Changer la conduite du changement : un impératif

Source: The Conversation – in French – By Maxime Massey, Docteur en Sciences de Gestion & Innovation – Chercheur affilié à la Chaire Improbable, ESCP Business School

Ah ! si les salariés résistaient moins au changement, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Tel est, semble-t-il, le motto de bien des conseils en organisation. Mais, même si la nécessité de s’adapter n’est pas discutée, on peut s’interroger sur les moyens mobilisés pour y parvenir. Illustration avec un cas rencontré dans l’armée de terre.


Face aux évolutions, les organisations doivent s’adapter et se transformer. Pour ce faire, elles peuvent s’appuyer sur la « conduite du changement », définie comme « une approche structurée visant à faire évoluer des individus, des équipes et des organisations d’un état actuel vers un état futur souhaité ».

Parmi les démarches actuelles de conduite du changement, beaucoup restent fondées sur une approche directive et rigide, de type top-down et command-and-control. Cette approche est souvent suivie lorsqu’il s’agit d’opérer la transformation rapide et parfois radicale d’une organisation.

Stress, épuisement et échec

En étant source de stress, d’épuisement, d’isolement voire de harcèlement, l’approche directive et rigide peut produire des effets délétères sur le plan humain. En témoigne l’affaire tristement emblématique de France Télécom, dont la réorganisation brutale, empreinte de « harcèlement moral institutionnel », a provoqué une vague de suicides.

Outre ces graves répercussions psychosociales, de nombreux gestionnaires observent que les transformations conduites à marche forcée se soldent fréquemment par des blocages et des échecs. Des recherches confirment que « les programmes de changement débutés et introduits dans l’ensemble de l’entreprise de façon top-down ne fonctionnent pas ».

En finir avec l’approche directive

Dans un article publié en août 2025, dans le réputé Journal of Change Management, plusieurs auteurs ont appelé à délaisser l’approche directive et rigide pour conduire le changement qui est non seulement simpliste, mais aussi injuste et inefficace. Dans la même veine, le chercheur Thierry Nadisic a souligné l’importance d’accompagner les changements de façon juste en faisant preuve de respect et d’empathie à l’égard des travailleurs.

Mais concrètement, quelle approche adopter pour conduire le changement de manière plus juste et efficace ? Pour répondre à cette question, nous relirons et revisiterons l’étude de Ludivine Perray-Redslob et Julien Malaurent qui, en mobilisant la grille de lecture de l’analyse sociotechnique, ont retracé un changement conduit au sein de l’armée de terre.

Comment fait l’armée ?

Au début des années 2000, la volonté politique de modernisation et de rationalisation des organisations publiques s’est incarnée dans deux lois : la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) et la révision générale des politiques publiques (RGPP). Ces lois ont promu la doctrine du New Public Management (nouveau management public), un modèle aspirant à améliorer les performances du secteur public à travers des méthodes issues du secteur privé.

C’est dans ce contexte que l’armée de terre a dû conduire un changement majeur en introduisant dans sa culture l’activité de contrôle de gestion et un outil managérial associé : le « Balanced Scorecard » (tableau de bord prospectif ou équilibré), conçu à l’origine pour piloter la stratégie et la performance d’une entreprise à partir de quatre axes (client, processus, apprentissage, finances) schématisés sous forme de « cartes stratégiques ». Ce changement a été conduit selon deux approches successives bien différentes.

Résistances au changement. Vraiment ?

La première approche a été portée par des contrôleurs de gestion qui entendaient réformer l’organisation militaire pour la rendre plus performante. Ils considéraient que leur rôle était, dans la droite ligne des lois promulguées et de l’état-major, de déployer l’outil tel qu’il était déjà utilisé dans le secteur privé.

Mais lorsque les contrôleurs déployèrent l’outil auprès des militaires, ces derniers (composés d’opérationnels et de hauts dirigeants) exprimèrent des critiques. Ils ne voyaient pas en quoi l’outil pouvait être utile dans le cadre de leur mission. Selon eux, leur rôle était de protéger la nation, pas de « remplir des tableaux de bord ».

Une controverse opposa alors ces deux groupes. D’un côté, les militaires refusaient d’utiliser l’outil en estimant qu’il n’était pas adapté à leur culture et qu’il les détournait de leur mission. De l’autre, les contrôleurs insistaient pour déployer l’outil en présumant que les militaires exprimaient des « résistances au changement » par conservatisme ou mauvaise volonté.

Quand trop d’autorité bloque

On retrouve ici à l’œuvre l’approche directive et rigide : directive car l’outil a été imposé par les contrôleurs sans considérer la culture, les critiques ni les besoins des militaires, ce qui a renforcé le rejet de l’outil ; et rigide car les deux groupes ont campé sur leurs positions, fermes et opposées.

Une telle approche correspond à ce que le sociologue Norbert Alter appelle une « invention dogmatique » : une nouveauté (ici, un nouvel outil) que des décideurs croient et décrètent être « une bonne idée » et qui est imposée telle quelle, en veillant à ce qu’elle soit appliquée comme prévu.

Cette approche a conduit au blocage du changement. Plus d’un an après son déploiement, l’outil n’était toujours pas correctement utilisé. Néanmoins, certains contrôleurs ont perçu les critiques des militaires comme légitimes et ont tenté une autre approche…

Xerfi Canal 2022.

Favoriser l’appropriation par de l’écoute et du dialogue

La seconde approche a été pilotée par une équipe de contrôleurs qui, forts de leur expérience de terrain, ont reconnu la nécessité d’adapter l’outil à la culture militaire en privilégiant l’écoute et le dialogue. Cette équipe était directement appuyée par le contrôleur de gestion du chef d’état-major.

D’abord, un diagnostic a été réalisé en menant des entretiens avec des militaires. Ce diagnostic révéla un manque d’appropriation de l’outil dû au fait que les militaires ne comprenaient pas pourquoi ni comment l’utiliser. Puis, deux solutions ont été retenues pour favoriser l’appropriation :

  • la création d’un mode d’emploi ;

  • la traduction de l’outil en langage militaire, en utilisant les mêmes termes que ceux d’un « ordre d’opération » (qui correspond à la façon de formaliser un ordre militaire, selon un format standard défini par l’Otan).

La mise en place de ces deux solutions a été soutenue par un discours qui, loin d’opposer le contrôle de gestion et la culture militaire, rapprocha ces deux domaines en soulignant leurs méthodes de raisonnement communes.

Par ailleurs, des séminaires ont été organisés avec d’autres contrôleurs pour leur expliquer l’intérêt de cette démarche et leur permettre d’y participer. Les contrôleurs ont ainsi discuté et travaillé ensemble pour permettre aux militaires de s’approprier l’outil. Cette implication a suscité l’adhésion et la mobilisation, tout en dissipant les résistances.

La controverse entre les contrôleurs et les militaires s’est alors apaisée. Leur opposition a cédé la place à leur coopération en faveur du changement, comme l’atteste ce témoignage d’un contrôleur comparant l’avant et l’après :

« Les cartes stratégiques, c’était la catastrophe, le chef ne comprenait rien et disait à son contrôleur de gestion : “Ok, très bien, vous me ramenez un truc pour moi la semaine prochaine ?”. Alors que là ils rentrent dans le pilotage sans savoir que ça en est. »

Une approche coopérative et agile pour réussir le changement

Cette seconde approche était coopérative et agile : coopérative car l’outil a été déployé en faisant coopérer les contrôleurs et les militaires, ce qui a favorisé leur adhésion ; et agile car les deux groupes ont assoupli leurs positions pour adapter ensemble l’outil à la culture, de façon progressive et itérative.

L’invention est alors devenue une véritable « innovation s’appuyant sur un processus créateur », comme l’exprime encore Norbert Alter : une nouveauté adaptée à la culture et aux besoins des utilisateurs qui se voit, chemin faisant, appropriée et adoptée. C’est « une idée qui devient bonne » grâce « aux apprentissages des employés et à leur capacité à coopérer ».

Moins d’un an après son lancement, cette seconde approche a conquis de nombreux acteurs, militaires comme contrôleurs, qui ont fini par utiliser l’outil. Cette approche a ainsi permis la réussite du changement.

