Energies renouvelables, voitures électriques… quels sont leurs effets sur le réseau électrique ?

Source: The Conversation – France (in French) – By Nouredine Hadjsaïd, Professeur à Grenoble INP, directeur du G2Elab, Grenoble INP – UGA

Après la tentative de moratoire sur les énergies renouvelables du Rasemblement national en juin, c’est le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau (Les Républicains) qui a demandé l’arrêt des subventions publiques à l’éolien et au photovoltaïque, estimant que ces énergies « n’apportent au mix énergétique français qu’une intermittence coûteuse à gérer ». Des propos dénoncés comme « irresponsables » par la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

Est-ce vraiment le cas ? Certes, la transition énergétique et la décarbonation de l’économie font peser des contraintes inédites sur les réseaux électriques. Les incertitudes de planification augmentent, à la fois du fait de la variabilité des énergies renouvelables sensibles aux conditions météorologiques (solaire, éolien…). Mais le problème vient aussi de la montée en puissance du véhicule électrique, dont le lieu de consommation change au cours du temps. Des défis qu’il est possible de relever, à condition de s’en donner les moyens.

Quant à l’augmentation des capacités nucléaires défendue par Bruno Retailleau, elle serait très coûteuse car elle impliquerait de sous-exploiter ces nouvelles installations une partie de l’année.


On l’appelle « fée électricité ». De fait, les réseaux électriques sont l’une des infrastructures les plus emblématiques jamais conçues par l’humain. Ils sont aussi l’une des plus complexes. Essentiels à l’électrification de nos sociétés humaines, ils sont devenus cruciaux pour d’autres infrastructures vitales, telles que les transports, les technologies de l’information en passant par la gestion des ressources en eau.

Ces réseaux sont aussi très étendus : leur échelle est celle de l’Europe, et même au-delà. De ce fait, ils peuvent être sources de tensions du fait du jeu d’interdépendances complexes et du comportement non linéaire des systèmes électriques. Ceci peut provoquer quelques fois des blackouts, comme on l’a vu en Espagne, fin avril 2025.

S’ajoute désormais l’impératif de transition énergétique et de décarbonation de l’économie. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, nous misons, en grande partie, sur une électrification encore plus poussée de nos usages et des sources d’énergies (renouvelables).

En cela, les réseaux électriques sont la véritable « colonne vertébrale » de la neutralité carbone. Déjà complexe à la base, ils font face aujourd’hui à de nouveaux défis dans le cadre de la décarbonation, qui ajoute un étage de complexité supplémentaire. Mais des pistes existent.




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Les réseaux électriques, un système complexe…

Le principal facteur de complexité des systèmes électriques tient à la nécessité d’équilibrer la production (l’offre) et la consommation (la demande), dans un contexte où les capacités de stockage d’électricité sont limitées. De nombreuses technologies de stockage de l’électricité existent et sont en cours de développement. Mais, aujourd’hui, les moyens les plus répandus pour, les réseaux électriques, sont le stockage par turbinage-pompage sur certaines infrastructures hydroélectriques

Cet équilibre est fait à travers les réseaux électriques. Ces derniers, grâce au foisonnement qu’ils permettent entre les divers moyens de production et les diverses formes d’usage et de consommation, permettent à chaque utilisateur d’accéder à la source d’énergie la plus disponible et la plus économique à chaque instant. Ceci lui permet de bénéficier de la concurrence éventuelle entre les différentes sources d’énergie – même les plus éloignées – pour bénéficier des coûts les plus bas.


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Cela permet aussi de faire face plus facilement aux diverses défaillances pouvant survenir dans le système électrique. En effet, en cas de défaillance d’une unité de production, le caractère interconnecté et mutualisé du réseau permet facilement à une autre de prendre le relais. Les réseaux électriques, à travers la mutualisation à large échelle qu’ils permettent, sont donc une source d’économie et de sécurité pour tous leurs utilisateurs.

… rendu plus complexe encore par l’enjeu de décarbonation

Pour atteindre la neutralité carbone, il faut poursuivre et accélérer l’électrification des usages (par exemple, passage du véhicule thermique au véhicule électrique) tout en augmentant les capacités de production d’électricité.

À titre indicatif, l’humanité a mis environ cent cinquante ans pour passer de 0 à près de 25 % de part d’électricité dans sa consommation d’énergie finale.

Affiche de la fin du XIXᵉ siècle vantant l’énergie électrique.

Or, pour atteindre les objectifs de la neutralité carbone, il faudra que la part d’électricité dans cette consommation d’énergie finale passe d’environ 25 % à 60 %, et cela en moins de vingt-cinq ans : c’est dire l’ampleur du défi. C’est une véritable seconde révolution électrique qui nous attend, la première étant celle qui a apporté la lumière à l’humanité – la fameuse « fée électricité » – à la fin du XIXe siècle.

Il faut également prendre en compte l’impact des énergies renouvelables (EnR) sur les systèmes électriques, en particulier, la variabilité de certaines productions du fait de leur dépendance des conditions météorologiques, ainsi que du caractère décentralisé et distribué pour une grande partie d’entre elles.

Le développement rapide des véhicules électriques est également un défi, comme leur lieu de consommation (en fonction du site de recharge) n’est pas constant dans le temps. Enfin, la complexité croissante du réseau européen interconnecté, dans un contexte de fort développement des EnR, constitue un enjeu supplémentaire.

Il est à noter que la grande majorité des EnR mais aussi les véhicules électriques rechargeables sont connectés au niveau des réseaux de distribution. Cependant, ces derniers n’ont pas été conçus pour raccorder en masse des sources d’énergie ni des charges « qui se déplacent », avec un niveau d’incertitude en constante augmentation, qui complexifient encore la gestion de ces réseaux.

Les réseaux électriques sont au cœur de cette révolution, qui pose des défis scientifiques, technologiques, économiques, sociologiques et réglementaires considérables.




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Une réalité physique : équilibrer production et consommation en temps réel

Le réseau électrique a ceci d’unique que la consommation (la demande) doit être égale à la production (l’offre) à tout instant. Les centrales de production interconnectées produisent à la même fréquence électrique, sous peine de perte de synchronisme. Une bonne analogie pour comprendre le phénomène est celle du vélo tandem. Pour qu’il roule à la vitesse souhaitée, il faut que les deux cyclistes pédalent à la même vitesse.

Des mécanismes de régulation permettant d’assurer cet équilibre sont donc essentiels à la stabilité du réseau, notamment en fréquence et en tension. Trois niveaux de réglages peuvent intervenir : le réglage primaire, qui vise à compenser rapidement le déséquilibre le réglage secondaire, qui vise à coordonner les réglages pour corriger les écarts qui peuvent persister localement du fait du réglage primaire et revenir aux valeurs de référence (p.ex., 50 Hz) et, enfin, le réglage tertiaire, qui intervient pour reconstituer les réserves. À la différence des réglages primaires et secondaires qui sont automatiques, le réglage tertiaire est mis en œuvre manuellement par le gestionnaire du réseau.

La difficulté, pour ces mécanismes de régulation, tient surtout aux temps de réponse nécessaires. Les dynamiques considérées, en termes d’ordres de grandeur, vont de la dizaine de secondes à une dizaine de minutes. Le temps à disposition pour réagir à un déséquilibre est donc très faible. Lors du black-out en Espagne, qui a récemment fait l’actualité, il ne s’est produit que 19 secondes entre la première perte de production et le blackout !

La complexification croissante des systèmes électriques tend à réduire davantage le temps de réaction disponible pour faire face à une défaillance. En effet, la décarbonation ajoute plusieurs difficultés supplémentaires dans la gestion dynamique des réseaux électriques :

  • elle impose de gérer des systèmes de production non pilotables (par exemple : éoliennes, solaire…) et souvent largement dispersés sur le territoire. De ce fait, il est plus difficile de prédire avec précision, à l’échelle locale, la production électrique qui sera disponible à un instant donné.

  • De même, il existe de plus en plus de charges « sans domicile fixe » (voitures électriques, par exemple) et de consommations qui changent de profil au cours du temps, qui compliquent les modèles traditionnels de prévision de la consommation.

  • De plus en plus d’EnR sont raccordées au réseau électrique à travers des interfaces basées sur l’électronique de puissance, qui introduisent moins « d’inertie » en cas de déséquilibre momentané que les systèmes électromécaniques traditionnels (à base d’alternateurs directement raccordés au réseau, par exemple via des turbines hydrauliques ou des centrales thermiques). De ce fait, leur raccordement impose des temps de réaction bien plus rapides que dans le cas des alternateurs classiques.

