Restitutions du patrimoine culturel illicite : un nouveau projet de loi française pourrait changer la donne

Source: The Conversation – in French – By Catharine Titi, Research Associate Professor (tenured), French National Centre for Scientific Research (CNRS), Université Paris-Panthéon-Assas

Image tirée du film _Dahomey_ (2024), de Mati Diop, Ours d’or de la 74<sup>e</sup>&nbsp;Berlinale. Films du Losange

Sur la question des restitutions du patrimoine culturel illicite, la France entend aller plus loin avec un projet de loi qui pourrait devenir une loi phare en la matière. Quelles en sont les modalités, et pourquoi ce projet représente-t-il potentiellement un tournant historique ?


Le discours marquant d’Emmanuel Macron sur le patrimoine culturel africain, prononcé à Ouagadougou au Burkina Faso en 2017, a suscité l’espoir d’un tournant dans la question des restitutions. Depuis, les premiers résultats ont été modestes.

Les conclusions audacieuses du rapport Sarr-Savoy, publié un an plus tard, se cantonnaient au patrimoine culturel subsaharien. Les quelques restitutions qui ont suivi, notamment celles de 26 œuvres au Bénin, d’un objet au Sénégal et d’un autre à la Côte d’Ivoire, se sont révélées moins ambitieuses que celles entrevues.

Certes, deux lois-cadres sur la restitution des restes humains et sur des objets liés aux spoliations antisémites ont bien été adoptées en 2023, mais nous étions là à la traîne d’autres pays européens. Nos voisins d’outre-Manche, connus pour leur scepticisme vis-à-vis des restitutions, disposent de telles lois depuis de longues années.

Cependant, aujourd’hui, la France entend aller plus loin avec un projet de loi qui pourrait devenir une loi phare en matière de restitutions. La promesse date de 2021, quand le président de la République affirmait la nécessité d’une loi « qui permettra de cadrer dans la durée les choses […] pour établir véritablement une doctrine et des règles précises de restituabilité ». Aujourd’hui, les conditions de son adoption semblent enfin réunies.

Une dérogation ciblée au principe d’inaliénabilité

Le projet de loi vise à créer une dérogation ponctuelle au principe d’inaliénabilité qui empêche la vente ou le transfert des œuvres des collections publiques pour certains biens culturels. L’objectif est de faciliter le processus de restitution, afin qu’elle puisse s’effectuer par décret en Conseil d’État, sans que le législateur n’ait à intervenir.

Selon l’étude d’impact du projet, il serait « répétitif et pesant […] pour toutes les parties prenantes de proposer de nouveaux projets de loi ad hoc […] pour restituer au cas par cas » et le Parlement pourrait « être difficilement sollicité de façon répétée pour des lois d’espèce visant des œuvres spécifiques ».

Appropriation illicite entre 1815 et 1972

Les biens culturels concernés sont ceux qui ont fait l’objet d’une « appropriation illicite » entre le 10 juin 1815, lendemain de la signature de l’acte final du congrès de Vienne, qui a décrété la restitution des spoliations européennes de Napoléon, et le 23 avril 1972, veille de l’entrée en vigueur de la Convention de l’Unesco de 1970, qui a mis en place un cadre de lutte contre le trafic international de biens culturels.

Cette période pose question. Par exemple, toutes les antiquités et autres œuvres d’art qui auraient dû être restituées en 1815, selon l’accord établi à l’époque, ne l’ont pas été. Pourquoi ne pas couvrir toute la période napoléonienne ? Ne serait-ce pas aussi un moyen indirect d’exercer une pression sur nos voisins britanniques qui, à l’issue de la bataille du Nil (1798), ont emporté les antiquités égyptiennes de la campagne d’Égypte ?

Le texte du projet de loi retient comme date cruciale celle de l’appropriation illicite de l’objet. La loi pourrait aller encore plus loin en retenant comme date cruciale celle de l’acquisition de l’objet illicite par une collection nationale française. Dans ce cas, un objet volé avant 1815, mais acquis après cette date serait toujours protégé par la loi.

Mieux encore, a-t-on vraiment besoin d’une période de référence ? Ne serait-il pas suffisant de se concentrer sur le caractère illicite du bien ?

Il faut rappeler qu’aucune restitution ne sera automatique : un décret en Conseil d’État pris sur le rapport du ministre de la culture sera nécessaire. Il n’y a donc aucun risque de restitution précipitée.

Par ailleurs, le projet prévoit qu’un comité scientifique pourrait également être consulté pour avis. Il pourrait même être conçu comme un organe pérenne, ce qui lui permettrait de développer une pratique, équivalente à une « jurisprudence » constante.

Enfin, la dérogation ne couvre pas les biens archéologiques ayant fait l’objet d’un accord de partage de fouilles ou d’un échange à des fins d’étude scientifique ni les biens saisis par les forces armées et transformés en « biens militaires ». Ces exclusions pourraient sensiblement restreindre l’impact de la loi, d’autant que la définition du terme « bien militaire » est large et que certains anciens accords relatifs à des biens archéologiques pourraient être considérés comme une appropriation illicite aujourd’hui.

Vol ou exportation illicite à partir de 1972

Au-delà de la dérogation au principe d’inaliénabilité, le projet de loi vise les biens culturels qui ont été « volés ou illicitement exportés » à partir du 24 avril 1972, date d’entrée en vigueur de la Convention de l’Unesco de 1970. Comme la France n’a ratifié cette convention qu’en 1997, il a été décidé de l’appliquer rétroactivement à partir de 1972.

Ici, le processus de restitution est différent : la collection publique qui possède le bien culturel demande au juge d’ordonner sa restitution. L’inconvénient est qu’il concerne uniquement les objets « volés ou illicitement exportés » et donc pas forcément d’autres types d’« appropriation illicite » comme la cession d’un objet obtenue par contrainte.

En outre, on peut s’interroger sur l’intention du projet de loi qui est soit de proposer un cadre législatif nouveau, soit d’intégrer la Convention de l’Unesco de 1970 dans le droit interne français. Dans ce dernier cas, il pourrait involontairement intégrer aussi les limitations de celle-ci. Par exemple, les produits provenant de fouilles archéologiques clandestines n’entrent pas a priori dans le champ de protection de cette convention. Est-ce vraiment la volonté du législateur d’exclure les produits de fouilles clandestines du champ d’application de la loi ?

Politiques de restitution : l’exemple néerlandais

Ces dernières années, les politiques en matière de restitution ont radicalement changé presque partout dans le monde, prouvant que des pratiques, acceptables par le passé, ne le sont plus. À ce titre, l’exemple des Pays-Bas est particulièrement intéressant.

Depuis 2020, ce pays a mis en place une nouvelle politique et a constitué un comité scientifique chargé d’examiner les demandes de restitution émanant d’un État étranger. Il accepte désormais que les objets entrés dans le domaine public néerlandais à la suite d’un déséquilibre des pouvoirs soient restitués. Bien que le comité ait officiellement été créé pour traiter les demandes relatives aux objets coloniaux, son champ d’action s’étend à tous les types d’objets. En cas de doute quant à la manière dont un bien culturel s’est intégré dans une collection néerlandaise, le comité recommande sa restitution. Le doute profite donc à l’État demandeur.

Les mots ont leur importance. Lorsqu’il examine une demande de restitution, le comité néerlandais ne considère pas que l’objet « appartient » à la collection néerlandaise, mais seulement qu’il y est accueilli. Il est question d’objets « perdus involontairement » par l’État concerné (et non « volés » ou « obtenus par contrainte »). Plus important encore, cette nouvelle politique reconnaît que « la réparation de l’injustice est le point de départ du processus de restitution ».

Un projet de loi tourné vers l’avenir

Revenons au projet français de loi présenté par le gouvernement. Il a été déposé au Sénat, le 30 juillet 2025, où trois sénateurs, Max Brisson (LR), Catherine Morin-Desailly (Union centriste) et Pierre Ouzoulias (CRCE-K), particulièrement engagés en la matière, ont déjà été à l’origine d’un nombre de dossiers législatifs portant sur les restitutions.

Le projet de loi devait initialement être discuté en septembre 2025, mais la situation politique a repoussé cette échéance à une date pour l’instant indéterminée.

Le consensus politique qui semble émerger en faveur de ce projet est fondateur. Il permettra à la France de se positionner à l’avant-garde du débat sur la restitution des biens culturels acquis illicitement.

The Conversation

Catharine Titi ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Restitutions du patrimoine culturel illicite : un nouveau projet de loi française pourrait changer la donne – https://theconversation.com/restitutions-du-patrimoine-culturel-illicite-un-nouveau-projet-de-loi-francaise-pourrait-changer-la-donne-267580

When coal smoke choked St. Louis, residents fought back − but it took time and money

Source: The Conversation – USA (2) – By Robert Wyss, Professor Emeritus of Journalism, University of Connecticut

Scenes from downtown St. Louis on ‘Black Tuesday,’ Nov. 28, 1939, show how thick the smoke was even in the middle of the day. Missouri Historical Society

It was a morning unlike anything St. Louis had ever seen. Automobile traffic crawled as drivers struggled to peer through murky air. Buses, streetcars and trains ran an hour behind schedule. Downtown parking attendants used flashlights to guide vehicles into their lots. Streetlamps were ignited, and storefront windows blazed with light.

Residents called Nov. 28, 1939, “Black Tuesday.” Day turned to night as thick, acrid clouds blackened the sky. Even at street level, visibility was just a few feet. The air pollution was caused by homes, businesses and factories, which burned soft, sulfur-rich coal for heat and power. The soft coal was cheap and burned easily but produced vast amounts of smoke.