Changer, ça s’organise

Cette étude démontre l’intérêt de l’approche coopérative et agile pour conduire le changement de façon juste et efficace. Mais une telle démarche ne s’improvise pas. Elle s’organise. Deux conditions se révèlent essentielles :

  • l’appui direct d’un acteur haut placé, pourvoyeur d’autorité et de légitimité ;

  • le mandat d’une équipe compétente pour accompagner le changement.

Précisons enfin que cette démarche ne se déploie pas sans suivre un cap. Certes, l’enjeu est d’accepter de dévier de l’invention initiale pour qu’elle soit appropriée, mais en veillant à concrétiser une orientation stratégique portée par la direction et éclairée par le terrain.

Quoi qu’il en soit, « on ne change pas les entreprises par décret », pour reprendre le titre d’un ouvrage du sociologue François Dupuy, ni en multipliant les fausses consultations… mais en pilotant une démarche de coopération agile, qui répond véritablement aux besoins des travailleurs.

The Conversation

Bien que l’auteur travaille pour le ministère des armées, les données mentionnées dans cet article n’ont pas été obtenues par ce biais.

ref. Changer la conduite du changement : un impératif – https://theconversation.com/changer-la-conduite-du-changement-un-imperatif-262733

Pourquoi le mariage des enfants perdure en RDC et comment inverser la tendance

Source: The Conversation – in French – By Sathiya Susuman Appunni, Full Professor of Demography, University of the Western Cape

Malgré les efforts internationaux visant à éliminer le mariage des enfants, la République démocratique du Congo (RDC) continue d’afficher des taux élevés de cette pratique néfaste.

Le mariage des enfants désigne une union formelle ou informelle dans laquelle l’une des partenaires ou les deux ont moins de 18 ans. Il est néfaste car il prive les filles de leur droit à l’éducation, à la santé et au développement personnel.

Environ 29 % des jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans en RDC ont été mariées avant l’âge de 18 ans. On observe également des différences selon le lieu de résidence. Dans les zones rurales, le taux de mariage avant 18 ans est beaucoup plus élevé (40,1 %), contre 19,4 % dans les zones urbaines.

Le taux de mariages précoces est encore plus élevé dans certains autres pays africains. Au Niger, il est de 76 %, au Tchad de 67 %, 68 % en République centrafricaine, 54 % au Mali, 48 % au Mozambique, 45 % en Somalie, 52 % au Soudan du Sud et 40 % en Éthiopie. L’Afrique du Sud affiche un taux nettement inférieur, à 4 %.

En tant que chercheur en santé publique et démographie sociale, j’ai passé plus de 20 ans à étudier les défis qui affectent la santé et le développement de la population en Afrique subsaharienne. Mon intérêt pour le mariage des enfants vient du constat de ses effets dévastateurs sur la santé, l’éducation et l’égalité entre les sexes, trois domaines essentiels au développement durable.

J’ai mené des recherches afin de déterminer quels facteurs socio-économiques et démographiques rendent les jeunes femmes de la RDC plus susceptibles de se marier avant l’âge de 18 ans. J’ai découvert que cette pratique est le résultat d’une interaction complexe entre la pauvreté, l’inégalité entre les sexes, les pratiques traditionnelles, la faiblesse de l’application de la loi et les conflits.

Bien que mes recherches aient été menées à partir de données de 2014 et publiées en 2017, leurs conclusions restent valables. Les quatre facteurs identifiés dans mon étude comme étant les principaux facteurs contribuant au mariage des enfants en RDC n’ont pas changé et, dans certains cas, se sont même aggravés. Une étude ultérieure sur les mariages précoces dans la province de Kabinda en RDC a confirmé les conclusions de mes recherches de 2017.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une étude spécifique à la RDC, les recherches menées par l’un de mes chercheurs ont non seulement mis en évidence l’ampleur du phénomène des mariages précoces en Afrique subsaharienne, mais ont également révélé les systèmes sociaux qui le perpétuent.

Sur la base des résultats de mes recherches en RDC et de l’expérience de pays qui ont réussi à réduire le niveau des mariages précoces, le changement est possible. Il passe par l’éducation, l’harmonisation et l’application des lois, l’amélioration des systèmes d’état civil, le dialogue avec les communautés et le soutien aux filles. Mettre en œuvre ces stratégies dans les régions les plus touchées pourrait faire reculer de manière significative le mariage des enfants.

L’ampleur et la répartition du problème

Les mariages précoces sont encore très courants en République démocratique du Congo. Un rapport de la Banque mondiale montre les taux de prévalence suivants : environ 37 filles sur 100 sont mariées avant l’âge de 18 ans, et 10 filles sur 100 sont mariées avant l’âge de 15 ans.

Ce phénomène est encore plus fréquent dans les zones rurales et les régions touchées par la guerre, comme les provinces du Kasaï, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les provinces orientales (Kivu) ont été particulièrement touchées par les conflits et l’instabilité.

Dans ces régions, en raison des combats prolongés et de la faiblesse des services publics, certaines familles considèrent le mariage comme un moyen de protéger les filles des dangers et de la pauvreté.

Principaux facteurs favorisant le mariage des enfants en RDC

Notre étude de 2017 a identifié quatre facteurs majeurs qui contribuent au mariage des enfants en RDC :

  • la pauvreté

  • les croyances culturelles et religieuses

  • la mauvaise application de la loi

  • les conflits armés.

Les implications politiques de l’étude de 2017 ont explicitement souligné la nécessité de mettre en œuvre des politiques solides visant à éradiquer le mariage des enfants en République démocratique du Congo.

La pauvreté reste le facteur le plus déterminant dans le mariage des enfants. Les familles vivant dans les tranches de revenus les plus basses considèrent souvent le mariage comme une stratégie pour atténuer les difficultés économiques. Les familles peuvent recevoir une dot ou réduire le nombre de bouches à nourrir. Les ménages pauvres sont également moins enclins à investir dans l’éducation des filles, ce qui est un facteur dissuasif connu pour le mariage précoce.

La pauvreté reste très répandue en RDC, la majorité de la population vivant en dessous du seuil international de pauvreté. Les auteurs soulignent que les difficultés économiques persistantes, les possibilités d’éducation limitées et les inégalités sociales continuent d’exacerber les vulnérabilités telles que le mariage des enfants, en particulier chez les filles issues de ménages à faibles revenus. Cela confirme que les conclusions de l’étude de 2017 sont toujours d’actualité.

Les filles peu ou pas scolarisées sont beaucoup plus susceptibles de se marier tôt. Mes recherches ont montré que les filles sans éducation formelle étaient trois fois plus susceptibles de se marier avant l’âge de 18 ans que celles ayant suivi des études secondaires ou supérieures.

L’éducation permet non seulement de retarder l’âge du mariage, mais aussi de donner aux filles les moyens de prendre des décisions éclairées concernant leur avenir. La situation reste inchangée selon cette étude de 2022, car les filles peu ou pas scolarisées sont susceptibles de se marier tôt.

Des croyances culturelles et religieuses profondément enracinées considèrent souvent le mariage des enfants comme une norme sociale. Dans certaines communautés, le mariage précoce est lié à des notions d’honneur familial, d’obéissance féminine ou de prescriptions religieuses. Ces croyances peuvent être difficiles à remettre en question, en particulier lorsque les anciens et les chefs religieux sont considérés comme les gardiens de la tradition.

La pauvreté reste omniprésente en République démocratique du Congo, où la plupart de la population vit en dessous du seuil international de pauvreté. Les difficultés économiques persistantes, les possibilités d’éducation limitées et l’influence des anciens et des chefs religieux en tant que gardiens de la tradition continuent d’accroître le risque de mariage des enfants, en particulier chez les filles issues de ménages pauvres.

Le système juridique de la RDC n’est pas unifié. Ce qui permet aux lois coutumières et religieuses d’exercer une influence considérable. Si les lois nationales de la RDC interdisent le mariage des enfants, leur application est au mieux inégale. Les lois coutumières prévoient souvent des échappatoires ou des exemptions qui rendent difficile l’application de l’âge minimum légal. Dans les régions touchées par des conflits, les lois coutumières locales ont souvent préséance.

Les conflits armés alimentent également les déplacements de population, l’instabilité économique et l’insécurité, ce qui accroît la vulnérabilité des filles. De nombreux parents pensent que le mariage protège contre les violences sexuelles dans ces environnements instables.