Tous ces facteurs d’incertitude représentent un défi pour la planification des nouvelles infrastructures à long terme.

Les défis pour l’avenir

Compte tenu de cette complexité, il n’existe pas de solution unique. Le salut viendra d’un savant cocktail de solutions multi-échelles, bien coordonnées entre elles avec une intelligence accrue.

Cela peut passer par :

  • des dispositifs de contrôle-commande et de pilotage avancés, que ce soit au niveau des composants du réseau ou des systèmes de gestion et de coordination,

  • des dispositifs et systèmes de protection intelligents,

  • davantage de coordination des solutions au niveau local (distribution) et globale (transport, stockage),

  • la généralisation et l’extension des solutions de flexibilité à tous les niveaux (consommation, production classique et production EnR).

Le défi tient notamment au caractère coûteux du stockage. Pour stocker de l’énergie, il faut d’abord l’acheter pour la stocker puis la déstocker au moment où l’on en a besoin. Ces deux opérations (stockage puis déstockage) entraînent des pertes énergétiques – et donc financières. À ceci il faut ajouter des coûts d’investissement élevés (par exemple pour acquérir des batteries) ainsi que le coût d’accès au réseau. Autant de paramètres qui compliquent le modèle économique du stockage.

D’un point de vue mathématique, les réseaux électriques ont un fonctionnement non-linéaire. Cette particularité impose des efforts de R&D accrus pour mieux modéliser les phénomènes complexes en jeu. Ceci permettra de proposer les solutions adaptées de contrôle, de pilotage, d’aide à la décision, de maîtrise de risque ou encore de planification stochastique (c’est-à-dire, qui prennent en compte les incertitudes). Dans ce contexte, les apports du numérique et de l’intelligence artificielle pour l’exploitation des données du réseau sont de plus en plus significatifs, permettant d’améliorer les temps de réaction et de mieux gérer les incertitudes.

Ces enjeux sont d’autant plus cruciaux qu’au-delà de la décarbonation, qui entraîne un besoin d’électrification accrue, les réseaux électriques font aussi face à de nouvelles menaces. Notamment, l’augmentation des risques de cyberattaques, mais aussi l’exigence de résilience du fait du changement climatique. La résilience des réseaux est par nature protéiforme, et elle sera clairement un des grands enjeux des systèmes électriques de demain.


Le colloque « Les grands enjeux de l’énergie », co-organisé par l’Académie des sciences et l’Académie des technologies, se tiendra les 20 et 21 juin 2025 en partenariat avec The Conversation et Le Point. Inscription gratuite en ligne.

The Conversation

Nouredine Hadjsaïd ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Energies renouvelables, voitures électriques… quels sont leurs effets sur le réseau électrique ? – https://theconversation.com/energies-renouvelables-voitures-electriques-quels-sont-leurs-effets-sur-le-reseau-electrique-258331

Chatbots are on the rise, but customers still trust human agents more

Source: The Conversation – Canada – By Vivek Astvansh, Associate Professor of Quantitative Marketing and Analytics, McGill University

Many companies have turned to chatbots to manage customer service interactions. (Shutterstock)

Customers contact companies regularly to purchase products and services, inquire about orders, make payments and request returns. Until recently, the most common way for customers to contact companies was through phone calls or by interacting with human agents via company websites and mobile apps.

The advent of artificial intelligence (AI) has seen the profileration of a new kind of interface: chatbots. A chatbot is an intelligent software program that can carry out two-way conversations with customers.

Spurred by the potential of chatbots to communicate with customers round-the-clock, companies are increasingly routing customers to chatbots. As such, the worldwide chatbot market has grown from US$370 million in 2017 to about US$2.2 billion in 2024.

As these tools become more embedded in customer service systems, understanding customer preferences and behaviours is crucial.

Do customers prefer chatbots or human agents?

Despite the enthusiasm on the business side for chatbots, customers are far less convinced. A recent survey found that 71 per cent of customers prefer interacting with a human agent rather than a chatbot. Sixty per cent of customers also report that chatbots often fail to understand their issue.

A pair of hands typing on a laptop, which displays a chat box on a website with a message that says 'Hi! How can I help you?'
Most companies today use chatbots as the first point of contact. Only when a chatbot cannot answer a question or a customer asks to speak with someone does the conversation shift to a human agent.
(Shutterstock)

Underlying these preferences is a broader skepticism about AI, as the majority of customers report low trust in it.

Most companies today use chatbots as the first line of customer support. Only when a chatbot fails to provide the necessary information or a customer asks to speak with someone does the conversation shift to a human agent.

While efficient, this one-size-fits-all approach may be sub-optimal because customers may prefer a human agent for some types of services and a chatbot for others.

For example, a recent survey found 47 per cent of Canadians are comfortable letting a company use their purchase history for marketing, but only nine per cent are comfortable letting the company use their financial information.

New research offers insight

To better understand how customers actually interact with chatbots versus human agents, I partnered with a large North American retailer and analyzed over half a million customer service interactions between customers and either agents or chatbots.

I used machine learning methods to conduct three analyses on the chat transcripts.

The first focused on why customers reach out to customer service in the first place. I found most inquiries fell into six main categories: orders, coupons, products, shipping, account issues and payments. Customers rarely turned to chatbots for questions related to shipping or payment, seemingly preferring human agents when their issue involves more detailed or sensitive information.

The second analysis measured how closely the language used by customer service agents — both human and bot agents — matched the language of the customers they were interacting with. It found human agents showed a higher degree of linguistic similarity to customers than chatbots did.

This result was unexpected. Given the sophistication of today’s AI, I had anticipated chatbots would be able to closely mimic customer language. Instead, the findings suggest human agents are better able to follow customers’ varied and dynamically changing language use.

A woman wearing a headset smiles while working on a laptop
Customers want to feel understood and supported — and for now, that often still means talking to a real person.
(Shutterstock)

The third analysis tested the thesis that similarity breeds liking — a concept that suggests human agents’ similarity with customers should increase customer’s engagement.

I measured customer engagement by the average number of seconds between a customer’s consecutive messages during a chat. The results show that when human agents displayed higher linguistic similarity, customers responded more quickly and frequently. The more the customer felt “understood,” the more engaged they were.

Recommendations for companies

My research findings make three recommendations to companies. First, companies should identify the reason behind each customer inquiry before assigning that customer to a chatbot or a human agent. The reason should determine whether the company matches the customer to a bot agent or a human agent.

Second, both chatbots and human agents should be trained to adapt their language and communication style to match that of the customer. For human agents, this kind of mirroring may come naturally, but for chatbots, it must be programmed.

My research shows that customers are more engaged when they feel that the agent they are chatting with understands them and communicates in a similar way. Doing this will keep customers engaged and lead to more effective and efficient interactions.

Third, businesses should ask technology companies for evidence on how much their chatbots increase effectiveness and efficiency relative to human agents. Specifically, how do their chatbots compare to human agents in terms of efficiency and customer satisfaction? Only if the metrics exceed a certain threshold should companies consider using chatbots.

Customers want to feel understood and supported — and for now, that often still means talking to a real person. Rather than seeing chatbots as a wholesale replacement, companies should treat them as part of a hybrid approach that respects customer preferences and aligns the right tool with the right task.

The Conversation

Vivek Astvansh does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Chatbots are on the rise, but customers still trust human agents more – https://theconversation.com/chatbots-are-on-the-rise-but-customers-still-trust-human-agents-more-259980

Les bienfaits des animaux de compagnie sont connus. Il faut s’attaquer aux obstacles qui empêchent certains d’en profiter

Source: The Conversation – in French – By Renata Roma, Researcher Associate – Pawsitive Connections Lab, University of Saskatchewan

Les bienfaits des animaux de compagnie sont largement reconnus et étudiés.

Les animaux domestiques peuvent améliorer l’humeur et renforcer le système immunitaire. Ils incitent à rester actif et en forme, apportent de la compagnie et du réconfort émotionnel, tout en favorisant les liens sociaux. Ils peuvent même augmenter l’espérance de vie.

Malheureusement, tout le monde n’a pas accès à un animal de compagnie. Plusieurs groupes se heurtent à des obstacles lorsqu’il s’agit de passer du temps ou de vivre avec un animal. Parmi ces obstacles, citons le manque de logements adaptés et de ressources pour payer la nourriture et les soins vétérinaires.

