Le commerce façonne de nouvelles relations de pouvoir à l’échelle mondiale : quelles conséquences pour l’Afrique ?

Source: The Conversation – in French – By Arno J. van Niekerk, Senior lecturer in Economics, University of the Free State

Au cours des deux dernières décennies, la puissance économique, les flux commerciaux, le leadership technologique et même la demande des consommateurs se sont progressivement déplacés de l’Occident vers les pays d’Asie. Ce basculement redessine la carte économique mondiale. Il soulève également des questions pressantes sur la coopération, la concurrence et l’inclusion dans un monde multipolaire. Arno van Niekerk, professeur d’économie et de finance, répond à nos questions sur ces enjeux, qu’il explore dans un nouvel ouvrage, West to East: A New Global Economy in the Making?


Quels sont les signes du basculement de l’Occident vers l’Asie ?

Les Brics, largement tirés par la Chine et l’Inde, ont dépassé les pays du G7 en termes de pourcentage dans le PIB mondial en 2018. Comme le montre la figure 1, la contribution des Brics a augmenté de 32,33 % du PIB mondial à 35,43 % en 2024 (après avoir été de 21,37 % en 2000).

Figure 1

La part du G7 a de son côté diminué à 29,64 %, contre 43,28 % en 2000.

C’est un tournant historique : le centre de gravité économique, longtemps situé en Occident, s’est déplacé vers les économies émergentes.

Le même mouvement s’observe dans le commerce mondial, surtout au niveau des exportations. En 2024, les données dont nous disposons montrent que les pays du Brics+ (les 11 membres, avec les nouveaux entrants) représentaient 28 % des exportations mondiales, presque à égalité avec le G7 (32 %). Cela montre que la Chine et l’Inde ne se contentent plus d’accroître leur production : elles s’intègrent dans les chaînes de valeur mondiales, gagnent en productivité et améliorent le niveau de vie de leurs populations.

Comme le montre la figure 2, la part des exportations mondiales de marchandises des pays du G7 est, par ailleurs, passée de 45,1 % en 2000 à 28,9 % en 2023. De leur côté, les pays du Brics+ ont vu leur proportion passer de 10,7 % (2000) à 23,3 % (2023).

Figure 2

D’autres indicateurs confirment cette évolution :

  • Plus des deux tiers des réserves mondiales de devises étrangères se trouvent désormais en Asie. Elles sont notamment logées en Chine (3 000 milliards de dollars américains), au Japon, en Inde et en Corée du Sud. Ces réserves importantes indiquent que ces pays tirent davantage de revenus de leurs exportations, des flux d’investissement et des transferts de fonds qu’ils n’en dépensent pour leurs importations et le remboursement de leur dette.

  • La Chine a supplanté les puissances occidentales comme principal investisseur à l’étranger dans les pays en développement. Grâce à son initiative « Belt and Road » (la nouvelle route de la soie) — qui implique plus de 150 pays —, elle est devenue la première source mondiale d’investissements directs étrangers.

  • L’Asie abrite désormais plus de la moitié de la classe moyenne mondiale, ce qui stimule la croissance de la demande. L’Asie représentait plus de 50 % des dépenses de consommation mondiales, en 2023, contre moins de 20 % enregistrés en 1990.

  • La Chine, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon dominent désormais les secteurs de la technologie financière, de l’intelligence artificielle et de la 5G. La Chine dépose désormais chaque année plus de brevets internationaux que les États-Unis et l’Union européenne réunis. Plus précisément, la rivalité technologique entre les États-Unis et la Chine illustre bien ce changement de leadership technologique.

Que nous apprend cette évolution sur la coopération économique ?

Les pays de l’Orient et de l’Ouest doivent redoubler d’efforts de manière concertée. D’abord, pour apaiser les tensions géoéconomiques croissantes. Ensuite, pour orienter le monde vers une vision commune d’un développement durable qui profite à tous.

Cette coopération doit aller au-delà des accords commerciaux et d’investissement traditionnels. Elle doit être pensée de manière à réduire les inégalités, renforcer la résilience et intégrer la durabilité au cœur des politiques économiques.

Cinq domaines principaux peuvent servir de cadre à cette collaboration internationale :

Il convient de promouvoir des cadres politiques coordonnés à travers :

  • une coopération fiscale sous la forme d’un impôt minimum mondial sur les sociétés afin de garantir des recettes équitables pour les investissements sociaux;

  • une harmonisation des protections sociales et du travail grâce à des normes communes afin de prévenir l’exploitation;

  • l’alignement du développement durable en intégrant les objectifs de développement durable, les objectifs de l’accord de Paris et les principes des droits de l’homme dans les accords commerciaux et financiers.

Il faudra égalemement avoir un commerce et un investissement inclusifs à travers :

  • des accords commerciaux équitables pour garantir que l’accès au marché profite aux petits producteurs, aux femmes et aux communautés marginalisées;

  • la mise en place des chaînes de valeur régionales qui permettent aux pays en développement de monter en gamme au lieu de se cantonner à fournir des matières premières;

  • la conception de cadres de coopération pour le transfert de technologies, en particulier pour le partage des technologies vertes et numériques à des coûts abordables.

Il faut instaurer une coopération financière à travers :

  • les mécanismes de financement innovants, tels que les obligations vertes et sociales, les financements mixtes et les fonds climatiques, doivent être rendus accessibles aux pays à faible revenu.

  • la mise en place des dispositifs de réduction et de restructuration de la dette qui sont nécessaires pour libérer des marges de manœuvre budgétaires au profit des dépenses sociales.

  • l’insauration de mécanismes coopératifs pour l’allègement et la restructuration de la dette. Cela permettra de remédier à la dette insoutenable qui évince les dépenses sociales.

  • la mise en place de partenariats public-privé pour l’inclusion afin de cofinancer les infrastructures sociales: l’éducation, la santé et l’accès au numérique.

Il faut renforcer les capacités par des plateformes de recherche communes pour permettre une collaboration accrue en matière d’adaptation au changement climatique, de sécurité alimentaire et de numérisation inclusive. Il faut renforcer la coopération Sud-Sud et triangulaire, afin d’échanger les expériences entre pays en développement, avec l’appui d’institutions multilatérales. Les programmes de mobilité de la main-d’œuvre gérés par le biais de partenariats de compétences profiteront à la fois aux pays d’origine et aux pays d’accueil.

Il est essentiel de réformer les institutions mondiales telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce afin de donner aux économies en développement une voix plus forte au sein de ces institutions.

Que devraient faire les pays africains ?

La Chine, l’Inde et d’autres puissances de l’Est se sont imposées comme de véritables rivales de l’Occident, tant sur le plan économique, militaire que dans le domaine de la gouvernance mondiale. Dans ce nouveau paysage, l’Afrique occupe une position centrale. Elle a la possibilité de devenir un acteur majeur de la future économie mondiale.

Plusieurs priorités s’imposent, surtout pour la prochaine décennie.

La première consisterait à mettre en place une infrastructure numérique et à renforcer les capacités technologiques et d’intelligence artificielle. Ces éléments sont devenus des moteurs essentiels de la compétitivité. Sans infrastructures ni compétences, les pays restent confinés au rôle de fournisseurs de matières premières.

Les pays africains devraient donc :

  • adopter une stratégie nationale en matière de haut débit et de centres de données (public-privé), et des mesures incitatives pour attirer la construction de centres de données régionaux;

  • investir davantage dans les formations en sciences, technologie, ingénierie, mathématiques et intelligence artificielle. Citons par exemple les bootcamps accélérés, les TIC dans les écoles secondaires et le soutien aux start-ups locales spécialisées dans l’IA.

Deuxièmement, les gouvernements doivent continuer à garantir les investissements dans les infrastructures numériques, telles que la fibre optique, les réseaux 5G et les centres de données. Ils pourraient éventuellement tirer part de la Route de la soie chinoise numérique, qui promeut des alternatives technologiques abordables.

Troisièmement, l’Afrique du Sud et les autres pays africains doivent donner la priorité à l’inclusion économique et au développement durable. Pour ce faire, il faut instaurer un développement économique inclusif. Cela devrait être le moteur principal de leur stratégie de développement.

Quatrièmement, les gouvernements africains doivent manœuvrer de manière stratégique entre les changements géopolitiques et les alliances. Ils constituent des sphères d’influence clés dans la concurrence numérique entre les États-Unis et la Chine, et devraient utiliser cette position à leur avantage. Pour ce faire, les gouvernements africains devraient :

  • utiliser leur appartenance au Brics+ de manière coordonnée pour faire progresser leurs intérêts nationaux;

  • favoriser la coopération Sud-Sud en renforçant le commerce, les transferts technologiques et les alliances financières avec d’autres pays en développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Il convient ainsi de mettre davantage l’accent sur des initiatives telles que le Forum sur la coopération sino-africaine.

  • renforcer la diplomatie commerciale et diversifier les marchés afin de pouvoir vendre davantage de biens et de services sur les marchés asiatiques, européens et intra-africains;

  • maximiser les investissements extérieurs en obtenant des investissements, des infrastructures et des partenariats numériques tant des États-Unis que de la Chine. Cela permettra aux pays africains de tirer parti de la concurrence technologique mondiale.