La situation sécuritaire dans le pays s’est considérablement détériorée depuis 2017 avec une intensification sans précédent du conflit armé..

Relever les défis

D’après mes recherches, quatre stratégies apparaissent particulièrement prometteuses.

Améliorer l’accès à une éducation de qualité est peut-être le moyen le plus efficace de retarder le mariage. Les programmes qui réduisent le coût de la scolarité et offrent des bourses aux filles ont fait leurs preuves dans d’autres pays africains et devraient être étendus à la RDC.

Le projet « Valuing Girls’ Formal Education », par exemple, a amélioré le taux de scolarisation et de rétention grâce à des bourses et à l’implication de la communauté. Le collectif Debout Fille autonomise les filles en leur dispensant une éducation sur la santé et le leadership via des clubs d’apprentissage numérique et des parlements de filles. Inspire Action Africa offre des bourses et un mentorat aux filles vulnérables. ChildBride Solidarity offre des bourses et un soutien financier pour permettre aux filles de rester scolarisées.

La mise à l’échelle de ces initiatives peut réduire les mariages précoces en RDC. La scolarisation permet non seulement d’éviter le mariage des filles, mais aussi d’améliorer leur santé et leur situation économique à long terme.

La RDC doit harmoniser les lois coutumières et statutaires afin de combler les lacunes qui permettent aux mariages précoces de persister. Les responsables de l’application de la loi et les dirigeants communautaires doivent également mobiliser les ressources nécessaires pour faire respecter les lois nationales.

Des systèmes d’enregistrement des naissances et des mariages plus rigoureux peuvent également aider à vérifier l’âge et à prévenir les unions illégales.

Les dialogues communautaires impliquant les parents, les anciens et les chefs religieux peuvent faire évoluer les mentalités. Il est également essentiel d’y impliquer les hommes et les garçons afin de briser les stéréotypes liés au genre.

Les programmes devraient offrir un soutien psychosocial, une formation professionnelle et des services de santé reproductive aux filles exposées au risque de mariage précoce ou déjà touchées par ce phénomène.

La création d’espaces sûrs où les filles peuvent s’exprimer, apprendre et s’épanouir peut réduire leur isolement et leur donner les moyens de se défendre.

The Conversation

Sathiya Susuman Appunni does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Pourquoi le mariage des enfants perdure en RDC et comment inverser la tendance – https://theconversation.com/pourquoi-le-mariage-des-enfants-perdure-en-rdc-et-comment-inverser-la-tendance-269109

The science of weight loss – and why your brain is wired to keep you fat

Source: The Conversation – UK – By Valdemar Brimnes Ingemann Johansen, PhD Fellow in the Faculty of Health and Medical Sciences, University of Copenhagen

When you lose weight, your body reacts as if it were a threat to survival. pexels/pavel danilyuk, CC BY

For decades, we’ve been told that weight loss is a matter of willpower: eat less, move more. But modern science has proven this isn’t actually the case.

More on that in a moment. But first, let’s go back a few hundred thousand years to examine our early human ancestors. Because we can blame a lot of the difficulty we have with weight loss today on our predecessors of the past – maybe the ultimate case of blame the parents.

For our early ancestors, body fat was a lifeline: too little could mean starvation, too much could slow you down. Over time, the human body became remarkably good at guarding its energy reserves through complex biological defences wired into the brain. But in a world where food is everywhere and movement is optional, those same systems that once helped us survive uncertainty now make it difficult to lose weight.

When someone loses weight, the body reacts as if it were a threat to survival. Hunger hormones surge, food cravings intensify and energy expenditure drops. These adaptations evolved to optimise energy storage and usage in environments with fluctuating food availability. But today, with our easy access to cheap, calorie-dense junk food and sedentary routines, those same adaptations that once helped us to survive can cause us a few issues.

As we found in our recent research, our brains also have powerful mechanisms for defending body weight – and can sort of “remember” what that weight used to be. For our ancient ancestors, this meant that if weight was lost in hard times, their bodies would be able to “get back” to their usual weight during better times.

But for us modern humans, it means that our brains and bodies remember any excess weight gain as though our survival and lives depend upon it. So in effect, once the body has been heavier, the brain comes to treat that higher weight as the new normal – a level it feels compelled to defend.

The fact that our bodies have this capacity to “remember” our previous heavier weight helps to explain why so many people regain weight after dieting. But as the science shows, this weight regain is not due to a lack of discipline; rather, our biology is doing exactly what it evolved to do: defend against weight loss.

Hacking biology

This is where weight-loss medications such as Wegovy and Mounjaro have offered fresh hope. They work by mimicking gut hormones that tell the brain to curb appetite.

But not everyone responds well to such drugs. For some, the side effects can make them difficult to stick with, and for others, the drugs don’t seem to lead to weight loss at all. It’s also often the case that once treatment stops, biology reasserts itself – and the lost weight returns.

Advances in obesity and metabolism research may mean that it’s possible for future therapies to be able to turn down these signals that drive the body back to its original weight, even beyond the treatment period.

Research is also showing that good health isn’t the same thing as “a good weight”. As in, exercise, good sleep, balanced nutrition, and mental wellbeing can all improve heart and metabolic health, even if the number on the scales barely moves.

A whole society approach

Of course, obesity isn’t just an individual problem – it takes a society-wide approach to truly tackle the root causes. And research suggests that a number of preventative measures might make a difference – things such as investing in healthier school meals, reducing the marketing of junk food to children, designing neighbourhoods where walking and cycling are prioritised over cars, and restaurants having standardised food portions.

Scientists are also paying close attention to key early-life stages – from pregnancy to around the age of seven – when a child’s weight regulation system is particularly malleable.

Indeed, research has found that things like what parents eat, how infants are fed, and early lifestyle habits can all shape how the brain controls appetite and fat storage for years to come.

If you’re looking to lose weight, there are still things you can do – mainly by focusing less on crash diets and more on sustainable habits that support overall wellbeing. Prioritising sleep helps regulate appetite, for example, while regular activity – even walking – can improve your blood sugar levels and heart health.

The bottom line though is that obesity is not a personal failure, but rather a biological condition shaped by our brains, our genes, and the environments we live in. The good news is that advances in neuroscience and pharmacology are offering new opportunities in terms of treatments, while prevention strategies can shift the landscape for future generations.

So if you’ve struggled to lose weight and keep it off, know that you’re not alone, and it’s not your fault. The brain is a formidable opponent. But with science, medicine and smarter policies, we’re beginning to change the rules of the game.


This article was commissioned by Videnskab.dk as part of a partnership collaboration with The Conversation. You can read the Danish version of this article, here.

The Conversation

Valdemar Brimnes Ingemann Johansen’s PhD studies are funded by the Novo Nordisk Foundation Center for Basic Metabolic Research.

Christoffer Clemmensen is a co-founder of Ousia Pharma, a biotech company developing therapeutics for obesity. He receives funding for his University research from the Novo Nordisk Foundation, the Lundbeck Foundation, Independent Research Fund Denmark, Innovation Fund Denmark. the European Research Council, the BioInnovation Institute.

ref. The science of weight loss – and why your brain is wired to keep you fat – https://theconversation.com/the-science-of-weight-loss-and-why-your-brain-is-wired-to-keep-you-fat-266808

Darfuri diaspora – grief and hope from afar

Source: Radio New Zealand

Displaced Sudanese who fled El-Fasher after the city fell to the Rapid Support Forces (RSF), arrive in the town of Tawila in war-torn Sudan's western Darfur region on 28 October, 2025.

Displaced Sudanese who fled El-Fasher after the city fell to the Rapid Support Forces (RSF), arrive in the town of Tawila in war-torn Sudan’s western Darfur region on 28 October, 2025. Photo: AFP

Kadambari Raghukumar produces and presents Here Now, RNZ’s weekly series on people from various global backgrounds living in Aotearoa. Her work in media has taken her from Kenya, to Sudan and across Asia.

Since April 2023, Sudan has been gripped by a brutal civil war between the Sudanese Armed Forces and the paramilitary group, the Rapid Support Forces (RSF).

What began as a power struggle between two generals has devolved into a horrific humanitarian crisis.

More than 40,000 people have been killed and nearly 12 million people have been displaced.