Il peut également y avoir des freins plus concrets, tels que des clauses interdisant les animaux dans les contrats de location ou des politiques interdisant leur présence dans les maisons de retraite.




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Dans notre quête d’égalité sociale, il est essentiel de s’attaquer à ce qui empêche certaines personnes de profiter des bienfaits de la vie avec un animal de compagnie.

Défis et idées reçues

De nombreux facteurs peuvent empêcher les gens d’adopter un animal de compagnie. Parmi ceux-ci, citons le manque de logements appropriés et de ressources financières pour la nourriture et les soins vétérinaires. Une enquête canadienne a montré que les nouveaux immigrants et les jeunes de 18 à 34 ans sont les groupes les plus touchés par ces facteurs, et que les personnes âgées connaissent souvent des problèmes de logement et des difficultés financières.


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Les propriétaires d’animaux peuvent éprouver un sentiment de détresse lorsqu’ils ne sont pas en mesure de payer les services de toilettage, la nourriture ou les soins de leur animal, dont la qualité de vie risque alors d’être réduite. Dans un tel cas, on constate que le bien-être des propriétaires et de leur bête peut être compromis.

De plus, des recherches ont montré que les personnes qui gagnent plus d’argent possèdent davantage d’animaux compagnie. En ce qui concerne les facteurs économiques, il est inquiétant d’entendre dire que certaines personnes ne devraient pas avoir d’animaux. La Michelson Found Animals Foundation met en lumière plusieurs idées reçues, généralement associées aux finances, concernant la vie avec des animaux domestiques.

Certaines personnes pensent que si on vit dans un appartement plutôt que dans une maison dotée d’une cour et d’un espace vert, on ne devrait avoir que des chiens de petite taille. Cette croyance ne tient pas compte du niveau d’énergie de l’animal, car certains petits chiens sont beaucoup plus dynamiques que des chiens plus gros. Elle ne considère pas non plus la capacité du maître à stimuler mentalement et physiquement son animal.

D’autres estiment qu’une personne qui n’a pas les ressources financières pour répondre aux besoins d’un animal de compagnie ne devrait pas en avoir. Cette pensée ne fait que renforcer les inégalités sociales et reflète une forme de discrimination insidieuse.

Les problèmes financiers et les conditions de logement peuvent contraindre certaines personnes à se séparer de leur animal de compagnie, ce qui constitue un choix difficile sur le plan émotionnel. Une de nos recherches menées, menées avec Rebecca Raby, chercheuse sur l’enfance et la jeunesse, et des étudiants de l’université Brock, montrent que les enfants sans foyer ont souvent des sentiments d’intimité affective envers leurs animaux de compagnie en même temps que des sentiments de perte et de deuil. Dans le cadre de cette recherche, des enfants sans foyer ont raconté des histoires où ils avaient perdu un animal, que ce soit à la suite d’une séparation ou d’un décès.




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D’autres études indiquent que la plupart des personnes en situation d’itinérance sont des propriétaires d’animaux responsables, que leurs bêtes sont souvent en bonne santé et profitent de la compagnie humaine. Le lien émotionnel est réciproque et mutuellement bénéfique.

Animaux de compagnie pour tous

Les inégalités systémiques influencent la possibilité d’adopter un animal de compagnie. Nous devons mettre en place des stratégies et des politiques ciblées pour réduire les difficultés que rencontrent ces familles et ces communautés. Nous devons augmenter les possibilités de cohabitation avec des animaux afin de diminuer les inégalités sociales dans ce domaine.

Plusieurs études soulignent la nécessité d’améliorer l’accès aux soins vétérinaires gratuits ou peu coûteux. Il est également essentiel de rendre les refuges et les logements plus accueillants pour les animaux de compagnie. Les campagnes visant à réduire les idées reçues sur l’adoption d’animaux par certains groupes constituent également une stratégie importante.

Le Community Veterinary Outreach (CVO) est un exemple de programme qui contribue à rendre l’adoption d’un animal de compagnie plus accessible. Cet organisme de bienfaisance est présent dans plusieurs provinces du Canada. Il fournit des soins de santé aux humains ainsi que des soins préventifs aux animaux de compagnie. Il organise également des programmes d’éducation sur des sujets tels que le comportement, l’alimentation et l’hygiène dentaire des animaux. L’ensemble de ces services permet de soutenir des personnes vulnérables qui possèdent des animaux.

Un autre exemple est le programme canadien de financement PetCard, qui offre des options de paiement flexibles pour des services vétérinaires.

Nous devons toutefois intensifier notre collaboration et sensibiliser la population à l’importance des animaux de compagnie pour divers groupes de personnes. Élargir ce débat permettra de concevoir des politiques plus équitables, de favoriser la justice sociale et de rapprocher les communautés.

En négligeant la pertinence de cette réflexion, nous risquons de perpétuer des points de vue discriminatoires à l’égard de l’adoption d’animaux de compagnie.

Des bienfaits pour tous

Le fait que la situation économique d’une famille ou ses possibilités de logement restreignent son accès à un animal domestique est problématique, car cela fait en sorte que certaines personnes ne peuvent profiter du bien-être que procure la compagnie d’un animal. Ces bienfaits sont ainsi limités à un groupe privilégié.

Nous pouvons aider les humains et les animaux à bâtir des liens significatifs en promouvant un accès équitable à l’adoption d’animaux. Toutes les initiatives en ce sens doivent accorder la priorité aux besoins physiques et émotionnels des animaux de compagnie, en veillant à ce que le lien avec les humains leur soit bénéfique. Le bien-être et les droits des animaux de compagnie ne doivent jamais être négligés.

Pour créer une approche équitable qui permette à diverses populations de profiter de la compagnie d’animaux domestiques, nous devons concilier les besoins des humains et des animaux en tenant compte du bien-être de tous.

La Conversation Canada

Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.

ref. Les bienfaits des animaux de compagnie sont connus. Il faut s’attaquer aux obstacles qui empêchent certains d’en profiter – https://theconversation.com/les-bienfaits-des-animaux-de-compagnie-sont-connus-il-faut-sattaquer-aux-obstacles-qui-empechent-certains-den-profiter-258038

Family doctor crisis: 7 options to find the physicians Canada needs

Source: The Conversation – Canada – By Anthony Sanfilippo, Professor of Medicine (Cardiology), Queen’s University, Ontario

Canada faces a massive shortage of physicians. According to recent reports, Canadians require about 23,000 family doctors to meet current and emerging needs.

In the absence of effective solutions, mayors and municipal councils across the country are competing with each other to entice doctors to their communities.

It seems insurmountable, but options do exist and, no doubt, multiple approaches will be needed. What’s possible?

My clinical, administrative and educational roles over the years have provided an opportunity to work within and examine the doctor “pipeline” from multiple perspectives. There’s a disconnect between that pipeline and the urgent and growing need for doctors, which was a major motivation for my book The Doctors We Need: Imagining a New Path for Physician Recruitment, Training, and Support. Based on all this, at least seven approaches seem possible. All have their pros and cons.

Option 1: Recruit foreign-born, foreign-trained physicians

Medical education and training is available in most countries. The number of doctors available varies widely. In fact, some countries appear to have a surplus of medical school graduates who are unable to find employment.

In Canada, doctors are in demand and enjoy an excellent standard of living. Immigration to Canada, if offered, would likely be seen as a very attractive option.

However, medical training globally is highly variable and assessing qualifications relative to Canadian standards is challenging. There would also be no assurance that such doctors would be interested in taking on needed roles or remaining in those practices once settled. Finally, there is an ethical concern — we may be robbing other countries of their needed physicians.

Option 2: Short-track qualification of foreign-trained physicians already in Canada

Many foreign-trained doctors have already immigrated to Canada and are working at non-medical jobs, hoping to gain residency status that would allow them to undertake examinations or complete their training.

This approach would have many of the same disadvantages as above, but at least ensures these individuals already have some familiarity with Canadian work environment and a better awareness of the expectations facing physicians.

Option 3: Repatriate Canadians who have trained (or are training) abroad

It’s generally acknowledged that there are at least as many Canadians studying medicine outside Canada as within. These are people who were unsuccessful or chose not to engage in our highly competitive admission processes that annually turn away thousands of highly qualified students. They tend to enrol in well-established medical schools in countries such as Australia, Ireland and England.