The Conversation

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Suplemento cultural: un baile inolvidable

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Claudia Lorenzo Rubiera, Editora de Cultura, The Conversation

Fotograma del videoclip de Bad Bunny de ‘Baile Inolvidable’. YouTube/Bad Bunny

Llegados a este punto del año, no sé si han sucumbido, como gran parte del planeta, al fenómeno Bad Bunny. Yo confieso que estoy rendida ante ese álbum que tiene un título estéticamente imposible de replicar sin un buen corta y pega: DeBÍ TiRAR MáS FOToS. Y lo estoy porque si algo hace el puertorriqueño es abrazar los ritmos y la cultura de su isla y ponerlos al servicio de unas canciones en las que, además de reivindicar lo latino con las letras, utiliza la música para proteger y ensalzar sus orígenes.

“Baile inolvidable”, la pieza que da nombre al boletín de hoy, es por ejemplo una salsa que le guiña el ojo a los éxitos del género. Hace unos días Carmen del Rocío Monedero se zambulló en la historia y la cultura de Puerto Rico para explicar todas las influencias de las que bebe el reguetonero, y la lectura de su artículo es una alegría.

Pero si no le gusta Bad Bunny, no está solo. Muchos siguen rechazando su vocalización (mejorable), sus “melodías” o algunas de sus letras. Y luego hay un grupo que se opone, simplemente, a todo lo que él representa. La mayor parte de los cabecillas del movimiento MAGA (“Make America Great Again”) han alzado la voz contra la participación del puertorriqueño en el espectáculo del intermedio de la Superbowl, un escaparate mundial de la cultura estadounidense. Y ese es el problema, que ese hombre latino que canta en español, mal que les pese, es tan ciudadano de su país como ellos mismos.

Aprovecho para repescar este antiguo artículo –maravilloso– que cuenta cómo se perreaba en la España del Siglo de Oro.

Huyendo hacia ‘Atlantic City’

Y de la marcha más absoluta pasamos a la música más introspectiva. Porque eso es lo que surgió cuando Bruce Springsteen, recién salido –y agotado– del éxito de The River, inició la grabación de lo que sería su siguiente álbum: Nebraska.

El protagonista de The Bear, Jeremy Allen White, le pone rostro y voz al Boss en un biopic que explica el proceso de creación de un disco que en su momento nadie imaginaba que podía salir del alma roquera del cantante pero que se ha convertido en una obra maestra.

Vuelve el convento

Ahora que Rosalía ha presentado la portada de su próximo trabajo, que se publicará la semana que viene, ha surgido una revolución entre los expertos y estudiosos a propósito del éxito que están teniendo las monjas en la actualidad.

Pero un mes antes de que la cantante catalana se colocase el velo blanco, Alauda Ruiz de Azúa conquistaba al Festival de Cine de San Sebastián con la historia de una adolescente que, en vez de ir a la universidad, sueña con recluirse en un convento de clausura. Los domingos se acaba de estrenar en España y, en ella, la directora vasca vuelve a adentrarse en la familia, su tema favorito, para retratar la reacción que provoca una decisión como esa.

Carta desde el infierno

También se estrena en algunos cines el Frankenstein de Guillermo del Toro, un relato que siempre ha obsesionado al mexicano y cuya producción por fin ha conseguido levantar gracias a la ayuda de Netflix. Por eso no encontrarán la película en muchas salas: múltiples exhibidores se niegan a invertir en filmes que pocas semanas después llegarán a las plataformas.

No obstante, en base a los que dicen quienes ya la han disfrutado, si tienen ocasión de verla en una pantalla grande no la desaprovechen. Nosotros nos quedamos mientras tanto reflexionando sobre el mito del nuevo Prometeo y su longevidad.

Asturias mira hacia América Latina

El viernes 24 de octubre se entregaron en Oviedo los Premios Princesa de Asturias, unos galardones internacionales consolidados en España que cada vez miran más hacia América Latina. Además de celebrar el trabajo del Museo Nacional de Antropología de México, en este 2025 han destacado, en Artes, la mirada de la maravillosa fotógrafa Graciela Iturbide y, en Investigación Científica y Técnica, a la estadounidense Mary-Claire King, que lleva 40 años colaborando como genetista con las Abuelas de la Plaza de Mayo argentinas.

Otro estadounidense, Douglas Massey, experto en migraciones latinoamericanas hacia su país, nos contaba en una entrevista que estamos abordando la cuestión desde un prisma equivocado y poco humanitario, además de creernos la retórica de la amenaza en vez de la retórica de la oportunidad.

Más allá de los ya mencionados, se ha reconocido también al filósofo Byung-Chul Han (a pesar de las múltiples críticas que recibe), la tenista Serena Williams, el economista Mario Draghi y el escritor español Eduardo Mendoza, que se pasó varios días acudiendo a eventos en Asturias y dijo que no cree que haya ya ningún ovetense sin una foto con él.

The Conversation

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Ce que nous apprend la crise du Covid pour les commerces de proximité : une digitalisation à visage humain existe

Source: The Conversation – in French – By Nizar Ghamgui, Assistant Professor in Entrepreneurship/Head of Entrepreneurship and Strategy Department, EM Normandie

Au cours de la pandémie de Covid (2020), certains commerçants ont accéléré leur numérisation en employant les moyens du bord. Que nous enseigne ce bricolage entrepreneurial ? Constitue-t-il un modèle à dupliquer ?


Quand on parle de transition numérique, on pense souvent aux multinationales, aux start-ups de la tech ou aux géants de l’industrie. Pourtant, c’est dans les commerces de proximité que s’opèrent parfois les transformations les plus concrètes, les plus agiles… et les plus inattendues.

Boulangeries, coiffeurs, fleuristes, petits restaurants ou librairies de quartier ont dû affronter de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire liée au Covid-19 : fermetures, baisse de fréquentation, nouvelles attentes des consommateurs. Et dans l’urgence, faute de budget ou de consultants, beaucoup ont inventé une digitalisation low cost, bricolée mais efficace.

Le bricolage constitue une réponse particulièrement adaptée pour les microentreprises évoluant dans des environnements à ressources limitées, leur permettant de créer des solutions de transformation numérique à partir de moyens simples et accessibles.




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Notre étude menée auprès de seize commerçants locaux en France montre comment cette crise a agi comme un accélérateur de transition numérique, tout en déclenchant, souvent en parallèle, une prise de conscience écologique. Face à la double contrainte, se numériser et devenir plus durable, ces entrepreneurs ont fait preuve d’une agilité inattendue, que nous analysons à travers la notion de bricolage entrepreneurial.

Une adaptation pragmatique

Privés d’accès aux solutions clés en main souvent trop coûteuses, complexes ou inadaptées à leur réalité, les commerçants interrogés ont opté pour une approche résolument pragmatique. Plutôt que de privilégier des outils sur mesure, ils ont tiré parti de ce qu’ils connaissaient déjà ou pouvaient facilement s’approprier. Cette digitalisation low cost s’appuie ainsi sur des outils existants, gratuits ou à très faible coût : les réseaux sociaux (Facebook, Instagram), Google My Business pour la visibilité locale, ou encore les plateformes de livraison comme Uber Eats ou Deliveroo.

Cette approche pragmatique de la digitalisation low cost rejoint les travaux de Liu et Zhang qui montrent comment le bricolage entrepreneurial constitue un levier essentiel d’innovation des modèles d’affaires, en particulier dans des environnements contraints.

« Avant le Covid, on postait sur Facebook de temps en temps. Depuis, c’est devenu notre principal canal de communication », explique un restaurateur.

Dans certains cas, ces choix traduisent aussi un engagement éthique. Quelques commerçants ont ainsi privilégié des moteurs de recherche plus responsables comme Ecosia, du matériel reconditionné ou des solutions open source, évitant ainsi de surinvestir tout en limitant leur impact environnemental.

Cette digitalisation à petits pas ne cherche pas tant la performance technologique à tout prix, mais permet de maintenir le lien avec le client, de gagner en visibilité locale et d’expérimenter des usages numériques à leur rythme, sans alourdir les charges fixes ni dépendre de prestataires extérieurs.

Une transition collective et écologique

Ce passage au numérique ne s’est pas fait seul. Il s’est appuyé sur les réseaux personnels et informels : enfants, amis, anciens collègues, voire des clients volontaires. Ce bricolage relationnel compense le manque de formation ou de ressources humaines spécialisées.

« J’ai embauché un serveur dont la copine est community manager. Il va s’occuper des réseaux sociaux », raconte un gérant.

L’apprentissage reste empirique, souvent improvisé, mais il illustre un modèle d’entraide locale et horizontale. Toutefois, cette dépendance à un cercle restreint peut aussi freiner la montée en compétence à long terme. À côté de cette digitalisation bricolée, une orientation écologique a émergé. Là encore, pas de grands plans RSE, mais des actions modestes impliquant, par exemple, le tri des déchets et la valorisation des circuits courts.

Digital et résilience

Cette dynamique illustre également ce qu’ont montré Tobias Bürgel, Martin Hiebl et David Pielsticker, à savoir que les petites entreprises ayant engagé une digitalisation, même modeste, ont fait preuve d’une résilience accrue face aux effets de la pandémie de Covid-19. C’est le cas, par exemple, de salons de coiffure qui ont su diversifier leurs services et valoriser leurs pratiques écoresponsables.