The murky morning was an extreme version of a problem St. Louis and dozens of other American cities had been experiencing for decades. Strict federal air pollution regulations were still 30 years away, and state and local efforts to limit coal smoke had failed miserably.

Today, as the Trump administration works to roll back air pollution limits on coal, the events in St. Louis more than 80 years ago serve as a reminder of how bad a situation can become before people’s objections finally force the government to act. And as I discuss in my book “Black Gold: The Rise, Reign and Fall of American Coal,” those events also highlight how successful that action can be.

The fight for cleaner air is a key part of St. Louis history.

A widespread civic effort

Days after Black Tuesday, St. Louis Mayor Bernard Dickmann responded to the crisis by creating a commission to investigate and recommend a solution to the continuing air pollution.

Just before Black Tuesday, Joseph Pulitzer II, publisher of the St. Louis Post-Dispatch, had launched his own anti-smoke newspaper campaign seeking fundamental change. In my research I found the first editorial, on Nov. 13, 1939, which declared “something must be done, or else.” A crack reporter, Sam J. Shelton, was assigned full time to what became the smoke beat. Post-Dispatch news stories, editorials and political cartoons championed the values of cleaner air and the dangers of toxic pollution.

Dickmann’s Smoke Elimination Committee met 13 times over a winter that seemed unrelenting in darkness. News and weather reports record that smoke blotted out the Sun on one out of every three days, and sometimes sunlight never pierced the darkness. Advice poured in, including from a Hollywood-style stuntman and flagpole sitter, Alvin “Shipwreck” Kelly, who offered to perch in the sky searching for dirty chimneys.

In late February 1940, the commission issued a report recommending restrictions on smoke emissions. The report said residents and industry should either pay more to buy coal with less sulfur or other fuel, or pay for and install new equipment to burn the sulfur-rich coal more cleanly. On April 5, the city’s Board of Aldermen convened to consider the changes in law that would enact the recommendations.

Newspapers reported that more than 300 protesters, including coal dealers, operators and miners, parked their trucks outside City Hall, waving banners. Black smoke spewed upward from coal stoves mounted atop one, newspaper reports said. The boisterous throng marched into City Hall, shouting and often drowning out city representatives. Amid catcalls and boos, the aldermen passed the ordinance 28-1.

St. Louis did a lot of work to control air pollution from burning coal.

Immediately, Raymond Tucker, the mayor’s deputy, began arranging for suppliers of more expensive low-sulfur coal for the city’s residents and businesses. He launched a slick public relations campaign urging residents to comply with the new law. He also hired a team of inspectors to block bootleg shipments of unauthorized sulfur-rich coal and to cite anyone whose chimney’s smoke ran too black.

Coal operators in Illinois, who sold the cheaper sulfur-rich coal, urged their state’s residents to boycott St. Louis goods and filed lawsuits challenging the legality of the new ordinance. Those actions appeared menacing but made little headway.

The true test of the ordinance would arrive with the winter chill.

A group of men in suits stand around a seated man, who is handing a pen to one of the standing men.
St. Louis Mayor Raymond Tucker, right, receives a pen from President Lyndon B. Johnson, who has just signed the Clean Air Act of 1963 into law.
Bettmann Archive/Getty Images

A winter of change

As winter arrived, legal coal was 10% to 30% more expensive than the high-sulfur coal had been, and some families struggled, especially in poorer areas of the city. Bootleg coal shipments arrived. More than once, Tucker’s armed inspectors fired at a suspect truck that ignored orders to stop, according to newspaper reports from the time.

While hopes were already high that the new, tough measures would clean the skies, the winter of 1940-41 defied even those rosy expectations. By mid-January, the city’s skies were so much cleaner than the year before that they were the talk of the town. They were clear blue, and even on days when there was smoke, it was far less than had been common before the city ordinance passed.

The national press picked up the news, and arriving visitors wrote letters to the editors of their hometown newspapers reporting being astounded by what St. Louis had accomplished that winter. Tucker compiled notes on how many communities in the U.S. and Canada sought details on the transformation. In that document, now held among his archives at Washington University in St. Louis, he listed 83.

A great city has washed its face,” Sam Shelton wrote for the Post-Dispatch. “St. Louis is no longer the grimy old man of American municipalities.” The “plague of smoke and soot” had been wiped away after a century in “a dramatic story of intelligent, courageous and co-operative effort.” No longer did residents have to endure “burning throats, hacking coughs, smarting eyes, sooty faces and soiled clothing.”

The newspaper was awarded a Pulitzer Prize for public service in 1941 for its campaign, the first time that a major award was conferred for an environmental story.

For years afterward, the coal industry argued that the St. Louis campaign was a fraud that needlessly forced residents to buy more expensive fuel and equipment. But even during World War II, when industrial restrictions meant pollution was worse in the name of driving the war economy, the city’s skies were never as blackened as they had been before.

Tucker, the mayor’s deputy, later used the fame he had achieved from the smoke campaign as a springboard to being elected mayor. He served 12 years. His former boss, Dickmann, was less fortunate, losing his reelection bid in 1941. He blamed it on having forced residents to pay more, even though it meant cleaner fuel for their homes and clearer skies for their community.

The Conversation

Robert Wyss does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. When coal smoke choked St. Louis, residents fought back − but it took time and money – https://theconversation.com/when-coal-smoke-choked-st-louis-residents-fought-back-but-it-took-time-and-money-265934

Many Colorado homeowners are underinsured − here’s what to do before the next fire

Source: The Conversation – USA (2) – By Tony Cookson, Associate Professor of Finance, University of Colorado Boulder

Many people who lost their homes in the Marshall Fire were underinsured. The Washington Post/GettyImages

Most Colorado homeowners do not have enough insurance coverage to rebuild their house after a total loss. That’s according to our new research examining whether homes destroyed in Colorado’s Marshall Fire — which burned more than 1,000 houses in suburban Boulder County — have been rebuilt.

We are economists who study the financial resources available to households to cope with disasters, including insurance, crowdfunding and federal disaster aid.

Over the past five years, insurance premiums in Colorado rose nearly 60%, driven by mounting losses from wildfire, hail and other disasters. These patterns are not unique to Colorado. They reflect a broader national reassessment of risks.

Our new research sheds light on this issue by linking confidential, contract-level data to real rebuilding outcomes.

Our study analyzes 3,089 policies from 14 major insurers held by people affected by the Marshall Fire. The findings offer concrete steps homeowners can take now to reduce the risk of holding insufficient coverage.

How common is underinsurance?

Underinsurance is determined by comparing the amount of coverage a homeowner carries to rebuild the physical structure of their home to the actual cost of rebuilding after a disaster.

To estimate each unique home’s rebuilding cost, the study used construction-cost software and adjusted the estimates to align with a sample of real-world construction quotes received by homeowners after the Marshall Fire.

We found that 74% of homeowners affected by the Marshall Fire were underinsured, and 36% were so severely underinsured that their policy covered less than 75% of the rebuild cost.

According to our research, underinsurance was not just a problem for poorer households. Even for households with incomes above US$180,000, 72% held policies that did not cover the cost of a complete rebuild.

Credit scores and mortgage debt amounts were unrelated to how underinsured people were.

Dozens of homes are in various stages of being built.
After the Marshall Fire, hundreds of homes were being rebuilt at once, which drove the costs of rebuilding up.
UCG/GettyImages

After major fires, construction costs typically spike as hundreds of survivors rebuild at once. To help manage this risk, many homeowners purchase an Extended Replacement Cost policy, which boosts coverage by a set percentage of the existing coverage limit if rebuilding costs end up higher than the coverage limit.

Eighty-seven percent of the Marshall Fire policies we studied included extended coverage. But nearly three-quarters of them still fell short of covering the full cost to rebuild. Our study found that while extended coverage policies cushion the impact of postfire construction cost inflation, they do not solve the deeper problem of underinsurance.

In other words, even without the surge in costs, most households had bought too little coverage from the outset.

Price shopping vs. the coverage you actually need

Our research finds that the insurance company a household chooses strongly predicts how much coverage the household has. That’s even after accounting for income, mortgage status, credit score, home value and property characteristics. In other words, insurers differ systematically in the coverage levels they tend to provide.

When shopping, homeowners attend to the headline premium, or the total cost of insurance, but not to how much coverage that premium actually buys. Indeed, if shoppers compared insurer quotes for the same coverage amount, they would gain about $290 per year in value, roughly 10% of the average annual homeowners insurance premium.

Why underinsurance slows recovery

Underinsurance isn’t an abstract problem offset by savings, loans and federal aid. It leaves real gaps in rebuilding.

The study found that when a household’s insurance coverage falls short of the home’s replacement cost, the household is significantly less likely to rebuild after a total loss. Instead, some families end up selling and moving away.

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A home lot for sale after the Marshall Fire.
UCG/GettyImages

In fact, the research shows that if all underinsured households in the sample had been fully insured, 25.4% of homeowners would have filed for reconstruction permits within a year of the fire, instead of the 18.8% that filed. In addition, only approximately 5.4% of homeowners would have sold their destroyed properties that year, as opposed to the 9.7% that did sell. Overall, this means more families could have rebuilt and stayed in their communities.

What Colorado homeowners can do now

Here are some practical steps Colorado homeowners can take to make sure their coverage keeps pace with rising risks and rebuilding costs:

  • When getting quotes or renewing, request a side-by-side comparison where coverage limits and any extended coverages are held constant across insurers. Shopping this way helps avoid underinsuring in pursuit of a lower premium.

  • Revisit limits after renovations and big economic changes. Construction costs in the region rose steeply in the lead-up to the Marshall Fire due to the pandemic and related inflation. If you haven’t updated your coverage recently, revisit it annually — especially if you remodeled or added square footage.