In 2019 I spent time in Khartoum just days after President Omar Al Bashir’s 30 year authoritarian regime ended, and before the transitional government was put in place.

I distinctly recall a sense of optimism on the streets during the revolution and people saying how it felt like a “freedom festival”.

How did such a hopeful time, seemingly the start of a transition to democracy, turn into the unimaginable violence we are seeing now?

In this week’s episode of RNZ’s Here Now podcast, I speak to Darfuri Aucklanders Fathima Sanussi, Izzadine Abdallah, Hassaballah Hamid and Kaltam Hassan.

Hassaballah Hamid came to New Zealand a year ago through the UN refugee pathway. He’s from Darfur, where in the past few weeks, death and destruction is everywhere.

On Oct 26, the RSF took over Al-Fasher, the last major city of Darfur held by the Sudanese army.

The RSF have killed nearly 2000 people there, while tens of thousands are still stranded the city as the militia seize more territory from the army in the south-west and center.

“This is now beyond tribalism, this is a proxy war on Sudan,” Hamid said.

The United Arab Emirates (UAE) is widely accused of providing military support to the RSF, but UAE officials deny the allegations despite evidence presented in UN reports and international media investigations.

Famine has gripped the region, a once fertile part of the country known for growing food and pasture lands. While hospitals and schools have been destroyed across the Darfur region.

Over the weekend, Fathima Sanussi, an activist and former refugee from Sudan, organised a solidarity rally in Auckland, calling for an end to the violence.

“I’m from Darfur, it’s more of a reason why this work is so important to me,” she said.

“Right now, with everything that’s happening and being away from home, it allows us to kind of understand the functionality of the way the world works.

“My parents were forcibly displaced. More than ever now, as a Sudanese person and someone that’s particularly from Darfur, I want to be able to go back home one day.”

Darfur is a complex and diverse region where the Fur people, the Masalit and Arab Sudanese have lived for centuries – some semi-nomadic, pastoral communities, others, indigenous to those lands.

Ethnic tensions between what are called Arab and non-Arab groups have simmered for decades in these parts.

Kaltam Hassan and her son Izzadine are Masalit, from Al Genina in Darfur. It’s a region that is familiar with conflict.

In 2003, the Darfur Civil War brought extensive violence to the people of Al Genina, many of whom fled.

Sudan’s vast natural reserves – gold, copper, iron ore, while not the only reason, are said to be one of the major reasons this war has been prolonged and attracted support from external players.

Sudan is Africa’s 3rd largest gold producer and has reserves of iron, uranium ad copper across the country, particularly Darfur and Kordofan.

Fathima said: “It’s not fair that our people have to bear the burden of it all, meanwhile feeding the rest of the world and giving the world luxury goods at the expense of their death.

“The violence in Darfur is a modern-day colonial project. And I think once we start reframing the language of how we start speaking about Sudan is when we’re going to see effective conflict resolution.”

Kaltam Hassan recalls a peaceful childhood and past life in the region, until ethnic tensions spilled over and the Janjaweed militia (from whom the RSF were formed) unleashed violence.

But like others, she also sees external support to the RSF amplifiying the scale of this current conflict.

“What happened in the past, it’s already happened,” Kaltam said.

“But once those people stop funding the RSF, the Janjaweed, then we can figure out how to stop the fighting. But with other people from outside us funding them, giving them more power, it doesn’t matter how much our people are fighting, the problem won’t stop because it’s not just our problem anymore.”

Sudanese across the diaspora wait and watch for the viciousness of this war to end, continuing to wish for a return to how things used to be.

“People in Darfur are agricultural people. If the war stops, all the people even in the refugee camps, they will all go back to Darfur because there’s nowhere like home and they will start growing again.

“And that’s the one thing I want to see, our people going back home and building what’s already been broken down, growing our own food and just living the life that we used to live before all this started” Kaltam said.

Sign up for Ngā Pitopito Kōrero, a daily newsletter curated by our editors and delivered straight to your inbox every weekday.

– Published by EveningReport.nz and AsiaPacificReport.nz, see: MIL OSI in partnership with Radio New Zealand

Are young people more narcissistic than ever?

Source: Radio New Zealand

The term ‘narcissism‘ comes from the Greek myth of Narcissus, the handsome young man who falls in love with his own reflection in a pool of water.

Are we in the middle of a narcissism epidemic in which people are caring more and more about themselves at the expense of others?

If so, who or what is to blame?

– Published by EveningReport.nz and AsiaPacificReport.nz, see: MIL OSI in partnership with Radio New Zealand

Materials Project: el reto de crear el ‘genoma’ de todos los materiales del mundo

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Paula Alvaredo Olmos, Profesora Titular en Ciencia e Ingeniería de Materiales, Universidad Carlos III

nevodka/Shutterstock

Hace poco más de dos décadas, en 2003, el Proyecto Genoma Humano descifró por primera vez el mapa completo del ADN. Quizás, la mayor aportación de este enorme logro para la ciencia no fue el descubrimiento en sí, sino la decisión de poner ese conocimiento en abierto, como si de una biblioteca universal se tratara. Cualquier persona podía consultarlo y, gracias a ello, hoy la medicina personalizada, la biotecnología o la farmacología avanzan a un ritmo impensable entonces.

Algo parecido ocurrió en el 2013 con el Human Brain Project, cuyo objetivo era cartografiar el cerebro humano e integrar datos y modelos computacionales para comprender uno de los sistemas más complejos de la naturaleza. Más allá de los resultados concretos, lo más valioso de este proyecto ha sido la creación de plataformas abiertas donde investigadores de todo el mundo pueden trabajar sobre una base común.

Ambas iniciativas nacen de una sencilla pero poderosa idea: la ciencia avanza más rápido cuando los datos son abiertos y compartidos. No se trata solo de resolver un problema puntual, sino de construir infraestructuras de conocimiento que transformen la investigación en su conjunto.

Un mundo por descubrir

En la misma línea de esta filosofía, en 2011 se lanzó el Materials Project, desarrollado en el Lawrence Berkeley National Laboratory con financiación del Departamento de Energía de Estados Unidos. Su ambición era equiparable a la del genoma: levantar un mapa universal de los materiales, conocido como el “genoma de la materia”.

Pero ¿acaso no conocemos ya todos los materiales importantes? La respuesta es sorprendente: no, ni de lejos. Hoy dependemos de unos pocos miles de materiales, como el acero de los edificios, el aluminio de los aviones, el silicio de los ordenadores o el plástico de los envases. Pero las combinaciones posibles entre los elementos de la tabla periódica se cuentan por millones. Y la gran mayoría jamás se han sintetizado ni estudiado. Entre ellos podrían esconderse superconductores a temperatura ambiente, compuestos ultraligeros o aleaciones (mezcla de dos o más elementos de los cuales al menos uno es un metal) prácticamente indestructibles.

Durante décadas, esa información estuvo dispersa en artículos científicos, bases privadas o cuadernos de laboratorio. Obtener datos fiables sobre la estabilidad de un compuesto o sus propiedades electrónicas, magnéticas o mecánicas podía suponer años de trabajo experimental y enormes costes. Para cambiar esa dinámica, nació la plataforma del Lawrence Berkeley National Laboratory de Berkeley, cuyo fin es crear una biblioteca abierta y accesible de los materiales.




Leer más:
Acero: el material más usado del mundo y el que menos se investiga


Ejemplos de compuestos con propiedades sorprendentes

Gracias al Materials Project ya se han identificado materiales con el potencial de transformar tecnologías clave de nuestro día a día. Por ejemplo, se han propuesto electrolitos sólidos, que podrían dar lugar a baterías más seguras y duraderas al evitar riesgos de incendio y aumentar la autonomía de los vehículos eléctricos. Con el objetivo de reducir la dependencia del cobalto y avanzar hacia alternativas más sostenibles, también se han diseñado nuevos compuestos para cátodos (eléctrodos).

En el ámbito de la energía solar, esta base de datos ha permitido descubrir semiconductores abundantes y no tóxicos que podrían abaratar la fabricación de paneles fotovoltaicos, mientras que en la transición hacia el hidrógeno verde ha facilitado la selección de catalizadores más eficientes para la electrólisis del agua, el proceso por el que se crea esta energía.