« On envoie les cheveux coupés à une association qui les recycle pour ensuite dépolluer la mer », raconte une coiffeuse.

D’importants freins structurels

La résilience de ces commerces de proximité ne doit pas masquer leurs fragilités. La digitalisation des petites entreprises reste inégale car, comparées aux grandes entreprises, elles adoptent tardivement une stratégie digitale. Les freins sont nombreux :

Le manque de temps :

« Je suis seule en boutique, je n’ai pas le temps de m’occuper d’un site Internet. »

Le manque de moyens :

« Être écolo, c’est bien, mais les clients ne veulent pas payer plus cher. »

Une culture parfois distante du numérique :

« Le numérique ? Pour quoi faire ? Ça marche très bien comme ça. »

Cette réalité rappelle que l’innovation low cost ne remplace pas un véritable accompagnement. Sans financement, sans formation, sans soutien structurant, les avancées risquent de rester ponctuelles et fragiles.

France 24, 2021.

Mieux reconnaître le « bricolage stratégique »

Notre étude met finalement en lumière trois leviers pour l’avenir, comme valoriser le bricolage numérique en tant que stratégie légitime d’adaptation, notamment pour les petites structures. Une autre piste qui pourrait s’avérer fertile consiste à soutenir les dynamiques écologiques locales, même modestes, comme tremplin vers une économie plus responsable. Enfin, il importe de combler les lacunes structurelles (temps, compétences, financement) pour éviter que le bricolage ne se transforme en bricolage subi.

À terme, ce sont des politiques publiques sur mesure, de la formation adaptée et des aides spécifiques aux microentreprises qui pourront transformer ces tentatives en véritables trajectoires de transformation.

La pandémie a mis les commerces de proximité à l’épreuve. Mais elle a aussi révélé leur capacité à innover avec peu, à intégrer le numérique sans le dénaturer, et à faire rimer proximité avec agilité. Leur démarche n’est pas spectaculaire, mais elle est profondément instructive : la transition digitale ne se résume pas à une question de budget ; elle se construit, pas à pas, avec les ressources disponibles, l’intelligence collective et beaucoup d’innovation. C’est cette digitalisation low cost, sobre et ancrée, qu’il est urgent de reconnaître, d’encourager et de structurer.

The Conversation

Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.

ref. Ce que nous apprend la crise du Covid pour les commerces de proximité : une digitalisation à visage humain existe – https://theconversation.com/ce-que-nous-apprend-la-crise-du-covid-pour-les-commerces-de-proximite-une-digitalisation-a-visage-humain-existe-266271

La détention double, le phénomène méconnu qui incite à l’optimisation fiscale

Source: The Conversation – in French – By Liang Xu, Professeur associé, SKEMA Business School

Si une banque prête à une entreprise tout en possédant des actions de celle-ci, le gain est double : l’augmentation des bénéfices fait monter le cours de l’action, tout en améliorant la capacité de remboursement de l’entreprise. metamorworks/Shutterstock

Au sein de certaines entreprises, des investisseurs sont à la fois créanciers et actionnaires. Mais pourquoi l’optimisation fiscale est-elle favorisée dans cette configuration ? Qui en sort gagnant ?


C’est un phénomène étudié aux États-Unis, dont les implications sont transposables en Europe et en France. Une tendance bien utile aux entreprises qui les conduit à payer moins d’impôts. On peut appeler ce phénomène « dual holding » ou « détention double ».

En peu de mots, c’est une configuration dans laquelle, au sein d’une entreprise, des investisseurs – institutionnels, notamment – sont à la fois les créanciers de l’entreprise en question et ses actionnaires. Notre étude menée sur un échantillon d’entreprises états-uniennes, parmi lesquelles Microsoft, Procter & Gamble ou Walt Disney, cotées entre 1987 et 2017, montre que les entreprises dans cette situation ont davantage tendance à rechercher une optimisation fiscale, et donc à mener une politique agressive pour payer moins d’impôts.

En moyenne, les entreprises concernées affichent un taux effectif d’imposition inférieur de 1,1 % par rapport aux autres, ce qui équivaut à une économie annuelle d’environ 3,63 millions de dollars par entreprise.

Conflit d’intérêts entre actionnaires et créanciers

L’optimisation fiscale des entreprises a toujours été perçue comme une arme à double tranchant. Elle transfère des ressources potentielles de l’État vers les entreprises et peut exposer ces dernières à des risques réputationnels ou à des sanctions juridiques. Cependant, elle accroît souvent la valeur de ces entreprises pour les actionnaires.

Les travaux antérieurs sur la question ont étudié la conformité fiscale des entreprises dans une logique « principal / agent », en mettant l’accent sur les conflits entre actionnaires et dirigeants. Ce cadre d’analyse « principal / agent » décrit une situation dans laquelle une partie (le principal) délègue une tâche ou un pouvoir de décision à une autre (l’agent) pour qu’elle agisse en son nom. Comme les intérêts entre actionnaires et dirigeants peuvent diverger, des problèmes d’incitation et d’asymétrie d’information peuvent apparaître.

Ce que nous mettons en lumière, c’est un autre conflit d’intérêts : celui qui existe entre actionnaires et créanciers, c’est-à-dire ici des banques qui prêtent aux entreprises. Nous démontrons que la détention double reconfigure leur rapport et donc les comportements fiscaux des entreprises.

La détention double s’est rapidement répandue. La proportion d’entreprises états-uniennes comptant au moins un détenteur double est passée de 1,19 % en 1987 à 19,13 % en 2017. La pratique, loin d’être marginale, est devenue courante sur les marchés financiers, ce qui accroît son impact sur les stratégies fiscales.

Optimisation fiscale favorisée

Pourquoi l’optimisation fiscale est-elle favorisée lorsque les créanciers sont aussi actionnaires ?

Les actionnaires y sont favorables. Ils profitent des gains, tout en transférant une partie des risques vers les créanciers. Ces derniers, en revanche, sont des bénéficiaires dits « fixes ». Autrement dit, dans le cas d’un prêt, la banque est un créancier « fixe », car elle a seulement droit au remboursement du capital et des intérêts prévus dans le contrat.

Son gain n’augmente pas si l’entreprise fait de gros profits, mais elle subit tout de même les pertes si le comportement risqué de l’entreprise entraîne un défaut de paiement. Les bénéficiaires fixes supportent les conséquences négatives des risques accrus liés à l’optimisation fiscale, comme des sanctions réglementaires ou judiciaires, sans pouvoir en partager pleinement les bénéfices. C’est pourquoi ils exigent souvent des coûts d’emprunt plus élevés pour les entreprises pratiquant une optimisation fiscale intensive.

La présence de détenteurs doubles lisse ce conflit entre actionnaires et créanciers. Lorsque les deux rôles sont réunis dans un même investisseur, le risque n’est pas véritablement transféré, mais simplement déplacé d’une poche à l’autre au sein du même portefeuille. Dans le même temps, ces investisseurs bénéficient des économies d’impôts comme les autres actionnaires, ce qui les incite fortement à soutenir de telles stratégies. Résultat : les créanciers ont moins de raisons de freiner les politiques d’optimisation fiscale.

Stratégies fiscales agressives

Comment les détenteurs doubles poussent-ils les entreprises vers davantage d’optimisation fiscale ?

Comme beaucoup d’autres choix stratégiques, l’optimisation fiscale est décidée par les dirigeants au nom des actionnaires. Si certains dirigeants évitent de mener des stratégies trop agressives pour limiter leurs propres risques ou leur charge de travail, leurs décisions dépendent surtout des incitations. Lorsque la rémunération d’un président-directeur général est indexée sur des objectifs liés aux performances après impôts, il est naturellement enclin à recourir à des stratégies fiscales agressives. Or, les entreprises avec détention double intègrent plus fréquemment ce type d’objectifs dans la rémunération de leurs dirigeants, les encourageant à considérer l’optimisation fiscale comme un indicateur de succès – et donc à l’intensifier.

Au-delà des incitations, les détenteurs doubles apportent une expertise fiscale, nombre d’entre eux étant des banques disposant des ressources nécessaires pour accompagner leurs clients dans la planification fiscale. Alors que de simples créanciers hésiteraient à favoriser l’optimisation fiscale en raison des risques qu’elle comporte, les détenteurs doubles, eux, ont de bonnes raisons de le faire. En transférant leur savoir-faire fiscal vers les entreprises dans lesquelles ils investissent, ils leur permettent de découvrir de nouvelles possibilités d’économie et de mettre en place des stratégies plus sophistiquées.

Perception de l’optimisation fiscale

Quel impact la détention double a-t-elle sur la perception de l’optimisation fiscale par les créanciers ?

Lorsqu’une entreprise contracte un prêt bancaire, elle emprunte de l’argent à une banque sur le marché du crédit. Ces derniers voient l’optimisation fiscale comme un risque, ce qui pousse les créanciers à exiger des coûts d’emprunt plus élevés. Lorsque des détenteurs doubles sont présents, cette perception change.