A good explainer of how to make a home inventory from the Minnesota Department of Commerce.

Consider insurer reputation and local presence. Different insurance companies will suggest different coverage limits for the exact same property. The study finds that companies with deeper roots in the community are less likely to underinsure, likely due to concerns about their reputation — something worth weighing alongside price.

The Front Range will continue to face wildfire seasons where wind, drought and human ignition interact in populated areas, and premiums are unlikely to snap back quickly. For households, the most practical step is to shop for insurance and renew policies as if a total loss could happen tomorrow.

The Conversation

Tony Cookson received funding from the National Bureau of Economic Research Household Finance Small Grants Program.

Emily Gallagher is affiliated with the Federal Reserve Bank of Philadelphia. The views expressed are solely hers and do not necessarily reflect the views of the Federal Reserve Bank of Philadelphia, the Federal Reserve Board of Governors, or the Federal Reserve System. No statements should be treated as legal advice or as an endorsement by the Federal Reserve System of a specific product or service.

ref. Many Colorado homeowners are underinsured − here’s what to do before the next fire – https://theconversation.com/many-colorado-homeowners-are-underinsured-heres-what-to-do-before-the-next-fire-263702

Trump’s words aren’t stopping China, Brazil and many other countries from setting higher climate goals, but progress is slow

Source: The Conversation – USA (2) – By Shannon Gibson, Professor of Environmental Studies, Political Science and International Relations, USC Dornsife College of Letters, Arts and Sciences

Sea walls now ring much of the Marshall Islands’ capital, Majuro, as the ocean rises. Lt. Anna Maria Vaccaro/U.S. Coast Guard

In the Marshall Islands, where the land averages only 7 feet (2 meters) above sea level, people are acutely aware of climate change.

Their ancestors have lived on this string of Pacific islands for thousands of years. But as sea level rises, storms more easily flood communities and farmland with saltwater. Warming ocean water has triggered mass coral-bleaching events, harming habitats that are important for both tourism and fish that the islands’ economy relies on.

If the world fails to rein in the greenhouse gas emissions driving climate change, studies suggest low-lying islands like these could be uninhabitable within decades.

Marshall Islands President Hilda Heine talks about climate risks to her homeland while in New York for the United Nations General Assembly in September 2025.

Climate change isn’t just a problem for islands. Countries worldwide are experiencing intensifying storms, dangerous heat waves and rising seas as global temperatures rise.

Yet, after 30 years of international climate talks, 10 years of a global treaty promising to keep temperatures in check, and trillions of dollars in damage, the world is still not on track to stop rising global temperatures. Greenhouse gas emissions were at record highs in 2024, and it was Earth’s hottest year on record.

I study the dynamics of global environmental politics, including the United Nations climate negotiations. And I and my lab have been tracking countries’ latest climate pledges – known as nationally determined contributions, or NDCs – to see which countries have stepped up their efforts, which have slid back and who has ideas that can deliver a safer world for everyone.

While the Trump administration has been pressuring countries to back away from their climate commitments – and succeeded in delaying an International Maritime Organization vote on a global plan to tax greenhouse gas emissions from shipping after threatening other counties with sanctions, visa restrictions and port fees if they supported it – many countries are still pressing ahead.

Trump agitates, but many countries are steadfast

U.S. President Donald Trump, whose administration came into office vowing to eliminate climate regulations and boost the fossil fuel industry, derided concerns about climate change in his Sept. 23, 2025, speech to the U.N. General Assembly. He called climate change the “greatest con job ever perpetuated” and ridiculed green energy and climate science.

Trump’s language no longer surprises world leaders, though. More than 100 other countries announced new climate commitments during a high-level summit a few days later.

China, currently the world’s largest greenhouse gas emitter, was lauded for hitting its green energy targets five years early. Its rapid expansion of low-cost renewable energy and electric vehicle manufacturing has reduced pollution in Chinese cities while also boosting its economy and expanding the government’s influence around the world.

Chinese President Xi Jinping announced the country’s first absolute emissions reduction goal at the summit, committing to cut its net greenhouse gas emissions by 7% to 10% from peak levels by 2035. China also committed to nearly triple its solar and wind power capacity and expand reforestation efforts.

While advocates and other governments had hoped for a stronger announcement from China, the new goals mark an important shift from the country’s earlier carbon intensity targets, which aimed to decrease the amount of greenhouse gas emissions per unit of economic output but still allowed emissions to grow over time.

The European Union has yet to submit its new commitments, but the group of 27 European countries delivered a letter of intent, saying it would commit to a 66% to 72% collective decrease in net greenhouse gas emissions by 2035 compared with 1990 levels. Europe has seen a swift rise in renewable energy, up sharply since Russia’s invasion of Ukraine put the continent’s natural gas supplies in jeopardy.

The EU has also made waves by extending its carbon pricing rules beyond its borders.

The EU’s Carbon Border Adjustment Mechanism, scheduled to begin in January 2026, will be the first system to charge for the climate impact of imported goods coming into Europe from countries that don’t have carbon prices similar to the EU’s. The measure, meant to even the playing field for EU industries, sets a global precedent for linking carbon emissions to trade.

However, the EU’s climate plans are also facing some headwinds. Its parliament is moving toward softening new corporate sustainability requirements after pressure from companies. And it may face calls from some member countries to delay a new carbon market meant to cut emissions from road transportation and buildings, Politico reported.

The EU has pledged to mobilize up to 300 billion Euros (about US$350 billion) to support the global clean energy transition in developing countries.

The United Kingdom, Japan and Australia submitted their most ambitious targets to date. All three put them on track to reach net-zero emissions by 2050, meaning any greenhouse gases they emit will be offset by projects that avoid carbon emissions or remove carbon from the atmosphere.

In Australia, Queensland’s recent announcement that it would extend existing coal power plant use to the 2030s and 2040s may slow national progress. But Queensland also supports scaling up renewable energy and is still aiming for net-zero emissions by 2050.

Norway committed to reduce its greenhouse gas emissions by at least 70% by 2035 compared with 1990 levels, which would align with the Paris Agreement goal to keep global emissions below 1.5 degrees Celsius (2.7 degrees Fahrenheit). However, it plans to remain a major oil and gas exporter.

Notably, many developing countries also stepped up their commitments.

Brazil pledged a net emissions reduction of 59% to 67% by 2035 and is maintaining its 2050 net-zero target.

Free riding and taking cover behind the US

However, while some new climate commitments signal important momentum in the fight against climate change, the tug-of-war between global ambition to slow climate change and strategic self-interests was palpable at the New York summit. The responses to Trump’s remarks revealed both veiled critiques and deceleration of climate action by some governments.

China criticized backsliding by some countries, without naming names.

Brazil used the summit to call out countries that were late in submitting their updated climate commitments. Only about a third had submitted their updated pledges at that point.

Lula da Silva stands in a group talking, including heads of the UN and EU.
Brazilian President Luiz Inácio Lula da Silva, who will host the 30th annual U.N. climate conference, COP 30, in November 2025, talks with other world leaders at the U.N. in September 2025.
AP Photo/Peter Dejong

While it is difficult to parse out individual country motivations – economic stress, wars and political influence can all play a role – many scholars worry that U.S. backsliding will lead other countries to reduce their climate commitments, and some recent pledges appear to back this up.

Many petroleum-producing countries missed the U.N. pledge deadline. Qatar, which recently gifted the U.S. a jet plane for Trump’s use and has an economy largely bolstered by the oil and gas industry, has not updated its pledge since 2021. The six-member Gulf Cooperation Council’s average emissions reduction target is even lower than Qatar’s, at around 21.6% by 2030.

Similarly, Argentina, among the world’s top holders of shale oil and gas reserves, has not released its updated commitments. Progress on its previous commitment has been undermined by political shifts since President Javier Milei’s election in 2023.

Milei and Trump seated on a stage. Milei is holding a piece of paper up.
Argentine President Javier Milei meets with U.S. President Donald Trump during the United Nations General Assembly on Sept. 23, 2025, in New York. Trump offered Argentina a $20 billion currency swap to help Milei stabilize his struggling economy.
AP Photo/Evan Vucci

Milei initially vowed to abandon the 2030 agenda entirely and withdraw from the Paris Agreement, though his administration later backtracked. His dismissal of climate change as a “socialist lie” has aligned Argentina closely with Trump, culminating in a recently planned US$20 billion aid package from the U.S. to Argentina and raising questions about whether Argentina’s climate stance reflects genuine policy or geopolitical strategy.

Also noticeably absent are commitments from India, Mexico, South Africa and Saudi Arabia. Angola weakened its climate pledge, citing lack of international funding.

A new way to make climate commitments?

While many countries are promising progress to reduce greenhouse gas emissions, the commitments formally submitted as of Oct. 20 were still far below the level needed to keep global temperatures from rising by 2 C (3.6 F), let alone 1.5 C.

Chart shows slow progress
Countries’ new climate pledges – known as nationally determined contributions, or NDCs – as of Oct. 20, 2025, compiled by ClimateWatch, were still far from keeping global warming under 2 C (3.6 F), let alone 1.5 C (2.7 F). The total includes 62 countries that had submitted pledges, including a U.S. pledge submitted before the Trump administration took office. It does not include China’s announced pledge or the European Union’s expected pledge.
ClimateWatch, CC BY

To help boost national efforts and accountability, Brazil has proposed a new approach it calls a globally determined contribution. Unlike the 1997 Kyoto Protocol framework, which set fixed, country-specific emission reduction targets based on historical baselines, or the 2015 Paris Agreement’s pledge-as-you-can system, it would establish global targets aligned with the Paris Agreement’s temperature goals.