Asimismo se han propuesto superconductores y otros materiales exóticos con propiedades singulares que podrían incorporarse en futuros ordenadores cuánticos, capaces de resolver problemas complejos que están fuera del alcance de las computadoras clásicas.

Y más recientemente, una colaboración con la inteligencia artificial de la empresa DeepMind predijo más de 380 000 materiales nuevos, varios de los cuales ya han sido sintetizados en laboratorio en cuestión de semanas, demostrando cómo la combinación de datos abiertos y algoritmos acelera el descubrimiento científico.




Leer más:
Los trabajos de la IA para sostener el mundo


Las estructuras del futuro

El “Genoma de la Materia” recopila información sobre estructuras cristalinas, energías de formación, diagramas de fase y propiedades electrónicas, magnéticas y mecánicas. Estos datos se usan para diseñar experimentos, alimentar simulaciones, entrenar algoritmos de predicción o detectar tendencias en el comportamiento de la materia.

Gracias a esta plataforma, hoy es posible orientar la búsqueda de nuevos materiales en lugar de depender solo del ensayo y error. Aun así, los cálculos computacionales tienen límites: no cubren todos los compuestos posibles y necesitan complementarse con más datos experimentales. Ese será el siguiente paso: integrar más resultados de laboratorio y seguir ampliando el mapa.

El valor de este proyecto va más allá de la ciencia de materiales. Representa una forma diferente de hacer ciencia: abierta, colaborativa y accesible. Su mensaje es claro: sin datos abiertos y de calidad, la inteligencia artificial no puede aprender; con ellos, puede revolucionar la manera en que descubrimos y usamos la materia.

En un mundo donde el conocimiento a menudo se convierte en negocio privado, optar por plataformas abiertas como Materials Project significa apostar por una ciencia más rápida y más justa.

The Conversation

Paula Alvaredo Olmos no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Materials Project: el reto de crear el ‘genoma’ de todos los materiales del mundo – https://theconversation.com/materials-project-el-reto-de-crear-el-genoma-de-todos-los-materiales-del-mundo-264296

La UE quiere que los europeos inviertan sus ahorros en sectores estratégicos

Source: The Conversation – (in Spanish) – By María Isabel Martínez Serna, Profesora Titular de Economía Financiera. Departamento de Organización de Empresas y Finanzas, Universidad de Murcia

En marzo de 2025, la Comisión Europea lanzó la Unión de Ahorros e Inversiones. Con ella quiere conseguir que el dinero que los ciudadanos europeos tienen depositado en cuentas bancarias se destine hacia inversiones en empresas y proyectos estratégicos de la Unión Europea.

En el primer trimestre de 2025, la tasa de ahorro de los hogares de la Unión Europea fue de 14,6 %. De esos ahorros, casi la tercera parte (el 31,2 %) están invertidos en efectivo y depósitos bancarios. Es un porcentaje muy elevado si se compara, por ejemplo, con el de Estados Unidos, que no llega al 12 %.

La preferencia de los europeos por productos bancarios seguros deja aproximadamente 10.000 millones de euros sin apenas rentabilidad. Bruselas quiere que se transformen en inversiones y actúen como motor del tejido productivo europeo.

Se necesita capital para los sectores estratégicos europeos

Europa debe afrontar cuestiones estratégicas como la transición ecológica, la digitalización, la competitividad y la seguridad. Las inversiones necesarias en estos sectores requieren de mucho capital. De hecho, la Mesa Redonda Europea de Industriales cuantifica las necesidades de financiación, sólo para la transición ecológica, en unos 800.000 millones de euros extra al año hasta 2030.

Los fondos públicos europeos son insuficientes para hacer frente a estos grandes retos. Por eso es necesario movilizar el ahorro privado. Con la Unión de Ahorros e Inversiones se busca animar a los ahorradores a participar más en los mercados financieros. Ese dinero podría financiar pymes, proyectos innovadores e infraestructuras sostenibles en Europa.

Frente a los depósitos bancarios, esta inversión implica asumir más riesgo, pero va acompañada de una mayor rentabilidad esperada. En todo caso, son alternativas que permiten diversificar la inversión y mejorar la expectativa de patrimonio futuro.

Desde el punto de vista de las empresas, la Unión de Ahorros e Inversión les abriría un abanico más amplio de fuentes de financiación y les facilitaría el acceso al capital que necesitan para sus proyectos.

De tener éxito la estrategia, tanto ciudadanos como empresas se beneficiarían, además, de que la economía europea ganaría en fuerza y competitividad.

Origen y medidas

La Unión de Ahorros e Inversiones no nace de la nada. Es un paso más allá en la Unión de Mercados de Capitales y está estrechamente relacionada con el Informe Letta, publicado en abril de 2024 bajo el título Mucho más que un mercado. Este informe urgía a completar la integración de los mercados financieros en la Unión Europea.

Ese es el primero de los tres ejes principales de la estrategia, que pueden resumirse en:

  1. Armonizar la regulación de los mercados financieros de los Estados miembros para avanzar hacia un mercado financiero único. El objetivo es que el dinero pueda fluir fácilmente entre los países de la Unión Europea, eliminando obstáculos: diferentes normativas, supervisión, fiscalidad, etc.

  2. Ofrecer a los ahorradores activos financieros más accesibles, comprensibles y transparentes: bonos emitidos por pymes, fondos de inversión adaptados a minoristas, plataformas paneuropeas de captación de fondos (crowdfunding), pensiones paneuropeas, etc. Además, se propone ofrecer incentivos fiscales a la inversión en este tipo de activos. Un ejemplo de nuevos productos: los fondos de inversión con la etiqueta “Finance Europe”, que garantizan que la mayor parte de los recursos van a financiar empresas y proyectos europeos.

  3. Mejorar el nivel de alfabetización financiera de los ciudadanos europeos para que puedan tomar decisiones informadas. Una mayor cultura financiera, unida a un asesoramiento adecuado, es condición necesaria para que aumente la confianza en el sistema financiero y prospere esta iniciativa.

Educación financiera: un pilar imprescindible

Sin las competencias adecuadas será difícil conseguir que los ahorradores inviertan en productos financieros algo más complejos y entiendan sus riesgos.

Según la última encuesta sobre alfabetización financiera en la UE, solo un 18 % de los europeos alcanza un nivel alto en este tipo de conocimientos, con grandes diferencias entre países. El caso de España es especialmente llamativo: ocupa el cuarto puesto por la cola en la clasificación. De hecho, de acuerdo con la Encuesta de Competencias Financieras publicada por el Banco de España en noiembre de 2023, buena parte de la población española tiene dificultades para entender conceptos básicos como inflación, interés compuesto o diversificación.

Además, una encuesta de Funcas (Fundación de las Cajas de Ahorros), realizada en septiembre de 2025, pone de manifiesto el gran desconocimiento sobre el sistema de pensiones de la población adulta española.

A la vista de esta realidad, Europa ha diseñado en coordinación con todos los Estados miembros la Estrategia Europea de Educación Financiera, que incluirá programas en escuelas y universidades y formación para adultos.

Para mejorar la efectividad a largo plazo de este programa, la Federación Bancaria Europa ha recomendado crear una red europea de educación financiera e incorporar este tipo de formación como materia obligatoria en primaria y secundaria.

Una apuesta de futuro para Europa

La Unión de Ahorros e Inversión es un salto cualitativo en la integración económica y financiera de la Unión Europea. Su éxito dependerá de la capacidad de Bruselas y de los Estados miembros para generar confianza, ofrecer productos financieros accesibles y, sobre todo, mejorar la educación financiera de los ciudadanos.

En un contexto global marcado por la competencia tecnológica, la transición verde y las tensiones geopolíticas, movilizar el ahorro europeo hacia proyectos estratégicos no es solo una cuestión de rentabilidad: es una apuesta por la soberanía económica de la UE.

The Conversation

María Isabel Martínez Serna recibe fondos de la Agencia Estatal de Investigación (proyecto PID2021-128829NB-I00) y de la Fundación Cajamurcia.

ref. La UE quiere que los europeos inviertan sus ahorros en sectores estratégicos – https://theconversation.com/la-ue-quiere-que-los-europeos-inviertan-sus-ahorros-en-sectores-estrategicos-260372

La nueva ley de protección de menores ‘online’ choca con la industria tecnológica

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Juan José Guardia Hernández, Profesor agregado de Derecho administrativo, Universitat Internacional de Catalunya

altafulla/Shutterstock

A comienzos del curso político de 2025, el Gobierno español propuso la Ley Orgánica para proteger a los menores en el entorno digital. La medida responde a una preocupación creciente en la opinión pública: el acceso al primer móvil se adelanta a los diez o doce años y la exposición a contenidos nocivos, como violencia, retos peligrosos o ciberacoso es ya habitual.