Pourquoi ? Lorsque les prêteurs détiennent également des actions, une partie des risques liés à une stratégie fiscale agressive est compensée par la hausse de la valeur des titres. Par exemple, si une banque prête à une entreprise tout en possédant des actions de celle-ci, une stratégie fiscale réussie qui augmente les bénéfices fait monter le cours de l’action tout en améliorant la capacité de remboursement de l’entreprise. La banque est donc exposée à un risque global moindre et se montre plus encline à tolérer, voire à encourager, les efforts d’optimisation fiscale de l’entreprise.

La détention double contribue à apaiser, au moins en partie, les inquiétudes des créanciers vis-à-vis de l’optimisation fiscale et la rend donc plus attractive encore. Au détriment des gouvernements et de leur capacité à financer des biens publics essentiels, ou à rembourser leur dette.

The Conversation

Liang Xu ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. La détention double, le phénomène méconnu qui incite à l’optimisation fiscale – https://theconversation.com/la-detention-double-le-phenomene-meconnu-qui-incite-a-loptimisation-fiscale-266527

Quand Disneyland écoute ses travailleurs… mais pas vraiment

Source: The Conversation – in French – By Audrey Holm, Porfessseur assistant, HEC Paris Business School

Signer un accord avec les salariés, est-ce toujours un signe de qualité du dialogue social ? Parfois, les impressions peuvent être trompeuses… quand, par exemple, une entreprise fait en sorte que, à peine passé, l’objet de l’accord soit caduc.


La prise de parole est souvent célébrée comme une voie à privilégier pour créer des milieux de travail plus justes et plus inclusifs. Mais que se passe-t-il si l’entreprise fait semblant d’entendre, ou entend sans vraiment comprendre ce qui est dit ? C’est la question au cœur de notre récente étude sur les marionnettistes de Disneyland.

L’étude de ce cas montre comment une organisation peut donner l’impression d’être à l’écoute de ses employés, sans joindre le geste à la parole. Dans ces situations, la firme donne l’impression de ne pas avoir bien entendu, à moins qu’elle n’ait trop bien entendu. On parle dans ce cas de « participation de façade », quand, en apparence, l’employeur répond aux préoccupations des travailleurs – souvent par le biais d’ententes formelles – tout en réduisant simultanément sa dépendance à l’égard de ces travailleurs.

L’illusion d’être entendus

Le cas qui nous intéresse concerne Walt Disney Parks and Resorts US Inc. (qu’on nommera pour simplifier Disney ou Disneyland dans le reste de l’article), mais cela pourrait arriver dans d’autres entreprises. En 2014, en Californie, un groupe de marionnettistes de Disneyland a commencé à s’organiser en vue d’obtenir une représentation syndicale. Leurs revendications comprenaient un meilleur salaire, un équipement plus sûr et une plus grande participation à la conception des marionnettes.

Beaucoup gagnaient moins que les acteurs costumés avec lesquels ils jouaient, et les blessures – de la tension dorsale à la séparation des épaules – étaient trop courantes. Pendant près de deux ans, les marionnettistes ont négocié un contrat avec les avocats et les dirigeants du parc à thème. L’accord final, ratifié en 2017, comprenait un salaire de base de 12,25 dollars l’heure, des congés payés et l’accès à une salle où les artistes pouvaient se reposer avant et après les spectacles.

De l’extérieur, cela ressemblait à une victoire. D’ailleurs, les marionnettistes ont célébré en ligne – c’était comme si leurs voix avaient enfin été entendues. Mais dans les coulisses, Disney réduisait déjà les rotations de travail et réaffectait le personnel à des fonctions non couvertes par l’accord syndical, si bien que près de la moitié des marionnettistes concernés au départ était partie au moment où les négociations se sont terminées au début de 2017.

Puis vint le coup de grâce. En mars 2017, juste avant la ratification de l’accord, Disney a annoncé la fermeture dès le mois suivant du spectacle principal dans lequel se produisaient les marionnettistes. À la fin de l’année 2020, aucun des 30 marionnettistes ayant participé à l’action collective n’était encore en poste – et bien que techniquement en place, l’accord n’a de fait jamais été mis en œuvre. C’est ce qu’on appelle la participation de façade, lorsqu’une entreprise a l’air d’être à l’écoute de ses travailleurs, mais s’assure en même temps que rien ne change vraiment.

Bonne ou mauvaise foi ?

Nous sommes conscients qu’il est très difficile de déterminer si les dirigeants de Disney ont négocié de bonne foi. D’une part, tout au long du processus de syndicalisation, Disney s’est montré quelque peu réceptif aux préoccupations des marionnettistes, tentant de trouver un accord. Les licenciements massifs et le gel des embauches dus à la pandémie de Covid-19 et aux confinements nationaux à la fin du contrat de travail ont également pu mettre un terme aux efforts visant à développer de nouveaux spectacles de marionnettes.

D’un autre côté, cependant, il est possible d’interpréter ce résultat en considérant que l’entreprise a ratifié un accord en sachant pertinemment qu’il ne serait jamais mis en œuvre. En effet, les efforts visant à faire taire les employés avaient commencé bien avant la signature de l’accord de travail, lorsque Disney avait tenté de contenir la voix des salariés. Nous n’avons vu aucun signe indiquant que Disney était disposé à développer un nouveau spectacle au cours des trois années qui ont suivi la ratification de l’accord.

Bien que l’intention soit difficile à qualifier, étant donné que nos sollicitations auprès de l’entreprise sont restées sans réponse, le résultat est que, malgré le temps et les efforts investis par les travailleurs pour se syndiquer et ceux investis par l’entreprise pour ratifier un nouvel accord, les marionnettistes de Disneyland n’ont pas encore vu leurs efforts pour faire entendre leur voix porter pleinement leurs fruits.

En agissant de la sorte, un employeur, quel qu’il soit, ne peut pas être suspecté de réprimer les revendications ou de faire traîner les négociations. Plus subtilement, des accords sont signés, mais le contexte nécessaire à leur mise en œuvre est discrètement démantelé.

Il est important de noter que cela ne découle pas toujours de la mauvaise foi ou d’une stratégie délibérée, d’une volonté de tromper. Souvent, la façon dont les entreprises sont organisées – avec beaucoup de lignes hiérarchiques, de services mobilisés, et donc de personnes prenant part aux décisions à différents endroits – rend difficile le respect des accords en général, et, notamment des accords de travail.

Une démarche en trois temps

Nos recherches montrent que la participation de façade se déploie généralement en trois étapes :

  • Tentative de réduction au silence : Au début, les marionnettistes ont rencontré de la résistance. Disney a collé des affiches antisyndicales dans les coulisses. Les directeurs ont tenu des réunions individuelles avec les artistes pour essayer de les dissuader de soutenir le syndicat et ont réduit la programmation de certains travailleurs qui soutenaient l’effort.

  • Accord à contrecœur : Après l’échec de ces efforts, la direction a entamé à contrecœur des négociations formelles avec le syndicat des travailleurs. Le processus a été lent, composé de 28 réunions sur deux ans, et souvent frustrant pour les travailleurs. Mais en fin de compte, cela a abouti à la signature d’un accord portant sur les salaires et les conditions de travail.

  • Retrait stratégique : alors même que l’encre séchait, Disney a fermé le spectacle de marionnettes, réduit les heures de travail des salariés et beaucoup sont partis – certains parce qu’ils ne pouvaient pas survivre avec des salaires inférieurs, d’autres parce qu’ils ont été déplacés vers des fonctions non couvertes par le contrat.

Fort turnover

Une fois que le spectacle a été terminé et les marionnettistes poussés dehors ou déplacés ailleurs, il ne restait plus personne pour faire respecter ou bénéficier de l’accord signé. Plus généralement, ce genre de résultat est courant dans les secteurs où les emplois sont à court terme et le taux de rotation élevé, comme les parcs à thème, la production cinématographique et télévisuelle, ou certaines parties de l’économie des petits boulots. Dans ce contexte professionnel, les employeurs peuvent facilement mettre de côté les accords sans jamais avoir à les rompre.

France 24 – 2022.

La participation de façade peut sembler être un moyen peu coûteux de désamorcer les conflits – une concession symbolique qui satisfait la pression immédiate. Mais au fil du temps, cela érode la confiance et peut avoir des conséquences négatives pour l’entreprise. Pour le dire autrement, il ne peut s’agir que d’une victoire à très court terme.

Une perte d’engagement coûteuse à terme ?

En effet, les travailleurs qui pensent avoir été trompés sont moins susceptibles ensuite de s’engager pleinement dans leur travail. Les promesses qui ne sont pas tenues deviennent des histoires qui se répandent. À long terme, la perte d’employés peut être coûteuse.

La leçon pour les managers est simple. Dire que vous soutenez les travailleurs n’est pas la même chose que d’agir en conséquence. Si les changements s’effondrent au moment où les équipes changent ou que les projets se terminent, le message n’arrive pas et la confiance des travailleurs s’érode. Pour que leurs voix mènent à un véritable changement, les travailleurs ont besoin de plus qu’un siège à la table ; ils ont besoin d’avoir leur mot à dire sur ce qui se passera ensuite.

