual de movilidad a convertirse en un componente estructural de la economía urbana. Su combinación de eficiencia logística y flexibilidad laboral redefine la movilidad, el trabajo y la planificación de las ciudades.

Reconocerlas como parte de la infraestructura económica es fundamental para diseñar políticas de transporte, seguridad y sostenibilidad que respondan a las verdaderas dinámicas de la vida urbana contemporánea porque, al final, buena parte de la economía latinoamericana sigue moviéndose –literalmente– sobre dos ruedas.

The Conversation

Celia Herrera no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Las motos son la columna vertebral de la economía urbana en América Latina – https://theconversation.com/las-motos-son-la-columna-vertebral-de-la-economia-urbana-en-america-latina-267941

¿Qué sabemos sobre el impacto de los programas bilingües?

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Uxue Pérez Litago, Docente en el Grado en Logopedia, Universidad de Oviedo

Gorodenkoff/Shutterstock

En la actualidad, el 42,1 % del alumnado de educación primaria y el 31,4 % del de educación secundaria en España cursa programas en los que una parte de las asignaturas se imparten en inglés.

La puesta en marcha de estos programas (en el curso académico 2004-2005) se realizó sin que existieran estudios que analizaran las posibles implicaciones que dicha medida pudiera llegar tener para el estudiantado, lo que explica que aún hoy siga siendo motivo de debate. Ante la duda sobre si son beneficiosos o no, entender qué dice la investigación y ser conscientes de sus limitaciones puede ser clave para la toma de decisiones.

El debate entorno al AICLE

Lo que coloquialmente conocemos como “programas bilingües” en realidad se llaman programas de aprendizaje integrado de contenidos y lengua extranjera (AICLE o CLIL por sus siglas en inglés) y consisten en impartir en inglés entre un 30 y un 50 % de las asignaturas del currículum.

Quienes apoyan estas medidas argumentan que, hoy en día, saber inglés es una necesidad y que su uso como lengua vehicular no produce un detrimento de la lengua materna ni de los contenidos curriculares.

Quienes se oponen a esta metodología se preguntan a costa de qué debe priorizarse el aprendizaje del inglés y consideran que hacer entender conceptos complejos en una lengua extranjera resulta más difícil, lo que se traduce en una reducción y simplificación de las materias impartidas.

Este debate es tan antiguo como vigente dado que tanto su implantación como su desaceleración (desde 2023) se han llevado a cabo sin evidencias los que justifiquen.

¿Qué dice la ciencia?

Una de las grandes críticas al programa bilingüe es que, a pesar de ser un proyecto piloto prácticamente sin antedecentes y del profundo cambio que supondría para el sistema educativo, este se implementó sin contar con mecanismos de control que permitieran evaluar su desempeño.

Como consecuencia, ahora resulta difícil extraer conclusiones sobre los efectos que ha tenido a lo largo de estos años. Aunque sin duda se trata de un tema que requiere mucha más investigación, algunos estudios lo han analizado; sobre todo, en la Comunidad de Madrid, donde estos programas llevan más tiempo en funcionamiento.

Los resultados se igualan en secundaria

Diversas investigaciones concluyen de forma clara y sistemática que el alumnado de los programas bilingües obtiene mejores resultados en todas las competencias evaluadas (tanto en inglés como en el resto de las asignaturas). Pero ¡cuidado! Esto no necesariamente tiene que ver con el impacto del bilingüismo, porque los estudiantes que optan por estos programas suelen pertenecer a familias con mayor nivel económico y cultural, mientras que el alumnado con menor desempeño académico (por ejemplo, quienes presentan dificultades de aprendizaje) suelen evitarlos. Es decir, no estamos comparando alumnado con perfiles similares.

Por ello, los estudios que abordan este tema desde una perspectiva científica deben aplicar métodos estadísticos que garanticen que los grupos comparados sean equivalentes en todos los aspectos que podrían influir en los resultados. Cuando estos se controlan, observamos que, en educación primaria, los programas bilingües mejoran la competencia lingüística en inglés. Sin embargo, su impacto en la adquisición del resto de habilidades no está de todo claro.

Algunos estudios señalan que los programas bilingües reducen el nivel de conocimientos curriculares, mientras que otros afirman que no tienen ningún efecto, ni positivo ni negativo, sobre la adquisición de contenidos. De todas formas, llama la atención que todas estas diferencias entre los programas bilingües y “monolingües” podrían desaparecer al final de la ESO, dado que tanto el nivel de conocimientos como el dominio del inglés tiende a igualarse en esta etapa.

Ámame en lengua materna, ódiame en lengua extranjera

Limitarse a comparar los resultados lingüísticos y curriculares puede no ser suficiente para valorar el impacto de los programas bilingües. Por ejemplo, está ampliamente demostrado que pensar, leer o conversar en la lengua materna genera emociones más intensas que hacerlo en un idioma extranjero.

No obstante, resulta difícil que las investigaciones logren cuantificar cómo influye esto en el aula. Educar, especialmente a lo largo de la educación obligatoria, no consiste solo en transmitir contenidos, sino que también se espera fomentar la reflexión, despertar la curiosidad, generar conciencia crítica y hacer del aprendizaje un momento de disfrute.

Por ello, aunque consigamos transmitir una idea, ¿qué capacidad tiene el alumnado de transformarla, razonar, debatir o sorprenderse con ella en inglés? ¿Podemos los docentes ilusionar en esta legua?