Although no rigorous analysis or statistics are available, it’s increasingly recognized that the majority remain and practise in the countries where they trained, having established relationships and support structures. In fact, many are actively recruited to take up much needed primary care positions in those countries.

Attracting them back to Canada will require a targeted recruitment strategy and expansion of available post-graduate training positions. All that being said, this is potentially a workforce already prepared and willing to address Canadian health-care needs.

Option 4: Increase the efficiency and capacity of our current physicians

All doctors, particularly family physicians, face a burden of paperwork and administrative tasks that drastically reduces their capacity to assess and treat patients. Developing innovative processes and collaborations that allow them to focus their time on direct patient care will expand their impact and reduce the number of physicians required.




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Option 5: Supplement doctor roles with non-physicians

We’re already seeing this strategy play out with nurses and pharmacists providing some primary care that was previously provided only by physicians.

This approach has many merits and can allow physicians to concentrate on key essential roles, as for Option 4, above. The keys will be to ensure that the health-care teams co-ordinate and integrate their work effectively, and that all essential services are provided.




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Option 6: Collaborate with high-quality medical schools outside Canada to facilitate entry and training of willing and qualified Canadian students

If we’re not able to train sufficient physicians through our own medical school structure, we could partner with foreign, well-functioning medical schools to promote access for Canadians who wish to return to Canada and engage the types of practices that are in such demand.

This would require identifying appropriate schools and developing partnerships ensuring that the admission standards, curriculum and clinical training meet Canadian standards.

Option 7: Increase medical school admissions and training in Canada

The most obvious and intuitively appealing approach would be to simply ramp up the training pipeline within Canada’s medical schools. After all, we have excellent schools and certainly no shortage of very willing and capable applicants.

There are currently 18 medical schools in Canada. Plans are in place to expand to 20 schools over the next few years, but this will not be effective unless we change the current processes of training.

The supply of family doctors provided by our current admission and training processes falls far short of our needs. Recent studies also demonstrate that graduates from our current training programs are increasingly turning away from the comprehensive and community-based practices so much in need.

Consequently, even a dramatic expansion within the current training paradigm will fall far short of addressing our needs. To be effective, expansion must occur in conjunction with new approaches to admissions and training.

The new program developed by Queen’s at Lakeridge in Oshawa, which is dedicated to admitting and training family doctors, is an example of such innovative programming.

The major drawback of this approach, of course, is that it will take time to even begin to address the shortfall. However, it addresses the fundamental problem most directly and establishes a framework for ongoing sustainability.

While there is no single perfect solution, there are a number of approaches, all of which have potential to relieve Canada’s medical workforce crisis. It’s time to explore and pursue them all. It’s time to develop and empower a multi-disciplinary, pan-Canadian panel to decide which mix of the options will build the reliable, sustainable physician workforce that Canada needs and deserves.

The Conversation

Anthony Sanfilippo does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Family doctor crisis: 7 options to find the physicians Canada needs – https://theconversation.com/family-doctor-crisis-7-options-to-find-the-physicians-canada-needs-259601

La RDC et le Rwanda signent un accord de paix négocié par les États-Unis : quelles sont ses chances de succès ?

Source: The Conversation – in French – By Jonathan Beloff, Postdoctoral Research Associate, King’s College London

Les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC) ont signé un nouvel accord de paix le 27 juin 2025 sous l’égide des États-Unis.

Cet accord vise à favoriser une paix durable, à développer les échanges économiques et à renforcer la sécurité. La RDC est l’un des plus grands pays d’Afrique, avec plus de 110 millions d’habitants. Le Rwanda compte 14 millions d’habitants.

Après trois décennies de guerre et de tensions entre les deux pays voisins depuis le génocide des Tutsis de 1994, cet accord devrait permettre de jeter les bases d’un progrès bénéfique pour les deux nations.

Pour l’administration Donald Trump, c’est l’occasion de montrer l’efficacité de sa politique étrangère « transactionnelle », axée sur les échanges et les avantages à court terme pour chaque acteur.

La plupart des détails de l’accord n’ont pas été divulgués avant sa signature. Une information a toutefois filtré: la RDC aurait renoncé à exiger le retrait des soldats rwandais de son territoire.

Depuis 2021, le gouvernement congolais, des chercheurs et l’ONU accusent le Rwanda de soutenir militairement le M23, en guerre contre le gouvernement de Kinshasa depuis 2021. Le gouvernement rwandais nie toute implication active, mais éprouve une certaine sympathie pour le groupe rebelle congolais.

En vertu de l’accord de juin 2025, chaque partie a fait des concessions et formulé des demandes qui sont peut-être plus faciles à dire qu’à faire. Les deux pays veulent également montrer à l’administration Trump leur volonté de négocier et de parvenir à un accord. Ils espèrent ainsi conclure de futurs accords avec les États-Unis, sur lesquels Trump est resté vague.

La RDC possède d’immenses richesses minérales, notamment de l’or, des diamants, du tungstène, du coltan, de l’étain et du lithium. Ces derniers minéraux sont utilisés dans les puces informatiques, les batteries et d’autres technologies.




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La question est de savoir si ce dernier accord permettra d’instaurer la paix en RDC. La réponse est probablement non, si l’on en croit les recherches sur l’instabilité dans l’est de la RDC. la politique étrangère rwandaise et les dynamiques sécuritaires et politiques entre le Rwanda et la RDC depuis plus de 15 ans.

Cela s’explique principalement par le fait que :

  • les principaux acteurs impliqués dans la crise ont été écartés des négociations

  • aucune disposition n’a été prise pour garantir l’application de l’accord

  • les opportunités pour les entreprises américaines restent incertaines compte tenu de l’insécurité qui règne dans les régions minières.

Les racines de la crise

Après le génocide des Tutsis en 1994, d’anciens auteurs du génocide ont profité de l’immensité de la RDC pour planifier des attaques contre le Rwanda. Ils avaient l’intention de retourner au Rwanda pour achever le génocide. Les conséquences ont conduit à la première guerre du Congo (1996-1997) et à la deuxième guerre du Congo (1998-2003).

C’est au cours de cette deuxième guerre sanglante que la RDC a été démembrée par plusieurs groupes rebelles alignés sur divers pays et acteurs politiques. L’ONU accuse le Rwanda et l’Ouganda de se livrer à un commerce illégal massif de minerais. Les deux pays nient ces accusations.

Les conséquences du conflit se font encore sentir plus de 20 ans après. Malgré de multiples accords de paix et des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration, on estime à 120 le nombre de groupes rebelles encore actifs au Congo.

L’un d’entre eux, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), vise à rétablir la division ethnique et le génocide au Rwanda. Le gouvernement rwandais craint l’idéologie génocidaire et haineuse de ce groupe.

En outre, les FDLR et d’autres acteurs extrémistes tels que Wazalendo prennent pour cible les Banyarwanda. Ce groupe ethnique, qui réside principalement dans l’est de la RDC, est historiquement lié au Rwanda. Il a été la cible d’attaques qui ont contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir vers le Rwanda.




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Ces attaques ont conduit à la résurgence du M23. Malgré ses échecs en 2013, le M23 a réalisé des avancées majeures fin 2021 en réponse aux attaques contre les Banyarwanda. Le groupe rebelle a mené une campagne militaire couronnée de succès qui lui a permis d’occuper de vastes territoires dans l’est de la RDC.

Leur succès est largement attribué aux Forces de défense rwandaises, bien que Kigali nie cette affirmation.

Les concessions mutuelles

Le dernier accord de paix tente de concilier les intérêts sécuritaires, politiques et économiques des deux nations.

Les détails de l’accord n’ont pas été rendus publics, mais certaines hypothèses peuvent être formulées à partir de son cadre général et des documents fuités.

La première hypothèse est que chaque pays s’engage à respecter la souveraineté de l’autre et à cesser tout soutien aux groupes armés. Cela inclura une coordination conjointe en matière de sécurité et une collaboration avec la mission de maintien de la paix de l’ONU déjà en place. En outre, les réfugiés congolais qui ont fui l’est de la RDC, estimés à plus de 80 000, seront autorisés à rentrer chez eux. Enfin, les deux pays mettront en place des mécanismes visant à favoriser une plus grande intégration économique.

La RDC a également signalé sa volonté d’attirer les investisseurs américains. Les vastes richesses minérales de la RDC restent largement sous-exploitées. Les investissements américains pourraient permettre de développer une exploitation minière plus sûre et plus rentable que les méthodes actuelles. Kinshasa a également accepté de lutter contre la corruption et de simplifier le système fiscal.