So, a globally determined contribution might state, for example, that the world will triple its renewable energy production and reverse deforestation by 2030. A target like that gives countries a clearer path of action. The new format would also allow city and state actions to be counted separately, increasing incentives for them to act.

As the host of the COP30 climate talks Nov. 10-21, 2025, Brazil is uniquely positioned to champion this concept. In the absence of U.S. leadership, the proposal could offer a rare opportunity for countries to collectively strengthen commitments and reshape treaty language in a way never seen before – leaving open the possibility for progress.

Wila Mannella, a research assistant and graduate student in environmental studies at USC, contributed to this article.

The Conversation

Shannon Gibson does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.

ref. Trump’s words aren’t stopping China, Brazil and many other countries from setting higher climate goals, but progress is slow – https://theconversation.com/trumps-words-arent-stopping-china-brazil-and-many-other-countries-from-setting-higher-climate-goals-but-progress-is-slow-267194

Comment le Sénégal peut financer son économie sans s’endetter davantage

Source: The Conversation – in French – By Souleymane Gueye, Professor of Economics and Statistics, City College of San Francisco

Le modèle d’endettement externe, longtemps présenté comme le moteur du développement des pays sous-développés en général et du Sénégal en particulier, révèle aujourd’hui ses limites. Le Sénégal fait face à un endettement public record (119 % du PIB) selon le Fonds monétaire international – aggravé par des « dettes cachées » hors bilan et une contrainte budgétaire qui menace à la fois sa stabilité macro-économique et sa capacité à financer un développement durable et inclusif. Lors des assemblées du FMI et de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva a salué la transparence dont les autorités sénégalaises ont fait montre en révélant la dette cachée, estimant qu’elles ont eu “le courage de dire la vérité”.

Les crises successives – dette des années 1980, pandémie de COVID-19, guerre en Ukraine, guerre commerciale décrétée par la nouvelle administration américaine, la suspension/diminution de l’aide au développement – ont ravivé une question centrale : comment financer la transformation structurelle du pays sans replonger dans la dépendance et le surendettement ?

En tant qu’économiste ayant étudié les mécanismes d’endettement et les sources alternatives de financement du Sénégal, j’examine dans cet article les alternatives au modèle classique d’endettement. Je défends l’idée que des instruments concrets existent pour soutenir une croissance inclusive, génératrice de richesse, d’emplois et porteuse de réduction des inégalités des revenus.

Les limites d’un modèle fondé sur la dette

Selon la théorie économique néo-classique, un pays avec un taux d’épargne faible peut accélérer sa croissance économique en finançant ses investissements productifs par la dette internationale. C’est sur ce principe que le Sénégal, comme d’autres pays africains, a beaucoup emprunté sur les marchés internationaux pour construire routes, ponts et infrastructures censés soutenir la croissance et conduire le pays vers l’émergence.

La réalité dément cette théorie dans le cas du Sénégal. Après quarante années de recours aux financements extérieurs, la dette publique dépasse aujourd’hui 118 % du PIB. Le déficit budgétaire s’élève aussi à plus de 14 % du PIB. Le service de la dette absorbe plus de 25 % des recettes fiscales. Les charges d’intérêts sur la dette ont augmenté de 32,7 % durant ce trimestre, atteignant 823 milliards de FCFA (environ 1,34 milliard de dollars US), d’après le ministre des Finances. La croissance économique reste très volatile, avec une productivité stagnante et un taux de chômage très élevé (22,8 %).

Le taux moyen de croissance économique est de 5 %. La productivité du travail n’augmente en moyenne que de 0.6 %. Elle est freinée par la mauvaise orientation de la main-d’œuvre et de l’insuffisance d’équipements performants.

Les investissements massifs n’ont pas créé le cercle vertueux attendu. Au lieu de créer une croissance endogène et inclusive, ils ont consolidé une économie dépendante des importations et des devises étrangères.

Cette dépendance a entraîné un cycle de surendettement. L’État doit sans cesse emprunter de nouvelles sommes pour rembourser les dettes contractées en devises. Le service de la dette augmente chaque année (+21 % sur les intérêts). S’y ajoute un besoin de financement du compte courant estimé à 2700 milliards de FCFA (environ 4,39 milliards de dollars US). Autant de ressources soustraites aux dépenses sociales et d’investissement.

Cette situation n’est pas passagère. Elle traduit un blocage structurel.La théorie de la dépendance montre que l’emprunt international entretient une dépendance durable vis-à-vis des grands centres financiers. Celle-ci est aggravée par des contrats opaques et la pression des agences de notation comme Moody’s qui ne cessent de dégrader la note du pays.

La doctrine de la “dette odieuse” formulée par Alexander Sack considère qu’une dette contractée sans consentement démocratique et contraire à l’intérêt public peut être annulée. Cette idée refait surface au Sénégal : la Cour des comptes a révélé l’existence d’une dette « cachée » estimée à 13 milliards de dollars fin 2024, contre 7 milliards sous le régime précédent.

Ce fardeau de la dette cachée pèse lourdement sur les finances publiques et nuit à la crédibilité du pays sur les marchés. Le Sénégal doit désormais emprunter à des taux très élevés . C’est pourquoi une partie des Sénégalais demande que le pays refuse de rembourser cette dette cachée qu’ils jugent “odieuse”.

Ces analyses montrent la nécessité de diversifier les sources de financement pour atténuer la dépendance du pays à l’endettement.

## Financer autrement l’économe

La recherche d’alternatives au modèle classique d’endettement devient urgente. Au-delà de la mobilisation des ressources domestiques (réformes fiscales, épargne nationale), plusieurs instruments offrent des solutions crédibles pour financer autrement la croissance. Un fonds souverain, alimenté par les revenus des ressources naturelles (or, zircon, hydrocarbures), pourrait constituer une base de financement stratégique.

Les échanges de dette contre développement offrent une solution. Ils convertissent une créance en financements pour des secteurs comme la santé ou l’éducation. Résultat : la dette s’allège tout en soutenant les services publics.

La diaspora sénégalaise, dont les transferts représentent près de 10 % du PIB, constitue un autre levier majeur pour financer des infrastructures stratégiques. Le lancement du premier Diaspora Bond a d’ailleurs permis de lever 450 milliards de FCFA (environ 731,7 millions de dollars US), bien au-delà de l’objectif initial de 487,8 millions de dollars US. Ces obligations citoyennes, assorties de taux de rendement compétitifs, peuvent devenir un outil structurant de patriotisme économique.

L’utilisation des Sukuk islamiques qui sont des obligations en conformité avec la charia (loi islamique) limiterait le risque de change tout en mobilisant une épargne nationale et étrangère compatible avec les valeurs islamiques de nombreux investisseurs. Pour le Sénégal, il faudra simplement rationaliser le recours à cette finance islamique en travaillant sur un cadre juridique et réglementaire transparent. En 2014, le gouvernement l’avait déjà utilisé pour lever 325,2 millions de dollars US.

Un autre levier de financement consisterait à émettre des obligations indexées au PIB. Avec ce système, le remboursement de la dette dépend de la santé économique du pays. Si la croissance est forte, les créanciers sont mieux remboursés. Si l’économie ralentit ou subit un choc climatique (inondation, disette sécheresse), les remboursements diminuent. Ce mécanisme testé en Argentine après 2001 prouve que les finances publiques, en partageant les risques avec les créanciers, laissent aux autorités une marge de manoeuvre budgétaire.

D’autres mécanismes financiers méritent d’être développés. La microfinance, les fintechs, le capital-risque et les sociétés de capital d’investissement peuvent non seulement accompagner les start-up et les PME innovantes mais aussi cibler une partie de la population non bancable.

A ces leviers de financement, il faudra y inclure les fonds verts pour le climat et les obligations vertes, niches qui permettront de lever des fonds pour lutter contre le réchauffement climatique ou de financer des projets environnementaux structurants.

Le Sénégal doit s’appuyer sur une stratégie bien pensée qui combinerait ces formes de financement alternatif avec les investissements directs étrangers (IDE) et les partenariats public-privé transparents dans des secteurs tels que le BTP, les énergies renouvelables, l’agro-industrie et les hautes technologies.

Bien articulés et adossés à une diplomatie économique efficace, ces leviers peuvent diminuer la vulnérabilité externe du pays. Ils peuvent renforcer la nouvelle approche de financement des politiques publiques pour une transformation systémique de l’économie sénégalaise tout en renforçant la crédibilité internationale du Sénégal.

Une réforme en deux temps

Pour rompre ce cercle vicieux dans lequel le Sénégal s’est empêtré, il est nécessaire d’amorcer des réformes qui auront un double objectif.

D’une part, assainir l’héritage de dettes accumulées par un audit rigoureux, une restructuration ciblée et une gouvernance budgétaire plus transparente.

D’autre part, bâtir une nouvelle stratégie de financement capable de mobiliser les ressources domestiques, de diversifier les partenariats et d’intégrer des instruments innovants tels que les échanges de dette contre développement, les sukuk islamiques, les obligations indexées au PIB et les diaspora bonds.

Cette transformation exige une discipline institutionnelle exemplaire et une sélection stratégique des instruments de financement afin de protéger les dépenses sociales, soutenir l’emploi des jeunes et préserver le pouvoir d’achat des Sénégalais les plus vulnérables. En maîtrisant ces leviers, le Sénégal pourra libérer son potentiel productif pour une transformation systémique de son économie et réduire sa dépendance aux marchés financiers internationaux.

Il s’agira ainsi de bâtir une trajectoire de croissance durable, résiliente et véritablement inclusive, capable d’éradiquer la pauvreté et de réduire les inégalités économiques.

La réussite de la Vision Sénégal 2050 – référentiel de développement du pays – dépendra de cette capacité à financer autrement les politiques publiques et l’ économie.