Si les mêmes gestionnaires qui négocient les accords décident également d’y donner une suite ou non, il n’y a pas de véritable responsabilité. Le suivi ne fonctionne que lorsque les employés restent impliqués, et les changements se manifestent dans la façon dont l’endroit fonctionne réellement, et pas seulement sur le papier. Si les entreprises veulent que les travailleurs s’expriment, elles doivent aller jusqu’au bout. Dire oui ne suffit pas, il faut que cela ait un sens.


Cet article a été rédigé avec Bella Fong, actuellement Postgraduate Researcher à Energy Studies Institute (ESI).

Méthodologie

Nous avons interrogé huit anciens marionnettistes de Disneyland et analysé sept ans de données de leur groupe Facebook privé, composé de 398 publications uniques, 2 228 commentaires et 1 780 likes. Nous voulions comprendre comment les travailleurs peuvent être entendus, mais rester exclus – et comment les entreprises, parfois sans le vouloir, finissent par bloquer les changements qu’elles semblent accepter.

The Conversation

Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.

ref. Quand Disneyland écoute ses travailleurs… mais pas vraiment – https://theconversation.com/quand-disneyland-ecoute-ses-travailleurs-mais-pas-vraiment-259459

L’IA transforme le conseil plus qu’elle ne le remplace

Source: The Conversation – in French – By Laurent Flores, Maître de Conférences, HDR, Sciences de Gestion, Université Paris-Panthéon-Assas

Le cabinet McKinsey a déployé 12 000 agents IA au service de ses 40 000 collaborateurs, après avoir licencié 5 000 salariés. SuPatMaN/Shutterstock

Le conseil mue : moins d’exécution, plus de décision et de conduite du changement. Preuve à l’appui, cabinets et compétences s’ajustent vite.


Il y a quelques mois à peine, nous évoquions trois phases dans l’adoption de l’IA : productivité, point d’inflexion, puis substitution.

Les grands cabinets de conseil viennent tout juste de franchir ce seuil critique.

McKinsey a déployé 12 000 agents IA pour assister ses 40 000 collaborateurs. Dans le même temps, l’entreprise est passée de 45 000 à 40 000 employés. Accenture a licencié 12 000 personnes en trois mois, celles jugées « incapables de se reconvertir » à l’IA selon sa direction. Le Boston Consulting Group affirme que 20 % de ses revenus proviennent désormais de l’IA, avec un objectif de 40 % d’ici 2026.

Le métier du conseil n’est pas mort. Il se réinvente, vite.

L’automatisation dévore les tâches analytiques

Aujourd’hui, l’intelligence artificielle remplace ce que faisaient les consultants juniors : synthétiser des données, produire des slides, rechercher des informations.

Plus de 75 % des employés de McKinsey utilisent Lilli, la plateforme IA interne. L’outil traite plus de 500 000 requêtes par mois et permet d’économiser environ 30 % du temps consacré à la recherche et à la synthèse.

Cette évolution suit exactement le modèle anticipé.

Les trois phases d’adoption de l’IA dans le conseil.
Laurent Flores, CC BY

Une étude de Stanford (2023) menée auprès de 5 000 agents de support clients montre que l’IA augmente la productivité de 14 % en moyenne. L’effet est massif chez les débutants (+35 %) et plus modeste pour les personnes les plus expérimentées. L’IA gomme une partie de l’inexpérience du junior.

Les chiffres ne mentent pas. Accenture a formé 550 000 employés à l’IA générative. Le nombre de ses spécialistes data et IA est passé de 40 000 à 77 000 en deux ans.

La valeur migre vers la décision humaine

Pourtant, le conseil ne disparaît pas. Il se redéfinit.

« Do we need armies of business analysts creating PowerPoints ? No, the technology could do that » (« Avons-nous besoin d’armées d’analystes d’affaires qui créent des présentations PowerPoint ? Non, la technologie peut le faire »), déclare Kate Smaje, responsable mondiale de la technologie chez McKinsey.

L’IA synthétise et analyse. L’humain analyse et décide. Cette redistribution de la valeur se lit aussi dans les comptes.

Boston Consulting Group (BCG) a réalisé 2,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires lié à l’IA en 2024, sur un total de 13,5 milliards. Dans la foulée, le cabinet a créé BCG X, une division de plus de 3 000 spécialistes vouée à l’intégration de l’IA.

Part de l’IA au Boston Consulting Group (BCG).
Laurent Flores, CC BY

Ce que l’IA ne fait pas : c’est pondérer les options dans le contexte culturel d’une entreprise, anticiper les résistances humaines, adapter une recommandation aux dynamiques de pouvoir des organisations.

La machine digère les données. Le consultant orchestre la décision.

Se préparer maintenant ou rester sur le quai

La fenêtre pour s’adapter se referme de plus en plus vite.

Une nouvelle étude de Stanford (août 2025) confirme que les emplois juniors sont les plus touchés par l’IA, avec une baisse moyenne de 16 % depuis fin 2022. Les secteurs les plus impactés : le développement logiciel, les fonctions administratives et commerciales, et désormais le conseil.

Accenture l’assume pleinement.

« Nous nous séparons, dans un délai très court, de personnes dont nous pensons qu’elles ne pourront acquérir les compétences dont nous avons besoin », déclare Julie Sweet, la patronne du groupe.

Le message est certes brutal, mais limpide. La reconversion IA n’est plus une option, elle devient une réalité.

Cette trajectoire correspond au schéma du « point d’inflexion » que nous décrivions début 2025. D’abord, l’IA augmente la productivité. Puis elle atteint un seuil où elle remplace certaines tâches. Enfin, elle se substitue progressivement à l’humain sur un nombre croissant de fonctions.

Le conseil vient de franchir ce point d’inflexion. Les cabinets qui réussissent cette transition combinent formation massive et restructuration assumée. McKinsey forme plus de 70 % de ses effectifs à l’utilisation de Lilli. BCG a noué des partenariats stratégiques avec neuf géants de l’IA, dont Anthropic, Microsoft et OpenAI. Accenture a triplé ses revenus liés à l’IA en 2025.

La différence entre ceux qui montent dans le train et ceux qui restent sur le quai ? La capacité à déplacer la valeur de l’exécution vers la décision, de la production vers la synthèse, de l’analyse vers le jugement contextuel.

Un « modèle » pour tous les métiers intellectuels

La transformation du conseil préfigure celle de nombreux métiers intellectuels. Toutes les professions fondées sur la collecte, le traitement et la présentation d’informations structurées sont concernées : traduction, comptabilité, recherche juridique, études de marché, enseignement. La vague IA touche tous les « cols blancs ».

Une étude de l’Université de Stanford (juillet 2025) estime que l’IA pourrait accélérer près de la moitié des tâches dans les 100 métiers les plus courants. Les gains potentiels représenteraient 12 % du PIB. Mais ces gains dépendent fortement de la formation, des politiques d’accompagnement et de la vitesse d’adaptation.

Le conseil montre la voie. Les cabinets qui intègrent massivement l’IA tout en revalorisant l’expertise humaine prospèrent. McKinsey affiche 40 % de revenus liés à l’IA. BCG vise la même proportion d’ici 2026. Mais cette croissance s’accompagne de restructurations qui excluent celles et ceux qui ne suivent pas le rythme.

Le « conseil humain augmenté ».
Laurent Flores, CC BY

La leçon est double

L’IA ne remplace pas le conseil : elle le réinvente autour de sa véritable valeur, la capacité humaine à synthétiser, décider et accompagner le changement dans des contextes d’organisation de plus en plus complexes.

Mais cette réinvention exige une adaptation rapide. Celles et ceux qui maîtrisent l’IA pour « augmenter » leur jugement conservent leur avantage. Les autres deviennent « remplaçables ».

Le point d’inflexion est franchi. La question n’est plus de savoir si l’IA transformera votre métier, mais quand vous choisirez de vous transformer avec elle.

The Conversation

Laurent Flores ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. L’IA transforme le conseil plus qu’elle ne le remplace – https://theconversation.com/lia-transforme-le-conseil-plus-quelle-ne-le-remplace-267041

Las deportaciones de inmigrantes frente a la regularización: hablan jueces, policías y fiscales

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Olga Jubany, Catedrática en Antropologia Social, Universitat de Barcelona

La Comisión Europea avanza con su propuesta de un Sistema Común Europeo de Retornos que haría los procedimientos de retorno de inmigrantes más rápidos, pero también más punitivos –con detenciones más largas, condiciones más estrictas, e incluso la creación de return hubs (centros de retorno) en terceros países–.

Ante esa iniciativa, surge una pregunta clave: ¿refleja esto realmente lo que piensan las personas implicadas en poner en práctica estas medidas –policías, jueces, fiscales y trabajadores sociales– o estamos insistiendo en medidas que, como muestra nuestra investigación, no solo no funcionan, sino que agravan la situación de las personas afectadas y vulneran sus derechos?

La Comisión Europea y el discurso de la eficacia

El argumento de la Comisión Europea es que solo el 20 % de las órdenes de deportación se cumplen, por lo que el sistema es “ineficaz”, según la presidenta de esa institución, Úrsula von der Leyen. Pero esta definición de eficacia es problemática: al reducirla a una simple cuestión de números de deportaciones ejecutadas, se prioriza la coerción sobre la protección, favoreciendo los retornos forzados e ignorando tanto los derechos humanos como las alternativas más sostenibles.