Diversos estudios ponen de manifiesto que el consumo de pornografía se ha incrementado de manera notoria y vinculan el uso intensivo de pantallas con alteraciones en la salud mental y un deficiente rendimiento académico.

Una capa de protección

El núcleo más visible, y novedoso, del proyecto de ley es el régimen de obligaciones para los fabricantes de dispositivos –teléfonos, tabletas, ordenadores, consolas o televisores inteligentes–. Estas medidas pretenden introducir, en la propia arquitectura tecnológica, una capa mínima de protección que complemente la responsabilidad familiar.

El proyecto de ley tiene algunos puntos controvertidos:

  • En primer lugar, se incrementan las obligaciones de información: los fabricantes deberán incluir, en el embalaje o en la documentación, advertencias claras sobre los riesgos para los menores. Entre otros aspectos, deberán indicarse el tiempo de uso recomendado por edad, la disponibilidad y configuración de los controles parentales y los efectos de un uso prolongado sobre el desarrollo cognitivo y emocional, incluido el descanso nocturno.

  • En segundo lugar, exige la incorporación nativa de control parental. Todos los dispositivos deberán venir equipados con un sistema activado por defecto en la configuración inicial. Este diseño pretende garantizar un mínimo universal de protección, de manera que –sin depender del grado de alfabetización digital de cada familia– todo dispositivo nuevo disponga de una barrera inicial configurable por adultos.

  • En tercer lugar, el texto prohíbe que los menores accedan a mecanismos aleatorios de recompensa en videojuegos, las conocidas “cajas botín”, por su potencial efecto adictivo y su similitud con los juegos de azar. Además, por debajo de ciertos umbrales de edad, la apertura de cuentas requieren consentimiento parental.

Qué dicen los fabricantes

La tramitación parlamentaria en curso de la nueva norma ha abierto un intenso debate. AMETIC, una de las patronales del sector digital y de fabricantes, ha presentado diversas propuestas de enmiendas a los grupos parlamentarios. Su argumento central es que imponer obligaciones técnicas y de etiquetado exclusivamente en España fragmentaría el mercado interior europeo, obligando a rediseñar dispositivos para un solo país y elevando los costes de producción.

Como alternativa, AMETIC propone limitar la aplicación de la ley a los teléfonos móviles, excluyendo tabletas, ordenadores y televisores. A su juicio, los tres últimos se utilizan principalmente en espacios comunes del hogar y, por tanto, bajo supervisión adulta, mientras que el móvil constituye el principal vector de acceso individual y fuera de casa.

Asimismo, propone sustituir el etiquetado físico por información digital accesible a través de una página web o de un código QR. Argumenta que no hay consenso científico sobre las recomendaciones de tiempo de uso y que el formato digital permitiría reducir el impacto ambiental del papel impreso.

También se opone a la activación automática del control parental de contenidos. La patronal defiende un modelo de “oferta informada” en el que los progenitores decidan durante la configuración inicial si desean activarlo. Añade que las herramientas actuales no pueden filtrar universalmente todos los contenidos ni todos los vectores de descarga y podría generar una falsa sensación de seguridad.

Y, finalmente, en materia de videojuegos, AMETIC propone eliminar la prohibición de las cajas botín para menores, alegando que no se ha acreditado una relación causal sólida entre su uso y las conductas adictivas.

Estas enmiendas reflejan un debate recurrente sobre la gestión del riesgo: hasta qué punto estamos dispuestos a asumir ciertos riesgos como parte inevitable de la vida cotidiana y qué medidas, como sociedad, aceptamos para prevenirlos o mitigarlos.

En efecto, por una parte, algunas observaciones de la industria resultan atendibles: la coordinación con los estándares europeos evita islas normativas costosas; el etiquetado digital puede ofrecer mayor flexibilidad y actualización; y es razonable reconocer los límites técnicos de los filtros de contenido.

Además, no puede ignorarse que el conocimiento científico sobre los efectos del uso de pantallas sigue siendo parcial, y que vivimos en un contexto de hiperregulación que con frecuencia complica la vida social y económica sin aportar beneficios evidentes

Ahora bien, limitar la ley a los móviles ignora que tabletas, ordenadores y televisores constituyen también puertas de acceso a internet y que el uso “compartido” no excluye consumos solitarios o nocturnos. Eliminar el diseño seguro por defecto o la información visible trasladaría toda la carga de la protección a las familias, cuya alfabetización digital y capacidad de supervisión son desiguales: muchos hogares no lo configurarían por desconocimiento o exceso de confianza.

Y respecto a las cajas botín, aunque el debate científico siga abierto, hay indicios de riesgo y correlación positiva con el juego problemático.

Recurrir al principio de precaución

En este punto, el principio de precaución, reconocido tanto en el derecho europeo como en el español, ofrece una posible vía de equilibrio: faculta a los poderes públicos para adoptar medidas preventivas cuando existan riesgos plausibles, incluso en ausencia de consenso científico.

No obstante, su aplicación ha de ser proporcionada y sujeta a revisión periódica, a fin de evitar un uso estratégico o abusivo orientado a eludir responsabilidades futuras, como ha ocurrido en España en algunas crisis pasadas.

A su vez, en aras de una justa distribución de beneficios y cargas, cabría considerar la indemnización a las empresas afectadas cuando soporten sacrificios económicos desproporcionados.

Por lo tanto, establecer un mínimo de obligaciones –información visible, control parental activado, verificación de edad y límites a las recompensas aleatorias– no frena la innovación: la orienta al bien común. Prevenir el daño no es paternalismo, sino sensatez al servicio de la dignidad humana y de la protección de los menores.

The Conversation

Soy miembro del proyecto de investigación titulado “La Persona como pilar jurídico y humanista del desarrollo sostenible en la Agenda 2030” financiado por la Universitat Internacional de Catalunya a través de las Ayudas a proyectos de investigación básica y aplicada 2024 (UIC Aid). Su duración se extiende desde el 1 de septiembre de 2024 hasta el 28 de febrero de 2026. No tengo financiación, filiación o vínculo alguno con ningún actor relevante de la industria digital.

ref. La nueva ley de protección de menores ‘online’ choca con la industria tecnológica – https://theconversation.com/la-nueva-ley-de-proteccion-de-menores-online-choca-con-la-industria-tecnologica-268615

Tuneladoras, esos gusanos que horadan la Tierra para unir mundos

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Sandra Tarancón Román, Profesora e Investigadora Postdoctoral en Ciencia e Ingeniería de los Materiales, Universidad Politécnica de Madrid (UPM)

Una de las tuneladoras usadas para excavar el Eurotúnel, que conecta Francia e Inglaterra. Wikimedia Commons., CC BY

Bajo las ciudades, invisibles para quienes caminan sobre ellas, avanzan criaturas colosales. Son las tuneladoras, máquinas gigantes que perforan la Tierra con una mezcla de paciencia y poder. No corren: se arrastran lentamente, empujadas por motores hidráulicos y coronadas por una rueda de dientes metálicos que gira sin descanso contra la roca virgen.

Su misión es unir mundos que antes estaban separados: los barrios divididos por ríos o montañas, las orillas de una bahía, los extremos de una cuidad congestionada… Allí donde la superficie no ofrece espacio, las tuneladoras construyen el subsuelo del futuro: metros, conducciones, autopistas subterráneas que conectan lo que parecía inconexo.

Vista frontal del cabezal de una tuneladora funcionando, en este caso, para abrir un túnel bajo las cataratas del Niágara.
Vista frontal del cabezal de una tuneladora en operación.
Robbins.

Una carrera de obstáculos

Pero su viaje no es sencillo. Cada pieza libra una batalla microscópica contra lo imposible: cortar sin agrietarse, resistir al calentamiento por fricción, aguantar más que la propia piedra.