The Conversation

Souleymane Gueye receives funding from Fulbrith et le college de San Francisco.

ref. Comment le Sénégal peut financer son économie sans s’endetter davantage – https://theconversation.com/comment-le-senegal-peut-financer-son-economie-sans-sendetter-davantage-266225

La edición genética podría desactivar uno de los principales culpables del cáncer de pulmón

Source: The Conversation – (in Spanish) – By Pedro Pablo Medina Vico, Catedrático en el Departamento de Biología Molecular y Bioquímica. Director del Grupo de Investigación de Regulación Génica y Cáncer en el Centro de Investigación Genómica y Oncológica (GenyO)., Universidad de Granada

Yok_onepiece/Shutterstock

El paso del tiempo lo cambia casi todo menos la principal causa de cáncer en el mundo, que en las últimas décadas ha sido el cáncer de pulmón. Solo en España se diagnostican más de 30 000 casos cada año, y la supervivencia a cinco años apenas alcanza el 20 %. Parte del problema es que los tumores suelen detectarse tarde y que los tratamientos, incluso los más novedosos, acaban perdiendo eficacia.

KRAS: el interruptor genético que no se apaga

Entre los principales culpables está un gen con nombre propio: KRAS. Codifica una proteína con un interruptor que indica a las células cuándo crecer y dividirse. Cuando el gen que la produce muta, el interruptor queda atascado en la posición de “encendido”, desencadenando una proliferación descontrolada.

Aproximadamente un tercio de los pacientes con adenocarcinoma de pulmón presenta mutaciones en KRAS. Y los tumores se vuelven “adictos” a estas versiones mutadas de la proteína: si se eliminan, el tumor no sobrevive.

Del “gen intocable” a un blanco terapéutico

Durante años, KRAS fue considerado inabordable desde la farmacología. Todos los intentos de bloquearlo fallaban. El panorama cambió con la llegada de inhibidores como Sotorasib, aprobado en 2021 para una mutación concreta de KRAS llamada G12C. El fármaco supuso un avance histórico, aunque con limitaciones importantes: muchos pacientes no responden y otros desarrollan resistencia en cuestión de meses.

Nuestro equipo ha explorado otra vía. En lugar de bloquear la proteína mutada, hemos intentado eliminar la mutación de raíz, atacando al gen que produce la proteína. Para ello empleamos HiFi-Cas9, una versión de alta fidelidad de la herramienta CRISPR-Cas9.

KRAS.

La clave es la precisión. Diseñamos guías capaces de distinguir las mutaciones más comunes en KRAS (G12C y G12D). HiFi-Cas9 corta exclusivamente el ADN mutado y respeta la copia normal del gen. Así, las células tumorales –adictas a las proteínas mutadas– dejan de producirlas y, en consecuencia, mueren, mientras que las normales no se ven afectadas.

En modelos preclínicos, las células cayeron fulminadas

En cultivos celulares y en esferoides tridimensionales, que reproducen mejor la realidad de un tumor, la viabilidad celular se desplomó tras la aplicación de nuestra terapia. Es decir, las células no resistieron y cayeron fulminadas.

El siguiente paso fueron los xenoinjertos PDX, pequeños fragmentos de tumor de pacientes directamente implantados en ratones. En este modelo más realista, HiFi-Cas9 frenó de manera significativa el crecimiento tumoral. En algunos casos, la eficacia fue incluso superior a la de Sotorasib. Y lo más prometedor: también mostró actividad en modelos resistentes al fármaco.

En organoides de pacientes, es decir, minitumores cultivados en laboratorio, los resultados fueron consistentes: nuestra terapia experimental volvió a limitar la proliferación de las células con KRAS mutado.

Lo más interesante es que KRAS no es exclusivo del pulmón: también está implicado en tumores de páncreas y colorrectales de mal pronóstico. Si logramos aprovechar esta “adicción tumoral” como vulnerabilidad terapéutica, la estrategia podría extenderse a varios tipos de cáncer.

Eliminar la mutación desde el origen

¿Qué aporta la edición genética frente a los fármacos actuales? La diferencia esencial es que CRISPR elimina la mutación en su origen, mientras que los inhibidores como Sotorasib solo bloquean la proteína una vez producida. Esto podría explicar por qué las herramientas de edición genética funcionan en contextos donde los fármacos dejan de hacerlo.

Pero hay que ser cautos. Se trata aún de una prueba de concepto preclínica. El gran reto pendiente es encontrar formas seguras y eficientes de llevar las herramientas de edición génica a las células tumorales dentro del organismo. En nuestro estudio usamos partículas virales como vehículo, pero esta tecnología debe continuar mejorándose antes de que pueda ser suministrada de manera generalizada a los pacientes.

¿Puede ser esta la terapia oncológica del futuro?

La edición genética con HiFi-Cas9 abre un camino distinto en oncología. No es todavía una terapia disponible en la clínica, pero combina la potencia de la investigación básica con la ambición de la medicina personalizada. Mostrar que es posible eliminar mutaciones clave directamente en el ADN tumoral es un primer paso hacia nuevas terapias para quienes más lo necesitan.

Obviamente, plantea una serie de cuestiones importantes. Por ejemplo, ¿podemos garantizar que el sistema actúe solo en células tumorales? ¿Cómo evitamos reacciones inmunes frente a los vehículos de entrega? ¿Qué consecuencias a largo plazo puede tener alterar de forma permanente el ADN?

Responderlas llevará años de investigación y ensayos rigurosos. No obstante, nuestros resultados, junto con otros trabajos pioneros, sugieren que esta terapia es prometedora y merece seguir siendo explorada.


Este estudio ha sido realizado por investigadores de la Universidad de Granada (GENYO), el Hospital 12 de Octubre (Madrid), el Hospital General Universitario de Valencia y la Universitat Politècnica de València. El trabajo ha contado con la financiación de la Asociación Española Contra el Cáncer, el Ministerio de Ciencia e Innovación y la Junta de Andalucía.


The Conversation

Las investigaciones que han dado lugar a este artículo, cuentan con financiación de la Asociación Española contra el Cáncer (AECC). La AECC no ha tenido ninguna injerencia en el diseño, desarrollo, análisis ni interpretación de los resultados.

ref. La edición genética podría desactivar uno de los principales culpables del cáncer de pulmón – https://theconversation.com/la-edicion-genetica-podria-desactivar-uno-de-los-principales-culpables-del-cancer-de-pulmon-265573

Une étude montre que 60 ans est souvent l’âge de notre apogée

Source: The Conversation – France in French (3) – By Gilles E. Gignac, Associate Professor of Psychology, The University of Western Australia

Raisonnement moral, stabilité émotionnelle, résistance aux biais cognitifs… autant de traits qui atteignent leur maturité bien après la jeunesse et qui expliquent pourquoi cette période de la vie peut être un âge d’or pour le jugement et le leadership.


À mesure que votre jeunesse s’éloigne, votre crainte du vieillissement grandit peut-être. Les résultats de recherche que mon collègue et moi avons récemment publiés dans la revue Intelligence pourraient vous rassurer, car ils révèlent qu’il existe de très bonnes raisons de se réjouir de prendre de l’âge. En effet, pour nombre d’entre nous, le fonctionnement psychologique atteint en réalité son pic entre 55 et 60 ans.

Ces connaissances éclairent les raisons pour lesquelles les personnes de cette tranche d’âge peuvent constituer des atouts dans le milieu professionnel, que ce soit en matière de résolution de problèmes complexes ou dans l’exercice du leadership.

Différents types de pics

De nombreux résultats de recherches indiquent que les êtres humains atteignent l’apogée de leur forme physique entre le milieu de la vingtaine et le début de la trentaine.

Un vaste corpus d’études établit également que c’est aussi vers le milieu de la vingtaine que les capacités intellectuelles « brutes » – c’est-à-dire la faculté de raisonner, de se souvenir et de traiter rapidement les informations – commencent généralement à décliner.

Ce schéma se reflète dans le monde réel. Les athlètes atteignent en général le pic de leurs performances avant 30 ans. Les mathématiciens signent souvent leurs contributions les plus marquantes aux alentours de la trentaine. Quant aux champions d’échecs, ils sont rarement au sommet de leur art après 40 ans.

Pourtant, si l’on regarde au-delà de la seule « capacité de traitement brute », une image bien différente se dessine.

De la capacité de raisonnement à la stabilité émotionnelle

Dans notre étude, nous sommes allés au-delà de la seule faculté de raisonnement. Nous nous sommes concentrés sur des traits psychologiques bien établis, répondant à plusieurs critères : pouvoir être mesurés de manière fiable, refléter des caractéristiques durables plutôt que des états passagers, suivre des trajectoires liées à l’âge bien documentées, et être connus pour prédire les performances des individus dans la vie réelle.

Notre recherche nous a permis d’identifier 16 dimensions psychologiques correspondant à ces critères. Il s’agissait notamment de capacités cognitives fondamentales, telles que le raisonnement, la capacité de mémorisation, la vitesse de traitement, les connaissances ou encore l’intelligence émotionnelle. Figuraient aussi parmi ces 16 dimensions les fameux « Big Five », ou cinq grands traits de personnalité : l’extraversion, la stabilité émotionnelle (névrosisme vs stabilité émotionnelle dans le modèle des Big Five, ndlr), le caractère consciencieux, l’ouverture à l’expérience et l’agréabilité.

Nous avons recensé puis compilé toutes les études portant sur ces 16 dimensions menées sur des cohortes de grandes tailles. En les standardisant, grâce à une échelle commune, nous avons pu établir des comparaisons directes et cartographier l’évolution de chaque trait au fil de la vie.