Si la plupart de ces mesures incitatives visent les entreprises d’extraction minière, elles concernent également les sociétés de sécurité privées. L’incapacité de l’armée congolaise à vaincre le M23 montre à quel point la situation sécuritaire est fragile. Certains en RDC estiment que cela justifie une intervention étrangère.

Cependant, les garanties sécuritaires offertes dans le cadre de cet accord restent floues. Ces incertitudes pourraient freiner sa mise en œuvre et compromettre son succès.

Les faiblesses

Plusieurs raisons expliquent pourquoi ce dernier accord a peu de chances de mener à la paix.

Premièrement, le M23 n’a pas participé aux négociations. Or, ce groupe est le principal acteur militaire dans l’est de la RDC. Étant donné qu’il s’agit du principal acteur militaire dans l’est de la RDC, son engagement en faveur du processus de paix ne peut être garanti.

Deuxièmement, d’autres forces rebelles dans différentes régions du pays se sentiront également exclues. Elles pourraient voir cet accord comme une opportunité pour obtenir davantage de concessions de la part du gouvernement congolais.

Troisièmement, il existe peu de mécanismes pour faire respecter l’accord. Depuis la deuxième guerre du Congo, de nombreux traités, accords et programmes de désarmement ont été conclus, sans grand succès. L’accord de Pretoria conclu entre le Rwanda et la RDC en 2002 n’a pas abouti à une paix durable. Le nom M23 fait référence à leur mécontentement suite l’échec de l’accord en 2009.

En 2024, le Rwanda et le Congo ont failli parvenir à un accord sous la médiation de l’Angola, après le retrait de ce dernier s’est retiré. Le processus a ensuite été repris par le Qatar, puis par les États-Unis.

Enfin, les investisseurs américains pourraient être découragés par les problèmes de sécurité, de réglementation et de corruption qui affligent la RDC. Même si le gouvernement congolais promet de s’attaquer à ces problèmes, il ne dispose pas des capacités nécessaires pour tenir ses engagements.

The Conversation

Jonathan Beloff a reçu un financement du Conseil de recherche en arts et sciences humaines (AH/W001217/1).

ref. La RDC et le Rwanda signent un accord de paix négocié par les États-Unis : quelles sont ses chances de succès ? – https://theconversation.com/la-rdc-et-le-rwanda-signent-un-accord-de-paix-negocie-par-les-etats-unis-quelles-sont-ses-chances-de-succes-260247

International student activism histories show how education can foster democracy

Source: The Conversation – Canada – By Reuben Rose-Redwood, Professor of Geography and Associate Dean Academic, Faculty of Social Sciences, University of Victoria

On March 25, 2025, a Turkish PhD student at Tufts University, Rümeysa Öztürk, was walking in a Boston suburb when she was detained by plain-clothed federal agents. A video of the encounter went viral, sparking fear and outrage in the United States and beyond.

Since March, a growing number of international students in the U.S. have had their visas revoked or their legal status terminated for everything from engaging in political activism to minor infractions such as traffic tickets.

The tightening of restrictions is part of a broader effort by President Donald Trump’s administration to impose its political will on colleges and universities. These governmental interventions have caused deep concern about the future of higher education, democracy, scientific research and the rule of law in the U.S.




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Many of the revoked student visas were restored in late April as a result of nearly 100 federal lawsuits. But the Trump administration continues to target international students for deportation.

In Öztürk’s case, her visa was revoked for co-authoring an op-ed in a student newspaper a year earlier. The op-ed called on the university to acknowledge the plausible claim of a Palestinian genocide and divest from companies with links to Israel.

Boston Globe video: Tufts student Rümeysa Öztürk detained by immigration authorities.

Other international students, scholars and permanent residents have also been detained for participating in pro-Palestinian protests on university campuses.

Just before the Gaza campus encampment movement arose in April 2024, we published an edited book, International Student Activism and the Politics of Higher Education. Our book brought together interdisciplinary scholars to examine how international students have engaged in political activism and advocacy through case studies.

This leads us to consider what lessons the history of international student politics might hold for addressing current challenges.

Host and home country relations

Although the backlash against international student activism has captured headlines recently, there’s a long history of international students participating in political life during their studies abroad.

These political activities have ranged from protests against tuition hikes to involvement in lobbying and demonstrations related to global geopolitical issues.

The first key lesson we have learned is that the very presence of international students on university campuses is a political matter that depends on a measure of good will between the host and home countries.

For instance, when diplomatic relations between Canada and Saudi Arabia broke down in 2018 due to a dispute over alleged Saudi human rights violations, the Saudi government ordered its students to leave Canada and study elsewhere. Despite this order, thousands of Saudi students chose to stay in Canada even after Saudi authorities withdrew government scholarships to support them.

Political courage in face of risks

A second lesson is that international student activists have often demonstrated extraordinary political courage when the risks of government retaliation are high.

After the First World War, Korean nationals studying in the U.S. took inspiration from the American Revolution to advocate for an independent Korea. At the time, participation in the independence movement was punishable by death in Japanese-occupied Korea.

Following the Tiananmen Square massacre in 1989, Chinese students and scholars in the U.S. also protested against political repression in China at great risk of persecution if they returned to their home country.

Building political solidarity

A third important lesson is that the international student experience offers an opportunity for students to build political solidarity across national divisions.

The international solidarity movement for Palestine is a prime example.

During the 1960s, support for Palestine was widespread among international students of different nationalities in strongholds of student politics such as Paris. In recent years, international students have forged new alliances through the pro-Palestinian protest movement against the Gaza war on campuses around the world.




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Ebbs and flows of activism

International students have engaged in diverse forms of “front-stage” and “back-stage” political action in different contexts.

Front-stage political activism includes participation in protests, demonstrations, occupations and other political acts that are publicly visible.

Some protests are responses to specific policy changes at colleges and universities. At the University of Victoria, where we both work, international students protested tuition increases in 2019, blockading administrative buildings and occupying the Senate chambers.

Other front-stage political actions — such as the 2024 Gaza campus protests — are part of global movements.

But front-stage protests are only half the story. They often ebb and flow throughout the school year and come with significant risks due to the precarious status of international students as visa holders.

Given the heightened risks under the Trump administration, some international students are advocating for more strategic back-stage political activism to minimize public attention.

In a recent editorial, Janhavi Munde, an international student at Wesleyan University, noted that within the current political environment, “it might be smarter and safer to create change in the background” in order to “provide more scope for impactful activism — as opposed to getting arrested the day of your first on-campus protest.”

Strengthening democratic culture

The current debate over international student activism in the U.S. raises broader questions about the very purpose of higher education in democratic societies.

When asked at a news conference why Öztürk, the Turkish student at Tufts University, was detained, U.S. Secretary of State Marco Rubio explained that “we gave you a visa to come and study and get a degree, not to become a social activist that tears up our university campuses.”

This narrow understanding of higher education reduces the richness of the educational experience — where learning occurs both within and beyond the classroom — to a one-dimensional focus on schooling to receive a credential.

One of the main aims of higher education in democracies is to foster critical thinking and civic engagement. When international students actively participate in campus political life, this strengthens the democratic culture of higher education and society.

More than a century ago, American philosopher John Dewey observed in Democracy and Education that education is essential to striving for the democratic ideal. He argued that “democracy is more than a form of government; it is primarily a mode of associated living.” For Dewey, education could foster democracy through “the breaking down of those barriers of class, race and national territory.”

Equal dignity of all people

As geographers, we take inspiration from Russian geographer Peter Kropotkin’s classic 1885 essay where he observed that, in a:

“time of wars, of national self-conceit, of national jealousies and hatreds … geography must be — in so far as the school may do anything to counterbalance hostile influences — a means of dissipating these prejudices and of creating other feelings more worthy of humanity.”

When international students such as Öztürk urge us to “affirm the equal dignity and humanity of all people,” they are displaying political courage by embodying the ideals of freedom and democracy at a time when these founding principles of the U.S. are increasingly under threat.

The Conversation

Reuben Rose-Redwood has received funding from the Social Sciences and Humanities Council of Canada.

CindyAnn Rose-Redwood has received funding from the Social Sciences and Humanities Council of Canada.

ref. International student activism histories show how education can foster democracy – https://theconversation.com/international-student-activism-histories-show-how-education-can-foster-democracy-257600

Les fondations philanthropiques doivent-elles mourir pour mieux agir ?