Las rocas (granito, cuarcita, basaltos) no se rinden fácilmente: la fricción entre el diente excavador y la roca genera temperaturas de varios centenares de grados. Es un infierno contenido bajo el suelo. Y, como siempre que dos cuerpos se rozan con violencia, el calor aparece.

A escala microscópica, ni la herramienta ni la roca son lisas: son paisajes de montañas y valles que chocan, se muerden y se deforman. Cada contacto libera energía en forma de calor. Hay que disiparlo con rapidez, porque si no el filo se recalienta, se ablanda, pierde resistencia. Nuestro héroe se descompone.

El material perfecto debería ser duro para no desgastarse, tenaz para no quebrarse y buen conductor térmico para mantener la cabeza fría. Pero lograr estas tres virtudes a la vez es extremadamente difícil: cada mejora en una propiedad suele deteriorar otra. Maximizar dureza, tenacidad, baja fricción, conductividad y baja oxidación simultáneamente, sobre todo a alta temperatura, es un auténtico oxímoron. La ciencia, como la vida, es contradictoria en una impotencia trágica: la suma de propiedades debe mantener el sistema en equilibrio.

Animación donde se muestra el proceso de avance de una tuneladora.
EXPERIENCE Acciona

Fricción, calor y microgrietas: el triángulo de la ruina

Cuando una tuneladora avanza, sus discos de corte no solo muerden roca: soportan presiones titánicas y vibraciones que provocarían jaquecas a cualquier ingeniero. En cada vuelta del cabezal, los contactos entre materiales generan pequeñas fracturas, microgrietas que crecen con el uso, como arrugas con la edad, en la superficie metálica de los discos de ataque.

Esas grietas, si no se controlan, se propagan sutilmente a lo largo del material y destruyen la herramienta. El calor agrava el problema: la dilatación térmica abre fisuras, la fricción acelera el desgaste y el ciclo se retroalimenta. Más fricción, más calor; más calor, más desgaste.

Este fenómeno no es exclusivo de las tuneladoras. Está presente en todas las actividades donde se corta o se perfora: desde el mecanizado de un cuchillo hasta el fresado de una prótesis dental. O, simplemente, al masticar. Cada vez que dos materiales se enfrentan, se libra una batalla entre energía y materia. Y cada derrota se traduce en deterioro, energía y tiempo desperdiciados, y toneladas de CO₂ arrojadas a la atmósfera.

Cortar consume… y mucho

El corte de materiales duros es uno de los procesos industriales más voraces en energía. Si la herramienta no es eficiente, el sistema necesita más potencia para mantener el rendimiento. En términos ambientales, eso significa más combustibles, más materiales, más electricidad, más emisiones.

A ello se suman los residuos de los fluidos refrigerantes, esas mezclas de agua, aceites y aditivos que enfrían y lubrican durante el mecanizado. Reducen la fricción y refrigeran el sistema, sí, pero generan desechos difíciles de reciclar y dañinos para la salud. Por esto la industria busca procesos más limpios –en seco o con mínima lubricación–, que exigen materiales capaces de resistir el calor sin perder la compostura.

Pero ¿cómo lograr materiales que soporten temperaturas extremas, disipen el calor y mantengan la dureza necesaria para horadar la Tierra sin devorarla?

Dimensiones de referencia de una tuneladora.
EXPERIENCE Acciona.

En busca del material perfecto

Esa pregunta inspiró la investigación de una tesis doctoral de la Universidad Politécnica de Madrid que ha explorado el corazón mismo del desgaste. En ella, tres candidatos se enfrentaron en duelo a 800 °C:

  • WC-12Co, el veterano carburo de volframio con cobalto: curtido, duro y resistente a la oxidación a altas temperaturas. El problema es que el cobalto es escaso y contaminante.

  • WC-FeNi, un carburo de volframio rejuvenecido con hierro y níquel, ecológico, de baja fricción, alta tenacidad y gran conductividad térmica.

  • Ti(C,N)-FeNi, el maestro zen de la templanza, compuesto de cinco elementos: titanio, carbono, nitrógeno, hierro y níquel. Es el único que permanece estable y sin degradación estructural.

El experimento fue tan literal como implacable: una bola de alúmina frotándose contra los tres materiales –junto a ensayos de resistencia mecánica, tenacidad de fractura y conductividad térmica– en condiciones extremas. Hasta temperaturas moderadas, el WC-FeNi destacó por su elegancia y eficiencia: menos fricción, menos calor, menor consumo energético. Pero al superar los 400 °C, el veterano WC-12Co mostró su astucia intacta: nadie resiste la oxidación como él. Mientras tanto, el sereno Ti(C,N)-FeNi, sin alardes, se mantuvo inalterable incluso más allá de los 600 °C.

Resumen comparativo del comportamiento de los tres materiales en procesos de corte y desgaste bajo diferentes condiciones térmicas.
Sandra Tarancón et al.

La conclusión no es definitiva: no hay un único héroe. Cada material tiene su papel según el contexto térmico. La respuesta no reside en encontrar “el mejor”, sino saber elegir “el adecuado”: el que mantenga el equilibrio entre dureza, tenacidad, fricción y conductividad térmica. Esa tétrada es la brújula hacia herramientas más duraderas, procesos más eficientes y menos contaminantes.

Los gusanos del progreso

Bajo nuestros pies, los gusanos mecánicos seguirán horadando la Tierra, cosiendo ciudades, países y continentes mediante túneles. Gracias a investigaciones como esta, en la que se desarrollan y caracterizan nuevos e innovadores materiales, lo harán con dientes más sabios: materiales capaces de cortar sin agotar el planeta.

Quizá, algún día, cuando una tuneladora horade rauda, sin apenas contaminar, recordemos que todo empezó con una bola de alúmina frotando un trozo de carburo bajo la atenta mirada de un microscopio. Porque, en la ciencia e ingeniería de los materiales –como en la vida–, lo pequeño también abre grandes caminos.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Tuneladoras, esos gusanos que horadan la Tierra para unir mundos – https://theconversation.com/tuneladoras-esos-gusanos-que-horadan-la-tierra-para-unir-mundos-267303

Así son las aulas de infantil, primaria y secundaria donde se aplica el pensamiento crítico

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Marta Rodríguez Pérez, Estudiante de Doctorado, Universidad de Huelva

Diferentes experiencias observadas por la autora del artículo en su investigación sobre pensamiento crítico en las aulas. Marta Rodríguez Pérez.

Estamos en una clase de Biología y Geología, en 4º de la ESO. El alumnado se encuentra inmerso en una lección relativa al corte geológico. La profesora explica la diferencia entre una falla normal y una falla inversa, y les comparte un truco que cree que les va a ayudar a diferenciarlas:

“Si al darle el sol hiciese sombra, estaríamos hablando de una falla normal. Si no, sería una falla inversa”, explica la profesora. Entonces, una niña alza la voz y comenta: “Pero está al revés”. “No, está bien. Cuando da la sombra, es normal”, responde la profesora, señalando el dibujo de la pizarra. “Pero depende de dónde esté el Sol”, insiste la estudiante. Risas. La chica se ruboriza.

Diferenciación entre falla normal e inversa.
Marta Rodríguez Pérez.

Esta escena aparentemente sin importancia ilustra varias cosas: a una chica que, tras haber reflexionado, siente que ha hecho el ridículo. Compañeros que ríen ante lo diferente, lo inesperado. ¿Cuál es la respuesta de la profesora ante esto? “La verdad es que tiene razón”.

¿Qué tiene de importante esta respuesta? Si esta docente hubiera hecho caso omiso, tal vez la habría desmotivado. Si hubiera dado su ejemplo como irrefutable, la habría silenciado. Sin embargo, esta profesora decidió contemplar el razonamiento de la chica, darle la razón y aceptar que se estaba equivocando. Volvió a hacer el dibujo, pero con el sol en una ubicación determinada.

Ante la saturación de contenidos: reflexión

Vivimos en tiempos frenéticos. Tiempos en los que la reflexión se arrincona y prima lo inmediato. El gesto de esta profesora, el de pararse, escuchar, validar la duda y autocorregirse en público, está fomentando algo muy valioso. La necesidad de pensamiento crítico.