Un pic plus tard dans la vie

Plusieurs des traits que nous avons mesurés atteignent leur pic bien plus tard dans l’existence. Ainsi, le caractère consciencieux culmine autour de 65 ans, tandis que la stabilité émotionnelle atteint son maximum vers 75 ans.

Des dimensions moins souvent évoquées, comme le raisonnement moral, semblent également s’épanouir à un âge avancé. De même, la capacité à résister aux biais cognitifs – ces raccourcis mentaux qui peuvent nous conduire à des décisions irrationnelles ou moins exactes – peut continuer de s’améliorer jusqu’à 70 ans, voire 80 ans.

En combinant les trajectoires liées à l’âge de ces 16 dimensions dans un indice pondéré, théoriquement et empiriquement étayé, un schéma frappant est apparu.

Le fonctionnement mental global culmine entre 55 et 60 ans, avant de commencer à diminuer vers 65 ans. Ce déclin s’accentue après 75 ans, ce qui suggère qu’à un âge avancé, la diminution des capacités pourrait s’accélérer une fois qu’elle est entamée.

En finir avec les idées reçues sur l’âge

Nos résultats pourraient contribuer à expliquer pourquoi nombre les fonctions de leadership les plus exigeantes dans le secteur des affaires, de la politique ou de la vie publique sont souvent occupées par des quinquagénaires ou des sexagénaires. Si certaines capacités déclinent avec l’âge, elles sont contrebalancées par la progression d’autres traits essentiels. Ensemble, ces compétences favorisent de meilleures capacités de jugement et des prises de décisions plus réfléchies – autant de qualités cruciales au sommet.

En dépit de ces conclusions, les travailleurs les plus âgés sont aussi ceux qui font face aux plus grandes difficultés lorsqu’il s’agit de réintégrer le marché de l’emploi après une perte de poste. Dans une certaine mesure, certains facteurs structurels pourraient influencer les décisions en matière d’embauche. Recruter une personne d’une cinquantaine d’années pourrait par exemple être perçu par les employeurs comme un investissement de court terme dans le cas d’une probable retraite à 60 ans.

Dans d’autres cas, certains métiers imposent un âge de départ obligatoire. Ainsi, l’Organisation de l’aviation civile internationale fixe à 65 ans l’âge limite pour les pilotes de ligne internationaux. Dans de nombreux pays, les contrôleurs aériens doivent eux aussi prendre leur retraite entre 56 et 60 ans (en France, l’âge limite est fixé à 59 ans, ndlr). Étant donné que ces professions exigent des niveaux de mémoire et d’attention particulièrement élevés, ces limites d’âge sont souvent considérées comme justifiées.

Cependant, la situation n’est pas la même d’une personne à l’autre. Des recherches ont montré que si certains adultes voient leur rapidité de raisonnement et leur mémoire décliner en vieillissant, d’autres conservent ces capacités jusqu’à un âge avancé. L’âge, à lui seul, ne détermine donc pas le fonctionnement cognitif global. Les évaluations et les appréciations devraient plutôt se baser sur les capacités et les traits réels des individus, plutôt que sur des présupposés liés à leur âge.

Un pic, pas un compte à rebours

Dans l’ensemble, ces résultats soulignent la nécessité de mettre en place des pratiques d’embauche et de fidélisation plus inclusives sur le plan de l’âge, qui tiendraient compte du fait que chez de nombreuses personnes, vieillir constitue un atout en matière de travail.

Charles Darwin a publié De l’origine des espèces à 50 ans. Ludwig Van Beethoven a créé sa Neuvième symphonie à 53 ans et alors qu’il était profondément sourd. Plus récemment, Lisa Su, aujourd’hui âgée de 55 ans, a engagé le fabricant américain de semi-conducteurs, microprocesseurs et cartes graphiques Advanced Micro Devices (AMD) dans l’un des revirements technologiques les plus spectaculaires du secteur.

L’histoire regorge de personnalités qui ont accompli leurs plus grandes percées à des âges dépassant largement ce que la société considère souvent comme « l’âge d’or ». Peut-être est-il temps de cesser de voir la maturité comme un compte à rebours, et de la reconnaître pour ce qu’elle est vraiment : un sommet.

The Conversation

Gilles E. Gignac ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

ref. Une étude montre que 60 ans est souvent l’âge de notre apogée – https://theconversation.com/une-etude-montre-que-60-ans-est-souvent-lage-de-notre-apogee-267683

Pollution : quand l’environnement menace la fertilité féminine

Source: The Conversation – France in French (3) – By Sophian Tricotteaux-Zarqaoui, Doctorant, laboratoire Périnatalité et Risques toxiques (UMR_I 01), Université de Picardie Jules Verne (UPJV)

La fertilité mondiale est en recul depuis plusieurs décennies. Si l’on connaît de multiples facteurs impliqués dans cet inquiétant phénomène, une partie des cas d’infertilité demeure sans explications. Un nombre croissant de preuves semble toutefois incriminer divers polluants environnementaux, en raison de leur capacité à perturber les cycles hormonaux.


Depuis plus de soixante-dix ans, un phénomène discret, mais de plus en plus préoccupant prend de l’ampleur dans le domaine de la santé reproductive : la fertilité mondiale connaît une baisse continue. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) dresse un constat alarmant : aujourd’hui, pour un couple sur six dans le monde, devenir parents s’apparente davantage à un rêve difficile à réaliser qu’à une perspective aisément envisageable.

Les raisons de cette situation, qui affecte aussi bien les hommes que les femmes, sont multiples : évolutions sociétales, choix de vie, facteurs médicaux… Mais ils ne suffisent pas à expliquer l’ampleur du phénomène. Pour l’expliquer, les chercheurs s’intéressent de plus en plus aux effets des polluants environnementaux, et en particulier à ceux des perturbateurs endocriniens.

Ces substances, avec lesquelles nous sommes en contact au quotidien, peuvent interférer avec le système hormonal, clé de voûte de la reproduction. Ces substances ont la capacité de dérégler notre système hormonal, pourtant essentiel au bon fonctionnement de la reproduction. Aujourd’hui, les preuves sont accablantes et mettent en cause leur rôle dans les troubles de la fertilité féminine. Explications.

Un recul important de l’âge de la première grossesse

L’âge demeure l’un des facteurs majeurs influençant la fertilité. En effet, les femmes naissent avec un stock limité d’ovules qui diminue progressivement au fil des années jusqu’à la ménopause. Ce processus naturel réduit les chances de conception au fil du temps, jusqu’à l’arrêt complet des règles, qui survient généralement entre 45 et 55 ans, (avec un âge moyen de 51 ans en France).

Or, au fil du XXe siècle, l’accès aux études, l’entrée massive des femmes sur le marché du travail, d’une part, et le coût élevé lié à l’éducation des enfants, d’autre part, ont modifié les stratégies familiales, repoussant toujours plus loin l’âge moyen de la première grossesse. Ainsi, en France, celui-ci ne cesse de reculer depuis les années 1970. En 2022, il atteignait 31 ans, alors qu’il était de 24 ans en 1974.

Facilité par un meilleur accès à la contraception, ce report de l’âge de la parentalité au-delà des 30 ans pose un véritable défi, car la fertilité féminine décline drastiquement après 35 ans. Cette situation rend aussi plus complexe la prise en charge médicale des troubles de l’infertilité. En effet, plus le diagnostic d’infertilité est posé tardivement, plus le projet de devenir parents est mis en péril, car les traitements peuvent être longs.

Il faut souligner que les causes de l’infertilité ne se limitent pas uniquement à l’âge ; d’autres problèmes gynécologiques peuvent être impliqués. Parmi ceux-ci, on y trouve les anomalies utérines, le syndrome des ovaires polykystiques, les problèmes anatomiques, et l’endométriose.

Toutefois, en France, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 10 % à 25 % des cas d’infertilité sont aujourd’hui d’origine inexpliquée. Une partie de ces cas pourrait être due à l’exposition à des polluants environnementaux, qui interfèrent avec le système hormonal et perturbent les mécanismes de la reproduction.

Les polluants environnementaux, la face cachée de l’infertilité

On sait aujourd’hui que des problèmes d’infertilité peuvent résulter d’un certain nombre de facteurs environnementaux, tels que le tabagisme, la consommation excessive d’alcool ou encore l’obésité pour ne citer que les plus connus.

Depuis plusieurs années, différentes études scientifiques incriminent également les perturbateurs endocriniens, parmi lesquels on retrouve certains pesticides, d’être à l’origine de certains cas d’infertilité inexpliquée.

Selon l’OMS, un perturbateur endocrinien est :

« Une substance ou un mélange de substances qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein d’une population »

Pour le dire simplement, les perturbateurs endocriniens sont des substances qui ont la capacité d’interférer avec le système hormonal perturbant ainsi le cycle menstruel.

Aujourd’hui, nous sommes tous exposés à un large spectre de perturbateurs endocriniens, qu’il s’agisse de bisphénols (notamment le bisphénol A, mais pas uniquement), de pesticides tels que le chlorpyrifos, ou de substances telles que les polychlorobiphényles, les phtalates et leurs métabolites, etc.

Ces composés sont présents dans de nombreux produits du quotidien, par exemple les bouteilles en plastique, les contenants alimentaires, les revêtements internes des boîtes de conserve métalliques, les détergents, les microplastiques, les retardateurs de flamme, les appareils électroniques et même les produits cosmétiques…

Notre mode de vie, notre alimentation, les lieux que nous fréquentons, et même notre métier influencent notre exposition à ces substances, et certains sont plus exposés que d’autres : agriculteurs et agricultrices, personnes exerçant des métiers de la coiffure, de l’esthétique, fleuristes

Naturellement, vivre à proximité de zones polluées, comme un champ cultivé en utilisant des pesticides, par exemple, accroît de même le risque de contamination par des perturbateurs endocriniens.