Partiendo de esta visión limitada de lo que significa “eficacia”, la respuesta de la UE a dicha ineficacia ha consistido en endurecer el sistema a través de reglas aún más restrictivas y punitivas, como:

  • Aumentar los retornos forzados con un sistema común europeo.

  • Ampliar el uso de la detención.

  • Establecer zonas de deportación en terceros países.

Pero falta algo crucial: antes de proponer una legislación con tanto potencial de impacto social, económico y político, la Comisión Europea no ha presentado pruebas concretas basadas en la investigación que justifiquen ni la urgencia con la que quiere aprobar la legislación, ni la eficacia de las medidas punitivas y restrictivas propuestas para alcanzar los objetivos declarados.

¿Qué piensan los agentes implicados?

Así, nuestra investigación llega en un momento clave porque se centra en algo ausente en muchos debates sobre la creación de políticas: las perspectivas y experiencias de quienes las implementan, como la Policía Nacional, los jueces, los fiscales y los trabajadores sociales.

Si bien el estudio se realizó en siete Estados de la Unión Europea (Alemania, Bélgica, Eslovenia, España, Grecia, Italia y Suecia) y en el Reino Unido, los hallazgos que presentamos se centran en España. Estos revelan no solo por qué las deportaciones, sino también las detenciones, resultan redundantes e ineficaces, incluso para quienes las ejecutan.

En España, el porcentaje de órdenes de expulsión ejecutadas es similar al promedio europeo. Y, siguiendo la dinámica del avance de la extrema derecha y la radicalización de partidos de derecha, algunos partidos promueven un control migratorio más restrictivo limitando las regularizaciones y poniendo énfasis en la deportación de migrantes.

Pero lo que muestra el terreno es muy distinto. Nuestra investigación revela la gran frustración de los agentes al saberse ignorados por la esfera política, que ni en su debate ni en sus estrategias refleja las experiencias o las perspectivas de aquellos que trabajan con las personas migrantes en situación de irregularidad:

“Creo que todo esto podría resolverse preguntando a quienes están haciendo el trabajo, pero nunca se les consulta. Nunca se les pregunta: ¿Esto se puede hacer? ¿Es viable?” (Policía: ES-FG1-P4).

El análisis revela el descontento de todos los agentes con el enfoque de las políticas de detención y deportación como principal respuesta a la irregularidad, aunque sus motivaciones difieren entre los distintos grupos.

Las entrevistas muestran que muchos no ven la deportación como un instrumento de control migratorio, sino penal:

“Por eso nuestro trabajo no es deportar a extranjeros. Nos enfocamos en delincuentes extranjeros. Delincuentes. No tenemos problema con los extranjeros” (Policía: ES-FG1-P1).

Esta visión sugiere que la deportación se utiliza principalmente en casos penales y no como respuesta general a la irregularidad administrativa. Además, incluso en los casos excepcionales, se considera una medida excesiva porque ya existe un sistema de penalización adecuado para abordar la criminalidad, lo que cuestiona la necesidad y proporcionalidad de la detención y la deportación.

Finalmente, los agentes resaltan que una mayor inversión en medidas de detención y deportación no resolverá los problemas estructurales. Consideran la burocracia excesiva y hablan de las contradicciones entre la deportación y los derechos de los migrantes garantizados por el Estado y por los acuerdos internacionales:

“Las expulsiones funcionan como si tuviera que hacer un trabajo, pero me atan las manos y los pies” (Policía: ES-FG1-P5).

Alternativas desde el terreno

¿Cuál es, entonces, la alternativa para una adecuada gestión de la migración? Una respuesta, ausente en la propuesta de la Comisión Europea, sería reducir las órdenes de deportación y crear vías legales para las personas migrantes en situación de irregularidad.

Contrariamente a los discursos políticos dominantes, los propios agentes plantean la regularización como la opción más efectiva para abordar la irregularidad administrativa. Incluso algunos policías nacionales reconocen que la irregularidad es un asunto político más que policial:

“Hablando del problema que tenemos aquí, no se puede resolver; debemos regularizarlos, esa es la clave” (Policía: ES-FG1-1).

En la práctica, los agentes prefieren no ordenar la expulsión como respuesta a la irregularidad. Nuestro trabajo de campo con migrantes en situación de riesgo confirma esta dinámica: aunque temen enfrentarse con las autoridades, el miedo a ser deportados a menudo se ve superado por otras incertidumbres, como el acceso a vivienda y empleo.

Hoy, muchas personas con órdenes de expulsión terminan viviendo durante años en un limbo legal, con acceso limitado a derechos y servicios. Nuestra investigación señala alternativas como la regularización por arraigo en España, que permite acceder a derechos si la persona demuestra vínculos sociales, económicos o familiares.

Lejos de ser un “factor de atracción”, como repiten los partidos conservadores, estas medidas benefician tanto a los migrantes como a la sociedad en su conjunto, reduciendo la economía sumergida y fortaleciendo la cohesión social.

La evidencia es clara: las deportaciones a los países de origen o terceros son costosas, ineficaces y, a menudo, incompatibles con los derechos humanos. Experiencias como los acuerdos UE-Turquía, Italia-Libia y, más recientemente, Italia-Albania o Reino Unido-Ruanda lo confirman.

Como resumió un juez entrevistado:

“Desde una perspectiva judicial y con un enfoque basado en los derechos humanos, […] la deportación sólo se justifica materialmente en casos de delitos graves o muy graves. La irregularidad no debería gestionarse judicialmente, sino mediante políticas de regularización y auténticas políticas migratorias, no a través de la criminalización de la inmigración” (Juez: ES-IA-7).

The Conversation

Olga Jubany recibe fondos del programa Horizon Europe de la Unión Europea a través del proyecto MORE: Motivations, experiences and consequences of returns and readmissions policy: revealing and developing effective alternatives (GA101094107)

Sevda Tunaboylu recibió fondos de Ministerio de Ciencia, Innovación y Universidades, cofinanciado por la Unión Europea, como investigadora postdoctoral de Juan de la Cierva.

ref. Las deportaciones de inmigrantes frente a la regularización: hablan jueces, policías y fiscales – https://theconversation.com/las-deportaciones-de-inmigrantes-frente-a-la-regularizacion-hablan-jueces-policias-y-fiscales-259766

Óxido nitroso: un gas gracioso, un problema serio

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Adrián Bozal-Leorri, Doctor en Agrobiología Ambiental, Universidad del País Vasco / Euskal Herriko Unibertsitatea

DyziO/Thunderstock

Probablemente haya oído hablar de él, o incluso lo haya respirado en la consulta del dentista. El óxido nitroso (N₂O), conocido popularmente como “el gas de la risa”, se utiliza desde hace más de un siglo como anestésico por su efecto sedante y euforizante.

Lo que quizá no sepa es que este mismo gas también se produce de forma natural en los campos de cultivo. Por ejemplo, la producción de cebada utilizada para elaborar los más de siete millones de litros de cerveza consumidos durante la Oktoberfest de 2024 de Alemania habría liberado suficiente N₂O como para anestesiar durante media hora a más de 2 700 personas.

Lamentablemente, ese gas no terminó en una clínica dental.

Un gas no tan divertido

El óxido nitroso es el tercer gas de efecto invernadero más importante después del dióxido de carbono (CO₂) y el metano. Tiene un potencial de calentamiento global 300 veces superior al del dióxido de carbono y permanece en la atmósfera durante más de un siglo. Además, es actualmente el principal responsable de la destrucción de la capa de ozono.

El N₂O siempre se forma en pequeñas cantidades porque es parte natural del ciclo del nitrógeno, pero el problema actual es que su concentración atmosférica ha aumentado considerablemente debido a las actividades humanas, especialmente la agricultura.

Los cultivos son responsables de hasta el 80 % de las emisiones humanas de N₂O, y su origen está directamente relacionado con el uso masivo de fertilizantes nitrogenados.

Pero ¿cómo se transforma el nitrógeno del fertilizante en este gas tan problemático? La clave está en la microbiología del suelo.




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Una cuestión de microbios

Cuando aplicamos fertilizantes nitrogenados al suelo, añadimos formas químicas de nitrógeno como el amonio (NH₄⁺) o el nitrato (NO₃⁻), que no solo alimentan a las plantas, sino que también activan el metabolismo de millones de microorganismos en los suelos agrícolas. Muchos de ellos participan en el ciclo biogeoquímico del nitrógeno.

Bacterias, arqueas y hongos pueden generar óxido nitroso por dos grandes vías biológicas: la nitrificación (en presencia de oxígeno) y, sobre todo, la desnitrificación (cuando este escasea), ambas mediadas por enzimas, unas moléculas específicas que facilitan y aceleran las reacciones químicas.

Nitrificación: cuando sobra el oxígeno

La nitrificación es una ruta aeróbica (en presencia de oxígeno) que transforma el amonio (NH₄⁺) en nitrato (NO₃⁻). La reacción se da en dos pasos principales. La primera es la oxidación de NH₄⁺ a nitrito (NO₂⁻) por parte de bacterias y arqueas oxidantes de amonio. La segunda parte consiste en la oxidación de NO₂⁻ a NO₃⁻ por parte de bacterias oxidantes de nitrito.