Source: The Conversation – in French – By Sacha-Emmanuel Mossu, Doctorant en philosophie, Université Laval

Le modèle traditionnel de la philanthropie repose sur l’idée que les fondations doivent durer éternellement, en préservant leur capital et en redistribuant chaque année une petite partie de leurs revenus. Pourtant, de plus en plus de voix s’élèvent pour remettre en question cette logique, parfois jugée lente, inefficace et déconnectée de l’urgence des besoins sociaux. Et certains philanthropes commencent à montrer l’exemple.

En mai, le milliardaire Bill Gates a annoncé qu’il comptait épuiser le fonds de dotation de la Fondation Bill & Melinda Gates d’ici 2045. Cela représentera des investissements philanthropiques de plus de 200 milliards de dollars américains ainsi que la fermeture, à terme, de l’organisation. Cette annonce rompt avec les normes de la philanthropie partout dans le monde, où les fondations sont généralement conçues pour durer indéfiniment.

Le Canada n’y fait pas exception. En s’enregistrant auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC), les fondations peuvent faire fructifier leurs actifs tout en générant des revenus exempts d’impôts. Même si la loi les oblige à dépenser chaque année un minimum de 5 % de leurs actifs, les rendements réalisés sur les marchés financiers égalent ou dépassent souvent ce seuil. Les fondations peuvent donc se contenter de distribuer année après année les intérêts de leurs investissements, sans jamais toucher au capital.

Ce modèle « de charité à perpétuité » se fait souvent reprocher son inefficience fiscale. Selon la fiscaliste Brigitte Alepin, il faut en moyenne 35 ans pour que les activités caritatives d’une fondation compensent les avantages fiscaux perçus par ses fondateurs.

Je suis doctorant en philosophie à l’Université Laval en cotutelle à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et mon collègue David Grant-Poitras est doctorant en sociologie à l’Université du Québec à Montréal. Affiliés au Réseau canadien de recherche partenariale sur la philanthropie (PhiLab), basé à l’Université du Québec à Montréal, nous étudions la philanthropie dans le cadre de nos travaux de recherche. Nous travaillons à documenter le processus de fermeture de la Ivey Foundation, qui co-finance la recherche.

Un modèle alternatif qui fait ses premiers pas au Canada

Bien que la perpétuité fasse office de norme dans le milieu philanthropique, certaines fondations remettent en question sa pertinence. À côté des fondations dites « pérennes », un nouveau modèle prend forme : les fondations à durée de vie limitée (ou sunsetting foundations en anglais). Celles-ci s’engagent délibérément à dépenser l’entièreté de leurs actifs et cesser leurs activités au terme d’une période donnée ou suivant l’atteinte d’objectifs spécifiques.




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Ce modèle n’est pas nouveau : il a été mis en œuvre par des pionniers comme le Rosenwald Fund, la Aaron Diamond Foundation ou encore la John M. Olin Foundation, fermés respectivement en 1948, 1996 et 2005. Toutefois, il connaît un regain d’intérêt, particulièrement aux États-Unis, où un nombre croissant de fondations, surtout les plus jeunes, adoptent cette approche. Même si la pratique reste marginale au Canada, certaines fondations comme la Ivey Foundation, dont la fermeture est planifiée pour 2027, commencent à suivre le mouvement.

Moins de temps, plus d’impact !

Pourquoi choisir de fermer une fondation plutôt que de lui assurer une existence perpétuelle ? Pourquoi des philanthropes comme Bill Gates ne préfèrent-ils pas assurer la survie d’une institution qui immortalisera son nom ? Dans un cahier de recherche publié récemment, le Réseau canadien de recherche partenariale sur la philanthropie s’est penché sur la question.

Plusieurs raisons peuvent motiver un tel choix : décès des fondateurs, conflits familiaux, ou encore volonté de constater de son vivant les effets de sa philanthropie. Mais au-delà de ces facteurs, c’est souvent un souci d’efficacité qui pousse ces fondations à limiter leur durée de vie.

À ce sujet, la sociologue Francie Ostrower, professeure à la LBJ School of Public Affairs and College of Fine Arts de l’université du Texas à Austin, suggère que les fondations « pérennes » ont parfois tendance à faire de leur propre survie un objectif, au détriment de leur mission sociale. À l’inverse, les fondations à durée limitée se perçoivent davantage comme des « véhicules » au service des causes sociales qu’elles soutiennent. Dans cette optique, rejeter la perpétuité devient une stratégie pour maximiser l’impact social.


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Programmer sa fermeture donne souvent aux fondations plus de flexibilité et de marge de manœuvre. Cela permet, par exemple, d’augmenter les dépenses annuelles bien au-delà du seuil de 5 %, et donc de soutenir davantage d’organismes ou de financer des projets ambitieux nécessitant des investissements massifs à court terme. Dans certains cas, l’abandon de la perpétuité réduit les dépenses administratives, ce qui dégage des ressources à réinvestir dans ce qui compte vraiment.

De plus, puisque la gestion des dépenses est affranchie des contraintes liées à la pérennisation du fonds de dotation, les fondations à durée de vie limitée s’adaptent plus facilement aux événements imprévus et sont plus réactives à l’évolution des besoins sur le terrain.

Ce modèle est d’autant plus attrayant pour les petites et moyennes fondations qui peuvent ainsi accroître considérablement leur influence dans leur secteur, chose difficile dans un modèle fondé sur la préservation du capital.

Ne pas juste donner plus, mais donner mieux

Notre recherche montre également que les avantages ne sont pas seulement d’ordre quantitatif ou financier, mais aussi qualitatif. Planifier sa fermeture pousse aussi à réfléchir en profondeur à l’utilisation optimale des ressources disponibles dans un laps de temps limité. D’après plusieurs témoignages, l’échéance imposée par la fermeture motive le personnel de la fondation, génère un sentiment d’urgence et instaure une meilleure discipline. Cela incite à concentrer efforts et ressources sur les projets essentiels et à éviter le gaspillage sur des activités jugées secondaires.

Paradoxalement, limiter la durée de vie d’une fondation ne signifie pas adopter une vision à court terme. Au contraire, tout indique que cela favorise une réflexion sérieuse sur la durabilité et les impacts à long terme des projets financés.

Sachant qu’elles ne seront pas là pour toujours, les fondations à durée de vie limitée sont naturellement portées à trouver des solutions pérennes aux problèmes sociaux et à renforcer les capacités des organisations qui prendront le relais une fois qu’elles auront cessé leurs activités. Bref, comme l’affirme le philanthrope américain Jack Eckerd, « si les fondations sont éternelles, elles mettront une éternité à accomplir quoi que ce soit ».

Alors que 135 milliards dorment dans les fonds de dotation des fondations canadiennes, le moment est peut-être venu de repenser le modèle dominant. En encourageant le développement de fondations à durée de vie limitée, le Canada pourrait non seulement réinjecter massivement des ressources dans la société, mais aussi revitaliser le rôle du secteur philanthropique dans la réponse aux enjeux sociaux les plus pressants.

La Conversation Canada

Sacha-Emmanuel Mossu a reçu des financements du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), de la Fondation Famille Choquette et du Fonds François-et-Rachel-Routhier. Il est membre du PhiLab dont le projet de recherche est co-financé par la Ivey Foundation.

David Grant-Poitras ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Les fondations philanthropiques doivent-elles mourir pour mieux agir ? – https://theconversation.com/les-fondations-philanthropiques-doivent-elles-mourir-pour-mieux-agir-257162

Symbols take centre stage in debates about Canadian nationalism

Source: The Conversation – Canada – By Paul Hamilton, Associate Professor of Political Science, Brock University

The recent resurgence of Canadian nationalism is a response to explicit threats made by United States President Donald Trump, who has repeatedly expressed his desire to make Canada the 51st American state.

Canadian flag sales have skyrocketed, informal and formal boycotts of American goods are continuing and Canadians are being urged to stay home and spend their vacation dollars domestically. Even in Québec, pro-Canadian sentiments are evident. Canadian nationalism is back.




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Yet only a decade ago, the newly elected Justin Trudeau labelled Canada the first “post-national nation” in an interview with The New York Times. In essence, the prime minister suggested, Canada was moving beyond nationalism to some new phase of social identity. Nationalism, like a step in the launch of a spacecraft, would be jettisoned now that it was a vestigial and outdated feature of Canadian society.

As we argue in a recently presented paper to be published soon, Canadians are nowhere near either a homogeneous, popularly held identity, nor are they “beyond nationalism” as if it were an outdated hairstyle.