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Une mécanique hormonale finement régulée

L’exposition aux perturbateurs endocriniens peut avoir des effets particulièrement délétères chez la femme, car elle peut perturber le cycle menstruel.

Ce cycle naturel, qui prépare le corps à une éventuelle grossesse, est contrôlé par un ensemble d’organes qui communiquent entre eux grâce à des hormones : le cerveau (l’hypothalamus et l’hypophyse), les ovaires et l’utérus. Il repose sur deux processus qui se déroulent en parallèle.

L’un se déroule au niveau des ovaires, lesquels passent par plusieurs étapes au cours du cycle menstruel : développement des follicules contenant les ovocytes, libération d’un ovule prêt à être fécondé (l’ovulation), puis formation d’une structure temporaire appelée corps jaune qui permettra la continuité de la grossesse.

Le second processus se passe au niveau de l’utérus, qui se prépare à accueillir un futur bébé en épaississant sa paroi. Si la fécondation n’a pas lieu, cette muqueuse épaissie est éliminée par les voies naturelles : ce sont les règles.

Ce système est orchestré par plusieurs hormones essentielles, produites par les ovaires (œstradiol et progestérone) ainsi que par le cerveau (la GnRH, LH et FSH). C’est cette fine régulation hormonale qui permet au cycle menstruel de se dérouler chaque mois.

Une désorganisation, ne serait-ce que minime, de ce système millimétré, sous l’effet par exemple de perturbateurs endocriniens, peut se traduire par une infertilité dite « inexpliquée ».

Perturbateurs endocriniens et infertilité féminine

Des substances comme le bisphénol A, les phtalates et certains pesticides ont pu être liées à une accélération du vieillissement ovarien. En provoquant un stress oxydatif dans les follicules ovariens, elles endommagent les cellules impliquées dans le développement des ovocytes. Le contact avec ces substances se traduit par une diminution précoce de la qualité et de la quantité des ovules disponibles.

Les perturbateurs endocriniens sont aussi soupçonnés de jouer un rôle dans un trouble plus grave, appelé insuffisance ovarienne précoce. Celui-ci se traduit par un arrêt définitif du fonctionnement des ovaires avant 40 ans. Cette pathologie entraîne une ménopause prématurée, des troubles hormonaux et des difficultés à concevoir.

On sait que l’insuffisance ovarienne précoce peut avoir des causes génétiques, mais certains perturbateurs endocriniens semblent être eux aussi impliqués. C’est par exemple le cas des dioxines ainsi que des perfluoroalkyls et polyfluoroalkyls (aussi nommés PFAS).

Mais ce n’est pas tout : les perturbateurs endocriniens interfèrent également avec la grossesse elle-même. Pour qu’une grossesse puisse survenir, il faut qu’un ovule arrive à maturité et soit libéré lors de l’ovulation. Or, les perturbateurs endocriniens perturbent ce processus de différentes manières.

Certains d’entre eux bloquent la maturation des ovules, empêchant le développement normal des follicules ovariens

D’autres entraînent un déséquilibre hormonal, en modifiant la production des hormones comme l’œstrogène et la progestérone, ce qui perturbe le cycle menstruel et réduit les chances d’ovulation.

Des impacts au-delà de la conception

Les perturbateurs endocriniens peuvent aussi altérer les récepteurs hormonaux. C’est par exemple le cas de substances telles que l’atrazine, un pesticide très répandu, qui diminuent la réponse des ovaires aux hormones essentielles à l’ovulation.

Tous ces mécanismes se traduisent à des perturbations de l’ovulation qui interfèrent avec la fécondation. La conséquence, chez certaines femmes exposées, est la survenue de problèmes de fertilité, voire, dans certains cas, d’une infertilité totale.

Enfin, les perturbateurs endocriniens peuvent aussi s’avérer problématiques lors des étapes qui suivent la fécondation. Pour qu’une grossesse survienne, la fécondation seule ne suffit pas : l’œuf ainsi formé doit ensuite parvenir à s’implanter correctement dans l’utérus. Il faut pour cela que la muqueuse utérine (appelée endomètre) soit réceptive.

Or, les perturbateurs endocriniens, en particulier le bisphénol A, perturbent également cette étape. Les conséquences peuvent être des fausses couches à répétition, des difficultés d’implantation de l’embryon ou les complications pendant la grossesse : dysfonctionnement du placenta (prééclampsie), retard de croissance du fœtus, etc.

Enfin, les perturbateurs endocriniens semblent aussi jouer un rôle dans le développement de l’endométriose. On peut prendre le cas du TCDD, un herbicide agissant comme perturbateur endocrinien, qui est associé à la sévérité de la maladie.

Ce que la science sait… et ce qu’elle ignore encore

Aujourd’hui, nous savons que certains polluants présents dans notre environnement, comme le bisphénol A, les phtalates, certains pesticides, les dioxines ou les PFAS, peuvent altérer la fertilité féminine en perturbant la réserve ovarienne, l’ovulation, l’implantation embryonnaire ou en favorisant des pathologies comme l’endométriose.

Cependant, de nombreuses zones d’ombre subsistent : la proportion exacte de cas d’infertilité liés à ces substances reste inconnue, notamment en raison de la difficulté à mesurer l’exposition réelle et de l’effet « cocktail », autrement dit les résultats des interactions entre différentes molécules (nous sommes en effet exposés simultanément à de nombreuses substances différentes).

Parmi les questions qui restent en suspens, quelle est la part exacte de ces polluants dans les cas d’infertilité ? Quels sont les effets combinés des expositions multiples ? Quelles périodes de la vie sont les plus vulnérables ?

Informer, prévenir, agir

Face à l’ampleur du fléau silencieux que représente l’infertilité, il est essentiel de conjuguer les efforts de la recherche à la prévention et à l’information du public. On peut ainsi espérer mieux comprendre les effets des perturbateurs endocriniens sur la fertilité féminine, et en limiter l’impact.

Adopter quelques gestes simples, tel que limiter l’usage des plastiques alimentaires ou opter pour des cosmétiques exempts de perturbateurs connus peut permettre de réduire son exposition. Si possible, mieux vaut également avancer le plus possible dans le temps son projet parental.

Il est également important que recherches et actions de prévention soient soutenues par les institutions. Celles-ci doivent veiller à ce que la dimension environnementale soit pleinement intégrée aux stratégies visant à améliorer la santé reproductive. Cela peut passer par des réglementations plus strictes et par un meilleur suivi de l’utilisation de ces substances, tout en préservant la responsabilité individuelle.

Agir dès aujourd’hui pour protéger la fertilité féminine, par des choix éclairés et par une mobilisation collective, permettra de préserver la santé reproductive des générations futures.

The Conversation

Sophian Tricotteaux-Zarqaoui a reçu des financements de la région Haut de France dans le cadre de sa thèse

Hafida Khorsi, Mariame Kabbour, Marwa Lahimer et Moncef Benkhalifa ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.

ref. Pollution : quand l’environnement menace la fertilité féminine – https://theconversation.com/pollution-quand-lenvironnement-menace-la-fertilite-feminine-241654

Pourquoi le prix de l’or s’envole-t-il actuellement ?

Source: The Conversation – France (in French) – By Luke Hartigan, Lecturer in Economics, University of Sydney

Le prix de l’or vient de franchir un nouveau record, porté par une demande mondiale sans précédent. Investisseurs particuliers, fonds indiciels et banques centrales de pays émergents, en particulier la Chine et la Russie, se ruent sur le métal jaune, détaille Luke Hartigan, professeur d’économie à l’université de Sydney.


Mardi 14 octobre, le cours de l’or a franchi pour la première fois la barre des 4 100 dollars américains (3 525 euros) l’once, portant la hausse de cette année à plus de 50 %. La rapidité de cette flambée dépasse de loin les prévisions des analystes et représente quasiment un doublement depuis le début du mouvement, amorcé début 2024.

Cette envolée a séduit investisseurs et épargnants, au point de provoquer de longues files d’attente devant des comptoirs de change et des négociants en métaux précieux.

Qu’est-ce qui explique cet envol ?

Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer cette course record : l’incertitude économique liée à l’endettement croissant des États et à la paralysie budgétaire américaine, ou encore les craintes d’une perte d’indépendance de la Réserve fédérale. Si sous pression politique, elle venait à baisser les taux américains, cela pourrait relancer l’inflation, contre laquelle l’or reste une valeur refuge traditionnelle.

Mais ces facteurs ne suffisent pas à expliquer la hausse fulgurante. D’abord parce que la progression de l’or s’inscrit dans une tendance haussière continue depuis plusieurs années, bien avant que ces éléments ne surgissent.

L’explication la plus plausible se trouve du côté de la demande croissante pour les fonds indiciels cotés en bourse (communément appelés ETF) adossés à l’or. Ces instruments financiers permettent aux investisseurs d’acheter et de vendre de l’or en Bourse aussi facilement qu’une action ou une obligation, ce qui démocratise considérablement l’accès au métal jaune. Avant le lancement du premier ETF or en 2003, il était bien plus difficile pour le grand public de s’exposer à ce marché. Aujourd’hui, l’or peut se négocier comme n’importe quel actif financier, ce qui change la perception de son rôle de valeur refuge en période de turbulences.

À cette demande des particuliers s’ajoute celle de certains pays émergents, en particulier la Chine et la Russie, qui convertissent une partie de leurs réserves officielles en or au détriment des grandes devises comme le dollar. Selon le Fonds monétaire international, leurs réserves physiques d’or ont augmenté de 161 % depuis 2006, atteignant environ 10 300 tonnes, contre seulement 50 % de croissance entre 1955 et 2005.