Como parte de mi investigación de doctorado, he querido comprobar en la vida real cómo es posible aplicar el pensamiento crítico y potenciarlo en las aulas, observando métodos y actitudes en dos centros educativos pertenecientes a una localidad de Huelva: un colegio de infantil y primaria y un instituto de secundaria. El objetivo era entender las posibilidades y dificultades que supone adherirse a este modo de educar.

La habilidad que aglomera todos los saberes

¿Qué queremos decir cuando hablamos de un método de enseñanza que pone el pensamiento crítico en el centro? Significa entender al alumnado como personas capaces de pensar por sí mismas, de orientar las tareas a analizar y cuestionar la información, no sólo a almacenarla. También darles voz y abrir espacios de diálogo y expresión, debatir e investigar.

Como dice el experto Robert Ennis, pensar críticamente es, en esencia, “pensar de forma razonada y reflexiva para decidir qué creer o hacer”. Aglomera los tres tipos de saberes que anhelamos potenciar en nuestro alumnado: “saber”, “saber hacer” y “saber ser”. Es una manera de desarrollarse emocional, ética y actitudinalmente.

En todas las etapas educativas, los docentes dan un papel central a la mayéutica; es decir, ese método socrático que trata de conducir el pensamiento del alumnado a descubrir “la verdad” a partir de la formulación de preguntas. No se trata de ofrecerle respuestas fáciles, sino de ayudarlo a buscarlas. Las buenas preguntas inducen a la reflexión de los estudiantes.




Leer más:
El diálogo en el pensamiento humano: de Sócrates a la inteligencia artificial


¿De qué manera concreta podemos fomentar esta habilidad desde las escuelas? Estas son las conclusiones, a partir de las buenas prácticas observadas.

El cuento y el pensamiento creativo en infantil

En la etapa de Infantil (entre los 3 y los 6 años), el cuento se convierte en la herramienta estrella para suscitar la reflexión filosófica desde edades tempranas; cuestión que concuerda con los principios de la Filosofía para niños y niñas del experto estadounidense Matthew Lipman.

A diferencia de la lectura tradicional (centrada en la comprensión), aquí el cuento se pausa y se usa como incentivo para el diálogo filosófico en asamblea. Por ejemplo, en el cuento de La caricia de la mariposa, se aprovechó el tema central de la historia (la muerte) para que el grupo compartiera no sólo experiencias cercanas a ella, sino sus creencias en torno al paradero de estos seres ya fallecidos.

Dibujos infantiles.
Recreación de mejores momentos tras la lectura de La caricia de la mariposa
Marta Rodríguez Pérez.

Las docentes, así, aprovechan el espacio de las asambleas para ejercitar la escucha y el diálogo. En ellas, el alumnado interpreta, valora las decisiones tomadas por los personajes e imagina finales alternativos. A menudo, las docentes utilizan preguntas para inspirarlo: “¿Qué habría ocurrido si el protagonista no hubiera tomado esa decisión?”, por ejemplo.

Pensamiento crítico en primaria

Atendamos al ejemplo de una maestra de ciencias participante:

“Voy a estudiar la flotabilidad. A mí me gusta coger un tarrito con agua. Hago una bolita de plata y, por otro lado, envuelvo una bola de plastilina en papel de plata. Entonces, las pongo en el tarro, pero una cae al fondo y la otra no. Pues tú les preguntas: ¿qué está pasando?, ¿por qué una flota y la otra no? Entonces los niños lanzan hipótesis, expresan qué piensan y por qué. Sólo entonces nos vamos al libro y comprobamos qué es lo que está ocurriendo, qué teoría es la que explica esa experiencia.”

Con experiencias como estas, los niños y niñas ponen en funcionamiento las seis habilidades cognitivas esenciales del pensamiento crítico:

  1. Interpretación: ¿Qué acaba de pasar? La profesora ha echado dos bolas que por fuera parecen iguales, y una se ha ido al fondo mientras la otra se queda en la superficie.

  2. Análisis: ¿En qué se diferencian? Tienen el mismo tamaño. Ambas tienen papel de plata. ¿Pesarán lo mismo?

  3. Evaluación: Aquí es cuando “lanzan hipótesis”, como decía la maestra, y las valoran. ¿Puede que una de ellas pese más? ¿El agua empujará a la bola?

  4. Inferencia: Con lo que he visto y escuchado de mis compañeros y compañeras, ¿qué conclusión saco?

  5. Explicación: Voy a explicarle al resto cuáles son mis conclusiones y por qué las defiendo. De igual modo, escucharé lo que los demás tienen que decir.

  6. Autorregulación: Es el “pensar sobre cómo pensamos”. Es cierto lo que decían otros compañeros. ¿Tiene sentido lo que yo he dicho? Tal vez me estoy equivocando. Vamos a comprobarlo en el libro.

Análisis de noticias: ¿reales o falsas?

En primaria también observamos una dinámica cuyo objetivo era distinguir entre hechos y opiniones. La maestra repartió a cada grupo una misma noticia publicada en diferentes medios de comunicación.

Grupo analizando la veracidad de una noticia.
Marta Rodríguez Pérez.

Cada estudiante, entonces, leía en voz alta la noticia que le había tocado y determinaban, en conjunto, la objetividad de la misma; prestando atención al tono o a la presencia de datos erróneos. Su fin era determinar si la información que estaban transmitiendo estaba o no sesgada.




Leer más:
Cómo fomentar el espíritu crítico en los jóvenes sin convertirlos en opinadores de todo


Imaginación y creatividad

Propuesta de pódcast sobre el tema religión vs. ciencia.
Marta Rodríguez Pérez.

El pensamiento crítico también es creativo. Los proyectos creativos y colaborativos como la elaboración de un pódcast también entra dentro de sus planes.

En este caso, una maestra de primaria aprovechó el asombro de su alumnado ante una noticia: la teoría del Big Bang fue propuesta por un sacerdote. Así, vio una oportunidad para debatir en torno a la compatibilidad entre la ciencia y la religión.

Experimentación y desafíos

El área de ciencias se convierte en un espacio privilegiado para trabajar el pensamiento crítico.

Una maestra de ese ámbito planteó la siguiente actividad: enseñó a sus estudiantes seis cajas de metal en las que había escondido previamente un objeto diferente. El cometido del alumnado era descifrar que había en ellas sin poder abrirlas.

Podían coger las cajas, agitarlas para escuchar el sonido del objeto de dentro, compararlas en peso. Sus observaciones individuales luego las compartían con el grupo, las consensuaban y proponían una hipótesis, proponiendo métodos para averiguar qué había dentro. Alguien, por ejemplo, dijo que sería interesante tener rayos X.

La maestra les explicó que así era la ciencia: nunca se sabe la absoluta verdad de las cosas. Muchos estudios parten de no saber nada, de lanzar hipótesis y estudiar la posibilidad de que estas sean ciertas, llegando a refutarlas e incluso a reformular hipótesis nuevas. Es un proceso lento que requiere de grandes investigaciones.

A día de hoy, el grupo sigue preguntándose qué habría en esas cajas.

El poder de la dramatización en Secundaria

Abrir espacios de debate con libertad de posicionamiento es otro método que fomenta el pensamiento crítico. En Secundaria, es importante adjudicar roles definidos para facilitar la participación de quienes no se atreven a intervenir con regularidad.

De esta manera, surgen propuestas como los debates estructurados, o la recreación de un juicio con roles preestablecidos (juez, defensa, persona acusada…). En la dinámica del llamado “teatro foro”, por ejemplo, el alumnado crea y representa conflictos reales surgidos de sus propias inquietudes, invitando al público a intervenir y proponer soluciones alternativas.

El propio profesorado recurre a dramatizaciones con las que simulan posturas contrarias a las ideas del alumnado, para que desarrollen sus habilidades de argumentación y evaluación.

Preguntas estimulantes, respuestas críticas

Pese a sus diferencias, todas estas propuestas tratan de buscar preguntas estimulantes ante hechos polémicos que necesitan de argumentos fundamentados para su tratamiento ético y abierto al diálogo constructivo.

Las experiencias observadas en estas escuelas demuestran la posibilidad de una educación más crítica y un modelo educativo más democrático, más responsable y más consciente.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Así son las aulas de infantil, primaria y secundaria donde se aplica el pensamiento crítico – https://theconversation.com/asi-son-las-aulas-de-infantil-primaria-y-secundaria-donde-se-aplica-el-pensamiento-critico-267805