Este proceso también puede generar óxido nitroso. En condiciones de oxígeno limitado y humedad intermedia, los microorganismos activan un mecanismo alternativo, conocido como nitrificación-desnitrificante, en el que reducen el nitrito a óxido nitroso en lugar de seguir oxidándolo. Este desvío metabólico se activa como vía energética cuando el oxígeno escasea.

Desnitrificación: cuando falta el oxígeno

Cuando el suelo está saturado de agua o hay poco oxígeno, otras bacterias entran en acción llevando a cabo la desnitrificación. En esta vía, los microorganismos transforman el nitrato (NO₃⁻) en gases intermedios como el óxido nitroso (N₂O) y, finalmente, en nitrógeno molecular en forma de gas (N₂) mediante diferentes reacciones químicas y enzimas.

Aunque se pierde nitrógeno del suelo, el N₂ no es contaminante, ya que constituye la mayor parte del aire. Ahora bien, el ciclo no siempre termina de forma limpia porque algunas bacterias no son capaces de completar el proceso y solo generan óxido nitroso (N₂O).

Durante mucho tiempo se pensó que solo las bacterias podían desnitrificar, pero hoy sabemos que algunos hongos también participan en este proceso. Sin embargo, a diferencia de las bacterias, su desnitrificación es siempre incompleta y termina en óxido nitroso, sin llegar a formar nitrógeno molecular (N₂).

¿Podemos evitar la emisión de óxido nitroso?

Estos metabolismos microbianos están activos siempre que haya nitrógeno disponible, ya provenga de la fertilización o de la fijación natural. Sin embargo, en los sistemas agrícolas, al haber grandes aportes de nitrógeno, estos procesos se intensifican.

Por tanto, las formas de nitrógeno que provienen de fertilizantes y no son absorbidas por las plantas son las que más contribuyen a activar estas rutas microbianas y, en consecuencia, a la producción de gases como el N₂O.

El problema no es únicamente la cantidad de fertilizante que usamos, sino que una parte importante del nitrógeno siempre se pierde en el ambiente, ya sea hacia aguas subterráneas o en forma de gases. Aunque solo una fracción relativamente pequeña acaba transformándose en óxido nitroso, su enorme impacto climático y sobre la capa de ozono lo convierte en un problema serio.

No hay gran diferencia entre usar fertilizantes químicos o naturales, ya que ambos aportan nitrógeno. Lo más importante es la cantidad. Si la dosis se ajusta más a las necesidades de las plantas, las pérdidas al medio disminuyen.




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Además de mejorar la eficiencia de los fertilizantes, es necesario buscar además formas de inhibir o reducir la producción de N₂O durante los procesos biológicos.

Por ello, entender cómo los microorganismos del suelo transforman el nitrógeno es clave para diseñar estrategias agrícolas más sostenibles. Algunas líneas de investigación, como el uso de inhibidores de la desnitrificación, buscan precisamente eso: frenar la producción de N₂O sin reducir el rendimiento. Porque, aunque el gas de la risa suene simpático, en el contexto del cambio climático, no tiene ninguna gracia.

The Conversation

Las personas firmantes no son asalariadas, ni consultoras, ni poseen acciones, ni reciben financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y han declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado anteriormente.

ref. Óxido nitroso: un gas gracioso, un problema serio – https://theconversation.com/oxido-nitroso-un-gas-gracioso-un-problema-serio-261802

Cómo usar la IA en clase de Historia con mirada crítica y humanística

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Jorge Chauca García, Profesor de Didáctica de las Ciencias Sociales, Universidad de Málaga

LightField Studios/Shutterstock

Son las dos de la tarde del viernes. A estas alturas del día y de la semana, los contenidos de Geografía e Historia de 2º de la ESO parecen muy alejados del interés del alumnado. Juanma, el profesor, les propuso a principios del trimestre leer el libro El oro de los sueños de José María Merino. Un buen texto adaptado para la comprensión de la conquista de América. Hoy hay que poner en común los resúmenes.

Uno de los estudiantes, Alonso, recurrió a ChatGPT, y le pidió un párrafo de síntesis. Esta fue la respuesta, y lo que él trajo a la clase:

“Narra la expedición de Miguel, un joven mestizo, en busca del reino de la Gran Yupaha, donde se cree que hay grandes riquezas. En su viaje, que se desarrolla en la época de la conquista de América, Miguel y su grupo, incluido su padrino y fray Bavón, enfrentan peligros en tierras salvajes e indígenas, pero lo más crucial es cómo la codicia y la complejidad de la naturaleza humana se convierten en la mayor amenaza para la expedición”.

Lectura profunda y pensamiento crítico

Leonor, por el contrario, hizo el esfuerzo de leer el libro. Nada más y nada menos que 186 páginas. Hoy los resume a viva voz en la clase. Narra la conquista de América, las aventuras y dificultades, el encuentro entre españoles e indígenas. Explica que no hay ninguna niña entre los personajes del libro, y cómo su protagonista tiene quince años, casi como Alberto el repetidor. Sonríe y todos se despiertan.

A muchos alumnos hispanoamericanos les suena y comentan: parece que estoy en mi salón (clase) de Lima. El grupo-clase se despide con las ideas más importantes del librito, relacionadas con el conocimiento de nuevas tierras y gentes. Incluso otro compañero ya leyó otro libro titulado El inca de Cuzco, de Jorge Martínez Juárez. Se le antoja un complemento perfecto. Todo este contenido corresponde a una unidad didáctica de la asignatura: el descubrimiento y conquista de América.




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¿Con qué se quedó Alonso del libro y de la conquista de América? Con un resumen plano del argumento de un libro. Leonor y muchos de sus compañeros que sí la escucharon tuvieron un aprendizaje más profundo. A ella, en concreto, el haber leído el libro entero de manera pausada y concentrada le ha ayudado a desarrollar un músculo fundamental para la vida contemporánea: el pensamiento crítico. Al escuchar su resumen y discutir sobre él, los demás compañeros también han pensado de manera más profunda en este asunto.

Metodologías activas y mirada humanística

La inteligencia artificial puede ser un gran aliado para aprender y asimilar los contenidos de la asignatura de Historia. Se trata de usarla en el contexto de las metodologías activas, y siempre desde la mirada humanística.

Por ejemplo, discriminando falacias y verdades en el aula. Proponer a los estudiantes investigar si tal o cual frase atribuida a Pizarro en la conquista del Perú es real o una atribución posterior dudosa. Habrá que indagar si la propuesta por el profesor es real y extraída de los cronistas o circula en la red de modo algo sospechoso.

Comprobarán que los chatbots repiten las muchas frases que circulan en internet. Necesitarán ir a la biblioteca y consultar el libro del Inca Garcilaso, cronista mestizo cuzqueño, que recomendó el profe. Es una selección y adaptación, pero ahí está la respuesta.

La IA les ayudó inicialmente en su pequeña indagación, conocieron las crónicas, que son muchas e incluso contrapuestas. Han comprendido que la Historia tiene muchas interpretaciones, como la vida misma.

Datos históricos y pensamiento crítico

Los datos históricos al alcance del alumnado hubieran sido impensables hace años. Hoy lo que necesitan aprender es cómo desarrollar una buena praxis histórica: cotejarlos y verificarlos. De este modo se individualiza un aprendizaje que se sirve de la indagación autónoma en red, desarrollando además la competencia digital.

Otra posible tarea es proponerles la elaboración de pequeñas biografías, individualmente o por parejas, partiendo de la información proporcionada por la inteligencia artificial sobre determinados personajes históricos: esta actividad permite descubrir falacias en textos e imágenes, que se pueden poner en común con el resto de la clase.

Talleres de actualidad

Existen numerosas cuestiones de actualidad que están relacionadas con el pasado, y por lo tanto con la materia de Historia: inmigración, conflictos bélicos, mundo laboral y precariedad salarial, desigualdades económicas y sociales… La Historia Moderna fue una época de flujos migratorios constantes que globalizaron el planeta, una realidad que se vincula con las corrientes migratorias actuales en una segunda globalización.




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Tras organizar al alumnado en grupos, se les encarga que investiguen una situación de la actualidad. Como hay muchos alumnos americanos, el profesor les pone la tarea de averiguar de dónde viene hoy el principal aporte migratorio a España. En sus conclusiones podrán comprobar que se corresponde con aquellos destinos pasados de los españoles. Es una dinámica de ida y vuelta.

Este es un taller que desde la metodología del aprendizaje basado en problemas incorpora la inteligencia artificial: así se observan las muchas respuestas posibles ante un mismo reto, según el enfoque de partida. Por ejemplo: ¿Cuáles son los beneficios de la inmigración? Frente a ¿Cuáles son las desventajas económicas y sociales de la inmigración? O preguntar estas cuestiones desde la perspectiva del que migra y desde la del que observa.

Paso a paso y bajo la tutela del docente, entienden que los problemas sociales tienen varias miradas y no solo las que vieron de su influencer en internet.




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El chatbot: conversaciones con mucha Historia

Los chatbots conversacionales –muy atractivos para el alumnado porque permiten conversaciones de voz o en texto– no solo pueden proporcionar información, sino también formación. Para el aprendizaje de la Historia se puede establecer un diálogo sobre procesos históricos o historias de vida mediante una batería de preguntas.