Instead, Canadian steps toward a united, widely held nationalism continue to be stymied by both substantial constitutional issues (Québec, western alienation, Indigenous aspirations to self-determination) but also by battles over banal symbols of national identity. Canadians are, in the words of journalist Ian Brown, “a unity of contradictions.”

The importance of symbols

In his influential book, Banal Nationalism, British social science scholar Michael Billig highlighted the role of symbols like stamps, currency and flags to identify barely noticed transmitters of national consciousness.

Writing in 1995, at a time of ethnic nationalist resurgence in the former Yugoslavia, Billig contrasted the understated, reserved nationalism of citizens of established states like Canada with the dangerous, passionate expressions of nationalism in the Balkans.

This genteel nationalism is barely noticed much of the time, but proposals to alter national symbols arouse debate — like during the great Canadian flag debate of the mid-1960s — and expose deep emotional attachments. Canadians, too, are nationalists.

But they’re also citizens of a liberal democracy where nationalistic narratives compete to define and unite the nation. Societies evolve and generational change can lead to new symbols reflecting changing values. The historical episodes of discontent pertaining to national symbols show how Canadian society has evolved since its drift away from Britain after the Second World War.

During the flag debate, Liberal Prime Minister Lester B. Pearson said Canada needed a new flag that would present a united nation rather than a confusing amalgamation of different people. Conservative Leader John Diefenbaker, on the other hand, argued Canada should be “all Canadian and all British” during the debate, adding that any Canadian who disagreed should “be denounced.”

The leaders could not agree, with Diefenbaker opting for something like the status quo and Pearson for a complete redesign that would represent all Canadians, regardless of national heritage. In a 1964 La Presse article on the debate, columnist Guy Cormier crudely voiced Québec’s concerns that Pearson’s handling of the flag debate was an attempt to “artificially inseminate” his agenda on the province. The Philadelphia Evening Bulletin reported on the debate, declaring that “tinkering with a nation’s flag is sort of like playing volleyball with a hornets nest.”

Mountie symbolism

As Canada became increasingly more multicultural in the 1980s, another symbol became the centre of controversy. A Sikh entering the RCMP wanted to be able to wear a turban instead of the traditional Stetson.

Despite government and RCMP support, public opinion was mixed. Racist lapel pins were sold with the message “Keep the RCMP Canadian” as some argued the old uniform should remain and that new recruits should adapt to it.

While few Canadians knew much about the design and history of the RCMP uniform, almost all Canadians consider it an iconic representation of Canada. Changes to it represent a threat to some, inclusion for others.

Changes to the anthem, passport

Changes to O Canada, the national anthem, have been proposed over the past decades. Recently, a more inclusive version was drafted, changing “in all thy sons command” to “all of us command.”

Conservative MPs and some television pundits argued the change wasn’t necessary and the anthem doesn’t belong to a political party. Opponents argued that most people aren’t offended by the anthem’s lyrics, the anthem wasn’t broken and was not in need of fixing. Ultimately, the change was made, with great praise from some and vexation from others.

Removing images of the late Terry Fox in 2023 from the Canadian passport, a document few think about until checking its expiry date before a vacation, caused significant uproar.

Other images from Canadian history were also removed, but Fox’s removal was most notable since he was someone most Canadians consider the embodiment of a Canadian hero.

The response to these changes ranged from mild — with those arguing that Canada needs more Terry Fox, not less, — to furious, as some accused Trudeau of being out of touch with Canadians and a “fault finder-in-chief.”

Far from trivial, these arguments over national symbols reveal how deeply some Canadians are attached to them. The nature of Canadian identity and nationalism will continue to be dated and contested. In that respect, Canadians are no different than the citizens of any other country.

The Conversation

The authors do not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and have disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Symbols take centre stage in debates about Canadian nationalism – https://theconversation.com/symbols-take-centre-stage-in-debates-about-canadian-nationalism-259847

Feux de forêt : voici pourquoi il faut une structure nationale pour mieux les gérer

Source: The Conversation – in French – By Alizée Pillod, Doctorante en science politique, Université de Montréal

L’été ne fait que commencer au Canada et l’on comptabilise déjà près de 2000 feux de forêt depuis le début de l’année. Ce sont plus de 4 millions d’hectares qui sont partis en fumée, soit l’équivalent de la taille du territoire de la Suisse. À ce rythme, la saison 2025 pourrait s’avérer tout aussi catastrophique – voire pire – que celle de 2023, l’une des plus dévastatrices jamais enregistrées au pays.

Face à ces feux toujours plus difficiles à maîtriser et ne connaissant pas de frontières, la création d’une structure nationale capable de coordonner efficacement les efforts des pompiers sur le terrain est à nouveau envisagée.

En quoi cela consisterait-il exactement ? À quel prix ?

Doctorante et chargée de cours en science politique à l’Université de Montréal, mes travaux portent sur la construction sociale des problèmes publics. Je m’intéresse notamment aux effets de cadrage de la crise climatique et à leur rôle dans l’apport de changements de politique publique.


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Une gestion fragmentée en perte d’efficacité

Le Canada compte environ 3 200 services d’incendie, majoritairement organisés au niveau local – municipalités, comtés ou districts. À cela s’ajoutent, dans chaque province et territoire, des agences spécialisées dans la lutte contre les feux de forêt, distinctes des services municipaux. La coordination interprovinciale en matière de feux de forêt est assurée par le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC). Le gouvernement fédéral intervient également, notamment par l’entremise du ministère de la Sécurité publique, et détient l’autorité nécessaire pour déclarer l’état d’urgence.

Ainsi, les trois paliers de gouvernement peuvent être mobilisés dans la gestion des incendies de forêt. Or, bien qu’ils répondent à des mandats complémentaires, ces services demeurent fragmentés. L’absence d’un mécanisme centralisé de coordination peut engendrer des chevauchements, des lenteurs dans les interventions et une certaine confusion sur le terrain.

Les pompiers sonnent l’alarme

L’idée d’une structure nationale dédiée à la gestion des incendies ne date pas d’hier. En 2006, l’Association canadienne des chefs de pompiers soulevait déjà la question lors de son assemblée générale annuelle. À l’époque, elle reconnaissait que les enjeux devenaient trop vastes et trop complexes pour être gérés de façon dispersée.

En décembre 2023, après une saison des feux record, l’idée a refait surface et semble plus que jamais dans l’air du temps. Cette fois, l’Association a décidé d’aller plus loin dans sa réflexion. Elle a publié un rapport destiné aux responsables politiques, dans lequel elle propose la création d’une véritable « administration nationale des incendies », afin de mieux coordonner les interventions à l’échelle du pays.




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Ce qu’une meilleure coordination permettrait

Les changements climatiques entraînent une multiplication et une intensification des feux de forêt. Les pompiers sont donc appelés à intervenir plus souvent, et sur des périodes plus longues.

Cette pression accrue a des conséquences humaines importantes. En plus de l’épuisement, ces interventions prolongées exposent les pompiers à des fumées toxiques, augmentant ainsi les risques de maladies cardiorespiratoires. Leur santé – et parfois leur vie – est en jeu. Dans ce contexte, l’Association canadienne des chefs de pompiers constate des difficultés croissantes de recrutement et de rétention.

À cela s’ajoute un autre enjeu : tous les pompiers ne sont pas formés pour combattre les feux de forêt, dont les dynamiques diffèrent des incendies urbains.

Par ailleurs, certains incendies dépassent les frontières administratives, comme en témoignent les brasiers toujours actifs aux abords des provinces des Prairies.

Dans son rapport, l’Association soutient qu’une structure nationale permettrait de mieux répondre à ces défis. D’une part, elle offrirait la possibilité d’investir de façon plus stratégique, en orientant les budgets vers la formation spécialisée et l’achat d’équipement, souvent inadéquat face aux réalités du terrain. D’autre part, elle faciliterait le déploiement du personnel entre les régions et améliorerait la gestion des ressources essentielles – notamment l’eau, utilisée en grande quantité pour éteindre les incendies.

Au-delà des feux de forêt, l’Association rappelle que d’autres risques justifient la création d’une telle structure. Elle cite en exemple le transport de marchandises dangereuses, un domaine où l’uniformisation des pratiques et des capacités de réponse à l’échelle nationale s’avère également nécessaire.