Las evidencias tanto a favor como en contra de los programas bilingües son limitadas, y es posible que, al final de la ESO, dichas diferencias sean mínimas en cuanto al nivel de inglés y de contenidos aprendidos. Mientras tanto, convendría analizar si en estos programas se transmiten eficazmente otro tipo de saberes esenciales.

The Conversation

Uxue Pérez Litago no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. ¿Qué sabemos sobre el impacto de los programas bilingües? – https://theconversation.com/que-sabemos-sobre-el-impacto-de-los-programas-bilingues-267397

The shutdown has ended – but this economist isn’t rejoicing quite yet

Source: The Conversation – USA (2) – By Amitrajeet A. Batabyal, Distinguished Professor, Arthur J. Gosnell Professor of Economics, & Head, Department of Sustainability, Rochester Institute of Technology

After 43 days, the U.S. government shutdown finally came to an end late on Nov. 12, 2025, when Congress voted through a long-overdue funding bill, which President Donald Trump promptly signed.

But the prolonged gap in government-as-usual has come at a cost to the economy.

The Conversation spoke with RIT economist Amitrajeet A. Batabyal on the short- and long-term impact that the shutdown may have had on consumers, on the gross domestic product and on international trust in U.S. stewardship of the global economy.

What is the short-term economic impact of the shutdown?

Having some 700,000 government workers furloughed has hit consumer spending. And a subset of those workers believed they may not have a job to come back to amid efforts by the Trump administration to lay them off permanently.

In fact, the University of Michigan’s monthly index on consumer sentiment tumbled to a near record low in November – a level not seen since the depth of the pandemic. Because lower consumer sentiment is related to reduced spending, that has a short-term impact on retailers, too.

And because parks and monuments have been closed throughout the shutdown, tourism activity has been down – a decline no doubt worsened by the reduction in flights enforced due to shortages in air traffic controllers.

The effect was particularly pronounced in places like Washington D.C. – one of the most popular destination for tourists – and Hawaii. This short-term effect will likely extend to secondary businesses, such as hotels. Indeed, prior to the shutdown, the U.S. Travel Association warned that such an event would cost the total travel industry around US$1 billion a week.

And the longer-term impact?

Estimates range, but the nonpartisan Congressional Budget Office has said that the cost to America’s gross domestic product in lost productivity is in the range of $7 billion to $14 billion – and that is a cost from a self-imposed wound that will never be recovered.

And from an international macroeconomic point of view, trust in the U.S. has been hit. Even before the shutdown, political dysfunction in Washington contributed to a downgrade in the U.S. credit rating – something that could result in higher borrowing costs.

The shutdown further erodes the United States’ standing as the global leader of the free market and rules-based international order. Accompanied by the economic rise of China, this shutdown further erodes international investors’ impression of the U.S. as an arbiter and purveyor of the established trade and finance system – and that can only hurt Washington’s global economic standing.

Has the economic pain been felt evenly?

Certainly not. Large numbers of Americans have been hit, but the shutdown affected regions and demographics differently.

Those on the lower end of the income distribution have been hit harder. This is in large part due to the impact the shutdown has had on the Supplemental Nutrition Assistance Program, also known as food stamps. Some 92% of SNAP benefits go to American households below the federal poverty line.

More than 42 million Americans rely on SNAP payments. And they were caught up in the political maelstrom – left not knowing if their SNAP payments will come, if they will be fully funded and when they will appear.

There is also research that shows Black Americans are affected more by shutdowns than other racial groups. This is because traditionally, Black workers have made up a higher percentage of the federal workforce than they do the private sector workforce.

Geographically, too, the impact of this shutdown has been patchy.

California, Washington D.C. and Virginia have the highest proportion of federal employees, so that means a larger chunk of the workers in those regions were furloughed. Hawaii has also been disproportionately hit due to the large number of military there. One analysis found that with 5.6% of people in the state federally employed, and a further 12% in nonprofit jobs supported by federal funding, Hawaii was the second-hardest-hit state during the shutdown.

How easy is it for the US to recover from a shutdown?

Because shutdowns are always temporary, recovery depends on how long it has gone on for. Traditionally, the long-term economic trend is not badly affected by the short-term pain of shutdowns.

But it may be slightly different this time around. This shutdown went on longer than any other shutdown in U.S. history.

Also, the nature of this shutdown raises some concerns. This was the first shutdown in which a president said that backpay was not a sure thing for all furloughed federal employees. And the uncertainty over those threatened with layoffs again broke from past precedent. Both matters seemed to have been settled with the deal ending the shutdown, but even so, the ongoing uncertainly may have affected the spending patterns of many affected.

And we also do not know what the economic impact of the reduction of domestic flights will be.

Have other economic factors exacerbated the shutdown affect?

While the shutdowns in Trump’s first administration did take place while tariffs were being used as a foreign policy and economic tool, this year is different.

Trump’s tariff war this time around is across the board, hitting both adversaries and allies. As a result, the U.S. economy has been more tentative, resulting in greater uncertainty on inflation.

Related to that is the rising grocery prices that have contributed to an upward tick in inflation.

This all makes the job of the Federal Reserve harder when it is trying to fine-tune monetary policy to meets its dual mandates of full employment and price stability. Add to that the lack of government data for over a month, and it means the Fed is grasping in the dark a little when it comes to charting the U.S. economy.

The Conversation

Amitrajeet A. Batabyal does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. The shutdown has ended – but this economist isn’t rejoicing quite yet – https://theconversation.com/the-shutdown-has-ended-but-this-economist-isnt-rejoicing-quite-yet-269471