Todo supervisado por el docente: preguntas, objetivo y conclusiones. La conversación se plasma en un trabajo escrito con conclusiones y un último debate que permite comparar el trabajo dentro del grupo-clase. Además de valorar su aprendizaje, podemos evaluar cómo han utilizado la IA: una vez adquirida esta competencia, se podrá aplicar a múltiples aprendizajes.

Buen uso educativo de la IA

La Historia es un patrimonio compartido y la inteligencia artificial debe ser una herramienta social de mejora, empezando por las aulas. En este sentido, los tres ejemplos anteriores aportan el desarrollo de competencias digitales novedosas, imprescindibles para su futuro personal y laboral, y la capacidad de moverse críticamente por las redes.

Respecto a la Historia, la actitud crítica ante la IA mejora su conocimiento y lo aleja de la manipulación y los bulos, tan frecuentes en esta disciplina. Merece la pena el esfuerzo emplear la IA, si no queremos quedar marginados en un futuro próximo: en cualquier caso, el alumnado la va a usar seguro y si aprende a hacerlo correctamente, mejor.

The Conversation

Jorge Chauca García no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Cómo usar la IA en clase de Historia con mirada crítica y humanística – https://theconversation.com/como-usar-la-ia-en-clase-de-historia-con-mirada-critica-y-humanistica-265612

Centenario del nacimiento de Margaret Thatcher, la gran impulsora del neoliberalismo

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Jorge Lafuente del Cano, Profesor Titular de Historia e Instituciones Económicas, Universidad de Valladolid

Acaban de cumplirse cien años del nacimiento de la primera mujer que ostentó el cargo de primera ministra en Reino Unido. El 13 de octubre de 1925, en la pequeña localidad inglesa de Grantham, nació Margaret Thatcher, quien, además, sería la primera mujer jefa de Gobierno en Europa. Lideró el Ejecutivo británico durante 11 años (1979-1990), un récord en la etapa democrática de su país que todavía no se ha superado.

Con Thatcher llegó el thatcherismo

Los centenarios suponen una buena oportunidad para analizar el perfil de los grandes y pequeños protagonistas de la historia. En este caso, el de una política muy divisiva, con un estilo de gobierno marcadamente presidencialista, pero que consiguió cambiar el rumbo de su país con una doctrina que llevó su nombre (thatcherismo) y que se imitó en una larga serie de naciones.

La trayectoria de Margaret Thatcher resultó revolucionaria en varios aspectos.

En primer lugar, por su género: fue una mujer poderosa en un mundo netamente masculino.

También por sus orígenes, pues –a diferencia de la mayoría de sus predecesores en el liderazgo conservador– carecía de título nobiliario. Thatcher fue en buena medida una representante de la clase media hecha a sí misma: su padre regentaba una tienda de comestibles y su madre era ama de casa. Estudió Química en la Universidad de Oxford, posteriormente trabajó en la empresa privada y más adelante obtuvo la Licenciatura en Derecho.

Y, además, por sus ideas: influida por los economistas de la escuela austriaca (individualista e impulsora del libre mercado), y en particular por Friedrich Hayek –cuyo libro Camino de servidumbre (1944) consideró siempre una referencia–, Thatcher se caracterizó por criticar el consenso alrededor de las ideas keynesianas de un Estado intervencionista, al que también se había adherido el partido conservador.




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Posguerra y captalismo dorado

Tras la II Guerra Mundial –y bajo el gobierno laborista de Clement Attlee (1945-1951)– Gran Bretaña puso en marcha su propio estado de bienestar, con el objetivo de proteger a los británicos “de la cuna a la tumba”.

El partido conservador aceptó el nuevo consenso y los sucesivos primeros ministros tories no realizaron grandes reformas al programa de protección social impulsado por los laboristas a comienzos de la posguerra.

Durante la gran expansión económica occidental que se produjo entre 1945 y 1975 (la “edad de oro” del capitalismo) Gran Bretaña creció menos que los países de su entorno y, cuando llegó la crisis del petróleo, en 1973, sufrió unos efectos más fuertes. Tanto, que en 1976 la economía británica tuvo que ser rescatada por el Fondo Monetario Internacional.

Además de esta decadencia económica, el país estaba sufriendo también el proceso de descolonización que desembocó en la traumática pérdida del Imperio británico.

Una sociedad de propietarios e inversores

Thatcher, diputada desde 1959 y ministra de Educación entre 1970 y 1974, llegó al liderazgo conservador en 1975. Por su agresividad verbal contra el comunismo los soviéticos la denominaron “la Dama de Hierro”, un apelativo que aceptó encantada.

En mayo de 1979 alcanzó el poder con mayoría absoluta, después del “invierno del descontento”, la mayor oleada de huelgas registrada en Gran Bretaña. Comenzó entonces una intensa campaña para reorientar el país con el objetivo de reducir el peso del Estado en la vida pública británica y crear una sociedad de propietarios e inversores.

Fue lo que la primera ministra llamó “capitalismo popular”. Así, se aplicaron una serie de medidas neoliberales: se privatizaron empresas públicas (telecomunicaciones, transporte, energía, etc.) a la vez que se fomentó que los ciudadanos compraran sus acciones (y por primera vez se convirtieran en accionistas).

Además, se impulsó la venta de las casas en alquiler a sus inquilinos y se bajaron los impuestos directos (que gravan la renta y el patrimonio) y la tributación de las empresas.

Hitos del gobierno Thatcher

La guerra de las Malvinas (1982), en la que Thatcher consiguió repeler con éxito una agresión de la dictadura militar argentina, le dio enorme popularidad y le ayudó a revalidar su mandato en 1983.

Tras su victoria emprendió una nueva batalla, esta vez en el interior, contra los sindicatos mineros que se oponían al cierre de las minas que tenían pérdidas económicas. El enfrentamiento dejó imágenes para la historia y concluyó con el triunfo del Gobierno.

En 1984, Thatcher sufrió un atentado terrorista del IRA. Tres años después consiguió la tercera mayoría absoluta consecutiva, un récord en la política británica.

En las relaciones exteriores estableció una sólida alianza con el presidente norteamericano Ronald Reagan, que compartía sus ideales neoliberales y su férrea oposición a la Unión Soviética: ambos tuvieron un notable papel en el final de la Guerra Fría.

Una mandataria de extremos

Ni el Gobierno ni la personalidad de Margaret Thatcher admitieron medias tintas. Si durante su mandato fueron recurrentes las protestas en las calles de las ciudades de Reino Unido, también es verdad que eran más los que no salían a las calles sino que votaban apoyando al Gobierno. Durante esos años la oposición estaba dividida y el Partido Laborista sufrió una escisión.

Algunas de sus medidas fueron muy populares, y otras lo contrario. Calcula el historiador británico Paul Johson en su libro Tiempos modernos (2007) que más de 8 millones de personas se convirtieron en accionistas por primera vez en su vida durante las privatizaciones thatcheristas. Y que se vendieron más de 2 millones de casas que antes estaban en régimen de alquiler. Muchos de ellos adquirieron una casa en propiedad por primera vez en su vida.

Por el contrario, fue muy denostado, por ejemplo, el poll tax: un tributo local que obligaba a los ciudadanos a contribuir por igual, independientemente de su nivel de ingresos y de la zona en que residieran. Entró en vigor por primera vez en Escocia en 1989 y posteriormente en Inglaterra y Gales en 1990. A finales de noviembre de 1990, la Dama de Hierro salió de Downing Street y, en marzo del año siguiente, el nuevo Gobierno conservador había sustituido este impuesto por el council tax, un impuesto también local que tiene en cuenta el valor de los inmuebles (y que sigue vigente).

1990: la Dama de Hierro sale de Downing Street

Thatcher dimitió, pues, en noviembre de 1990, acosada por sus enemigos internos, cuando su carácter se había vuelto más intratable y cuando la CEE (Comunidad Económica Europea) se había convertido en un campo de minas en su propio partido (cuyas consecuencias, salida de la UE incluida, han llegado hasta el presente). Le sucedió su ministro de Hacienda, John Major.

Los datos macroeconómicos mostraron el éxito de las políticas económicas thatcheristas: el PIB aumentó un 35 %, la renta se duplicó, la inflación bajó del 20 al 5 % y Gran Bretaña pasó del puesto 19º (de 22) al 2º entre los países de la OCDE. La otra cara de la moneda fue el aumento del desempleo y el incremento de la desigualdad. Todos los sectores sociales crecieron, pero no todos al mismo ritmo. Más bien la brecha social se agrandó.

En 1997 –18 años después de la última victoria laborista– Tony Blair y su Nuevo Laborismo llegaron al número 10 de Downing Street. Para vencer, el Partido Laboralista cambió sus estatutos (1996) y abrazó la economía de mercado.

Ya en el poder, Blair aceptó y mantuvo el programa económico thatcherista. Con ello, un nuevo consenso se había forjado y este fue, sin duda, el mayor legado de Margaret Thatcher.

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Jorge Lafuente del Cano no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.

ref. Centenario del nacimiento de Margaret Thatcher, la gran impulsora del neoliberalismo – https://theconversation.com/centenario-del-nacimiento-de-margaret-thatcher-la-gran-impulsora-del-neoliberalismo-267682