Enfin, une administration nationale permettrait de mieux intégrer les pompiers à l’élaboration des politiques qui ont un impact direct sur leur travail. Cela concerne par exemple les normes de construction, la réglementation des feux d’artifice ou d’autres enjeux touchant la sécurité publique et qui affectent, de près ou de loin, la gestion des feux de forêt.

Pour toutes ces raisons, plutôt que de simplement élargir le mandat du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC), les représentants défendent une approche plus holistique.

Passer de l’idée à l’action

Pour étayer ses recommandations, l’Association canadienne des chefs de pompiers a mené une analyse comparative rigoureuse en s’intéressant à des modèles internationaux, notamment ceux des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande, où des délégations se sont rendues sur place pour rencontrer les responsables d’organismes similaires.

Cette veille internationale leur a permis d’identifier les bonnes pratiques et d’anticiper les défis rencontrés ailleurs. Cela leur a permis, par exemple, d’échanger sur les budgets alloués, les compétences confiées à ces agences, leur degré d’autonomie par rapport aux gouvernements.

Sur le plan budgétaire, la création d’une administration nationale des incendies au Canada ne représenterait pas une charge insurmontable. Comme le souligne l’Association, il ne s’agirait pas de repartir de zéro, mais de s’appuyer sur les structures existantes – l’association elle-même étant déjà bien organisée – pour les transformer. Les services d’incendie disposent d’un budget annuel d’environ 5,6 milliards de dollars. Selon l’Association, un investissement supplémentaire de 2 millions de dollars par an serait suffisant pour mettre en place cette coordination nationale.

Ces dernières semaines, des représentants de l’Association ont rencontré des membres du gouvernement fédéral pour discuter de leur proposition. Mais les gouvernements des territoires, des provinces et des municipalités devront aussi être consultés. Or, les discussions intergouvernementales semblent pour l’instant dominées par la guerre commerciale avec les États-Unis.

Autre frein : le premier ministre Carney n’a pas été élu avec un mandat environnemental fort. Pourtant, il aurait tout intérêt à s’emparer du dossier, étant donné que les coûts liés à la lutte contre les incendies de forêts, à eux seuls, dépassent désormais le milliard de dollars par an.

La Conversation Canada

Alizée Pillod est affiliée au Centre d’Études et de Recherches Internationales de l’UdeM (CERIUM), au Centre de recherche sur les Politiques et le Développement Social (CPDS) et au Centre pour l’Étude de la citoyenneté démocratique (CECD). Ses recherches sont subventionnées par les Fonds de Recherche du Québec (FRQ). Alizée a aussi obtenu la Bourse départementale de recrutement en politiques publiques (2021) ainsi que la Bourse d’excellence Rosdev (2023). Elle a également été la coordonnatrice pour un projet financé par Ouranos et le MELCCFP sur la communication climatique en contexte pandémique.

ref. Feux de forêt : voici pourquoi il faut une structure nationale pour mieux les gérer – https://theconversation.com/feux-de-foret-voici-pourquoi-il-faut-une-structure-nationale-pour-mieux-les-gerer-259216

How Canadian nationalism is evolving with the times — and will continue to do so

Source: The Conversation – Canada – By Eric Wilkinson, Postdoctoral Fellow in Philosophy, University of British Columbia

Tariffs imposed on Canada by the United States have fuelled a surge in nationalist sentiment that played a significant role in the outcome of April’s federal election.

Mark Carney’s new Liberal government has signalled an interest in pursuing nation-building projects that hearken back to an earlier period in Canadian history.

Economic, cultural and social policy in Canada has often served the purpose of building national unity to facilitate cohesion and collective action. But some commentators have cautioned Canadians to dampen their reinvigorated sense of pride in their nation.




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Those on the right view Canadian nationalism as an obstacle to neo-liberal economic policies while the left perceives it as irredeemably flawed.

For people on the right, free trade and globalization are thought to produce the best economic outcomes, and nationalism obstructs those outcomes. But those on the progressive left argue that Canada was founded on racist policies and settler colonialism, so nationalism should be rejected because of this original sin.




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What is a nation?

Both perspectives — and the public discussion of Canada’s national identity more generally — remain mired in confusion over the nature of nations. As a political philosopher, I have worked to clear up this confusion by determining what nations are and how they evolve.

In the 19th century, French scholar Ernest Renan outlined a definition of nation that has yet to be improved upon. For Renan, a nation consists of two things: the daily commitment of a people to continue to live and work together and a collective memory of a shared past together.

In contemporary times, Irish social scientist Benedict Anderson described nations as “imagined communities,” since the character of the nation is determined by the limits of the collective imagination of its citizens.

These are subjective definitions of nations because they define national communities in terms of the identification of their members with the community.

There are other, more common objective definitions of a nation involving identity, including shared ethnicity, religion or culture. But these definitions have long been criticized since many national identities transcend ethnicity, religion, culture or any other identity markers.

Nations vs. states

A national community is distinct from a state. The state constitutes the formal political institutions of a society, while the nation is the community of people within that society who view each other as compatriots. This is why the phrase “the people” is often used as a synonym for the national community.

While some nations are stateless, in other cases, multiple nations co-exist within a single state.

In Canada, there is the Québécois nation and many Indigenous nations within the Canadian nation. Although they are distinct, states and their governments will often build national identities around themselves to enable cohesion and collective action. Canada’s national identity was systematically shaped by successive governments — from Confederation onward — to build the society that Canadians live in today.

The character of a particular nation is not fixed.

The beliefs, practices and culture of the people who choose to live and work together can be shaped into anything they collectively decide on. A nation can adopt new values, redefine its membership or have one of its definitive characteristics fade from prominence.

Accordingly, there is no reason to think that moral failings of a national community’s past must compromise it forever. A nation can, and sometimes does, recognize its past failures and become something better.

Patriotism vs. nationalism

A distinction is sometimes drawn between “patriotism” and “nationalism,” with the most famous being made by English social critic and novelist George Orwell.

For Orwell, patriotism is devotion to a particular way of life without the desire to force it on other people, while nationalism denotes an impulse to seek power for one’s nation. Patriotism, then, is a benign, ethical form of partiality to one’s nation.

Other thinkers have sought to explain how national identities and communities can be cultivated in an ethical way, described by Israeli philosopher Yael Tamir as “liberal nationalism.”

The liberal nationalist, according to Tamir, seeks to construct a national identity that adopts the correct ethical values. They hope to harness the energy of nationalism to build a nation committed to liberty, inclusivity and progress.

In 1867, George-Étienne Cartier described the Canadian identity that he and the other Fathers of Confederation sought to create as a “political nationality.” He viewed Canadian identity as being defined by shared principles rather than language or ethnicity.

More than 150 years later, political theorist Michael Ignatieff made a similar distinction between ethnic and civic nationalism. In an ethnic nation, citizens identify with each other because they belong to the same ethnic, religious or cultural community. Meanwhile, in a civic nation, the people unite behind certain civic principles, like a commitment to democracy.

Cartier’s concept of a political nationality was crucial to making sense of the political experiment that was Confederation. Having mostly abandoned their efforts to assimilate the French-Canadians, the British settlers in North America would now join with them to build a new national identity instead.

Reshaping Canadian identity

In his recent book, historian Raymond Blake explains how Canada’s post-Second World War prime ministers, through their speeches and public statements, reshaped Canada’s national identity.




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Up through Louis St-Laurent, various prime ministers would refer to the “deux nations” origin of Canada as inspirational. British and French settlers had come together despite their differences to build a new society together, they pointed out.

As time went on, it became clear this definition of Canada’s national identity wasn’t nearly inclusive enough, making no mention of Indigenous Peoples.

The multicultural character of Canadian society was increasingly acknowledged by the government and Canadians at large until it was central to Canada’s identity. Canada’s national narrative has been reframed in recent years to recognize Indigenous Peoples as one of the three founding pillars of Canadian society. This evolution exemplifies exactly the change citizens should expect in a national community.

This transformation in Canadian national identity shows that national communities can change over time — including, perhaps, in response to U.S. President Donald Trump’s threats against Canada.

In the end, Canadians decide what sort of nation they want to inhabit. Canada’s political nationality has proven more resilient than even some of its founders might have anticipated, but not for lack of effort. There will always remain the work of building a better nation — and it’s work worth doing.

The Conversation

Eric Wilkinson does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. How Canadian nationalism is evolving with the times — and will continue to do so – https://theconversation.com/how-canadian-nationalism-is-evolving-with-the-times-and-will-continue-to-do-so-259352