Cette réorientation s’explique notamment par l’usage accru des sanctions financières par les États-Unis et et d’autres gouvernements émetteurs des principales monnaies de réserve (dollar américain, euro, yen japonais et livre sterling). La Russie, devenue acheteuse nette d’or en 2006, a accéléré ses achats après l’annexion de la Crimée en 2014 et dispose aujourd’hui de l’un des plus gros stocks mondiaux. La Chine, de son côté, réduit ses avoirs en obligations américaines pour renforcer ses réserves en or, dans une stratégie dite de « dédollarisation ».

Après l’exclusion de la Russie du système de paiements Swift et face aux projets occidentaux de saisie d’avoirs russes pour contribuer à financer l’effort de guerre en Ukraine, de nombreuses banques centrales émergentes ont accru leurs réserves d’or. Pour elles, les grandes monnaies occidentales comportent désormais un risque politique, contrairement à l’or. Cette tendance pourrait à terme réduire l’efficacité des sanctions financières comme outil diplomatique.

Jusqu’où l’or peut-il monter ?

La demande persistante des banques centrales russes et chinoises, conjuguée à l’appétit des investisseurs pour les ETF, laisse entrevoir de nouvelles hausses. Les ETF attirent d’autant plus de capitaux que les prix montent, sous l’effet d’un certain « Fomo » (Fear of missing out ou peur de rater le train). Le Conseil mondial de l’or a ainsi fait état en septembre d’entrées record dans ces fonds : 26 milliards de dollars au troisième trimestre (22,4 milliards d’euros) et 64 milliards de dollars (55 milliards d’euros) sur les neuf premiers mois de l’année.

Les achats des banques centrales émergentes, eux, dépendent moins du prix que des facteurs géopolitiques, ce qui continue de soutenir la demande. Sur cette base, Goldman Sachs a déjà relevé son objectif de cours à 4 900 dollars l’once d’ici à fin 2026.

Un atout pour l’Australie

Quelles conséquences pour l’Australie ? Troisième producteur mondial, avec 19 % des réserves connues, le pays est bien placé pour profiter de cette envolée. Le ministère de l’Industrie, des Sciences et des Ressources du pays prévoit même que la valeur des exportations d’or dépassera dès l’an prochain celle du gaz naturel liquéfié. L’or deviendrait ainsi le deuxième produit d’exportation, juste derrière un autre métal « précieux » : le minerai de fer.

The Conversation

Luke Hartigan reçoit des financements de l’Australian Research Council (DP230100959).

ref. Pourquoi le prix de l’or s’envole-t-il actuellement ? – https://theconversation.com/pourquoi-le-prix-de-lor-senvole-t-il-actuellement-267883

From warning to reality: Canada’s escalating hate crisis demands action

Source: The Conversation – Canada – By Frederick John Packer, Associate Professor of Law and former Director of the Human Rights Research and Education Centre (2014-2025), L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Widespread, unrestrained hatred and polarization in the United States recently jolted Americans when conservative influencer Charlie Kirk was gunned down in broad daylight. As thousands of attentive students at Kirk’s Utah event watched in horror, thousands more have seen it unfold online — an experience none will easily forget.

In the aftermath of the shooting, the U.S. became engulfed in extremist reactions, unsubstantiated accusations and escalatory rhetoric.

The hatred and violence have barely subsided. U.S. President Donald Trump and War Secretary Pete Hegseth stoked further fears while addressing an assembly of American generals and admirals and warning of an “enemy from within” that needs to be met with military force in some of America’s largest cities.

Language fuels extremism

Political violence has long been associated with the United States. But heated and volatile politics is fuelling extremist movements around the world, undermining social cohesion and the political stability required for sustainable peace and prosperity.

Canada is facing this same challenge and needs urgently to reverse the trend.

In a previous article published shortly after the Oct. 7, 2023 attacks against Israel by Hamas, one of us warned of a dangerous surge in hate crimes against Jewish and Muslim communities in Canada.




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Israel-Hamas war: Canada must act to prevent hate crimes against Muslim and Jewish communities


Decisive action was urged to protect vulnerable populations. Those fears have not only materialized, but have intensified.

Crisis in Canada, too

The June 2025 assassination of Melissa Hortman, Democratic speaker of the Minnesota House of Representatives, and attacks on other legislators, starkly illustrates the prevailing threat — not just in the U.S., but in Canada as well.

Canadian lawmakers are facing greatly increased threats. In 2020, a former Canadian army reservist rammed his truck through the gates of Rideau Hall to confront Prime Minister Justin Trudeau with firearms in what a judge called a “politically motivated armed assault intended to intimidate Canada’s elected government.”




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11 years after the Parliament Hill shooting, is Canada doing enough to tackle political violence?


Some argue we’re living in a “hateful era of public speech” as toxic language emboldens real-world violence.

This grim reality echoed throughout the International Conference on Countering Hate and Polarization at the University of Ottawa in May 2025, when community leaders, scholars, practitioners and policymakers came together to discuss possible solutions to the crisis.

Rising hate crimes

Hate crimes motivated by racism, homophobia, antisemitism and Islamophobia have sharply increased in Canada, according to statistics from Canadian police services:

  • There were 4,777 hate-motivated incidents in 2023, a 32 per cent increase over 2022 (3,612 incidents)
  • That marked the third sharp rise in four years and was more than double the 2019 rate
  • Religion-based hate crimes surged 67 per cent
  • Antisemitic incidents were up 71 per cent (900 cases)
  • Islamophobic incidents were up 94 per cent (211 cases).

These are only the reported and recorded cases; undoubtedly, there are many more incidents since victims often fear reporting, or incidents are not categorized by police as hate crimes.

Marginalized groups in Canada, including diaspora communities, face particular vulnerability, as discussed at the Ottawa conference by representatives of different communities, including Hazaras, Yazidis, Hizmet and others.

Small minorities are especially targeted and vulnerable. They endure threats, intimidation and surveillance connected to overseas conflicts, compounding historical trauma and undermining their sense of safety, security and belonging in Canada.

The ongoing hate rhetoric against diaspora communities both in their countries of origin and in Canada fuels hate crimes against them and facilitates the increasing transnational repression aimed against them.




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New commission sheds light on how diaspora communities are impacted by foreign interference


The role of social media

Social media platforms thrive on outrage, amplifying divisive content that fuels anger and resentment.

Experts at the Ottawa conference emphasized that algorithms reward inflammatory posts, creating echo chambers that isolate communities and silence diverse perspectives. So far, profit-seeking social media corporations and their directors have been shielded from any accountability or liability — criminal or civil — despite established roles in political violence, including genocides.




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Unliked: How Facebook is playing a part in the Rohingya genocide


This state of affairs has motivated some jurisdictions, like Australia, to ban social media for children.

But addressing hate and polarization requires more than stronger laws. While it’s critical to enhance existing legal tools, such as clearly defining hate-motivated crimes, it’s not enough without broader systemic reforms.

5 ways to take concrete action

1. Online platforms must be held accountable.

The European Union’s Digital Services Act offers a useful model for regulating harmful online content, emphasizing transparency and responsibility. Canada should adopt similar measures, ensuring tech companies prioritize public safety over profit.

At the University of Ottawa conference, speakers highlighted Canada’s proposed Online Harms Act (Bill C-63), underlining the need for balanced, carefully defined legislation that safeguards free expression while effectively combating online hate.

2. Police and prosecutors need better training.

At the Ottawa conference, Mariam Musse of the Office of the Federal Ombudsperson for Victims of Crime, along with policy and legal researcher Hannan Mohamud, explained that police often lack the necessary cultural sensitivity and trauma-informed approaches.

Implementing mandatory anti-bias and human rights training can help build trust between law enforcement and communities. Positive examples in Toronto and Ottawa shed light, but need guaranteed, long-term funding.

3. Canada must focus its response on victims.

Strengthening the 10-year-old Canadian Victims Bill of Rights, increasing funding for culturally sensitive support services and improving access to compensation can empower victims and help communities heal. Collecting detailed demographic data is critical to understand the full impact of hate crimes and tailor effective solutions.

4. Community-led dialogue initiatives are essential.

Investing in grassroots organizations that regularly bring diverse groups together can build genuine relationships and reduce prejudice. This must begin in schools.

5. Addressing socio-economic inequalities is crucial.

At the Ottawa conference, Victoria Kuketz of the Public Policy Forum’s Democracy Project pointed out that financial pressures, housing crises and political opportunism fuel resentment and radicalization. Tackling these issues through inclusive social policies will reduce the appeal of hateful narratives.

Our shared responsibility

Effective activism requires a clear, hopeful vision, not just resistance to threats. Without a positive vision for society, efforts risk becoming reactionary rather than transformative.

Canada is long past the warning stage: hate and polarization are palpably threatening our democracy, social cohesion and public safety every day. The path forward is clear: collective, sustained and compassionate action through means and approaches that are proven to work.

So far, Canada’s response is inadequate, hesitant and late.

Policymakers need to take action, including establishing a dedicated national body to address all hate-motivated crime, working with provincial authorities to support local programs across Canada and promoting community-wide actions tailored to specific needs.

By embracing dialogue, strengthening communities and implementing systemic reforms, the rich diversity that defines Canada will be protected and a safer future will be secured for everyone. But it requires investing in the proven methods of countering hate and polarization and ending the blight with determination and urgency.

The Conversation

Frederick John Packer receives funding from the Open Society Foundations and the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada.

Davut Akca receives funding from the Social Sciences and Humanities Research Council (SSHRC).

ref. From warning to reality: Canada’s escalating hate crisis demands action – https://theconversation.com/from-warning-to-reality-canadas-escalating-hate-crisis-demands-action-265933